Cinéma

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Drive Away Dolls

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Jamie (Margaret Qualley), une jeune femme libre d’esprit essuyant une énième rupture amoureuse, et Marian (Géraldine Viswanathan), son amie pudique et réservée qui souffre de frustration généralisée, sont en quête d’une bouffée d’air frais.  Elles se lancent dans un road trip en direction de Tallahassee, mais leur périple va vite se compliquer quand elles croisent la route d’une bande de truands…

Ce qu’on  en pense

Associé, non plus a son frère Joël, mais à sa compagne Tricia Cooke, Ethan Coen livre un road movie déjanté dans lequel on reconnait, évidemment, la manière des « frères Coen« .  Tourné dans le style des films de sexploitation à la Russ Meyer, Drive-Away Dolls assume son côté série Z,  mais n’oublie pas de faire un portrait au vitriol de l’Amérique profonde, avec une Margaret Quailey  (Il était une fois… à Hollywood, Stars at Noon) au top et une malette mystérieuse dont les cinéphiles vont adorer deviner le contenu.

Sidonie au Japon

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Sidonie Perceval (Isabelle Huppert) se rend au Japon à l’occasion de la ressortie de son best-seller. Malgré le dévouement de Kenzo Mizoguchi (Tsuyoshi Ihara) son éditeur japonais avec qui elle découvre les traditions du pays, elle perd peu à peu ses repères… Surtout lorsqu’elle se retrouve nez à nez avec Antoine (August Diehl), son mari, disparu depuis plusieurs années !

Ce qu’on  en pense

Coécrit par la regrettée Sophie Fillières, le nouveau film d’ Elise Girard (Belleville-Tokyo ,  Drôles d’oiseaux ) met en scène Isabelle Huppert dans un rôle qu’on lui a déjà vu jouer chez Hong Sang-Soo: celui de l’occidentale en goguette en Asie. L’actrice s’empare néanmoins avec gourmandise du rôle de cette femme qui reprend peu à peu goût à la vie et à l’amour. De son côté, la réalisatrice  confirme un talent sûr pour implanter des univers décalés. Le film joue avec finesse sur les différences de codes et de cultures entre la France et le Japon, s’attache à la psychologie de ses trois personnages principaux  et magnifie le pays par des plans de toute beauté. On a beaucoup de plaisir à accompagner Sidonie dans son voyage au Japon. 

Godzilla x Kong 2

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Le Tout-Puissant Kong et le redoutable Godzilla unissent leurs forces contre une terrible menace encore secrète qui risque de les anéantir et qui met en danger la survie même de l’espèce humaine….

Ce qu’on en pense 

Retour dans le « monsterverse » où vivent désormais King Kong et Godzilla. Sur une intrigue sans interêt, les deux titans font assaut de force et de sauvagerie pendant deux heures, dans un film aussi vide de sens que (trop) plein d’effets spéciaux. Franchement, qui est-ce que ça épate encore de voir des monstres numériques démolir des décors créés par ordinateur ?

Quelques jours pas plus

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Arthur Berthier (Benjamin Biolay), critique rock relégué aux informations générales après avoir saccagé une chambre d’hôtel, découvre que le journalisme est un sport de combat. Envoyé à l’hôpital par un CRS en couvrant l’évacuation d’un camp de migrants, il tombe sous le charme de Mathilde (Camille Cottin), la responsable de l’association Solidarité Exilés et accepte, pour quelques jours, croit-il, d’héberger Daoud (Amrullah Safi), un jeune Afghan

Ce qu’on en pense

Directrice de casting réputée, Julie Navarro affirme avoir eu beaucoup de mal à trouver « son » Arthur Berthier. Benjamin Biolay pouvait pourtant sembler un choix évident pour incarner ce rock-critique à la coule contraint à faire du journalisme social.  Pour son premier vrai premier rôle, le chanteur de La Superbe est parfait face à l’expérimentée Camille Cottin en passionaria de l’humanitaire. Leur duo est l’atout principal de ce premier film prometteur, qui navigue avec aisance entre social, sentiments et humour. Une réussite. 

Et plus si affinités

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Usé par vingt-cinq ans de vie commune, Xavier (Bernard Campan) et Sophie (Isabelle Carré) semblent à bout de souffle. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’idée de Sophie d’inviter à dîner leurs voisins, Adèle (Julia Faure) et Alban (Pablo Pauly), n’enchante pas Xavier. Il reproche à ce couple, visiblement très amoureux, son manque de discrétion, surtout la nuit ! Au contact de ces voisins aux mœurs débridées, Xavier et Sophie vont devoir se confronter à leur réalité, avant d’être poussés dans leur retranchement par une proposition quelque peu… indécente ! 

Ce qu’on en pense 

Avec Se Souvenir des belles choses et  La Dégustation, le couple de cinéma  formé par Isabelle Carré et Bernard Campan a fait ses preuves. Il confirme son capital de sympathie dans cette adaptation du film espagnol Sentimental  par Wilfried Méance et Olivier Ducray.  Une comédie pétillante,  qui interroge la notion de couple, la  sexualité et la fidélité au cours d’un repas avec des voisins libertins (excellents Pablo Pauly et Julia Faure). Les dialogues fusent et on rit beaucoup, comme dans une bonne pièce de boulevard. Le film n’échappe d’ailleurs pas au syndrome « théâtre filmé ».

Black Flies 

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Ollie Cross (Tye Sheridan), jeune ambulancier de New York, fait équipe avec Gene Rutkovsky, (Sean Penn) un urgentiste expérimenté. Confronté à la violente réalité de leurs quotidiens, il découvre les risques d’un métier qui chaque jour ébranle ses certitudes et ne lui laisse aucun répit.

Ce qu’on en pense

Palme de plomb de Cannes 2023, où il avait les honneurs de la compétition,  le nouveau  film de Jean-Stéphane Sauvaire, cinéaste français installé à New-York découvert  en 2007 avec Johnny Mad Dog est  une plongée en apnée dans la misère sociale la plus glauque, en compagnie de deux ambulanciers new-yorkais joués par Tye Sheridan et Sean Penn. Montage hystérique, bande son vacarmesque,  propos inexistant…  On ne sait ce qui est le plus insupportable dans ce film : le voyeurisme gore de la réalisation (bonjour la scène d’accouchement !) ou le surjeu forcené de Sean Penn.  Pourquoi s’infliger un truc pareil ?

 

Le Salaire de la peur

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Une équipe de choc a moins de 24 heures pour convoyer deux camions bourrés d’explosifs à travers une région hostile et empêcher une terrible catastrophe.

Ce qu’on  en pense

La « terrible catastrophe » annoncée dans le pitch a, hélas, bien lieu avec ce remake faussement stéroïdé du film de Henri-Georges Clouzot daté de 1952. Déjà, il faut presqu’une heure à Franck Gastambide et Alban Lenoir, les deux gros bras du Netflix francophone,  pour monter dans le camion.  Et, une fois en route,  le suspens est si faiblard qu’on ne craint qu’une chose : s’endormir avant de savoir à quoi sert le personnage d’Ana Girardot (réponse : à rien !).  Si le film s’était appelé Boum-boum à Khartoum, on aurait peut-être été plus enclin à l’indulgence. Mais là, c’est la mémoire de Clouzot, Charles Vanel et Yves Montand qu’on dynamite.

Road House

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Dalton (Jake Gyllenhaal), un ancien combattant de l’UFC tente d’échapper à son sombre passé et à son penchant pour la violence. Frankie (Jessica Williams), propriétaire d’un relais routier dans les Keys de Floride l’engage comme nouveau videur,  dans l’espoir d’empêcher un gang violent, travaillant pour le patron du crime Brandt, de détruire son bar bien-aimé. ..

Ce qu’on en pense

Remake, 34 ans après, du film éponyme avec Patrick Swayze (également dispo sur Prime), Road House ne déçoit pas. C’est de la série B d’action et de bastons au deuxième degré comme on l’aime. L’action a été relocalisée en Floride et sérieusement féminisée avec trois rôles très sympas confiés à Jessica Williams (la tenancière de bar), Daniela Melchior (l’infirmière)  et BK Cannon (la libraire). De son  côté,  Jake Gyllenhaal apporte au héros jadis incarné par Patrick Swayze un supplément d’âme et de noirceur. A la réalisation Doug Liman (Barry Seal, Edge of Tomorrow) y va franco et s’éclate dans la castagne en vue sujective (façon jeu vidéo de MMA) et dans les poursuites en bateau. En guests, le rappeur Post Malone et (surtout) la star du MMA Connor McGregor font le job. Le soleil , les keys et la BO (des émules de ZZ Top à la place de Jeff Healey)  font le reste : ça sent bon le film d’été !

Los Delincuentes

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Román et Morán, deux modestes employés de banque de Buenos Aires, sont piégés par la routine. Morán met en oeuvre un projet fou : voler au coffre une somme équivalente à leurs vies de salaires. Désormais délinquants, leurs destins sont liés. Au gré de leur cavale et des rencontres, chacun à sa manière emprunte une voie nouvelle vers la liberté.

Ce qu’on en pense

Un drôle de film argentin,  qui démarre comme une comédie policière , vire au film de prison puis s’évade dans une double romance bucolique, sans perdre le fil de son récit aux accents anarchiques et libertaires. Un employé de banque détourne 600 000 dollars en liquide. Deux vies de salaire ! Le soir même, il confie le pactole à un de ses collègues en lui mettant en main le marché suivant : soit tu me dénonces à la police et tu rends l’argent à la banque. Soit tu ne dis rien, tu gardes l’argent, je me dénonce, je purge ma peine et dans quatre ans on fait moitié-moitié. Dilemme ! Complice malgré lui, l’autre décide de ne rien dire. Mais quelle angoisse ! Jusqu’à ce qu’un évènement imprévu vienne adoucir ses scrupules… D’habitude, dans ce genre d’histoire, rien ne se passe comme prévu pour les protagonistes. Ici, c’est le spectateur qui est mystifié. On s’attend à tout,  sauf à ce qui arrive tant le film prend de chemins buissonniers. Un régal. 

Pas de vagues

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Julien (François Civil) est professeur au collège. Jeune et volontaire, il essaie de créer du lien avec sa classe en prenant sous son aile quelques élèves, dont la timide Leslie (Toscane Duquesne). Ce traitement de faveur est mal perçu par certains camarades qui prêtent au professeur d’autres intentions. Julien est accusé de harcèlement…

Ce qu’on en pense

Teddy Lussi-Modeste (Le Prix du succès, Jimmy Rivière) s’inspire de sa propre expérience de professeur de français pour ce thriller scolaire dans lequel François Civil endosse le rôle du prof accusé de harcèlement.  Un sujet dans l’air du temps,  qui permet au réalisateur de montrer comment l’institution et les proches réagissent à ce type d’accusations. Le film manque, hélas, un peu de vigueur dans la démonstration et la fin ouverte laisse le spectateur à ses propres doutes et jugements.

Le Jeu de la Reine

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Catherine Parr (Alicia Vikander) est la sixième femme du roi Henri VIII (Jude Law), dont les précédentes épouses, à l’exception d’une seule, rongée par la maladie, ont été soit répudié, soit décapitées. Avec l’aide de ses dames de compagnie, elle tente de déjouer les pièges que lui tendent l’évêque, la cour et le roi…

Ce qu’on en pense

En compétition à Cannes l’an dernier,  après y avoir remporté le Prix Un Certain Regard en 2019 avec La Vie invisible d’Euridice Gusmao, le Brésilien Karim Aïnouz a un peu déçu avec ce thriller médieval empesé sur la relation entre Henri VIII et sa dernière épouse. Le film vaut surtout pour le face à face attendu entre Alicia Vikander et Jude Law, quasi méconnaissable dans le rôle du roi monstrueux. La reconstitution d’époque est splendide et l’ambiance est aussi tendue que les tapisseries,  mais il manque quelque chose pour justifier la durée du film (2h00 ressenties 3).

La Promesse verte

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Pour tenter de sauver son fils Martin (Felix Moati) injustement condamné à mort en Indonésie, Carole (Alexandra Lamy) se lance dans un combat inégal contre les exploitants d’huile de palme responsables de la déforestation et contre les puissants lobbies industriels…

Ce qu’on en pense

Une tentative de thriller ecolo militant sur l’huile de palme,  par le réalisateur d’Au nom de la Terre, Edouard Bergeron avec Alexandra Lamy en mère courage prête à tout pour sauver son fils injustement condamné en Indonésie. On est loin des modèles (anglo saxons) du genre et on y croit moyen. La promesse (verte) n’est pas tenue.

 

 

L’Affaire Abel Trem

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

C’est la fin de l’année scolaire à Budapest. Recalé à son oral d’histoire, Abel (Gáspár Adonyi-Walsh) décide de mentir à ses parents sur les raisons de son échec et déclenche alors, malgré lui, un scandale politico-médiatique…

Ce qu’on en pense

Dansn une approche ascétique à la Dogma , hongrois Gábor Reisz (For Some Inexplicable Reason, Bad Poems) livre un thriller qui déborde son milieu scolaire d’origine pour toucher toute la société,  via un bad buzz savamment orchestré. Le film met en scène une dizaine de personnages différents,  dont il développe intelligemment la psychologie et analyse le comportement pour pointer les divisions d’une société prompte à l’embrasement. Primé à la Mostra de Venise pour son troisième long métrage, Gabor Reisz confirme qu’il est l’un des nouveaux cinéastes européens à suivre. 

Paternel

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Dans une petite ville du centre de la France, Simon (Grégory Gadebois) est un prêtre dévoué à sa paroisse. Au cours d’une messe, Louise (Géraldine Nakache), qu’il n’avait pas revue depuis son séminaire, il y a des années, refait surface. Elle lui présente Aloé (Anton Alluin), enfant de 11 ans, dont il est le père. Cette nouvelle va bouleverser son quotidien : peut-il être un bon prêtre pour ses fidèles, et un bon père pour son enfant ? Simon va tenter de convaincre les plus hautes instances de l’Église que sa vocation est compatible avec l’amour paternel…

Ce qu’on en pense

Gregory Gadebois est le meilleur atout de ce premier film appliqué signé Ronan Tronchot. Il donne à son personnage de « père-père » beaucoup d’humanité et de crédibilité.  La réalisation, de son côté, se contente d’illustrer le sujet sous ses diverses facettes, sans prendre le moins de risque sur le fond comme sur la forme.  Un bon petit téléfilm pour introduire un énième débat sur le célibat des prêtres…

Hors saison

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Mathieu (Guillaume Canet) habite Paris, Alice (Alba Rohrwacher) vit dans une petite cité balnéaire dans l’ouest de la France. Il caresse la cinquantaine, c’est un acteur connu. Elle a dépassé la quarantaine, elle est professeure de piano. Ils se sont aimés il y a une quinzaine d’années. Puis séparés. Depuis, le temps est passé, chacun a suivi sa route et les plaies se sont refermées peu à peu. Quand Mathieu vient diluer sa mélancolie dans les bains à remous d’une thalasso, il retrouve Alice par hasard…

Ce qu’on en pense

Stéphane Brizé délaisse le « Lindon movie »  social (La Loi du marché, En guerre...) pour une romance « Lelouchienne »,  avec Guillaume Canet dans le rôle d’un acteur en crise et la merveilleuse Alba Rohrwacher dans celui d’une de ses anciennes conquêtes. Leurs retrouvailles, dans une station balnéaire hors saison,  sont pleines de mélancolie et de tendresse. Le film, lui, ne manque ni de délicatesse, ni d’humour. Il donne envie de partir en thalasso !