Cinéma

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The Bikeriders

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Dans un bar de la ville, Kathy (Jodie Comer), jeune femme au tempérament bien trempé, croise Benny (Austin Butler), qui vient d’intégrer la bande de motards des Vandals, et tombe aussitôt sous son charme. À l’image du pays tout entier, le gang, dirigé par l’énigmatique Johnny (Tom Hardy), évolue peu à peu… Alors que les motards accueillaient tous ceux qui avaient du mal à trouver leur place dans la société, les Vandals deviennent une bande de voyous sans vergogne. Benny devra alors choisir entre Kathy et sa loyauté envers le gang…

Ce qu’on en pense

Un film de moto signé  Jeff Nichols (Mud,  Take Shelter , Midnight Special) sous influence Easy Rider, on prend ! Découverte de la série Killing Eve, Jodie Comer apporte une touche féminine bienvenue dans cet univers ultra masculin et confirme un talent épatant. L’immersion dans un gang de bikers des années 60 vaut autant pour la qualité de la mise en scène, toujours sobre et précise,  que pour le jeu des acteurs, avec les excellents  Tom Hardy (Mad Max Fury Road)  et Austin Butler ( Elvis, Dune 2) en potes motards, liés par une amitié « à la vie, à la mort ». Un film qui donne envie de se remettre à fumer et de s’acheter une Harley.

Paris Paradis

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Ex-star de l’opéra, Giovanna (Monica Bellucci) fulmine : alors qu’elle a été déclarée morte par erreur, les hommages de la presse tardent à venir. Mike (Ben Aldridge), cascadeur anglais, peut-il décemment trembler devant la mort alors qu’il la défie tous les jours ? Fumer tue, mais Dolorès (Rossy de Palma) s’en fout : le jour des 15 ans de sa petite-fille, elle passe unilatéralement un pacte avec Dieu. Alors qu’elle essaie de se suicider, Marie-Cerise (Charline Balu-Emane), ado harcelée, humiliée et déprimée, est kidnappée et va tout naturellement faire de son ravisseur son psy. Edouard (André Dussollier), bien qu’il présente depuis des années une célèbre émission criminelle à la télé, accuse le coup quand sa mortalité se rappelle à lui

Ce qu’on en pense

Révélée à Cannes en 2007 avec Persépolis, dans lequel elle adaptait son propre roman graphique sur sa jeunesse en Iran, Marjane Satrapi revient avec une déclaration d’amour à Paris, en forme de film choral. Contrairement à la plupart des films du genre,  les destins de ses personnages ne sont pas forcément entremêlés. Leur point commun est d’être parisiens et confrontés à la mort. Cela pourrait être lugubre,  mais la réalisatrice d’origine iranienne à trop de fantaisie pour sombrer dans la noirceur. Le film est inégal (les segments avec Moncia Belucci et Ben Aldridge sortent clairement du lot ) mais le charme opère grace, notamment, à un casting impeccable.

 

Tehachapi

Cinéma|

Par J.V

Les États-Unis représentent 4,2 % de la population mondiale et 20 % des détenus dans le monde. En octobre 2019, l’artiste JR obtient l’autorisation sans précédent d’intervenir dans l’une des prisons de haute sécurité les plus violentes de Californie : Tehachapi. Certains détenus y purgent des peines à perpétuité pour des crimes commis alors qu’ils n’étaient que mineurs. À travers son projet de fresque, JR qui avait accompagné Agnès Varda dans une de ses dernières aventures cinématographiques en 2017 (Visages Villages)  rassemble les portraits et les histoires de ces hommes, offrant un regard différent sur le milieu carcéral et apportant un message d’espoir et de rédemption possible. Le final est bouleversant. 

 

C’est pas moi

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Pour une exposition qui n’a finalement pas eu lieu, le musée Pompidou avait demandé au cinéaste de répondre en images à la question : Où en êtes-vous, Léos Carax ? Il tente une réponse, pleine d’interrogations. Sur lui, son monde. Je sais pas. Mais si je savais, je répondrais que…

Ce qu’on en pense

Prix de la mise en scène à Cannes 2021 avec le génial Annette, Leos Carax était de retour cette année sur la Croisette (dans la section Première), avec ce moyen métrage très « Godardien » en forme d’auto biopic analytique. Un montage d’extraits de films, d’archives, de citations  et de scènes spécialement réalisées pour l’occasion,  dans lequel le cinéaste brasse des thèmes variés  ( le nazisme, le cas Polanski, la situation du monde, ses films, le pouvoir du cinéma…) avec une grande force d’évocation.

 

Juliette au printemps

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Juliette (Izia Higelin), jeune illustratrice de livres pour enfants, quitte la ville pour retrouver sa famille quelques jours : son père (Jean-Pierre Darroussin) si pudique qu’il ne peut s’exprimer qu’en blagues, sa mère artiste peintre (Noémie Lvovsky) qui croque la vie à pleines dents, sa grand-mère chérie (Liliane Rovère) qui perd pied, et sa sœur (Sophie Guillemin), mère de famille débordée par un quotidien qui la dévore. Elle croise aussi le chemin de Pollux (Salif Cissé), jeune homme poétique et attachant. Dans ce joyeux bazar, des souvenirs et des secrets vont remonter à la surface…

Ce qu’on en pense

Après les sympathiques Aurore  et  Annie Colère,  Blandine Lenoir adapte à l’écran une bande dessinée de Camille Jourdy sur le mal être d’une jeune femme qui, pour passer le cap va devoir réveiller des douleurs passées et déterrer quelques secrets familiaux. Izïa Higelin incarne à merveille cette Juliette, entourée d’une famille joyeusement bordélique dont les membres sont joliment croqués. La relation père-fille, avec un Jean-Pierre Darroussin toujours juste et émouvant fournit les scènes les plus touchantes de cette aimable chronique familiale.

 

Love Lies Bleeding

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Lou (Kristen Stewart), gérante solitaire d’une salle de sport, tombe éperdument amoureuse de Jackie (Katy O’Brian), une culturiste ambitieuse. Leur relation passionnée et explosive va les entraîner malgré elles dans une spirale de violence…

Ce qu’on en pense

Révélée avec le thriller fantastique  Saint-Maud , Rose Glass brasse à nouveau les genres avec cette love story lesbienne à l’atmosphère pesante, qui brosse un portrait sans fard de l’Amérique profonde. Le film oscille avec grâce entre Oliver Stone et les frères Coen et offre à Kristen Stewart et Katy O’Brian une partition à la Thelma et Louise dont elles s’emparent avec conviction. En méchant de service, Ed Harris méconnaissable est à son meilleur. Ce Love Lies Bleeding surpasse largement le Drive-Away Dolls d’Ethan Coen, sorti récemment et auquel il fait immanquablement penser.

Gloria ! 

Cinéma|

Par J.V 

Le pitch

Venise, au 18ᵉ siècle. À l’Institut Sant’Ignazio, orphelinat et conservatoire pour jeunes filles, tout le monde s’agite en vue de la visite imminente du nouveau pape et du grand concert qui sera donné en son honneur. Teresa (Galatea Bellugi), jeune domestique silencieuse et solitaire, fait alors une découverte exceptionnelle qui va révolutionner la vie du conservatoire : un piano-forte…

Ce qu’on en pense 

L’ombre de Sofia Coppola plane au dessus de ce biopic musical italien qui, à travers le portrait de son héroïne (joliment jouée par Galatea Bellugi) parle de la condition féminine au 18e siècle. Trop académique, la mise en scène échoue hélas à donner de l’étoffe à des personnages stéréotypés. Restent une reconstitution d’époque convainquante et une actrice principale qui ne l’est pas moins.

 

 

Sous la Seine

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Été 2024, Paris accueille pour la première fois les championnats du monde de triathlon sur la Seine. Sophia (Bérénice Bejo), brillante scientifique, est alertée par Mika (Léa Léviant), une jeune activiste dévouée à l’écologie, de la présence d’un grand requin dans les profondeurs du fleuve. Elles n’ont d’autre choix que de faire équipe avec Adil (Nassim Lyes), commandant de la police fluviale pour éviter un bain de sang au cœur de la ville.

Ce qu’on en pense

Après un détour vers la comédie avec Budapest, Xavier Gens revient à ses premières amours (l’épouvante) pour ce film Netflix qui jouit d’une exposition maximale avec la polémique sur la dépollution de la Seine à l’approche des JO. Il y est fait directement référence dans le film, censé se passer durant un triathlon organisé dans la Seine en guise de tes grandeur nature avant les épreuves de natation des Jeux Olympiques, avec une maire de Paris (Anne Marivin)  prête à tout pour que les épreuves aient bien lieu. Elles seront un tantinet perturbées par la présence d’un puis de plusieurs dizaines de requins mangeurs d’hommes dans le fleuve.  Bien sûr , on n’y croit pas du tout,  mais on s’amuse bien à voir approcher le carnage à grande échelle. Le final va même au delà de toutes les attentes en la matière ! La réalisation et les effets spéciaux sont à la hauteur de ce qu’on peut attendre d’un blockbuster d’horreur contemporain et le casting (Bérénice Béjo, Léa Léviant, Nassim Lyes…) parvient à donner de la crédibilité à tous les personnages. En dehors de celui de la maire de Paris, volontairement caricatural pour donner à l’ensemble une touche d’humour bienvenue.

 

En attendant la nuit

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Philémon (Mathias Legoût Hammond) est un adolescent pas comme les autres : pour survivre, il a besoin de sang humain. Dans la banlieue pavillonnaire un peu trop tranquille où il emménage avec sa famille, il fait tout pour se fondre dans le décor. Jusqu’au jour où il tombe amoureux de Camila (Céleste Brunnquell), sa voisine…

Ce qu’on en pense

Avec Titane et The Substance on a pris l’habitude des films de genre féminins de haut niveau. On redescend de plusieurs crans avec ce premier « film de vampires »  tellement bourré de références qu’il en perd toute personnalité. Le scénario multiplie les invraissemblances et  la direction des acteurs laisse sérieusement à désirer. La réalisatrice belge, Céline Rouzet aurait peut-être mieux fait d’attendre (et pas que la nuit) pour se lancer dans sa première mise en scène…

 

 

Bad Boys 4 

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Les Bad Boys (Martin Lawrence & Will Smith) reviennent, mais cette fois les meilleurs flics de Miami deviennent les hommes les plus recherchés d’Amérique…

Ce qu’on en pense

Ce quatrième opus de la franchise Bad Boys s’adresse clairement aux ostalgiques des films d’action des années 1990, dont il copie tous les codes.  Humour lourdingue et poursuites de jeu vidéo au programme pour les deux héros,  incarnés par Will Smith et Martin Lawrence qui en font des tonnes pour compenser la prise d’âge. On pourra trouver cela amusant, attendrissant ou pathétique selon la sympathie que l’on a pour eux.

Tunnel to Summer

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Selon une légende urbaine, trouver et traverser le mystérieux tunnel d’Urashima offre à celui qui ose s’y aventurer ce qu’il désire de plus cher, mais à un prix qui rend l’expérience périlleuse : quelques secondes en son sein se transforment en plusieurs heures dans la vraie vie ! Kaoru, un jeune lycéen, qui a du mal à se remettre de la disparition de sa petite sœur, va faire équipe avec Anzu, une jeune fille énigmatique qui lui propose son aide pour tenter l’aventure. Mais qu’attend-elle de lui en échange ? Et que lui restera-t-il, une fois qu’il aura traversé le tunnel ?

Ce qu’on en pense

Un manga japonais, dans lequel deux adolescents pénètrent dans un tunnel où le temps s’écoule plus rapidement qu’à l’extérieur. Le concept interessant qui sert une histoire d’amour-amitié et une réflexion sur le deuil et la poursuite de ses rêves. Dommage que les errances du  scénario, la narration trop labyrinthique et la réalisation manquant de personnalité empêchent l’émotion de s’affirmer.

La Petite vadrouille

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Justine (Sandrine Kiberlain), son mari (Denis Podalydès) et toute leur bande d’amis trouvent une solution pour résoudre leurs problèmes d’argent : organiser une fausse croisière romantique pour Franck (Bruno Podalydès), un gros investisseur, qui cherche à séduire une femme…

Ce qu’on en pense

Idéale pour entamer l’été sur un mode bucolique, la nouvelle comédie de Bruno Podalydès clot un tryptique « maritime » entamé en  2001 avec Liberté Oléron et poursuivi en 2015 avec  Comme un avion. La Petite vadrouille est peut-être la plus savoureuse des trois comédies.  L’équipage composé de Denis Podalydès, Sandrine Kiberlain et Daniel Auteuil embarque avec entrain pour une croisière fluviale drolatique, agrémentée d’un scénario d’arnaque savoureux  et de dialogues truculents. Plaisant. 

Memory

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Sylvia (Jessica Chastain) mène une vie simple, structurée par sa fille, son travail et ses réunions des AA. Pourtant, ses retrouvailles avec Saul (Peter Sarsgaard) bouleversent leurs existences, réveillant des souvenirs douloureux que chacun avait enfouis jusque-là…

Ce qu’on en pense

Le Mexicain Michel Franco rompt avec sa radicalité habituelle pour celle Love Story toute en délicatesse dans laquelle Jessica Chastain et  Peter Sarsgaard. campent admirablement deux êtres cabossés par la vie auxquels est offerte une seconde chance de s’aimer. Le tour de force du film est d’exalter le sentiment amoureux sans jamais tomber dans la mièvrerie. A la fois doux et empreint de gravité, Memory  touche au coeur.

 

Assemblage

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Ce soir est la dernière chance pour Alex (Julien Romano) de changer son destin. Il met en œuvre un plan complexe mais les personnages louches et les rebondissements le mettent en péril.

Ce qu’on en pense

Un premier film constitué d’un seul plan séquence d’1h30, il fallait oser. Sofiene Mamdi l’a fait et, techniquement, c’est une réussite. On n’en dira pas autant du scénario et des dialogues,  que les acteurs paraissent improviser de scène en scène. En dehors de quelques sorties dans la rue, pour fumer ou prendre l’air, tout se passe de nuit dans le huis clos d’un bar du Palais Royal , dont le sous sol vouté ressemble au donjon d’un club libertin. Le patron (Julien Romano dans une imitation de Gilbert Melki imitant Al Pacino), qui est aussi producteur de cinéma comprend-t-on,  y reçoit deux couples, avec lesquels il semble devoir faire affaire. Un acteur américain (Luke Stratte McClure), sa femme chilienne (Catalina Cuevas), un réalisateur français barbu (Constantin Leu) et sa nouvelle actrice (Charlotte Landoy). Il y a aussi la femme asiatique du patron (Hélène Jin) et son frère (Jiahui Chou), qui sert d’homme de main.  Sans qu’on sache pourquoi, la tension entre les différents personnages est d’emblée palpable. On s’attend à ce que ça parte en vrille ou en partouze, mais non : ça discute interminablement. Jusqu’au final, où il se passe enfin quelque chose, mais qui n’est pas non plus une vraie fin. Comme si une suite était à venir. Ce qui parait assez improbable vu le peu d’intérêt du film…

 

Abigail

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Suite au kidnapping d’Abigail (Alisha Weir), la fille d’un puissant magnat de la pègre, un groupe de criminels amateurs pensaient simplement devoir enfermer et surveiller cette jeune ballerine afin de pouvoir réclamer une rançon de 50 millions de dollars. Retirés dans un manoir isolé, les ravisseurs commencent mystérieusement à disparaître, les uns après les autres, au fil de la nuit. C’est alors qu’ils découvrent, avec horreur, que la fillette avec laquelle ils sont enfermés n’a rien d’ordinaire

Ce qu’on en pense

Signé des auteurs de  V/H/S , The Baby, Wedding Nightmare  et de deux films de la franchise Scream,  Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett,  ce  slasher de série B commence plutôt bien avec quelques exécutions bien sanglantes,  avant de vouloir absolument embrasser la cause #MeToo  en liguant ses héroïnes contre un personnage masculin qui n’en demandait pas tant. Un revirement de scénario sans autre raison qu’un opportunisme de circonstance.