Cinéma

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Averroès et Rosa Parks

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Averroès et Rosa Parks : deux unités de l’hôpital Esquirol à Paris. Des entretiens individuels aux réunions « soignants soignés », Nicolas Philibert s’attache à montrer une certaine psychiatrie, qui s’efforce encore d’accueillir et de réhabiliter les patients. Peu à peu, chacun d’eux entrouvre la porte de son univers. Dans un système de santé de plus en plus exsangue, comment réinscrire des êtres esseulés dans un monde partagé ?

Ce qu’on en pense

Nicolas Philibert poursuit sa trilogie sur la psychiatrie française,  entamée avec Sur l’Adamant  (Ours d’Or à Berlin). Averroes et Rosa Parks (du nom de deux unités du pôle psychiatrique de Paris Centre)  met en avant la parole des patients et l’écoute du personnel médical. Des parcours de vie « différents », filmés toujours à la bonne distance, avec un regard tendre et compréhensif pour les malades et admiratifs pour les soignants.

Printemps du cinéma

Cinéma|

Par Ph.D

On ne le répétera jamais assez: le cinéma c’est mieux au cinéma. Lâchez vos portables et profitez du Printemps du cinéma. Du 24 au 26 mars toutes les séances sont à 5 euros : l’occasion de faire le plein de nouveautés à moindre coût. Voici notre sélection de films à voir en priorité (cliquez sur le titre pour lire la critique et voir la bande annonce)

Dune 2 

Tournée en décors naturels et nettement plus musclée que le premier volet, cette deuxième partie de l’adaptation du roman de Franck Herbert par Denis Villeneuve séduit par son ampleur épique autant que par ses enjeux politiques et philosophiques qui renvoient à l’époque actuelle. Timothée Chalamet y opère une transformation épatante

Hors saison

Stéphane Brizé délaisse le « Lindon movie »  social (La Loi du marché, En guerre...) pour une romance « Lelouchienne »,  avec Guillaume Canet dans le rôle d’un acteur en crise et la merveilleuse Alba Rohrwacher dans celui d’une de ses anciennes conquêtes. Le film qui donne envie de partir en thalasso !

La Salle des profs  

Emule de Michael Haneke, Ilker Catak signe un thriller scolaire sous haute tension sélectionné pour l’Oscar du meilleur film étranger. Dans le rôle de la prof, le  film révèle  une certaine Leonie Benesch, aperçue adolescente dans Le Ruban blanc. Filmé par Ilker Catak,  le collège devient le théâtre des rapports de force qui s’exercent dans notre société. Intense! 

La Vie de ma mère 

Sur un scénario de Mommy inversé  (ici c’est la mère qui est bipolaire et doit être re-internée), le film de Julien Carpentier offre de beaux rôles à  William Lebghil et à Agnès Jaoui. La réalisation prend toute sa puissance émotionnelle et touche au coeur dans le dernier acte.

Laissez moi 

Le syndrome Belle de jour a encore frappé avec cette proposition du réalisateur Suisse Maxime Rappaz qui conduit Jeanne Balibar à enchaîner les rencontres sexuelles anonymes dans un hôtel de montagne pour oublier sa morne vie de couturière à domicile et de mère d’un fils handicapé.

Blue Summer

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Xian se souviendra toujours de l’été de ses 15 ans. Sa mère, médecin, part en mission en Afrique. Elle se retrouve sous la garde de son père photographe libre d’esprit. Il tient un petit studio de photo dont l’ambiance kitsch et glamour exaspère la solitaire Xian. Elle y fait la rencontre de la fille de sa compagne, Mingmei, une jeune femme d’origine coréenne libre et séduisante qui la fascine. Cet été marque la fin de son enfance et le début de ses désirs troublants d’adolescente…

Ce qu’on  en pense

Présenté à la Quinzaine des cinéastes à Cannes 2023, un joli premier film chinois signé Zihan Geng, qui dresse le portrait (peut-être autobiographique) d’une adolescente timide confrontée à une potentielle « demi soeur » délurée, le temps d’un été chez son père divorcé. Un éveil au désir et à l’adolescence,  filmé avec beaucoup de douceur et de pudeur, dont le charme tient beaucoup à celui des deux jeunes actrices. Prometteur. 

Bis Repetita 

Cinéma|

Le pitch

Delphine (Louise Bourgoin), prof de lettres désabusée, a un deal bien rôdé avec ses élèves : ils lui fichent une paix royale, elle leur distribue des 19/20. Mais la combine se retourne contre elle quand ses excellents résultats (fictifs) propulsent sa classe au championnat du monde de latin, à Naples. Comble du cauchemar, c’est le neveu très zélé (Xavier Lacaille) de la Proviseure (Noémie Lvovsky) qui est choisi comme accompagnateur. Pour sauver l’option latin, et surtout sa situation confortable, Delphine ne voit qu’une solution : tricher !

Ce qu’on en pense

Décidément abonnée aux rôles d’enseignantes , Louise Bourgoin  (Un métier sérieux ) rempile dans cette comédie scolaire signée Émilie Noblet qui lorgne vers l’humour des Sous doués  de Claude Zidi. La bonne idée est d’avoir associée l’ex-Miss Météo à Xavier Lacaille, révélé par la série Parlement,  avec lequel elle forme un duo comique capable d’apporter un brin de folie à un scénario, hélas, très prévisible. Mention passable également pour la réalisation.

Une Famille

Cinéma|

Par J.V 

Le pitch

L’écrivaine Christine Angot est invitée pour des raisons professionnelles à Strasbourg, où son père a vécu jusqu’à sa mort en 1999. C’est la ville où elle l’a rencontré pour la première fois à treize ans, et où il a commencé à la violer. Sa femme et ses enfants y vivent toujours.  Angot prend une caméra, et frappe aux portes de la famille…

Ce qu’on en pense

Christine Angot poursuit son auto-analyse avec ce documentaire particulièrement frontal, dans lequel elle confronte la famille de son père incestueux à sa présence, à ses questions et à sa caméra. Du cinéma-vérité dans toute sa rudesse sur un sujet qui ne supporterait sans doute pas les effets de style.

 

 

 

 

Laissez-moi 

Cinéma|

Par J.V 

Le pitch

Claudine (Jeanne Balibar) consacre toute sa vie à son fils handicapé (Pierre-Antoine Dubey). Toutefois, chaque mardi, elle s’offre une plage de liberté et se rend dans un hôtel de montagne pour y fréquenter des hommes de passage. Lorsque l’un d’eux (Thomas Sarbacher) décide de prolonger son séjour pour elle, Claudine en voit son quotidien bouleversé et se surprend à rêver à une autre vie…

Ce qu’on en pense 

Le syndrome Belle de jour a encore frappé avec cette proposition du réalisateur Suisse Maxime Rappaz qui conduit Jeanne Balibar à enchaîner les rencontres sexuelles anonymes dans un hôte, l pour oublier sa morne vie de couturière à domicile et de mère d’un fils handicapé. Nul trouble cependant dans cette romance joliment filmée,  qui pousse l’héroïne à couper le cordon avec son fils et à oser vivre sa propre vie de femme.  Un beau rôle pour Jeanne Balibar.  

 

 

La Jeune fille et les paysans

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Au XIXe siècle, dans un village polonais en ébullition, la jeune Jagna, promise à un riche propriétaire terrien, se révolte. Elle prend son destin en main, rejette les traditions et bouleverse l’ordre établi…

Ce qu’on en pense

DK Welchman et Hugh Welchman, qui nous avaient bluffés, en 2017, avec La Passion Van Gogh, dans lequel les toiles du peintre semblaient s’animer, utilisent à nouveau la rotoscopie pour adapter à l’écran le roman Les Paysans du prix Nobel de littérature Władysław Reymont. Le procédé consiste à peindre chaque image tournée en prise de vue réelle pour donner l’illusion d’un récit en « toiles de maitres  animées ». Au-delà de sa beauté formelle, le film séduit par sa fidélité au discours féministe du roman et par son casting. Une nouvelle réussite des deux magiciens de la caméra et du pinceau.

Sirènes

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Alison Flesh (Alice Pol), capitaine de police rebelle et incontrôlable est forcée par son supérieur le commissaire Djiba (Ramzy Bedia)  à travailler en binôme avec Leïla Balani (Shirine Boutella), experte en criminologie mais nulle sur le terrain. Sur la piste d’un serial killer à Nice, Flesh et Balani vont devoir faire équipe quitte à retourner toute la Riviera.

Ce qu’on en pense

On pensait que ce genre de film-télé était réservé à TF1. Pas de jaloux,  les abonnés de Prime y ont droit aussi ! Comme c’est tourné à Nice, on s’est forcé à regarder : franchement,  ça fait pitié. On dirait un mix fauché de Taxi 15 et de HPI,  avec Alice Pol à la place d’Audrey Fleurot. Tous les clichés de la Côte d’Azur y passent,  avec un festival d’accents pourris,  de dialogues écrits avec les pieds, de poursuites en 205 Peugeot et de fringues de cagoles. L’intrigue est ridicule (comme le reste) et la réalisation purement télévisuelle. Fuyez !   

Les Rois de la piste

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Rachel (Fanny Ardant), sorte de Ma Dalton, a élevé ses fils Sam (Mathieu Kassovitz) et Jérémie (Nicolas Duvauchelle) , et son petit-fils, Nathan (Ben Attal), dans le culte de l’arnaque. De plans foireux en petits larcins, cette sympathique famille de bras cassés court toujours après le gros coup. Chance ou fatalité, lors d’un cambriolage, ils volent sans en connaitre sa valeur, une toile de Tamara de Lempicka. Céleste (Laetitia Doesch), une détective rusée et charmeuse, et Gauthier (Michel Vuillermoz), son fidèle acolyte, se lancent à leur poursuite…

Ce qu’on en pense

Plutôt versé dans le drame (Tout nous sépare, Les yeux de sa mère…), Thierry Klifa signe avec Les Rois de la piste sa première comédie avec, toujours, un gros casting : Fanny Ardant en mère maquerelle de ses deux fils, un crétin (Mathieu Kassovitz) et un inverti (Nicolas Duvauchelle) et de son petit fils (Ben Attal),  qui réalisent sans le vouloir le cambriolage du siècle. A leurs trousses, une fine équipe de détectives composée  de Laetitia Doesch et Michel Vuillermoz. Dans le genre picaresque/comédie noire à l’anglaise, le film se défend,  même s’il a des airs de déjà (beaucoup) vu. Le casting est son meilleur argument.

Heureux gagnants

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

1 chance sur 19 millions. Plus de probabilité d’être frappé par une météorite que de gagner au loto. Pour nos heureux gagnants, le rêve va rapidement se transformer en cauchemar…

Ce qu’on en pense

Un film à sketches dans la veine noire et décapatante des Nouveaux sauvages sur le thème de la bonne fortune qui se transforme en cauchemar. Des djihadistes appprennent qu’ils ont gagné au loto au moment où il s’apprêtent à se faire sauter dans le métro. Audrey Lamy et Fabrice Eboué se lancent dans une course impossible à travers Marseille pour toucher le ticket gagnant qui arrive à expiration dans quelques minutes…   Maxime Govare et Romain Choay s’en donne à coeur joie pour filmer les malheurs de ces Heureux gagnants. Une réussite.  Pour une fois,  c’est le spectateur qui a le ticket gagnant !  

Blanche Houellebecq

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

En Guadeloupe, Blanche Gardin préside un concours de sosie consacré à Michel Houellebecq. Michel s’y rend, mais des événements imprévus vont plonger notre duo au cœur d’une intrigue rocambolesque…

Ce qu’on  en pense

Après L’Enlèvement de Michel Houellebecq  et Thalasso (où l’écrivain prenait les eaux avec Gérard Depardieu), l’imprévisible Guillaume Nicloux livre le dernier (?) volet de sa trilogie consacrée à la figure du plus grand écrivain français vivant, transformé en comique troupier. C’est Blanche Gardin qui joue, cette fois, les faire valoir. Elle forme avec Houelllebecq un duo burlesque particulièrement dérangé, sinon dérangeant. On croise aussi Gaspar Noé et Jean Pascal Zadi dans cette réalisation volontairement foutraque, dont aucun des protagonistes ne sort indemne. Le spectateur non plus.

Scandaleusement votre

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Littlehampton, 1920. Lorsque Edith Swan (Olivia Colman) commence à recevoir des lettres anonymes truffées d’injures, Rose Gooding (Jessie Buckley), sa voisine irlandaise à l’esprit libre et au langage fleuri, est rapidement accusée des crimes. Toute la petite ville, concernée par cette affaire, s’en mêle. L’officière de police Gladys Moss (Anjana Vasan), rapidement suivie par les femmes de la ville, mène alors sa propre enquête : elles soupçonnent que quelque chose cloche et que Rose pourrait ne pas être la véritable coupable, victime des mœurs abusives de son époque…

Ce qu’on en pense

Le duo formé par les excellentes  Olivia Colman et Jessie Buckley est le meilleur argument du nouveau film de Thea Sharrock (Avant toi) dont on ne peut, hélas,  pas dire qu’il  atteigne des sommets de drôlerie. L’écriture pataude et la réalisation téléfilmesque plombent un projet dont on espérait mieux. Pour amateurs de comédies anglaises en costumes,  pas trop exigeants.

 

Il reste encore demain

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Le Pitch

Mariée à Ivano (Valerio Mastandrea), Delia (Paola Cortellesi), mère de trois enfants, vit à Rome dans la seconde moitié des années 40. La ville est alors partagée entre l’espoir né de la Libération et les difficultés matérielles engendrées par la guerre qui vient à peine de s’achever. Face à son mari autoritaire et violent, Delia ne trouve du réconfort qu’auprès de son amie Marisa (Emanuela Fanelli) avec qui elle partage des moments de légèreté et des confidences intimes. Leur routine morose prend fin au printemps, lorsque toute la famille en émoi s’apprête à célébrer les fiançailles imminentes de leur fille aînée, Marcella (Romana Maggiora Vergano). Mais l’arrivée d’une lettre mystérieuse va tout bouleverser

Ce qu’on en pense

Véritable phénomène en Italie avec plus de 5 millions d’entrées, le premier film de Paola Cortellesi, actrice passée à la réalisation qui tient aussi le premier rôle, devrait aussi séduire le grand public français, nostalgique du néo-réalisme et des comédies italiennes. Plus original et surprenant que ne le laisse attendre la bande annonce, le film trouve  des angles  inattendus dans le traitement d’un sujet dans l’air du temps : le combat des femmes face au patriarcat. Dommage que la fin, sujette à débats, ternisse un peu  la bonne impression générale.

La Nouvelle femme

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

En 1900, Lili d’Alengy (Leïla Bekhti), célèbre courtisane parisienne, a un secret honteux – sa fille Tina (Rafaëlle Sonneville-Caby), née avec un handicap. Peu disposée à s’occuper d’une enfant qui menace sa carrière, elle décide de quitter Paris pour Rome. Elle y fait la connaissance de Maria Montessori (Jasmine Trinca), une femme médecin qui développe une méthode d’apprentissage révolutionnaire pour les enfants qu’on appelle alors « déficients ». Mais Maria cache, elle aussi, un secret : un enfant né hors mariage…

Ce qu’on en pense

L’origine des écoles Montessori via la relation d’une mère interprétée avec son enfant handicapé. Léa Todorov peine à choisir l’histoire à raconter et relie aux forceps deux intrigues sur la filiation et le combat des femmes, dans un scénario poussif  et une réalisation appliquée.  Pour les fans de Leila Bekhti. 

Ferrari

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch 

C’est l’été 1957. Derrière le spectacle de la Formule 1, l’ancien coureur Enzo Ferrari (Adam Driver) est en crise. La faillite menace l’usine que lui et sa femme, Laura (Penelope Cruz), ont construite à partir de rien dix ans plus tôt. Leur mariage instable a été ébranlé par la perte de leur fils, Dino, un an plus tôt. Ferrari mène une double vie avec Lina Lardi (Shailene Woodley) dont il a eu un autre fils. Pendant ce temps, la passion de ses pilotes pour la victoire les pousse à la limite alors qu’ils se lancent dans la périlleuse course de 1 000 miles à travers l’Italie, la Mille Miglia.

Ce qu’on en pense 

Après Ali, Ferrari. Du Commandatore,  Michael Mann ne retient que la double vie : brisé par la mort de son fils Dino, Enzo trouve le réconfort auprès de sa maitresse et de leur jeune fils, Piero. Mais il vit toujours avec sa femme Laura, qui détient 50% de Ferrari et peut à tout moment le mettre en faillite, alors que la course automobile grève considérablement les finances de l’usine.  Curieux choix pour faire le portrait d’une des personnalités les plus importantes de l’Italie contemporaine .  Et que dire du casting ? Adam Driver en Enzo Ferrari, malgré une vague ressemblance,  il fallait y penser. Penelope Cruz joue sa femme (en forçant le côté hystérique ) et Shailene Woodley sa maîtresse. Aucun des trois ne parle italien. Pas grave : tous les dialogues sont en anglais ! On voit peu de voitures (la plus présente à l’écran est la 403 Peugeot que conduit Enzo) et les scènes de course n’occupent que très peu des 2h10 que dure le film. Dommage, car  elles sont vraiment spectaculaires.  A part le rachat par Fiat,  tout le côté économique,  historique et sociétal est laissé de côté. Le film se regarde sans déplaisir, mais on est (très) loin du « Parrain de la F1″ annoncé.