BDE
Par Ph.D
Le Pitch
Bob, Max, Vinz et Romane, quatre potes, se sont rencontrés en école de commerce en 2001. À l’époque, ils dirigeaient le Bureau Des Étudiants (le BDE) et rêvaient de changer le monde. Mais, 20 ans plus tard, ils n’ont rien changé du tout et la vie les a même un peu séparés… Heureusement, quoiqu’il arrive, ils se retrouvent tous les ans pour un week-end régressif de fête, le week-end « BDE ». Cette année, direction le ski à Val Thorens dans le magnifique chalet que Bob (Michael Youn) a piqué à son beau-père (Gilbert Melki) sans lui dire. Mais, ironie du sort, en station, ils tombent sur les 150 étudiants enragés de leur ancienne école en plein Spring break. Entre duel de générations et fontaine de jouvence, anciens et nouveaux étudiants, vont partir dans une nuit de folie apocalyptique et mettre la station à feu et à sang…
Ce qu’on en pense
Michael Youn est de retour avec cette comédie potache qui louche sur le succès des Babysitting et autres Very Bad trucs. C’est moche, régressif et braillard comme il se doit et cela devrait plaire au public de la fameuse « Bande à Fifi ». Les autres ont plutôt intérêt à aller voir ailleurs s’ils veulent des gags originaux et des situations qu’ils n’ont pas déjà vues cinquante fois dans des films tout aussi ineptes…
César 2023 : Le Palmarès
Par Ph.D
La 48e cérémonie des César s’est tenue le 24 février 2023 à l’Olympia. Tahar Rahim en était le président, tandis que la présentation était assurée, pour la première fois, par plusieurs maîtres de cérémonie, dont Leïla Bekhti, Jérôme Commandeur, Jamel Debbouze, Emmanuelle Devos, Léa Drucker, Eye Haïdara, Alex Lutz, Raphaël Personnaz ou encore Ahmed Sylla. Malgré des prestations inégales, ce fut une réussite. Le réalisateur américain David Fincher a reçu un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, des mains de Brad Pitt qui avait fait la surprise de venir à Paris exprès pour le lui remettre. Avec 6 récompenses (sur 10 nominations), le polar irrésolu de Dominik Moll, La nuit du 12 est le grand vainqueur de l’édition. Si les réalisatrices étaient les grandes absentes des nominations dans les catégories meilleur film et meilleure réalisation, elles se sont largement rattrapé dans les autres catégories et sur scène. Virginie Efira (meilleure actrice), notamment, n’a pas oublié de saluer Alice Diop (Saint Omer), Rebecca Zlotowski (Les enfants des autres) et Alice Winocour (Revoir Paris) dans son discours. Voici les lauréats des principales catégories (cliquez sur le titre pour lire la critique et voir la bande annonce)
Meilleure actrice
Virginie Efira pour Revoir Paris
Meilleur acteur
Benoît Magimel dans Pacifiction
Meilleur scénario original
L’innocent de Louis Garrel
Meilleure adaptation
La Nuit du 12 de Dominik Moll
Meilleure réalisation
La nuit du 12 de Dominik Mohl
Arrête avec tes mensonges
Par Marie Aimée Bonnefoy
Le pitch
Le romancier Stéphane Belcourt (Guillaume de Tonquedec) a accepté de parrainer le bicentenaire d’une célèbre marque de cognac. C’est l’occasion de revenir pour la première fois dans la ville où il a grandi. Sur place, il rencontre Lucas (Victor Belmondo), le fils de son premier amour. Les souvenirs affluent : le désir irrépressible, les corps qui s’unissent, une passion qu’il faut taire… Ce premier amour s’appelait Thomas (Julien de Saint Jean). Ils avaient 17 ans….
Ce qu’on en pense
La construction est en allers retours passé-présent. Un procédé mécanique, certes, mais qui souligne bien la fougue de la jeunesse et la solitude tranquille de l’âge mûr. Le film a quelques défauts de mise en scène et des raccourcis que l’on ne retiendra pas. Les scènes de sexe peuvent déranger. Mais ce qui compte, c’est la sincérité de l’entreprise. Le courage qu’il fallut à Philippe Besson (Guillaume de Tonquedec), auteur du roman dont le film est adapté, pour « arrêter avec ses mensonges ». Et l’audace d’ Olivier Peyon (Une vie ailleurs, Tokyo Shaking) pour le traduire à l’écran. Les temps ont changé et il est sans doute moins difficile aujourd’hui d’assumer son homosexualité que dans les années 80. Constat que fait ce film tragique, parfois ironique et toujours mélancolique. Une mélancolie qui se retrouve dans le jeu de Guillaume de Tonquedec, dans l’intelligence des dialogues, dans le travail de l’autobiographe et dans les paysages charentais. Tout ce qui fait qu’il est impossible de rester indifférent à ces aveux poignants.
Les gardiennes de la planète
Par Marie-Aimée Bonnefoy
Le pitch
Une baleine à bosse s’est échouée sur un rivage isolé. Alors qu’un groupe d’hommes et de femmes organise son sauvetage, nous découvrons l’histoire extraordinaire des cétacés, citoyens des océans du monde…
Ce qu’on en pense
Les gardiennes de la planète est un film documentaire de Jean-Albert Lièvre qui choisit de raconter à la première personne, en immersion dans leurs pensées ( la voix off de Jean Dujardin ), l’épopée maritime de ces géantes des mers, commencée il y a 50 millions d’années. On apprend que , grâce à leurs facultés cognitives et orales, ces cétacées ont pu dominer les eaux du globe de manière pacifique pendant des siècles et des siècles, jusqu’à ce que les hommes les pourchassent et les utilisent pour s’éclairer, se nourrir et se protéger. Les baleines sont alors passées à deux doigts de l’extinction, avant qu’ en 1982, leur chasse ne soit interdite. Pas sauvées pour autant, puisque les tonnes de plastiques relâchées désormais dans l’océan rendent leurs repas toxiques… Mais il est encore temps d’agir, semblent-elles nous dire. Le travail de Lievre est sérieux, motivé et instructif. Les images sont spectaculaires et la bande son, jazz et trip hop, entrainante. A voir en famille, puisque le commentaire s’adresse aux enfants.
Les Choses simples
Par J.V
Le pitch
Vincent (Lambert Wilson) est un célèbre entrepreneur à qui tout réussit. Un jour, une panne de voiture sur une route de montagne interrompt provisoirement sa course effrénée. Pierre (Gregory Gadebois) , qui vit à l’écart du monde moderne au milieu d’une nature sublime, lui vient en aide et lui offre l’hospitalité. La rencontre entre ces deux hommes que tout oppose va bouleverser leurs certitudes respectives…
Comme ses personnages, le nouveau film d’Eric Besnard (Délicieux) cache bien son jeu. Cette rencontre « aux sommets » d’un citadin pressé (Lambert Wilson) et d’un montagnard bourru (Gregory Gadebois) laissait craindre une accumulation de poncifs et un humour lourdingue. Le film déjoue habilement les pièges qui lui étaient tendus, à commencer par le manichéisme. En résulte une belle histoire d’amitié sur fond de nature, bien servie par le duo Wilson/Gadebois. Tour à tour drôle et touchant , Les Choses simples est une belle surprise.
A la belle étoile
Le Pitch
Depuis son plus jeune âge, Yazid (Riadh Belaïche) n’a qu’une passion, la pâtisserie. Elevé entre famille d’accueil et foyer, le jeune homme s’est forgé un caractère indomptable. D’Epernay à Paris en passant par Monaco il va tenter de réaliser son rêve : travailler chez les plus grands chefs pâtissiers et devenir le meilleur patissier du monde.
Ce qu’on en pense
L’histoire vraie de Yazid Ichemrahen, qui, après avoir grandi dans une famille d’accueil et dans des foyers, se forme à la patisserie et devient Meilleur Ouvrier de France et Champion du Monde de Pâtisserie, exerçant dans des palaces, notamment à Monaco. Le film est tiré de son livre autobiographique et son rôle est joué par le youtubeur Riadh Belaïche, alias JustRiadh. Pas grand-chose à dire d’autre de ce biopic téléfilmesque signé Sébastien Tulard, plein de bons sentiments mais sans grand intérêt. Un « film de cuisine » de plus, qui laisse sérieusement sur sa faim.
Chevalier Noir
Par J.V
Le pitch
Iman et son jeune frère Payar vivent avec leur père dans un quartier du nord de Téhéran. Après la mort de leur mère, Iman cherche à tout prix à sortir de l’impasse d’une vie étouffante et profite de ses relations privilégiées à Téhéran pour se lancer dans un petit trafic juteux. Mais ce qui semblait être le chemin vers un nouveau départ les entraîne dans une spirale qui va bouleverser leur destin…
Ce qu’on en pense
Un premier film signé Amad Aleebrahim Dehkordi, qui brosse le portrait d’une jeunesse iranienne désabusée et turbulente. L’énergie de deux jeunes héros têtes brûlées ne contamine, hélas, pas le film qui reste bien sage et prend peu de risques. Le sujet, en résonance avec ce qui se passe actuellement en Iran, aurait mérité un traitement plus audacieux.
Missing: Disparition Inquiétante
Par J.V
Le pitch
Lorsque sa mère disparaît lors de ses vacances en Colombie avec son nouveau compagnon, June (Nia Long) cherche des réponses mais ses investigations sont entravées par la bureaucratie internationale. Coincée à Los Angeles, à des milliers de kilomètres de là, June utilise ingénieusement les dernières technologies à portée de main pour retrouver sa mère avant qu’il ne soit trop tard. Mais au fur et à mesure de son enquête numérique, elle se retrouve face à plus de mystères que d’explications… et quand June dévoile les secrets de sa mère, elle découvre qu’elle ne l’a jamais vraiment connue…
Ce qu’on en pense
Après Searching – portée disparue (2018), Missing : disparition inquiétante. Le concept est le même : suivre une enquête quasi-intégralement à travers l’écran d’un ordinateur. Le film de Will Merrick et Nicholas D. Johnson réussit le pari de ne presque jamais quitter le monde numérique, sans que le spectateur décroche. Pour le tenir en haleine, le duo multiplie les rebondissements et, inévitablement, les invraisemblances. Mieux vaut ne pas être allergique aux nouvelles technologies pour goûter ce « thriller numérique ».
Petites
Par Ph.D
Le pitch
Enceinte à 16 ans, Camille (Pili Groyne) se retrouve placée dans un centre maternel par le juge des enfants. Sevrée d’une mère aimante mais toxique, elle se lie d’amitié avec Alison (Lucie Charles-Alfred) , une jeune femme immature et se débat contre l’autorité de Nadine (Romane Bohringer), une éducatrice aussi passionnée que désillusionnée…
Ce qu’on en pense
Les centres sociaux sont devenus des lieux de fictions cinématographiques à part entière ces dernières années. Mais pour un Hors Normes (Nakache-Toledano 2019), combien de ratages ? Julie Lerat-Gersant fait figure de bonne élève avec ce premier long-métrage tout en intelligence et délicatesse. La qualité de l’écriture et l’interprétation (à commencer par une très convaincante Pili Groyne dans le rôle principal) participent à la réussite de cette chronique touchante et réaliste. Un premier film prometteur.
The Fabelmans
Par Ph.D
Le Pitch
Passionné de cinéma, le jeune Sammy Fabelman ( Gabriel LaBelle) passe son temps à filmer sa famille. S’il est encouragé dans cette voie par sa mère Mitzi (Michelle Williams) , dotée d’un tempérament artistique, son père Burt (Paul Dano), scientifique accompli, considère que sa passion est surtout un passe-temps. Au fil des années, Il réalise même de petits films amateurs de plus en plus sophistiqués… Mais lorsque ses parents décident de déménager dans l’ouest du pays, il découvre une réalité bouleversante qui fait basculer son avenir et celui de ses proches.
Ce qu’on en pense
Vous avez aimé Armageddon Time de James Gray ? Sur le même thême (l’enfance et la jeunesse d’un futur cinéaste) The Fabelmans risque de vous décevoir cruellement. Multinominé aux Oscars, le nouveau film de Steven Spielberg est un autobiopic d’une rare complaisance, y compris dans sa durée (2h30 au compteur). Spielberg y révèle un secret de famille (sa mère aimait deux hommes) en faisant mine de s’interroger sur le pouvoir des images et l’origine de sa vocation. La réflexion ne va pas bien loin. On baille à s’en décrocher la machoire jusqu’à la seule scène qui mérite de tenir jusqu’à la fin : la rencontre drôlatique du jeune Steven avec son idole John Ford, joué avec malice par un David Lynch borgne et méconnaissable.
Le Marchand de sable
Par J.V
Le pitch
Marqué par des années de prison, Djo (Moussa Mansaly), livreur de colis en banlieue parisienne, vit modestement chez sa mère avec sa fille. Un jour, une tante qui vient de fuir le conflit ivoirien débarque chez eux avec ses trois enfants. Dans l’urgence, Djo réussit à leur trouver un local. Mais face à la demande croissante et dans la perspective d’offrir une vie décente à sa fille, Djo bascule et devient marchand de sommeil…
Ce qu’on en pense
L’immigration africaine et la crise du logement vues par un marchand de sommeil. Une histoire à dormir debout, à laquelle on a beaucoup de mal à croire tant les personnages sont caricaturaux et le récit ponctué d’invraissemblances. Benoît Magimel a beau en faire des tonnes dans le rôle du salaud de service, ce Marchand de sable porte bien son titre : il donne envie de piquer un somme.
Ant-Man : Quantumania
Par J.V
Le Pitch
Les super-héros et partenaires Scott Lang (Paul Rudd) et Hope Van Dyne (Evalgeline Lily) – alias Ant-Man et la Guêpe – vont vivre de nouvelles péripéties en compagnie des parents de cette dernière. Ensemble, ils vont explorer la dimension subatomique, interagir avec d’étranges créatures et se lancer dans un combat contre Kang le conquérant (Jonathan Majors)…
Ce qu’on en pense
Pour ce troisième volet de la saga Ant-Man, bienvenue à un nouveau méchant : Kang le conquérant, incarné par le charismatique Jonathan Majors. Pour le reste, c’est le mélange habituel d’effets spéciaux, de combats bourrins et de blagounettes sur un scénario pseudo scientifique inutilement alambiqué. Ringardisé par la direction artistique d’Avatar, le Marvel Universe a du plomb dans l’aile. Et si on passait à autre chose ?
La Romancière, le film et …
Par J.V
Le pitch
Banlieue de Séoul. Junhee (Hye-yeong Lee) , romancière de renom, rend visite à une amie libraire perdue de vue. En déambulant dans le quartier, elle croise la route d’un réalisateur et de son épouse. Une rencontre en amenant une autre, Junhee fait la connaissance de Kilsoo (Kim Min-hee) , une jeune actrice à qui elle propose de faire un film ensemble…
Ce qu’on en pense
Le Hong Sang-soo nouveau est arrivé et c’est une bonne cuvée. Rien ne change dans le cinéma du Coréen, à base de noir et blanc, de longs plans fixes et de dialogues arrosés autour d’une table de bistro. Mais le charme finit toujours par opérer, grace notamment à ses actrices, délicieusement exotiques et filmées avec amour. Cette fois, le titre est presque plus long que le film !
La Femme de Tchaïkovski
Par J.V
Le pitch
Russie, 19ème siècle. Antonina Miliukova (Alyona Mikhailova), jeune femme aisée et apprentie pianiste, épouse le compositeur Piotr Tchaïkovski (Odin Lund Biron). Mais l’amour qu’elle lui porte n’est pas réciproque et la jeune femme est violemment rejetée. Consumée par ses sentiments, Antonina accepte de tout endurer pour rester auprès de lui.
Ce qu’on en pense
Présenté en compétition à Cannes 2022, La Femme de Tchaïkovski, du Russe (dissident) Kirill Sebrennikov est l’histoire d’un amour fou mais à sens unique. Apparemment, le compositeur préférait les garçons… Après le foutraque La Fièvre de Petrov, Serebrennikov change totalement de manière et signe un grand film Russe, à la mise en scène impressionnante et à la photo magnifique mais guetté par la boursouflure (2h23 au compteur). Heureusement, il y a une actrice formidable : Alyona Mikhailova. Un nom à retenir.
Un Homme heureux
Par J.V
Le pitch
Alors que Jean (Fabrice Luchini), maire très conservateur d’une petite ville du Nord, est en campagne pour sa réélection, Edith (Catherine Frot), sa femme depuis quarante ans, lui annonce une nouvelle qu’elle ne peut plus taire… Au plus profond de son être, elle est – et a toujours été – un homme. Jean pense d’abord à une plaisanterie, mais réalise rapidement qu’Edith est sérieuse et déterminée à mener sa transition jusqu’au bout. Il comprend alors que son couple, mais aussi sa campagne électorale, risquent d’être sacrément chamboulés…
Ce qu’on en pense
L’Homme heureux en question dans cette navrante comédie de moeurs n’est certainement pas le spectateur à la sortie du film. Malgré les efforts du duo vedette formé par Fabrice Luchini et Catherine Frot, rien ne fonctionne dans la réalisation de Tristan Séguéla. Son film accumule les moments génants, sur un sujet risqué qui réclamait pudeur et finesse. Tout le contraire de ce que l’on voit à l’écran…