Cinéma

/Cinéma

La Partition

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Tom (Lars Eidinger), chef d’orchestre à Berlin, est sur le point de devenir le père de l’enfant de son ex-femme. Sa sœur, Ellen (Lilith Stangenberg), entame une liaison avec un homme marié, avec qui elle partage une passion pour l’alcool. Leurs parents déclinent physiquement et se sentent délaissés par leurs enfants. Alors qu’ils tentent de renouer des liens, les non-dits empêchent la famille Lunies de se réconcilier…

Ce qu’on en pense

Reparti de Berlin avec le prix du scénario, l’Allemand Matthias Glasner orchestre avec cette Partition un drame familial interminable : trois heures durant lesquelles tous les malheurs du monde s’abattent sur les malheureux protagonistes (parmi lesquels Lars Eidinger, souvent vu chez Olivier Assayas). La Partition empile les séquences pénibles en les étirant au maximum. Un tempo que suit la BO, aussi pesante que la réalisation. On attend en vain l’Allegro.

Tatami 

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

La judokate iranienne Leila (Arienne Mandi) et son entraîneuse Maryam (Zar Amir Ebrahimi) se rendent aux Championnats du monde de judo avec l’intention de ramener sa première médaille d’or à l’Iran. Mais au cours de la compétition, elles reçoivent un ultimatum de la République islamique ordonnant à Leila de simuler une blessure et d’abandonner pour éviter une possible confrontation avec l’athlète israélienne. Sa liberté et celle de sa famille étant en jeu, Leila se retrouve face à un choix impossible : se plier au régime iranien, comme l’implore son entraîneuse, ou se battre pour réaliser son rêve…

Ce qu’on en pense

Co-réalisé par une Iranienne (Zar Amir Ebrahimi) un Israélien (Guy Nattiv), ce drame sur tatami cueille d’emblée le spectateur par son filmage en noir et blanc (« à la Raging Bull« ) et sa réalisation tendue. Les scènes de compétition sont renversantes et la tension ne faiblit jamais en coulisse. Le sport et politique s’y livrent un combat sans merci. Vous avez aimé le judo aux Jeux Olympiques ? Tatami va vous mettre au tapis !

FFA : Vingt-dieux quel festival !

Cinéma|

Par MAB

Le 17e Festival du Film Francophone d’Angoulême (FFA) s’est tenu du 27 août au 1er septembre et a constitué, comme chaque année, le temps fort de la rentrée cinématographique avec une fréquentation toujours  plus importante. Le jury présidé par Kristin Scott-Thomas entourée de François Busnel, Cédric Kahn, Alix Poisson, Sébastien Ricard, Makita Samba, Anne-Dominique Toussaint et Maryam Touzani a décerné le Valois de diamant à Vingt dieux de Louise Courvoisier (sortie prévue le 11 décembre). Un premier film « paysan » maîtrisé, sincère, sans pittoresque et plein d’amour qui a conquis tous les festivaliers, puisque le jury étudiants lui a également décerné son Valois d’or. Vingt dieux  avait déjà fait forte impression à Cannes 2024,  où il était présenté en sélection officielle dans la section Un Certain Regard.  Le Valois du public et celui de la mise en scène sont allés à A Bicyclette ! de Mathieu Mlekuz (date de sortie non communiquée).

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Septembre sans attendre

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Après 14 ans de vie commune, Ale et Alex ont une idée un peu folle : organiser une fête pour célébrer leur séparation. Si cette annonce laisse leurs proches perplexes, le couple semble certain de sa décision. Mais l’est-il vraiment ?

Ce qu’on en pense

Jonas Trueba détourne les codes de la  » comédie de remariage »  pour évoquer, avec un humour teinté de mélancolie, la rupture de deux quadras tellement soudés dans leur démarche volontaire qu’elle semble impossible à mener à bien. Leur entourage d’ailleurs n’y croit pas une seconde…  L’humour et l’émotion jaillissent de ce paradoxe, avec l’aide des deux comédiens fétiches du réalisateur Itsaso Arana et Vito Sanz, déjà à l’affiche de  Eva en août » et  Venez voir.  Une chouette comédie de rentrée. 

La Belle affaire

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

1990, en pleine réunification complexe des deux Allemagne, les ouvriers d’un même quartier d’ex-RDA se retrouvent sans emploi. Ils découvrent un jour l’emplacement de milliers de billets est-allemands voués à être détruits. Ils ont trois jours pour s’en emparer et convertir l’argent en Deutsche Mark, en montant l’affaire qui changera leur vie…

Ce qu’on en pense

Césarisée pour Anatomie d’une chute, Sandra Huller est à l’affiche de cette comédie allemande, inspirée d’une histoire vraie. Contrairement à son habitude depuis Toni Erdmann elle y joue un rôle solaire qui éclaire cette comédie sociale à l’anglaise, située dans le temps au moment de la réunification des deux Allemagne. La reconstitution d’époque et la réalisation de Natja Brunckhorst donnent au film un  petit côté « film de casse» vintage fort plaisant.

Fêlés

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

L’Arc-en-ciel est un authentique lieu associatif qui accueille des personnes ordinaires, mais violentées par la vie. Ses adhérents se soutiennent mutuellement dans leur lutte contre les difficultés quotidiennes. Quand on menace de les expulser, un élan de solidarité s’organise autour de Pierre (Pierre Richard), le fondateur, pour sauver cette maison d’accueil unique…

Ce qu’on en pense

Christophe Duthuron (Les Vieux fourneaux)  signe ce nouveau « feelgood movie » sur le handicap, dans la lignée du phénomène  d’Artus Un p’tit truc en plus.  Il y rend justice au travail de ce lieu associatif auto-géré par des victimes de traumatismes qu’est L’Arc en Ciel à Marmande (Lot et Garonne). Plein de bonnes intentions, le film vaut surtout par son casting dans lequel on retrouve, autour de Pierre Richard (pour lequel le film a été écrit), Charlotte de Turkheim, Bernard Le Coq, François Berléand et un certain Mathieu Chedid.

La Prisonnière de Bordeaux 

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Alma (Isabelle Huppert), seule dans sa grande maison en ville, et Mina (Hafsia Herzi), jeune mère dans une lointaine banlieue, ont organisé leur vie autour de l’absence de leurs deux maris détenus au même endroit… À l’occasion d’un parloir, les deux femmes se rencontrent et s’engagent dans une amitié aussi improbable que tumultueuse…

Ce qu’on en pense

La prisonnière du titre est double puisque le nouveau film de  Patricia Mazuy ( Bowling Saturne,  Paul Sanchez a disparu)  s’attache à l’amitié qui naît, au hasard des parloirs d’une prison,  entre  une bourgeoise esseulée (Isabelle Huppert)  et une ouvrière de banlieue (Hafsia Herzi). Alors que la prison les affranchit des barrières sociales, les murs de la  maison dans laquelle l’une héberge l’autre,  semblent autant d’obstacles à leur « libération ». Un conte social sensible, porté par l’interprétation complice des deux actrices principales.

Paradise is Burning

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Dans une région ouvrière de Suède, trois jeunes sœurs se débrouillent seules, laissées à elles-mêmes par une mère absente. Une vie joyeuse, insouciante et anarchique, loin des adultes, mais interrompue par un appel des services sociaux qui souhaitent convoquer une réunion. L’aînée va alors devoir trouver quelqu’un pour jouer le rôle de leur mère…

Ce qu’on en pense

Sur un sujet similaire à celui de Nobody Knows  de Kore Eda Hirokazu, la Suédoise Mika Gustafson construit son film autour de quelques scènes de comédie enlevées. L’arrivée d’une « mère de substitution » dans ce foyer déjà exclusivement féminin rajoute à la douce folie ambiante,  pour un résultat sympathique sinon vraiment marquant.

Alienoid : l’affrontement 

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Lorsque les aliens ont envahi la terre, Ean, jeune protectrice, s’est rendue dans le passé pour tenter d’inverser le cours de l’histoire. Aidée d’initiés aux pouvoirs légendaires, la jeune femme doit désormais retourner à notre époque pour affronter l’Alien originel lors d’une ultime bataille décisive pour sauver l’humanité…

Ce qu’on en pense 

Suite d’un premier volet (disponible en VOD et qu’on conseille de voir avant si on veut comprendre quelque chose à l’intrigue) cet Alienoid 2  mélange allègrement les genres avec un humour et des thématiques profondément ancrés dans la culture sud-coréenne. La profusion d’effets spéciaux grand-guignolesques et un montage à la hache donnent à l’ensemble un côté kitch qui plaira aux amateurs de nanars exotiques.

La nuit se traîne

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Ce soir-là, Mady (Jonathan Feltre) , étudiant le jour et serrurier la nuit, voit sa vie basculer quand il ouvre la mauvaise porte et devient accidentellement complice d’une affaire de grand banditisme. Au cœur d’une ville en pleine ébullition, Mady n’a qu’une nuit pour se tirer d’affaires et retrouver la trace de Claire (Natacha Krief), celle qui a trahi sa confiance. Le compte à rebours est lancé…

Ce qu’on en pense

Pour son premier long métrage, le Belge Michiel Blanchart signe un thriller impressionnant de maitrise technique, sur un scénario solide. Le casting, conduit par la révélation Jonathan Feltre dans le rôle principal,  est excellent,  au point que la présence de Romain Duris en méchant mafieux est presque superfétatoire. Les scènes de poursuites et de manifestations (l’action se passe pendant une manif de Black Lives Matter), tournées de nuit dans Bruxelles,  sont dignes d’un blockbuster US et l’intrigue tient en haleine jusqu’à une fin ouverte qui laisse le spectateur un peu sur sa faim. A l’arrivée: un polar urbain nocturne de trés bonne facture, doté de personnages attachants car jamais totalement bons, ni mauvais. Le titre (tiré d’une chanson de Petula Clark) est trompeur, car la réalisation ne laisse aucun temps mort.

Nice Girls

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

L’intrépide Léo (Alice Taglioni) , auto-proclamée « meilleure flic de la Riviera », apprend que son collègue et frère de cœur Ludo a été tué à Hambourg. Alors qu’elle veut découvrir la vérité, elle est contrainte par sa supérieure (Noemie Lvosky) de laisser faire un superflic allemand. Hors de question de laisser un « tocard en costume » enquêter, surtout lorsqu’elle découvre qu’il s’agit en fait de la séduisante et surentrainée Mélanie (Stefi Cela). Obligées de faire équipe, ces deux femmes aux caractères aussi explosifs qu’opposés ne se doutent pas que Nice fait face à une menace imminente et qu’elles sont plus liées qu’elles ne l’imaginent…

Ce qu’on en pense

Après l’abominable Cannes Confidential (rebaptisé Cannes Police Criminelle et arrêté après une saison sur TF1),   voici Nice Girls qui reprend le même dispositif (un duo de policières que tout oppose doivent mener une enquête sur la Riviera),  mais à Nice et sur un mode volontairement comique cette fois (ou du moins qui essaie de l’être). A la manoeuvre, la réalisatrice de la série Plan Coeur, Noémie Saglio dont on retrouve un peu la verve dans les dialogues, Alice Taglioni et Stefi Celma en fliquettes de choc,  un chouette cast de seconds rôles (Noémie Lvosky, Antoine Dulery, Baptiste Lecaplain) et la Côte d’Azur filmée en technicolor comme décor. Le chargé des repérages pour les extérieurs ne s’est pas foulé : la Prom, la corniche et le vieux Nice sont filmés comme dans un spot de l’office du tourisme. L’intrigue est minimaliste, mais on y parle d’écologie, avec un salon international de greenwashing  sur la colline du château qui préfigure, peut-être, le futur sommet de la mer (Espérons que non).   Allez savoir pourquoi, Alice Taglioni s’est fait le look de Johnny Depp dans Las Vegas Parano, mais c’est à un mix de Capitaine Marleau et d’Audrey Fleurot dans HPI que son personnage fait plutôt penser. C’est d’ailleurs le seul a être un tant soit peu développé.  Les effets spéciaux et les scènes d’action font pitié. Une daube française de plus au catalogue Netflix.

 

Zénithal

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Ensemble depuis 10 ans, Francis (Franc Bruneau) et Sonia (Vanessa Guide) ne se comprennent plus. Alors qu’ils essayent de sauver leur couple, Francis se retrouve accusé du meurtre de son ancien rival Ti-Kong (Thévada Dek). Fuyant la police, il tombe entre les griffes d’un chirurgien (Xavier Lacaille) en roue libre, prêt à tout pour défendre la domination masculine. Sonia passe ainsi à l’action pour secourir Francis, son couple, et rétablir la paix entre les sexes. Après l’ère du génital… l’heure du zénithal a sonné !

Ce qu’on en pense

Le film français le plus déjanté de l’année. Un cocktail d’humour dévastateur sur la question du couple imaginé par Jean-Baptiste Saurel, qui s’était signalé par un court métrage déjà bien barré  (La Bifle)  présenté à la Semaine de la critique à Cannes. L’humour, plutôt osé, du film risque de rebuter, mais ceux qui accrocheront vont se taper des barres de rire et trouveront ça « Zénial » . Côté casting, mention spéciale à Xavier Lacaille, découverte de la série Parlement, en chirurgien psychopathe.

Emilia Perez

Cinéma|

Par  Ph.D

Le pitch

Surqualifiée et surexploitée, Rita (Zoe Saldaña) use de ses talents d’avocate au service d’un gros cabinet plus enclin à blanchir des criminels qu’à servir la justice. Mais une porte de sortie inespérée s’ouvre à elle, aider le chef de cartel Manitas (Karla Sofía Gascón) à se retirer des affaires et réaliser le plan qu’il peaufine en secret depuis des années : devenir enfin la femme qu’il a toujours rêvé d’être !

Ce qu’on en pense 

Sujet original (un narcotrafiquant qui veut changer de sexe),  traitement qui ne l’est pas moins (sous forme de comédie musicale avec des passages chantés et chorégraphies), casting sensationnel (Zoe Saldana et la révélation Karla Sofia Gascon en narco transgenre), mise en scène inventive (drame, polar, télénovela, action, comédie musicale, tous les genres sont fusionnés en un mash-up génial ) superbe BO  (Camille reviens, tout est pardonné !)…   Jacques Audiard aurait dû rafler une deuxième Palme d’or en mai dernier à Cannes. Le Jury présidé par Greta Gerwig en a décidé autrement. Emilia Perez sort auréolé d’un prix du Jury et d’un autre pour l’ensemble de la distribution féminine. C’était le moins que l’on puisse faire !  Le film aurait mérité tous les autres prix. Les spectateurs qui vont le découvrir en cette fin de mois d’août ont bien de la chance : ils vont halluciner.

 

 

 

Alien: Romulus

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Alors qu’il entreprend des fouilles dans une station spatiale abandonnée, un groupe de jeunes voyageurs se retrouve confronté à la forme de vie la plus terrifiante de l’univers

Ce qu’on en pense

Au vu de la bande annonce, du casting et du pedigree du réalisateur, l’Urugayen Fede Alvarez (auquel on doit surtout un dispensable remake d’Evil Dead), on pouvait craindre que la franchise Alien ne vire au survival d’horreur pour ados. Même s’il n’y échappe pas tout à fait Alien : Romulus vaut heureusement mieux que ça. L’action se situe après que Ripley ait éjecté le premier alien de sa capsule de survie. La compagnie qui l’employait a lancé une mission pour récupérer ce qui pouvait l’être du Nostromo,  mais l’expédition a tourné au désastre. Sur une planète minière,  un groupe de jeunes rebelles repère l’épave de la station de recherche et, ignorant tout de son tragique destin, projette de l’explorer pour trouver à bord de quoi s’envoler vers des cieux plus cléments. Pour ce faire, ils vont utiliser les services d’ Andy (David Jonsson Frayun vieil androïde recyclé par le père de l’une d’entre eux, la dénommée Rain ( Caylee Spaeny). Evidemment,  ce qu’ils vont trouver à bord va mettre leur plan en grand péril… On le voit, les scénaristes se sont un peu creusé la tête pour trouver une histoire qui s’insère dans la saga et permette de faire référence aux épisodes précédents. Dommage qu’à part les deux personnages précités, ils n’aient pas jugé bon de donner un peu de personnalité aux autres protagonistes. Heureusement, la réalisation compense en action ce qui manque sur le fond, avec quelques scènes d’accouchement d’aliens bien visqueuses. L’identité visuelle de la saga est respectée, ainsi que tous ses codes (on retrouve même une vieille connaissance) et on ne s’ennuie à aucun moment.  De fait, l’épisode se situe au niveau des Alien 2 et 3,  loin des dérives mythologiques boursouflées des deux derniers opus.  Caylee Spaeny fait une excellente simili Ripley (tee-shirt moite compris) et son partenaire David Jonsson Fray hérite du personnage le plus intéressant:  celui du droïde Andy. La fin laisse présager une suite. Pourquoi pas ? On évitera juste, si possible, de l’intituler Alien : Remus. Romulus, c’est déjà assez ridicule.

Golo et Ritchie

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Golo et Ritchie ont grandi dans le même quartier, celui de la Grande Borne à Grigny. Leur amitié est unique : Ritchie est atteint d’un trouble du spectre de l’autisme, mais, pour Golo, cela ne fait aucune différence. Alors quand Ritchie est renvoyé de son centre éducatif, Golo lui lance un défi : quitter le quotidien de la cité pour traverser la France à vélo. Une aventure humaine sensible pour ces deux amis hors du commun…

Ce qu’on en pense

Un road-movie documentaire sur le duo Marseillais  Golo et Ritchie qui cartonne sur internet et les réseaux sociaux avec plus de 2,5 millions de followers cumulés. Une histoire d’amitié originale qui touche par la sincérité et la profondeur d’une relation née dans des quartiers difficiles. Le film évite les clichés et l’humour facile pour se concentrer sur la manière dont Golo prend soin de Ritchie et le pousse à progresser constamment. Dans la lignée d’Un P’tit truc en plus, le feelgood movie de l’été.