Cinéma

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Les Linceuls

Cinéma|

 

Par Ph.D

Le pitch

Karsh (Vincent Cassel), 50 ans, est un homme d’affaires renommé. Inconsolable depuis le décès de son épouse, il invente un système révolutionnaire et controversé, GraveTech, qui permet aux vivants de se connecter à leurs chers disparus dans leur sépulture. Une nuit, plusieurs tombes, dont celle de sa femme (Diane Kruger), sont vandalisées. Karsh se met en quête des coupables….

Ce qu’on en pense

A quel moment David Cronenberg est-il devenu un cinéaste ennuyeux ? Son film précédent, Les Crimes du futur était déjà un pensum sans nom. Avec Les Linceuls, également présenté en compétition à Cannes, on espérait mieux, vu le sujet. Vincent Cassel y joue l’inventeur d’un système de « sépulture connectée » :  une caméra embarquée dans le linceul retransmet en direct sur l’écran digital de la tombe la décomposition du cadavre ! Riche idée, à partir de laquelle, hélas,  Cronenberg peine à broder le thriller horrifique attendu sur les dangers de l’utra-connectivité et de l’intelligence artificielle. Terne et insupportablement bavard, le film semble durer une éternité. Et comme l’a bien noté Woody Allen :  « L’éternité c’est long, surtout sur la fin » !

 

 

Les Règles de l’art

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Yonathan (Melvil Poupaud), expert en montres de luxe au quotidien monotone, voit sa vie basculer lorsqu’il s’associe à Éric (Sofiane Zermani), receleur et escroc. Fasciné par le train de vie d’Éric, Yonathan perd toute mesure. Tout s’accélère quand, pour répondre à une commande d’Éric, Jo (Steve Tientcheu), cambrioleur de génie, vole cinq chefs-d’œuvre au Musée d’Art Moderne de Paris en 2010. Dès lors, les trois hommes sont entrainés dans une spirale incontrôlable…

Ce qu’on en pense

La comédie policière sur fond de casse et de musées est un genre  dans lequel excelle le cinéma anglo-saxon. S’inspirant d’un faits divers pourtant bien français (le vol de cinq chefs-d’œuvre au Musée d’Art Moderne de Paris en 2010), Dominique Baumard s’y essaie, hélas sans convaincre. Malgré un bon casting (Julia Piaton, Sofiane Zermani, Melvil Poupaud…), la sauce a du mal à prendre.

Tu ne mentiras point

Cinéma|


Le pitch 

Irlande, 1985. Modeste entrepreneur dans la vente de charbon, Bill Furlong (Cillian Murphy) tache de maintenir à flot son entreprise, et de subvenir aux besoins de sa famille. Un jour, lors d’une livraison au couvent de la ville, il fait une découverte qui le bouleverse. Ce secret longtemps dissimulé va le confronter à son passé et au silence complice d’une communauté vivant dans la peur…

Ce qu’on en pense

Oscarisé pour son rôle dans Oppenheimer , Cillian Murphy, livre une nouvelle performance de qualité dans ce drame sur les abus de l’Église qui fait écho au film de Peter Mullan,  The Magdalene Sisters (Lion d’Or à Venise en 2002). Emily Watson lui donne la réplique dans le rôle de la mère supérieure,  avec des joutes verbales de haut vol. Mais ce serait mentir d’écrire que le film évite les longueurs…

 

 

 

Une Pointe d’amour

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Mélanie (Julia Piaton) avocate, atteinte d’une maladie incurable, a décidé qu’il était temps de profiter de la vie.  Elle embarque Benjamin (Quentin Dolmaire),  son ami de toujours, dans un périple vers l’Espagne. Les voici à bord d’un van délabré, conduit par Lucas (Gregory Gadebois), un chauffeur bourru sorti de prison la veille. Contrairement à Mélanie, Benjamin ne semble pas pressé d’arriver et fait tout pour prolonger cet improbable voyage à ses côtés…

Ce qu’on en pense

Sur une trame étonnamment  similaire à celle de On ira, comédie sur le suicide assisté avec Hélène Vincent, Maël Piriou entraîne Julia Piaton, Quentin Dolmaire et Gregory Gadebois dans un road trip au terme duquel les deux jeunes héros, handicapés,  sont censés connaître leurs premiers émois sexuels dans un bordel espagnol. Une comédie romantique légère sur un sujet grave (la sexualité des handicapés), qui se regarde gentiment grâce au charme de Julia Piaton (décidément en vue ces derniers temps) et au talent de ses partenaires masculins, avec des dialogues bien écrits et une réalisation enlevée. 

Les Indomptés

Cinéma|

Le Pitch

Muriel (Daisy Edgar-Jones) et son mari Lee (Will Poulter) démarrent une nouvelle vie en Californie lorsque qu’il revient de la guerre de Corée. Rapidement, l’équilibre de leur couple va être bouleversé par l’arrivée du charismatique Julius (Jacob Elordi), le frère de Lee, un flambeur au passé secret. Un triangle amoureux se forme. Mais Julius décide de suivre Henry, un jeune joueur de cartes dont il est tombé amoureux. Ébranlée par ce départ et plus éprise d’indépendance que jamais, Muriel trouve un exutoire dans les courses de chevaux et l’exploration d’un amour qu’elle n’aurait jamais osé imaginer…

Ce qu’on en pense 

Réalisateur de séries célèbres  ( True Blood,  Game of Thrones,  Grey’s Anatomy…),  Daniel Minahan passe au grand écran pour dresser le portrait d’une Amérique en pleine mutation dans les années 1950. Adaptés du roman Et nous nous enfuirons sur des chevaux ardents de Shannon Pufahl, ses Indomptés ont le physique avenant des stars montantes que sont  Jacob Elordi , Daisy Edgar-Jones et Will Poulter. La réalisation, hélas, est en deçà de ce que laisse espérer le titre : beaucoup trop sage ! 

Mexico 86

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

1986. Maria (Bérénice Béjo), militante révolutionnaire guatémaltèque, est exilée à Mexico depuis des années, où elle poursuit son action politique. Lorsque son fils de 10 ans vient vivre avec elle, elle doit faire un choix cornélien entre son rôle de mère et celui d’activiste.

Ce qu’on en pense

Lauréat de la Caméra d’or à Cannes 2019 avec  Nuestras madres, César Díaz offre à Bérénice Béjo un joli rôle de mère-militante-espionne, qui utilise ses racines sud américaines,  dans ce nouveau film  à la  mise en scène, hélas, un peu laborieuse. L’actrice est, de loin,  le meilleur atout du film.  Si ce n’est le seul…

La Chambre de Mariana

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

1943, Ukraine. Hugo, 12 ans (Artem Kyryk), est confié par sa mère à son amie d’enfance, Mariana (Mélanie Thierry), une prostituée vivant dans une maison close à la sortie de la ville, pour échapper à la déportation. Caché dans le placard de la chambre de Mariana, son existence se résume aux bruits environnants et aux scènes qu’il devine à travers la cloison…

Ce qu’on en pense

Après La Douleur de Marguerite Duras, Emmanuel Finkiel retrouve Mélanie Thierry pour cette superbe adaptation du roman d’Aharon Appelfeld, La Chambre de Mariana. Laissée hors-champ jusqu’au tout dernier acte, l’horreur de la Shoah n’apparaît qu’en filigrane dans cette histoire d’éveil aux sens et aux réalités du monde dans un contexte dramatique. Mélanie Thierry, qui a appris l’ukrainien pour jouer Mariana,  donne la réplique au jeune Artem Kyryk, révélation d’un film sensible et réussi. 

L’Amour c’est surcoté

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Diagnostiqué “nul avec les meufs” depuis son plus jeune âge, Anis (Hakim Jemili) mène une existence charnelle placée sous le signe du calme plat. Trois ans jour pour jour après la perte d’Isma, son meilleur ami et mentor, il prend son courage à deux mains et se décide enfin à sortir faire de nouvelles rencontres. Sauf qu’en abordant Madeleine (Laura Felpin), Anis ignore que débute une grande aventure. Un truc inattendu. Un truc qui s’appelle “l’amour”…

Ce qu’on en pense

Mourad Winter réussit à transposer l’esprit stand-up de son propre roman dans cette romcom moderne où fusent vannes et punchlines sans donner l’impression d’un enchaînement de sketches. Hakim Jemili et l’incontournable Laura Felpin y trouvent leurs meilleurs rôles et font des étincelles. La bonne surprise de la semaine.

La Légende d’Ochi

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Dans un village isolé des Carpates, Yuri (Helena Zengel), une jeune fille élevée dans la crainte des mystérieuses créatures de la forêt appelées Ochis, se voit interdire de sortir après la tombée de la nuit. Un jour, elle découvre un bébé Ochi abandonné par sa meute. Déterminée à le ramener auprès des siens, Yuri défie les interdits et s’engage dans une aventure extraordinaire au cœur des secrets de la forêt…

Ce qu’on en pense

Malgré un petit côté « Gremlins » bienvenu,  ce petit film d’aventures indépendant manque trop de rythme pour séduire le public adulte. la réalisation peine à trouver le bon équilibre entre action et humour et on a de la peine pour Willem Dafoe, affublé d’un costume vraiment ridicule. 

Des Jours meilleurs

Cinéma|

Par Ph. D

Le pitch

A la suite d’un accident de voiture sous alcool, Suzanne (Valérie Bonneton) perd la garde de ses trois enfants. Elle n’a plus le choix et doit se soigner dans un centre pour alcooliques. A peine arrivée, elle y rencontre Alice (Sabrina Ouazani)  et Diane (Michèle Laroque), deux femmes au caractère bien trempé… Denis (Clovis Cornillac), éducateur sportif, va tenter de les réunir autour du même objectif : participer au rallye des Dunes dans le désert marocain. Il devra s’armer de beaucoup de patience et de pédagogie pour préparer cet improbable équipage à atteindre son objectif…

Ce qu’on en pense

L’alcoolisme féminin traité sous la forme d’une comédie dramatique. Valérie Bonneton, Sabrina Ouazani et Michele Laroque donnent tout pour faire passer un message de résilience,  avec le concours de Clovis Cornillac en coach sportif stoïque. L’idée de faire participer des alcoolos à un rallye automobile est originale et offre au film une « séquence aventure »,  en plus de belles images de désert. Ce n’est pas la comédie de l’année,  mais ça se regarde gentiment.

Until Dawn

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Un an après la disparition de sa sœur, Clover (Ella Rubin) et ses amis se rendent dans la vallée où elle a disparu pour trouver des réponses. En explorant une auberge abandonnée, ils sont traqués par un tueur masqué qui les assassine un à un… avant qu’ils ne se réveillent au début de la même soirée. Piégés dans une boucle temporelle, ils revivent ce cauchemar, chaque fois confrontés à une menace différente, plus terrifiante. Leur seul espoir : survivre jusqu’à l’aube…

Ce qu’on en pense

Adaptée du jeu vidéo éponyme, Until Dawn est une série B d’horreur assumée, qui joue sur le gore et le torture porn pour séduire le public de Saw et de Destination Finale. L’idée de la boucle temporelle rappelle Happy Birthdead, sauf qu’ici les protagonistes (joués par un cast inégal) doivent faire face chaque jour à de nouvelles menaces avec une gradation dans l’horreur qui réjouira les amateurs du genre.

Harvest

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Aux confins d’un Eden luxuriant, se profile la menace du monde extérieur. En sept jours hallucinés, les paysans d’un village médiéval sans nom vont assister à la disparition de leur monde. Un seul (Caleb Landry Jones) restera pour la raconter…

Ce qu’on en pense

Cela commence dans un champs de blé filmé au ras des épis,  comme un film de Terrence Malick (voix off comprise). Un bon sauvage échevelé et barbu (Caleb Landry Jones, christique) s’y nourrit de germes et d’écorces avant de plonger dans le loch qui le borde. On le retrouve villageois parmi les villageois d’un bourg médiéval misérable et boueux, ami du seigneur local aussi peu exigeant qu’utile à la survie de ses fermiers. Deux incidents viennent troubler le fragile équilibre de la communauté : l’incendie nocturne d’une grange et l’arrivée concomitante de trois étrangers, aussitôt accusés du désastre. Deux seront cloués au pilori pour leur peine. La troisième tondue et chassée à coups de trique.  Lorsqu’un dessinateur noir débarque pour cartographier les terres seigneuriales, chacun sent bien que c’est le début de la fin… Pour son cinquième long-métrage , la réalisatrice grecque Athina Rachel Tsangari, collaboratrice de Yourgos Lanthimos,  a choisi l’Ecosse pour tourner, en anglais quasi médiéval,  ce western panthéiste sur la fin de l’état de nature et les ravages du capitalisme dans le monde rural. Son film ravira les cinéphiles et perdra sans doute les autres par sa radicalité naturaliste, son refus d’une narration classique et sa propension à poêter plus haut que son luth (sa cornemuse, en l’occurence).

Toxic

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Rêvant d’échapper à la morosité de leur quartier, Marija et Kristina, 13 ans, se rencontrent dans une école de mannequinat locale. Les promesses d’une vie meilleure malgré la concurrence ardue, les poussent à brutaliser leur corps, à tout prix. L’amitié des deux adolescentes leur permettra-t-elle de s’en sortir indemnes ?

Ce qu’on en pense

Née en Lituanie, Saulė Bliuvaitė y est retournée pour réaliser son premier long métrage, Toxic, qui a obtenu le Léopard d’Or au festival de Locarno. Des débuts plus que prometteurs pour cette réalisatrice de tout juste 30 ans,  qui s’est inspirée de sa propre jeunesse pour dresser le portrait de deux adolescentes prête à tout pour échapper au déterminisme social qui les cloue dans un environnement post-industriel encore plus affreux que ceux qu’ont pu filmer Andrea Arnold ou Ken Loach dans le Nord de l’ Angleterre. Le film échappe pourtant assez miraculeusement au sordide,  par la grâce fragile des deux jeunes actrices (Ieva Rupeikaite, Vesta Matulyte),  avec  une mise en scène en plans fixes trés composés qui parviennent à injecter de la poésie dans la désolation. Saulė Bliuvaitė évite aussi à merveille les clichés du film d’adolescence et le déjà vu. Un nom à retenir, même s’il n’est pas facile à prononcer.

La Réparation

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Quelques heures avant l’attribution de sa 3ème étoile, le célèbre chef Paskal Jankovski (Clovis Cornillac) disparaît avec son second lors d’une partie de chasse. A 20 ans, sa fille Clara (Julia de Nunez)   se retrouve seule aux commandes du restaurant. Deux ans plus tard, elle reçoit une mystérieuse invitation pour Taïwan…

Ce qu’on en pense

Sur un synopsis de mini série TV, le vétéran Régis Wargnier (76 ans) trousse un suspense gastronomique qui promène le spectateur d’un grand restaurant de province à l’île de Taïwan,  en compagnie de Clovis Cornillac (dans un rôle de chef qui lui colle décidément à la peau) et Julia de Nunez en fille à papa. Alors qu’on s’attendait plutôt à la voir reprendre avec difficulté le restaurant paternel après la disparition mystérieuse de son géniteur, le scénario l’envoie à sa recherche au bout du monde dans un congrès de gastronomie où un célèbre critique gastronomique en mal de scoop (Louis Do de Lencquesaing)  épie ses faits et gestes. Une intrigue cousue de fil blanc qui peine, hélas,  à tenir le spectateur en haleine, malgré les indéniables qualités de la réalisation.  Tout cela sent plus le réchauffé que le menu étoilé. 

Le Mélange des genres

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Simone (Léa Drucker), une flic aux idées conservatrices, est infiltrée dans un collectif féministe qu’elle suspecte de complicité de meurtre. À leur contact, Simone s’ouvre progressivement à leurs idées. Mais lorsqu’elle est soupçonnée par le groupe d’être une taupe, elle se sert du premier venu pour se couvrir : Paul (Benjamin Lavernhe), un homme doux, inoffensif et respectueux des femmes qui vit dans l’ombre de sa moitié, faisant de lui, malgré elle, un coupable innocent…

Ce qu’on en pense

Entre comédie romantique, film social, polar féministe et surréalisme, Michel Leclerc a choisi…  de ne pas choisir !  Son nouveau film touche à tous les registres pour aborder les relations hommes / femmes d’une manière moderne,  sans trop tomber dans la caricature. Léa Drucker est, comme d’habitude,  excellente  en flic infiltrée peu à peu gagnée par la cause de celles qu’elle est censée surveiller et  Benjamin Lavernhe, parfait en acteur raté et homme « déconstruit ». Dommage que le scénario cède à beaucoup de facilités pour faire avancer l’intrigue et que les seconds rôles  (Vincent Elbaz, Judith Chemla, Julia Piaton) ne soient pas plus développés.