Cinéma

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Un Noël en famille

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

C’est Noël ! Carole (Noémie Lvovsky), maire d’une petite ville, s’implique à fond dans les festivités de sa commune pendant qu’Alain (Didier Bourdon), son mari moderne et dévoué, s’occupe d’organiser le réveillon familial. Mais lorsque les enfants arrivent, le rêve d’un Noël serein s’effondre et le couple subit une attaque en règle de toutes les traditions familiales en mode protection de la planète, défense des animaux et développement durable ! Carole et Alain feront tout leur possible pour que la famille survive à ce conflit de générations sur fond de réchauffement climatique…

Ce qu’on en pense

Amateurs de comédies de Noël bien lourdingues, le premier film de Jeanne Gottesdiener est pour vous. L’humour pèse plus lourd que le chapon et la mise en scène est aussi inventive qu’une bûche de pâtisserie industrielle.  Malgré la présence de Noémie Lvovsky et Didier Bourdon et un fond de sauce écolo inattendu,  on s’ennuie ferme et on s’agace plus qu’on ne rit.  

Mufasa: Le Roi lion

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Une crue sépare le lionceau Mufasa de ses parents. Recueilli par une famille royale, il fait la connaissance de Taka, l’héritier. Mais lorsque des lions blancs les attaquent, les deux frères de cœur sont obligés de fuir. En chemin, ils font la connaissance de Nala, une lionne et du singe Rafiki, qui les guide vers une terre plus accueillante…

Ce qu’on en pense

Oscarisé en 2017 avec MoonlightBarry Jenkins réalise ce prequel en CGI du Roi Lion. L’histoire du père de Simba, tué par le méchant Scar au début du film d’animation sorti en 1993… Fidèle à ses préoccupations, le réalisateur américain aborde le thème du rejet à travers la relation des frères ennemis, inspirée de celle de Moïse et Ramsès. Après un début laborieux , le film monte en puissance et s’achève sur un final musclé qui renvoie aux conflits actuels avec un appel à la paix entre les peuples. Dans la tradition Disney, des passages chantés ponctuent ce grand film familial, techniquement irréprochable et qui porte la marque d’un vrai auteur.

Everybody Loves Touda

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Touda (Nisrin Erradi) rêve de devenir une Cheikha, une artiste traditionnelle marocaine, qui chante sans pudeur, ni censure des textes de résistance, d’amour et d’émancipation, transmis depuis des générations. Se produisant tous les soirs dans les bars de sa petite ville de province sous le regard des hommes, maltraitée et humiliée, elle décide de tout quitter pour les lumières de Casablanca

Ce qu’on  en pense

Après l’excellent  Haut et fort ,  dont l’action se situait dans le milieu du rap marocain (un de nos coups de coeur de Cannes 2021), Nabil Ayouch nous entraîne dans celui de la musique traditionnelle,  avec une héroïne décidée à tout sacrifier pour y trouver sa place.  Sans surprise, les scènes musicales sont les plus réussies, grâce notamment au talent et à l’engagement de l’impeccable Nisrin Erradi dans le rôle principal.  On adhère moins à la partie drama,  qui insiste trop lourdement sur le caractère égoïste des choix de l’héroïne pour qu’on se sente jusqu’au bout en empathie avec elle.

Oh, Canada 

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Un célèbre documentariste canadien (Richard Gere) accorde une ultime interview pour dire enfin toute la vérité sur ce qu’a été sa vie. Une confession filmée sous les yeux de sa dernière épouse (Uma Thurman)...

Notre avis 

Présenté en compétition à Cannes 2024, le nouveau film de Paul Schrader (The Card Counter , Master Gardener) met en scène Richard Gere et Uma Thurman dans une adaptation assez théâtrale de Russel Banks. Malgré le talent des deux stars, sur la question centrale « de l’homme et de l’oeuvre »,  le film s’avère assez confus et finalement plus ennuyeux qu’autre chose. Les flashbacks sur la jeunesse du personnage principal (incarné alors par la star d’Euphoria  Jacob Elordi) n’apportent, hélas, pas le souffle d’air dont aurait eu besoin ce huis clos empesé.

Kraven the Hunter

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Kraven (Aaron Taylor-Johnson) entretient une relation complexe avec son père, l’impitoyable Nikolaï Kravinoff (Russell Crowe). Menacé par son rival, celui-ci le pousse à entamer une vengeance aux conséquences brutales, l’appelant à devenir non seulement le plus grand chasseur du monde, mais aussi l’un des plus redoutés…

Ce qu’on en pense

La présence prestigieuse de J.C Chandor ( Margin Call  , A Most Violent year ) derrière la caméra n’empêche pas cette nouvelle production Sony / Marvel  d’être aussi indigente que les précédentes (Moebius, Madame Web, Venom) . Les super-héros sont fatigués et les vilains n’ont plus grand chose à nous apporter non plus.  Malgré un casting solide  (Russell Crowe en papa dur à cuire,  Alessandro Nivola en homme rhinocéros , Aaron Taylor Johnson en Kaven) et une réalisation soignée, la proposition est on ne peut plus générique. Le meilleur est encore l’introduction : une dizaine de minutes disponibles gratuitement sur YouTube pour mettre l’eau à la bouche au spectateur et dont on pourrait largement se contenter tant le reste a peu d’intérêt.

Le Beau rôle

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Depuis des années, Henri (William Lebghil) et Nora (Vimala Pons) partagent tout : ils s’aiment et elle met en scène les pièces dans lesquelles il joue. Quand Henri décroche pour la première fois un rôle au cinéma, la création de leur nouveau spectacle prend l’eau et leur couple explose. Est-il possible de s’aimer sans s’appartenir complètement ?

Ce qu’on en pense

Pour son premier long métrage, Victor Rodenbach signe une comédie romantique très  « feelgood » dont l’atout maître est le joli couple de cinéma formé par William Lebghil, tout en décontraction et Vimala Pons, en jeune femme déterminée. La question de la  capacité d’exister en tant que personne au sein d’un couple fusionnel est intelligemment posée et résolue dans une « love story »  sans fausse note qui se laisse voir avec plaisir.

Good One

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Sam (Lilly Collias), 17 ans, préférerait passer le week-end avec ses amis, mais elle accepte d’accompagner son père Chris (James LeGros) en randonnée dans les montagnes Catskills  (Etat de New York). Un endroit paradisiaque où Matt (Danny McCarthy), l’ami de toujours de Chris, est, hélas, également convié…

Ce qu’on  en pense

Déjà, un film indépendant new-yorkais qui se passe en pleine nature, on n’a pas l’habitude. Si, en plus, l’héroïne (Lilly Collias, une découverte) est une jeune fille de bonne famille qui ne se drogue pas, n’a pas les cheveux peints en rouge, est sans doute encore vierge à 17 ans et préfère accompagner son papa en trekking plutôt que de se défoncer avec ses amis dans un loft uptown, c’est carrément terra incognita. Merci India Donaldson pour ce premier film tellement sensible et subtil. Les rapports père -fille et la fracture générationnelle ont rarement été aussi bien montrés au cinéma. Tout est dit en si peu de mots et d’images  !  La bascule qui s’opère en fin de film ne prend pas le spectateur par surprise (on voit venir le gros lourd !), mais la manière dont la réalisatrice filme la réaction de la jeune fille devrait être enseignée dans les écoles de cinéma. Kelly Reichardt n’aurait pas fait mieux.

Saint-Ex

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

En 1930, Antoine de Saint-Exupéry (Louis Garrel) est pilote de l’Aéropostale en Argentine. Quand Henri Guillaumet (Vincent Cassel) , son meilleur ami et le meilleur pilote de l’Aéropostale, disparaît dans la Cordillère des Andes, Saint-Ex décide de partir à sa recherche. Cette quête impossible l’oblige à se dépasser, en faisant de sa capacité à rêver sa plus grande force…

Ce qu’on en pense

Natif de la région de l’Aconcagua en Argentine, que  Saint-Exupéry survolait tous les jours à la recherche son ami Guillaumet, disparu lors d’un survol de la Cordillère des Andes, le réalisateur franco-argentin Pablo Agüero a voulu y retourner pour rendre hommage à l’écrivain-aviateur dont les livres ont marqué son enfance. Il y a filmé un conte plein d’humour et de poésie qui raconte les jours passés par Saint-Ex à chercher le site du crash de son ami,  dans l’espoir de le retrouver vivant et de le ramener à sa base. Un ode aux pionniers de l’aviation,  sublimée par la photographie de Claire Mathon et les images des Andes, dans laquelle Louis Garrel incarne un Saint Exupery enfantin, rêveur et intrépide comme un héros de Bande Dessinée. Loin d’un classique biopic, le film pourra déconcerter certains spectateurs mais séduira ceux qui ont un jour rêvé de piloter un vieux coucou à hélices chargé de courrier pour l’autre bout du monde.

Les Femmes au balcon

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Lors d’un été caniculaire à Marseille, trois femmes (Souheila Yacoub, Sanda Codreanu, Noémie Merlant) fantasment sur leur mystérieux voisin (Lucas Bravo). Elles se retrouvent coincées dans une affaire terrifiante et délirante avec, comme seule quête, leur liberté…

Ce qu’on en pense

Lorsqu’elle ne joue pas les Emmanuelle pour son amie Audrey Diwan, Noémie Merlant réalise, elle aussi, des films féministes. Après Mon Amour en 2021, voici  Les Femmes au balcon  qui emprunte au cinéma d’Almodovar, aux films de genres sud-coréens et au gore pour dénoncer les violences sexuelles. En y ajoutant une bonne dose d’humour et de second degré. La gent masculine en prend pour son grade !  Osé, gonflé et un tantinet ovniesque, le film pourra déconcerter voire choquer. Mais c’est pour la bonne cause et la visible complicité des trois actrices est communicative.

La Guerre des Rohirrim

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Ce nouveau chapitre, situé 183 ans avant la trilogie du « Seigneur des anneaux », explore l’histoire de la Maison de Helm Poing-de-Marteau, roi de Rohan. Face à l’attaque soudaine de Wulf, un seigneur vengeur et cruel, Helm et son peuple se barricadent dans la forteresse de Hornburg, rebaptisée Gouffre de Helm. Dans cette lutte désespérée, Héra, la fille de Helm, doit rassembler le courage nécessaire pour diriger la résistance contre un ennemi déterminé à détruire son peuple…

Ce qu’on  en pense

Le Japonais Kenji Kamiyama signe avec La Guerre des Rohirrim un film d’animation autour d’une histoire entièrement inédite qui s’inscrit parfaitement dans l’univers du Seigneur des Anneaux. Avec un des plus beaux personnages féminins vus depuis longtemps au cinéma, tous genres confondus, un scénario riche en action et en rebondissements et une direction artistique de grande qualité, le film s’impose comme l’anime incontournable de cette fin d’année. Du grand art ! 

Vingt dieux 

Cinéma|

Par MAB

Le pitch

A la mort brutale de son père fabricant de fromage, Totone (Clément Faveau), dix huit ans, doit se reprendre en main : fini les bières et les bals de village avec ses potes. Il faut trouver un moyen de gagner sa vie d’autant qu’il est en charge de sa petite sœur de 7 ans. Batailleur mais débrouillard, Totone ne craint pas de se lever tôt et d’accomplir des travaux de force. On est comme ça dans cette dure campagne du Jura. Le voilà qui se persuade de réaliser le meilleur comté de la région pour gagner un concours et le prix qui l’accompagne...

Ce qu’on en pense

« J’ai voulu faire un portrait de l’intérieur de la jeunesse rurale, avec laquelle j’ai grandi » dit Louise Courvoisier de son premier long métrage. Son héros,  Totone, est un p’tit gars du coin rugueux et sensible qui jure « vingt dieux » comme il respire. Recruté sur place,  dans le Jura où il élève des volailles, Clément Favreau en est la parfaite incarnation.  La réalisatrice suit sa trajectoire avec humour et tendresse, en tracteur, mobylette ou camion laitier, flanqué ou non de sa petite soeur. Il aurait été impossible de parler du Jura sans faire de la fabrication du comté un personnage essentiel du scénario. Louise Courvoisier a parfaitement lié tous les ingrédients et peut en être fière du résultat : son film est beau comme un fromage !  Maîtrisé, sincère, sans pittoresque et plein d’amour, Vingt dieux a fait le délice du Certain Regard à Cannes avant de recevoir le Valois de diamant à Angoulême. Ce n’est pas tous les jours que la campagne nous est « comté(e)  » avec autant d’amour et de panache. Vingt dieux,  c’est la bonne surprise « Art & Essai » de l’année ! 

Noël à Miller’s Point

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Un réveillon réunit les membres d’une famille italo-américaine de classe moyenne. Alors que la nuit avance et que des tensions éclatent, l’une des adolescentes s’éclipse avec son amie pour conquérir la banlieue hivernale…

Ce qu’on en pense 

Repéré à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes 2024, Noël à Miller’s Point  n’a rien du « film de noël » habituel. A part, peut-être,  son esthétique années 50 assez léchée et son côté « film choral »… C’est, en fait, une proposition assez radicale, sans véritable intrigue,  qui se présente comme une succession de vignettes indépendantes pour faire le portrait d’une Amérique fragmentée et pointer les différences entre générations. Pour son troisième long métrage,  l’américain Tyler Taormina (quel joli nom !) s’offre un casting qui compte la fille de Martin Scorsese et fils de Steven Spielberg,  mais c’est à Jacques Tati ou à Gus Van Sant qu’il se réfère. Un drôle de cadeau de Noël pour cinéphiles.  

 

 

Cent mille milliards

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Ils restèrent toute la nuit à discuter dans la chambre de Julia (Victoire Song) . Elle lui parla des palais, des châteaux, des diamants, et de tout l’or qu’elle avait vu. Et aussi de bunkers que construisent ses parents sur une île au milieu de l’océan,  où il faudrait se réfugier après la catastrophe. Afine (Zakaria Bouti) l’écoutait sans dire un mot, ébloui par toutes ces choses dont il n’avait jamais entendu parler…

Ce qu’on en pense

Après Sophia Antipolis, Virgil Vernier nous entraîne à Monaco sur les pas d’Afine (Zakaria Bouti, tout en nonchalance érogène) , un jeune escort qu’une amie (Mina Gajovic) a convié à passer Noël dans le luxueux penthouse des parents de Julia (Victoire Song, magnétique), une pré-ado franco-chinoise qu’elle baby-sitte pour les fêtes.  Dans une principauté hivernale désertée de la jet set, Afine visite quelques clients et croise des « collègues », mais passe surtout du temps avec Julia, dont le charme et l’innocence le subjuguent. Le fait, aussi, qu’elle soit possiblement porteuse d’un secret terrifiant. Les centres commerciaux aux décos de Noël rutilantes, la fête foraine, le port et les plages désertes accueillent leurs déambulations. Virgil Vernier, qui filme la « moderne solitude » comme personne, ne pouvait trouver décor plus à sa mesure que Monaco hors-saison. Tourné comme un documentaire, Cent mille milliards (titre en forme de comptine Capitaine Haddockesque) est un conte urbain cotonneux sur la finitude des choses. Une sorte d’anti Anora naturaliste, qui laisse le spectateur sidéré. Formidable ! 

Conclave

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Quand le pape décède de façon inattendue et mystérieuse, le cardinal Lawrence (Ralph Fiennes) se retrouve chargé d’organiser la sélection de son successeur. Alors que les machinations politiques au sein du Vatican s’intensifient, il se rend compte que le défunt leur avait caché un secret qu’il doit découvrir avant qu’un nouveau Pape ne soit choisi. Ce qui va se passer derrière ces murs changera la face du monde…

Ce qu’on en pense

Après À l’ouest, rien de nouveau qui lui avait valu 4 Oscars, l’Allemand Edward Berger nous invite au Vatican pour assister à un conclave à suspense. Les premières images rappellent irrésistiblement Habemus Papam, le film de Nanni Moretti dans lequel le futur pape incarné par Michel Piccoli prenait la poudre d’escampette pour se perdre dans Rome : même décor, mêmes costumes… La ressemblance s’arrête là. Le Conclave débouche ici sur un thriller politique et psychologique tendu et passionnant… Jusqu’à un final, hélas, un peu trop tiré par la soutane. La prestation de Ralph Fiennes dans le rôle principal n’en demeure pas moins  impressionnante.

Wicked

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Elphaba (Cynthia Erivo) , une jeune femme incomprise à cause de la couleur inhabituelle de sa peau verte, ne soupçonne même pas l’étendue de ses pouvoirs. À ses côtés, Glinda (Ariana Grande)  qui, aussi populaire que privilégiée, ne connaît pas encore la vraie nature de son cœur. Leur rencontre à l’université de Shiz, dans le fantastique monde d’Oz, marque le début d’une amitié improbable, mais profonde. Cependant, leur rapport avec le magicien d’Oz (Jeff Goldblum) va mettre à mal leur relation et voir leurs chemins s’éloigner…

Ce qu’on en pense

A l’origine,  Wicked est une comédie musicale à succès,  en forme de prequel au fameux  Magicien d’Oz de Victor Fleming (1939). L’adaptation au cinéma est signée  Jon M. Chu ( Sexy dance,  Jem et les hologrammes , D’où on vient ) et met en scène la chanteuse anorexique Ariana Grande aux côtés de l’actrice Cynthia Erivo peinturlurée en vert. Il y a aussi une chèvre , Jeff Goldblum et un tas de chansons assommantes (car c’est un musical). Tout est calibré pour faire du film un méga succès dans son pays d’origine (les Etats-Unis) et, espère-t-on, dans le reste de l’univers. Il y a intérêt que ça marche, car un second volet est déjà en boite.