5 hectares
Par J.V
Le pitch
Qu’est-ce qui conduit Franck (Lambert Wilson), à mettre en péril son confort, sa carrière et son couple ? La passion, d’autant plus brûlante qu’elle est tardive, pour cinq hectares de terre limousine. Mais la terre se mérite, surtout quand on vient de la ville. Voilà Franck précipité dans la quête du Graal. Il lui faut un tracteur…
Ce qu’on en pense
Lambert Wilson est, une fois de plus, épatant en néo-rural obsessionnel dans le nouveau film d’Emilie Deleuze (Tout est permis, Jamais contente…). Une énième comédie sur le retour à la Terre, qui se transforme par surprise en road movie en tracteur, avec une référence assumée à Une Histoire vraie de David Lynch. On prend plaisir à suivre le héros à son train de sénateur, sur un parcours bucolique, marqué par de bonnes et de moins bonnes rencontres. Les amateurs de rock apprécieront la B.O signée Bobbie Gillespie (Primal Scream).
Une Affaire d’honneur
Par Ph.D
Le pitch
Paris 1887. À cette époque, seul le duel fait foi pour défendre son honneur. Clément Lacaze (Roschdy Zem), charismatique maître d’armes se retrouve happé dans une spirale de violence destructrice. Il rencontre Marie-Rose Astié (Doria Tillier), féministe en avance sur son époque, et décide de lui enseigner l’art complexe du duel. Ils vont faire face aux provocations et s’allier pour défendre leur honneur respectif…
Ce qu’on en pense
Entre Les Duellistes et Illusions perdues, Vincent Perez livre son meilleur film avec un Roschdy Zem impeccable en maître d’armes charismatique et taiseux et une Doria Tillier trés à son aise l’épée en main. La reconstitution historique est soignée, les combats sont d’un réalisme effrayant et aucun personnage n’est sacrifié, sauf pour la bonne cause. Un bon drame historique « Qualité France ».
Mon ami robot
Par Ph.D
Le pitch
DOG, vit à Manhattan et la solitude lui pèse. Un jour, il décide de construire un robot et ils deviennent alors les meilleurs amis du monde ! Par une nuit d’été, DOG avec grande tristesse, est obligé d’abandonner ROBOT sur la plage. Se reverront-ils un jour ?
Ce qu’on en pense
Wonder boy de la nouvelle vague du cinéma espagnol, Pablo Berger, auteur des remarqués Torremolinos, Biancanieves et Abracadabra, ajoute une corde à son arc avec ce film d’animation inattendu et plein de charme qui brasse des thèmes trés modernes (solitude des grandes villes, amitié, robots…) sous un design ligne claire des années 50-60 et une B.O 70’s. Adapté du roman graphique Robot Dreams de Sara Varon, Mon ami robot a été primé au festival d’Annecy en juin. C’est un des meilleurs films d’animation à aller voir en famille pendant les fêtes. Ne le manquez pas !
Vermines
Par J.V
Le pitch
Face à une invasion d’araignées, les habitants d’un immeuble vont devoir survivre…
Ce qu’on en pense
Nouvelle réussite du film de genre « made in France« , Vermines s’inscrit dans la lignée de Teddy des frères Boukerma, de Grave et Titane de Julia Ducournau, de La Nuée et d’ Acide de Just Philippot ou des Gueules noires de Mathieu Turi, pour ne citer que les plus récents. Pour son premier long métrage, Sébastien Vanicek signe un film d’horreur bien stressant, qui risque de rendre arachnophobe plus d’un spectateur. Côté personnages aussi, le titre est bien trouvé !
Maestro
Par Ph.D
Le pitch
Le récit de l’amour aussi grandiose que téméraire qui unira toute leur vie le chef d’orchestre et compositeur Leonard Bernstein (Bradley Cooper) et Felicia Montealegre Cohn Bernstein (Carey Mulligan).
Ce qu’on en pense
Le biopic de prestige de Noël est servi sur Netflix. Leonard –West Side Story– Bernstein par Bradley- A Star is Born– Cooper produit par Spielberg et Scorsese. Ca en jette ! Le début est en noir et blanc pour faire film d’auteur, puis on passe à la couleur, sans raison particulière. Bien que la BO soit entièrement composée des musiques de Lenny B, celle-ci n’intéresse pas particulièrement le réalisateur. West Side Story est à peine cité. L’histoire qu’il a choisi de raconter est celle de l’amour contrarié du maestro avec son épouse Felicia, incarnée par Carey Mulligan. D’abord admise, la bisexualité frénétique de Bernstein finira par la rendre jalouse et malheureuse. Elle mourra d’un cancer dans ses bras, ce qui ne l’empêchera pas de continuer à fumer dans la chambre. Avertissement : Maestro est le film le plus tabagique que vous verrez en 2023-2024. Pas un plan sans clope ! Bradley Cooper parle du nez, pas à cause de la fumée mais plutôt de sa prothèse nasale. Il tenait à vraiment ressembler au chef d’orchestre. Peine perdue, on ne voit que Bradley Cooper surmaquillé jouant le rôle de … Carey Mulligan, par contre, est géniale. Elle sauve le film sur la fin. Si on n’a pas décroché dans la première heure (quel ennui!), il y a un morceau de bravoure (la reconstitution d’un fameux concert du maître en plan séquence avec une performance oscarisable de BC en chef d’orchestre habité) et Carey Mulligan. Plutôt que Maestro, le film aurait dû s’intituler Magistrale.
Les Colons
Par Ph.D
Le pitch
Terre de Feu, République du Chili, 1901. Un territoire immense, fertile, que l’aristocratie blanche cherche à « civiliser ». Trois cavaliers sont engagés par un riche propriétaire terrien, José Menendez, pour déposséder les populations autochtones de leurs terres et ouvrir une route vers l’Atlantique. Sous les ordres du lieutenant MacLennan (Mark Stanley), un soldat britannique, et d’un mercenaire américain (Benjamin Westfall) , le jeune métis chilien, Segundo (Camilo Arancibia), découvre le prix de la construction d’une jeune nation, celui du sang et du mensonge.
Ce qu’on en pense
Il était une fois dans les Andes ! Sélectionné à Cannes 2023, le premier film du chilien Felipe Gálvez Haberle est un choc total. Il raconte la colonisation de la Terre de Feu à travers l’équipée sauvage de trois mercenaires chargés, en 1901, par un gros propriétaire terrien d' »ouvrir une voie vers l’océan« . Ils le feront en massacrant tout sur leur passage. Le film aurait dû s’appeler Chili Con Carnage ! Les soudards trouveront pourtant pire qu’eux sur leur chemin: un officier Anglais, ancêtre du colonel Kurtz, qui a levé une armée et n’aime pas trop, lui non plus, les autochtones… Sergio Leone croise le Coppola d’Apocalypse Now et le Paul Thomas Anderson de There Will Be Blood dans ce western rugueux, filmé en format carré et photographié par un génie qui transforme les cieux de Patagonie en chefs d’oeuvre de Salvador Dali. La BO est stridente à souhait et les cartons de chapitrage sont fournis par JLG. En 1h37 chrono, Felipe Gálvez Haberle défouraille une fresque historique épique, violente et époustouflante. Preuve, si on l’avait oublié, qu’un grand film n’a pas besoin de s’éterniser trois heures. Une vraie leçon de cinéma.
Ma France à moi
Par Ph.D
Le Pitch
France (Fanny Ardant), la soixantaine, vit seule dans son appartement bourgeois de l’est parisien. Lorsqu’elle entend parler à la radio d’une association qui met en contact des personnes réfugiées sans logement et celles ayant la possibilité de les accueillir, elle décroche son téléphone pour se porter volontaire. Quelques jours plus tard, Reza (Nawid Elham), jeune afghan d’à peine vingt ans, débarque dans sa vie. Ces deux êtres, qui n’ont rien en commun, vont devoir apprendre à vivre ensemble…
Ce qu’on en pense
Inspiré de sa propre histoire familiale, Benoit Cohen signe avec Ma France à moi un film sur l’immigration et l’intégration à l’écart des poncifs du genre, en racontant l’itinéraire d’un immigré afghan obsédé par l’idée d’entrer à Science Po. Une histoire bien édifiante, hélas racontée avec naïveté du point de vue de France (!), une grande bourgeoise qui décide de combler sa solitude (son mari vient de mourir et son fils travaille à l’étranger) en accueillant Reza, un jeune et gentil réfugié, dans son bel appartement parisien. Avec Fanny Ardant dans le rôle de la veuve et Pierre Deladonchamps dans celui du fils caricaturalement jaloux du nouveau locataire de sa mère, le film vire au portrait de femme puis au drame familial, et passe à côté de son véritable sujet.
Chicken Run Nuggets
Par Ph.D
Le pitch
Face aux manigances suspectes de la ferme voisine, une bande de poulets audacieux se fédère pour se protéger d’une nouvelle et inquiétante menace… Au risque d’y perdre quelques plumes…
Ce qu’on en pense
23 ans après leur célèbre évasion de la ferme- stalag qui les destinait à la rotissoire, on retrouve avec bonheur les héros de Chicken Run qui n’ont pas pris une ride. Coulant des jours paisibles dans leur paradis champêtre, ils vont devoir faire face à la menace d’une fabrique de nuggets, camouflée en parc d’attraction pour jeunes poulets. Au lieu de s’évader, nos héros vont, cette fois, s’introduire dans l’usine pour en exfiltrer deux de leurs rejetons attirés par les lumières du parc. Une mission pleine de rebondissements, qui s’avère toutefois plus distrayante qu’autre chose. Mais le charme de l’animation en stop motion des studios Aardman opère toujours. Surtout pour une séance de noël en streaming sur Netflix.
Shttl
Par Ph.D
Le pitch
Eté 1941, veille de l’invasion de l’Ukraine soviétique par les nazis. Dans un shtetl un jeune homme revenu de la ville attise les querelles entre laïcs et religieux et remet en question un mariage prévu quelques jours plus tard. Ce seront les dernières 24 heures d’un village avant sa destruction lors de l’opération Barbarossa…
Ce qu’on en pense
D’une invasion à l’autre, l’histoire de l’Ukraine begaye. Elle est racontée ici du point de vue d‘un village juif tourneboulé par le retour d’un de ses fils, parti à la ville, et dont la supposée modernité de moeurs dérange les traditions et les coutumes de la petite collectivité refermée sur elle-même.Le Français Ady Walter filme en yiddish les discussions entre les différents protagonistes en longs plans séquences, alternant noir et blanc pour le présent et couleurs pour le passé. Un choix étonnant, comme celui d’omettre le « e » dans le mot shtetl du titre. Clin d’oeil à La Disparition de Georges Perec ? Les shtetls et le yiddish ont effectivement disparu d’Europe après la Shoah. Dans le film, l’arrivée de l’armée allemande met un point terminal aux antagonismes stériles. Tourné avant l’invasion Russe en Ukraine (et, bien sûr, avant les pogroms du Hamas en Israël) , Shttl sonne le glas de toutes les vanités.
Past Lives
Par J.V
Le pitch
A 12 ans, Nora (Greta Lee) et Hae Sung (Yoo Teo) sont amis d’enfance, amoureux platoniques. Les circonstances les séparent. A 20 ans, le hasard les reconnecte, pour un temps. A 30 ans, ils se retrouvent, adultes, confrontés à ce qu’ils auraient pu être et à ce qu’ils pourraient devenir…
Ce qu’on en pense
Premier film délicat signé Céline Song (un nom à retenir), Past Lives (Nos vies d’avant) brosse le portrait de deux personnages sur trois époques. Une chronique intimiste, sensible et profonde qui a séduit le festival de Sundance, avec le joli couple formé par Greta Lee ( The Morning Show) et Hae-Sung (vu dans Leto de Kirill Serebrennikov) dans les rôles principaux. A voir sans attendre une autre vie !
Winter Break
Par J.V
Le pitch
Hiver 1970 : M. Hunham (Paul Giamatti) est professeur d’histoire ancienne dans un prestigieux lycée d’enseignement privé pour garçons de la Nouvelle-Angleterre. Pédant et bourru, il n’est apprécié ni de ses élèves ni de ses collègues. Alors que Noël approche, il est prié de rester sur le campus pour surveiller la poignée de pensionnaires consignés sur place. Il n’en restera bientôt qu’un : Angus (Dominic Sessa), un élève de premiere aussi doué qu’insubordonné…
Ce qu’on en pense
Figure du cinéma indépendant US, Alexander Payne (Monsieur Schmidt, The Descendants, Nebraska) signe une chronique de saison (tout se passe pendant les période des fêtes de noël), dans laquelle l’excellent Paul Giamatti, éternel second couteau du cinéma américain, trouve enfin un rôle à la hauteur de son talent, aux côtés de la révélation Dominic Sessa. Le cadre de campus universitaire et la photographie 70’s font parfois penser au Cercle des poètes disparus… De quoi, on l’espère, donner au grand public l’envie de s’offrir un Winter Break…
Wonka
Par J.V
Le Pitch
Le jeune Willy Wonka (Timothée Chalamet) débarque dans une grande ville pour vendre ses chocolats magiques et donner du bonheur autour de lui. Il lui faudra faire face à un cartel de vendeurs prêts à tout pour conserver leur monopole…
Ce qu’on en pense
18 ans après Tim Burton avec Charlie et la chocolaterie, Paul King réalisateur des Paddington adapte à son tour Roald Dahl avec ce prequel dans lequel Timothée Chalamet reprend le rôle créé par Johnny Depp. Une réussite, tant sur le plan de la réalisation – qui s’inscrit dans la grande tradition des comédies fantatisques anglo saxonnes-, que sur celui de l’interprétation, avec un Thimothée Chalamet très à son aise (et à son avantage) ppur danser et pousser la chansonnette. Certes, l’intrigue est moins marquante que celle de Charlie et l’esthétique est plus classique, mais Wonka constitue un parfait « film de noël » dont on aurait tort de se priver.
Le Monde après nous
Par Ph.D
Le pitch
Produit par le couple Obama, ce thriller apocalyptique signé Sam Esmail (Homecoming, Mr Robot) avec Ethan Hawke, Julia Roberts et Mahershala Ali ne risque pas de passer inaperçu parmi les nouveautés de décembre sur Netflix. Le résultat est à la hauteur des espérances. Avec trés peu d’effets spéciaux, en se concentrant sur les personnages principaux et en instaurant peu à peu une atmosphère anxiogène, la réalisation captive et donne à réfléchir. Combien de temps tiendrait notre société avant de s’effondrer si, du jour au lendemain, les réseaux internet et mobiles arrêtaient de fonctionner ? Pas trés longtemps, apparemment. Et le pire ne serait sans doute pas de ne pas pouvoir voir la fin de sa série favorite !
Nouveaux riches
Par Ph.D
Le pitch
Après En passant pécho, sorti sur Netflix en 2021, Julien Royal récidive dans la comédie picaresque pour la même plateforme. Il y réussit trés bien, avec ce qui manque à la plupart des films français qui s’essayent au genre : du rythme, des acteurs qui dépotent et des punchlines qui font mouche. Ca débite même à une telle allure qu’il faudrait presque sous-titrer les dialogues ! Habituée des séries « de cité » (Skam, Narvalo, Validé), Zoé Marchal crève l’écran face à un Nassim Lyes en furie. Même Guillaume Canet fait une apparition réjouissante. Evidemment, il ne faut pas chercher un quelconque fond à l’affaire : c’est du pur divertissement cracra, à l’usage du public d’jeuns qui regardera le film sur l’écran d’un ordi ou d’un smartphone en se goinfrant de chips. Mais dans le genre, ça faut un flush… Royal !
L’Enfant du paradis
Par Ph.D
Le pitch
Ce qu’on en pense
Découvert comme acteur chez Gael Morel (A Toute vitesse) et Abdellatif Kechiche (La Vie d’Adèle, Mektoub my Love), Salim Kechiouche passe à la réalisation avec ce premier film que l’on devine inspiré de sa propre vie. Il y joue d’ailleurs le premier rôle et insère dans la narration des extraits de films de famille le montrant enfant et adolescent. L’Enfant du paradis (titre discutable) fait le portrait d’un gamin des cités qui a pas mal fait de conneries avant de devenir acteur, qui a replongé avec ses premiers cachets et qui, la trentaine passée, essaie de recoller les morceaux entre une ex (Naidra Ayadi, excellente) qui lui mène la vie dure pour la garde de leur ado, une jeune fiancée qui essaie de percer comme actrice (Nora Arnezeder, transfigurée), une mamie aimante, le fantôme d’une mère défunte, une soeur qui lui en veut d’avoir brûlé sa jeunesse et les potes d’enfance de la cité, plus ou moins fréquentables. Trés « Kechichienne », la réalisation cherche la vérité de chaque plan sans pour autant les étirer inutilement. Le film est court (1h12), noir, sans gras, ni fioritures. Une belle promesse.