Séries

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The Signal

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

De retour d’une mission dans l’ISS, au cours de laquelle elle pense avoir intercepté un message d’origine extra-terrestre,  Paula (Peri Baumeister) disparaît dans le crash de l’avion qui la ramenait à la maison. Son mari Sven (Florian David Fitz)  et leur  fille Charlie (Yuna Benett) essaient de comprendre ce qui s’est passé… 

Ce qu’on en pense

Un mini série allemande de SF au scénario un peu embrouillé,  mais qui accroche pas la qualité du casting (La jeune actrice, Yuna Benett, est une vraie découverte) et la psychologie des personnages. L’intrigue rappelle un peu celle de Constellation et la comparaison entre les deux séries se fera forcément au détriment de l’Allemande. D’autant qu’il y a un épisode de trop et que la fin est baclée.

Fallout

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Une terrible catastrophe nucléaire contraint les survivants « privilégiés » à se réfugier dans des Vaults, des bunkers anti-atomiques construits pour préserver l’humanité en cas d’apocalypse. 200 ans plus tard, une jeune femme quitte l’Abri 33 et s’aventure à la surface, à la recherche de son père, dans un monde dévasté et violent.

Ce qu’on en pense

Probablement la meilleure adaptation d’un jeu vidéo en live action à ce jour. Et pas besoin d’y avoir joué pour apprécier l’univers post apocalyptique dans lequel évoluent les personnages. La production est hollywoodienne, les décors assez incroyables et le casting excellent. A commencer par Ella Purnell, découverte dans Churchill et qui incarne ici l’une des héroïnes : une oie blanche élevée dans le confort douillet des abris anti atomiques, qui va se retrouver jetée dans l’enfer d’un pays ravagé par les radiations où rodent toutes sortes d’animaux mutants et d’humains transformés en zombies. La BO rétro et l’humour gore achèvent de rendre la série totalement originale et addictive. Une des meilleures séries de SF du moment, avec Silo et The Last of Us  . Vivement la saison 2 !

Anthracite

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

En 1994, le suicide collectif d’une secte installée dans un petit village des Alpes défraye la chronique… 30 ans plus tard, l’assassinat d’une femme  selon les rituels de l’étrange communauté met à feu et à sang l’équilibre précaire retrouvé par les habitants. Bouc émissaire idéal, Jaro Gatsi (Hatik), un jeune délinquant venu à la montagne pour remettre sa vie sur les rails, se retrouve rapidement accusé du meurtre. Déterminé à prouver son innocence, il reçoit l’aide inattendue d’Ida (Noemie Schmidt) , une geek excentrique et ultra-connectée qui est à la recherche de son père disparu (Jean-Marc Barr). Ils vont rapidement comprendre que leur implication dans cette affaire ne doit rien au hasard, et que les réponses qu’ils cherchent prennent racine dans les secrets de leur propre passé…

Ce qu’on en pense

Un peu de Dark, un zeste de HPI, un soupçon de Stranger Things, beaucoup de n’importe quoi… Anthracite ressemble à une série de TF1 échouée sur Netflix. L’intrigue est charbonneuse et on a l’impression d’aller à la mine en lançant un nouvel épisode. Les acteurs principaux (Hatik, Noemie Schmidt, Camille Lou) jouent mal des personnages insupportables et les guest-stars (JM Barr, Kad Merad) ne servent à rien. Attention au coup de grisou !

Terminal

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Embarquement immédiat chez Flywingz, une des compagnies aériennes les plus… surprenantes. Dans un marché aérien toujours plus concurrentiel, la plus low des compagnies low cost doit se démarquer pour ne pas se crasher. Et tant pis si les méthodes adoptées ne respectent pas toujours les procédures de sécurité. Bon vol !

Ce qu’on en pense

Découvert en ouverture de CanneSéries 7, cette  nouvelle série AZ pour Canal +,  avec Jamel Debbouze aux commandes , applique les recettes de H à l’univers aérien sans décoller vraiment. On sourit à peine aux pitreries de Ramzy en commandant de bord incapable et de Jamel en chef d’escale maniaque du tazer. Les bonnes surprises viennent plutôt des seconds rôles comme Camille Chamoux en hôtesse de l’air adepte des narcotiques pour calmer les passagers, Tristan Lopin en stewart homo  ou Bérangère McNeese en copilote sosie d’Anémone. Mais dans l’ensemble, ça ne vole pas haut… 

Ourika

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

2005, dans une cité de la banlieue parisienne en proie aux émeutes, la famille Jebli règne en maître sur le trafic de cannabis. Alors que les quartiers s’embrasent, un grand coup de filet des Stups fait exploser le clan. Driss (Adam Bessa), le plus jeune fils est contraint de reprendre l’affaire familiale alors qu’il se destinait à une carrière dans la finance. Face à lui, William (Noham Edje) , un flic de quartier débutant et ambitieux, est déterminé à le faire tomber…

Ce qu’on en pense

Une « série de cité » qui ne brille pas par l’originalité de son scénario, ni par le regard porté sur les quartiers,  le trafic de drogues et la police. On a déjà vu tout ça cent fois au cinéma et sur les plateformes. La mise en scène est plus dans la ligne Olivier Marshall que Ladj Li,  et les dialogues sont souvent forcés. Le seul véritable intérêt est dans le casting des rôles principaux, avec la découverte de deux nouveaux talents : le ténébreux Adam Bessa et Noham Edje, au jeu bien fiévreux. Le rappeur Booba, qui coproduit la série, s’est donné un rôle dans lequel il n’a pas besoin de forcer beaucoup son naturel…

Ripley

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Tom Ripley (Andrew Scott), un escroc new-yorkais qui tire le diable par la queue au début des années 60, est engagé par un homme richissime qui l’envoie en Italie pour tenter de convaincre Dickie (Johnny Flynn) son fils bohème de rentrer à la maison. En acceptant cette mission, Tom met le doigt dans un engrenage complexe qui va le mener au mensonge, à la fraude et au meurtre…

Ce qu’on en pense

Après deux adaptations mémorables au cinéma (Plein Soleil et Le Talentueux Mr Ripley) , le roman de Patricia Highsmith est décliné en série,  avec un choix payant d’époque (les années 60) et de format (superbe noir et blanc). Le casting est également épatant avec un Andrew Scott particulièrement visqueux dans le rôle titre,  où il avait pourtant le redoutable honneur de succéder à Alain Delon et Matt Damon. Johnny Flynn est également trés bien dans le rôle de Dickie avec de faux airs du jeune Robert Redford. Dakota Fanning complète idéalemernt le casting,  dans le rôle de la soupçonneuse fiancée de Dickie. Le noir et blanc donne aux épisodes situés sur la côte Amalfitaine une patine « italienne » qui leur sied à merveille et, bien qu’on en connaisse déjà les ressorts,  l’intrigue est toujours aussi prenante.  Avec la volonté de ne jamais chercher à rendre séduisant ni « aimable » le sinistre héros de cette histoire,  Ripley est certainement l’adaptation la plus fidèle au roman. Une réussite. 

CanneSéries : Saison 7

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Par Ph.D

Il y a sept ans, lors de son lancement, CannesSeries faisait figure de pari audacieux. Sept ans après, c’est un pari gagné. Le festival est devenu synonyme d’une programmation exigeante, internationale, pointue mais aussi populaire, joyeuse et inclusive. Le public s’est emparé de CANNESERIES et de son « pink carpet » devenu iconique pour tous ceux qui l’ont foulé un jour. Pour les professionnels de l’industrie et le public, CANNESERIES est devenu au fil des années un rendez-vous incontournable.  Pour sa saison 7, CANNESERIES  était encore une fois l’occasion de découvrir de quoi le futur de la fiction télé sera fait et aussi de rendre hommage aux séries cultes et à leurs héros. Une quarantaine de séries inédites ont été présentées,  en présence de Kyle MacLachlan, Michael Douglas, Pierre Niney, François Civil, Jamel Debbouze, Ramzy Bedia, Daniel Brühl, Nolwenn Leroy, Jason Priestley, Leonie Benesch, Ella Purnell, Alex Lutz, Géraldine Nakache, Emmanuel Moire, Vanessa Demouy, Pedro Winter, Boombass et bien d’autres qui ont animé les montées des marches sur le tapis rose. Bertrand Usclat assurait les fonctions de maitre de cérémonie en ouverture et en clôture pour la remise des Prix. Ont été récompensés :  The Sweiflers (Meilleure série, meilleure musique Allemagne) , Dumbsday (Meilleur scénario Norvège) Opération Sabre (Prix special d’interprétation Serbie) , This is not Sweden (meilleure interprétation Suède), Rather Burn (Meilleure série courte  Argentine) DJ Mehdi (Meilleure série documentaire France) et Deter (Prix du public). On surveillera leur arrivée sur les chaines ou les plateformes.

 

Machine

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Par Phil Inout

Le pitch

Une ancienne des commandos Hubert (Margot Brancillon en total look punk à chien) se cache chez sa grand-mère décédée, dans sa ville natale de l’Est de la France (Saint Dizier).  Un gendarme du GIGN en mission vengeresse et un officier de la DRSD (Direction du Renseignement et de la sécurité de la Défense) sont à ses trousses. Embauchée en interim dans une usine d’électroménager, elle hérite du surnom de « Machine » de la part de son contremaitre (JoeyStarr),  bourru mais sympa. Hélas,  la menace de délocalisation de l’usine entraine une grève et une couverture médiatique dont « Machine » se serait bien passée. Du combat solitaire au combat solidaire, Machine, qui sait déjà se battre, va apprendre à lutter…

Ce qu’on en pense

Avertissement : ne surtout pas prendre au premier degré cette série  d’action à la française qui mélange Nikita et Kill Bill, Tarantino et les frères Dardenne !  Entre série sociale, espionnage et kung fu Thomas Bidegain (Les Cowboys, Soudain seuls) et son acolyte Fred Grivois (Trauma, Piste noire) ont décidé de ne pas choisir. Au gré des épisodes le curseur pousse plus sur l’action (la baston de l’héroïne avec le garde du corps des repreneur dans le bureau de la compta méritera de rester dans les annales des séries françaises), l’humour noir (la scène d’ouverture)  ou le social  avec un JoeyStarr contremaitre qui cite Karl Marx à tout propos,  voire l’onirique avec des flashbacks vaporeux sur les années de service de l’héroïne. Sans oublier l’intervention des gilets jaunes et d’un influenceur-vlogueur en gyropode  Bref, c’est un peu du grand n’importe quoi,  mais on ne s’ennuie pas.  Disponible sur Arte.tv avant diffusion sur la chaîne les 11 et 20 avril. 

Le Problème à 3 corps

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Une décision prise par une jeune femme en Chine dans les années 60 a des répercussions spatio-temporelles jusque dans le présent. Lorsque les lois de la nature se délitent inexplicablement sous les yeux d’un groupe soudé de brillants scientifiques, ils unissent leurs forces à celles d’un inspecteur inflexible pour affronter la plus grande menace de toute l’histoire de l’humanité.

Ce qu’on en pense

Remake d’une série asiatique, elle-même adaptée d’une série de romans de Science-Fiction,  cette ambitieuse série de SF produite par une partie de l’équipe de Game of Thrones, est  l’évènement du début d’année  sur Netflix. On y suit l’enquête d’un inspecteur des services spéciaux sur une série de décès inexpliqués de scientifiques de haut niveau : suicides, meurtres, espionnage, complot ? Un groupe d’amis, qui travaillent dans diverses branches liées aux technologies de pointe sont, eux-mêmes, victimes de phénomènes étranges. Leurs travaux donnent soudain des résultats aberrants, certains ont des hallucinations, d’autres expérimentent un casque de réalité virtuelle de provenance inconnue qui les plonge dans un jeu vidéo hyper sophistiqué… Un thriller de SF puissant et addictif, qui brasse des thèmes trés actuels  ( extinction de masse, réalités virtuelles, vie extra terrestre, transhumanité…) sous une forme spectaculaire. Les amateurs de SF vont se régaler à tenter de résoudre Le problème à 3 corps.

Trom

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Par Ph.D

Le Pitch

Le journaliste Hannis Martinsson (Ulrich Thomsen) reçoit inopinément un message de Sonja, une jeune femme qui prétend être sa fille et dont la vie est en danger. Rentrant à contrecoeur aux îles Féroé pour enquêter, Hannis découvre le corps de Sonja dans les eaux sanglantes d’une chasse à la baleine. Sa quête de réponses l’amène bientôt à entrer en conflit avec l’inspectrice en chef locale, Karla Mohr (Maria Rich) et avec un riche armateur (Olaf Johannessen)  alors qu’il découvre un réseau de secrets au sein de la communauté îlienne…

Ce qu’on en pense

Primée au festival TV de Monte Carlo et disponible sur le site d’Arte depuis belle lurette avant d’être enfin diffusée à l’antenne,  cette série policière Danoise a surtout l’intérêt de se passer aux îles Féroé qui lui fournissent un décor idéalement inquiétant et dépaysant. Sinon, l’intrigue est tout sauf originale et avance à un train derrickien jusqu’à un dénouement téléphoné. Ulrich  Thomsen, dans le rôle du journaliste fouille-merde, a toujours l’air de se réveiller d’une cuite carabinée,  la cheffe flic (Maria Rich) est aussi moche que ses pulls et le méchant (Olaf Johannessen) aussi visqueux que les poissons des pêcheries qu’il dirige. Le final annonce une saison 2 qu’on espère plus palpitante.

Tokyo Vice

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Par Phil Inout

Le Pitch

À Tokyo, le reporter américain Jake Adelstein (Ansel Elgort), âgé de 24 ans, intègre le service police et justice du « Yomiuri Shimbun », le plus grand quotidien japonais. Alors qu’il collabore avec la police locale, il est contacté par la mafia. Il devient un interlocuteur des yakusas tout en continuant d’être un informateur de la police. Mais cette position ambivalente n’est pas sans danger

Ce qu’on en pense

Adaptée du récit éponyme de Jake Adelstein, premier occidental à avoir intégré la rédaction du quotidien japonais Meicho Shinbun (12 millions d’exemplaires/jour), Tokyo Vice déboule sur Canal + avec pour caution le nom de Michael Mann, qui a réalisé le premier épisode et coproduit la série. La patte nerveuse du réalisateur de Heat et de Miami Vice reste sensible pour les 7 autres épisodes de la saison 1 (la 2e est déjà en production),  confiés à d’autres réalisateurs américains et japonais. Malgré cela, la série prend son temps pour installer son intrigue et ses personnages : c’est de bonne guerre et c’est tant mieux. On découvre peu à peu la personnalité du jeune héros, incarné par Ansel Elgort (l’acteur de Baby Driver  a le vent en poupe depuis sa participation au  West Side Story de Spielberg) et celles d’un dizaine d’autres personnages principaux:  flics, yakusas et prostituées que Jake fréquente avec assiduité  (il a été versé à la rubrique Police du Meicho Shinbun). L’intrigue est linéaire (Jake bataille dur pour s’imposer dans son boulot, composer avec  les nombreux codes de la société japonaise  et  infiltrer la police et la mafia tokyoïte),  mais la qualité de la réalisation, le jeu des acteurs (tous trés bons) et la parfaite immersion dans le Tokyo des médias, de la police et des bas fonds qu’offre la série font qu’on ne s’ennuie pas. Deux saisons disponibles sur MyCanal. 

La Fièvre

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Par Phil Inout

Le pitch

Comme à chaque fin de saison, la grande famille du foot français fête ses héros : sourires, selfies, récompenses – c’est la soirée des Trophées UNFP. Tout bascule quand devant les caméras, Fodé Thiam (Alassane Diong), la star du Racing, assène un violent coup de tête à son entraineur (Pascal Vannson) et le traite de « sale toubab ». « Toubab », cela signifie « blanc » en wolof. Sidération : la tempête médiatique peut commencer… 

Ce qu’on en pense

Contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre, La Fièvre n’est pas un nouveau biopic de NTM. Ca rappelle d’ailleurs plutôt une chanson d’Orelsan  (« L’odeur de l’essence« ) : le rappeur y décrivait une société qu’un rien peut embraser. C’est le cas ici : un  bad buzz dans un club de foot qui dégénère en quasi guerre civile,  sur fond de racisme, de montée des extrêmes et de prédominance des réseaux sociaux. Une bonne idée d’Eric Benzekri (Baron Noir), hélas gâchée par un trop plein de discours sociologique et un trop peu de personnage sympathiques. A la fin du premier épisode,  on a l’impression d’avoir assisté à un cours accéléré de sociologie des médias. La suite ne corrige, hélas,  pas vraiment le tir. Zéro humour, zéro second degré, zéro empathie.  On a plutôt hâte de quitter ce monde de stars du foot immatures, de dirigeants prêts à tout pour conserver leur poste à quatre ou cinq zéros de salaire mensuel et de communiquants en folie. La Fièvre ? Un suppo et au lit !

Citoyens clandestins

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Par Phil Inout

Le Pitch

Dans la France de l’après 11 septembre, la  course contre la montre d’un homme pour déjouer un attentat en France. Qui est-il, pour qui travaille-t-il, jusqu’où ira-t-il ? Autour de lui, les services secrets, les terroristes, deux journalistes, un infiltré…

Ce qu’on en pense

Laetitia Masson (A Vendre, La Repentie, Coupable, Petite, Chevrotine…) adapte le roman éponyme de DOA sur la traque terroriste tous azimuts de l’après 11 septembre, pour cette mini série en 4 épisodes au casting luxueux (Raphael Quenard, Pierre Arditi, Nailia Harzoune, Gringe, Nicolas Duvauchelle, Frederic Pierrot, Laurent Stocker…).   Hélas, on est loin de l’emblématique Bureau des légendes qui a visiblement servi de modèle et on s’ennuie ferme dans les trois premiers épisodes,  entièrement consacrés à installer une multitude  de personnages et dénouer les liens qui les relient, autour d’une enquête internationale pour déjouer un attentat terroriste à Paris. Aucun n’échappe à la caricature – l’infiltré mal dans sa peau (Gringe), le tueur à gages séduisant (Raphael Quenard), le journaliste-vedette imbu de sa personne (Arditi), la stagiaire sexy (Nailia Harzoune), les chefs espions taiseux (Duvauchelle, Pierrot…)- et l’action se réduit à une série de filatures, de coups de fils nocturnes, de rapports d’enquête et de considérations ineptes sur la politique et le terrorisme. Censé être central, le personnage de Raphael Quenard est noyé dans la masse et le suspense entretenu autour de sa fonction de tueur est éventé dès le premier épisode par son phrasé,  reconnaissable entre mille. Un beau ratage. 

The Gentlemen

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Par Phil Inout

Le Pitch

Lieutenant dans l’armée anglaise, Eddie Horniman (Theo James) hérite soudainement du vaste domaine de son père et découvre  qu’il abrite en sous-sol des serres de cannabis et un laboratoire de conditionnement. Comme de juste, de dangereuses figures du crime organisé veulent leur part du gâteau. Déterminé à extirper sa famille de leurs griffes, Eddie tente de prendre les gangsters à leur propre jeu. Mais à mesure qu’il s’enfonce dans la criminalité, il commence à y prendre goût…

Ce qu’on en pense

Inspirée du film éponyme et signée par son réalisateur, The Gentlemen est du pur Guy Ritchie : fun, rythmé, violent et loufoque à la fois. Dans le film, des trafiquants avaient l’idée géniale de s’associer avec des aristocrates désargentés pour planquer leurs activités dans les vastes domaines de la campagne anglaise. Dans la série, les héritiers d’un de ces domaines, découvrent que leur père avait passé un pacte avec le diable. D’abord décidés à liquider cette activité illicite, ils vont être contraints de faire avec, voire se prendre au jeu. Casting génial, dialogues à la sulfateuse, rebondissements, effets de style… Un régal  ! 

 

 

 

It’s a Sin

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Par Philippe DUPUY

Le pitch

Ritchie (Olly Alexander), Roscoe (Omari Douglas) et Colin (Callum Scott Howells) débarquent à Londres en 1981. Trois jeunes homos plus ou moins assumés,  dont la vie d’adulte commence avec un virus nouveau qui commence à se propager  dans toute la communauté gay, sans que les autorités médicales ne donnent l’alerte… 

Ce qu’on en pense

Signée Russel T . Davies (Queer as Folk), It’s a Sin est la première mini-série sur les années Sida. Bien que produite par HBO, la série se passe à Londres au début des années 80. Une bonne idée, et pas seulement pour la BO britt pop qui convoque tous les hits de l’époque. En 1981, le sida n’est encore à Londres qu’une vague rumeur venue de New York : une troupe de comédiens gays a été décimée par un mystérieux cancer, apprend-t-on incidemment par une conversation surprise dans un couloir de fac. Mais « le cancer n’est pas contagieux« , répète en boucle Ritchie (Olly Alexander,  sosie  de Tom Hanks jeune) chaque fois que la rumeur revient à ses oreilles. Tout à sa joie de faire ses débuts sur les planches et de consommer des garçons à la chaîne, Ritchie ne veut rien savoir de cette « grosse maladie avec un petit nom » (Prince). De son côté, Roscoe  (Omari Douglas),  jeune black en rupture familiale, n’a pas très envie que ce genre de nouvelle se répande dans son pub gay : mauvais pour le business. Quant- à Collin (Callum Scott Howells) , provincial timide et mal dégrossi, il n’a  pas de vie sexuelle. Pourquoi s’en ferait-il ? Heureusement, leur copine Jill (Lydia West), avec laquelle ils partagent un grand appart en coloc,  s’inquiète à leur place. Elle va tout faire pour en savoir plus sur cette épidémie qui, alors que les familles et les autorités médicales gardent le secret,  a déjà emporté deux de leurs proches amis. Le Sida est une maladie honteuse, car elle ne touche que les homosexuels : c’est du moins ce que l’on feint de croire… Portée par un casting rafraîchissant et entamée sur le ton enjoué d’un soap à la Friends, dans le Londres gay et exhubérant du début des années 80,  It’s a Sin ne tardera pas à virer au drame. En plus de ses qualités scénaristiques et d’une réalisation digne d’un film indé, cette formidable mini-série nous rappelle que, 40 ans après, le virus est toujours là (et fait encore près d’un million de morts par an). Disponible sur MyCanal depuis 2021, la série est diffusée sur France 2  en mars 2024.