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CanneSéries : Saison 7

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Par Ph.D

Il y a sept ans, lors de son lancement, CannesSeries faisait figure de pari audacieux. Sept ans après, c’est un pari gagné. Le festival est devenu synonyme d’une programmation exigeante, internationale, pointue mais aussi populaire, joyeuse et inclusive. Le public s’est emparé de CANNESERIES et de son « pink carpet » devenu iconique pour tous ceux qui l’ont foulé un jour. Pour les professionnels de l’industrie et le public, CANNESERIES est devenu au fil des années un rendez-vous incontournable.  Pour sa saison 7, CANNESERIES  était encore une fois l’occasion de découvrir de quoi le futur de la fiction télé sera fait et aussi de rendre hommage aux séries cultes et à leurs héros. Une quarantaine de séries inédites ont été présentées,  en présence de Kyle MacLachlan, Michael Douglas, Pierre Niney, François Civil, Jamel Debbouze, Ramzy Bedia, Daniel Brühl, Nolwenn Leroy, Jason Priestley, Leonie Benesch, Ella Purnell, Alex Lutz, Géraldine Nakache, Emmanuel Moire, Vanessa Demouy, Pedro Winter, Boombass et bien d’autres qui ont animé les montées des marches sur le tapis rose. Bertrand Usclat assurait les fonctions de maitre de cérémonie en ouverture et en clôture pour la remise des Prix. Ont été récompensés :  The Sweiflers (Meilleure série, meilleure musique Allemagne) , Dumbsday (Meilleur scénario Norvège) Opération Sabre (Prix special d’interprétation Serbie) , This is not Sweden (meilleure interprétation Suède), Rather Burn (Meilleure série courte  Argentine) DJ Mehdi (Meilleure série documentaire France) et Deter (Prix du public). On surveillera leur arrivée sur les chaines ou les plateformes.

 

Machine

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Par Phil Inout

Le pitch

Une ancienne des commandos Hubert (Margot Brancillon en total look punk à chien) se cache chez sa grand-mère décédée, dans sa ville natale de l’Est de la France (Saint Dizier).  Un gendarme du GIGN en mission vengeresse et un officier de la DRSD (Direction du Renseignement et de la sécurité de la Défense) sont à ses trousses. Embauchée en interim dans une usine d’électroménager, elle hérite du surnom de « Machine » de la part de son contremaitre (JoeyStarr),  bourru mais sympa. Hélas,  la menace de délocalisation de l’usine entraine une grève et une couverture médiatique dont « Machine » se serait bien passée. Du combat solitaire au combat solidaire, Machine, qui sait déjà se battre, va apprendre à lutter…

Ce qu’on en pense

Avertissement : ne surtout pas prendre au premier degré cette série  d’action à la française qui mélange Nikita et Kill Bill, Tarantino et les frères Dardenne !  Entre série sociale, espionnage et kung fu Thomas Bidegain (Les Cowboys, Soudain seuls) et son acolyte Fred Grivois (Trauma, Piste noire) ont décidé de ne pas choisir. Au gré des épisodes le curseur pousse plus sur l’action (la baston de l’héroïne avec le garde du corps des repreneur dans le bureau de la compta méritera de rester dans les annales des séries françaises), l’humour noir (la scène d’ouverture)  ou le social  avec un JoeyStarr contremaitre qui cite Karl Marx à tout propos,  voire l’onirique avec des flashbacks vaporeux sur les années de service de l’héroïne. Sans oublier l’intervention des gilets jaunes et d’un influenceur-vlogueur en gyropode  Bref, c’est un peu du grand n’importe quoi,  mais on ne s’ennuie pas.  Disponible sur Arte.tv avant diffusion sur la chaîne les 11 et 20 avril. 

The Bear

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Par Phil Inout

Le pitch 

Carmen « Carmy » Berzatto (Jeremy Allen White) , un jeune chef du monde de la gastronomie, est de retour à Chicago pour reprendre le « Diner » familial, à la suite du suicide de son frère. Loin de son univers, Carmy doit faire face aux écrasantes responsabilités d’une petite entreprise, à un personnel récalcitrant et à des relations familiales tendues, tout en subissant les conséquences de la tragédie.

Ce qu’on en pense

Le premier épisode alpague le spectateur par la manche pour le plonger directement dans l’arrière cuisine survoltée d’un « Diner » de quartier à Chicago,  où le jeune chef Carmen Berzatto (Jeremy Allen White, génial)  prend, au pied levé, la succession de son frère ainé suicidé. C’est Cauchemar en cuisine !  L’endroit est d’une saleté repoussante, aucun appareil ne fonctionne correctement, les plombs sautent sans arrêt (au propre comme au figuré),  les employés sont nuls et n’en font qu’à leur tête et cousin Richie (Ebon Moss-Bachrach) ne semble être là que pour jeter de l’huile sur le feu. Pourtant, la salle (qu’on ne découvrira pas avant le deuxième épisode) ne désemplit pas : il faut envoyer. Heureusement, Carmy peut s’appuyer sur Sydney (Ayo Edebiri) qui vient de débarquer comme stagiaire et a les aptitudes d’une future chef. Mais les emmerdes pleuvent : le resto est plus endetté que la Grèce, les impôts et les charges n’ont pas été payés depuis un lustre et la commission d’hygiène et de sécurité menace de le faire fermer. Carmy se dit qu’il aurait dû rester à New York, où il venait d’être élu « meilleur nouveau chef » du meilleur restaurant de la ville. Sauf que le suicide de son frère l’a fracassé, qu’il pointe aux Alcooliques Anonymes et que le resto est le seul patrimoine familial. Il va lui falloir assurer. Le spectateur aussi doit s’accrocher pendant un premier épisode survolté et braillard. Heureusement, ça se calme un peu par la suite et on s’attache trés vite aux différents personnages qui prennent de l’épaisseur au fil des épisodes. Tout tient sur eux, sur le jeu des acteurs (tous excellents) sur l’ambiance des quartiers populaires de Chicago où se situe le restaurant et sur une mise en scène digne des frères Safdie (Uncut Gems, Good Time) .  Chaque épisode se termine sur un titre rock indé de derrière les fagots (Wilco, Kevin Morby, Counting Crows, Breeders, REM… La BO est dispo sur les plateformes) et on n’a qu’une envie, c’est d’appuyer sur « épisode suivant ». Au moment de l’addition, The Bear se révèle être une des meilleures séries du moment. Deux saisons sont en ligne sur Disney + 

Le Problème à 3 corps

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Par Phil Inout

Le pitch

Une décision prise par une jeune femme en Chine dans les années 60 a des répercussions spatio-temporelles jusque dans le présent. Lorsque les lois de la nature se délitent inexplicablement sous les yeux d’un groupe soudé de brillants scientifiques, ils unissent leurs forces à celles d’un inspecteur inflexible pour affronter la plus grande menace de toute l’histoire de l’humanité.

Ce qu’on en pense

Remake d’une série asiatique, elle-même adaptée d’une série de romans de Science-Fiction,  cette ambitieuse série de SF produite par une partie de l’équipe de Game of Thrones, est  l’évènement du début d’année  sur Netflix. On y suit l’enquête d’un inspecteur des services spéciaux sur une série de décès inexpliqués de scientifiques de haut niveau : suicides, meurtres, espionnage, complot ? Un groupe d’amis, qui travaillent dans diverses branches liées aux technologies de pointe sont, eux-mêmes, victimes de phénomènes étranges. Leurs travaux donnent soudain des résultats aberrants, certains ont des hallucinations, d’autres expérimentent un casque de réalité virtuelle de provenance inconnue qui les plonge dans un jeu vidéo hyper sophistiqué… Un thriller de SF puissant et addictif, qui brasse des thèmes trés actuels  ( extinction de masse, réalités virtuelles, vie extra terrestre, transhumanité…) sous une forme spectaculaire. Les amateurs de SF vont se régaler à tenter de résoudre Le problème à 3 corps.

Trom

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Par Ph.D

Le Pitch

Le journaliste Hannis Martinsson (Ulrich Thomsen) reçoit inopinément un message de Sonja, une jeune femme qui prétend être sa fille et dont la vie est en danger. Rentrant à contrecoeur aux îles Féroé pour enquêter, Hannis découvre le corps de Sonja dans les eaux sanglantes d’une chasse à la baleine. Sa quête de réponses l’amène bientôt à entrer en conflit avec l’inspectrice en chef locale, Karla Mohr (Maria Rich) et avec un riche armateur (Olaf Johannessen)  alors qu’il découvre un réseau de secrets au sein de la communauté îlienne…

Ce qu’on en pense

Primée au festival TV de Monte Carlo et disponible sur le site d’Arte depuis belle lurette avant d’être enfin diffusée à l’antenne,  cette série policière Danoise a surtout l’intérêt de se passer aux îles Féroé qui lui fournissent un décor idéalement inquiétant et dépaysant. Sinon, l’intrigue est tout sauf originale et avance à un train derrickien jusqu’à un dénouement téléphoné. Ulrich  Thomsen, dans le rôle du journaliste fouille-merde, a toujours l’air de se réveiller d’une cuite carabinée,  la cheffe flic (Maria Rich) est aussi moche que ses pulls et le méchant (Olaf Johannessen) aussi visqueux que les poissons des pêcheries qu’il dirige. Le final annonce une saison 2 qu’on espère plus palpitante.

Tokyo Vice

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Par Phil Inout

Le Pitch

À Tokyo, le reporter américain Jake Adelstein (Ansel Elgort), âgé de 24 ans, intègre le service police et justice du « Yomiuri Shimbun », le plus grand quotidien japonais. Alors qu’il collabore avec la police locale, il est contacté par la mafia. Il devient un interlocuteur des yakusas tout en continuant d’être un informateur de la police. Mais cette position ambivalente n’est pas sans danger

Ce qu’on en pense

Adaptée du récit éponyme de Jake Adelstein, premier occidental à avoir intégré la rédaction du quotidien japonais Meicho Shinbun (12 millions d’exemplaires/jour), Tokyo Vice déboule sur Canal + avec pour caution le nom de Michael Mann, qui a réalisé le premier épisode et coproduit la série. La patte nerveuse du réalisateur de Heat et de Miami Vice reste sensible pour les 7 autres épisodes de la saison 1 (la 2e est déjà en production),  confiés à d’autres réalisateurs américains et japonais. Malgré cela, la série prend son temps pour installer son intrigue et ses personnages : c’est de bonne guerre et c’est tant mieux. On découvre peu à peu la personnalité du jeune héros, incarné par Ansel Elgort (l’acteur de Baby Driver  a le vent en poupe depuis sa participation au  West Side Story de Spielberg) et celles d’un dizaine d’autres personnages principaux:  flics, yakusas et prostituées que Jake fréquente avec assiduité  (il a été versé à la rubrique Police du Meicho Shinbun). L’intrigue est linéaire (Jake bataille dur pour s’imposer dans son boulot, composer avec  les nombreux codes de la société japonaise  et  infiltrer la police et la mafia tokyoïte),  mais la qualité de la réalisation, le jeu des acteurs (tous trés bons) et la parfaite immersion dans le Tokyo des médias, de la police et des bas fonds qu’offre la série font qu’on ne s’ennuie pas. Deux saisons disponibles sur MyCanal. 

La Fièvre

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Par Phil Inout

Le pitch

Comme à chaque fin de saison, la grande famille du foot français fête ses héros : sourires, selfies, récompenses – c’est la soirée des Trophées UNFP. Tout bascule quand devant les caméras, Fodé Thiam (Alassane Diong), la star du Racing, assène un violent coup de tête à son entraineur (Pascal Vannson) et le traite de « sale toubab ». « Toubab », cela signifie « blanc » en wolof. Sidération : la tempête médiatique peut commencer… 

Ce qu’on en pense

Contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre, La Fièvre n’est pas un nouveau biopic de NTM. Ca rappelle d’ailleurs plutôt une chanson d’Orelsan  (« L’odeur de l’essence« ) : le rappeur y décrivait une société qu’un rien peut embraser. C’est le cas ici : un  bad buzz dans un club de foot qui dégénère en quasi guerre civile,  sur fond de racisme, de montée des extrêmes et de prédominance des réseaux sociaux. Une bonne idée d’Eric Benzekri (Baron Noir), hélas gâchée par un trop plein de discours sociologique et un trop peu de personnage sympathiques. A la fin du premier épisode,  on a l’impression d’avoir assisté à un cours accéléré de sociologie des médias. La suite ne corrige, hélas,  pas vraiment le tir. Zéro humour, zéro second degré, zéro empathie.  On a plutôt hâte de quitter ce monde de stars du foot immatures, de dirigeants prêts à tout pour conserver leur poste à quatre ou cinq zéros de salaire mensuel et de communiquants en folie. La Fièvre ? Un suppo et au lit !

Citoyens clandestins

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Par Phil Inout

Le Pitch

Dans la France de l’après 11 septembre, la  course contre la montre d’un homme pour déjouer un attentat en France. Qui est-il, pour qui travaille-t-il, jusqu’où ira-t-il ? Autour de lui, les services secrets, les terroristes, deux journalistes, un infiltré…

Ce qu’on en pense

Laetitia Masson (A Vendre, La Repentie, Coupable, Petite, Chevrotine…) adapte le roman éponyme de DOA sur la traque terroriste tous azimuts de l’après 11 septembre, pour cette mini série en 4 épisodes au casting luxueux (Raphael Quenard, Pierre Arditi, Nailia Harzoune, Gringe, Nicolas Duvauchelle, Frederic Pierrot, Laurent Stocker…).   Hélas, on est loin de l’emblématique Bureau des légendes qui a visiblement servi de modèle et on s’ennuie ferme dans les trois premiers épisodes,  entièrement consacrés à installer une multitude  de personnages et dénouer les liens qui les relient, autour d’une enquête internationale pour déjouer un attentat terroriste à Paris. Aucun n’échappe à la caricature – l’infiltré mal dans sa peau (Gringe), le tueur à gages séduisant (Raphael Quenard), le journaliste-vedette imbu de sa personne (Arditi), la stagiaire sexy (Nailia Harzoune), les chefs espions taiseux (Duvauchelle, Pierrot…)- et l’action se réduit à une série de filatures, de coups de fils nocturnes, de rapports d’enquête et de considérations ineptes sur la politique et le terrorisme. Censé être central, le personnage de Raphael Quenard est noyé dans la masse et le suspense entretenu autour de sa fonction de tueur est éventé dès le premier épisode par son phrasé,  reconnaissable entre mille. Un beau ratage. 

The Gentlemen

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Par Phil Inout

Le Pitch

Lieutenant dans l’armée anglaise, Eddie Horniman (Theo James) hérite soudainement du vaste domaine de son père et découvre  qu’il abrite en sous-sol des serres de cannabis et un laboratoire de conditionnement. Comme de juste, de dangereuses figures du crime organisé veulent leur part du gâteau. Déterminé à extirper sa famille de leurs griffes, Eddie tente de prendre les gangsters à leur propre jeu. Mais à mesure qu’il s’enfonce dans la criminalité, il commence à y prendre goût…

Ce qu’on en pense

Inspirée du film éponyme et signée par son réalisateur, The Gentlemen est du pur Guy Ritchie : fun, rythmé, violent et loufoque à la fois. Dans le film, des trafiquants avaient l’idée géniale de s’associer avec des aristocrates désargentés pour planquer leurs activités dans les vastes domaines de la campagne anglaise. Dans la série, les héritiers d’un de ces domaines, découvrent que leur père avait passé un pacte avec le diable. D’abord décidés à liquider cette activité illicite, ils vont être contraints de faire avec, voire se prendre au jeu. Casting génial, dialogues à la sulfateuse, rebondissements, effets de style… Un régal  ! 

 

 

 

It’s a Sin

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Par Philippe DUPUY

Le pitch

Ritchie (Olly Alexander), Roscoe (Omari Douglas) et Colin (Callum Scott Howells) débarquent à Londres en 1981. Trois jeunes homos plus ou moins assumés,  dont la vie d’adulte commence avec un virus nouveau qui commence à se propager  dans toute la communauté gay, sans que les autorités médicales ne donnent l’alerte… 

Ce qu’on en pense

Signée Russel T . Davies (Queer as Folk), It’s a Sin est la première mini-série sur les années Sida. Bien que produite par HBO, la série se passe à Londres au début des années 80. Une bonne idée, et pas seulement pour la BO britt pop qui convoque tous les hits de l’époque. En 1981, le sida n’est encore à Londres qu’une vague rumeur venue de New York : une troupe de comédiens gays a été décimée par un mystérieux cancer, apprend-t-on incidemment par une conversation surprise dans un couloir de fac. Mais « le cancer n’est pas contagieux« , répète en boucle Ritchie (Olly Alexander,  sosie  de Tom Hanks jeune) chaque fois que la rumeur revient à ses oreilles. Tout à sa joie de faire ses débuts sur les planches et de consommer des garçons à la chaîne, Ritchie ne veut rien savoir de cette « grosse maladie avec un petit nom » (Prince). De son côté, Roscoe  (Omari Douglas),  jeune black en rupture familiale, n’a pas très envie que ce genre de nouvelle se répande dans son pub gay : mauvais pour le business. Quant- à Collin (Callum Scott Howells) , provincial timide et mal dégrossi, il n’a  pas de vie sexuelle. Pourquoi s’en ferait-il ? Heureusement, leur copine Jill (Lydia West), avec laquelle ils partagent un grand appart en coloc,  s’inquiète à leur place. Elle va tout faire pour en savoir plus sur cette épidémie qui, alors que les familles et les autorités médicales gardent le secret,  a déjà emporté deux de leurs proches amis. Le Sida est une maladie honteuse, car elle ne touche que les homosexuels : c’est du moins ce que l’on feint de croire… Portée par un casting rafraîchissant et entamée sur le ton enjoué d’un soap à la Friends, dans le Londres gay et exhubérant du début des années 80,  It’s a Sin ne tardera pas à virer au drame. En plus de ses qualités scénaristiques et d’une réalisation digne d’un film indé, cette formidable mini-série nous rappelle que, 40 ans après, le virus est toujours là (et fait encore près d’un million de morts par an). Disponible sur MyCanal depuis 2021, la série est diffusée sur France 2  en mars 2024. 

Full Circle

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Par Phil Inout

Le Pitch

Une enquête sur un enlèvement raté met en lumière des secrets de longue date reliant plusieurs personnages et cultures dans la ville de New York d’aujourd’hui… 

Ce qu’on en pense

Steven Soderbergh (Traffic, Oceans’11,12 13 Logan Lucky…) est aux commandes de cette série policière à l’intrigue emberlificotée et à la réalisation brouillonne. On s’y attache grace au casting (tous les acteurs sont excellents et ils sont pourtant nombreux) et à la vitesse avec laquelle tout est expédié. Finalement,  on fait bien de s’accrocher,  car c’est assez plaisant. Mieux vaut, quand même, ne pas trop espacer les épisodes, si on ne veut pas se  perdre dans le nombre de personnages et les méandres de l’intrigue.

Constellation

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Par Phil Inout

Le Pitch

Après un accident dans  la station spatiale internationale, qui a coûté la vie à tous les autres membres d’équipage, Jo (Noomi Rapace) revient sur Terre et constate que des éléments clés de sa vie ont changé

Ce qu’on en pense

Découverte en Lisbeth Salander dans la première trilogie Millenium, Noomi Rapace est l’héroïne de ce thriller de SF basé sur la théorie quantique de l’intrication. L’intrigue est particulièrement prenante, le casting impeccable et la réalisation trés efficace. Les amateurs de SF peuvent y aller en confiance. Les plus réfractaires pourront être happés par la relation  mère-fille et la partie drame psychologique familial. Une pépite d’AppleTV+ disponible sur Canal +

The Regime

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Par Phil Inout

Le pitch

Malgré ses phobies,  la chancelière d’un régime autoritaire d’Europe centrale (Kate Winslet) tente désespérément de garder le contrôle sur les évènements qui agitent le palais où elle vit cloitrée. Elle ne fait confiance qu’à son mari français (Guillaume Gallienne) et à son aide de camp (Matthias Schoenaerts), un officier brutal mais obéissant…

Ce qu’on en pense

Entre satire et dystopie, cette série de politique-fiction réalisée par Stephen Frears (The Queen, Les Liaisons dangereuses) se distingue par une esthétique élégante et un casting étonnant. Kate Winslet,  que l’on a adorée dans Mare of Easttown,  change totalement de registre pour camper une « dictateure » angoissée et phobique, mariée à un Guillaume Gallienne en mari effacé mais aimant et affublée d’une brute amoureuse en aide de camp (Matthias Schoenaerts, impayable). Surréaliste et burlesque, mais pertinent dans sa dénonciation de la paranoïa inhérente aux régimes autoritaires,  The Regime  s’inspire beaucoup des films de Yourgos Lanthimos (Pauvres Créatures, La Favorite, Mise à Mort du Cerf Sacré...),  pour un résultat qui risque de déconcerter les amateurs de séries politiques classiques.

Mister Spade

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Par Phil Inout

Le pitch

Début des années 60, une vingtaine d’années ont passé depuis les évènements du Faucon Maltais. Le détective américain Sam Spade (Clive Owen) vit désormais en France dans la petite ville de Bozouls où il aspire à la paix et à la tranquillité. Mais la découverte macabre de six religieuses sauvagement assassinées va le précipiter dans une enquête en eaux troubles. Spade est loin de se douter que son passé vient de le rattraper…

Ce qu’on en pense

Une série hommage aux polars de Dashiell Hammett, par les créateurs du Jeu de la dame, avec Clive Owen dans le rôle de Sam Spade immortalisé au cinéma par Humphrey Bogart et située en France: on peut dire que cette nouvelle série Canal coche toutes les cases pour attirer le chaland. Hélas, malgré une belle reconstitution d’époque et le jeu « Bogartien » de Clive Owen, on a du mal à accrocher. L’intrigue, avec de constants aller retours passé-présent difficiles à suivre,  manque d’originalité et la réalisation se traine. Certes, c’est dans les codes du film noir hollywoodien,  mais ça n’en a pas le charme. Monsieur Spade (titre de la VO) aurait mieux fait de rester dans son pays.

Mare of Easttown

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Par Phil Inout

Le Pitch

Ex-star de l’équipe de basket du lycée, Mare Sheehan (Kate Winslet) est flic dans sa petite ville de Pennsylvannie où sa vie est partie à vau-l’eau, entre un ex mari en phase de remariage (David Denman), une ado rebelle (Angourie Rice) et un fils suicidé. L’ enlèvement et le meurtre de deux jeunes filles et la rencontre d’un séduisant écrivain (Guy Pearce) vont l’obliger à se secouer la carcasse…

Ce qu’on en pense

Sur la trame désormais classique du flic au bout du rouleau confronté à des meurtres de jeunes filles dans un bled d’Amerique profonde, Mare of Easttown, propose une immersion dans une petite ville du Minnesota (Eatsttown) et un chouette portrait de femme (Mare, prononcer « mère ») que la vie n’a pas épargnée, mais qui est toujours debout et combative. Kate Winslet qui l’incarne est sans doute la meilleure raison de regarder Mare of Easttown, mais ce n’est pas la seule. Showrunner de la série, le scénariste Brad Ingelsby (Night Run, Merry Men, American Woman) fait preuve  d’un beau talent pour filmer cette « small town » américaine et ses habitants. L’intrigue policière n’est d’ailleurs que prétexte à s’attarder sur les personnages et à dresser leur portrait psychologique. Elle n’en est pas moins passionnante, au contraire, et cette mini série policière fait partie des meilleures réussites du genre, quelque part entre True Detective, The Killing et Unbelievable. Après OCS (2021) et Canal + (2022)  Mare of Easttown est diffusée ce mois ci sur M6.