Toute la lumière…
Par Phil Inout
Le Pitch
Pendant la deuxième guerre mondiale, Marie-Laure Leblanc (Aria Mia Loberti), une jeune Française aveugle et son oncle Daniel (Mark Ruffalo) protègent avec l’aide d’un jeune allemand, Werner Pfennig (Louis Hofmann), véritable génie des transmissions, un secret pour lequel les nazis les traquent jusqu’à Saint Malo…
Ce qu’on en pense
Adapté du roman éponyme d’Anthony Doerr (Prix Pulitzer) cette mini-série historique signée Shawn Levy (La Nuit au musée) plaira aux amateurs de mélos, mais laissera les autres sur le bas-côté. L’intrigue est tout sauf passionnante, la reconstitution historique ressemble à celle d’un jeu vidéo, les personnages n’ont pas la moindre épaisseur, les acteurs vedettes (Hugh Laurie, Mark Ruffalo) sont aussi crédibles en résistants français que les nazis à accent américain et ça dure 4 plombes là ou 1h30 aurait largement suffi. Bref, on n’a pas vu la lumière.
Polar Park
Par Phil Inout
Le pitch
Après avoir reçu un mystérieux message, David Rousseau (Jean-Paul Rouve), auteur de polars en panne d’inspiration, se rend à Mouthe, le village le plus froid de France. Le même jour, un meurtre survient, mis en scène de manière aussi artistique que déroutante. Y voyant le point de départ inespéré d’un roman, Rousseau entame une enquête qui empiète sur celle de l’Adjudant Louvetot (Guillaume Gouix). Le trouble s’installe définitivement lorsque les meurtres s’additionnent. Il y aurait un serial killer… à Mouthe !
Ce qu’on en pense
On avait beaucoup aimé, en 2011, Poupoupidou, polar nordique semi parodique transposé dans le Doubs, avec Jean-Paul Rouve dans le rôle d’un écrivain en panne d’inspiration qui se retrouve mélé à un meurtre dans son village d’enfance. Gérald Hustache-Mathieu adapte son deuxième long métrage en série et c’est une réussite. On y retrouve l’ambiance décalée et les personnages de Poupoupidou pour une enquête plus complexe, autour de meurtres rituels et d’un serial killer amateur de peinture, mais surtout l’humour au second degré et le côté parodique qui faisaient le sel de Poupoupidou. Jean-Paul Rouve est parfait en Nestor Burma du Haut Doubs et le reste du casting (India Hair, Firmine Richard, Soliane Moisset… ) est excellent. Malgré ses nombreuses références, littéraires (Le Poulpe, Chandler…), sérielles (Twin Peaks) et cinématographiques (Fargo) , la série reste trés grand public et pourra même plaire aux fans de Capitaine Marleau. A voir toutes affaires cessantes sur Arte.tv ou sur la chaine qui la diffusera en novembre.
Bodies
Par Phil Inout
Le pitch
A Londres entre 1890 et 2053, quatre détectives, à quatre époques différentes, se retrouvent à enquêter sur le même meurtre après avoir découvert un corps nu gisant dans la même rue du quartier de Whitechapel…
Ce qu’on en pense
Cette série de SF basée sur un high concept de voyage dans le temps et de boucles temporelles, se révèle trés addictive malgré ses défauts. Le scénario est difficilement crédible (voire compréhensible) et les tics de réalisation à base de split screens pour marquer le passage d’une époque à l’autre, peuvent rapidement agacer. Mais l’intrigue est suffisamment embrouillée et captivante pour qu’on ne lâche pas l’affaire avant la fin. En terme de mise en scène, l’originalité de Bodies est que chaque séquence temporelle est filmée selon une esthétique et des codes de genre différents : drame victorien, polar des années 40, thriller pré-apocalyptique et science fiction. Cela peut dérouter au départ, mais c’est assez amusant au bout du compte. Côté casting, on retrouve avec plaisir l’Israëlienne Shira Haas qu’on avait découvert dans Unorthodox. Elle campe ici une fliquette futuriste flanquée d’une prothèse de colonne vertébrale et d’une frange ultra courte qui lui donnent encore une dégaine zarbi. Mais le meilleur rôle échoie à l’actrice britannique Amara Okafor (vue dans Les Enquêtes de Vera). C’est la seule à jouer dans deux époques différentes et dont le personnage a une petite épaisseur psychologique.
Gangs of London
Par Phil Inout
Le Pitch
Depuis 20 ans, Finn Wallace (Colm Meaney) est le chef le plus puissant du crime organisé, faisant transiter des milliards de livres chaque année. Lorsqu’il est assassiné, son fils Sean Wallace (Joe Cole) est tout désigné pour prendre la relève, avec le soutien du clan Dumani. Ce passage de relais a d’importantes répercussions à l’échelle internationale. Entouré de nombreux rivaux, le jeune leader impulsif trouvera-t-il un précieux allié en la personne d’Elliot Finch (Sope Dirisu), lequel porte un intérêt tout particulier à la famille Wallace ? Porté par sa destinée, Sean découvre les rouages internes de la plus grande organisation criminelle de Londres…
Ce qu’on en pense
Après The Raid et Banshee, Gareth Evans revient avec cette série ultra-violente et ultra-sanglante qui ferait passer Casino et Le Parrain pour d’aimables bluettes. La mise en scène à couper le souffle et le jeu des acteurs, parfait comme dans la plupart des séries anglaises, font oublier un scénario de succession et de guerre des gangs sans grande originalité. Malgré la violence et la noirceur générale, on s’attache aux personnages et on reste scotché à l’écran. La série est toutefois à déconseiller aux âmes sensibles.
Alphonse
Par Phil Inout
Le Pitch
Renouant avec un père (Pierre Arditi) qu’il connaissait à peine, Alphonse (Jean Dujardin), un quadragénaire en pleine déroute professionnelle et conjugale, se découvre une surprenante vocation de gigolo. Sa trajectoire va alors croiser celle d’une galaxie de femmes plus excentriques les unes que les autres…
Ce qu’on en pense
Zéro promo, zéro présentation à la presse, zéro bande annonce, zéro pub sur la page d’accueil de la plateforme… C’est en catimini que Prime Video sort la première série signée Nicolas Bedos. Pourtant, le budget a dû être conséquent et le casting claque : Jean Dujardin, Pierre Arditi, Nicolas Garcia, Charlotte Gainsbourg… Le gratin du cinéma français s’est bousculé pour faire partie de l’aventure. ! A l’arrivée, hélas, la chose ressemble fort à une catastrophe industrielle. Nicolas Bedos aura beau jeu de se plaindre d’être victime de l’accusation d’agression sexuelle dont il fait l’objet et qui est toujours à l’instruction. Elle explique, sans doute, une partie de la discrétion d’Amazon autour de ce qui devait être sa grande série française de prestige. En partie seulement, car au visionnage, même si on fait totalement abstraction des accusations qui pèsent sur le réalisateur, le malaise est total. La série ne parle que de sexe, en des termes très crus et avec force scènes malaisantes, d’une mysoginie crasse. Dans la « vision » de Nicolas Bedos, toutes les femmes sont folles et castratrices, tous les hommes sont des cochons. Cela pourrait passer pour « Gaulois », être paillard ou drôle : c’est juste insupportable. On a lâché définitivement l’affaire à la fin du deuxième épisode, qui met en scène la fille obèse d’une jeune femme tondue à la Libération, qui paye Alphonse pour se déguiser en officier de l’armée française et l’humilier sous la table dans un appartement où elle a reconstitué un salon des années 40… Comment dire ? Beurk !

Chère Petite
Par Phil Inout
Le Pitch
Lena (Kim Riedle) vit complètement isolée dans une cabane hautement sécurisée avec ses deux enfants, Hannah (Naila Schuberth) et Jonathan (Sammy Schrein). Leur vie est strictement programmée, des repas à l’heure du coucher, passages aux toilettes compris. Quand leur gardien entre dans la pièce, ils se mettent en rang, montrent leurs mains, et lui obéissent au doigt et à l’œil. Mais un jour, la jeune femme parvient à s’échapper. Après un accident de voiture qui manque de lui coûter la vie, elle se retrouve à l’hôpital avec Hannah…
Ce qu’on en pense
Une série allemande dont tous les personnages sont plus ou moins antipathiques, cinglés ou inquiétants, mais qui se révèle addictive, grace à un scénario de séquestration et d’enquête solide. Au final, comme c’est souvent le cas dans ce type de séries policières, on est quand même un peu déçu par la réalisation (trés linéaire) et quelques invraissemblances du scénario. Mais l’intrigue est suffisamment accrocheuse pour qu’on reste jusqu’au bout…
Lupin
Par Phil Inout
Le pitch
Il y a 25 ans, la vie du jeune Assane Diop (Omar Sy) bascule lorsque son père meurt après avoir été accusé d’un crime qu’il n’a pas commis. Aujourd’hui, Assane va s’inspirer de son héros, Arsène Lupin, pour le venger…
Ce qu’on en pense
Annoncé comme une réinvention moderne du héros de Maurice Leblanc, avec Omar Sy dans le rôle titre, Lupin fait de la peine : mise en scène clippesque (du tâcheron Louis Leterrier pour les premiers épisodes), personnages caricaturaux, interprétation en dessous du niveau de la mer, dialogues ineptes, scènes d’action ridicules, intrigue capilotractée, scénario bâclé… Omar Sy est à peu près la seule raison valable d’aller au bout des premiers épisodes, mais la série n’en connaît pas moins un beau succès sur Netflix où la troisième saison vient d’être mise en ligne.
Sous contrôle
Par Phil Inout
Le pitch
Populaire, idéaliste et d’une grande efficacité au sein de son ONG, Marie Tessier (Léa Drucker) est nommée Ministre des affaires étrangères. Confrontée dès le premier jour de sa prise de fonction au Quai d’Orsay à une prise d’otages au Sahel qui déclenche l’émoi, et surtout pagaille et discorde au sein du pouvoir, cette femme de terrain volontaire ne tarde pas à découvrir la déroutante machine du pouvoir, la complexité des codes politiques et parfois même l’absurdité de sa fonction… L’enfer peut être pavé de bonnes intentions en diplomatie aussi.
Ce qu’on en pense
Dans la lignée de Parlement et de Quai d’Orsay, le film de Bertrand Tavernier, Sous Contrôle est une satyre féroce des institutions politiques, en l’occurence le ministère des affaires étrangères, où une responsable efficace d’organisation humanitaire (surnommée « La Mère Thérésa des ONG ») va se retrouver bombardée ministre, sans posséder aucun des codes de la politique, ni de la diplomatie nécessaires à cette fonction. Léa Drucker est absolument géniale dans le rôle, mais elle n’est pas la seule : Samir Guesmi est aussi épatant en conseiller débonnaire et Laurent Stocker, en président de la République plus Macronien que nature, fait autant merveille qu’en Sarkozy dans Bernadette. L’écriture (Charly Delwart) et la réalisation sont impeccables pour une série courte qui n’ a pas volé son prix de la meilleure série au festival SérieMania de Lille et dont on regrette seulement qu’elle soit justement… trop courte !
The Crowded Room
Par Phil Inout
Le pitch
Danny Sullivan (Tom Holland) est arrêté à la suite de son implication dans une fusillade à New York en 1979. Intriguée par sa personnalité, la psychologue Rya Goodwin (Amanda Seyfried) mène son interrogatoire. Elle va fouiller dans son passé pour percer ses secrets…
Ce qu’on en pense
Tom Holland écorne quelque peu son image de jeune Spider-Man sympa en endossant la personnalité d’un schyzophrène, dans cette série adaptée du livre de Daniel Keyes « The Minds of Billy Milligan » . Raconté par le biais des interrogatoires conduits par une psychologue de police (la troublante Amanda Seyfried) après son arrestation pour une fusillade en plein New York, le portrait d’un jeune homme qui cache des troubles sévères sous une apparence innocente et fragile. La réalisation de Kornel Mundruczo (Pieces of a Woman, La Lune de Jupiter) rend la série passionnante à regarder, malgré la lourdeur d’un dispositif qui fait systématiquement alterner scènes d’interrogatoire et flashes back sur le passé de Danny Sullivan et de sa psy. Série Apple TV+ disponible sur MyCanal.
66-5
Par Phil Inout
Le pitch
Jeune avocate d’affaires dans un prestigieux cabinet parisien, Roxane (Alice Isaaz) voit sa vie bouleversée quand son mari (Eric Pucheu), associé du cabinet, est accusé de viol. Ramenée malgré elle dans la cité de son enfance, elle va tenter de se reconstruire en tant qu’avocate pénaliste au tribunal de Bobigny.
Ce qu’on en pense
Par les auteurs d’Engrenages, une série judiciaire qui parvient à s’extraire de la médiocrité en évitant à peu près les clichés du genre et de la série de cités. La réalisation de Danielle Arbid, pour les premiers épisodes, est efficace sans être démonstrative, mais la série vaut surtout pour ses personnages attachants et son casting impeccable. Alice Isaaz est parfaite en transfuge de classe qui va devoir retourner dans sa cité d’origine pour défendre ses anciens amis et se reconstruire après la trahison de son mari et le lâchage de ses employeurs.
Tant qu’ils ne retrouvent pas le corps
Par Phil Inout
Le Pitch
En cette année 1977, sur la promenade des Anglais, une guerre oppose deux casinos : le vénérable palais de la Méditerranée, qui a fait les riches heures de la Riviera, et dont Renée Le Roux a hérité à la mort de son mari, et le Ruhl, nouvel établissement tapageur géré par un clan sulfureux, lié à la Mafia italienne, cherchant à s’assurer le monopole local du jeu. Avocat à la personnalité trouble, Maurice Agnelet convainc sa maîtresse Agnès, 29 ans, la troisième des quatre enfants Le Roux, de vendre pour 3 millions de francs ses parts aux propriétaires du Ruhl, scellant ainsi la défaite de sa mère. Quatre mois plus tard, le 27 octobre, la jeune femme disparaît sans laisser de traces. On ne retrouvera jamais son corps. Les soupçons s’accumulent sur Maurice Agnelet, qui a transféré depuis leur compte joint sur son compte personnel les millions reçus par Agnès…
Ce qu’on en pense
37 ans après, l’affaire Agnès Le Roux passionne toujours. Après le film d’André Téchiné (L’Homme qu’on aimait trop) et avant Tout pour Agnès, la mini-série de France 2 qui sera présentée en avant première au festival CinéRoman, Arte diffuse Tant qu’ils ne retrouvent pas le corps, un documentaire d’Arte en 3 volets tiré du livre de Pascale Robert-Diard, qui s’intéresse aux dégâts causés sur les familles d’Agnès Le Roux et de Maurice Agnelet, par une enquête et une procédure judiciaire qui a duré près de 40 ans. Un record judiciaire. Sans corps, ni aveux, la justice n’aura, en effet, jamais réussi à résoudre l’énigme de la disparition de l’héritière du Palais de la Méditerranée. Acquitté (en 1985), condamné en appel puis remis en liberté (sur appel de la cour européenne de justice) et rejugé en 2014, Maurice Agnelet a emporté son secret dans sa tombe. Seul le témoignage inattendu et accablant (mais soumis à caution) de son fils ainé, Guillaume, lors du dernier procès, a permis au jury de la cour d’assises de Rennes de condamner l’ancien avocat pour un meurtre, dont on ne saura sans doute jamais s’il l’a vraiment commis, si quelqu’un l’a fait pour lui ou s’il en était innocent. Tout l’intérêt de ce formidable documentaire de Remi Lainé (disponible en replay sur Arte et en streaming sur Arte +) est de ne pas chercher à appuyer une thèse plutôt qu’une autre, ni à raconter pour la énième fois la « guerre des casinos de Nice « , mais plutôt de montrer comment la machine judiciaire et le poids du secret ont pesé toutes ces années sur les enfants Le Roux (y compris Agnès, qui revit avec des images de famille inédites) et sur les deux frères Agnelet, l’un convaincu de la culpabilité de son père, l’autre de son innocence. Seul regret : le témoignage de leur mère manque. Au procès de Rennes, elle avait défendu son ex-mari avec beaucoup de conviction alors que, selon son fils Guillaume, Agnelet lui aurait avoué son crime !
Le Continental
Par Phil Inout
Le Pitch
Dans les années 1970, Winston Scott (Colin Woodell), qui a réussi dans l’immobilier à Londres, est enlevé et ramené à New York pour retrouver son frère Franckie (Ben Robson). Vétéran du Vietnam, qui officiait comme homme de main de Cormac (Mel Gibson), le redoutable patron du Continental, Franckie l’a trahi et a volé un objet précieux pour son organisation. C’est le début d’une saga de vengeance mortelle, dont le célèbre hôtel sera à la fois le théâtre et l’ultime enjeu…
Ce qu’on en pense
En trois épisodes de 90 minutes, cette mini-série de choc est censée remonter aux origines de l’hôtel Continental, décor central de la saga John Wick. Exit donc Keanu Reeves, et bonjour Colin Woodel (The Flight Attendant) qui endosse avec une élégance british le rôle du héros revanchard. Vengeance, bastons et belles bagnoles sont au menu de ce spin off de John Wick qui ne fait pas dans la dentelle côté gun-fights, mais substitue une esthétique polar et un esprit BD à l’univers d’un modernisme glacé des films, avec une BO seventies aux petits oignons. Les fans de John Wick peuvent réserver leur suite au Continental : ils en auront pour leur argent.
Yellowstone
Par Phil Inout
Le pitch
De nos jours, dans le Montana, John Dutton (Kevin Costner) possède Yellowstone, le plus grand ranch des Etats-Unis. Avec ses trois fils et sa fille Beth (Kelly Reilly) , le patriarche fait tout pour protéger ses terres et son mode de vie ancestral. Mais les promoteurs immobiliers sont à l’affut et les indiens de la réserve toute proche voudraient récupérer les terres volées à leurs ancêtres. De quoi aviver les tensions dans une région où les conflits territoriaux se sont toujours réglés à coups de fusil…
Ce qu’on en pense
On peut dire que Kevin Costner a réussi son come-back avec cette série western, écrite et réalisée par Taylor Sheridan (Comancheria, Wind River). Yellowstone en est à sa cinquième saison et plusieurs spin-off sont prévus. Les cinq saisons sont désormais disponibles sur Paramount + après l’avoir été sur Salto. Malgré une intrigue de départ peu originale et une mise en place un peu laborieuse, la série gagne en ampleur et en intérêt au fil des épisodes et des saisons. Dans un Montana magnifiquement filmé, où tous les conflits se règlent encore à la Winchester et à la dynamite (et où on pêche la truite à cheval), menaces, coups de mains, trahisons et vengeances se succèdent à un rythme soutenu, avec des personnages hauts en couleurs, qui, eux aussi, gagnent en épaisseur à chaque saison (mention spéciale à celui de Beth, la cowgirl/executive woman badass interprétée par Kelly Reilly). Un pur régal pour les amateurs de westerns modernes.
Tapie
Par Phil Inout
Le pitch
De chanteur à businessman, de ministre à prisonnier, Bernard Tapie (Laurent Lafitte) a tout connu. À travers ses réussites comme ses échecs, le destin romanesque d’une personnalité publique hors du commun…
Ce qu’on en pense
Découverte à CanneSéries, la série biopic de Bernard Tapie débarque sur Netflix deux ans à peine après le décès de celui qui l’a inspirée. L’histoire d’un margoulin de banlieue, qui n’avait que sa belle gueule, son bagout, une ambition démesurée et un culot monstre pour réussir (entendre : devenir riche) et qui y est parvenu (c’est le mot) au delà de toute espérance, a chuté et s’est relevé avant de tout reperdre… Sauf la femme de sa vie, Dominique (Joséphine Japy), à laquelle les scénaristes attribuent une bonne partie de ses succès. Une « success story » à la française, à laquelle Laurent Lafitte prête son talent et une étonnante ressemblance physique pour incarner, successivement, le chanteur, l’homme d’affaire, l’homme politique, l’acteur et l’animateur TV, des années 70 aux années 2000, en 7 épisodes de 50 minutes. C’est beaucoup, mais la série se regarde avec curiosité, pour sa reconstitution de la France des 50 dernières années, pour son casting haut de gamme (Fabrice Lucchini, Camille Chamoux, Antoine Reinartz, Ophelia Kolb…), pour la performance de Laurent Lafitte (moumoute et prothèses de machoires comprise) et pour des personnages féminins bien campé et attachants. Au match des biopics franchouillards, Tapie l’emporte largement sur Bardot.
Who is Erin Carter ?
Par Phil Inout
Le Pitch
Erin Carter (Evin Ahmad) a quitté l’Angleterre avec sa fille pour échapper à on ne sait quelle menace. Elle a refait sa vie en Espagne dans une banlieue résidentielle, s’est mariée et enseigne l’anglais dans un lycée privé. Jusqu’au jour, où, pour protéger sa fille, elle tue un braqueur de supermarché qui avait semblé la reconnaître. Devenue, malgré elle, la star du quartier, Erin va devoir protéger sa famille des secrets d’un passé qu’elle croyait avoir laissé derrière elle…
Ce qu’on en pense
Une petite série d’action anglaise qui déménage, avec une héroïne de 40 kilos toute mouillée (Evin Ahmad, au faux air d’Eva Longoria) qui se frite des mafieux balèzes à la douzaine à chaque épisode et rentre chez elle à peine décoiffée (mais couverte d’ecchymoses que personne ne semble remarquer). Les invraissemblances du scénario sont compensées par le rythme de la réalisation, l’humour british et l’abattage d’un casting qui parle aléatoirement anglais ou espagnol. On s’amuse bien et les épisodes défilent sans qu’on ait envie d’appuyer sur la touche stop. Carton inattendu (mais mérité) de la pré-rentrée sur Netflix.
















