Ballard
Par Phil Inout
Le Pitch
L’inspectrice Renee Ballard (Maggie Q) est chargée de diriger la nouvelle division des affaires non résolues de la police de Los Angeles, une unité mal financée, composée uniquement de bénévoles et qui a la plus grande charge de travail de la ville. Ballard aborde ces affaires figées dans le temps avec empathie et détermination…
Ce qu’on en pense
Un spin-off de Harry Bosch, avec Maggie Q (Nikita, Designated Survivor, Bosch Legacy…) dans le rôle de l’enquêtrice acharnée reléguée aux affaires non résolues. Compte tenu de la durée (dix fois 60 minutes !), on ne conseille de s’y lancer que si on aime vraiment les séries policières ultra classiques aux personnages caricaturaux et à la réalisation plan-plan. Dans le genre cold cases, voir plutôt l’excellente série écossaise Les Dossiers oubliés
Secrets We Keep
Par Phil Inout
Le Pitch
Quand Ruby, une jeune fille au pair philippine, disparaît de l’un des quartiers les plus huppés du Danemark, Cecilie (Marie Bach Hansen), une voisine, est convaincue que quelque chose lui est arrivé. Angel (Excel Busano), sa propre jeune fille au pair, essaie de découvrir d’où viennent les rumeurs que s’échangent les jeunes nounous du quartier, et l’on ne tarde pas à penser qu’il s’agit d’une affaire criminelle. L’affaire de l’étrangère disparue n’est cependant pas une priorité pour la police, et la nouvelle enquêtrice, Alicia , est ravie d’avoir Cecilie et Angel pour l’aider. Peu à peu, elles vont découvrir les rapports de pouvoirs et de privilèges qui règnent dans les demeures cossues des environs.
Ce qu’on en pense
Un Big Little Lies Danois avec Marie Bach Hansen dans un rôle qu’aurait pu tenir Nicole Kidman et Danica Kurcic en simili Penelope Cruz. Le rythme est lent et l’ambiance glacée comme il se doit dans une série nordique. L’intrigue est minimaliste et l’enquête est vite bouclée, mais elle servent une description très réaliste des rapports de classe. La fin montre combien chacun est contraint par ses origines sociales et pose la question au spectateur : quelle décision prendriez-vous à la place de l’héroïne ?
Soleil noir
Par Phil Inout
Le Pitch
Fuyant un passé trouble, une jeune mère (Ava Baya) se fait embaucher comme saisonnière sur un domaine floricole de Grasse. Elle se retrouve bientôt accusée du meurtre de son nouveau patron (Thibault de Montalembert) et découvre qu’il était en réalité son père…
En attendant d’accueillir les séries de TF1, Netflix se met au diapason avec une série maison destinée aux spectateurs de la Une, qui n’ont jamais entendu parler de True Detective, de Fargo ou de « Nordique noir ». Comme son titre le laisse présager, Soleil noir est un feuilleton à l’ancienne, qui rappellera aux nostalgiques les grandes sagas estivales de TF1. C’est mal écrit, mal joué et mal réalisé sur un scénario inepte. Les personnages sont tellement caricaturaux et les dialogues tellement mal écrits que même Adjani donne l’impression de jouer faux. Quant à l’immersion sudiste espérée (la chose est censée avoir été tournée à Grasse), elle se résume à quelques plans de la ville vue de loin et du même champ de roses. Bref, ça sent plus le navet que le parfum !
Le Dôme de Verre
Par Phil Inout
Le Pitch
Spécialiste du comportement et criminologue, Lejla (Léonie Vincent) retourne dans la petite ville suédoise où, enfant, enfant, elle a été kidnappée et retenue plusieurs années par un criminel qui a tué sa mère et n’a jamais été démasqué. Mais c’est aussi l’endroit où elle a trouvé un foyer auprès de Valter (Johan Hendenberg), l’ ex-policier désormais à la retraite qui l’a sauvée. À peine Lejla est-elle arrivée qu’une disparition survient. Alors qu’elle mène l’enquête avec Valter, Lejla est replongée dans l’événement le plus sombre de son passé, qu’elle essaie désespérément d’enterrer. Peu à peu, on découvre que tous les habitants du village cachent des secrets. L’histoire va-t-elle se répéter ?
Ce qu’on en pense
Encore une série noire nordique, avec pulls moches, neige et personnages traumatisés. Netflix en fait collection et il faut dire qu’on est client. Adaptée de son propre roman par Camilla Läckberg elle-même, celle ci est plutôt réussie et addictive, avec une réalisation lêchée et un twist final pas piqué des hannetons. Le personnage de comportementaliste-enquêtrice-victime joué par Léonie Vincent est intéressant et pourrait mériter une deuxième saison. L’immersion dans cette petite communauté isolée est particulièrement dépaysante et les décors neigeux rafraîchissants en temps de canicule. Que demander de plus ?
Mobland
Par Phil Inout
Le Pitch
Londres. A la tête du crime organisé, la famille Harrigan lutte pour conserver le pouvoir au sein du syndicat du crime. Quand autant d’argent est en jeu, le danger n’est jamais loin. Heureusement, Harry (Tom Hardy), leur homme de main, veille au grain…
Ce qu’on en pense
Avec un titre de Fontaines DC (le meilleur groupe Irlandais actuel) en BO, Tom Hardy, Pierce Brosnan et Helen Mirren au générique et Guy Richie à la réalisation, on entre dans Mobland en confiance. Et on n’est pas déçu ! Après Peaky Blinders , The Gentlemen et Gangs of London, encore une grande série de mafia anglaise. C’est ultra violent certes (sinon ce ne serait pas une série de mafia), mais l’humour au second degré de Guy Ritchie désamorce les scène les plus sanglantes. Le personnage de nettoyeur de Tom Hardy est génial, Pierce Brosnan est impeccable en vieux parrain imprévisible et Helen Mirren délicieuse en sorcière malfaisante. Londres offre un décor idéal à cette nouvelle guerre de gangs, la photo est particulièrement soignée et la BO booste le tout. Un pur régal pour les amateurs. A voir sur Paramount+ ou via MyCanal.
Stick
Par Phil Inout
Le pitch
Pryce Cahill (Owen Wilson) est une ancienne gloire du circuit pro de golf, dont la carrière a déraillé prématurément 20 ans auparavant. Alors que son mariage n’est plus qu’un lointain souvenir et après s’être fait virer d’un magasin de sports dans l’Indiana, Pryce mise tout son avenir et son argent sur Santi (Peter Dager), un jeune prodige du golf de 17 ans …
Plaine orientale
Par Phil Inout
Le pitch
Quand Reda (Raphaël Acloque) sort de prison, il espère renouer avec son ancien complice devenu entre-temps le second de Carlotti (Eric Fraticelli), le Parrain qui règne en maître sur le nord de l’île. Reda a du mal à trouver sa place dans ce monde de voyous qui a beaucoup changé et comprend vite qu’il ne sera pas accepté par la bande de la Plaine Orientale. Au même moment débarque à Bastia sa demi-sœur Ines (Lina El Arabi) qu’il a perdue de vue depuis l’enfance. C’est aujourd’hui une jeune magistrate qui intègre le premier pôle anti-mafia constitué par la police et la justice locale. Déterminée à faire tomber le Parrain Carlotti, elle propose à Reda une alliance secrète. Se signe alors un pacte à haut risque entre les deux…
Ce qu’on en pense
Querer
Par Phil Inout
Le pitch
Ce qu’on en pense
Après Adolescence, encore une série branchée sur l’actualité la plus brûlante : celle des viols conjugaux. En 4 épisodes serrés tous les aspects de la question sont évoqués, sans pathos, ni clichés, par cette série espagnole au réalisme impressionnant. Dans le rôle de l’accusatrice, qui affronte sans broncher l’hostilité de ses proches, la suspicion et le déclassement social, Nagore Aranburu fait une prestation remarquable. Une série à la fois utile et passionnante.
The Bear
Par Phil Inout
Le pitch
Carmen « Carmy » Berzatto (Jeremy Allen White) , un jeune chef du monde de la gastronomie, est de retour à Chicago pour reprendre le « Diner » familial, à la suite du suicide de son frère. Loin de son univers, Carmy doit faire face aux écrasantes responsabilités d’une petite entreprise, à un personnel récalcitrant et à des relations familiales tendues, tout en subissant les conséquences de la tragédie.
Ce qu’on en pense
Le premier épisode alpague le spectateur par la manche pour le plonger directement dans l’arrière cuisine survoltée d’un « Dinner » de quartier à Chicago, où le jeune chef Carmen Berzatto (Jeremy Allen White, génial) prend, au pied levé, la succession de son frère ainé suicidé. C’est Cauchemar en cuisine ! L’endroit est d’une saleté repoussante, aucun appareil ne fonctionne correctement, les plombs sautent sans arrêt (au propre comme au figuré), les employés sont nuls et n’en font qu’à leur tête et cousin Richie (Ebon Moss-Bachrach) ne semble être là que pour jeter de l’huile sur le feu. Pourtant, la salle (qu’on ne découvrira pas avant le deuxième épisode) ne désemplit pas : il faut envoyer. Heureusement, Carmy peut s’appuyer sur Sydney (Ayo Edebiri) qui vient de débarquer comme stagiaire et a les aptitudes d’une future chef. Mais les emmerdes pleuvent : le resto est plus endetté que la Grèce, les impôts et les charges n’ont pas été payés depuis un lustre et la commission d’hygiène et de sécurité menace de le faire fermer. Carmy se dit qu’il aurait dû rester à New York, où il venait d’être élu « meilleur nouveau chef » du meilleur restaurant de la ville. Sauf que le suicide de son frère l’a fracassé, qu’il pointe aux Alcooliques Anonymes et que le resto est le seul patrimoine familial. Il va lui falloir assurer. Le spectateur aussi doit s’accrocher pendant un premier épisode survolté et braillard. Heureusement, ça se calme un peu par la suite et on s’attache trés vite aux différents personnages qui prennent de l’épaisseur au fil des épisodes. Tout tient sur eux, sur le jeu des acteurs (tous excellents) sur l’ambiance des quartiers populaires de Chicago où se situe le restaurant et sur une mise en scène digne des frères Safdie (Uncut Gems, Good Time) . Chaque épisode se termine sur un titre rock indé de derrière les fagots (Wilco, Kevin Morby, Counting Crows, Breeders, REM… La BO est dispo sur les plateformes) et on n’a qu’une envie, c’est d’appuyer sur « épisode suivant ». Au moment de l’addition, The Bear se révèle être une des toutes meilleures séries de ces dernières années. Quatre saisons en ligne sur Disney +
9 Perfect Strangers
Par Phil Inout
Le pitch
Après Big Little Lies et The Undoing, Nicole Kidman poursuit son étonnante immersion dans le monde des séries avec Nine Perfect Strangers. Une nouvelle création de David E. Kelley, adaptée comme Big Little Lies d’un roman de Liane Moriarty. On retrouve le mélange de psychologie et de thriller qui a fait le succès des deux séries précitées dans cette histoire à la Dix Petits Nègres dans laquelle Kidman joue une femme d’affaire d’origine russe reconvertie en gourou de la remise en forme sur une île paradisiaque après avoir échappé à une tentative d’assassinat. Encore régulièrement menacée par de mystérieux poursuivants, elle gère un centre hyper luxueux aux méthodes si révolutionnaires qu’elles commencent par paniquer ses clients avant de les convertir, voire de les fanatiser. A coups de flashbacks, la série raconte l’histoire des clients et des principaux employés du centre, dont on découvre au fil des épisodes les liens et les névroses. Elle se révèle vite envoûtante, avec des décors de rêve et un casting épatant (Melissa McCarthy, Bobby Cannavale, Michael Sghannon, Luke Evans, Regina Hall). Mais c’est, une nouvelle fois, Nicole Kidman, plus flippante que jamais qui tire la couverture à elle en jouant avec son image de poupée Barbie que la chirurgie esthétique aurait transformée en poupée Chucky. Deux saisons à binger sur Amazon Prime.
Etoile
Le pitch
Deux compagnies de ballet de renommée mondiale, basées l’une à New York et l’autre à Paris, tentent un pari audacieux : pour sauver leurs institutions historiques, elles décident d’échanger leurs recrues les plus talentueuses.
Ce qu’on en pense
Belle idée que cette série qui nous transporte dans les coulisses de Opéra de Paris et du NY City Ballet. C’est drôle et enlevé, bien écrit, avec un chouette casting (Charlotte Gainsbourg, Lou de Laâge, Luke Kirby, John Lam…), des dialogues savoureux, une image trés lêchée et des scènes de danse et de répétitions bien filmées. Dommage que les personnages soient tous aussi caricaturaux et que les comédiens aient tendance à surjouer…
Upright
Par Ph.D
Le pitch
Deux marginaux, dont les chemins se sont croisés au milieu du désert australien, tissent des liens en essayant de transporter un précieux piano d’un bout du pays à l’autre.
Ce qu’on en pense
Prêts pour un road trip à travers l’Australie avec deux (anti)héros cabossés et attachants ? C’est ce que propose cette série australienne réjouissante avec une Milly Alcock (House of the Dragon) atomique en ado survoltée et Tim Minchin en rocker quadragénaire dépressif. C’est burlesque, tendre, émouvant et totalement imprévisible, avec le bush australien et ses personnages sortis de nulle part en toile de fond. Encore une pépite à binger gratos sur Arte.
Dossiers oubliés
Le pitch
L’inspecteur Carl Morck (Matthew Goode) est un policier brillant, mais pas facile à vivre selon ses collègues. Ses sarcasmes incessants lui ont valu de nombreux ennuis au sein de la police d’Édimbourg. Après une fusillade qui a coûté la vie à un jeune agent et paralysé son partenaire, il se retrouve exilé au sous-sol et seul membre du Département Q, une unité nouvellement créée pour résoudre les affaires non résolues. Ce département est un coup de pub, destiné à détourner l’attention des échecs d’une police défaillante et sous-équipée, heureuse de le voir partir. Plus par hasard que par choix, Carl commence à constituer une équipe de jeunes qui ont tout à prouver. Ses méthodes peu orthodoxes lui permettront-elles d’élucider son premier Cold Case : la disparition inexpliquée d’une juge, quatre ans plus tôt…
Ce qu’on en pense
Cette adaptation écossaise de la saga danoise Département V est une réussite et son succès sur Netflix est parfaitement justifié. Matthew Goode en flic mal embouché (sur)joue une sorte de « Dr House de la criminelle » et son équipe ressemble un peu aux Slow Horses, mais l’intrigue est captivante, les personnages sont attachants et le casting est excellent . Edimbourg et ses environs fournissent un cadre idéalement gothique à leurs enquêtes. On a hâte de les retrouver en saison 2 avec de nouveaux « Dossiers oubliés« .
The Gilded Age
Par Ph.D
Le Pitch
New York, 1880. L’arrivée dans l’avenue la plus huppée de la ville de la famille de George Russel (Morgan Spector), un nouveau riche qui a fait fortune dans les chemins de fer, fait jaser l’aristocratie locale qui refuse de se mélanger à ceux qu’elle considère avec mépris comme des parvenus. Plus ouverts et curieux, leurs enfants vont pourtant se fréquenter et, pour certains, s’aimer. De nouvelles dynasties naîtront de ce melting pot d’ultra riches quand d’autres, plus anciennes, seront ruinées…
Ce qu’on en pense
Les créateurs de Downtown Abbey délaissent la noblesse anglaise, ses fastes et ses intrigues, pour s’intéresser à celles des dynasties fortunées du nouveau monde. Sur le même principe, qui consiste à faire cohabiter différentes classes sociales sous le même toît (ici la sublime maison des Russel et celle des Brook/Van Rhijn qui lui fait face) et à raconter les destins croisés de leurs occupants pour faire revivre toute une époque (ici les débuts de l’ère industrielle en Amérique) , The Gilded Age s’avère presqu’aussi addictif que son aînée. La reconstitution d’époque est fastueuse, les intrigues réalistes, les personnages intéressants (mention spéciale à la redoutable Agnès Van Rhijn jouée par Christine Baranski) et le casting très homogène. La troisième saison est disponible sur Max.
Squid Game
Par Phil Inout
Le Pitch
Tentés par un prix alléchant en cas de victoire, des centaines de joueurs désargentés acceptent de s’affronter lors de jeux pour enfants aux enjeux mortels…
Ce qu’on en pense
Pour une raison qui nous dépasse, les films et séries coréennes cartonnent ces dernières années auprès du grand public. Tous ne sont pourtant pas des chefs d’oeuvre, loin s’en faut. Squid Game, par exemple, est une série balourde qui ajoute à l’argument de Battle Royale, Hunger Games (ou plus récemment Alice in Borderlands), une esthétique à la Casa De Papel. Succès immédiat sur Netflix. Pourtant, on s’ennuie ferme. Réalisation sans relief, personnages stéréotypés et déplaisants, dialogues sans intéret, acting outré… Entre deux jeux de massacre, la série tente vainement de convaincre de sa profondeur politique, sociale et psychologique, mais on retient surtout sa dimension sado-masochiste. Trois saisons disponibles sur Netflix.