The Fortress
Par Phil Inout
Le pitch
Dans un avenir proche, dans un contexte de pandémies, de guerres et de catastrophes climatiques, la Norvège décide de fermer ses frontières et de devenir totalement autosuffisante. Pendant dix ans, les Norvégiens vont vivre derrière un mur dans le pays devenu le plus sûr du monde. Quand le poisson d’élevage, principale source d’alimentation du pays, est atteint par une terrible maladie, la responsable de l’approvisionnement alimentaire, Esther Vinter (Selome Emnetu), doit empêcher la famine. Mais la situation s’aggrave quand la population de la ville de Bergen commence à être touchée par une variante de la peste noire. Esther doit trouver une solution, avant que cette maladie mortelle ne gagne tout le pays.
Ce qu’on en pense
Primée à Série Mania, cette série norvégienne peine à passionner, malgré son actualité et un bon casting. L’intrigue est inutilement embrouillée, avec une multitude de personnages et de sous intrigues sans grand intérêt. La réalisation échoue à maintenir la tension autour d’une épidémie qui devrait pourtant faire froid dans le dos. Idem pour le contexte politique isolationniste qui ne fournit pas de développements vraiment intéressants. Difficile d’aller au bout des 7 épisodes.
Fortune de France
Par Phil Inout
Le pitch
Périgord noir, 1557. Les guerres de Religion menacent la France. Derrière les remparts du Château de Mespech, cerné par un monde dangereux, hostile et intolérant, la famille Siorac se bat pour sa survie et ses convictions. Il y a la vie d’une communauté, les maîtres et les serviteurs, les parents et les enfants, les épidémies, les adversaires, les batailles et les deuils, la science et les superstitions et les histoires d’amour.
Ce qu’on en pense
Signée Christopher Thompson, cette nouvelle série historique de France 2 se distingue par un casting haut de gamme (Nicolas Duvauchelle, Guillaume Gouix, Lucie Debay, Gregory Fitoussi…), de superbes décors et une volonté didactique sur l’histoire de France et des guerres de religion. Le feuilletonnage du roman de Robert Merle lui donne un petit côté rétro, entre Thierry La Fronde et Les Rois Maudits, qui plaira aux nostalgiques de l’ORTF. Pas sûr, toutefois, que cela passionne les plus jeunes spectateurs, auxquels cette Fortune de France semble pourtant prioritairement destinée…
L’Eclipse
Par Phil Inout
Le pitch
Haut plateau de l’Aubrac, pays âpre et battu par les vents. Un soir d’éclipse, Luca (Aymeric Fougeron) , 17 ans, tire accidentellement, avec l’arme de service de sa mère gendarme, Manue, sur sa petite amie, Nour (Emma Jugi). Alors qu’il part chercher des secours, la jeune fille disparaît. Manue (Anne Charrier) et Johanna (Claire Keim), toutes deux gendarmes du pays et mères des enfants impliqués dans le drame, mènent l’enquête dans une communauté de paysans en pleine mutation. Et alors qu’elles déterrent des conflits d’intérêts et des secrets de famille, les enjeux de l’enquête viennent peu à peu percuter leurs propres familles.
Ce qu’on en pense
Dans le paysage sinistré des séries françaises grand public, L’Eclipse est comme un rayon de soleil. On pouvait craindre le pire d’une intrigue située en pleine cambrousse, avec deux gendarmettes comme héroïnes. Mais, contre toute attente, le scénario et la réalisation déjouent les mauvais présages. Pour une fois, rien n’y est caricatural, les personnages ont une vraie épaisseur, les dialogues sonnent juste et le casting est excellent, y compris parmi les ados. Les deux héroïnes, incarnées par Claire Keim et Anne Charrier doivent plus à Mare of Easttown qu’a Capitaine Marleau et les hauts plateaux de l’Aubrac, superbement filmés, donnent une ambiance presqu’Irlandaise à leur enquête. Une belle surprise à voir sur France 2 ou en streaming sur la plateforme de FranceTV.
Zorro
Par Phil Inout
Le pitch
20 ans après s’être illustré dans le costume de Zorro , Don Diego de la Vega (Jean Dujardin) devient maire de sa bien-aimée ville de Los Angeles qu’il compte bien faire prospérer. Cependant, la municipalité est confrontée à des problèmes sociaux du fait de l’avidité d’un homme d’affaires local, Don Emmanuel (Eric Elmosnino) qui a mis la ville en coupe réglée. Face au pouvoir de l’argent, ceux du maire s’avèrent insuffisants. Au nom de l’intérêt général, Don Diego n’a plus d’autre choix que de ressortir son masque et son épée. Très vite, cependant, il va rencontrer des difficultés à concilier sa double identité de Zorro et de maire, ce qui met à rude épreuve son mariage avec Gabriella (Audrey Dana), qui ignore son secret. Diego pourra-t-il sauver son mariage et sa santé mentale au milieu du chaos ?
Ce qu’on en pense
« Ni fouet, ni à faire« . Il serait injuste de réduire cette série à 20 millions d’euros, coproduite par Paramount et France 2, à l’une de ses bonnes punchlines. La tentation est grande pourtant, car la déception cueille le spectateur dès le premier épisode. Les décors et les costumes, calqués sur la série Disney, sont pourtant très nostalgiquement corrects , le casting est excellent (Dujardin en Diego-Zorro « OSS style », Audrey Dana toujours piquante, Gregory Gadebois en sergent Garcia, Eric Elmosnino en méchant esclavagiste, André Dussolier en père défunt envahissant … ) et le scénario est parsemé de trés bonnes idées : Don Diego vieillissant est confronté à l’amour de sa femme pour son double masqué qui, lui-même, n’est plus ce qu’il était. En charge de la ville reçue en héritage de son père, il est confronté aux problèmes d’un élu local et à ceux de la succession d’un père charismatique et populaire. Zorro en héros de la lutte des classes, défenseur du lumpen prolétariat contre l’avidité capitaliste… Le problème vient de la réalisation : la série manque de rythme, de drôlerie et de parti pris fort. Une saison 2, confiée à un réalisateur plus audacieux, pourrait nous faire réviser ce jugement. Car tous les ingrédients sont là pour faire de ce Zorro frenchie un OSS 117 de cape et d’épée. Il manque juste le fouet ! Disponible sur MyCanal, via Paramount +, la série sera diffusée en décembre sur France 2.
Emily in Paris
Par Phil Inout
Le Pitch
Emily (Lily Collins), une Américaine d’une vingtaine d’années originaire du Midwest, part s’installer à Paris après avoir reçu une proposition d’emploi des plus inattendues. Son nouveau challenge : apporter un point de vue américain à une agence de marketing française en difficulté…
Ce qu’on en pense
Nouveau projet de Darren Star (Beverly Hills, Sex and the City), Emily in Paris est la bouffée d’air frais qu’il fallait à Paris après les attentats, les gilets jaunes, les blackblocks et le Covid. Une comédie romantique légère comme une bulle de savon sur la butte Montmartre, avec comme héroïne une pétulante Audrey Hepburn 2.0 qui aurait dévalisé le dressing de Paris Hilton. La délicieuse Lily Collins promène son joli minois et ses tenues flashy dans les beaux quartiers parisiens, à la recherche de l’amour et de la réussite dans son nouveau job. Elle y croise un trés craquant voisin cuisinier, hélas fiancé à un adorable mannequin, se fait une copine chinoise expatriée pleine de ressources, louvoie entre les propositions malhonnêtes de plein de quadras affolés par son look de bonbon acidulé et guerroie avec sa chef, snob comme seules savent l’être les self made women parisiennes (Philippine Leroy Beaulieu, hélas mal dirigée). En saison 2 Emily fait même un crochet par la Côte d’Azur, confondant Saint Tropez et Villefranche sur Mer, mais on ne lui en veut pas. C’est vif, drôle, enlevé, certes très caricatural et superficiel, mais pop et fun comme un défilé de la fashion-week. Quatre saisons sont disponibles sur Netflix.
Mum
Par Phil Inout
Le pitch
Cathy (Lesley Manville) tente de tourner la page après le décès de son mari. À travers une année entière où elle s’offre de nouveaux départs, elle va reconstruire sa vie entourée de sa famille et ses amis, parfois encombrants…
Ce qu’on en pense
Habituée des films de Mike Leigh (Another Year, Mr Turner… ), la délicieuse Lesley Manvill, également vue en princesse Margaret dans The Crown, est l’héroïne de cette série anglaise, qui fait curieusement écho à celle de Ricky Gervais, After Life. Une autre histoire de veuvage, vu cette fois du côté féminin. Cathy, son personnage est aussi douce et aimante que celui de Ricky Gervais est acide et misanthrope. Bien qu’affublée d’un entourage encombrant (un grand fils égoïste, une future belle fille quasi débile, des beaux parents acariâtres et vulgaires, un amoureux transi maladroit, un frère marié à une harpie…), jamais la brave Cathy ne se départit de son doux sourire, ni de sa bonne humeur. Elle n’est pas simplette, loin de là, mais elle a choisi d’aimer sa famille et ses amis, malgré leurs défauts, leurs gaffes et leurs réflexions désobligeantes et de continuer à vivre sa vie sans se soucier de ce qu’ils peuvent dire ou penser. Une leçon de vie qui s’administre en épisodes tragicomiques et attendrissants d’une vingtaine de minutes, si bien dialogués et joués qu’ils sont comme la quintessence de la comédie familiale anglaise. Trois saisons sont disponibles depuis 2021 sur la plateforme d’Arte. La S1 est diffusée sur Arte à partir du 5 septembre 2024.
En Place
Par Ph.D
Le Pitch
Stéphane Blé (Jean-Pascal Zadi), un éducateur de banlieue parisienne, clashe publiquement le maire de sa ville (Benoit Poelvoorde), candidat de centre gauche aux élections présidentielles. La vidéo fait le buzz et Stéphane se retrouve propulsé candidat du peuple au second tour. Mais la France est-elle vraiment prête à élire son premier président noir ?
Ce qu’on en pense
Le succès de son premier film, Tout simplement noir, a boosté la carrière d’humoriste de Jean-Pascal Zadi qui reprend plus ou moins son personnage de tchatcheur faussement candide pour cette série de politique fiction dans laquelle la possibilité de victoire aux élections présidentielles d’un candidat noir issu des banlieues est trés sérieusement envisagée. Et le fait est qu’on y croit. Du moins à cette candidature, imaginée par un communiquant politique félon (Eric Judor) pour détourner les voix de gauche au profit d’un candidat de droite moyennant une place en ministère. Les premiers épisodes sont trés réussis et installent bien les différents personnages dans le contexte d’une campagne électorale de banlieue. Le casting est parfait (Benoît Poelvoorde en candidat de gauche « mais pas trop », Marina Foïs en passionaria écolo, Panayotis Pascot en chef de cabinet ambitieux , Fary en cousin dealer…), la réalisation ne fait pas trop téléfilm et les dialogues sonnent juste, avec ce qu’il faut de punchlines pour dynamiser le tout. La saison 2, disponible sur Netflix en septembre 2024, résonne encore plus avec la situation politique du pays puisque le héros s’installe à l’Elysée et recherche une majorité politique en vue des législatives.
La Voix du Lac
Par Phil Inout
Le pitch
Thanksgiving 1966 – Alors que la ville de Baltimore est en émoi suite à la disparition d’une petite fille, les vies de deux femmes vont fatalement entrer en collision. Maddie Schwartz (Natalie Portman), une femme au foyer, cherche à enterrer un mystérieux passé et se réinventer en journaliste d’investigation. Cleo Sherwood (Moses Ingram), une mère qui se bat pour subvenir aux besoins de sa famille, parcourt les bas-fonds politiques de la communauté noire de Baltimore. Leurs vies semblent bien différentes, mais lorsque Maddie devient obsédée par la mort déconcertante de Cleo, un gouffre s’ouvre, mettant les proches des deux femmes en danger.
Ce qu’on en pense
Comme dans tout polar qui se respecte, l’histoire de La Voix du Lac est suffisamment embrouillée pour qu’on s’y perde dans les premiers épisodes. La qualité de la réalisation (très cinématographique), de la reconstitution d’époque et du casting (Natalie Portman, pour sa première série) font qu’on s’accroche. Et on a bien raison ! Plus qu’une série, c’est un film long qu’on regarde. L’histoire de deux femmes qui se battent pour exister dans un monde d’hommes, avec la ville de Baltimore dans les années 40 comme décor. Superbe.
Boat Story
Par Phil Inout
Le pitch
Quand ils découvrent, par hasard, une cargaison de drogue dans un bateau échoué sur une plage au nord de l’Angleterre, deux inconnus pensent que le destin leur sourit enfin. Ils s’associent pour fourguer la marchandise, mais leur chance tourne court quand ils se retrouvent avec un chef de la mafia prêt à se venger, son homme de main et la police à leurs trousses. Poussés dans leurs derniers retranchements, peuvent-ils se faire confiance et conserver leur vie et l’argent ?
Ce qu’on en pense
Encore une excellente série britannique, dans la lignée de Fargo et de The Gentlemen. L’histoire ne brille pas par son originalité, mais le casting est top (mention speciale à l’actrice principale Daisy Haggard et à Tcheky Karyo en boss de la mafia franco anglaise) , la réalisation inventive et on ne s’ennuie jamais. C’est parfois violent, mais toujours drôle et surprenant. A voir en VO pour les accents du nord de l’angleterre et celui de Tcheky Karyo. Avec, en bonus, un tube français (« Tombe la neige » d’Adamo) dans la BO.
Nautilus
Par Phil Inout
Le pitch
Pour se venger de la East India Mercantile Company, qui lui a tout pris, Nemo (Shazad Latif) vole audacieusement un prototype de sous-marin dans la colonie pénitentiaire où il est emprisonné et s’échappe à travers l’océan avec un équipage hétéroclite de prisonniers. Il projette d’atteindre le légendaire trésor viking enfoui dans les piliers d’Halvar. Mais il doit d’abord gagner la confiance de son équipage et échapper aux griffes de l’impitoyable East India Mercantile Company, qui fera tout pour l’arrêter…
Ce qu’on en pense
Une série Disney sur France 2 ? Belle aubaine pour les télespectateurs français (et les adeptes de la plateforme France.TV sur laquelle les 10 épisodes sont déjà accessibles en streaming gratuit). Nautilus revient aux origines du plus célèbre personnage de Jules Verne, le capitaine Nemo, et de son légendaire sous-marin. Le roman Vingt mille lieues sous les mers est ici raconté pour la première fois du point de vue du capitaine Nemo, un prince indien privé de son trône et de sa famille, avec force effets speciaux, décors retro-futuristes, rebondissements, romance et aventures au long cours. Du grand spectacle familial à la télé, pour donner envie aux jeunes générations de se plonger dans l’oeuvre de Jules Verne.
Meurtre mode d’emploi
Par Phil Inout
Le pitch
Parce qu’elle a été une des dernières à la voir vivante, Pippa Fitz-Amobi (Emma Myers) décide de mener sa propre enquête autour de la disparition mystérieuse d’Andie Bell (India Lillie Davis), une élève de son école, cinq ans plus tôt…
Ce qu’on en pense
La pétillante Emma Myers tient le premier rôle de cette mini-série policière anglaise pour ados. Une partie de Cluedo à l’échelle d’un petit village côtier, dont les noirs secrets vont, évidemment, être révélés par l’enquête de l’héroïne, Sherlock Holmes en herbe, trés douée pour mettre les pieds dans le plat. Rafraichissante, rythmée et distrayante la série se regarde avec amusement, en VO de préférence pour profiter des accents croquignolets des différents protagonistes. La BO pop fait aussi partie de seon charme.
Un Homme, un vrai
Par Phil Inout
Le pitch
Acculé à la faillite par des banquiers voraces, un magnat de l’immobilier d’Atlanta (Jeff Daniels) fait tout pour se sauver la mise alors que son empire s’effondre. Son avocat défend aussi un jeune noir accusé de violences contre des policiers. Les intérêts des deux hommes vont se lier, sur fond de campagne électorale pour la réelection du maire noir de la Ville…
Ce qu’on en pense
Adaptée du roman éponyme de Tom Wolfe qui radiographiait la société américaine des années 90 , comme il l’avait fait pour la décennie précédente avec Le Bûcher des vanités, cette mini-série US signée David E. Kelley (Big Little Lies) en offre une adaptation honnête. Jeff Daniels force un peu le trait pour camper un milliardaire à la Donald Trump qui n’aurait pas fait de politique, mais on suit sa vertigineuse dégringolade avec jubilation. La partie « sociale », consacrée au procès d’un jeune noir accusé de violences contre des policiers, est plus banale. C’est quand les deux intrigues se rejoignent enfin que la série trouve sa réussite.
Slow Horses
Par Ph.D
Le Pitch
Dans un quartier pauvre de Londres, la » Slough House » (débarras) accueille les « slow horses », agents secrets britanniques qui ont failli et ne sont plus dignes de figurer à l’effectif du MI5. Sous la direction de l'(im) pitoyable Jackson Lamb (Gary Oldman), ils s’affairent à des taches subalternes. Jusqu’au jour où l’agent Cartwright (Jack Lowden), fraichement débarqué dans le service après avoir échoué aux examens qualificatifs du MI5, tombe par hasard sur une info touchant un groupe terroriste d’extrême droite qui projette d’exécuter un jeune pakistanais…
Ce qu’on en pense
Johnny English n’a qu’à bien se tenir : les Slow Horses sont encore plus nuls que lui. Un ramassis de losers, inaptes à la moindre mission autre que compter les trombones. C’est du moins ce qu’affecte de croire la redoutable patronne du MI5 Diana Taverner (Kristin Scott Thomas, parfaite pour le rôle). Bien contente d’y avoir casé son meilleur ennemi, Jackson Lamb (Gary Oldman, génialissime) ancien cador du service tombé en disgrace puis dans l’alcool. Aigri, colérique et revenu de tout, il mène une vie infernale aux malheureux agents qui sont affectés dans son service punitif. Des « veaux », qui vont pourtant voler la vedette aux « dogues » du MI5 dans la résolution d’un enlèvement terroriste lors de la première saison de cette nouvelle série d’espionnage parodique trés british… Et trés réussie ! Humour au second degré, dialogues hilarants, gaffes à gogo… Un vrai bonheur. Trois saisons sont déjà disponibles sur Apple TV+ et MyCanal. La quatrième arrive le 4 septembre.
Bodkin
Par Phil Inout
Le pitch
Après la mort suspectes d’un de ses informateurs, Dove (Siobban Cullen), journaliste d’investigation dans un grand quotidien de Londres, est envoyée en Irlande par son rédacteur en chef pour se mettre au vert et assister un célèbre podcasteur américain (Will Forte) dans son enquête sur d’anciennes disparitions mystérieuses. De noirs et terribles secrets ne vont pas tarder à émerger…
Ce qu’on en pense
Excellente mini-série policière british, dont le scénario et les personnages s’etoffent au fur et à mesure des épisodes, avec une intrigue prenante et pas mal d’humour. Les paysages de la région de Cork, où est censé se situer le village fictif de Brodkin, sont superbes, les accents et les dialogues décoiffent et les acteurs sont parfaits. A commencer par Siobban Cullen dans le rôle de la journaliste pure et dure qui revient dans son île natale à contre coeur, bien décidée à ne pas faire de cadeau à ses habitants, dont elle connaît par coeur le goût atavique pour l’affabulation et la picole. Son trio avec Will Forte, en podcasteur américain crédule et sur-emphatique, et son assistante godiche (Robyn Cara), constitue un des autres points forts de la série, qui tient l’équilibre entre suspense et humour au second degré. Rafraichissant !
The Bear
Par Phil Inout
Le pitch
Carmen « Carmy » Berzatto (Jeremy Allen White) , un jeune chef du monde de la gastronomie, est de retour à Chicago pour reprendre le « Diner » familial, à la suite du suicide de son frère. Loin de son univers, Carmy doit faire face aux écrasantes responsabilités d’une petite entreprise, à un personnel récalcitrant et à des relations familiales tendues, tout en subissant les conséquences de la tragédie.
Ce qu’on en pense
Le premier épisode alpague le spectateur par la manche pour le plonger directement dans l’arrière cuisine survoltée d’un « Dinner » de quartier à Chicago, où le jeune chef Carmen Berzatto (Jeremy Allen White, génial) prend, au pied levé, la succession de son frère ainé suicidé. C’est Cauchemar en cuisine ! L’endroit est d’une saleté repoussante, aucun appareil ne fonctionne correctement, les plombs sautent sans arrêt (au propre comme au figuré), les employés sont nuls et n’en font qu’à leur tête et cousin Richie (Ebon Moss-Bachrach) ne semble être là que pour jeter de l’huile sur le feu. Pourtant, la salle (qu’on ne découvrira pas avant le deuxième épisode) ne désemplit pas : il faut envoyer. Heureusement, Carmy peut s’appuyer sur Sydney (Ayo Edebiri) qui vient de débarquer comme stagiaire et a les aptitudes d’une future chef. Mais les emmerdes pleuvent : le resto est plus endetté que la Grèce, les impôts et les charges n’ont pas été payés depuis un lustre et la commission d’hygiène et de sécurité menace de le faire fermer. Carmy se dit qu’il aurait dû rester à New York, où il venait d’être élu « meilleur nouveau chef » du meilleur restaurant de la ville. Sauf que le suicide de son frère l’a fracassé, qu’il pointe aux Alcooliques Anonymes et que le resto est le seul patrimoine familial. Il va lui falloir assurer. Le spectateur aussi doit s’accrocher pendant un premier épisode survolté et braillard. Heureusement, ça se calme un peu par la suite et on s’attache trés vite aux différents personnages qui prennent de l’épaisseur au fil des épisodes. Tout tient sur eux, sur le jeu des acteurs (tous excellents) sur l’ambiance des quartiers populaires de Chicago où se situe le restaurant et sur une mise en scène digne des frères Safdie (Uncut Gems, Good Time) . Chaque épisode se termine sur un titre rock indé de derrière les fagots (Wilco, Kevin Morby, Counting Crows, Breeders, REM… La BO est dispo sur les plateformes) et on n’a qu’une envie, c’est d’appuyer sur « épisode suivant ». Au moment de l’addition, The Bear se révèle être une des meilleures séries du moment. Trois saisons sont en ligne sur Disney +