Séries

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The Crown

Séries|

Par Ph.D

Le Pitch

L’histoire d’amour entre la princesse Diana et Dodi Al Fayed est brutalement interrompue par un accident de voiture à l’issue fatale. Le prince William tente de reprendre le cours de sa vie à Eton après le décès de sa mère, tandis que la monarchie subit les foudres de l’opinion publique. Alors qu’elle s’apprête à célébrer son jubilé d’or, la reine réfléchit à l’avenir de la monarchie face au mariage à venir de Charles et Camilla et à la romance royale de William et Kate

Ce qu’on en pense

Fidèle à l’automne, période propice à binger, The Crown revient pour sa sixième et dernière saison. Depuis 2016, on vit dans l’intimité du règne d’Elisabeth II et la série est si réaliste qu’on en oublierait parfois qu’il s’agit d’une fiction et non d’un documentaire. Aucune saison ne nous a déçu,  mais la programmation des deux dernières saisons a été compliquée par l’actualité.  Dans la vraie vie, la Reine Elisabeth II est morte et son fils Charles lui a succédé. Or, la fin de la série  traite des années « horribilis » de la couronne britannique,  lorsque le peuple lui reprochait son arrogance et les humiliations infligées à la princesse Diana. Le traitement ouvertement « people » de cette décennie et le changement de casting n’arrangent rien: Imelda Staunton dans le rôle de la reine et Dominic West dans celui du Prince Charles n’ont rien d’aimable. A contrario, Elisabeth Debicki (découverte dans Tenet) incarne une Lady Di formidablement fragile et séduisante (et ressemblante !). Pas de quoi aider Charles III  à gagner le coeur de ses sujets. Pour le prince William (Ed McVey), figure centrale de la saison 6, par contre, c’est visiblement déjà fait…

Pax Massilia

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Par Phil Inout

Le pitch

La brigade des stups de Marseille, dirigée par Lyès Benamar (Tewfik Jallab),  un flic aux méthodes controversées, doit faire face à une nouvelle guerre des gangs avec l’arrivée d’un nouveau parrain (Moussa Maaskri) venu d’Espagne et le retour d’un caïd (Nicolas Duvauchelle) qu’on croyait mort en cavale. Alors que la police des polices est déjà sur leur dos et cherche le moindre pétexte pour les faire tomber, « les cramés » comme ils se surnomment,  vont devoir jouer serré pour sauver leur job et leur vie…

Ce qu’on en pense

On y est entré à reculons, de peur de se prendre encore une rafale de clichés policiers et de mauvais accents marseillais « made in Olivier Marchal » (Overdose, Bronx, Carbone…) . Et là : surprise ! L’histoire de double vengeance et de paternité douloureuse tient la route, les acteurs sont bons  et bien dirigés, les personnages existent en dehors de leur pure utilité narrative (à part celui de la blonde canon de service  et celui de la commissaire jouée par Florence Thomassin), les méchants font peur (surtout Moussa Maaskri dans le rôle de l’Indien), Marseille et ses environs sont remarquablement filmés dans une lumière hivernale adéquatement blafarde et la mise en scène assure sans en faire trop. L’histoire n’est pas d’une folle originalité, le traitement ne nous épargne pas quelques scènes de tortures gratuites et les dialogues ne font pas dans la dentelle, mais l’un dans l’autre on a trouvé ça plus digeste que Braquo ou B.R.I

Tout va bien

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Par Phil Inout

Le pitch

Le quotidien d’une famille ordinaire, donc forcément névrosée et conflictuelle, confrontée à la maladie grave de l’un de ses enfants. Rose (Angèle Romeo),  fille cadette de Marion (Sara Giraudeau) a contracté une leucémie rare qui met ses jours en dangers.  Anne (Nicole Garcia), la matriarche de la tribu Vasseur, auteure à succès de livres de développement personnel, est confrontée à un #metoo qui touche son éditeur et amant. Son mari Pascal (Bernard Le Coq) cherche sa place auprès de cette femme qui en prend beaucoup. Claire (Virginie Efira), très impliquée et perturbée par la maladie de sa nièce, doit aussi tisser des liens avec la fille de son compagnon Antonio (Eduardo Noriega), dont l’ex-femme ne leur fait pas de cadeaux. Marion essaie de maintenir à flot sa vie de famille avec Stéphane et de supporter la maladie de sa fille Rose en s’échappant dans une relation avec Louis. Quant à Vincent (Aliocha Schneider), le frère de Claire , steward d’apparence détaché de tout, va se prendre la réalité de la vie de plein fouet.

Ce qu’on en pense

Faire rire, penser  et émouvoir autour de la maladie d’une enfant. Valérie Donzelli s’y était essayé avec un certain succès dans La Guerre est déclarée.  Scénariste sur Dix pour cent et Le Bureau des Légendes, sa consoeur Camille de Castelnau lui emboite le pas avec cette série chorale au casting féminin avantageux : Virgine Efira, Sara Giraudeau, Nicole Garcia… Et c’est une réussite ! Disponible sur Disney + Tout va bien est une des meilleures séries française du moment. Scénario, réalisation, personnages, dialogues… Tout est bon. Et même excellent !  Virigine Efira est, comme d’habitude,  parfaite en tatie dévouée,  mais Sara Giraudeau réussit à lui voler la vedette dans le rôle de la jeune maman dont la vie bascule avec la maladie de sa petite fille. Par ses qualités d’écriture, de jeu et de réalisation, Tout va bien s’apparente plus à un film long qu’à une simple série. Du Desplechin aimable.  Vous n’oublierez pas cette famille formidable.

Pamela Rose

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Par Phil Inout

Le pitch

Pour échapper à une sanction de la commission de discipline du FBI, les agents Richard Bullit (Kad Merad) et Douglas Riper (Olivier Baroux) retournent sur le terrain. Ils doivent arrêter un mystérieux tueur en série qui s’attaque à des youtubeurs stars d’internet. Une enquête d’autant plus compliquée que les deux agents cachent la bavure qu’ils ont commise en provoquant, malgré eux, la mort accidentelle de leur premier suspect. Ce qui ne manque pas d’éveiller les soupçons de Jessica Carson (Shirine Boutella),  leur jeune rivale au FBI…

Ce qu’on en pense

Devenu culte, la saga Pamela Rose qui a révélé Kad Merad et Olivier Baroux revient en série et c’est… Une excellente surprise ! L’univers familier des films, parodie de séries US,   est parfaitement transposé, la réalisation de Julien Rappeneau est rythmée et efficace, les nouveaux personnages sont réussis (notamment celui interprété par Panayotis Pascot) et les dialogues décalés font mouche. L’enquête dans le milieu des influenceurs/Youtubeurs amène un zeste de modernité bienvenue et le format d’épisodes de 30 minutes est idéal. Les fans seront ravis, les nouveaux convertis voudront voir les films. Mission réussie pour les agents Bullit et Riper.  

Panda

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Par Phil Inout

Le pitch

Pacifiste détendu, matcha’addict et vegan convaincu, Panda (Julien Doré) tient une petite paillote dans un coin reculé de Camargue. Pas de portable, pas d’ordi, pas de voiture, il vit avec son ado de 16 ans dans ce parfait cocon de paix et de sérénité, et fuit tout ce qui ressemble de près ou de loin à un conflit. Comment imaginer que ce grand sage en tongs et t-shirt délavé ait un jour été flic ? Et pas n’importe lequel. Un des meilleurs. Hélas, même au paradis, y’a pas moyen d’être tranquille. Le jour où son ancienne vie vient frapper à la porte, Panda se retrouve obligé de reprendre du service… Mais à sa façon. Sans arme ni violence et pas trop tôt la matin. Zen, quoi…

Ce qu’on en pense

Allez savoir pourquoi, la présence au générique de Julien Doré, Ophelia Kolb et Gustave Kervern nous a fait entretenir le fol espoir que la nouvelle série vedette de TF1 pourrait être un peu  moins naze que toutes celles qui l’ont précédé depuis  Joséphine Ange Gardien. Il n’a, hélas, pas fallu plus d’un demi épisode pour comprendre qu’il n’en serait rien. Les mêmes recettes qui ont fait le succès populaire de Capitaine Marleau , HPI et consorts s’appliquent à Panda : un personnage principal décalé  (lire : caricatural),  quelques faire-valoir interchangeables, des petites enquêtes policières sans intérêt, de mauvais dialogues et un humour lourdingue, le tout habillé d’une esthétique de publicité pour macarons. Si vous ne faites pas partie de la cible TF1, passez votre chemin, il n’y a rien à voir.   

Lessons in Chemistry

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Par Phil Inout

Le pitch

Au début des années 1960, Elizabeth Zott (Brie Larson) voit son rêve de faire carrière, en tant que scientifique, contrecarré par une société cantonnant les femmes à la sphère domestique. Une fois enceinte, la jeune mère célibataire, renvoyée du laboratoire dans lequel elle travaillait, décroche un emploi d’animatrice dans une émission de cuisine à la télévision. En caressant toujours l’espoir de revenir un jour à la science, elle se met à enseigner à toute une nation de femmes au foyer négligées beaucoup plus que des recettes…

Ce qu’on en pense

Le scénariste de The Office et Little America, Lee Eisenberg, a écrit et mis en scène cette jolie comédie dramatique au look et aux couleurs vintage qui met en scène l’excellente Brie Larson dans le rôle d’une scientifique, que la société patriarcale des années 60 cherche systématiquement à reléguer à un rôle subalterne. Féministe, drôle et émouvante, la série épouse le combat des femmes sans préchi prêcha. Les personnages se dévoilent et s’enrichissent au fil des épisodes,  pour un résultat au final assez épatant. Une série AppleTV+ disponible sur Canal. 

Slow Horses

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Par Ph.D

Le Pitch

Dans un quartier pauvre de Londres, la  » Slough House  » (débarras)  accueille les « slow horses », agents secrets britanniques qui ont failli et ne sont plus dignes de figurer à l’effectif du MI5. Sous la direction de l'(im) pitoyable Jackson Lamb (Gary Oldman), ils s’affairent à des taches subalternes. Jusqu’au jour où l’agent Cartwright (Jack Lowden), fraichement débarqué dans le service après avoir échoué aux examens qualificatifs du MI5, tombe par hasard sur une info touchant un groupe terroriste d’extrême droite qui projette d’exécuter un jeune pakistanais…

Ce qu’on en pense

Johnny English n’a qu’à bien se tenir : les Slow Horses sont encore plus nuls que lui. Un ramassis de losers, inaptes à la moindre mission autre que compter les trombones. C’est du moins ce qu’affecte de croire la redoutable patronne du MI5 Diana Taverner (Kristin Scott Thomas, parfaite pour le rôle). Bien contente d’y avoir casé son meilleur ennemi,  Jackson Lamb (Gary Oldman,  génialissime) ancien cador du service tombé en disgrace puis dans l’alcool. Aigri, colérique et revenu de tout,  il mène une vie infernale aux malheureux agents qui  sont affectés dans son service punitif. Des « veaux »,  qui vont pourtant voler la vedette aux « dogues » du MI5 dans la résolution d’un enlèvement terroriste lors de la première saison de cette nouvelle série d’espionnage parodique trés british… Et trés réussie !  Humour au second degré, dialogues hilarants, gaffes à gogo… Un vrai bonheur. Trois saisons sont déjà disponibles sur Apple TV+

 

L’Affaire Bettencourt

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Par Phil Inout

Le pitch

Comment un conflit entre la femme la plus riche du monde et sa fille a tourné au scandale national… 

Ce qu’on en pense

Voila un documentaire qui ne va pas améliorer l’image des politiques,  ni celle des super riches, ni celle de Bercy.  Au départ,  un conflit entre Liliane Bettencourt, héritière L’Oreal (fortune estimée à 30 milliards d’euros) et sa fille,  à propos des prodigalités accordées à un ami de la famille : le photographe « people » François Marie Banier. Présenté à la vieille dame par Arielle Dombasle, le bonhomme s’incruste auprès de la femme la plus riche du monde et profite de ses largesses… A une échelle industrielle !  Au total , Liliane, dont la santé mentale est vascillante, lui fera don de près d’un milliard d’euros en tableaux de maitres, espèces, objets de collection et propriétés (dont une ile privée aux Seychelles) et en fera son principal héritier. On comprend que sa fille, unique et mal aimée, en ait pris ombrage. Mais pour faire éclater l’affaire, celle ci a l’imprudence de rendre publics des enregistrements privés effectués à l’insu de sa patronne par le majordome de Liliane lors de ses rendez vous avec son fondé de pouvoir. Banier apparait trés peu sur ses enregistrements. Par contre, tout le système d’évasion fiscale et de financement politique occulte mis en place depuis des décennies dans la maison est révélé au grand jour. Y compris les enveloppes en coupures de 500 € que les politiques en vue venaient chercher chez Liliane  ! Ces enregistrements, diffusés sur des images de portes fermées, sont le grand « plus » de cette série documentaire qui met sur le grill tous ceux qui ont accepté d’y témoigner. Mais les absents en prennent pour leur grade aussi. Notamment un certain Nicolas Sarkozy… Depuis,  Liliane Bettencourt est morte, Banier n’a même pas eu à restituer ce qu’il s’est accaparé, un arrangement a été trouvé avec le fisc pour éponger une minuscule partie de la monstrueuse évasion fiscale (un compte en Suisse de 60 millions était considéré comme « peu de chose ») et les politiques mis en cause n’ont pas eu trop à souffrir de l’enquête policière… Et le patrimoine personnel des Bettencourt est passé de 30 à 80 milliards d’euros ! 

Sans Issue : Chevaline

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Par Phil Inout

Le pitch

Mercredi 5 septembre 2012, commune de Chevaline, dans le Massif des Bauges, en Haute-Savoie. Une chaude après-midi de fin d’été. Au milieu des bois, à quelques minutes de l’enchanteur lac d’Annecy, la route domaniale de la Combe d’Ire serpente dans la forêt, longeant le torrent qui lui a donné son nom. C’est un rendez-vous connu des randonneurs aguerris et des cueilleurs de champignons. Pas vraiment un parcours touristique. La circulation est interdite après le parking du Martinet, vers le col de Chérel et les Bauges. C’est pourtant là qu’en milieu d’après-midi une famille britannique d’origine irakienne, les Al-Hilli, s’arrête pour consulter un panneau indicateur. À quelques mètres, un cycliste de la région, Sylvain Mollier, père de trois enfants dont un nouveau-né, a mis le pied à terre. Subitement, cette scène banale tourne au drame. Un tireur, un tueur, sorti de nulle part en brandissant un pistolet automatique de collection, mitraille la famille et les cyclistes. C’est un véritable carnage : quatre morts, une fillette grièvement blessée, une autre qui a réussi à se cacher miraculeusement sous les jupes de sa mère morte…

Ce qu’on en pense

Jamais élucidée, la tuerie de Chevaline fait l’objet d’une série documentaire en 6 épisodes qui examine une après l’autre et chronologiquement toutes les pistes suivies par l’enquête. Partie sur l’exécution d’une famille anglaise possiblement liée à des interêts irakiens,  celle ci fera un virage en 180° en s’intéressant à la personnalité du cycliste qu’on imaginait être une victime collatérale et qui aurait pu être la véritable cible du tueur. Puis elle s’orientera sur la piste d’un tueur sans mobile. Avec un nombre étonnant de suspects potentiels ayant pu avoir un mobile.  Au bout du compte, le mystère demeure sur ce qui ressemble à l’acte d’un tueur professionnel : 21 balles tirées en quelques fractions de secondes dont 17 ont touché leur cible sans endommager la carrosserie de la voiture dans laquelle ont été abattus trois  membres de la famille britannique. La reconstitution de la scène du crime en 3D , la mise en scène soignée, les nombreux témoignages d’enquêteurs,  d’avocats,  de témoins et l’art de distiller les informations au compte-goutte font que la série tient en haleine,  sans avoir besoin de verser dans le sensationnalisme.  Quel dossier incroyable !

Sambre

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Par Ph.D

Le Pitch

Fin des années 80, dans le Nord de la France, des femmes sont violées tôt le matin, toujours de la même manière, sur la même route, le long de la rivière Sambre. Les policiers ne prennent pas la mesure de ces agressions et ne font pas le lien entre elles. La justice est débordée devant les dossiers qui s’accumulent. Il faudra trente ans pour arrêter un homme qui n’a jamais cessé d’agresser les femmes et qui est responsable d’au moins 54 viols ou agressions sexuelles.

Ce qu’on en pense 

Librement adaptée de l’enquête d’Alice Géraud sur une vague d’agressions sexuelles commises à partir des années 80 dans la Sambre, cette série policière signée Jean-Xavier de Lestrade (L’Affaire Courjault, Laëtitia) ramène le spectateur 30 ans avant #Metoo, à l’époque où les viols et agressions sexuelles étaient encore traités comme de simples voies de fait et les victimes laissées à leurs traumatismes. L’originalité de la série est de ne pas chercher à faire le portrait d’un violeur en série, ni de suivre l’enquête policière (quasi inexistante au demeurant),  mais de s’attacher uniquement aux victimes. Alix Poisson (que JXDL avait déjà mise en scène dans Laetitia) incarne l’une des premières avec beaucoup de conviction et de talent. La reconstitution des années 80 est particulièrement réussie et la réalisation est d’un grand réalisme,  sans pour autant verser dans le documentaire. Evidemment, les personnages masculins (agresseur, maris, proches, policiers et magistrats) ne sont pas à la fête et l’ambiance est assez pesante. Le visionnage des 6 épisodes peut s’avérer éprouvant, mais la série a le grand mérite de faire mesurer le chemin parcouru, même si beaucoup reste sans doute à faire,  en matière de méthodes policières et de prises en charge des victimes…

Toute la lumière…

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Par Phil Inout

Le Pitch

Pendant la deuxième guerre mondiale, Marie-Laure Leblanc (Aria Mia Loberti), une jeune Française aveugle et son oncle Daniel (Mark Ruffalo) protègent avec l’aide d’un jeune allemand,  Werner Pfennig (Louis Hofmann), véritable génie des transmissions, un secret pour lequel les nazis les traquent jusqu’à Saint Malo… 

Ce qu’on en pense

Adapté du roman éponyme d’Anthony Doerr (Prix Pulitzer) cette mini-série historique signée Shawn Levy (La Nuit au musée) plaira aux amateurs de mélos,  mais laissera les autres sur le bas-côté. L’intrigue est tout sauf passionnante, la reconstitution historique ressemble à celle d’un jeu vidéo, les personnages n’ont pas la moindre épaisseur,  les acteurs vedettes (Hugh Laurie, Mark Ruffalo) sont aussi crédibles en résistants français que les nazis à accent américain et ça dure 4 plombes là ou 1h30 aurait largement suffi. Bref, on n’a pas vu la lumière.

The Gilded Age

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Par Ph.D

Le Pitch

New York, 1880. L’arrivée dans l’avenue la plus huppée de la ville de la famille de George Russel (Morgan Spector), un nouveau riche qui a fait fortune dans les chemins de fer, fait jaser l’aristocratie locale qui refuse de se mélanger à ceux qu’elle considère avec mépris comme des parvenus. Plus ouverts et curieux, leurs enfants vont pourtant se fréquenter et, pour certains, s’aimer.  De nouvelles dynasties naîtront de ce melting pot d’ultra riches quand d’autres, plus anciennes, seront ruinées…  

Ce qu’on en pense

Les créateurs de Downtown Abbey délaissent la noblesse anglaise, ses fastes et ses intrigues, pour s’intéresser à celles des dynasties fortunées du nouveau monde. Sur le même principe, qui consiste à faire cohabiter différentes classes sociales sous le même toît (ici la sublime maison des Russel et celle des Brook/Van Rhijn qui lui fait face) et à raconter les destins croisés de leurs occupants pour faire revivre toute une époque (ici les débuts de l’ère industrielle en Amérique) , The Gilded Age s’avère presqu’aussi addictif que son aînéeLa reconstitution d’époque est fastueuse, les intrigues réalistes, les personnages intéressants (mention spéciale à la redoutable Agnès Van Rhijn jouée par Christine Baranski) et le casting très homogène. La deuxième saison est disponible sur OCS et Canal + ciné series ainsi que sur Prime (avec le pass Warner).

Polar Park

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Par Phil Inout

Le pitch

Après avoir reçu un mystérieux message, David Rousseau (Jean-Paul Rouve), auteur de polars en panne d’inspiration, se rend à Mouthe, le village le plus froid de France. Le même jour, un meurtre survient, mis en scène de manière aussi artistique que déroutante. Y voyant le point de départ inespéré d’un roman, Rousseau entame une enquête qui empiète sur celle de l’Adjudant Louvetot (Guillaume Gouix). Le trouble s’installe définitivement lorsque les meurtres s’additionnent. Il y aurait un serial killer… à Mouthe ! 

Ce qu’on en pense

On avait beaucoup aimé, en 2011, Poupoupidou, polar nordique semi parodique transposé  dans le Doubs,  avec Jean-Paul Rouve dans le rôle d’un écrivain en panne d’inspiration qui se retrouve mélé à un meurtre dans son village d’enfance. Gérald Hustache-Mathieu adapte son deuxième long métrage en série et c’est une réussite. On y retrouve l’ambiance décalée et les personnages de Poupoupidou pour une enquête plus complexe, autour de meurtres rituels et d’un serial killer amateur de peinture, mais surtout l’humour au second degré et le côté parodique qui faisaient le sel de Poupoupidou. Jean-Paul Rouve est parfait en Nestor Burma du Haut Doubs et le reste du casting (India Hair, Firmine Richard, Soliane Moisset… ) est excellent. Malgré ses nombreuses références,  littéraires (Le Poulpe, Chandler…), sérielles (Twin Peaks)  et cinématographiques (Fargo) , la série reste trés grand public et pourra même plaire aux fans de Capitaine Marleau. A voir toutes affaires cessantes sur Arte.tv ou sur la chaine qui la diffusera en novembre.

Bodies

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Par Phil Inout

Le pitch

A Londres entre 1890 et 2053, quatre détectives,  à quatre époques différentes,  se retrouvent à enquêter sur le même meurtre après avoir découvert un corps nu gisant dans la même rue du quartier de Whitechapel…

Ce qu’on en pense

Cette série de SF basée sur un high concept de voyage dans le temps et de boucles temporelles, se révèle trés addictive malgré ses défauts. Le scénario est difficilement crédible (voire compréhensible) et les tics de réalisation à base de split screens pour marquer le passage d’une époque à l’autre, peuvent rapidement agacer. Mais l’intrigue est suffisamment embrouillée et captivante pour qu’on ne lâche pas l’affaire avant la fin. En terme de mise en scène, l’originalité de Bodies est que chaque séquence temporelle est filmée selon une esthétique et des codes de genre  différents : drame victorien, polar des années 40, thriller pré-apocalyptique et science fiction. Cela peut dérouter au départ,  mais c’est assez amusant au bout du compte. Côté casting,  on retrouve avec plaisir l’Israëlienne  Shira Haas qu’on avait découvert dans Unorthodox. Elle campe ici une fliquette futuriste flanquée d’une prothèse de colonne vertébrale et d’une frange ultra courte qui lui donnent encore une dégaine zarbi. Mais le meilleur rôle échoie à l’actrice britannique Amara Okafor (vue dans Les Enquêtes de Vera). C’est la seule à jouer dans deux époques différentes et dont le personnage a une petite épaisseur psychologique.

Gangs of London

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Depuis 20 ans, Finn Wallace (Colm Meaney) est le chef le plus puissant du crime organisé, faisant transiter des milliards de livres chaque année. Lorsqu’il est assassiné, son fils Sean Wallace (Joe Cole) est tout désigné pour prendre la relève, avec le soutien du clan Dumani. Ce passage de relais a d’importantes répercussions à l’échelle internationale. Entouré de nombreux rivaux, le jeune leader impulsif trouvera-t-il un précieux allié en la personne d’Elliot Finch (Sope Dirisu), lequel porte un intérêt tout particulier à la famille Wallace ? Porté par sa destinée, Sean découvre les rouages internes de la plus grande organisation criminelle de Londres…

Ce qu’on en pense

Après The Raid et Banshee, Gareth Evans revient avec cette série ultra-violente et  ultra-sanglante qui ferait passer Casino et Le Parrain pour d’aimables bluettes. La mise en scène à couper le souffle et le jeu des acteurs, parfait comme dans la plupart des séries anglaises, font oublier un scénario de succession et de guerre des gangs sans grande originalité. Malgré la violence et la noirceur générale, on s’attache aux personnages et on reste scotché à l’écran. La série est toutefois à déconseiller aux âmes sensibles.