Yellowjackets
Par Phil Inout
Le pitch
Les membres d’une équipe universitaire de soccer féminin se retrouvent être les seules survivantes d’un crash aérien. Leur histoire est racontée en plusieurs temporalité : avant, pendant et plusieurs années après l’accident…
Ce qu’on en pense
Une série qui mélange survival, teen drama, comédie dramatique et enquête, forcément ça intrigue. Le problème c’est qu’on passe sans cesse de l’un à l’autre sans avoir réellement eu le temps de s’attacher aux personnages qu’on retrouve à plusieurs âges de leur existence. Créée par Adam Lyle et Bart Nickerson (Naco: Mexico), la série s’étire interminablement et semble avoir surtout pour souci de cocher toutes les cases de tous les genres abordés. Cela donne des épisodes d’inégale qualité, pour une histoire éclatée façon puzzle qui met des plombes à se reconstituer. La saison 2 vient d’arriver sur Canal +
Citadel
Par Phil Inout
Le pitch
Il y a huit ans, l’agence d’espionnage indépendante Citadel a été détruite par des agents de Manticore, un puissant syndicat tirant les ficelles dans l’ombre. Avec la chute de Citadel, les agents d’élite Mason Kane (Richard Madden) et Nadia Sinh (Pryianka Chopra Jonas) ont vu leurs souvenirs effacés alors qu’ils échappaient de justesse à la mort. Ils vivent depuis sous de nouvelles identités, en ignorant leur passé. Jusqu’à une nuit, lorsque Mason est retrouvé par son ancien collègue de Citadel, Bernard Orlick (Stanley Tucci), qui a désespérément besoin de son aide pour empêcher Manticore d’établir un Nouvel ordre mondial. Mason retrouve son ancienne partenaire, Nadia, et les deux espions se lancent dans une mission qui les emmène à travers le monde dans le but de stopper les agissements de Manticore…
Ce qu’on en pense
Les frères Russo (d’Avengers) sont aux commandes de cette nouvelle série blockbuster d’espionnage qui mixe Mission Impossible, James Bond et Jason Bourne. La première demi-heure du premier épisode est trés accrocheuse, mais une fois qu’on a compris de quoi il retourne Citadel n’a rien de neuf à proposer. Personnages et situations stéréotypés, acting insipide et effets spéciaux à gogo(s). Comme Prime diffuse au compte goutte, on sera probablement passé à autre chose avant que le quatrième épisode arrive sur la plateforme alors qu’il y en a douze dans les tuyaux.
Bardot
Par Ph.D
Le pitch
La vie de Brigitte Bardot, de ses débuts à 15 ans en 1949 à la naissance de son fils en 1960. Les débuts d’une jeune fille, élevée strictement, qui rêve de devenir danseuse. Guidée par son amour pour Vadim et poussée par son désir de liberté et d’émancipation, elle se laissera happer par le cinéma…
Ce qu’on en pense
Trés attendue , la série de Daniele et Christophe Thompson sur Brigitte Bardot déçoit forcément. Retraçant les premières années de sa carrière et de sa célébrité, les épisodes se concentrent essentiellement sur les nombreuses conquêtes de BB (Vadim, Trintignant, Gilbert Becaud, Sami Frey…), en se contentant d’effleurer l’impact sociologique, historique et même cinématographique de l’actrice. Un traitement purement superficiel et people du phénomène Bardot. La reconstitution historique est tellement chargée que tout a l’air faux, mêmes les décors naturels ! Idem au niveau du casting : à part Noham Edje, magnétique dans le rôle de Jean-Louis Trintignant, aucun des acteurs n’est crédible. A commencer par Julia de Nunez, dont la ressemblance avec Bardot n’est qu’épisodique et qui n’en a ni le maintien, ni le phrasé, ni, surtout, le sex appeal. Dés lors, on comprend mal que BB soit devenue un tel mythe… Diffusée sur France 2, la série est disponible en intégralité sur France.tv.
Des Gens bien
Par Phil Inout
Le Pitch
Dans une petite communauté frontalière laissée de côté par la modernité, Linda (Bérangère McNeese) et Tom (Lucas Meister) rongés par les dettes mettent en scène la mort de Linda dans un accident de voiture pour toucher l’assurance vie. Mais rien ne va se passer comme prévu…
Ce qu’on en pense
Une comédie noire à la Fargo servie par un casting impeccable , où Dominique Pinon, India Hair, François Damiens et Corinne Masiero font des apparitions réjouissantes, aux côtés du couple vedette composé des épatants Lucas Meister et Bérangère McNeese. Drôle et cruel, bien écrit et bien mis en scène : encore une belle trouvaille d’Arte !
B.R.I
Par Phil Inout
Le Pitch
À la BRI Versailles, unité historique spécialisée dans le grand banditisme, Saïd (Sofian Khammes) prend la tête d’une équipe constituée de jeunes flics d’élite aussi téméraires qu’efficaces. L’ancien membre des forces spéciales remplace Patrick (Bruno Todeschini) , chef charismatique qui a bâti sa légende de policier en collaborant pendant 20 ans avec Éric (Vincent Elbaz), leader d’un clan de la pègre parisienne. Saïd, devra trouver sa place au sein de son groupe tout en évitant qu’une guerre de gangs n’éclate entre la famille d’Éric et celle des frères El Hassani. Mais c’était sans compter sur Patrick, bien déterminé à revenir sur le devant de la scène si Saïd refuse de prendre parti dans ce règlement de comptes qui risque d’embraser la capitale…
Ce qu’on en pense
La nouvelle série policière de Canal + s’inscrit dans la lignée de Novembre et ressemble, elle aussi , a un interminable clip de recrutement pour la brigade de répression et d’intervention de la police de Versailles. Les flics, tous plus ou moins sexy et charismatiques, ont des voitures qui représentent environ un siècle de leur salaire, les affaires se succèdent à un rythme que même Jack Bauer ne pourrait tenir et on se moque comme d’une guigne de la guerre des gangs que le malheureux Sofian Khammes s’échine à vouloir éviter. Les deux « anciens » de l’histoire, le flic Patrick (Bruno Todeschini) et le voyou Eric (Vincent Elbaz) se tirent la bourre pour savoir qui jouera le plus mal, Emmanuelle Devos est juste là pour la déco et les membres de la brigade (Ophélie Bau, Theo Christine, Rabajh Nait Oufela...) sont mal dirigés, avec des dialogues explicatifs tout sauf naturels. Heureusement, comme ils ont tous l’accent et le vocabulaire des cités, on ne comprend pas la moitié de ce qu’ils racontent ! Un Beau Ratage Industriel.
CanneSéries 6 : Palmarès
Par la rédaction
Le festival CanneSeries 2023 s’est déroulé du 14 au 19 avril avec pas moins de 23 premières mondiales et 13 premières internationales. Nouveauté de l’édition, 6 séries documentaires y étaient présentées en compétition. Silo a fait l’ouverture le 14 avril et La Fabuleuse Mme Maisel S05 la clôture. On a également pu découvrir en avant-première les premiers épisodes des séries-évènements françaises Cannes Confidential et Tapie. Le Jury de la Compétition séries longues, présidé par Lior Raz et composé de Shirine Boutella, Zabou Breitman, Stewart Coppeland et Daryl McCormack a primé la série norvégienne Power Play. Celui de la compétition séries courtes, composé de Javier Calvo et Javier Ambrossi (présidents), Marina Rollman et Simona Tabasco a récompensé The Left-Handed Son (Espagne). Pour les séries documentaires, Asif Kapadia, Nathalie Marchak et Melissa Theuriau ont distingué Draw for Change (Belgique). Camille Chamoux a assuré le rôle de maîtresse de cérémonie pour l’ouverture rentransmise en direct sur Canal +. Sarah Michelle Gellar , Morfydd Clark et Joey Soloway ont été honorées par le festival. Rendez-vous en 2024 pour la saison 7.
Salade Grecque
Par Phil Inout
Le pitch
A la mort de leur grand-père maternel, Tom (Aliocha Schneider) et Mia (Megan Northam), les enfants de Wendy et Xavier dans L’Auberge espagnole, héritent d’un immeuble en ruine en plein centre d’Athènes. Tom souhaite le revendre au plus vite pour financer la start-up qu’il a montée avec sa fiancée new yorkaise. Mais Mia, qui a abandonné ses études pour faire du bénévolat dans une association d’aide aux immigrés, y voit plutôt l’opportunité de donner une structure stable à son association pour loger des familles de migrants…
Ce qu’on en pense
On craignait beaucoup d’être déçu par cette suite sérielle de la trilogie jeuniste de Cédric Klapisch (L’Auberge espagnole/Les Poupées russes/Casse-tête chinois) qui a révélé au grand public Romain Duris, Audrey Tautou, Cécile de France et Kelly Reilly. De fait, si on apprécie de retrouver le ton et le rythme particuliers des films, on a un peu de mal à s’attacher, dans les premiers épisodes, aux nouveaux personnages : les enfants de Wendy/Keilly Reilly et Xavier/Romain Duris (que l’on avait connus petits dans Casse-tête chinois et qui sont devenus de jeunes adultes) et leurs collocataires de toutes nationalités, rassemblés par le hasard dans un immeuble en ruine du centre d’Athènes. Etonnamment, la bascule se fait lors d’un épisode au cours duquel Tom (Aliosha Schneider) et Mia (Megan Northam, révélation de la série) reviennent à Paris pour fêter Noël en famille avec une grande partie du casting des films (moins Audrey Tautou, aux abonnées absentes). Dès lors, on retrouve dans la série tout ce qu’on avait aimé dans les films et le charme joue à plein jusqu’à la fin… qui arrive, du coup, presque trop tôt (une saison 2, vite !). Ecriture, réalisation, acting, découpage, BO… Tout est bon dans cette Salade Grecque dont le doux parfum de nostalgie se mèle à des ingrédients trés actuels (dette grecque, flux migratoires, guerre en Ukraine, pluri-sexualité, droits des femmes…) qui tirent la série vers la dramédie. On est loin de l’insouciance bigarrée de la génération Erasmus !
Alaska Daily
Par Phil Inout
Le pitch
Désavouée par sa rédaction après un article polémique mettant en cause un ministre, la journaliste de renom Eileen Fitzgerald (Hillary Swank) est recrutée par un de ses anciens rédacteurs en chef pour enquêter sur des disparitions de jeunes femmes en Alaska. Elle quitte New York pour prendre un nouveau départ à Anchorage. Son arrivée au sein de l’équipe du quotidien local ne plaît pas à tout le monde…
Ce qu’on en pense
Révélée par Clint Eastwood en boxeuse dans Million Dollar Baby, Hillary Swank porte, avec sa frange basse et son air buté, cette série journalistico-policière qui joue sur les contrastes entre New York – d’où vient l’héroïne, reporter de renom virée de sa prestigieuse rédaction pour avoir publié des informations non vérifiées-, et Anchorage où elle échoue dans un quotidien local de deuxième zone, en quête de revanche et de rédemption, mais où elle apprendra surtout à respecter les autres. L’intrigue principale porte sur des disparitions de jeunes autochtones dont la police ne se soucie guère, mais on suit aussi le travail au quotidien de l’équipe de reporters, plus ou moins efficaces, qu’intègre bon gré mal gré la New-Yorkaise. Malgré un traitement très grand public (alors que le scénario et le cadre se prêtaient à quelque chose de plus noir) et une tendance à accumuler les clichés, la série aborde des questions très actuelles, comme la fracture entre les Etats riches et urbains et les autres, le racisme, la crise de la presse ou l’influence des nouvelles technologies et des réseaux sociaux sur le traitement de l’information. On suit avec intérêt les investigations du duo de reporters formé par Hillary Swank (dans le rôle de la reporter des villes rentre-dedans et un rien condescendante) et Grace Dove (dans celui de la reporter des champs, native et investie dans sa mission) et on s’amuse des intrigues annexes portées par une galerie de personnages bien campés et attachants. Au final, une plutôt bonne surprise.
The English
Par Phil Inout
Le pitch
Lady Anglaise, Cornelia Locke (Emily Blunt) débarque dans l’Ouest sauvage pour se venger de l’homme qu’elle considère comme responsable de la mort de son fils. Elle y rencontre Eli Whipp (Chaske Spencer), un ancien éclaireur de cavalerie, issu du peuple Pawnee. Très vite, ils se découvrent une histoire commune qu’ils vont devoir surmonter…
Ce qu’on en pense
Pour les déçus de Django (dont nous sommes), Canal + a une autre série western en magasin. Et celle là vaut vraiment le détour. Scénario alambiqué mais prenant, réalisation hollywoodienne (tendance Malick) , personnages attachants, casting épatant (Emily Blunt, Chaske Spencer : le couple de l’année ?), intrigue transatlantique (entre l’Angleterre victorienne et l’ouest sauvage), vilains de première bourre… Chaque épisode est une fête pour les amateurs de westerns. A cheval !
One Lane Bridge
Par Phil Inout
Le pitch
À peine débarqué dans la petite ville de Queenstown, en Nouvelle Zelande, le jeune et ambitieux inspecteur maori Ariki Davis (Dominic Ona-Hariki) est appelé au pont One Lane, réputé dangereux, où gît, dans la rivière, le corps sans vie de Grub Ryder, un fermier apprécié de sa communauté. Si tout porte à croire au suicide, Ariki, lui, suspecte plutôt un assassinat, s’attirant aussitôt l’hostilité de son supérieur, Stephen Tremaine (Joel Tobeck). Des révélations sur la vie privée du défunt contraignent pourtant ce dernier à ouvrir une enquête pour meurtre…
Ce qu’on en pense
One Lane Bridge est une série policière néo zélandaise dont le héros, un jeune inspecteur maori, débarque dans une petite ville isolée et 100% blanche, pour assister un policier chevronné. Sa première enquête, sur un suicide qui pourrait être un meurtre, le conduit sur le pont à voie unique qui relie la ville au reste de la région et qui a déjà été le théâtre, apprendra-t-il rapidement, de nombreux suicides, accidents et morts violentes. Là, ce grand sportif à l’esprit rationnel, qui a un peu renié la culture de son peuple pour épouser celle de la classe dominante blanche du pays, va se mettre à avoir des visions qui orienteront (ou désorienteront) son enquête. Une ville perdue, un cadavre, des secrets de famille, un duo de policiers antinomiques, un soupçon de fantastique… One Lane Bridge coche toutes les cases de la série policière à la mode du jour. Un peu trop peut-être, mais on se laisse bercer par le rythme Derrickien de cette enquête aux antipodes, dont l’intrigue et les ressorts psychologiques prennent de l’épaisseur au fil des épisodes. Les paysages à la beauté glaçante, les personnages au caractère bien trempé et un casting impeccable donnent envie d’aller au bout des deux saisons.
The Night Agent
Par Phil Inout
Le Pitch
L’agent du FBI, Peter Sutherland (Gabriel Basso), se retrouve impliqué dans une vaste conspiration. Pour sauver la nation, Peter se lance dans une chasse à l’homme afin d’arrêter une taupe russe qui évolue dans les plus hautes sphères du gouvernement américain…
Ce qu’on en pense
Succès surprise de Netflix, cette petite série policière ne renouvelle pas franchement le genre mais se regarde avec plaisir. L’intrigue est pourtant usée jusqu’à la corde, le casting banal, les dialogues dignes d’un soap et la réalisation pas folichonne… On se demande bien pourquoi on se prend au jeu ? Sans doute, justement, parce qu’on est en terrain connu quelque part entre 24h et… quelques dizaines d’autres séries policières du même acabit. Avec une petite love story en bonus, entre le gentil flic et sa protégée impliquée malgré elle dans un complot politique, ça suffit à faire la balle pour un binge watching dominical. Facile !
Je te promets
Par Phil Inout
Le pitch
Paul (Hugo Becker) et sa femme Florence (Camille Lou) attendent avec impatience la naissance de leurs triplés. De leur côté, Mathis (Narcisse Mame), un trader comblé vient de retrouver son père biologique mais hésite à le rencontrer ; Maud (Marilou Berry), une jeune femme en surpoids, n’arrive pas à maigrir et cherche un sens à sa vie et Michaël (Guillaume Labbé), footballeur d’un gros club de Ligue 1 voit sa carrière stoppée après un incident malheureux. Alors que Paul, Mathis, Maud et Michaël fêtent leurs 38 ans, ils font face à des choix importants, qui vont bouleverser leurs vies…
Ce qu’on en pense
On pouvait tellement redouter l’adaptation française de This is Us pour TF1 que c’est avec soulagement qu’on l’a découverte en 2021. Soyons clairs : pour qui a vu la série américaine, Je te promets n’a qu’un intérêt anecdotique. En gros :qui joue quoi et comment ? Camille Lou et Hugo Becker forment le couple originel et c’est un bon choix, surtout Camille Lou qui va gagner avec ce rôle une palanquée de fans. Les triplés sont incarnés par Narcisse Mame, Marilou Berry et Guillaume Labbé. On a un petit doute pour le dernier, dont l’adaptation a fait un footballeur (de l’OM !) plutôt qu’une star de séries TV, mais il se bonifie au fil des épisodes. Le choix de la ressemblance physique maximale avec les protagonistes de la série US étonne. Idem pour l’intrigue : à quelques infimes détails et ellipses près, c’est du copié-collé. On peut s’interroger sur l’intérêt de refaire à l’identique, mais l’insuccès relatif de This is Us sur M6 semble donner raison à TF1. Son public devrait plus accrocher à l’adaptation française. Question d’habitude. Avec Johnny Hallyday au générique, Je te promets annonce la couleur d’emblée : la série vise le public populaire des séries TF1. Avec son esthétique de soap et ses références grand public, elle devrait parvenir à le toucher sans trop de difficulté car la mécanique émotionnelle de This is Us est intacte et elle est imparable. Peut-être même que cela incitera les nouveaux adeptes à aller voir (sur Prime) la série originale ? Sinon, les deux premières saisons de Je te promets sont disponibles en streaming sur Disney + et MyTf1.
Blackport
Par Phil Inout
Le Pitch
En Islande au milieu des années 1980, la mise en place de quotas de pêche par le gouvernement bouleverse l’équilibre de tout un village. Secrétaire à la mairie, Harpa (Nína Dögg Filippusdóttir) profite du nouvau système et d’un accident tragique pour créer en quelques années un véritable empire de la pêche…
Ce qu’on en pense
Attention : chef d’oeuvre ! Primée à Série Mania en 2021, cette série islandaise arrive enfin sur Arte et s’inscrit d’emblée dans les meilleures prises de la chaine culturelle. On emploie le mot « prise » à dessein puisque le scénario nous transporte dans le monde de la pêche industrielle. Lorsque l’action démarre, un petit village de pêcheurs islandais se meurt : le capitaine du plus grand chalutier local est alcoolique au dernier degré (il tourne à l’antigel !) et l’usine de poissons qui emploie la majorité des habitants menace faillite. Heureusement, l’instauration de quotas de pêche par le gouvernement va renverser la vapeur et permettre à l’ambitieuse secrétaire de mairie locale, femme de pêcheur comme toutes les femmes mariées de l’île, de reprendre la pêcherie et l’usine et d’en faire un business florissant, avec l’aide active de son trés corruptible amant, qui est aussi le député maire de l’île. Tragicomédie sociale et satyre féroce du capitalisme des années 80, Blackport est l’oeuvre d’un trio de réalisateurs-scénaristes qui sont aussi les comédiens principaux de la série. Ils adoptent un ton et un humour grinçants qui évoque un mélange de Kaurismaki et de Sergei Losznitsa avec une touche de cinéma indé Belge à la Dikkenekke. Les personnages et l’ambiance générale sont dignes d’un Affreux, sales et méchants nordique. Pêchu !
The Consultant
Par Phil Inout
Le Pitch
Après le meurtre inexpliqué du fondateur d’une start-up de jeux vidéos, un consultant aux méthodes étranges et radicales (Christoph Waltz) débarque dans les locaux de la société pour la sauver de la faillite. Nul ne sait qui l’a engagé, ni d’où il sort…
Ce qu’on en pense
Christoph Waltz était l’acteur idéal pour incarner Regus Patoff, l‘inquiétant repreneur de la société CompWare. Génie du marketting ou dangereux sociopathe aux méthodes nazies ? Elaine (Brittany O’Grady) et Craig (Nat Wolff) , les deux jeunes héros de la série, employés de CompWare, vont essayer de le percer à jour, alors que ses méthodes deviennent de plus en plus tyranniques et abracadabrantesques. Une satyre féroce de la start-up nation et du monde du travail où tous les coups sont permis pour progresser dans la hiérarchie ou simplement sauver sa peau. Aussi jouissif qu’effrayant !
Extraordinary
Par Phil Inout
Le Pitch
Jen (Mairead Tyers) vit dans un univers où chacun a des superpouvoirs… sauf elle ! Avec l’aide de ses amis (dont un homme-chat), la jeune fille va tout faire pour trouver son superpouvoir caché…
Ce qu’on en pense
Encore une formidable série anglaise, à voir cette fois sur Disney+, la chaîne de super-héros Marvel, où le ton parodique et les dialogues particulièrement crus risquent de heurter les oreilles des fans d’Avengers. Ici, tout le monde a des super-pouvoirs plus ou moins loufoques (imprimante numérique humaine, transformateur de tout en pdf, femme aimant, homme chat…), sauf l’héroïne ! Une satyre des films de super-héros qui cache un récit initiatique sur la difficulté à se faire une place dans un monde où tout vous destine à n’être qu’ordinaire. Casting plein de fraîcheur, dialogues osés, BO pop-rock, réalisation enlevée… Extraordinary mérite bien son titre. On adore!