L’auteur de ce roman palpitant, Michel Moutot, est reporter à l’Agence France Presse, lauréat du prix Albert Londres en 1999 et correspondant à New York en 2001, au moment des attentats du 11 septembre. L’Amérique, il connaît, même s’il a écrit cette épopée tragique bien avant d’imaginer et connaître les nouvelles souffrances que le pays vit aujourd’hui. Vous avez peut-être eu le bonheur de trouver L’America, paru début mars, dans les rayons des libraires avant que ces derniers ne soient forcés de fermer. Si ce n’est le cas, précipitez-vous sur la version numérique. Car cette aventure passionnante qui, de la Sicile à New-York puis de la Nouvelle-Orléans à la Californie, dit combien il était difficile de vivre et survivre au début du XX eme siècle en Italie comme aux Etats -Unis. Ce n’est pas forcément un réconfort. Mais cela peut permettre de prendre patience et relativiser. Notamment en découvrant, effaré, l’essor machiavélique de la Mafia Sicilienne à laquelle personne ne pouvait échapper et les conditions misérables des émigrants partis tenter leur chance dans cette fausse terre promise qu’était « L’America ». Le roman fait 450 pages. Rester chez soi avec lui permet de voyager dans le temps et l’espace et oublier un temps le présent
Michel Moutot
L'America
Date de sortie 5 mars 2020
(Seuil 432 pages, 21 euros)
Hannelore Cayre : Les doigts coupés
ça vient de sortir|
Par MAB
Schlesser : Les Yeux de Mona
ça vient de sortir|
Par MAB
Au début tout est roman. Tout est écrit d’une façon très sentimentale: Mona, 10 ans, est atteinte d’une maladie qui risque de lui faire perdre la vue. Avant que cela n’arrive, son grand-père, veuf inconsolable, lui prodigue une thérapie plutôt singulière : il l’emmène tous les mercredi, dans les trois grands musées parisiens – d’abord le Louvre, puis Orsay et enfin Beaubourg – pour qu’elle observe longuement de ses propres yeux 52 chefs- d’œuvre, peinture, sculpture et photographie , depuis le 16 eme siècle jusqu’à aujourd’hui. Les dialogues, entre eux, sont un peu artificiels. Le ton de l’aïeul est très didactique. Mais petit à petit, le récit initiatique choisi par l’historien d’art Thomas Schlesser, fonctionne. On regarde les œuvres avec la fillette (elles sont d’ailleurs en couleurs à l’intérieur d’une jaquette qui se déplie ), on observe chaque détail à travers son regard et l’on écoute les commentaires éclairés qu’en fait son érudit et pédagogue de grand-père. Trois grandes parties, donc. Et autant de chapitres que d œuvres scrutées. Boticelli en ouverture et Soulages en final. :« Je souhaitais qu’il y ait une bonne alternance entre des artistes très iconiques comme Léonard de Vinci, Le Carravage, Courbet, Frida Kahlo ou Jean-Michel Basquiat et d’autres beaucoup moins connus comme Julia Margaret Cameron,extraordinaire photographe du 19 eme siècle ou la plasticienne Hannah Hoch » précise Schlesser. Le résultat est franchement épatant. Comme un conte esthétique et philosophique qui fait du bien . Donnant avec simplicité et humilité une leçon de savoir voir les beautés du monde et donc de savoir vivre. À mettre entre toutes les mains et à lire et relire dans l’ordre et le désordre avant d’aller redécouvrir toutes ces œuvres.
Leave A Comment