Mank

Mank

Par Philippe DUPUY

Le pitch
Hollywood, 1940 :  victime d’ un accident de voiture qui le cloue au lit pour plusieurs mois, le scénariste Herman J. Mankiewicz (Gary Oldman), alcoolique invétéré au regard acerbe, est envoyé par Orson Welles (Tom Burke) dans une villégiature isolée du désert de Mojave, avec 60 jours pour lui écrire un scénario : ce sera Citizen Kane… 

Ce qu’on en pense

Le plus grand film de l’année 2020 sort…  sur Netflix.  Et le Covid n’y est pour rien, cette fois !  David Fincher,  qui n’a plus tourné pour le cinéma depuis Gone Girl (2014),  a délibérément choisi la plateforme de streaming pour diffuser son film, qui est – ce n’est pas le moindre paradoxe- un formidable hommage au cinéma. Après Roma d’Alfonso Cuaron et The Irishman de Martin Scorsese,   Netflix s’impose comme le dernier refuge du grand cinéma d’auteurs et fera sans doute la course des Oscars en tête avec Mank, biopic du scénariste de Citizen Kane, Herman J Mankiewicz , auquel Gary Oldman prête son talent transformiste. Un film fleuve de 2h12 sur les coulisses de l’âge d’or d’Hollywood,  qui est aussi une ode à la liberté de création. Dans un sublime noir et blanc,  qui rappelle évidemment le chef d’oeuvre d’Orson Welles,  David Fincher (Fight Club, Zodiac, The Social Network), adaptant un scénario écrit par son père il y a vingt ans,  fait une démonstration de mise en scène époustouflante. En d’autres temps, ce film aurait enflammé la Croisette et décroché une Palme d’or. Il se contentera de quelques millions de vues sur Netflix et d’une ou deux statuettes. Ainsi va (ou ne va plus ?) le cinéma…  

By |décembre 5th, 2020|Categories: Cinéma|0 Comments

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