L’aventure Press Gang Metropol prématurément terminée, le Niçois Sébastien Bernard qui y officiait comme chanteur revient avec un projet solo conçu pendant le premier confinement : « Quand notre bassiste s’est tiré pour reformer son ancien groupe et qu’on est passé en confinement1, ma copine m’a convaincu que c’était une opportunité. Je me suis enfermé avec mon matos et j’ai tout fait tout seul de A à Z. J’ai bossé comme un fou, mais ça valait la peine« . Effectivement. Les 6 titres du EP sonnent le feu, ambiance « Dark Synth Wave ». Les influences DM (Depeche Mode pour les non intimes) sont toujours présentes dans le chant, mais les compos sont plus torturées, avec des accents à la Nine Inch Nail/Dead Can Dance. « Quand tu te retrouves sur un projet solo, c’est forcément plus introspectif, voire thérapeutique » plaisante (à moitié) Sébastien, qui espère pouvoir porter le projet en live rapidement avec un trio de musiciens. C’est tout le mal qu’on se souhaite. En attendant le clip de « Pharos« , le premier single , fait l’affaire. Longue vie à Halo’s Eve !
Halo's Eve
Pitch Black Heaven
Date de sortie
18 juin 2021
(6 titres Anesthetize)
Amine Kessaci: Marseille…
ça vient de sortir|
Par MAB
Le récit, paru aux « Bruit du monde« , est un flot de paroles. Douleur et colère ont tenu la plume d’un lamento qui dit combien, Amine Kessaci, 22 ans, est en combat contre le narcotrafic qui gangrène Marseille. Ses mots sont d’abord adressés, post mortem, à Brahim, le frère aîné et aimé, enterré à Alger, après avoir été exécuté en 2020 dans le quartier Nord, brûlé dans une voiture : « Nous avons des comptes à régler, Brahim. Dis leur aux minots qui franchissent la porte du non retour, que le narcotrafic c’est le diable. Dis leur que tu étais vivant et que maintenant tu as rejoint l’armée des morts« . Amine sait que sa mère « n’a jamais lâché« . Que, malgré le danger, elle allait récupérer Brahim dans les points de deal. Préferant « qu’il lui en veuille, plutôt que de le perdre. » Qu’elle était en lutte elle aussi, comme toutes les mères courage des cités. Il sait aussi que son père, plus taiseux et plus honteux, a fait ce qu’il a pu. Il connaît la triste humilité des hommes.. Il sait aussi, le désespoir des profs face à ce décrochage scolaire qui mène à la consommation, puis à la vente de la drogue. « Il faudrait dresser des statues aux enseignants » écrit-il. C’est donc vers les pouvoirs publics que se tourne sa colère. Pour lui, ils sont au mieux indifférents. Au pire satisfaits que « l’ on parle de dealers plutôt que de chômage. De la violence des cités, plutôt que des coupes budgétaires. D’un ennemi intérieur, plutôt que de la faillite d’un modèle« . Son texte est puissant, engagé, motivé. A l’heure où il l’écrivait, Amine attendait le procès de ceux qui avaient tué son frère aîné. Il y racontait les résistances de celles et ceux qui chaque jour refusaient de baisser les bras. Devenu un symbole à Marseille, il créait « Conscience« , un parti politique qui ne renie ni son identité, ni son quartier. « Tant que la fierté nous habitera, nous vivrons.Tant que nous marcherons la tête haute, en rang serré rien ne pourra nous abattre« . Même pas la mort atroce de Mehdi, en 2025. Le petit frère adoré, assassiné pour avertissement après la parution du livre. Insondable tristesse pour Amine qui jamais n’abandonnera la lutte .Il le dit à visage découvert..Son immense courage mérite soutien et protection !






Leave A Comment