L’aventure Press Gang Metropol prématurément terminée, le Niçois Sébastien Bernard qui y officiait comme chanteur revient avec un projet solo conçu pendant le premier confinement : « Quand notre bassiste s’est tiré pour reformer son ancien groupe et qu’on est passé en confinement1, ma copine m’a convaincu que c’était une opportunité. Je me suis enfermé avec mon matos et j’ai tout fait tout seul de A à Z. J’ai bossé comme un fou, mais ça valait la peine« . Effectivement. Les 6 titres du EP sonnent le feu, ambiance « Dark Synth Wave ». Les influences DM (Depeche Mode pour les non intimes) sont toujours présentes dans le chant, mais les compos sont plus torturées, avec des accents à la Nine Inch Nail/Dead Can Dance. « Quand tu te retrouves sur un projet solo, c’est forcément plus introspectif, voire thérapeutique » plaisante (à moitié) Sébastien, qui espère pouvoir porter le projet en live rapidement avec un trio de musiciens. C’est tout le mal qu’on se souhaite. En attendant le clip de « Pharos« , le premier single , fait l’affaire. Longue vie à Halo’s Eve !
Halo's Eve
Pitch Black Heaven
Date de sortie
18 juin 2021
(6 titres Anesthetize)
Lost in Cannes
ça vient de sortir|
Par MAB
Alors que la sélection du 78e Festival de Cannes vient d’être annoncée, le réalisateur, scénariste et écrivain Santiago Amigorena raconte les moments contrastés passés, depuis 1985, dans ce lieu d’illusions. Paraphrasant Proust jusque dans son style travaillé, il a intitulé ce troisième volume autobiographique « Le Festival de Cannes ou le temps perdu ». Une façon pour lui de raconter sa vie par le prisme grossissant et déformant de cette foire aux vanités. Rien d’original dans ce qu’il relate. Mais pour le lecteur, le plaisir d’entrer, à la fois de l’autre coté du miroir et dans l’intimité d’un faux « privilégié » un brin narcissique et passablement amer. D’abord, pour le parfait inconnu qu’il fut, les attentes interminables pour obtenir le carton d’une projection. Les hôtels miteux et les stratagèmes pour s’incruster dans les fêtes. Puis pour le co-scénariste débutant du « Péril Jeune » de Cédric Klapisch, les contacts en hausse. Les dîners qui se proposent. Le smoking pour les marches. Ensuite, l’évocation, pour le coup, très impudiques et larmoyantes des actrices aimées, supportées et desaimées: deux enfants avec Julie Gayet et deux ans de relation glamour avec la présidente du jury de cette 78 eme édition, Juliette Binoche. Au fil des lignes, Cannes devient alors autre chose qu’un lieu de cinéma mais celui des féroces mondanités. Surtout de tout ce que l’on se construit soi-même pour s’élever, souffrir et se tromper de vie. « Lorsque l’on atteint son but, la triste réalité de ce que l’on convoitait, s’offre à nous dans tout son terne éclat » conclut Santiago. Seul l’âge et l’écriture, permettent alors de se rendre compte de son erreur. Plus intéressant au final que l’on ne pensait en ouvrant l’ouvrage.
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