L’aventure Press Gang Metropol prématurément terminée, le Niçois Sébastien Bernard qui y officiait comme chanteur revient avec un projet solo conçu pendant le premier confinement : « Quand notre bassiste s’est tiré pour reformer son ancien groupe et qu’on est passé en confinement1, ma copine m’a convaincu que c’était une opportunité. Je me suis enfermé avec mon matos et j’ai tout fait tout seul de A à Z. J’ai bossé comme un fou, mais ça valait la peine« . Effectivement. Les 6 titres du EP sonnent le feu, ambiance « Dark Synth Wave ». Les influences DM (Depeche Mode pour les non intimes) sont toujours présentes dans le chant, mais les compos sont plus torturées, avec des accents à la Nine Inch Nail/Dead Can Dance. « Quand tu te retrouves sur un projet solo, c’est forcément plus introspectif, voire thérapeutique » plaisante (à moitié) Sébastien, qui espère pouvoir porter le projet en live rapidement avec un trio de musiciens. C’est tout le mal qu’on se souhaite. En attendant le clip de « Pharos« , le premier single , fait l’affaire. Longue vie à Halo’s Eve !
Halo's Eve
Pitch Black Heaven
Date de sortie
18 juin 2021
(6 titres Anesthetize)
Paul Auster: Baumgartner
ça vient de sortir|
Par MAB
« Pour faire ce que tu fais, il te faut marcher… Écrire commence dans le corps… Tu t’assieds à ton bureau pour noter les mots, mais dans ta tête tu es encore en train de marcher » Désormais, celui qui se parlait souvent à lui-même, ne marchera plus. Pire, il n’écrira plus. Lui dont « La trilogie New-Yorkaise » est imprimée dans l’identité de toute une génération. Lui que certains auraient bien vu prix Nobel: Paul Auster, le plus francophile des écrivains américains s’est éteint mardi 30 avril à Brooklyn. Après deux dernières années ponctuées de drames (décès de sa petite fille, puis de son fils Daniel), un cancer l’a emporté à 77 ans. « Sans moi l’avenir se débrouillera très bien » fait-il dire à Baumgartner, son double dans le dernier ouvrage traduit chez Actes Sud. L’avenir se débrouillera d’autant plus qu’Auster laisse une œuvre considérable: plus de trente romans, des scénarios, deux films. Et, en guise d’achèvement ce « Baumgartner ». Paru en 2023, ce roman n’est peut être pas son meilleur. Mais Auster, malade, savait que ce serait « le dernier ». Cela donne à cette bio-fiction, le ton crépusculaire d’un bilan de vie. D’autant que cet écrivain de la mémoire s’y montre plus que jamais hanté par la solitude, la douleur et le deuil. Lire ce long monologue d’un narrateur, cloitré dans sa maison de la banlieue de New-York et hanté par la disparition par noyade de la femme aimée, n’est donc pas toujours facile. L’écriture introspective et labyrinthique est celle d’une élégie qui tente de chasser les blessures de l’existence en convoquant les souvenirs heureux. Mais l’adieu plein de tendresse à la vie, la confiance en l’amour et en l’humanité en font, aujourd hui, un testament particulièrement émouvant. RIP.
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