Les Insus à Nice

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Les Insus à Nice

 Par Philippe DUPUY

Finalement, c’est vrai qu’on joue sa vie comme on joue au flipper:  « On gagne, on perd, mais toujours on espère, pouvoir s’en refaire une gratuite ». Les Téléphone ont beaucoup gagné dans leur décennie d’existence (1976-1986: 5 disques, quelque 500 concerts et 6 millions d’albums vendus).Ils n’ont pas perdu la main par la suite, jouant en formations séparées (Jean Louis et Richard d’un côté, Louis et Corine de l’autre, puis Louis tout seul). Et les voilà de nouveau réunis, 30 ans plus tard, pour cette fameuse partie bonus, que tout le monde attendait depuis des lustres. Quelques rides et des cheveux blanc en plus, un membre en moins (pour d’obscures raisons Corine n’est pas de l’aventure, ce qui leur vaut l’aimable sobriquet de « Téléphone sans fille »), mais toujours persuadés que c’est « more fun to compete ». Same players shoot again, donc. Et on peut dire qu’ils envoient du lourd dans les bumpers ! Depuis les premiers concerts de reformation à Paris Lille et Lyon, à l’automne 2015, le show a pris de l’ampleur et constitue désormais une véritable tuerie. La pause de quelques semaines entre les derniers concerts d’été (dont celui de Monaco le 3 août) et ceux de la rentrée (qui ont débuté le 26 à Montpellier), a été bénéfique à nos fringants sexagénaires.Ils affichent une forme impériale et un teint estival à leur arrivée sur scène. Aubert avec le bombers argent de Ryan Gosling dans Drive, Bertignac en redingote noire et tennis à semelles lumineuses, tignasse blanche et SGJunior en bandoulière, Kolinka banane aux lèvres qui ne les quittera pas.

Jean-Louis Aubert et Louis Bertignac

(Photos François Vignola/Nice Matin)

Le show démarre toujours sur « Crache ton venin » et ne connaît que quelques variations d’un soir sur l’autre. « Hygiaphone », « Dans ton lit », « Fait Divers », « Argent trop cher », « Au cœur de la nuit », « 66 heures », « Flipper », « Métro », « Dure Limite », « Ce que je veux », défilent comme à la parade. Le son est nickel, les guitares flambent, la voix de Jean-Louis tient le choc, Louis s’éclate comme jamais et Richard multiplie les moulinets derrière sa batterie. A la basse, Aleksander Angelov tient la baraque pendant les envolées solos des deux autres.C’est presque mieux que dans les meilleurs souvenirs des meilleurs concerts de Téléphone! En tout cas, le public exulte. 9000 gosiers qui reprennent le refrain d’ « Argent trop cher » (« La vie n’a pas de prix, pas de priiiiiix! ») ou La Bombe Humaine ,  dédiée aux anges de la Prom par Jean Louis… Ca fout les poils, comme on dit. Le Nikaia est au comble du remplissage et de l’extase quand arrivent les rappels («Vaudou», «Ca, c’est vraiment toi» «Tu vas me manquer») . Entre les ex-Téléphone et leur public, la communication est rétablie (d’ailleurs elle n’a jamais vraiment été coupée) et la réception est impeccable. Les Insus-portables sont branchés en 4 G+ , voire en 5. La tournée doit les mener jusqu’à Bercy le 12 novembre. On voudrait y être! Mais surtout, ce qu’on espère, c’est qu’ils décident de ne pas raccrocher. Sinon, « bientôt au bout du fil, il n’y aura plus personne »…

 

 

By |septembre 30th, 2016|Categories: Événement|0 Comments

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