Il ne faut quand même pas s’attendre à un miracle: Chuck Berry avait 90 ans, il a connu son pic créatif il y a soixante ans et n’avait plus rien enregistré depuis 40 ans. En plus il est mort ! On se doute que pour sortir ces dix chansons posthumes, il a fallu faire les fonds de fonds de tiroir et bidouiller à tout va sur les guitares et les voix. Les dernières fois qu’on l’a vu jouer en concert, Papy Chuck avait le plus grand mal à faire les deux à la fois… Malgré tout, qu’on se le dise, ce disque est bon. Et même excellent ! Toutes les chansons tiennent la route. Les rocks (« Wonderful Woman », « Big Boys » , « Lady B Goode »…) emballent comme au bon vieux temps , les blues (« You go to my head », « Eyes of a man », « Darlin » ) sont chantés avec sérieux et les ballades (« 3/4 Times (Enchilladas) », « Jamaica Moon ») chaloupent gentiment. Les guitares sonnent (on s’en fout si c’est pas lui qui joue: ça y ressemble) , le piano bastringue est là en soutien et les prises de voix sont plus que correctes. Ca fait déjà un skeud sympa à s’offrir (en vinyle, évidemment). Mais, en plus, il y a une vraie pépite : « Dutchman » , un talkin blues dans lequel Chuck convoque Dylan et John Lee Hooker pour raconter l’histoire du vrai Johnny B Goode. Carrément ! Finalement, il faut toujours croire aux miracles.
Chuck Berry
Chuck
(Decca)
Stars en guerre
ça vient de sortir|
Par MAB
Est-il indécent de participer au cirque Cannois alors qu’ailleurs tout est chaos? C ‘est la question qui parcourt les réseaux sociaux à l’ouverture de cette nouvelle édition du festival du film. La réponse n’est pas si simple. Car tout n’est pas que futilité sur la Croisette. Loin de là. Exceptées les inévitables montées des marches qui enchantent les photographes, le monde nous saute même si douloureusement aux yeux dans les témoignages et sur les écrans que les cérémonies en deviennent des tribunes Celle de mardi soir le prouve. Est-ce l’époque qui veut cela ? En a-t-il toujours été ainsi? Comment, par exemple, les comédiens des années trente ont ils traversé la seconde guerre mondiale ? Quelle a été leur attitude pendant l’occupation? Voici quelques réponses édifiantes données par l’historien de cinéma Philippe Durant, même si les noms qui vont suivre ne parleront plus à grand monde. En France, Bernard Blier est fait prisonnier mais s’évade de son Stalag. Jean Gabin, lui, rejoint la marine alors que Jean Marais intègre la 2e DB. En Italie, Lino Ventura fuit le fascisme et monte à Paris alors que l’inoubliable Pierre Dac rejoint de Gaulle et donne de la voix à radio Londres. Mais les femmes aussi agissent. Notamment Marlène Dietrich, qui fournit de précieux renseignements aux services d’espionnage.. Bien entendu, tous les artistes ne sont pas aussi engagés: Maurice Chevalier, Fernandel , Guitry, pour ne nommer qu’eux, poursuivent leurs activités et mènent la grande vie . Danielle Darrieux monte dans « le train de la honte » pour Berlin. Et pendant qu’Arletty tombe amoureuse d’un officier nazi, l’allemand Horst Tappert- futur inspecteur Derrick – devient lui, soldat SS . Bref la liste de qui à fait quoi pendant ces années de plomb est longue. L’ouvrage illustré de Philippe Durant est très documenté. Organisé en 33 chapitres d’une grande clarté, Il pourra captiver ceux qui s’intéressent non seulement à la grande histoire, mais aussi aux agissements des « célébrités « face aux tragédies du monde.
Edouard Louis : Monique s’évade
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Par MAB
Paul Auster: Baumgartner
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Par MAB
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