Cinéma

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L’âme idéale

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Elsa (Magalie Lépine Blondeau),  40 ans, célibataire, a renoncé aux histoires d’amour. Un don un peu spécial la garde à distance des autres : elle peut voir et parler aux morts. Pourtant un soir elle rencontre Oscar (Jonathan Cohen) un homme drôle et charmant, qui lui fait espérer à nouveau que tout est possible. Mais au moment où elle commence enfin à tomber amoureuse, Elsa réalise que leur histoire n’est pas aussi réelle que ce qu’elle pensait…

Notre avis

Une romance surnaturelle à la Ghost qui vaut surtout pour son couple d’acteurs vedettes : Jonathan Cohen presqu’à contre emploi dans un rôle de séducteur romantique et la Québécoise Magalie Lépine Blondeau que l’on avait découvert dans Simple comme Sylvain. Le scénario est original et tient assez bien la distance, avec une réflexion sur la vie après la mort. Dommage que la réalisatrice n’attache pas autant de soin à ses seconds rôles qu’à son couple vedette…

Mango

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Sous prétexte de vacances ensemble, une directrice d’hôtel ambitieuse (Josephine Park) entraîne sa fille adolescente à Malaga où elle doit racheter, pour le compte de son groupe hôtelier, un magnifique verger de manguiers et y bâtir un nouvel hôtel…

Ce qu’on en pense

Heureuse trouvaille du catalogue de films récents de Netflix, cette romance Danoise vaut pour la lumière dorée de l’Espagne au printemps,  pour son casting attachant, son humour à froid et son rythme « nordique ». Le scénario a beau être sans surprise, la  réalisation évite les clichés trop voyants et le film se regarde avec beaucoup de plaisir. Que ce soit pour la relation mère-fille, la romance adulte ou le couplet écolo sur la nécessité de conjuguer tourisme et préservation des sites, tout sonne juste et bien amené. Un bon petit film de week-end. 

L’Agent Secret

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Brésil, 1977. Marcelo (Wagner Moura), un homme d’une quarantaine d’années fuyant un passé trouble, arrive dans la ville de Recife où le carnaval bat son plein. Il vient retrouver son jeune fils et espère y construire une nouvelle vie. C’est sans compter sur les menaces de mort qui rôdent et planent au-dessus de sa tête…

Ce qu’on en pense

Très bien accueilli à Cannes 2025 où il a reçu le prix de la mise en scène et le prix d’interprétation masculine, le nouveau film du brésilien Kleber Mendonça Filho (Aquarius, Bacurau) ressuscite le Recife des années 70 pour un thriller politique très réussi. Au delà de l’exercice de style, une belle réflexion sur le passé qui ne passe pas et le souvenir de la dictature. Brillant.  

Avatar 3

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

La suite des aventures du peuple Na’Vi sur la planète Pandora…

Ce qu’on en pense

Initiée en 2009 pour lancer une nouvelle ère de cinéma en relief, la saga Avatar est, à ce jour, la seule à pouvoir rivaliser avec Star Wars en termes de succès et de développements. Ce troisième volet plus sombre que le précédent,  dont il constitue pourtant la suite directe, devrait encore séduire les fans de James Cameron que 3h30 d’immersion dans l’univers bleuté de Pandora ne rebuteront pas. Des volets 4, 5 et 6 sont déjà dans les tuyaux…

Partir un jour

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Alors que Cécile (Juliette Armanet) s’apprête à réaliser son rêve, ouvrir son propre restaurant gastronomique, elle doit rentrer dans le village de son enfance à la suite de l’infarctus de son père (François Rollin). Loin de l’agitation parisienne, elle recroise son amour de jeunesse (Bastien Bouillon). Ses souvenirs ressurgissent et ses certitudes vacillent…

Ce qu’on en pense

Présenté en ouverture du 78e Festival de Cannes (honneur inédit pour un premier film), Partir un jour est la version longue du court métrage éponyme et Césarisé d’Amélie Bonnin (à voir ici). Les premiers rôles (très bien) tenus par Juliette Armanet et Bastien Bouillon ont été inversés : c’est elle qui revient dans le village de son adolescence auréolée de gloire (elle a gagné Top Chef et s’apprête à ouvrir son propre restaurant gastronomique) et lui qui y est resté (il est garagiste et fait du moto cross). Elle est enceinte,  mais a décidé d’avorter. Lui est marié et père d’un garçon d’une dizaine d’années. Ils se sont aimés, se sont loupés et se retrouvent avec beaucoup de nostalgie et de tendresse. Sauf qu’ils ne sont pas libres…  Voilà pour la partie romance. Le côté familial est exploré avec Cécile et ses parents : mère aimante (Dominique Blanc formidable), père bougon et râleur (François Rollin très bien aussi)… Le retour de l’enfant prodigue, transfuge de classe , est célébré sur le mode de l’amour vache. Originalité de mise en scène : des passages chantés et/ou chorégraphies interviennent comme des virgules en fin de scènes avec une BO de tubes 80’s bien craignos (un vrai karaoké de Stars 80 !) qui disent combien la variété a envahi nos vies. Le court métrage était parfait : sensible, intelligent, bien dialogué, bien joué et joliment mis en scène. Dans le long, on voit les défauts et les coutures :  image moche pour faire « auteur », chorégraphies mal filmées, scénario sans réel enjeu dramatique, direction d’acteurs fluctuante, introduction aléatoire des chansons (avec un son décalé du jeu des acteurs qui sont pourtant censés les chanter en live). Cela donne une petite romance musicale amusante mais dispensable, qu’on regarde d’un oeil amusé sans trop y croire, ni être spécialement touché.

Wake Up Dead Man

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Le détective Benoit Blanc (Daniel Craig) collabore avec un jeune prêtre (Josh O’ Connor) pour enquêter sur un crime totalement inexplicable perpétré dans l’église d’une petite ville au sombre passé.

Ce qu’on en pense

La saga A Couteaux tirés, qui vaut à Daniel Craig une étonnante carrière post 007,  s’enrichit d’un troisième opus toujours dirigé par Rian  Johnson. La formule est parfaitement rodé et on retrouve avec plaisir le nouveau Hercule Poirot dans une intrigue surnaturelle emberlificotée à souhait. Pourtant,  ce sont Josh O’ Connor et Glenn Close qui se taillent la meilleure part de ce Wake Up Dead Man gothique et British en diable. Un régal à déguster sans attendre sur Netflix.  

Jay Kelly

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Vieillissant loin de ses enfants, auxquels il a toujours préféré sa carrière, le célèbre acteur de cinéma Jay Kelly (George Clooney) est sollicité pour recevoir un prix d’honneur dans un festival italien. L’occasion pour lui d’entreprendre un voyage introspectif à travers l’Europe avec son fidèle manager (Adam Sandler)… 

Ce qu’on en pense

Après une incursion inattendue dans le film de genre (White Noise 2022), le cinéaste New-Yorkais Noah Baumbach revient à ce qu’il sait faire de mieux, la comédie dramatique,  avec ce portrait mélancolique d’un acteur célèbre qui, à l’automne de sa vie,  tente désespérément de recoller les morceaux d’une vie de famille sacrifiée sur l’autel de sa carrière. Faute d’intéresser ses enfants, devenus de jeunes adultes, à l’hommage que décide de lui rendre un festival italien, il devra se raccrocher à l’amitié qui le lie à son agent depuis des lustres. George Clooney et Adam Sandler font merveille dans le rôle de la star et de l’agent, entourés d’une troupe d’acteurs fidèles au cinéaste (Laura Dern, Greta Gerwig, Billy Cudrup, Riley Keough, Emily Mortimer, Patrick Wilson…). C’est trop long et bavard, comme il se doit pour un film de plateforme, mais remarquablement filmé et au final assez plaisant. A voir sur Netflix. 

Resurrection

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Un jeune homme rêveur se réincarne dans cinq époques. Tandis que le XXe siècle défile, une femme suit sa trace…

Ce qu’on en pense

Prix spécial du jury à Cannes 2025, où il était présenté en compétition, le film-fleuve du Chinois Bi Gan, émule de Leon Carax,  a constitué le choc esthétique de l’édition. Evidemment, personne n’a rien compris à cette histoire de « voleurs de rêve » profondément ancrée dans celle du cinéma…  Mais la maestria de la mise en scène emporte tout. Le film le plus dingue de l’année. 

La Condition

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

C’est l’histoire de Céleste (Galatea Bellugi) , jeune bonne employée chez Victoire et André (Swann Arlaud), en 1908. C’est l’histoire de Victoire (Louise Chevillotte), de l’épouse modèle qu’elle ne sait pas être. Deux femmes que tout sépare mais qui vivent sous le même toit, défiant les conventions et les non-dits.

Ce qu’on en pense

Premier film en costume pour Jerome Bonnell qui nous avait plutôt habitués à des fictions contemporaines. Une réussite, portée par Louise Chevillotte, Swan Arlaud et Galatea Belugi, dans un triangle amoureux régi par les règles d’un patriarcat dominateur. Il y a du Maupassant et du Renoir dans ce drame d’époque très maitrisé. 

Love Me Tender

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Une fin d’été, Clémence (Vickie Krieps) annonce à son ex-mari qu’elle a des histoires d’amour avec des femmes. Sa vie bascule lorsqu’il lui retire la garde de son fils. Clémence va devoir lutter pour rester mère, femme, libre.

Ce qu’on en pense 

Adapté du roman autobiographie de Constance Debré, Love Me Tender en livre une version plus douce et solaire, grâce notamment au choix de la lumineuse Vickie Krieps pour incarner cette femme en rupture avec son milieu d’origine qui devra se battre avec détermination pour vivre sa vie comme elle l’entend. Une réussite. 

Je suis toujours là 

Cinéma|

Par MAB

Le pitch

Rio, 1971, sous la dictature militaire. La grande maison des Paiva, près de la plage, est un havre de vie, de paroles partagées, de jeux, de rencontres. Jusqu’au jour où des hommes du régime viennent arrêter Rubens (Selton Mello), le père de famille, qui disparait sans laisser de traces. Sa femme Eunice (Fernanda Torres) et ses cinq enfants mèneront alors un combat acharné pour la recherche de la vérité…

Ce qu’on en pense

Depuis Terre lointaine et  Central do Brasil  (1995-1998),  chaque livraison du Brésilien Walter Salles est attendue comme une promesse de bonheur cinématographique. Drame poignant sur la dictature, Je suis toujours là ne fait pas exception. La famille du film, Walter Salles l’a bien connue. Enfant, il allait jouer  ans la grande maison des Paiva,  près de la plage d’Ipanema,  le quartier chic de Rio. C’est une histoire vraie que le réalisateur de  Carnets de voyage  relate dans une réalisation précise, documentée, chronologique, adaptée de l’œuvre de Marcelo, l’un des enfants du disparu. En suivant uniquement l’épouse, enfermée dans l’attente et le mépris des militaires, le film laisse le spectateur dans la même ignorance stupéfaite. C’est un peu long (2h17), parfois inutilement détaillé, pas assez à charge peut être…  Mais  Je suis toujours là  a le grand mérite de réactiver toutes les mémoires sur toutes les dictatures. Celle du Brésil a duré 15 ans…  Ovationné à Venise,  le film a reçu un Golden Globe pour la prestation de l’actrice principale, Fernanda Torres.

 

 

 

The Alto Knights

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Deux des plus redoutables figures de la mafia new-yorkaise, Frank Costello (Robert de Niro) et Vito Genovese (Robert de Niro) , luttent pour le contrôle de la ville. Autrefois meilleurs amis, la jalousie et les trahisons les mènent inévitablement à l’affrontement…

Ce qu’on en sait

Deux Niro pour le prix d’un ! L’acteur se dédouble devant la caméra de Barry Levinson pour un nouveau (dernier ?) film de mafia qui convoque toute la mythologie Scorsesienne afin de raconter l’histoire vraie des parrains Franck Costello et Vito Genovese. Joe Pesci n’étant peut être pas disponible, Robert De Niro joue les deux rôles, parfois dans le même plan, par la grâce des effets spéciaux et du maquillage. Passée la surprise première,  on se régale à le voir endosser les deux costumes à rayures : celui du capo dei capi pondéré (Costello, qui inspira à Mario Puzzo son fameux Parrain) et celui de son ami d’enfance devenu rival enragé (Genovese),  dans une double composition quasi testamentaire. La reconstitution d’époque (les années 40) est soignée, les seconds rôles aussi (y compris féminins,  ce qui est rare pour un film de mafia). Dommage que le film souffre de faiblesses côté scénario (un comble pour une histoire qui a inspiré tant d’autres films) et aussi côté réalisation (ça se traîne). On passe quand même un bon moment.  

Sinners

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Alors qu’ils cherchent à s’affranchir d’un lourd passé, deux frères jumeaux (Michael B. Jordan) reviennent dans leur ville natale pour repartir à zéro. Mais ils comprennent qu’une puissance maléfique bien plus redoutable guette leur retour avec impatience…

Ce qu’on en pense

Après avoir relancé la franchise Rocky avec Creed et dopé celle de Black Panther avec un premier opus qui figure parmi les meilleurs Marvel, Ryan Coogler s’offre une récréation avec cette série B horrifique dans laquelle il embarque son acteur fétiche, Michael B Jordan,  pour un double rôle épatant. Un mix détonnant de Get Out  (Jordan Peele) et d’Une nuit en enfer (Robert Rodriguez) mené tambour battant,  avec moult clins d’oeil  (Carpenter, Peckinpah , Brian De Palma…) et une BO  qui, elle aussi brasse les genres entre blues, country et ragtime.Pour ceux qui l’ont manqué à sa sortie en salles, séance de rattrapage vivement recommandée  sur Canal+

Bardot

Cinéma|

Par J.V

Jamais vraiment dans une case, danseuse, actrice, sex symbol et star mondiale,  finissant, avant la quarantaine, par se retirer à Saint Tropez et tout sacrifier à la cause animale, Brigitte Bardot est une femme libre et largement incomprise. Alain Berliner et Elora Thevenet,  qui ont eu un accès privilégié à BB , à sa fondation à ses archives personnelles, à celles de Paris Match, ainsi qu’à nombre de personnalités du cinéma et de la chanson, reviennent sur les aspects si contradictoires de sa vie. De sa carrière d’actrice légendaire à sa fondation pour les animaux et à ses prises de position politiques qui ont fait polémique. Elle qui bouscula l’image des femmes et fut en avance sur la libération sexuelle, la conscience écologique et le bien-être animal,  a pu, dans la dernière partie de sa vie,  donner l’image d’une réactionnaire aigrie aux propos outranciers. Grace à ses nombreux intervenants célèbres, le film (découvert au cinéma de la plage à Cannes 2025) offre une réflexion croisée sur ce que signifie être une femme-artiste, une femme libre et parfois en avance sur son temps. A voir avec une pensée affectueuse pour Bardot, qui a fêté ses 91 ans à l’hôpital et y est encore en convalescence.

Mektoub My Love 2

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Amin (Shain Boumedine) revient à Sète après ses études à Paris, rêvant toujours de cinéma. Un producteur américain en vacances (André Jacobs), s’intéresse par hasard à son projet, Les Principes essentiels de l’existence universelle, et veut que sa femme, Jess (Jessica Pennington), en soit l’héroïne. Mais le destin, capricieux, impose ses propres règles… 

Ce qu’on en pense

Il aura fallu huit années et un oubliable Intermezzo (3 heures de débauche disco dans une boite de nuit,  présenté à Cannes mais jamais sorti en salles), pour que vienne enfin la suite de Mektoub My Love, film « de vacances » d’un Abdellatif Kechiche au sommet de son art. Tourné dans la foulée du premier Mektoub, ce Canto Due reprend les choses où on les avait laissées (sur une plage de Sète) et y ajoute de nouveaux personnages et de nouvelles liaisons. On retrouve avec plaisir la troupe et l’ambiance estivale du premier film, en se demandant pourquoi il a fallu attendre si longtemps cette suite si évidente et lumineuse. Le caractère ombrageux et les soucis de santé du réalisateur Niçois y sont sans doute pour quelque chose…