Cinéma

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Motel Destino

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Ceará, côte nord-est du Brésil. 30 degrés toute l’année. Chaque nuit, au Motel Destino, se jouent à l’ombre des regards de dangereux jeux de désir, de pouvoir et de violence. Un soir, l’arrivée du jeune Heraldo (Iago Xavier) vient troubler les règles du motel.

Ce qu’on en pense

En compétition à Cannes 2024, le nouveau film du Brésilien Karim Aïnouz n’a pas laissé un grand souvenir. Ce vrai faux remake du Facteur sonne toujours deux fois  vaut surtout par sa photo aux couleurs saturées et le choix d’un motel de passes comme décor au drame qui met un temps fou à se nouer entre le patron, sa femme et un jeune voyou en cavale. Quelques scènes de sexe assez crues font grimper la température dans une région où le thermomètre ne descend jamais au dessous de 30°. A défaut de pouvoir passer les vacances de Noël « sous le soleil des tropiques », prenez un ticket au Motel Destino. 

Le Déluge

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

1792 : l’Ancien Régime touche à sa fin. À Paris, Louis XVI (Guillaume Canet) et son épouse Marie-Antoinette (Mélanie Laurent) sont arrêtés et conduits au donjon de la Tour du Temple.

Ce qu’on en pense

Librement inspiré des carnets de Cléry, valet de chambre du roi, resté auprès de lui jusqu’à sa mort, le film de Gianluca Jodice raconte les derniers jours de Louis XVI de son point de vue et de celui de sa famille. C’est, hélas, la seule originalité de ce drame historique poussif et poussiereux,  qui oublie de mettre l’Histoire en perspective. Guillaume Canet et Mélanie Laurent lourdement perruqués et maquillés ont l’air d’attendre le déluge promis par le titre.  Le spectateur, lui, est plutôt tenté de presser le pas vers la sortie.

Mon inséparable

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Mona (Laure Calamy) vit avec son fils trentenaire, Joël (Charles Peccia-Galletto), qui est « en retard ». Il travaille dans un établissement spécialisé, un ESAT, et aime passionnément sa collègue Océane (Julie Froger), elle aussi en situation de handicap. Alors que Mona ignore tout de cette relation, elle apprend qu’Océane est enceinte. La relation fusionnelle entre mère et fils vacille…

Ce qu’on en pense

Pour sa première réalisation,  Anne-Sophie Bailly livre une copie soignée sur un thème rarement abordé : celui du désir sexuel chez les personnes souffrant de handicap mental. L’indispensable Laure Calamy est pour beaucoup dans la réussite du film, face à un acteur handicapé, Charles Peccia-Galletto,  qui fait lui aussi forte impression. Dommage que le scénario soit aussi balisé et la réalisation aussi scolaire. 

 Planète B 

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

France, 2039. Une nuit, des activistes, traqués par l’État, disparaissent sans laisser aucune trace. Julia Bombarth (Adèle Exarchopoulos) se trouve parmi eux. À son réveil, elle se découvre enfermée dans un monde totalement inconnu

Ce qu’on en pense

Les films de genre réussissent d’habitude aux réalisatrice françaises. Ce n’est, hélas, pas le cas de Planète B avec lequel Aude-Léa Rapin se plante dans les grandes largeurs. Souheila Yacoub et Adèle Exarchopoulos ne suffisent pas à sauver cette dystopie SF de l’ennui qui saisit le spectateur à peine passée la scène d’ouverture.  Les références à Total Recall  et  Existenz  sont plus encombrantes qu’autre chose. Pour amateurs de nanars intersidéraux. 

Sonic 3

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Sonic, Knuckles et Tails se retrouvent face à un nouvel adversaire, Shadow, mystérieux et puissant ennemi aux pouvoirs inédits. Dépassée sur tous les plans, la Team Sonic va devoir former une alliance improbable pour tenter d’arrêter Shadow et protéger notre planète…

Ce qu’on en pense

Troisième sortie au cinéma pour la mascotte de Sega qui séduit toujours un large public.  Le hérisson supersonique affronte cette fois un double à la personnalité maléfique, avide de vengeance. Les meilleures scènes sont celles d’action,  alors que Jim Carrey, cabotine à outrance dans le rôle du docteur Robotnik et que les autres personnages peinent à exister.  Les jeunes fans de la franchise y trouveront leur compte. Les autres peuvent passer leur chemin.

Joli, Joli

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

De Paris à Rome dans les années 70, le destin d’un écrivain fauché (William Lebghil) percute celui d’une star montante du cinéma (Clara Luciani). Leur chemin vers l’amour sera semé d’embuches, de quiproquos et de rebondissements…

Ce qu’on en pense

Clara Luciani faut des débuts convaincants dans cette comédie musicale rétro signée de l’éclectique Diastème,  qui met également en scène  William Lebghil Vincent Dedienne, Grégoire Ludig, José Garcia, Alban Lenoir et  Victor Belmondo… Un divertissement chantant pour les fêtes,  porté par les  mélodies d’Alex Beaupain, collaborateur jusqu’ici attitré de Christophe Honoré ( Les chansons d’amour ,  Les Bien-aimés… ). Le titre ne ment pas: c’est « Joli, joli« ,  à défaut d’être consistant.

Nosferatu

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

L’histoire d’une obsession entre Ellen (Lily-Rose Depp), une jeune femme tourmentée, et le terrifiant vampire (Bill Skarsgård), qui s’en est épris. Avec toute l’horreur qu’elle va répandre dans son sillage…

Ce qu’on en pense

Révélé par deux films en noir et blanc inspirés par l’expressionnisme allemand (The Lighthouse et The Northman), Robert Eggers se mesure au chef d’oeuvre gothique absolu, Nosferatu le vampire de FW Murnau, sorti en 1922. Le résultat est à la hauteur des attentes suscitées par le projet . Porté par une Lily Rose Depp littéralement possédée,  son Nosferatu s’impose comme une relecture moderne et féministe du film de vampire. Le chef d’oeuvre d’un réalisateur au sommet de son art. A rajouter d’office dans les classements des meilleurs films de 2024.

 

The Wall

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Jessica Comley (Vicky Krieps) est un agent de la patrouille frontalière américaine en poste à Tucson, en Arizona, dans une zone désertique où les trafiquants de drogue et les immigrants illégaux tentent leur chance de traverser. Convaincue qu’ils doivent être chassés comme du gibier, elle ne pas pas tarder à être impliquée dans la mort de l’un d’eux… 

Ce qu’on en pense

Le mur qui donne son titre au film du Belge Philippe Van Leeuw, on ne le verra jamais. Mais sa présence, réelle, espérée ou redoutée, impacte tous ceux qui vivent dans cette région frontalière de l’Arizona. D’un côté, il y a Jessica (Vicky Krieps, d’une maigreur glaçante), qu’on imagine bonne chrétienne et dont la meilleure amie est en train de mourir du cancer. Elle ne parle plus à sa mère et vit avec on père qui organise la nuit des safaris de migrants. Jessica est agent à la police des frontières et déteste les migrants de toute son âme. De l’autre,  il y a les indiens natifs de la région,  auxquels le sort fait aux migrants rappelle des souvenirs génocidaires. S’ils le peuvent, ils les aident à traverser. Un passage nocturne tourne mal. Jessica est impliquée dans la mort d’un clandestin. Elle charge un vieil indien dont elle soupçonne qu’il a aidé le groupe à traverser la frontière. Son petit fils, arrêté avec lui, regarde tout ça sans mot dire. Ce qu’il voudrait, lui,  c’est juste pouvoir galoper librement dans le désert sur son cheval comme le faisaient ses ancêtres. La réalisation est sèche comme le sable dans lequel on ramasse au matin les affaires des clandestins mis en fuite. Vickie Krieps a des tics qui font peur. La  grande chasse aux migrants annoncée par Donald Trump donne au film une tonalité encore plus effrayante. 

Sarah Bernhardt

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Paris, 1896. Sarah Bernhardt (Sandrine Kiberlain) est au sommet de sa gloire. Icône de son époque et première star mondiale, la comédienne est aussi une amoureuse, libre et moderne, qui défie les conventions…

Ce qu’on  en pense

Eclectique et imprévisible, Guillaume Nicloux signe ce portrait enflammé de Sarah Bernhardt qui est plus une évocation qu’un véritable biopic. Le film se concentre, en effet, sur quelques années de la vie de la tragédienne star du début du XXe siècle et donne à Sandrine Kiberlain le prétexte à un véritable one woman show dans le rôle titre. Plus que la comédienne, c’est la diva et la femme du monde que croque le réalisateur avec panache et humour : une femme libre, à la bisexualité affichée et aux engagements sûrs. C’est ainsi elle qui aurait contacté Zola pour qu’il écrive son fameux « J’accuse » sur l’affaire Dreyfus. Elle aussi qui avait transformé l’Odéon en hôpital de campagne pour accueillir les blessés de la première guerre mondiale, auxquels elle servit même d’infirmière. Sa longue mais intermittente histoire d’amour avec Lucien Guitry (incarné par Laurent Lafitte) est aussi largement évoquée par le film, dans une reconstitution somptueuse et enlevée de la belle époque. 

Un Noël en famille

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

C’est Noël ! Carole (Noémie Lvovsky), maire d’une petite ville, s’implique à fond dans les festivités de sa commune pendant qu’Alain (Didier Bourdon), son mari moderne et dévoué, s’occupe d’organiser le réveillon familial. Mais lorsque les enfants arrivent, le rêve d’un Noël serein s’effondre et le couple subit une attaque en règle de toutes les traditions familiales en mode protection de la planète, défense des animaux et développement durable ! Carole et Alain feront tout leur possible pour que la famille survive à ce conflit de générations sur fond de réchauffement climatique…

Ce qu’on en pense

Amateurs de comédies de Noël bien lourdingues, le premier film de Jeanne Gottesdiener est pour vous. L’humour pèse plus lourd que le chapon et la mise en scène est aussi inventive qu’une bûche de pâtisserie industrielle.  Malgré la présence de Noémie Lvovsky et Didier Bourdon et un fond de sauce écolo inattendu,  on s’ennuie ferme et on s’agace plus qu’on ne rit.  

Mufasa: Le Roi lion

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Une crue sépare le lionceau Mufasa de ses parents. Recueilli par une famille royale, il fait la connaissance de Taka, l’héritier. Mais lorsque des lions blancs les attaquent, les deux frères de cœur sont obligés de fuir. En chemin, ils font la connaissance de Nala, une lionne et du singe Rafiki, qui les guide vers une terre plus accueillante…

Ce qu’on en pense

Oscarisé en 2017 avec MoonlightBarry Jenkins réalise ce prequel en CGI du Roi Lion. L’histoire du père de Simba, tué par le méchant Scar au début du film d’animation sorti en 1993… Fidèle à ses préoccupations, le réalisateur américain aborde le thème du rejet à travers la relation des frères ennemis, inspirée de celle de Moïse et Ramsès. Après un début laborieux , le film monte en puissance et s’achève sur un final musclé qui renvoie aux conflits actuels avec un appel à la paix entre les peuples. Dans la tradition Disney, des passages chantés ponctuent ce grand film familial, techniquement irréprochable et qui porte la marque d’un vrai auteur.

Everybody Loves Touda

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Touda (Nisrin Erradi) rêve de devenir une Cheikha, une artiste traditionnelle marocaine, qui chante sans pudeur, ni censure des textes de résistance, d’amour et d’émancipation, transmis depuis des générations. Se produisant tous les soirs dans les bars de sa petite ville de province sous le regard des hommes, maltraitée et humiliée, elle décide de tout quitter pour les lumières de Casablanca

Ce qu’on  en pense

Après l’excellent  Haut et fort ,  dont l’action se situait dans le milieu du rap marocain (un de nos coups de coeur de Cannes 2021), Nabil Ayouch nous entraîne dans celui de la musique traditionnelle,  avec une héroïne décidée à tout sacrifier pour y trouver sa place.  Sans surprise, les scènes musicales sont les plus réussies, grâce notamment au talent et à l’engagement de l’impeccable Nisrin Erradi dans le rôle principal.  On adhère moins à la partie drama,  qui insiste trop lourdement sur le caractère égoïste des choix de l’héroïne pour qu’on se sente jusqu’au bout en empathie avec elle.

Oh, Canada 

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Un célèbre documentariste canadien (Richard Gere) accorde une ultime interview pour dire enfin toute la vérité sur ce qu’a été sa vie. Une confession filmée sous les yeux de sa dernière épouse (Uma Thurman)...

Notre avis 

Présenté en compétition à Cannes 2024, le nouveau film de Paul Schrader (The Card Counter , Master Gardener) met en scène Richard Gere et Uma Thurman dans une adaptation assez théâtrale de Russel Banks. Malgré le talent des deux stars, sur la question centrale « de l’homme et de l’oeuvre »,  le film s’avère assez confus et finalement plus ennuyeux qu’autre chose. Les flashbacks sur la jeunesse du personnage principal (incarné alors par la star d’Euphoria  Jacob Elordi) n’apportent, hélas, pas le souffle d’air dont aurait eu besoin ce huis clos empesé.

Kraven the Hunter

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Kraven (Aaron Taylor-Johnson) entretient une relation complexe avec son père, l’impitoyable Nikolaï Kravinoff (Russell Crowe). Menacé par son rival, celui-ci le pousse à entamer une vengeance aux conséquences brutales, l’appelant à devenir non seulement le plus grand chasseur du monde, mais aussi l’un des plus redoutés…

Ce qu’on en pense

La présence prestigieuse de J.C Chandor ( Margin Call  , A Most Violent year ) derrière la caméra n’empêche pas cette nouvelle production Sony / Marvel  d’être aussi indigente que les précédentes (Moebius, Madame Web, Venom) . Les super-héros sont fatigués et les vilains n’ont plus grand chose à nous apporter non plus.  Malgré un casting solide  (Russell Crowe en papa dur à cuire,  Alessandro Nivola en homme rhinocéros , Aaron Taylor Johnson en Kaven) et une réalisation soignée, la proposition est on ne peut plus générique. Le meilleur est encore l’introduction : une dizaine de minutes disponibles gratuitement sur YouTube pour mettre l’eau à la bouche au spectateur et dont on pourrait largement se contenter tant le reste a peu d’intérêt.

Le Beau rôle

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Depuis des années, Henri (William Lebghil) et Nora (Vimala Pons) partagent tout : ils s’aiment et elle met en scène les pièces dans lesquelles il joue. Quand Henri décroche pour la première fois un rôle au cinéma, la création de leur nouveau spectacle prend l’eau et leur couple explose. Est-il possible de s’aimer sans s’appartenir complètement ?

Ce qu’on en pense

Pour son premier long métrage, Victor Rodenbach signe une comédie romantique très  « feelgood » dont l’atout maître est le joli couple de cinéma formé par William Lebghil, tout en décontraction et Vimala Pons, en jeune femme déterminée. La question de la  capacité d’exister en tant que personne au sein d’un couple fusionnel est intelligemment posée et résolue dans une « love story »  sans fausse note qui se laisse voir avec plaisir.