Cinéma

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Un p’tit truc en plus

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Pour échapper à la police, un fils (Artus) et son père (Clovis Cornillac) en cavale sont contraints de trouver refuge dans une colonie de vacances pour jeunes adultes en situation de handicap, se faisant passer pour un pensionnaire et son éducateur spécialisé…

Ce qu’on en pense

Passé avec succès d’ On ne demande qu’à en rire,  à la scène puis à l’écran, Artus poursuit son ascension en réalisant son premier film. Une comédie poussive, dans laquelle  il multiplie les pitreries,  mais qui se rachète par quelques scènes touchantes avec de vrais handicapés assorties d’un joli message de tolérance. Le « p’tit truc en plus » qui compense celui qui manque : un véritable talent pour la réalisation.

Une Affaire de principe

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Bruxelles, 2012. Quand le commissaire à la santé est limogé du jour au lendemain, dans la plus grande opacité, le député européen José Bové (Bouli Lanners) et ses assistants parlementaires décident de mener l’enquête. Ils vont alors découvrir un véritable complot menaçant de déstabiliser les instances européennes, jusqu’à leur sommet…

Ce qu’on en pense

Après Une intime conviction (2019) Antoine Raimbault creuse la veine judiciaire et politique avec ce film-dossier sur une affaire qui n’a pas fait grand bruit en dehors du landernau bruxellois, mais qui méritait pourtant plus de publicité. D’autant qu’elle impliquait le médiatique José Bové et le lobby du tabac. Du coup, le film s’attache à faire comprendre les tenants et les aboutissants du dossier,  avec un luxe de précision qui nuit un peu à la dramaturgie. Heureusement, le réalisateur a eu la bonne idée d’adjoindre au député  moustachu, incarné avec conviction par Bouli Lanners, un assistant et une jeune stagiaire  (Thomas VDB et Céleste Brunnquell) qui, en plus d’être attachants, permettent de varier les points de vue.

Jusqu’au bout du monde 

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

L’Ouest américain, dans les années 1860. Vivienne Le Coudy (Vicky Krieps) rencontre Holger Olsen (Viggo Mortensen), un immigré d’origine danoise et accepte d’aller vivre avec lui dans le Nevada. Mais lorsque la guerre de Sécession éclate, Olsen décide de s’engager et Vivienne se retrouve seule. Elle doit désormais affronter Rudolph Schiller (Danny Huston), le maire corrompu de la ville, et Alfred Jeffries (Garret Dillahunt), important propriétaire terrien. Il lui faut surtout résister aux avances plus qu’insistantes de Weston (Solly McLeod), le fils brutal et imprévisible d’Alfred…

Ce qu’on en pense

Pour sa troisième réalisation Viggo Mortensen (alias Aragorn dans le  Seigneur des anneaux de Peter Jackson) signe un western de facture trés classique,  si ce n’est que  l’héroïne est une femme, incarnée par la délicieuse Vicky Krieps. Construit en flashbacks, le film est, comme il se doit,  dramatique et violent mais souffre de longueurs et d’intentions un peu trop appuyées. N’est pas Clint Eastwood qui veut. 

Le Tableau volé 

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

André Masson (Alex Lutz), commissaire-priseur dans la célèbre maison de ventes Scottie’s, reçoit un jour un courrier selon lequel une toile d’Egon Schiele aurait été découverte à Mulhouse chez un jeune ouvrier. Très sceptique, il se rend sur place et doit se rendre à l’évidence : le tableau est authentique, un chef-d’œuvre disparu depuis 1939, spolié par les nazis. André voit dans cet événement le sommet de sa carrière, mais c’est aussi le début d’un combat qui pourrait la mettre en péril. Heureusement, il va être aidé par son ex-épouse et collègue Bertina (Léa Drucker), et par sa fantasque stagiaire Aurore (Louise Chevillotte)…

Ce qu’on en pense

Comme certaines toiles de maître, le nouveau film de Pascal Bonitzer (Rien sur Robert, Cherchez Hortense, Les Envoutés…) est fait de plusieurs couches,  mais le vernis a du mal à prendre. Profiter de l’enquête artistique autour d’un tableau volé par la nazis pour évoquer la Shoah et le trauma qui continue de hanter les nouvelles générations était, à priori, une bonne idée de « dramédie ». Sauf que, comme son personnage principal, joué par Alex Lutz, le film se montre hésitant, essaie d’être transgressif, puis se ravise et vire à la comédie romantique. D’où une impression mitigée à l’arrivée,  malgré un bon casting et des dialogues savoureux.

 

The Fall Guy

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Comme tous les cascadeurs, Colt Seavers (Ryan Gosling) se fait tirer dessus, exploser, écraser, jeter par les fenêtres et tombe toujours de plus en plus haut… pour le plus grand plaisir du public. Après un accident qui a failli mettre fin à sa carrière, ce héros anonyme du cinéma va devoir retrouver une star portée disparue, déjouer un complot et tenter de reconquérir Jody Moreno (Emily Blunt) la femme de sa vie qui tourne son premier long métrage…

Ce qu’on en pense

Vous avez aimé Bullet Train ? vous allez adorer  The Fall Guy. David Leitch signe cette adaptation modernisée de la série des années 80,  L’Homme qui tombe à pic, avec Ryan Gosling dans le rôle créé à la TV par Lee Majors. On aurait peut-être préféré Brad Pitt tant qu’à faire. Il connaissait le rôle pour l’avoir plus ou moins déjà joué dans le dernier Tarantino. Mais bon, Gosling apporte sa propre coolitude à ce pur « film du samedi soir »,  stylé et plein de rebondissements. Dans les seconds rôles, Emily Blunt et Aaron Taylor Johnson s’en donnent à coeur joie. Le réalisateur n’est pas en reste,  qui multiplie les références au 7e art, puisque l’intrigue se déroule dans le milieu du cinéma. Ca tombe à pic, on adore ça.

Le Déserteur

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Shlomi (Ido Tako), un soldat israélien de dix-huit ans, fuit le champ de bataille pour rejoindre sa petite amie à Tel Aviv. Errant dans une ville à la fois paranoïaque et insouciante, il finit par découvrir que l’armée, à sa recherche, est convaincue qu’il a été kidnappé

Ce qu’on en pense

Tourné avant les évènements du 7 octobre, cette tragicomédie signée Dani Rosenberg résonne néanmoins fortement avec l’actualité puisque les évènements se passent durant une énième intervention de Tsahal dans la bande de Gaza. L’actualité de la guerre, que fuit le jeune héros, est sur tous les écrans et sur toutes les radios dans un Tel Aviv nocturne et paranoïaque . Pourtant, le scénario manque singulièrement de fond sur la jeunesse israëlienne face à la guerre. Tout tient sur la mise en scène haletante, largement inspirée par le After Hours de Martin Scorsese,  mais qui n’en a ni le génie, ni l’humour. Malgré de bonnes scènes avec la mère ou la petite amie du fuyard, on a eu du mal à ne pas déserter avant la fin.

Notre monde

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Kosovo, 2007. Zoé (Elsa Mala) et Volta (Albina Krasniqi) quittent leur village reculé pour intégrer l’université de Pristina. À la veille de l’indépendance, entre tensions politiques et sociales, les deux jeunes femmes se confrontent au tumulte d’un pays en quête d’identité dont la jeunesse est laissée pour compte…

Ce qu’on en pense

On avait gardé de La Colline où rugissent les lionnes,  la première réalisation de l’actrice Luàna Bajrami  (Le Portrait de la jeune fille en feu , Une année difficile ),  le souvenir d’un film imparfait, mais prometteur. Sur un sujet similaire,  Notre Monde confirme le talent de la néo réalisatrice pour filmer la jeunesse et les bouleversements de son pays d’origine. Porté par deux actrices lumineuses et servi par une trés belle photographie,  le film déborde d’énergie.  Son monde est aussi le nôtre.

Première affaire

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Jeune avocate fraîchement diplômée, Nora (Noée Abita) a l’impression de n’avoir rien vécu lorsqu’elle est propulsée dans sa première affaire pénale. De sa première garde à vue au suivi de l’instruction, Nora découvre la cruauté du monde qui l’entoure, dans sa vie intime comme professionnelle. Emportée par la frénésie de sa nouvelle vie, elle multiplie les erreurs et en vient à questionner ses choix…

Ce qu’on en pense

Découverte en skieuse de compétition dans Slalom en 2021, la formidable Noée Abita est le meilleur atout de ce mélodrame judiciaire signé Victoria Musiedlak. Fidèle à son patronyme, l’actrice « habite » littéralement la figure de cette jeune avocate qui découvre, en même temps, la vie, le sexe et le monde judiciaire.  Une initiation douloureuse, filmée de manière un peu scolaire,  mais qu’elle parvient à rendre infiniment touchante.

Challengers

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Joueurs de tennis prometteurs, Patrick (Josh O’Connor) et Art (Mike Faist), tombent amoureux de Tashi (Zendaya). À la fois amis, amants et rivaux, ils voient leurs chemins se recroiser des années plus tard. Leur passé et leur présent s’entrechoquent et des tensions jusque-là inavouées refont surface…

Ce qu’on en pense

Depuis Call Me By Your Name et la découverte de Timothée de Chalamet sur fond de Psychedelic FursLuca Guadagnino n’a pas produit grand-chose de regardable.  Son cas ne va pas s’arranger avec cet ersatz de  Jules et Jim sur court de tennis,  qui chosifie plus qu’il ne sexifie la déesse Zendaya (Euphoria, Dune) et les sémillants Josh O’Connor (le prince Charles de The Crown) et Mike Faist ( vu dans le West Side Story de Spielberg) dans un trio amoureux hétero-gay dont les ébats se font sur surface rapide plutôt que dans un lit. Les scènes de match remplacent le sexe,avec force balles qui fusent, cassage de raquettes et ingestion de bananes suggestives, dans une mise en scène racoleuse, encore alourdie par une bande son électro à écorcher les oreilles les mieux disposées. Bref, Challengers c’est pas de la balle.

 

 

N’avoue jamais

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Après 50 ans de mariage, François Marsault (André Dussollier), général à la retraite, est encore fou amoureux d’Annie (Sabine Azéma), sa femme. Lorsqu’il découvre qu’elle l’a trompé 40 ans plus tôt, son sang ne fait qu’un tour. Afin de laver son honneur, une seule solution : la quitter et partir manu militari retrouver Boris (Thierry Lhermitte), l’ancien amant, pour lui casser la figure. Mais à son âge, l’affaire n’est pas si simple…

Ce qu’on en pense

Nostalgiques du couple Dussolier/Azema dans les  films d’Alain Resnais… Passez votre chemin ! Bien que tournée sous le soleil de Nice cette pauvre comédie du troisième âge, adaptée de sa propre pièce par Ivan Calberac (La Dégustation, Venise n’est pas en Italie…),  n’échappe pas au syndrome théâtre filmé. André Dussolier y cabotine à outrance face à une Sabine Azema peu inspirée et à un Thierry Lhermitte venu cachetonner. Tout est surjoué et surligné,  jusqu’à l’épilogue enfin touchant, qui sauve in extremis le film du naufrage intégral.

Back to Black

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Début des années 2000, passionnée de jazz, la jeune Amy Winehouse (Marisa Abela) fait ses débuts sur scène dans le nord de Londres. Rapidement et alors qu’elle vit une histoire passionnée et tourmentée avec Blake Fielder-Civil (Jack O’Connell), le succès la rattrape. Une relation qui lui servira d’inspiration pour son second album,  Back to black 

Ce qu’on en pense

Amy Winehouse par le réalisateur de Cinquante nuances de Grey  : il fallait y penser !  Certes, il y avait sans doute quelques chose de masochiste dans le processus d’autodestruction  qui a conduit la chanteuse du sommet des hit parades à l’enfer de la drogue et à la mort. Mais tel n’est pas le sujet de ce biopic ultra lisse,  qui fait bien pale figure comparé au formidable documentaire d’Asif Kapadia (Amy). Reste la prestation sans faute de Marisa Abela dans le rôle de la diva destroy. Une découverte qui mérite, à elle seule, d’aller voir le film.

Stöld

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

En Suède, Elsa (Elin Kristina Oskal) une jeune Sami,  dont les parents élèvent des rennes selon les traditions séculaires de son peuple,  se révolte contre la façon dont sont traités les autochtones,  alors que les disparitions se multiplient et que la police ne fait rien…

Ce qu’on en pense

Succès surprise du mois sur Netflix, ce film suédois adapté d’un roman de d’Ann-Helén Laestadius, lui-même basé sur une histoire vraie, vaut surtout pour l’immersion qu’il offre dans une communauté rurale du nord de la Suède et pour les paysages enneigés de Laponie, que les personnages traversent sur leur moto-neige. L’intrigue policière permet de soulever la question du racisme et des discriminations dont souffre le peuple Sami. L’interprétation est très convaincante, on regrette juste que le scénario ne soit pas un peu plus étoffé.

 

 

Rebel Moon

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Une paisible colonie sur une lune lointaine est soudain menacée par les armées d’un tyran et place tous ses espoirs de survie entre les mains d’une mystérieuse inconnue (Sofia Boutella)...

Ce qu’on en pense 

Le nouveau film de Zack Snyder (300, Wattchmen, Justice League) sort sur Netflix et c’est une bonne nouvelle pour les abonnés de la plateforme qui pourront se régaler de cette  nouvelle saga spatiale prévue en trois volets,  sans sortir de chez eux. Vaguement inspirée des 7 Samourais, l’intrigue conduit à la formation d’une troupe de mercenaires de l’espace pour sauver un village de paysans  d’une armée d’occupation. Le casting,  mené par Sofia Boutella en amazone intersidérale, est très sympa. Les décors et costumes sont soignés et les effets spéciaux ne font pas cheap. Côté réalisation, Snyder y va mollo sur les filtres et les effets visuels,  ce qui est reposant pour les yeux. Au final, une plutôt bonne surprise.

Nice: Festival In & Out

Cinéma|

Par la rédaction

In&Out Nice revient pour sa 16e édition du 18 au 29 avril. Le « festival de cinéma queer pas comme les autres » proposera cette année une trentaine de séances, de nombreux invités, un panorama d’une dizaine de films inédits, une nuit du « queer métrage » et deux grands axes thématiques qui structurent le reste de sa programmation. D’une part, la place de la radicalité dans les luttes LGBTQIA+ avec, notamment, le philosophe Geoffroy de Lagasnerie et le cinéaste Léolo Victor-Pujebet qui viendront présenter Le Corps du délit, film documentaire posant des questions aussi essentielles que nécessaires sur l’articulation difficile entre l’art et la politique, l’expression et l’action, la justice et la violence. D’autre part, lhistoire des communautés militantes, intellectuelles et artistiques LGBTQIA+ californiennes, dans le cadre d’une grande exposition « Queer California » qui se tiendra au 109. Le Panorama propose de nombreux films en avant-première avec en séance d’ouverture Les Tortues du Bruxellois David Lambert, en présence du cinéaste et Langue étrangère que viendra présenter Claire Burger. 

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 LaRoy 

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Quand Ray (John Magaro) découvre que sa femme (Megan Stevenson) le trompe, il décide de mettre fin à ses jours. Il se gare sur le parking d’un motel. Mais au moment de passer à l’acte, un inconnu fait irruption dans sa voiture, pensant avoir affaire au tueur qu’il a engagé…

Ce qu’on  en pense

Grand Prix du Jury, prix du public, prix de la critique… LaRoy a tout raflé au dernier  festival du film Américain de Deauville. Une unanimité plutôt rare,  pour un film qui en rappelle un autre : Blood Simple avec lequel les frères Coen avaient fait des débuts fracassants.  Le réalisateur Sean Atkinson s’en est, semble-t-il,  largement inspiré pour ce polar matiné de comédie noire, servi par un excellent casting et aux dialogues percutants. On lui souhaite la même carrière qu’à ses ainés.