Ça vient de sortir

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Park Beyond

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Par Cédric Coppola

Ah… Theme Park La simple évocation de ce mot rappelle de doux souvenirs aux gamers nostalgiques qui avaient posé les mains sur ce hit de 1994, qui leur permettait de créer un parc d’attraction de toutes pièces. 30 ans se sont écoulés, mais les rêves de construire des montagnes russes hautement spectaculaires animent toujours les développeurs puisque Limbic Entertainment met à la disposition des gamers Park Beyond qui tente à son tour d’allier fun, stratégie et gestion. Passé un certain temps d’adaptation pour dompter quelques règles et ne pas faire chevaucher les rails, il est possible de créer à peu près les manèges de son choix en les agrémentant de quelques variations loufoques… Mais encore faut-il garder une certaine cohérence sur le placement de ses loopings pour satisfaire les visiteurs…. C’est amusant même si on note une certaine redondance au fil de la campagne, en raison d’un contenu assez limité. A contrario, en mode bac à sable, on s’amuse sans avoir de contraintes particulières, ce qui enlève forcément du challenge mais laisse une plus grande liberté. En découle un titre imparfait mais qui parvient raviver, dans ses meilleurs moments, nos âmes d’enfants.

Naomi Krupitsky : La famille

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Par MAB

Début des années trente, à Brooklin. Un quartier déshérité de New-York, où se sont réfugiées de nombreuses familles italiennes. C’est là que sont nées Sofia et Antonia, voisines de palier et amies inséparables. Elles ont 5 ans au début de cette histoire palpitante  puis auront 10 ans, quinze ans dans leurs années de lycée et deviendront adultes au début de la guerre. L’une est volcanique, désordre, rebelle. L’autre est discrète, appliquée et disciplinée. Mais elles sont d’autant plus proches que leurs pères font le même métier et que  chaque dimanche, après la messe, leurs deux tribus s’entassent dans une seule voiture, pour traverser le pont de Brooklyn et aller déjeuner chez « Oncle Tommy » le grand et gros patron. Leur job? « De l’import-export » et basta prétendent les hommes qui au mot Mafia, préfèrent celui de « Famille ».  Les femmes, elles, cuisinent les cannelloni. Attendent un mari qui en rentrant chantera une berceuse sicilienne à leur fille. Savent mais ne disent rien.  Jusqu’à la nuit où Carlo, le père d’Antonia, meurt mystérieusement pour avoir voulu  échapper à l’emprise du clan maléfique ! A la fois roman d’apprentissage et passionnante fiction naturaliste, ce premier ouvrage de l’américaine Naomi Krupitsky, est curieusement sorti trop discrètement en France alors qu’il a été encensé aux Etats-Unis. Bien écrit et bien traduit, riche de personnages attachants et de moments historiques mémorables, il décrit sur plus de vingt ans un monde opaque et terrifiant vu uniquement à travers le regard des femmes. D’où cette délicatesse et cette finesse dans l’analyse des liens qui entravent et unissent tous ces êtres. Passionnant !  Un conseil : mettez cette « famille » dans le sac de plage.

Douglas Kennedy: Et c’est ainsi…

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Par MAB

2045: Les Etats-Unis n’existent plus. Une nouvelle guerre de Sécession commencée vingt ans plus tôt, juste après Trump et Biden, les a séparés en deux entités distinctes. Sur les côtes Est et Ouest, une république dominée par les démocrates donc à priori libérale même si la surveillance  de chacun est constante. Dans les Etats du centre et du vieux sud, une confédération « républicaine » dite des douze apôtres ou les valeurs chrétiennes font loi et ou liaison hors mariage, divorce, avortement , changement de sexe sont interdits. Ou les hérétiques sont même conduits au bûcher comme dans les temps les plus obscures de l’humanité !  Entre les deux camps c’est la guerre froide  et une lutte haineuse entre les services secrets respectifs… Le titre à l’indicatif  – «Et c’est ainsi que nous vivrons » – exprime nettement et sombrement la vision d’un futur proche que Douglas Kennedy détaille avec une grande minutie. Quel camp choisir entre un état théocratique gouverné par des fous de Dieu ou un régime totalitaire déguisé en démocratie qui implante une puce électronique couplée à une montre connectée dans la tempe et au poignet de chaque citoyen? Question réthorique dont la réponse va de soi au fur et à mesure de la lecture . Pas de solution, juste l’effroi ! Les deux camps transpirant l’endoctrinement, l’anxiété et de solitude. Lui demander aussi s’il fait allusion à Elon Musk pour cet avenir ultra connecté côté République? Pour incarner sa théorie radicale, Kennedy a choisi une narratrice, agente secrète de la partie République qui doit infiltrer le camp adverse via la zone neutre. La cible à abattre réveille en elle un affect douloureux. Preuve qu’un peu d’humanité palpite encore dans les coeurs…  La diatribe visionnaire, argumentée historiquement et terriblement réaliste se transforme alors en un thriller addictif, palpitant et effrayant.

William Boyd : Le Romantique

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Par MAB

Revoilà William Boyd. Toujours aussi brillant et surprenant.  Comme à l’accoutumée, il nous livre un gros pavé (515 pages ). Quelle bravoure à 71 ans !   Mais comment le lire, en une semaine, pour nourrir cette chronique ? Et bien, il suffit d’ouvrir la première page et la suite passe allégrement et prestement comme pour ses autres ouvrages. ( voir « Comme neige au soleil », « Un anglais sous les tropiques » ou «Nouvelles confessions » ). Pour l’anecdote, rappelons, d’ailleurs, qu’en 1985, lors d’un « Apostrophes », Pivot proposait de rembourser tout lecteur non satisfait d’un des romans de ce grand francophile qui partage sa vie entre le Royaume- Uni et la Dordogne.  Le Romantique, donc. Le titre du recueil situe le contexte  historique et littéraire ainsi que la nature même du personnage. Un jeune homme tourmenté, né dans le Comté de Cork en 1799, dont la destinée va être semée d’épisodes glorieux et de revers de fortune dans les pas de la grande Histoire. Fuyant le mensonge de sa naissance, il sera héros malgré lui de la bataille de Waterloo, puis témoin effaré des atrocités de son régiment aux Indes pendant la troisième guerre de Kandy. Arpentera la France et l’Italie où il se liera d’amitié avec Byron et Shelley, tombera amoureux de la mystérieuse Raffaella qui lui offrira « La Divine Comédie » de Dante. Avant de continuer ses aventures picaresques comme fermier en Amérique, explorateur à la recherche des sources du Nil ou encore diplomate à Trieste…Une chevauchée débridée aux quatre coins du monde, menée tambour battant à la fois par cet attachant personnage, en quête de sens de l’existence et par la plume romanesque et ironique de Boyd qui nous donne, une nouvelle fois, avec cet ambitieux roman, un ample plaisir de lecture.

Shaka Ponk

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Par Ph.D

L’heure est donc venue pour Shaka Ponk du Final album et du Final Tour (24 février 2024 à Nice) Le disque, probablement leur meilleur, donne déjà des regrets. Les chansons sont excellentes et le son défonce. Le premier titre, « D’Essence« , est du pur metal en fusion. Le refrain du deuxième, « Alegria« , est une tuerie. AC/DC ne renierait sans doute pas « DadAlgorhythm« . Le rythme syncopé de « 13 000 heures » rappelle « L’homme pressé » de Noir Désir. Au moment où on risque de décrocher, « J’aime pas les gens » rallume le brasier avec un riff techo imparable…  Le groupe n’a jamais aussi bien joué et les chanteurs aussi bien chanté.  Les titres en français accrochent immédiatement et évoquent un improbable mix de Noir Désir, de Trust et de Zazie en live. Shaka Ponk maitrise toujours l’art de la transe avec des riffs ravageurs et des refrains hyper puissants. Depuis sa sortie, on écoute ce disque tellement souvent qu’on se force à espacer les écoutes de peur de s’en écoeurer (10 titres, on en a vite fait le tour). Vivement les concerts ! 

La Grande Magie

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Par J.V

Le pitch

France, années 20. Dans un hôtel au bord de la mer, un spectacle de magie distrait les clients désœuvrés. Marta (Judith Chemla), une jeune femme malheureuse avec son mari jaloux,  accepte de participer à un numéro de disparition et en profite pour disparaître pour de bon. Pour répondre au mari exigeant le retour de sa femme, le magicien lui met entre les mains une boîte en lui disant qu’elle est à l’intérieur. Cependant il ne doit l’ouvrir que s’il a absolument foi en elle, sous peine de la faire disparaître à jamais. Le doute s’installe alors chez Charles (Denis Podalydès)… 

Ce qu’on en pense

Une comédie musicale signée Noémie Lvovsky sur une partition chantée de Feu ! Chatterton : la proposition a de quoi intriguer. Adapté d’une pièce d’Eduardo De Filippo,  le film brasse les thèmes sociétaux ( place de la femme dans la société, rapports de classes, manipulation, rapport entre le réel et la fiction…) dans un maelstrom maitrisé, servi par une troupe de comédiens au diapason (Denis Podalydès, Sergi Lopez, Judith Chemla, François Morel, Damien Bonnard, Rebecca Marder…). La prestation tragicomique de Denis Podalydès, dans le rôle de l’époux délaissé, est particulièrement mémorable. Pour une fois, le titre n’est pas trompeur : La Grande Magie est un enchantement. 

 

 

Bob Dylan : Shadow Kingdom

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Par Ph.D

Enregistré en juillet 2021, Shadow Kingdom est la captation d’un concert filmé de Bob Dylan pour un livestream de confinement.  Si, comme nous, vous aviez vu passer l’invitation à vous connecter et avez renoncé à investir quelques dizaines d’euros dans la chose, vous pouvez vous en mordre les doigts  jusqu’au coude.  Dylan qui, quand il ne massacre pas ses chansons les plus emblématiques, semble absent de ses propres concerts depuis des lustres,  était bien présent et sacrément bien accompagné ce soir-là. Il a même donné son meilleur live du siècle,  avec une setlist presqu’entièrement composé de classiques  (« Forever Young », « It’s All Over Now, Baby Blue », »Queen Jane Approximately » « Pledging My Time », « The Wicked Messenger », « Tombstone Blues« …),  chantés avec amour et de sa meilleure voix. La dernière fois qu’il s’était autant appliqué à faire joli,  c’était pour le Live at Budokan en… 1979 ! C’est ainsi qu’à 82 ans, et à la surprise générale,  le barde du Minnesota livre un des meilleurs albums live de sa carrière. L’écouter donne évidemment trés envie de réserver pour son concert du 27 juin à Aix en Provence. Même si la prudence, encore une fois, conseillerait de garder ses sous pour la sortie du DVD de Shadow Kingdom…

Adeline Dieudonné: Reste

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Par MAB

La situation de Reste est non seulement totalement improbable, mais hautement dérangeante, voire complètement tordue ! Sauf que l’écriture d’Adeline Dieudonné est si simple, si contemporaine, voire si poétique parfois pour décrire un amour fou, que non seulement on y croit du début à la fin, mais que l’on prend un vrai plaisir à cette déambulation macabre.  Six jours et six nuits de déraison totale à la suite d’une narratrice qui se balade avec le corps de son amant, M, mort noyé dans le lac du chalet où ils se retrouvaient clandestinement. Six très longs moments insolites durant lesquels, cette prof de français de 41 ans et mère d’une gamine, écrit aussi deux longues lettres à l’épouse qu’elle n’a jamais rencontrée et qui ignorait tout de cette liaison commencée huit ans plus tôt : « Il n’y a pas de morale à cette histoire. Tout ce que je sais – dit la protagoniste– c’est que je vous dois les faits. Je vais donc m’attacher à les relater pour vous et sans doute aussi pour moi, avec toute la précision dont je suis capable. Ils m’emmèneront sur des territoires obscurs, dans les marécages de ma conscience et pour quelques secondes encore, contre la peau de M »… Comment qualifier le genre du troisième roman de la belge Adeline Dieudonné après  La vraie vie  (Grand prix des lectrices de Elle, prix Renaudot des lycéens ) et l’incendiaire Kerozène  ? Il prend par moments des allures de western horrifique. A d’autres,  il verse dans l’introspection psychologique et le bilan de vie d’une femme émancipée qui fait le compte de ses hommes et réalise qu’elle n’est pas faite pour la vie de couple. Reprend le chemin du réalisme morbide par des détours vers la drôlerie décalée de série Z. Avant de terminer cette noirceur romantique par la démonstration ultime d’une passion dévastatrice. Malaisant. Volontairement de mauvais goût parfois. Comme un bon scénario de long-métrage déjanté. Mais à l’épilogue d’une grande beauté. Impossible de résister.

La Montagne

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Par J.V

Le Pitch

Pierre (Thomas Salvador), ingénieur parisien, se rend dans les Alpes pour son travail. Irrésistiblement attiré par les montagnes, il s’installe un bivouac en altitude et décide de ne plus redescendre. Là-haut, il fait la rencontre de Léa (Louise Bourgoin) et découvre de mystérieuses lueurs…

Ce qu’on en pense

Huit ans après Vincent n’a pas d’écailles, Thomas Salvador revient devant et derrière la caméra avec un film encore plus décalé, qui emprunte à la fois au film de montagne, à la comédie romantique et au fantastique.  On pourra (ou pas) se laisser séduire par le rythme lancinant et le charme poétique de ce petit film sympathique qui offre à  Louise Bourgoin un joli rôle de restauratrice bien séduisante. Laissez-vous gagner par La Montagne !

Nostalgia

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Par Ph.D

Le pitch

Après 40 ans d’absence, Felice (Pierfrancesco Favino) retourne dans sa ville natale : Naples. Il redécouvre les lieux, les codes de la ville et un passé qui le ronge…

Ce qu’on en pense

Grand oublié de Cannes 2022, le nouveau film de Mario Martone ( L’Amour meurtri, L’Odeur du sang, Capri-Revolution) est à la fois un film de mafia, un portrait de l’Italie de la fin du XXe siècle qui se confond avec celui du héros et une ode à une ville,  Naples,  qui a rarement été aussi bien filmée. Pierfrancesco Favino, qu’on voyait déjà remporter le prix d’interprétation en 2019 pour Le Traître de Marco Bellocchio, y fait une nouvelle performance qui aurait encore dû le lui valoir, aux côtés de Francesco Di Leva, inoubliable dans le rôle du curé anti-mafia Luigi Rega. Mario Martone signe avec Nostalgia  un film puissant et émouvant qui porte bien son titre

L’immensita

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Par J.V

Le pitch

Rome dans les années 1970. Dans la vague des changements sociaux et culturels, Clara (Penelope Cruz)  et Felice Borghetti (Vincenzo Amato) ne s’aiment plus mais sont incapables de se quitter. Désemparée, Clara trouve refuge dans la relation complice qu’elle entretient avec ses trois enfants, en particulier avec l’aînée née dans un corps qui ne lui correspond pas.  Faisant fi des jugements, Clara va insuffler de la fantaisie et leur transmettre le goût de la liberté, au détriment de l’équilibre familial…

Ce qu’on en pense

Penelope Cruz est la tête d’affiche du nouveau film du réalisateur de Respiro, Emanuele Crialese. L’actrice espagnole  impressionne  par sa capacité à jouer en italien, aussi bien qu’en espagnol ou en anglais. Elle interprète ici avec beaucoup de finesse une mère-courage assez libre d’esprit pour accompagner avec complicité la transition de sa fille ainée qui se travestit en garçon. Un joli portrait de femme des années 70 doublé d’un manifeste contre l’intolérance masculine et les violences domestiques.

Les Banshees d’Inisherin

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Par Ph.D

Le pitch

Dans les années 20, sur Inisherin – une île isolée au large de la côte ouest de l’Irlande – deux compères de toujours, Padraic (Colin Farrell) et Colm (Brendan Gleeson), se retrouvent dans une impasse lorsque Colm décide, du jour au lendemain, de mettre fin à leur amitié…

Ce qu’on  en pense

Dans Three Billboards : Les panneaux de la vengeance, le film précédent de Martin McDonagh, l’obstination de la mère de famille incarnée par Frances Mc Dormand (qui a décroché l’Oscar de meilleure actrice pour ce rôle) entrainait une série de drames dans une bourgade isolée du sud des Etats-Unis. C’est au sein d’une communauté encore plus réduite, sur une petite île perdue au large de l’Irlande,  que se déroule l’action des Banshees d’Inisherin. Et cette fois encore, l’obstination d’un des personnages va perturber gravement le quotidien immuable des habitants. Il n’y a pas grand-chose d’autre à faire sur Inisherin que d’aller boire des bières au pub et bavasser avec les voisins de comptoir. Même la guerre civile qui vient de débuter sur l’île principale n’y reçoit que peu d’échos. Pourtant, l’ombrageux Colm (Brendan Gleeson) décide un beau jour qu’il passe trop de temps à écouter les inepties de son vieux copain Padraic (Colin Farrell). Préférant se consacrer à la pratique du violon, il le prie donc de s’abstenir désormais de lui adresser la parole. L’autre, évidemment, ne comprend pas ce qui lui arrive. Il n’a qu’un vrai ami sur cette île désolée,  où il vit avec sa soeur et son ânesse,  et c’est justement Colm. Padraic voudrait comprendre, mais Colm demeure inflexible : il ne veut plus le voir, ni l’entendre. Il préfère se couper les doigts des deux mains que de continuer à fréquenter Padraic. Et comme celui-là insiste, Colm met sa menace à exécution !  L’isolement, le rejet, l’incommunicabilité, la solitude et la folie qu’elle engendre sont les ingrédients avec lesquels Martin McDonagh trousse cette nouvelle comédie dramatique qu’on jurerait tirée d’un roman irlandais. Le jury de la Mostra de Venise ne s’y est pas trompé en lui décernant le prix du scénario, tandis que Colin Farrell raflait celui du meilleur acteur. Kerry Condon qui joue la soeur de Padraic aurait mérité celui de meilleure actrice et Martin McDonagh celui de la mise en scène, tant le drame intime que vit le malheureux héros de cette fable est partagé par le spectateur, saisi par la beauté aride de l’île et la force de caractère de ses habitants.

Un Petit frère

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Par Ph.D

Le pitch

Quand Rose (Annabelle Lengronne) arrive en France, elle emménage en banlieue parisienne avec ses deux fils, Jean et Ernest. Construction et déconstruction d’une famille, de la fin des années 80 jusqu’à nos jours.

Ce qu’on en pense

Cinq ans après sa Caméra d’or pour l’ébouriffant Jeune femme,  qui avait révélé Laetitia Dosch,  Léonor Serraille était de retour sur la Croisette en mai dernier pour présenter en compétition officielle cette fois son deuxième long métrage. On se demande encore comment le jury a pu rester insensible à ce film et surtout à son interprête principale , la formidable Annabelle Lengronne à laquelle le prix d’içnterprétation féminine semblait promis. S’inspirant de l’histoire de sa belle famille, la réalisatrice tisse avec Un Petit frère une touchante saga familiale sur fond d’immigration africaine. Divisé en trois parties,  correspondant à un moment clé de la vie de ses trois personnages principaux (Rose, Jean , Ernest), le film suit les périgrinations sociales et amoureuses de l’héroïne principale, une mère immigrée qui élève seule ses deux fils, entre Paris (où elle s’installe chez des cousins) et Rouen où l’amènera une de ses rencontres amoureuses. Mère de quatre enfants, dont les deux ainés sont restés au pays et femme de ménage pour survivre, Rose n’a renoncé ni à sa liberté, ni à sa vie de femme. Elle place tous ses espoirs dans Jean, brillant élève qui, en l’absence de père et de ses grands frères, assume bravement le rôle d’ainé et d’homme de la famille. Son petit frère Ernest a un tempérament plus doux et effacé. Leonor Serraille les filme avec la même attention et la même pudeur que sa Jeune Femme, semblant leur inventer un destin au fil des scènes,  comme si rien n’était écrit d’avance. « Ce n’est pas rien un petit frère » est-il dit dans une dernière scène où Ahmed Sylla va vous tirer des larmes. On pourrait en dire autant du film, n’en déplaise au jury cannois.

Tirailleurs

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Par J.V

Le Pitch

1917. Bakary Diallo (Omar Sy) s’enrôle dans l’armée française pour rejoindre Thierno (Alassane Diong) , son fils de 17 ans, qui a été recruté de force. Envoyés sur le front, père et fils vont devoir affronter la guerre ensemble. Galvanisé par la fougue de son officier qui veut le conduire au cœur de la bataille, Thierno va s’affranchir et apprendre à devenir un homme, tandis que Bakary va tout faire pour l’arracher aux combats et le ramener sain et sauf.

Ce qu’on en pense

Présenté en ouverture du Certain Regard à Cannes 2022, le nouveau long métrage de Mathieu Vadepied (La Vie en grand, Mille soleils) était trés attendu. Son sujet (la condition des tirailleurs sénégalais enrôlés de force lors de la seconde guerre mondiale) laissait présager un film-évènement à la Indigènes. Hélas, le chef-opérateur du duo Toledano- Nakache,  ne réussit ni à faire passer l’émotion dans la relation père-fils, ni à instaurer une véritable tension dramatique dans les scènes de guerre, ni à développer le versant politique. Le film hésite entre intimisme et grand spectacle sans choisir son camp, et finit par ne reposer que sur les épaules d’Omar Sy, heureusement assez larges. Trés impliqué dans le projet, l’acteur est au mieux dans un rôle de père protecteur qui lui va bien. 

Knock at the Cabin

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Par J.V

Le pitch

Alors qu’ils passent leurs vacances dans un chalet isolé en pleine nature, une jeune fille et ses parents sont pris en otage par quatre étrangers armés qui exigent d’eux un choix impossible afin d’éviter l’imminence de l’apocalypse. Alors qu’ils n’ont pratiquement aucun moyen de communication avec le reste du monde, ils vont devoir prendre et assumer une terrible décision…

Ce qu’on en pense

M. Night Shyamalan est de retour avec un nouveau thriller au suspense haletant qui ne déparera pas sa brillante filmographie. Un huis clos construit comme une tragédie classique ( unité de temps et de lieu),  qui déjoue tous les codes de l’horror survival,  avec des preneurs d’otages bienveillants et une famille homoparentale placée dans une situation kafkaïenne.  Loin d’être des arguments de pure bienpensance, le couple gay et sa fille adoptée, d’origine asiatique, sont là pour interroger les notions de famille, d’amour et de sacrifice, transmettant un message fort au sein d’un film tendu à la réalisation millimétrée. Du grand Night Shyamalan !