F1 Manager
Par Cédric Coppola
Fort de sa précédente Mouture, Frontier Developments revient avec un jeu de gestion extrêmement complet, qui corrige les erreurs de son aîné pour proposer une expérience immersive. Mais attention…. comme le titre le suggère, le jeu s’adresse aux fans de management … Et uniquement à eux. L’idée est de faire entrer le gamer dans la peau d’un directeur d’écurie de Formule 1 et de lui faire gérer l’ensemble des paramètres liés à ce job, ô combien prestigieux. Problèmes budgétaires, caractères des pilotes, importance du staff, temps accordé au scouting, développement de nouvelles pièces et bien entendu préparation de chaque course sont à l’ordre du jour. Entretenir une bonne communication avec ses sportifs est également indispensable et mieux vaut donner les bonnes directives et savoir gérer les risques pour espérer monter sur le podium. Complet, avec l’ensemble des licences et des objectifs différents selon l’équipe que l’on prend en main, F1 Manager 2023 vaut autant par sa carrière que par ses scénarios à résoudre, inspirés de vraies situations. Un temps d’adaptation est, par contre, nécessaire pour maitriser toutes les subtilités de cette production parfois austère dans sa forme (mais cela vaut aussi pour Football Manager), qui ravira tous les Jean Todt virtuels !
Marlowe
Par J.V
Le pitch
En 1939, à Bay City en Californie, alors que la carrière du détective privé Philip Marlowe (Liam Neeson) bat de l’aile, Clare Cavendish (Diane Kruger) vient lui demander son aide pour retrouver son ancien amant, Nico Peterson (François Arnaud), mystérieusement disparu. L’enquête de Marlowe va le mener au Club Corbata, repaire des habitants les plus influents et fortunés de Los Angeles. Mais rapidement, il se heurte à ses anciens collègues de la police alors qu’il fouine dans les coulisses de l’industrie hollywoodienne et dans les affaires de l’une des familles les plus puissantes de la cité des anges…
Ce qu’on en pense
Quel plaisir inattendu que de retrouver au cinéma le personnage emblématique des romans de Raymond Chandler ! Et pour l’incarner, qui mieux que Liam Neeson, son flegme et son talent pour se couler dans les rôles de personnages cabossés et cabosseurs ? Marlowe est un vrai polar à l’ancienne, tellement respectueux du style Chandler qu’on croirait lire un de ses romans. Neil Jordan (Entretien avec un vampire, The Crying game, Michael Collins ) a encore une fois fait du bon boulot. Les fans de Philip Marlowe vont se précipiter pour découvrir sa nouvelle incarnation. Et ils auront raison !
Park Beyond
Par Cédric Coppola
Ah… Theme Park ! La simple évocation de ce mot rappelle de doux souvenirs aux gamers nostalgiques qui avaient posé les mains sur ce hit de 1994, qui leur permettait de créer un parc d’attraction de toutes pièces. 30 ans se sont écoulés, mais les rêves de construire des montagnes russes hautement spectaculaires animent toujours les développeurs puisque Limbic Entertainment met à la disposition des gamers Park Beyond qui tente à son tour d’allier fun, stratégie et gestion. Passé un certain temps d’adaptation pour dompter quelques règles et ne pas faire chevaucher les rails, il est possible de créer à peu près les manèges de son choix en les agrémentant de quelques variations loufoques… Mais encore faut-il garder une certaine cohérence sur le placement de ses loopings pour satisfaire les visiteurs…. C’est amusant même si on note une certaine redondance au fil de la campagne, en raison d’un contenu assez limité. A contrario, en mode bac à sable, on s’amuse sans avoir de contraintes particulières, ce qui enlève forcément du challenge mais laisse une plus grande liberté. En découle un titre imparfait mais qui parvient raviver, dans ses meilleurs moments, nos âmes d’enfants.
Naomi Krupitsky : La famille
Par MAB
Début des années trente, à Brooklin. Un quartier déshérité de New-York, où se sont réfugiées de nombreuses familles italiennes. C’est là que sont nées Sofia et Antonia, voisines de palier et amies inséparables. Elles ont 5 ans au début de cette histoire palpitante puis auront 10 ans, quinze ans dans leurs années de lycée et deviendront adultes au début de la guerre. L’une est volcanique, désordre, rebelle. L’autre est discrète, appliquée et disciplinée. Mais elles sont d’autant plus proches que leurs pères font le même métier et que chaque dimanche, après la messe, leurs deux tribus s’entassent dans une seule voiture, pour traverser le pont de Brooklyn et aller déjeuner chez « Oncle Tommy » le grand et gros patron. Leur job? « De l’import-export » et basta prétendent les hommes qui au mot Mafia, préfèrent celui de « Famille ». Les femmes, elles, cuisinent les cannelloni. Attendent un mari qui en rentrant chantera une berceuse sicilienne à leur fille. Savent mais ne disent rien. Jusqu’à la nuit où Carlo, le père d’Antonia, meurt mystérieusement pour avoir voulu échapper à l’emprise du clan maléfique ! A la fois roman d’apprentissage et passionnante fiction naturaliste, ce premier ouvrage de l’américaine Naomi Krupitsky, est curieusement sorti trop discrètement en France alors qu’il a été encensé aux Etats-Unis. Bien écrit et bien traduit, riche de personnages attachants et de moments historiques mémorables, il décrit sur plus de vingt ans un monde opaque et terrifiant vu uniquement à travers le regard des femmes. D’où cette délicatesse et cette finesse dans l’analyse des liens qui entravent et unissent tous ces êtres. Passionnant ! Un conseil : mettez cette « famille » dans le sac de plage.
Douglas Kennedy: Et c’est ainsi…
Par MAB
2045: Les Etats-Unis n’existent plus. Une nouvelle guerre de Sécession commencée vingt ans plus tôt, juste après Trump et Biden, les a séparés en deux entités distinctes. Sur les côtes Est et Ouest, une république dominée par les démocrates donc à priori libérale même si la surveillance de chacun est constante. Dans les Etats du centre et du vieux sud, une confédération « républicaine » dite des douze apôtres ou les valeurs chrétiennes font loi et ou liaison hors mariage, divorce, avortement , changement de sexe sont interdits. Ou les hérétiques sont même conduits au bûcher comme dans les temps les plus obscures de l’humanité ! Entre les deux camps c’est la guerre froide et une lutte haineuse entre les services secrets respectifs… Le titre à l’indicatif – «Et c’est ainsi que nous vivrons » – exprime nettement et sombrement la vision d’un futur proche que Douglas Kennedy détaille avec une grande minutie. Quel camp choisir entre un état théocratique gouverné par des fous de Dieu ou un régime totalitaire déguisé en démocratie qui implante une puce électronique couplée à une montre connectée dans la tempe et au poignet de chaque citoyen? Question réthorique dont la réponse va de soi au fur et à mesure de la lecture . Pas de solution, juste l’effroi ! Les deux camps transpirant l’endoctrinement, l’anxiété et de solitude. Lui demander aussi s’il fait allusion à Elon Musk pour cet avenir ultra connecté côté République? Pour incarner sa théorie radicale, Kennedy a choisi une narratrice, agente secrète de la partie République qui doit infiltrer le camp adverse via la zone neutre. La cible à abattre réveille en elle un affect douloureux. Preuve qu’un peu d’humanité palpite encore dans les coeurs… La diatribe visionnaire, argumentée historiquement et terriblement réaliste se transforme alors en un thriller addictif, palpitant et effrayant.
William Boyd : Le Romantique
Par MAB
Revoilà William Boyd. Toujours aussi brillant et surprenant. Comme à l’accoutumée, il nous livre un gros pavé (515 pages ). Quelle bravoure à 71 ans ! Mais comment le lire, en une semaine, pour nourrir cette chronique ? Et bien, il suffit d’ouvrir la première page et la suite passe allégrement et prestement comme pour ses autres ouvrages. ( voir « Comme neige au soleil », « Un anglais sous les tropiques » ou «Nouvelles confessions » ). Pour l’anecdote, rappelons, d’ailleurs, qu’en 1985, lors d’un « Apostrophes », Pivot proposait de rembourser tout lecteur non satisfait d’un des romans de ce grand francophile qui partage sa vie entre le Royaume- Uni et la Dordogne. Le Romantique, donc. Le titre du recueil situe le contexte historique et littéraire ainsi que la nature même du personnage. Un jeune homme tourmenté, né dans le Comté de Cork en 1799, dont la destinée va être semée d’épisodes glorieux et de revers de fortune dans les pas de la grande Histoire. Fuyant le mensonge de sa naissance, il sera héros malgré lui de la bataille de Waterloo, puis témoin effaré des atrocités de son régiment aux Indes pendant la troisième guerre de Kandy. Arpentera la France et l’Italie où il se liera d’amitié avec Byron et Shelley, tombera amoureux de la mystérieuse Raffaella qui lui offrira « La Divine Comédie » de Dante. Avant de continuer ses aventures picaresques comme fermier en Amérique, explorateur à la recherche des sources du Nil ou encore diplomate à Trieste…Une chevauchée débridée aux quatre coins du monde, menée tambour battant à la fois par cet attachant personnage, en quête de sens de l’existence et par la plume romanesque et ironique de Boyd qui nous donne, une nouvelle fois, avec cet ambitieux roman, un ample plaisir de lecture.
Shaka Ponk
Par Ph.D
L’heure est donc venue pour Shaka Ponk du Final album et du Final Tour (24 février 2024 à Nice) Le disque, probablement leur meilleur, donne déjà des regrets. Les chansons sont excellentes et le son défonce. Le premier titre, « D’Essence« , est du pur metal en fusion. Le refrain du deuxième, « Alegria« , est une tuerie. AC/DC ne renierait sans doute pas « DadAlgorhythm« . Le rythme syncopé de « 13 000 heures » rappelle « L’homme pressé » de Noir Désir. Au moment où on risque de décrocher, « J’aime pas les gens » rallume le brasier avec un riff techo imparable… Le groupe n’a jamais aussi bien joué et les chanteurs aussi bien chanté. Les titres en français accrochent immédiatement et évoquent un improbable mix de Noir Désir, de Trust et de Zazie en live. Shaka Ponk maitrise toujours l’art de la transe avec des riffs ravageurs et des refrains hyper puissants. Depuis sa sortie, on écoute ce disque tellement souvent qu’on se force à espacer les écoutes de peur de s’en écoeurer (10 titres, on en a vite fait le tour). Vivement les concerts !
La Grande Magie
Par J.V
Le pitch
France, années 20. Dans un hôtel au bord de la mer, un spectacle de magie distrait les clients désœuvrés. Marta (Judith Chemla), une jeune femme malheureuse avec son mari jaloux, accepte de participer à un numéro de disparition et en profite pour disparaître pour de bon. Pour répondre au mari exigeant le retour de sa femme, le magicien lui met entre les mains une boîte en lui disant qu’elle est à l’intérieur. Cependant il ne doit l’ouvrir que s’il a absolument foi en elle, sous peine de la faire disparaître à jamais. Le doute s’installe alors chez Charles (Denis Podalydès)…
Ce qu’on en pense
Une comédie musicale signée Noémie Lvovsky sur une partition chantée de Feu ! Chatterton : la proposition a de quoi intriguer. Adapté d’une pièce d’Eduardo De Filippo, le film brasse les thèmes sociétaux ( place de la femme dans la société, rapports de classes, manipulation, rapport entre le réel et la fiction…) dans un maelstrom maitrisé, servi par une troupe de comédiens au diapason (Denis Podalydès, Sergi Lopez, Judith Chemla, François Morel, Damien Bonnard, Rebecca Marder…). La prestation tragicomique de Denis Podalydès, dans le rôle de l’époux délaissé, est particulièrement mémorable. Pour une fois, le titre n’est pas trompeur : La Grande Magie est un enchantement.
Bob Dylan : Shadow Kingdom
Par Ph.D
Enregistré en juillet 2021, Shadow Kingdom est la captation d’un concert filmé de Bob Dylan pour un livestream de confinement. Si, comme nous, vous aviez vu passer l’invitation à vous connecter et avez renoncé à investir quelques dizaines d’euros dans la chose, vous pouvez vous en mordre les doigts jusqu’au coude. Dylan qui, quand il ne massacre pas ses chansons les plus emblématiques, semble absent de ses propres concerts depuis des lustres, était bien présent et sacrément bien accompagné ce soir-là. Il a même donné son meilleur live du siècle, avec une setlist presqu’entièrement composé de classiques (« Forever Young », « It’s All Over Now, Baby Blue », »Queen Jane Approximately » « Pledging My Time », « The Wicked Messenger », « Tombstone Blues« …), chantés avec amour et de sa meilleure voix. La dernière fois qu’il s’était autant appliqué à faire joli, c’était pour le Live at Budokan en… 1979 ! C’est ainsi qu’à 82 ans, et à la surprise générale, le barde du Minnesota livre un des meilleurs albums live de sa carrière. L’écouter donne évidemment trés envie de réserver pour son concert du 27 juin à Aix en Provence. Même si la prudence, encore une fois, conseillerait de garder ses sous pour la sortie du DVD de Shadow Kingdom…
Un Petit frère
Par Ph.D
Le pitch
Quand Rose (Annabelle Lengronne) arrive en France, elle emménage en banlieue parisienne avec ses deux fils, Jean et Ernest. Construction et déconstruction d’une famille, de la fin des années 80 jusqu’à nos jours.
Ce qu’on en pense
Cinq ans après sa Caméra d’or pour l’ébouriffant Jeune femme, qui avait révélé Laetitia Dosch, Léonor Serraille était de retour sur la Croisette en mai dernier pour présenter en compétition officielle cette fois son deuxième long métrage. On se demande encore comment le jury a pu rester insensible à ce film et surtout à son interprête principale , la formidable Annabelle Lengronne à laquelle le prix d’içnterprétation féminine semblait promis. S’inspirant de l’histoire de sa belle famille, la réalisatrice tisse avec Un Petit frère une touchante saga familiale sur fond d’immigration africaine. Divisé en trois parties, correspondant à un moment clé de la vie de ses trois personnages principaux (Rose, Jean , Ernest), le film suit les périgrinations sociales et amoureuses de l’héroïne principale, une mère immigrée qui élève seule ses deux fils, entre Paris (où elle s’installe chez des cousins) et Rouen où l’amènera une de ses rencontres amoureuses. Mère de quatre enfants, dont les deux ainés sont restés au pays et femme de ménage pour survivre, Rose n’a renoncé ni à sa liberté, ni à sa vie de femme. Elle place tous ses espoirs dans Jean, brillant élève qui, en l’absence de père et de ses grands frères, assume bravement le rôle d’ainé et d’homme de la famille. Son petit frère Ernest a un tempérament plus doux et effacé. Leonor Serraille les filme avec la même attention et la même pudeur que sa Jeune Femme, semblant leur inventer un destin au fil des scènes, comme si rien n’était écrit d’avance. « Ce n’est pas rien un petit frère » est-il dit dans une dernière scène où Ahmed Sylla va vous tirer des larmes. On pourrait en dire autant du film, n’en déplaise au jury cannois.
Knock at the Cabin
Par J.V
Le pitch
Alors qu’ils passent leurs vacances dans un chalet isolé en pleine nature, une jeune fille et ses parents sont pris en otage par quatre étrangers armés qui exigent d’eux un choix impossible afin d’éviter l’imminence de l’apocalypse. Alors qu’ils n’ont pratiquement aucun moyen de communication avec le reste du monde, ils vont devoir prendre et assumer une terrible décision…
Ce qu’on en pense
M. Night Shyamalan est de retour avec un nouveau thriller au suspense haletant qui ne déparera pas sa brillante filmographie. Un huis clos construit comme une tragédie classique ( unité de temps et de lieu), qui déjoue tous les codes de l’horror survival, avec des preneurs d’otages bienveillants et une famille homoparentale placée dans une situation kafkaïenne. Loin d’être des arguments de pure bienpensance, le couple gay et sa fille adoptée, d’origine asiatique, sont là pour interroger les notions de famille, d’amour et de sacrifice, transmettant un message fort au sein d’un film tendu à la réalisation millimétrée. Du grand Night Shyamalan !
Astérix : L’Empire du milieu
Par Philippe DUPUY
Le pitch
En 50 avant J.C. L’Impératrice de Chine est emprisonnée suite à un coup d’état fomenté par Deng Tsin Quin (Bun-Hay Mean) , un prince félon. Aidée par Graindemaïs (Jonathan Cohen), le marchand phénicien, et par sa fidèle guerrière Tat Han (Leanna Chea), la princesse Fu Yi (Julie Chen), fille unique de l’impératrice, s’enfuit en Gaule pour demander de l’aide aux deux valeureux guerriers Astérix (Guillaume Canet) et Obélix (Gilles Lellouche), dotés d’une force surhumaine grâce à leur potion magique. Mais César (Vincent Cassel) et sa puissante armée, toujours en soif de conquêtes, prennent eux aussi la direction de l’Empire du Milieu…
Ce qu’on en pense
Difficile challenge pour Guillaume Canet que de se confronter au 14 millions d’entrées et (surtout) à l’unanimité critique de l’Astérix : Mission Cléopatre d’Alain Chabat. Pour y parvenir, l’acteur-réalisateur a tout misé sur une histoire originale qui, pour la première fois, n’est pas une adaptation des aventures du célèbre gaulois, et sur un casting aux petits oignons. Si, côté scénario et gags on reste sur sa faim, côté casting, par contre, c’est la fête : le couple Panoramix/Bonnemine trouve des interprêtes parfaits en Jérôme Commandeur et Audrey Lamy, Vincent Cassel fait un César formidable, Marion Cotillard n’a que deux scène en Cléopatre mais on s’en souviendra (comme de son dernier message à César : « Tu n’es pas près de revoir ma petite pyramide » !), Angèle fait une Falbala trés ressemblante, Pierre Richard un Panoramix tout trouvé et Philippe Katerine un Assurancetourix idéal. Ramzy Bedia et Jonathan Cohen sont très drôles en marchands orientaux et Gilles Lellouche, en Obélix, succède sans faillir à Gérard Depardieu, ce qui n’avait rien d’évident. On est moins fan de Canet en Astérix et de sa propension à faire de leur duo un couple de grands enfants attardés. Côté réalisation, malgré le budget pharaonique de la production, l’image est assez moche et les inévitables scènes hommage aux films de sabre, sont très mal filmées. Résultat des courses, cet Astérix en Chine, moins catastrophique que celui de Thomas Langmann (Astérix aux Jeux Olympiques– 2008) est plus proche de l’honnête film de Laurent Tirard (Au service de sa majesté– 2012) que de celui, décidément indéboulonnable, d’Alain Chabat.
Babylon
Par Ph.D
Le pitch
Dans le Hollywood des années 20, Jack Conrad (Brad Pitt) est une star du cinéma muet, Nellie LaRoy (Margot Robbie) une actrice débutante et Manny Torres (Diego Calva), un jeune garçon qui rêve de travailler dans le milieu du cinéma. Leurs destins vont se croiser et exploser dans un maelstrom de tournages et de fêtes orgiaques…
Ce qu’on en pense
Un mélange d’Il était une fois… à Hollywood et de The Artist, filmé par le Baz Luhrmann de Gatsby le Magnifique : trois heures d’orgie visuelle, dont on ressort rincé mais heureux. Un film comme on n’en fait plus : avec un amour démesuré du cinéma, des stars, du glamour, des centaines de figurants et même un éléphant ! Inspiré du fameux livre à scandales de Kenneth Anger (Hollywood Babylon), Babylon raconte les dessous peu reluisants d’Hollywood, de la grande époque du cinéma muet, au parlant et à l’arrivée de la couleur. Trois décennies de pure folie où les films et les stars se fabriquaient à la chaine, dans une débauche de dollars, de sexe, d’alcool et de drogue. Le surdoué Damien Chazelle (La La Land, Whiplash) s’est fait plaisir : Babylon est filmé sans compter, à fond les ballons, au son d’une BO Jazz tonitruante. Brad Pitt et Margot Robbie, échappés du dernier Tarantino, sont atomiques. La reconstitution des scènes de tournage dans le désert est digne de Cecil B de Mille. La descente finale aux enfers, guidée par un Tobey Maguire méconnaissable en caïd de la mafia, ressemble à du Gaspar Noe. Et le final kaleidoscopique balaye toute l’histoire du cinéma en images d’archives. Bref, Babylone, c’est Byzance !
John Butler : Live in Paris
Par Ph.D
Quatre ans et une pandémie après la publication de Home, l’un de ses meilleurs albums en trio, John Butler était au Trianon à Paris, les 26 et 27 mai 2022 pour deux mémorables concerts en solo. Alternant guitare sèche et électrique et jonglant avec ses machines pour créer des boucles et des beats électroniques sur ses chansons, l’Australien avait régalé son auditoire en réarrangeant en live les titres folk- rock de ses derniers albums. Alors qu’il revient en France cet été pour une nouvelle tournée en solo (avec un concert à ne pas manquer au Théâtre de verdure de Nice le 28 juin), la captation de ses shows parisiens sort en numérique et en physique. Un double CD/triple vinyle gorgé de musique (15 titres) dans lequel John Butler joue, chante et se raconte comme jamais entre les morceaux. L’écoute donne une furieuse envie de réserver pour les concerts.
Daho : Tirer la nuit…
Par Ph.D
Six ans après l’aventureux et un rien rugueux Blitz , Etienne Daho est de retour avec un album plus apaisé. 12 titres sans tube évident (malgré un duo avec Vanessa Paradis sur la chanson titre) qui demandent plusieurs écoutes pour s’apprécier. Il faut quand même arriver à la plage 4 (Les derniers jours de pluie) pour trouver une mélodie vraiment accrocheuse. A partir de là, l’album démarre pour de bon et s’écoute avec plus de plaisir immédiat. Dans les interviews qu’il a accordées pour la sortie, Daho confie l’avoir écrit facilement. Ce qui explique, peut-être, certaines facilités dans l’écriture. Par contre, la production est toujours aussi chiadée. Ceci compense cela.