Fumer fait tousser
Par Ph.D
Le pitch
Après un combat acharné contre une tortue démoniaque, cinq justiciers qu’on appelle les « Tabac Force», reçoivent l’ordre de partir en retraite pour renforcer la cohésion de leur groupe qui est en train de se dégrader. Le séjour se déroule à merveille jusqu’à ce que Lézardin, empereur du Mal, décide d’anéantir la planète Terre…
Ce qu’on en pense
Présenté hors compétition à Cannes 2022, Fumer fait tousser nous arrive quelques mois seulement après l’épatant Incroyable mais vrai. Le décidément prolifique Quentin Dupieux y adopte la forme du film à sketches, dans une parodie de séries japonaises à la Bioman/Power Rangers/Tortues Ninja. Servi par un casting « all stars »( Anaïs Demoustier, Oulaya Amamra, Vincent Lacoste, Jean-Pascal Zadi, Gilles Lellouche, Benoit Poelvoorde, Alain Chabat, David Marsais, Grégoire Ludig, Doria Tillier, Adèle Exarchopoulos, Blanche Gardin…), c’est du Quentin Dupieux bien bien barré, comme on l’aime. Avec cette fois une touche Chabat/Nuls qu’on adore.
Rimini
Par Ph.D
Le Pitch
Vieux crooner autrichien et gigolo occasionnel, Richie Bravo (Michael Thomas) survit en poussant la chansonnette pour des retraités dans des hôtels miteux de Rimini, sur la côte Adriatique. Son monde commence à vaciller quand Tessa (Tessa Göttlicher), sa fille désormais adulte, fait irruption dans sa vie et lui demande l’argent qu’il ne lui a jamais donné…
Ce qu’on en pense
Premier volet d’un dyptique sur la famille, qui mettra en scène le frère du héros aperçu au début du film, Rimini est un Ulrich Seidl presque aimable par rapport au reste de la filmographie du cinéaste autrichien méchant (Import/Export, Paradis, Sous Sol…). Certes, le spectateur devra y subir quelques scènes de sexe gériatrique assez pénibles et le film s’étire sur près de deux heures avec beaucoup de plans fixes et de répétitions mais, pour une fois, Seidl semble éprouver quelque compassion pour ses personnages, même les plus abimés. A commencer par son héros, formidablement incarné par Michael Thomas, avec lequel il avait tourné Import/Export. Un rôle à la Depardieu version trash, qui culmine dans plusieurs scènes de concert devant des touristes du 3e âge dans des hôtels lugubres de Rimini en hiver. La station balnéaire italienne, filmée dans le brouillard ou sous la pluie, envahie de migrants fantômatiques, est l’autre personnage principal de ce film résolument hors saison.
Robert Linhart : L’Etabli
Par MAB
Claire Etcherelli vient de s’éteindre à Bordeaux à l’âge de 89 ans. Ce nom ne vous dit rien ? Et pourtant, à l’instar de Robert Linhart dont il sera question ici, cette romancière fut sans doute la première à relater sa douloureuse expérience de l’usine dans Élise ou la vraie vie, un roman récompensé en 1967 par le prix Fémina. L’œuvre, qui évoquait surtout les difficultés des travailleurs maghrébins en France pendant la guerre d’Algérie, fit grand bruit et fut adaptée au cinéma par Michel Drach avec Marie-José Nat dans le rôle-titre. Est-ce ce combat de l’intérieur qui incita Robert Linhart à en faire autant ? Un an plus tard, en 1968, ce normalien, brillant disciple de la figure du mouvement maoïste, Louis Althusser, change, en effet, son destin tout tracé de bourgeois et prend un emploi d’ouvrier spécialisé chez Citroën, porte de Choisy à Paris. Une expérience concrète qu’il racontera dans « L’établi », un livre paru en 1978 et porté ces temps-ci à l’écran par Mathieu Gokalp (lire la critique du film). L’écrivain y reconstituait, jour après jour, d’abord son embauche sous une fausse identité et la visite médicale qui suivit avant la découverte de la chaîne de fabrication d’une 2 CV, la pénibilité du travail, le flux infini de la production, la sécheresse des ordres, la lassitude des corps. Comme Etcherelli, il n’oubliait pas les femmes et les immigrés de la classe ouvrière. Surtout, de réunions en assemblées générales, de débrayages en sabotages du travail, il évoquait ce moment essentiel de l’histoire de la gauche prolétarienne et du mouvement syndical de la fin des années 60. Le livre résonne étonnamment avec l’actualité sociale.
Leila et ses frères
Par Ph.D
Le pitch
Leila (Taranee Alisdousti) a dédié toute sa vie à ses parents et ses quatre frères. Très touchée par une crise économique sans précédent, la famille croule sous les dettes et se déchire au fur et à mesure de leurs désillusions personnelles. Afin de les sortir de cette situation, Leila élabore un plan : acheter une boutique pour lancer une affaire avec ses frères. Chacun y met toutes ses économies, mais il leur manque un dernier soutien financier…
Ce qu’on en pense
Après le thriller policier et judiciaire (La Loi de Téhéran), l’Iranien Saeed Roustaee s’attaque au film social et familial, avec Leila et ses frères, un des favoris de Cannes 2022 pour la Palme d’or, hélas reparti bredouille. L’histoire d’une famille iranienne qui tente de se sortir de sa misérable condition. Le moteur de cette tentative est la seule fille de la famille, Leila (formidable Taranee Alisdousti) qui est, aussi, la seule à travailler. Elle pousse ses frères à lancer leur propre business en achetant une boutique. Mais pour cela, il leur faut convaincre leur père d’investir dans l’affaire les pièces d’or qu’il réservait au mariage du fils d’un cousin éloigné. Entre la possibilité de se faire mousser et celle d’aider ses enfants à se sortir du pétrin, le patriarche ne fera, évidemment, pas le bon choix… Malgré une durée un tantinet rédhibitoire (2h45), on ne s’ennuie pas une seconde dans cette tragicomédie superbement mise en scène et interprêtée qui brosse un beau portrait de femme battante.
Les Miens
Par Ph.D
Le pitch
Moussa (Sami Bouajila) a toujours été doux, altruiste et présent pour sa famille. À l’opposé de son frère Ryad (Roschdy Zem), présentateur télé à la grande notoriété qui se voit reprocher son égoïsme par son entourage. Seul Moussa le défend, qui éprouve pour son frère une grande admiration. Un jour Moussa chute et se cogne violemment la tête. Il souffre d’un traumatisme crânien. Méconnaissable, il parle désormais sans filtre et balance à ses proches leurs quatre vérités. Il finit ainsi par se brouiller avec tout le monde, sauf avec Ryad…
Ce qu’on en pense
Basé sur la mésaventure de son propre frère – victime du syndrome qu’il décrit après un trauma crânien-, Les Miens est certainement le film le plus intime et personnel de Roschdy Zem. Une histoire de famille douce-amère inspirée de la sienne donc, mais dans laquelle on retrouve la patte de Maïwenn, avec laquelle Roschdy a co-écrit le scénario. L’acteur-réalisateur y retrouve logiquement son frère de cinéma, Sami Bouajila, dans un rôle à double tranchant qui lui va comme un gant. On passe un trés bon moment en leur compagnie et en celle des autres membres de la famille (Rachid Bouchareb, Meriem Serbah, Maïwenn, Nina Zem…). C’est si rarement le cas dans le cinéma français que Les Miens constitue une (très) bonne surprise.
Miss Marx
Par Ph.D
Le pitch
Brillante, altruiste, passionnée et libre, Eleanor (Romola Garai) est la fille cadette de Karl Marx. Pionnière du féminisme socialiste, elle participe aux combats ouvriers et se bat pour les droits des femmes et l’abolition du travail des enfants. En 1883, elle rencontre Edward Aveling (Patrick Kennedy). Sa vie est alors bouleversée par leur histoire d’amour…
Ce qu’on en pense
Réalisatrice d’un excellent biopic de Nico (Nico, 1988), l’italienne Suzanne Nicchiarelli récidive avec ce portrait de la fille cadette de Karl Marx qui portait bien son prénom (Eleanor). Une fille en or, en effet, qui dévoua sa vie à la continuation de l’oeuvre de son père, à la défense des travailleurs, à l’abolition du travail des enfants et à la lutte pour l’égalité des droits des femmes. Son malheur fut de contracter une liaison toxique avec le dramaturge Edward Aveling qui, non content de la ruiner, la trompera toute sa vie. La réalisatrice italienne raconte le parcours de vie d’Eleanor (joliment incarnée par Romola Garai) en mélangeant une reconstitution d’époque volontairement téléfilmesque à des documents d’archives, des déclamations de textes face caméra et une BO punk dans laquelle les Downtown Boys dynamitent l’Internationale et du Bruce Springsteen… Moins réussi que Nico 1988 (petit chef d’oeuvre de film rock), Miss Marx n’en est pas moins jubilatoire et édifiant. Quelque chose nous dit que Suzanne Nicchiarelli n’a pas fini de nous étonner.
La Conspiration du Caire
Par Ph.D
Le pitch
Adam (Tawfik Barhom), simple fils de pêcheur, intègre la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, épicentre du pouvoir de l’Islam sunnite. Le jour de la rentrée, le Grand Imam à la tête de l’institution meurt soudainement. Adam se retrouve alors, à son insu, au cœur d’une lutte de pouvoir implacable entre les élites religieuse et politique du pays…
Ce qu’on en pense
Tarik Saleh, qui nous avait bluffé en 2017 avec Le Caire Confidentiel, était en compétition à Cannes cette année avec son nouveau film. Malgré son Prix du scénario, La Conspiration du Caire déçoit. On attendait mieux de cette immersion dans la plus grande université coranique du monde, que ce polar politico-religieux qui mixe Le Nom de la Rose et Un Prophète, sans le charme érudit de l’un, ni la puissance de l’autre. Ca dure deux plombes et autant de prières, Allah fin ça lasse !
She Said
Par J.V
Le Pitch
Deux journalistes du New York Times, Megan Twohey (Carey Mulligan) et Jodi Kantor (Zoe Kazan), ont mis en lumière un des scandales les plus importants de leur époque. À l’origine du mouvement #Metoo, leur investigation a brisé des décennies de silence autour du problème des agressions sexuelles dans le milieu du cinéma hollywoodien, changeant à jamais la société américaine et le monde de la culture.
Ce qu’on en pense
L’allemande Maria Schrader (I’m Your Man) s’attaque à l’affaire Weinstein dans un film-dossier qui manque hélas de personnalité. She Said emprunte aux Hommes du Président ou au plus récent Spotlight, sans en avoir la portée, ni le punch. Malgré la belle prestation des deux enquêtrices de choc incarnées par Carey Mulligan et Zoe Kazan, la litanie d’interviews de femmes abusées finit par lasser. Celle d’Ashley Judd, qui interprète son propre rôle, sort du lot et renforce le réalisme de cette reconstitution.
Close
Par J.V
Le pitch
Léo et Rémi, 13 ans, sont amis depuis toujours. Jusqu’à ce qu’un événement impensable les sépare. Léo se rapproche alors de Sophie, la mère de Rémi, pour essayer de comprendre…
Ce qu’on en pense
Trés attendu depuis la révélation Girl (Caméra dOr à Cannes), le nouveau film du belge Lukas Dhont a décroché le Grand Prix cette année sur la Croisette. Récit intimiste déchirant sur le mal être adolescent, porté par l’interprétation d’Eden Dambrine (Leo), le film, tout en sensibilité, ne peut laisser indifférent. Du cinéma à fleur de peau, qui fait parfois songer à celui de Xavier Dolan. En plus mature.
Coma
Par Ph.D
Le Pitch
Une adolescente (Louise Labeque) vit recluse dans un confinement sanitaire qui n’en finit plus. Son seul rapport au monde extérieur est virtuel et elle flotte entre fiction et réalité́, guidée par une youtubeuse inquiétante et mystérieuse qui se fait appeler Patricia Coma (Julia Faure)…
Ce qu’on en pense
Après l’échec injuste de son superbe Saint Laurent et celui plus compréhensible de Nocturama, mal accueilli après les attentats de 2015, le Niçois Bertrand Bonello revient au cinéma expérimental qui l’a fait connaître et apprécier des festivals, avec ce film de confinement tardif en forme de poème noir adressé à sa fille et, possiblement, aux générations futures. S’y mélangent allègrement interventions du philosophe Gilles Deleuze, théâtre de marionnettes Barbie (doublées par Louis Garrel, Anaïs Demoustier Vincent Lacoste et Gaspard Ulliel), dessins animés et discussions en ligne d’ados, pour parler du mal être adolescent, des méfaits psychologiques du confinement et dénoncer pèle-mêle le pouvoir des influenceurs et les dangers du metavers (symbolisé par une inquiétante forêt nocturne filmée en infrarouge). Dommage que le propos ne soit pas aussi drôle et original que la forme.
Pacifiction
Par Ph.D
Le pitch
Sur l’île de Tahiti, en Polynésie française, le Haut-Commissaire de la République De Roller (Benoît Magimel), représentant de l’État Français, est un homme de calcul aux manières parfaites. Dans les réceptions officielles comme les établissements interlopes, il prend constamment le pouls d’une population locale d’où la colère peut émerger à tout moment.
Ce qu’on en pense
Geste cinématographique génial ou nanar de l’année ? La question a divisé la Croisette, où le film était présenté au mois de mai en fin de compétition. Malgré les dithyrambes d’une critique française en pâmoison et la sympathie que nous inpire Albert Serra, on pencherait plutôt pour la seconde hypothèse. Pendant près de trois longues heures, Benoît Magimel promène son ennui et son air mi-ahuri mi-dégoûté sur une île du Pacifique, ânonnant des dialogues improvisés ou dictés à l’oreillette dans des scènes filmées façon télénovella. Toute l’intrigue tient dans une rumeur : celle d’une éventuelle reprise des essais nucléaires qui pourrait provoquer une explosion sociale. On se demande pourquoi le réalisateur espagnol s’est limité à 2h45 de durée alors qu’il disposait, paraît-il, de 500 heures de rushes ? Un film de 6 ou 8 heures aurait été un vrai défi. Là, ça joue petit bras.
Couleurs de l’Incendie
Par Ph.D
Le pitch
Février 1927. Après le décès de Marcel Péricourt, sa fille, Madeleine (Léa Drucker), prend la tête de l’empire financier dont elle est l’héritière. Mais un revers de fortune la conduit à la ruine et au déclassement. Face à l’adversité, à la corruption de son milieu et aux manigances de son entourage, Madeleine va devoir survivre et reconstruire sa vie. Tâche d’autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l’incendie qui va ravager l’Europe….
Ce qu’on en pense
Couleurs de l’Incendie est la suite de la saga littéraire et cinématographique de Pierre Lemaître, brillamment initiée avec Au revoir là-haut. L’action se situe quelques années plus tard et met en scène Madeleine Péricourt, fille du personnage interprété par Niels Arestrup dans le film d’Albert Dupontel. Hélas, Dupontel a cédé les manettes à Clovis Cornillac, dont la mise en scène est beaucoup plus conventionnelle, pour ne pas dire banale. Du coup, le film ressemble à une mini série TV de prestige condensée en un seul épisode: trop long pour un film et pas assez pour une série. Malgré un bon casting féminin (Léa Drucker, Alice Isaaz) et masculin (Benoit Poelvoorde, Olivier Gourmet), la couleur dominante est le gris et l’incendie a du mal à prendre.
La Maison
Par Ph.D
Le Pitch
Pour écrire son nouveau livre, Emma (Ana Girardot) décide de se faire engager comme prostituée dans une maison close à Berlin.
Ce qu’on en pense
Pari risqué pour la documentariste Anissa Bonnefont que celui d’adapter le fameux roman d’Emma Becker dans lequel elle raconte ses deux ans passés dans une maison close allemande. La réussite du film tient d’abord au casting, dans lequel une Ana Girardot transfigurée trouve un premier rôle qui devrait booster sa carrière. Elle tient aussi à la mise en scène, qui utilise son expérience du documentaire pour trouver le bon angle et le ton juste. Sexuel sans être pornographique (ni même érotique), La Maison parvient à innover dans un genre (le « film de bordel ») pourtant galvaudé. Une performance.
John Wick 4
Par J.V
Le pitch
John Wick (Keanu Reeves) découvre un moyen de vaincre l’organisation criminelle connue sous le nom de La Grande Table. Mais avant de gagner sa liberté, Il doit affronter un nouvel ennemi qui a tissé de puissantes alliances à travers le monde et qui transforme les vieux amis de John en ennemis…
Ce qu’on en pense
L’affiche ne ment pas : John Wick 4 est le meilleur épisode de la saga portée par Keanu Reeves. C’est aussi l’un des meilleurs films d’action qu’on ait pu voir depuis des lustres. Amis de la baston à grand spectacle, réjouissez-vous. Chad Stahelski va vous en mettre plein la vue dans un esprit BD parfaitement assué. L’esthétique du film s’inspire aussi bien de la BD que du jeu vidéo ou des classiques Hong-Kongais du films de combats pour un résultat ébouriffant. Les séquences parisiennes valent le billet d’avion et, malgré sa longueur rédhibitoire (près de 3 heures), la réalisation ne laisse jamais au spectateur le temps de souffler. Cette fois, c’est sûr : le roi (du film d’action) est Keanu !
Mascarade
Par Ph.D
Le pitch
Lorsqu’un jeune gigolo (Pierre Neney) tombe sous le charme d’une sublime arnaqueuse (Marine Vacth) , c’est le début d’un plan machiavélique sous le soleil brûlant de la Côte d’Azur. Les deux amoureux sont-ils prêts à tout pour s’offrir une vie de rêve, quitte à sacrifier celle d’une ancienne gloire du cinéma (Isabelle Adjani) et d’un riche agent immobilier (François Cluzet)?
Ce qu’on en pense
Terminé juste à temps pour faire la clôture du Festival de Cannes 2022, le quatrième film de Nicolas Bedos a été entièrement tourné sur la Côte d’Azur, dont il exploite sans vergogne le côté « sunny place for shady people » (Somerset Maugham). Entre comédie noire et mélo flamboyant, Mascarade recycle du déjà-vu côté scénario et ne donne pas une image trés ragoûtante de la région et de ses habitants, mais est si brillamment écrit, joué et réalisé qu’on aurait tort de bouder son plaisir. Ne serait-ce que pour Isabelle Adjani dans un grand rôle de diva amoureuse ou Marine Vacth en belle arnaqueuse. Superbement photographié, le film offre un vrai plaisir de cinéma et mérite d’être vu en salles. C’est assez rare dans le cinéma français mainstream pour être soutenu.