Ça vient de sortir

/Ça vient de sortir

Wildcat Gun Machine

ça vient de sortir|

Par Cédric Coppola

Wildcat Gun Machine s’inscrit dans la grande tradition des Twin gun shooter, à savoir ces jeux de tirs où l’on dirige le personnage avec le pad de gauche et oriente son tir avec celui de droite. Dans un monde futuriste labyrinthique et grisâtre, notre héroïne doit donc se frayer un chemin parmi des hordes de monstres, libérer quelques robots et résoudre des petites énigmes. Mais que l’on ne s’y trompe pas, l’histoire passe au second voire au troisième plan et l’objectif de Chunkybox games est de proposer un titre d’action frénétique qui met les réflexes à rude épreuve. Heureusement, au fil de sa progression, on récolte de l’armement de plus en plus puissant… Chose indispensable pour venir à bout du bestiaire et des nombreux boss. Réservée au hardcore gamers par sa difficulté et assez redondante dans sa mécanique – il est nécessaire de refaire plusieurs fois certains niveaux et le côté die & retry pourra en frustrer plus d’un – la proposition ne se classe donc pas parmi les classiques du genre mais a le mérite de dégager une réelle personnalité notamment dans son lore, dystopique à souhait (Sur Nintendo Switch).

The Police : Around the World

ça vient de sortir|

Par Ph.D

En 1979, The Police (Sting, Stewart Copeland, Andy Summers) entament leur première tournée mondiale dans la foulée du succès de « Roxane » sur leur premier album,  sorti en pleine frénésie punk. Bien qu’assimilés au mouvement, les Police ne sont pas des punks , loin de là. Ce sont d’excellents musiciens qui ont flairé le filon en tordant un reggae blanc qui allait les propulser au firmament avec la sortie de leur deuxième album et de l’imparable « Walking on the Moon« . Le digipack Around the World restored and expanded comprend, comme son titre l’indique la version restaurée du DVD qui documentait cette première tournée mondiale ( un collage de clips potaches réalisés par le groupe lui même sur la route et de séquences de concerts, dont  4 performances captées au Japon et à Hong Kong qui ne figuraient pas sur le DVD original) et un CD live dans lequel le trio joue les hits de ses deux premiers albums avec la frénésie euphorique de ceux qui voient leur public doubler de date en date et qui n’en reviennent encore pas.  Les fans du premier album retrouveront avec nostalgie le trio dans sa première incarnation punk,  juste avant que The Police ne devienne un groupe FM et n’implose sous le poids de son phénomènal succès.

 

 

MotoGP 22

ça vient de sortir|

Par C.C

Un an jour pour jour après la mise à jour Next-Gen de MotoGP21, les italiens de Milestone remettent le couvert pour une nouvelle saison de Grand Prix moto, et ajoutent, cela va de soi, quelques améliorations à leur simulation. En tête de liste on voit l’arrivée d’une histoire scénarisée articulée autour d’une des luttes les plus acharnées qui a vu la victoire de Valentino Rossi en 2009. Images d’archives, défis sur les 17 tracés à disposition et suspense sont au programme de ce mode rafraichissant. Autre bonne nouvelle, la possibilité réclamée par tant de gamers, de pouvoir jouer à deux, en écran splitté sur la même console. De quoi renforcer la convivialité. Pour le reste, Moto GP 22 reprend les bases de son prédécesseur, avec une jouabilité qui demande un certain temps d’adaptation pour maîtriser l’inertie des bolides, une carrière qui permet de commencer dans les divisions inférieures avant de pouvoir batailler pour le titre de champion du monde, en gérant au préalable ses contrats et l’aspect gestion & développement. Quant au rendu en piste, il est convaincant, avec un affichage en 60fps qui ne faiblit pas et une intelligence artificielle remaniée de façon à corriger les comportements étranges des adversaires constatés par le passé. Efficace. (Jeu testé sur Ps5)

 

 

Card Shark

ça vient de sortir|

Par Cédric Coppola

Attention pépite ! Nouveau titre indépendant édité par Devolver Digital, Card Shark table sur l’innovation puisqu’il convie le joueur à… tricher aux cartes pour remporter la mise. Une mécanique plus complexe qu’il n’y paraît de prime abord, propice à nous plonger dans la France du 18e siècle, où se déroule l’histoire. Dans la peau d’un serveur d’auberge, la mission est d’aider le Comte de Saint-Germain à assouvir une vengeance en traversant l’hexagone pour affronter différents joueurs… dont certains sont très connus ! On est tout d’abord séduit par le style BD, parfait pour s’immerger dans cette époque pré-révolution,  avant d’être happé par la jouabilité redoutable. L’objectif est simple : pour remporter la partie tous les coups (ou presque) sont permis et notre personnage doit user de ruse, et plus précisément maîtriser une petite trentaine de techniques pour aider son employeur. Au cours de ces phases, qui s’apparentent à des mini-jeux, il faut alors détourner l’attention, s’arranger pour obtenir une meilleure main que l’adversaire, indiquer le jeu qu’il a en sa possession… Les entourloupes sont variées mais attention, il faut toujours agir dans le bon tempo et avoir de bons réflexes si l’on souhaite berner la concurrence. Une manipulation faisant monter une jauge de soupçon qui une fois pleine, conduit à l’échec. Amusant, pertinent et bien écrit, Card Shark est donc une véritable surprise, hautement recommandable (Nintendo Switch). 

 

Eiyuden Chronicle Rising

ça vient de sortir|

Par Cédric Coppola

Développé par des anciens membres de l’équipe du mythique Suikoden, Eiyuden Chronicle Rising s’inscrit non pas dans la veine des J-RPG au tour par tour mais des jeux d’aventures en 2D avec des combats en temps réel. En compagnie de CJ, une adolescente aventurière, rapidement rejointe par une poignée d’alliés, l’objectif est de traverser différentes contrées comme des forêts ou un volcan pour débusquer des trésors… avant d’être impliquée dans une histoire de plus grande ampleur. Classique… mais efficace, à l’instar de la direction artistique colorée qui dégage un véritable cachet. Il en va de même pour le gameplay, nerveux, avec un système de dash qui dynamise les joutes. Un joli tableau donc, entaché toutefois par quelques bémols. Ainsi la difficulté en dent de scie n’est pas très bien réglée et le farm est un peu trop poussé, ce qui a pour conséquence de casser le rythme. Il n’en demeure pas moins que le titre de Natsume Atari reste plaisant à parcourir et pose certaines bases, avant que les créateurs s’attaquent à un projet plus ambitieux (Sur Nintendo Switch).

Switch Sports

ça vient de sortir|

Par C.C

Souvenez-vous, c’était il y a plus de quinze ans, en novembre 2006, Nintendo avait la judicieuse idée de proposer comme titre de lancement de la Wii un certain Wii Sports. Un véritable carton qui a permis de démocratiser le jeu vidéo grâce au motion control, qui consiste à reproduire les gestes de l’utilisateur. Par la suite deux autres volets plus dispensables sont sortis en 2009 et 2013… C’est dire l’attente suscitée par ce quatrième opus qui a pour mission de renouer avec un glorieux passé en profitant de la capacité de la Switch et des manettes joy-cons pour parfaire la reconnaissance des mouvements. Seul ou à plusieurs, le résultat est concluant tant il arrive à allier le fun et le fitness en nous permettant de faire un peu d’exercice à domicile. Au menu de cette version, six sports, pour autant de variantes de gameplay. Ainsi au Bowling et au Tennis déjà bien connus des fans de la licence se greffent notamment le Chambara / combat de sabre, assez technique, le football où l’on peut même faire des penaltys en plaçant sa manette dans une sangle (fournie avec la cartouche) placée sur sa jambe, du badminton où on enchaîne les smashs à vive allure et du volley qui nécessite une bonne coordination avec son partenaire pour venir à bout de l’équipe adverse. A signaler que le golf viendra cet automne compléter cette belle sélection. Avec ses différents niveaux de difficultés, ce qui permet de doser la courbe d’apprentissage et son atmosphère bon enfant, Nintendo Switch Sports s’impose comme une valeur sûre du genre, plus accessible qu’un Fitness Boxing et moins encombrant qu’un Ring Fit Adventure pour ne citer qu’eux. De quoi séduire donc, un public familial.

 

 

Bad Luck Banging…

ça vient de sortir|

Par J.V

Le pitch

Emi (Katia Pascariu), une enseignante, voit sa carrière et sa réputation menacées après la diffusion sur Internet d’une sextape tournée avec son mari. Forcée de rencontrer les parents d’élèves qui exigent son renvoi, Emi refuse de céder à leur pression, et questionne alors la place de l’obscénité dans nos sociétés

Ce qu’on en pense

Qui est le plus coupable : celle qui tourne une sextape avec son mari et la laisse fuiter sur internet ? Ceux qui la regardent ? Ou ceux qui donnent à leurs enfants les outils pour le faire ? Telle est la pertinente question que pose ce film roumain signé Radu Jude et récompensé d’un Ours d’or au festival de Berlin. A travers l’histoire de cette enseignante accusée par les parents d’élèves de pervertir leurs enfants,  c’est toute la société actuelle que caricature le réalisateur roumain. Et, même si c’est un des premiers films à avoir été tournés avec des personnages portant des masques chirurgicaux,  il ne s’embarrasse pas de précautions pour en dénoncer les outrances. Attention, c’est du frontal ! 

Evil Dead: The Game

ça vient de sortir|

Par Cédric Coppola

Au moment où le réalisateur Sam Raimi fait un caméo à son cultissime Evil Dead dans Doctor Strange 2,  Saber Interactive transpose cette œuvre horrifique en jeu vidéo. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit pas, en dépit de cinq missions aux allures de tutoriel, d’une aventure solo à la Resident Evil mais d’un jeu multijoueur asymétrique comme l’ont été deux autres adaptations de films : Vendredi 13 et Prédator. Selon les parties, on campe donc soit le Démon de Kandar, qui doit éliminer les quatre survivants, soit ces derniers, qui doivent unir leur force pour vaincre la créature diabolique. Communiquer et rester en groupe tout en trouvant de l’équipement et des armes est la clé de la réussite. En cas de coopération efficace, les gentils partent, en effet, avec une bonne longueur d’avance. Ce déséquilibre, accompagné d’un manque de contenu – les joutes ne se déroulent que sur deux cartes – sont les principaux défauts de cette adaptation. Pour peu qu’on  passe outre et qu’on accepte le côté répétitif, force est de constater que les développeurs rendent un bel hommage aux films dont on retrouve l’ambiance et l’esprit gore. Les différents personnages jouables proviennent du casting du film original et de ses suites et l’action est vraiment bien retranscrite. Le choix d’opter pour du TPS (vue à la troisième personne) est payant, puisqu’il participe véritablement à la tension, palpable. Avis aux fans ! (Jeu testé sur PS5)

Licorice Pizza

ça vient de sortir|

Par Ph.D

Le pitch

En 1973, dans la vallée de San Fernando, Alana Kane (Alana Haim) 25 ans et l’adolescent Gary Valentine 15 ans (Cooper Hoffman) vivent une drôle de romance « underage »

Ce qu’on en pense

Auteur d’authentiques chefs d’œuvre  ( Magnolia, There Will Be Blood, The Master, Phantom Thread…),  Paul Thomas Anderson signe avec Licorice Pizza une romance qui cache son jeu sous ses dehors légers. Dans une reconstitution du Los Angeles des seventies qui vaut celle de Once Upon a Time… In Hollywood (Tarantino), Licorice Pizza (étrange titre)  file sa petite histoire d’amour en montrant, l’air de rien,  comment les femmes ont été utilisées sans vergogne par les hommes pour faire aboutir leurs petits projets (monter un business, se faire élire, baiser… ) et avec quelle générosité elles ont fait mine de ne pas s’en apercevoir. A l’image du personnage incarné par Alana Haim,  chanteuse du groupe Haim qui , plus encore que  Gary Hoffman ( digne fils du regretté Philip Seymour Hoffman, acteur fétiche de Paul Thomas Anderson), est l’héroïne de cette chronique maline et tendre sur la fin de l’innocence. Comme cela se passe entre Encino et Studio City,  on croise Sean Penn en vieille star qui refuse de raccrocher,  Bradley Cooper, en coiffeur-producteur cinglé de Barbra Streisand, Tom Waits et d’autres figures hollywoodiennes hautes en couleurs de l’époque dans leur propre rôle,  comme le père de Leonardo DiCaprio. La BO est géniale,  mais ce sont Alana Haïm et ses soeurs qui donnent au film son côté sexy et rock’n’roll. On remercie PTA de les avoir converties au cinéma et on espère les revoir très vite à l’écran.

Trek to yomi

ça vient de sortir|

Par Cédric Coppola

Deux ans après le AAA Ghost of Tsuhsima, qui célébrait de fort belle manière l’art samouraï, c’est au tour d’un jeu indépendant, Trek to yomi de venir séduire les fans de la discipline. Particularité de ce jeu d’action : rendre hommage au réalisateur Akira Kurosawa en plongeant le gamer dans une aventure entièrement en noir et blanc ! Radical dans sa forme, le titre imaginé par Léonard Menchiari surprend lors des premières secondes avant de littéralement envouter. C’est beau, ça fourmille de détails et le parti pris esthétique fait sens car en parfaite cohésion avec le voyage d’Hiroki, héros qui met un point d’honneur à venger son maître, assassiné sous ses yeux. L’occasion de traverser des forêts et des temples mal famés et de montrer sa maîtrise du katana. On distingue deux phases de gameplay : une partie exploration, où on évolue en 3D, débusque quelques artefacts pour en apprendre davantage sur l’univers ou augmenter légèrement sa résistance et des combats en 2D. Ces derniers, magnifiquement chorégraphiés, sont suffisamment techniques pour procurer du plaisir, et ce, en dépit d’une IA largement perfectible. En contrepartie, on loue la volonté de rendre ce périple accessible grâce à une difficulté modérée, ce qui permettra au plus grand nombre de connaître le dénouement. Les plus doués se tourneront pour leur part vers des niveaux de difficultés plus élevés où les coups portés par notre double virtuel font moins mal, contrairement à ceux de nos ennemis. Un concept à l’ancienne qui colle parfaitement à l’esprit de cette œuvre résolument hors du temps. (Jeu testé sur PS5)

Red Rocket

ça vient de sortir|

Par Ph.D

Le pitch

Mikey Saber (Simon Rex) revient dans sa ville natale du Texas après des années de carrière de pornstar à Los Angeles. Il n’y est pas vraiment le bienvenu… Sans argent, sans emploi, il doit retourner vivre chez son ex-femme et sa belle-mère… Pour payer son loyer, il reprend ses petites combines mais une rencontre va lui donner l’espoir d’un nouveau départ

Ce qu’on en pense

« Ce film aurait eu mieux sa place à Deauville qu’à Cannes » écrivions-nous lors de sa présentation en compétition à Cannes 2021. Ca n’a pas loupé : bredouille sur la Croisette, Red Rocket a reçu le  prix de la Critique à Deauville. Mais toujours rien pour Simon Rex, improbable mélange de Kevin de This is Us et du jeune Belmondo d’A bout de souffle, qui y fait pourtant une composition éblouissante en ex-acteur porno qui se sert de son bagout d’arnaqueur à la petite semaine pour convaincre une malheureuse vendeuse de donuts de devenir actrice porno.  Après The Florida project, Sean Baker continue d’explorer l’Amérique profonde avec cette comédie dramatique décapante.   

Céline : Guerre

ça vient de sortir|

Par MAB

Toujours délicat d’évoquer Louis-Ferdinand Céline. Malgré son génial Voyage au bout de la nuit, œuvre française majeure du XX eme siècle, nombreux sont ceux qui, en effet, refusent en bloc l’auteur d’intolérables pamphlets antisémites et le partisan du régime de Vichy qui dut s’exiler six ans au Danemark pour échapper au peloton d’exécution. Et pourtant ! voilà que, soixante ans après sa mort, le père de l’inoubliable Bardamu, fait à nouveau parler de lui.  Puisqu’après une rocambolesque découverte, Gallimard publie aujourd’hui des manuscrits inédits de l’écrivain sulfureux. Notamment  Guerre . Un morceau de bravoure – encore un – sur la boucherie de 14-18. Pas de doute, sur l’authenticité de ces pages à la fois autobiographiques et romancées. Malgré une écriture parfois illisible qui a donné bien du mal à l’éditeur, malgré aussi beaucoup de confusions et désordres,  on y retrouve le formidable souffle organique, la noirceur radicale, l’efficacité narrative et la crudité du langage de l’auteur de  Mort à Crédit .  Dès les premières lignes, en effet, le lecteur reçoit en pleine face les éclats d’obus qui frappent à la tête et au bras le maréchal des logis Destouches ( futur Céline ) sur le front belge d’octobre 1914. Mort vivant, pissant le sang, l’oreille hurlante à tout jamais, on voit, – on le voit vraiment tellement la langue est imagée – l’homme blessé se relever, « la guerre dans la tête pour toujours». Il est seul, sur le champ de bataille jusqu’à ce qu’il croise un soldat anglais qui l’aide à rejoindre un hôpital de campagne…La suite sera un chaos de mots, de raccourcis syntaxiques, de pieds de nez à la grammaire et la conjugaison pour décrire dans une langue d’une incroyable modernité à la fois la noirceur du monde, les pulsions de vie de l’être humain et le sexe comme exorcisme à la mort. On termine la lecture de ce court récit halluciné, brutal et trivial, le souffle coupé. Et l’on se dit qu’il va une nouvelle fois, alimenter le débat sur l’homme misérable que Céline a pu être et la puissance décapante de son œuvre littéraire. Avec juste une interrogation tout de même: voulait-il que ces pages brouillonnes soient publiées ?

 

Rolling Stones : El Mocambo

ça vient de sortir|

Par Ph.D 

Ce disque-là, cela faisait juste 45 ans que les fans des Stones l’attendaient. Depuis la parution, en 1977,  de l’album Love You Live. En grande partie enregistré aux abattoirs de Paris pendant la tournée Black and Blue de 1976, ce double album comportait une face  enregistrée dans un club de Toronto, le El Mocambo (El Mo en patois local). Pour beaucoup, la « El Moncambo Side » était la meilleure du disque, la plus roots en tout cas,  avec ses trois blues antediluviens (« Mannish Boy », « Little Red Rooster » et « Around and Around« ) et un reggae que les Stones ne jouaient  que très rarement. Comme un des deux « secret shows » que les Stones avaient donné là en mars 1977 avait été enregistré en intégralité, on pouvait penser que le reste du concert était de cet acabit. D’où l’attente, énorme. Mais, alors que les Stones publiaient des live à tout va, celui du El Mocambo restait introuvable. Jusqu’à aujourd’hui.   Et ça valait le coup de survivre jusque-là ! Le double CD du Live at the El Mocambo reprend la quasi intégralité du second show. Soit 23 titres, dont 12 ne figurent pas sur Love You LiveLe son est bien meilleur et le groupe (qui n’avait plus joué en club depuis 17 ans et n’y jouerait plus avant presqu’autant) joue beaucoup mieux. Ron Wood avait eu le temps d’apprendre les solos de Mick Taylor pendant la tournée 76 et Keith Richards, qui devait comparaitre devant un tribunal canadien pour détention d’héroïne, avait entamé une énième mais salvatrice cure de désintoxication. Résultat : les Stones n’avaient pas aussi bien joué depuis longtemps et la setlist est topissime   (« All Down the Line », « Dance Little Sister », « Hands of Fate », » Rip this Joint », « Luxury », « Route 66 », « Crazy Mama », « Worried Life Blues »...)  Bref, c’est Noël en mai pour les fans. Seul bémol : la pochette est tellement moche qu’elle ne donne pas envie d’acheter le vinyle. Pour le coup, on préfère nettement celle de Love You Live. A l’époque les Stones avaient du goût : c’est Andy Warhol qui l’avait réalisée,  pas un robot graphiste !

Arcade Fire: WE

ça vient de sortir|

Par Ph.D 

Les anciens le savent : les plus grands disques commencent généralement par vous résister. A la première écoute, ils séduisent rarement. Il y a pourtant des exceptions à la règle et le nouvel Arcade Fire en fait partie. Il est tellement facile d’accès qu’on a l’impression de l’avoir déjà écouté cent fois. C’en est presque décevant. Toutes les chansons paraissent familières. On serait presque tenté d’aller chercher la pochette de Funeral pour vérifier que ces titres n’y figuraient pas déjà. Le groupe canadien a mis deux ans pour l’enregistrer, pendant les differents confinements. Connaissant sa créativité,  on pouvait s’attendre à un double, voire un triple album. A l’arrivée pourtant, il n’y a que 6 titres. Quarante minutes de musique en tout et pour tout. A l’ère CD, c’est remarquablement peu. Ceci explique sans doute cela :  le groupe a tellement élagué qu’il n’a gardé que le meilleur du meilleur. WE est un album d’Arcade Fire parfait. Musical, engagé, fiévreux, sombre et stimulant à la fois. Peut-être bien leur chef d’oeuvre.

Renaud : Métèque

ça vient de sortir|

Par Ph.D 

Après son chouette album pour enfants (Les Mômes et les enfants d’abord), Renaud revient avec un album de reprises. Son inspiration l’ayant abandonné depuis belle lurette, c’est une plutôt bonne idée. D’autant que la sélection de titres est trés personnelle et renvoie à l’histoire de la chanson française et à ses grands interprêtes : Moustaki, Montand, Reggiani, Françoise Hardy, Trenet, Ferrat, Bourvil, Hugues Aufray, Bobby Lapointe, Higelin… 13 titres pour la plupart peu connus ou oubliés,  avec lesquels Renaud, bientôt septuagénaire,  rend hommage à ceux qui ont guidé sa route. Certaines des chansons comme « Si tu me payes un verre » (Reggiani) auraient pû être signées de sa main. D’autres sont nettement plus éloignées de sa manière. Mais ils se les approprie toutes joliement et les chante d’une voix plus assurée que sur ses deux précédents albums. C’est la bonne nouvelle de celui-ci : Renaud peut chanter à nouveau.