ça vient de sortir

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Miséricorde

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Par Ph.D

Le Pitch

Jérémie (Félix Kysyl) revient à Saint-Martial pour l’enterrement de son ancien patron boulanger. Il s’installe quelques jours chez Martine (Catherine Frot), sa veuve. Mais,  entre une disparition mystérieuse, un voisin menaçant et un abbé (Jacques Develay) aux intentions troubles, son court séjour au village prend une tournure inattendue…

Ce qu’on en pense

Comme Pierre Deladonchamps dans L’Inconnu du Lac, le nouveau film d’Alain Guiraudie révèle Félix Kysyl, acteur jusqu’ici cantonné aux seconds rôles et qui tient ici le premier rôle. Celui d’un séduisant trentenaire qui,  à la manière du héros de Theoreme , s’incruste dans une petite communauté rurale et la fait exploser. Délaissant la crudité queer  habituelle de son cinéma, Guiraudie tisse avec lui (et un chouette casting où s’encanaille Catherine Frot),   une comédie psychologique piquante qui, tour à tour,  amuse, captive et étonne. Une réussite !

 

 Sauvages

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Par J.V

Le pitch

À Bornéo, en bordure de la forêt tropicale, Kéria recueille un bébé orang-outan trouvé dans la plantation de palmiers à huile où travaille son père. Au même moment, Selaï, son jeune cousin, vient trouver refuge chez eux pour échapper au conflit qui oppose sa famille nomade aux compagnies forestières…

Ce qu’on en pense

Découvert à Cannes en  2016, Ma vie de courgette avait enchanté les amateurs d’animation en stop-motion. Un procédé que reprend Claude Barras pour ce nouveau long métrage,  dans lequel il ajoute à la peinture de l’enfance un propos écologique. Le message éducatif ne prend pourtant jamais le pas sur l’émotion et la  direction artistique est toujours aussi soignée, poétique et pertinente. Comme son prédecesseur, le film s’adresse à tous les publics et ravira petits et grands.

Finalement !

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Par Ph.D

Le Pitch

Dans un monde de plus en plus fou, Lino (Kad Merad), qui a décidé de tout plaquer son mêtier d’avocat et sa famille après un burn out, va se rendre compte que finalement : tout ce qui nous arrive, c’est pour notre bien !

Ce qu’on en pense

Décidément insatiable, Claude Lelouch (87 ans) livre son 51e long métrage : et c’est un bon cru ! Malgré les longueurs, les dialogues (mal) improvisés, les aphorismes de fin de banquet et les scènes génantes, le road trip nostalgique de Lino/Kad Merad dans la France profonde et le cinéma de Claude Lelouch  est attendrissant. On apprécie que le réalisateur n’en donne pas tout de suite la clé et cherche à nous perdre sur ses motivations (burn out, rêve éveillé, folie, cavale ?) avec un Kad Merad qui mythone à chaque rencontre,  se présentant à ses interlocuteurs comme un prêtre défroqué, un espion, un producteur de films pornos ou un malfrat en cavale, tombe amoureux d’une fermière comme Clint Eastwood dans  La Route de Madison et suit L’Itinéraire d’un enfant gâté (la fuite mise en musique comme une fugue).  Un Lelouch en liberté,  qui s’amuse et nous amuse : finalement, on adore ça.  

 

La Vallée des fous

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Par J.V

Le pitch

Passionné de voile, Jean-Paul (Jean Paul Rouve) traverse une passe difficile. Il accumule les dettes et s’éloigne des siens. Bien décidé à reprendre sa vie en main, il s’inscrit à Virtual Regatta la course virtuelle du Vendée Globe. Il se met dans les conditions d’un vrai skipper en s’isolant pendant 3 mois sur son bateau dans son jardin… Ce voyage pas comme les autres, lui permettra de renouer avec sa famille mais surtout avec lui-même.

Ce qu’on en pense

Passionné de voile et joueur de Virtual Regata lui-même, Xavier Beauvois a imaginé cette histoire pendant le confinement. Jean-Paul Rouve était l’acteur idéal pour ce rôle de doux dingue qui affronte ses démons comme on affronte l’océan pour reprendre sa vie en mains et renouer avec sa famille. Très investi dans le rôle,  l’acteur fait passer énormément d’émotion avec peu d’effets. La mise en scène du réalisateur de Des hommes et des dieux effectue le même travail.

Le Royaume

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Par Ph.D

Le pitch

Corse, 1995. Lesia (Ghjuvanna Benedetti) vit son premier été d’adolescente. Un jour, elle est conduite à moto dans une villa isolée où elle retrouve son père (Saveriu Santucci) , en planque, entouré de ses hommes. Une guerre éclate dans le milieu et l’étau se resserre autour du clan. La mort frappe. Commence alors une cavale au cours de laquelle père et fille vont apprendre à se regarder, à se comprendre et à s’aimer.

Ce qu’on en pense

Présenté à Cannes 2024 en section Un Certain Regard, alors qu’il aurait mérité la compétition, le premier film de Julien Colonna impose d’entrée le réalisateur Corse parmi les talents les plus prometteurs du cinéma français. Sa mise en scène réussit l’exploit d’être à la fois naturaliste et épique, sur un scénario de tragédie antique. Fils du parrain Corse Jean-Jérome Colonna, le jeune réalisateur évite l’écueil purement autobiographique et touche à l’universel dans le traitement des relations père-fille. Le choix d’acteurs locaux donne au film une authenticité et un réalisme qui font défaut à nombre de films tournés en Corse et la direction des acteurs, pour la plupart non professionnels, épate. Dans les rôles principaux Ghjuvanna Benedetti (élève infirmière) et Saveriu Santucci (guide de montagne) crêvent l’écran. Rendez-vous aux César où Le Royaume concourra certainement pour le meilleur premier film français de l’année, voire pour le meilleur film tout court.

Beetlejuice Beetlejuice

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Par Ph.D

Le pitch

Après une terrible tragédie, la famille Deetz revient à Winter River. Toujours hantée par le souvenir de Beetlejuice (Michael Keaton), Lydia (Winona Ryder) voit sa vie bouleversée lorsque sa fille Astrid (Jenna Ortega), adolescente rebelle, ouvre accidentellement un portail vers l’Au-delà. Alors que le chaos plane sur les deux mondes, ce n’est qu’une question de temps avant que quelqu’un ne prononce le nom de Beetlejuice trois fois et que ce démon farceur ne revienne semer la pagaille…

Ce qu’on en pense

35 ans après sa sortie, Beetlejuice fait partie de ces films cultes qui se transmettent d’une génération à l’autre et qu’on revoit avec une pointe de nostalgie. A la demande générale, Tim Burton en livre une suite, moins bricolée mais plus banale. On retrouve avec plaisir Michael Keaton et Winona Ryder dans les rôles de Lydia et de Beetlejuice et on attend avec curiosité de voir ce que le scénario leur réserve. On est prêt à aimer aussi les nouveaux personnages (dont la fille de Lydia, jouée par Jenna Ortega dans un rôle proche de celui de Mercredi  ) et  à se laisser emporter par la fantaisie débridée du maître d’oeuvre, au rythme de la BO endiablée de Danny Elfman.  Mais la magie s’est envolée. On aura beau l’invoquer par trois fois, l’âme de Beetlejuice ne reviendra pas. Comme le laisse présager son titre, Beetlejuice Beetlejuice n’est qu’une aimable redite.  Une simple comédie horrifique,  qui joue sur la nostalgie et les références au premier film sans en créer de nouvelles. L’univers poetico-morbide de Tim Burton n’a pas changé, il a juste un peu vieilli.  Comme les spectateurs de Beetlejuice 1, il a perdu son innocence.

Angot : Nuit sur commande

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Par MAB

La romancière et cinéaste Christine Angot ne respecte jamais longtemps les consignes. Alors qu’elle a choisi pour la collection «  Ma nuit au musée » une immersion nocturne à la Bourse de Commerce, la fondation parisienne de François Pinault, la voila qui introduit son ouvrage par le musée municipal de Chateauroux, lieu où elle a (mal) grandi. Pas étonnant ! Pourtant la commande des éditions Stock était précise. Il lui fallait comme d’autres auteurs avant elle, passer une nuit entière dans le musée de son choix et tirer un récit de cette aventure artistique. Christine n’est pas emballée. Elle se sent illégitime, comme d’habitude. Elle a peur toute seule.  Mais c’est payė ( il est beaucoup question d’argent chez elle )  Alors elle demande à être accompagnée de sa fille, plus sensible à l’art qu’elle même. Et si elle choisit  la Bourse de Commerce, c est que c’est de l’art contemporain, que les artistes sont vivants et que… c est près de chez elle . Pour autant pas question d’y passer toute la nuit. Au bout de quelques heures de divagations, Christine et Léonore s’échappent sous les yeux perplexes du gardien. La visite est bâclée et au fond tant mieux car  La nuit sur commande  n’a rien  d’un indigeste catalogue de musée.  Dans le récit oral vif  et décousu qui la caractérise, Angot revient sans fard sur tout ce qui l’a détruit et construit: l’inceste commis par son père, bien entendu. Mais aussi ses amours,  ses échecs et réussites littéraires; ses amitiés mondaines un peu fausses, comme celle de la plasticienne Sophie Calle ou de la libertine Catherine Millet; ses mauvais choix d émissions télévisées et la cruauté d’un collègue qu’elle ne nomme pas mais en qui on reconnaît  le Yann Moix de « On n’est pas couché » . Bref. C’est peu de chose. Très autocentrė. Angot  le dit elle-même. On admet qu’elle peut agacer. Et pourtant elle se lit facilement. C’est décapant et drôle et  puis il y a cette relation formidable mère-fille. Enfin cela peut même donner envie de découvrir ou redécouvrir la fondation Pinault .

Here

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Par Ph.D

Le pitch

L’histoire des occupants d’une maison,  dont les peines, les joies et les moments de doutes se font écho à travers les générations

Ce qu’on en pense

Le dispositif du nouveau Robert Zemeckis rappelle celui d’A Ghost Story,  merveilleux film de David Lowery,  qui raconte l’histoire d’un deuil (et celle des Etats-Unis) à travers le point de vue d’un fantôme bloqué entre les murs de la maison qu’il habitait de son vivant, avec sa jeune épouse. Ici, point de fantôme, mais une caméra fixée face à ce qui deviendra la fenêtre de la pièce principale d’une maison de banlieue, quelque part en Amérique du Nord. Après un prologue au temps des dinosaures (en clin d’oeil à The Tree of Life ?)  et l’union de deux jeunes indiens sur une pierre fondatrice, on assiste à la construction de la maison d’en face (où vivra un fils batard de Benjamin Franklin), puis à celle de la villa,  d’abord occupée par un couple du début du XXe siècle suivi d’une série de familles anonymes jusqu’à nos jours. Passant en mode aléatoire d’une époque à l’autre sans jamais quitter la pièce (par le biais d’inserts d’écrans dans l’écran assez moches), le film déroule des scènes de vie domestique sans grand intérêt. Jusqu’à ce qu’apparaissent soudain Tom Hanks et Robin Wright, rajeunis à la palette numérique car supposément étudiants et amoureux. Bien qu’occupant l’essentiel du scénario, leur histoire n’est guère plus passionnante que celle des autres couples et se termine en eau de boudin.  A aucun moment le film ne parvient à faire véritablement écho aux époques qu’il traverse, ni à tisser un lien quelconque entre les différents habitants de la maison, ni même à nous les rendre attachants (façon This Is Us) . On quitte la salle avec le sentiment d’avoir bien perdu son temps.

The Substance

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Par Ph.D

Le pitch

Ancienne star du cinéma et de la télévision, Elisabeth Sparkle (Demi Moore) est mise sur la touche par son patron (Dennis Quaid) qui cherche à rajeunir l’audience de sa chaîne. C’est alors qu’un inconnu l’invite à participer au programme « The Substance », consistant à s’injecter un liquide censé créer un double parfait et rajeuni d’elle-même. Ainsi naît Sue (Margaret Qualley), une jeune femme à la plastique parfaite. Seule ombre au tableau : Elisabeth et Sue sont toujours la même personne et doivent vivre en alternance,  en permutant tous les 7 jours…

Ce qu’on en pense

Après Titane (Palme d’or 2021), un nouveau « film de genre » français et féminin était en compétition à Cannes 2024. The Substance y a reçu –  à la surprise générale-, le prix du scénario : étonnant pour un film de pure mise en scène dont l’histoire semble tirée d’une BD de série Z.  Sous influence Cronenberg, Coralie Fargeat (Revenge) pousse à fond les curseurs du gore et de l’artificiel dans ce thriller horrifique censé se passer à Hollywood,  mais qui a été en réalité tourné sur la Côte d’Azur. Le plus fort c’est qu’on ne voit pas la différence !  Demi Moore y campe un avatar d’elle-même, qui teste un programme secret lui permettant de retrouver temporairement la plastique de sa jeunesse, mais une semaine sur deux seulement.  La semaine suivante,  elle retrouve son enveloppe corporelle habituelle. A condition, toutefois, de respecter scrupuleusement le protocole,  car chaque jour de plus passé dans sa nouvelle identité (en Margaret Qualley) se paie de 10 ou 20 ans de plus dans l’ancienne… Facile de deviner ce qui va se passer dans ce Portrait de Dorian Gray 2.0 à l’esthétique publicitaire,  qui utilise toutes les ficelles du body horror pour un résultat choc et toc.  On a trouvé les grimaces forcenées du revenant Dennis Quaid  encore plus atroces que les mutations corporelles de l’héroïne. Dénonciation grossière du jeunisme et du culte de l’apparence, The Substance en manque trop (de substance) pour être pris au sérieux. 

Emilia Perez

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Par  Ph.D

Le pitch

Surqualifiée et surexploitée, Rita (Zoe Saldaña) use de ses talents d’avocate au service d’un gros cabinet plus enclin à blanchir des criminels qu’à servir la justice. Mais une porte de sortie inespérée s’ouvre à elle, aider le chef de cartel Manitas (Karla Sofía Gascón) à se retirer des affaires et réaliser le plan qu’il peaufine en secret depuis des années : devenir enfin la femme qu’il a toujours rêvé d’être !

Ce qu’on en pense 

Sujet original (un narcotrafiquant qui veut changer de sexe),  traitement qui ne l’est pas moins (sous forme de comédie musicale avec des passages chantés et chorégraphies), casting sensationnel (Zoe Saldana et la révélation Karla Sofia Gascon en narco transgenre), mise en scène inventive (drame, polar, télénovela, action, comédie musicale, tous les genres sont fusionnés en un mash-up génial ) superbe BO  (Camille reviens, tout est pardonné !)…   Jacques Audiard aurait dû rafler une deuxième Palme d’or en mai dernier à Cannes. Le Jury présidé par Greta Gerwig en a décidé autrement. Emilia Perez est reparti auréolé d’un prix du Jury et d’un autre pour l’ensemble de la distribution féminine. C’était le moins que l’on puisse faire ! Sacré Meilleur film étranger (et meilleure comédie) aux Golden Globes Emilia Perez a récolté 7 César et 2 Oscars. Ceux qui ne l’ont pas encore vu vont enfin pouvoir le découvrir sur Canal+ également disponible en VOD/Dvd).

 

 

 

Megalopolis

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Par  Ph.D

Le pitch

La ville de New Rome doit absolument changer, ce qui crée un conflit majeur entre César Catilina (Adam Driver), artiste de génie ayant le pouvoir d’arrêter le temps, et le maire archi-conservateur Franklyn Cicero (Giancarlo Esposito) . Le premier rêve d’un avenir utopique idéal alors que le second reste très attaché à un statu quo régressif protecteur de la cupidité, des privilèges et des milices privées. La fille du maire et jet-setteuse Julia Cicero (Nathalie Emmanuel), amoureuse de César Catilina, est tiraillée entre les deux hommes et devra découvrir ce qui lui semble le meilleur pour l’avenir de l’humanité…

Ce qu’on en pense

Le titre ne ment pas : devant un tel accès de mégalo, on se demande ce que fait la police ! Le nouveau film de Francis Ford Coppola  (85 ans)  est un peplum retro futuriste fleuve et… totalement barré.  Autant l’avouer, on n’a rien compris. A part l’intention de départ, qui était de  tracer un parallèle entre l’état de l’Amérique contemporaine et la chute de l’Empire romain. Le film est long (2h18), épouvantablement verbeux (plus de citations que dans un film de JL Godard !) , totalement dépourvu d’humour, d’une ambition titanesque et, au final,  confondant de naïveté. Côté direction artitique, l’ensemble hésite entre Batman, Les Ailes du désir, Le Mécano de la Générale, Babylon et la pub Dior j’adore. Pourquoi autant d’images ? Côté casting Adam Driver est le seul susceptible de ramener quelques spectateurs dans les salles: certainement pas assez pour éviter la banqueroute.  Mais ce film est probablement le dernier geste fou d’un génie du cinéma qui a fait tapis (100 millions de budget autoproduit)  pour donner corps à une vision qu’il porte depuis plus de 40 ans. Cela mérite bien que l’on s’y ennuie un peu…

 

 

Mother Land

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Par J.V

Le pitch

Depuis la fin du monde, June (Halle Berry) protège ses fils Samuel (Anthony B. Jenkins) et Nolan (Parcy Daggs) en les confinant dans une maison isolée. Ils chassent et cherchent de quoi survivre dans la forêt voisine, constamment reliés à leur maison par une corde que leur mère leur demande de ne surtout « jamais lâcher ». Car, si l’on en croit June, la vieille cabane est le seul endroit où la famille est à l’abri du « Mal » qui règne sur la Terre. Mais un jour, la corde est rompue…

Ce qu’on en pense

Fils d’Alexandre Arcady, Alexandre Aja,  a su imposer à Hollywood avec des films dhorreur comme Piranha ou La Colline a des yeux.  Il poursuit sur sa lancée avec ce Mother Land dystopique , dans lequel Halle Berry joue une mère courage prête à tout pour protéger ses enfants d’un mal qui n’existe peut-être que dans sa tête. La réalisation tient en haleine jusqu’à un final qui coupe le cordon… et le souffle !

Monsieur Aznavour

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Par Ph.D

Le Pitch

Fils de réfugiés, petit, pauvre, à la voix voilée, on disait de lui qu’il n’avait rien pour réussir. À force de travail, de persévérance et d’une volonté hors norme, Charles Aznavour est devenu un monument de la chanson, et un symbole de la culture française. Avec près de 1200 titres interprétés dans le monde entier et dans toutes les langues, il a inspiré des générations entières. Le parcours exceptionnel et intemporel de Monsieur Aznavour…

Ce qu’on en pense

Après un film sur l’hôpital (Patients) et un sur l’école (La Vie scolaire), le duo Grand Corps Malade/ Mehdi Idir s’attaque au biopic avec Monsieur Aznavour qui retrace les débuts de carrière difficiles du chanteur, avec une déférence annoncée par le titre. Une biographie autorisée,  purement illustrative et presque  totalement hagiographique (seule critique : ce fut un père absent), qui offre surtout  à Tahar Rahim l’occasion d’une performance transformiste dans le rôle-titre… et de grandes chances pour le César ! Duement postiché, l’acteur est même allé jusqu’à imiter la voix de son modèle dans les scènes de concert…  Dans le genre, Marie Julie Baup en fait aussi des caisses en Edith Piaf. La partie la plus intéressante est, sans doute, celle consacrée au duo – aujourd’hui oublié-,  qu’ Aznavour formait avec Pierre Roche (joué par Bastien Bouillon) et à leur amitié sacrifiée sur l’autel de sa carrière solo. Mais, comme le reste, cette thématique est seulement survolée. Restent les chansons, que le film clippe assez joliment…

Ma Vie, ma gueule

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Par J.V

Le pitch

Barberie Bichette (Agnès Jaoui) , qu’on appelle à son grand dam Barbie, a peut-être été belle, peut-être été aimée, peut-être été une bonne mère pour ses enfants, une collègue fiable, une grande amoureuse, oui peut-être… Aujourd’hui, c’est noir, c’est violent, c’est absurde et ça la terrifie : elle a 55 ans (autant dire 60 et bientôt plus !). C’était fatal mais comment faire avec soi-même, avec la mort, avec la vie en somme…

Ce qu’on  en pense

Monté par ses enfants,  Agathe et Adam Bonitzer, le dernier film de  Sophie Fillières  (décédée juste après le tournage) met en scène Agnès Jaoui dans le rôle d’une femme au bord de la crise de la soixantaine, perdue en elle-même et un peu exaspérante pour les autres (dont sa soeur,  jouée par Valérie Donzelli),  qui pourrait être la cousine parisienne de la Gena Rowlands d’Une femme sous influence. Un rôle en or pour l’actrice, décidément gâtée ces derniers temps. Ni gai, ni triste, Ma Vie,  ma gueule est un film testamentaire,  tout en délicatesse, d’une douce folie mélancolique. Un des plus beaux de la regrettée réalisatrice.

Les Barbares

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Par J.V

Le pitch

À Paimpont, l’harmonie règne : parmi les habitants, il y a Joëlle (Julie Delpy) – l’institutrice donneuse de leçons, Anne (Sandrine Kiberlain) – la propriétaire de la supérette portée sur l’apéro, Hervé (Laurent Lafitte) – le plombier alsacien plus breton que les Bretons, ou encore Johnny (Marc Fraize) – le garde-champêtre fan de… Johnny. Dans un grand élan de solidarité, ils acceptent avec enthousiasme de voter l’accueil de réfugiés ukrainiens. Sauf que les réfugiés qui débarquent ne sont pas ukrainiens… mais syriens ! Et certains, dans ce charmant petit village, ne voient pas l’arrivée de leurs nouveaux voisins d’un très bon œil…

Ce qu’on  en pense

De retour en France, Julie Delpy  s’essaie à la comédie chorale et sociale avec ces sympathiques et bretonnants Barbares  qu’incarnent avec conviction Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte, India Hair, Mathieu Demy et consorts. Le film dénonce avec humour le racisme et le populisme ambiants, mais souffre de la comparaison avec  « The Old Oak » de Ken Loach, auquel l’histoire fait irrésistiblement songer. Le doyen du cinéma anglais y faisait preuve de plus de finesse et de maîtrise.