Maxxxine
Par J.V
Le pitch
Los Angeles, dans les années 80. Star de films pour adultes et aspirante actrice, Maxine Minx (Mia Goth) décroche enfin le rôle de ses rêves. Mais alors qu’un mystérieux tueur traque les starlettes de Hollywood, des indices sanglants menacent de dévoiler le sombre passé de Maxine…
Ce qu’on en pense
Avec X, son film précédent,sorti en 2022, Ti West accédait au statut de cinéaste « hype », capable de réinventer le slasher tout en s’inspirant des maitres du genre. MaXXXine en est la digne suite. On retrouve Mia Goth dans le rôle de l’actrice survivante, alors qu’ elle tente à nouveau de devenir une star des années 1980… Outre son intrigue classique (mais plus maline qu’elle n’en a l’air) de film d’horreur et quelques scènes gore de bon aloi , le film offre une formidable virée dans l’époque, dont la réalisation reprend le stylisme et le grain d’image, tout en multipliant les références. Aux côtés de Mia Goth, Kevin Bacon joue le rôle d’un détective privé pour le moins atypique. Les fans du réalisateur américain ne seront pas déçus.
Memory
Par J.V
Le pitch
Sylvia (Jessica Chastain) mène une vie simple, structurée par sa fille, son travail et ses réunions des AA. Pourtant, ses retrouvailles avec Saul (Peter Sarsgaard) bouleversent leurs existences, réveillant des souvenirs douloureux que chacun avait enfouis jusque-là…
Ce qu’on en pense
Le Mexicain Michel Franco rompt avec sa radicalité habituelle pour celle Love Story toute en délicatesse dans laquelle Jessica Chastain et Peter Sarsgaard. campent admirablement deux êtres cabossés par la vie auxquels est offerte une seconde chance de s’aimer. Le tour de force du film est d’exalter le sentiment amoureux sans jamais tomber dans la mièvrerie. A la fois doux et empreint de gravité, Memory touche au coeur.
Kinds of Kindness
Par Ph.D
Le pitch
Un homme (Jesse Plemons) tente de prendre le contrôle de sa propre vie. Un policier (Jesse Plemons) retrouve sa femme (Emma Stone) disparue en mer, mais elle semble être une personne différente. Une femme (Emma Stone) recherche une personne dotée d’un pouvoir d’immortalité pour diriger une secte…
Ce qu’on en pense
Yorgos Lanthimos reprend son casting de Pauvres créatures (Willem Dafoe, Margaret Qualley , Emma Stone) et y ajoute Jesse Plemons (découverte de la série Fargo) pour ce film à sketches présenté en compétition à Cannes 2024. Une triple fable cruelle et drolatique qui n’a pas convaincu les festivaliers (trop long, trop absurde, trop cruel), mais a tout de même valu un prix d’interprétation à Jesse Plemons, toujours parfait dans les rôles de dangereux crétin. Le titre (Genres de gentillesse) est évidemment ironique : on le sait depuis Canine, il n’y a rien de gentil dans le cinéma de Lanthimos.
Furiosa
Par J.V
Le pitch
Dans un monde en déclin, la jeune Furiosa (Alya Browne / Anya Taylor-Joy) est arrachée à la Terre Verte et capturée par une horde de motards dirigée par le redoutable Dementus (Chris Hemsworth). Alors qu’elle tente de survivre à la Désolation, à Immortan Joe (Lachy Hulme) et de retrouver le chemin de chez elle, Furiosa n’a qu’une seule obsession : la vengeance.
Ce qu’on en pense
Neuf ans (déjà !) après le carton Fury Road, George Miller était de retour à Cannes pour présenter en avant première mondiale ce nouveau volet de la saga Mad Max. Un Mad Max sans Mad Max, puisque centré sur le personnage de Furiosa, découvert dans Fury Road sous les traits de Charlize Theron, ici remplacée par la délicieuse Anya Taylor-Joy (Le Jeu de la dame). Le film reprend tous les codes de la franchise pour un résultat hautement réjouissant, à la mise en scène vertigineuse. L’affrontement entre Anya Taylor-Joy et Chris Hemsworth (Thor), tout en décontraction, tient ses promesses et les cascades sont toujours aussi spectaculaires. Les fans de Fury Road seront comblés. Les allergiques aux bastons et aux poursuites interminables peuvent zapper.
Marcello Mio
Par J.V
Le pitch
C’est l’histoire d’une femme qui s’appelle Chiara (Chiara Mastroianni). Elle est actrice, elle est la fille de Marcello Mastroianni et Catherine Deneuve et le temps d’un été, chahutée dans sa propre vie, elle se raconte qu’elle devrait plutôt vivre la vie de son père. Elle s’habille désormais comme lui, parle comme lui, respire comme lui et elle le fait avec une telle force qu’autour d’elle, les autres finissent par y croire et se mettent à l’appeler « Marcello »…
Ce qu’on en pense
En compétition à Cannes 2024, Christophe Honoré dévoile un projet d’une folle originalité, embarquant avec lui la famille, la mythologie et l’univers cinématographique des monstres sacrés que sont Catherine Deneuve et Marcello Mastroianni. Son actrice fétiche, Chiara Mastroianni , fille de Marcello et Catherine, se coule avec un grand naturel dans le rôle de son père (ou du moins de son père joué par elle) et son entourage réagit à la transformation: Deneuve d’abord hostile à l’idée, Benjamin Biolay son ex compagnon, Nicole Garcia et Fabrice Luchini, amis bien intentionnés… Ce faisant Honoré recrée une sorte de Dolce Vita parisienne, se laissant aller à son penchant pour la fantaisie, la poésie et le crépusculaire. Charmant.
Gaël Faye: Jacaranda
Par MAB
Thibault de Montaigu: Cœur
Par MAB
Le récit à la première personne d’un fils au chevet d’un père qu’il veut connaître avant que ce dandy déchu ne quitte le monde. Or, le patriarche, devenu aveugle et impotent après une vie flamboyante, suggère, à son écrivain de rejeton, le sujet de son prochain roman : l’histoire de Louis de Montaigu, l’arrière grand-père, mort un soir d’août 14, à la tête de son escadron. Un acte de bravoure insensé, un désir sublime et ridicule d’en découdre, qui cachaient bien des secrets. En les découvrant peu à peu, à travers archives et roman familial, l’auteur réalisera enfin qui était son père, qui il est lui-même et combien « les fils sont là pour continuer les pères ». Les allers retours passé- présent et la vivacité des dialogues donnent à cette narcissique et élitiste introspection un étonnant intérêt. Prix Interallié 2024.
Hors du temps
Par J.V
Le pitch
Paul (Vincent Macaigne), réalisateur, et son frère Etienne (Micha Lescot), journaliste musical, sont confinés à la campagne dans la maison où ils ont grandi. Avec eux, Morgane (Nine D’Urso) et Carole (Nora Hamzawi), leurs nouvelles compagnes. Chaque pièce, chaque objet, les arbres du jardin, les sentiers parcourant les sous-bois leur rappellent les souvenirs de leur enfance et leurs fantômes…
Ce qu’on en pense
Chronique d’un confinement chez des bobos ayant fui Paris pour la province de leur enfance. En grande partie autobiographique, le nouveau film d’ Olivier Assayas ressucite une époque à la fois très proche et presque déjà totalement oubliée. Quels enseignements tirer de ce vécu Hors du temps ? Pas beaucoup, apparemment. Un film intime et intimiste dans la lignée de Double vie ou Après Mai, du même réalisateur. Côté casting, le couple Nora Hamzawi -Vincent Macaigne tient ses promesses.
Le Deuxième acte
Par Ph.D
Le Pitch
Florence (Léa Seydoux) veut présenter David (Louis Garrel), l’homme dont elle est follement amoureuse, à son père Guillaume (Vincent Lindon). Mais David n’est pas attiré par Florence et souhaite s’en débarrasser en la jetant dans les bras de son ami Willy (Raphaël Quenard). Les quatre personnages se retrouvent dans un restaurant au milieu de nulle part…
Ce qu’on en pense
Les festivaliers cannois, auxquels le film était présenté en ouverture de leur 77e raoût annuel, n’ auront, pour une fois, pas eu à trop poireauter pour se rendre à la fête d’après projection : fidèle à sa bonne habitude Quentin Dupieux a plié l’affaire en 1h20 chrono. L’intrigue de départ, déjà bien ténue, n’est, il est vrai, prétexte qu’à réunir un carré d’as d’acteurs et d’actrices (Léa Seydoux, Vincent Lindon, Raphael Quenard et Louis Garrel) pour une comédie meta sur le cinéma dans laquelle ils sortent de leur personnage pour redevenir acteurs d’un film écrit et dirigé par une Intelligence Artificielle. Comme il l’avait fait pour la pièce de théâtre dans Yannick, son film précédent, Dupieux dynamite sa propre mise en scène en autorisant ses acteurs à briser le 4e mur dans des scènes drôles et/ou gênantes. #MeToo, les dangers de l’IA, la mort des salles, la cancel culture, l’ego surdimensionné des acteurs… Tout passe à la moulinette surréaliste du réalisateur, dans un Deuxième acte fort et hilarant, qui a mis Cannes 2024 sur les rails.
Paris Paradis
Par J.V
Le pitch
Ex-star de l’opéra, Giovanna (Monica Bellucci) fulmine : alors qu’elle a été déclarée morte par erreur, les hommages de la presse tardent à venir. Mike (Ben Aldridge), cascadeur anglais, peut-il décemment trembler devant la mort alors qu’il la défie tous les jours ? Fumer tue, mais Dolorès (Rossy de Palma) s’en fout : le jour des 15 ans de sa petite-fille, elle passe unilatéralement un pacte avec Dieu. Alors qu’elle essaie de se suicider, Marie-Cerise (Charline Balu-Emane), ado harcelée, humiliée et déprimée, est kidnappée et va tout naturellement faire de son ravisseur son psy. Edouard (André Dussollier), bien qu’il présente depuis des années une célèbre émission criminelle à la télé, accuse le coup quand sa mortalité se rappelle à lui…
Ce qu’on en pense
Révélée à Cannes en 2007 avec Persépolis, dans lequel elle adaptait son propre roman graphique sur sa jeunesse en Iran, Marjane Satrapi revient avec une déclaration d’amour à Paris, en forme de film choral. Contrairement à la plupart des films du genre, les destins de ses personnages ne sont pas forcément entremêlés. Leur point commun est d’être parisiens et confrontés à la mort. Cela pourrait être lugubre, mais la réalisatrice d’origine iranienne à trop de fantaisie pour sombrer dans la noirceur. Le film est inégal (les segments avec Moncia Belucci et Ben Aldridge sortent clairement du lot ) mais le charme opère grace, notamment, à un casting impeccable.
L’Esprit Coubertin
Par J.V
Le pitch
Après dix jours de compétition, les Jeux Olympiques sont un fiasco pour la délégation française qui ne parvient pas à gagner de médaille d’or. Tous les espoirs de titre reposent désormais sur Paul (Benjamin Voisin), champion du monde de tir, mais athlète immature et pas très malin. Alors que la compétition approche, il est contraint de partager sa chambre avec Jacob (Rivaldo Pawawi), un nageur qui semble plus préoccupé par les tentations extras sportives du village que par sa course…
Ce qu’on en pense
Quel timing ! Le premier film sur les JO de Paris est sorti sur les écrans, le jour même où la flamme olympique débarquait à Marseille. Avec L’Esprit Coubertin, Jérémie Sein signe une comédie au mauvais esprit salutaire, qui n’hésite pas à désacraliser l’évènement en pointant les enjeux politico financiers et les coucheries entre athlètes, avec le rappel des fameux 200 000 préservatifs distribués au village olympique… Le film est également l’occasion d’apprécier les talents comiques de Benjamin Voisin associé à une Emmanuelle Bercot, très drôle en coach sportive. Avec des dialogues qui claquent et un rythme de sprinter (1h18 chrono) , ce premier film mérite une médaille.
Jusqu’au bout du monde
Par J.V
Le pitch
L’Ouest américain, dans les années 1860. Vivienne Le Coudy (Vicky Krieps) rencontre Holger Olsen (Viggo Mortensen), un immigré d’origine danoise et accepte d’aller vivre avec lui dans le Nevada. Mais lorsque la guerre de Sécession éclate, Olsen décide de s’engager et Vivienne se retrouve seule. Elle doit désormais affronter Rudolph Schiller (Danny Huston), le maire corrompu de la ville, et Alfred Jeffries (Garret Dillahunt), important propriétaire terrien. Il lui faut surtout résister aux avances plus qu’insistantes de Weston (Solly McLeod), le fils brutal et imprévisible d’Alfred…
Ce qu’on en pense
Pour sa troisième réalisation Viggo Mortensen (alias Aragorn dans le Seigneur des anneaux de Peter Jackson) signe un western de facture trés classique, si ce n’est que l’héroïne est une femme, incarnée par la délicieuse Vicky Krieps. Construit en flashbacks, le film est, comme il se doit, dramatique et violent mais souffre de longueurs et d’intentions un peu trop appuyées. N’est pas Clint Eastwood qui veut.
Zeniter : Frapper l’épopée
Par MAB
La Planète des singes 4
Par J.V
Le pitch
Plusieurs générations après le règne de César, les singes ont définitivement pris le pouvoir. Les humains, quant à eux, ont régressé à l’état sauvage et vivent en retrait. Alors qu’un nouveau chef tyrannique construit peu à peu son empire, un jeune singe entreprend un périlleux voyage qui l’amènera à questionner tout ce qu’il sait du passé et à faire des choix qui définiront l’avenir des singes et des humains…
Ce qu’on en pense
Wes Ball (Labyrinthe) prend la succession de Matt Reeves après deux excellents volets de la Planète des singes. Moins rythmée, la mise en scène prend son temps pour installer une « nouvelle » intrigue avec deux personnages principaux (le singe Noa et l’humaine Mae) qui forment un duo efficace et qu’on aura plaisir à retrouver dans un prochain volet. Le méchant de service, Proximus Caesar, est également réussi et le film trouve, avec lui, des résonances politiques très actuelles. Dans son Nouveau Royaume, la franchise PDS ne déçoit pas.
Manu Chao : Viva Tu
Par Ph.D
17 ans: c’est le temps qu’il aura fallu à Manu Chao pour accoucher d’un successeur à La Radiolina, son album précédent, dont on ne garde pas un souvenir marquant. Aucune nécessité particulière (financière, créative ou autre), ne semble avoir présidé à l’élaboration de ces 13 nouvelles chansons condensées en 38 minutes chrono. On retrouve Manu où on l’avait laissé, chantant ses petites contines dans un mélange d’anglais de français et d’espagnol, en s’accompagnant d’instruments acoustiques, avec des bruits de fréquences radio et des bouts de dialogues en espagnol collés par-ci par-là. C’est agréable à écouter, mais pas bouleversant. Rien de nouveau sous la soleil de Chao. On retient surtout les deux duos : une chouette chanson country avec le vétéran Willie Nelson (« Heaven’s Bad Day« ) et, tout de suite derrière, « Tu Te Vas » avec la rappeuse Laeti. La chanson ferait un bien meilleur single que « Viva Tu« , qui donne son titre à l’album et qu’on dirait écrite pour les Gipsy Kings. Pour finir, l’ex-chanteur de la Mano Negra plaque les accords de « Knoking On Heaven’s Door » , version reggae, sur le texte de « Tanta Tierras« . Tout le symbole d’un album qui ne refuse pas la facilité.