Ça vient de sortir

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Mon Crime

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Par J.V

Le Pitch

Dans les années 30 à Paris, Madeleine Verdier (Nadia Tereszkiewicz), jeune et jolie actrice sans le sou et sans talent, est accusée du meurtre d’un célèbre producteur. Aidée de sa meilleure amie Pauline (Rebecca Marder), jeune avocate au chômage, elle est acquittée pour légitime défense. Commence alors une nouvelle vie, faite de gloire et de succès. Jusqu’à ce que la vérité éclate au grand jour…

Ce qu’on en pense

Dans la lignée de Huit femmes et Potiche, le  François Ozon nouveau est un excellent cru. Adapté d’une pièce de théâtre des années 30,  Mon Crime  navigue avec grâce entre théâtre et  cinéma, avec des dialogues brillants, une mise en scène enlevée et un casting épatant (Nadia Tereszkiewicz ,  Rebecca Marder, Isabelle Huppert, Fabrice Luchini, André Dussollier, Danny Boon…).  L’esthétique rétro contraste  plaisamment avec la modernité du propos sur la place des femmes et la condition  d’actrice. Résultat : une comédie jubilatoire  qu’on recommande sans réserve aux fans d’Ozon… Et aux autres ! 

La Syndicaliste

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Par Ph.D

Le pitch

Un matin, Maureen Kearney (Isabelle Huppert) est violemment agressée chez elle. Déléguée syndicale chez Areva, elle travaillait sur un dossier sensible dans le secteur du nucléaire français et subissait de violentes pressions politiques. Les enquêteurs ne retrouvent aucune trace des agresseurs… est-elle victime ou coupable de dénonciation mensongère ?

Ce qu’on en pense

Sans doute à cause de sa complexité, du doute qui subsiste sur le rôle de sa principale protagoniste et peut-être aussi  à cause des enjeux politique et industriels qu’elle soulève, l’affaire  Maureen Kearney, syndicaliste d’Areva retrouvée ligotée chez elle, scarifiée sur le ventre, un couteau planté à l’envers dans le vagin pour la contraindre à renoncer à ses activités, n’a pas connu le retentissement qu’elle aurait dû avoir. Car c’est toute la filière du nucléaire français qu’elle mettait en cause, sur fond de concurrence avec EDF et de transfert de technologie  à la Chine. Il aura fallu attendre le livre de la journaliste de l’Obs Caroline Michel-Aguirre et le nouveau film de Jean-Paul Salomé pour que le grand public la découvre enfin,  dans toute sa complexité et son étendue. Il faut aussi louer le travail de la scénariste Fadette Drouard,  qui a réussi à rendre l’affaire compréhensible et palpitante à l’écran, ce qui n’avait rien d’évident au départ. Isabelle Huppert incarne, avec toute l’ambiguïté nécessaire,  cette passionnariat du syndicalisme dont le destin a été broyé par des enjeux et des luttes de pouvoir qui la dépassaient. Jean-Paul Salomé, lui, n’a pas craint de mettre les points sur les « I » en nommant les principaux protagonistes de l’affaire ( Henri Proglio, le ministre Arnaud Montebourg….) et en confiant leur rôle à Marina Foïs (en Anne Lauvergeon) et Yvan Attal (Luc Roussel, son successeur). Un courage qui fait d’autant plus regretter une réalisation purement illustrative, loin des classiques US du « film dossier » auxquels le film renvoie forcément.

The Son

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Par J.V

Le pitch

À dix-sept ans, Nicholas (Zen McGrath) semble en pleine dérive, il n’est plus cet enfant lumineux qui souriait tout le temps. Que lui arrive-t-il ? Dépassée par la situation, sa mère (Laura Dern) accepte qu’il aille vivre chez son père, Peter (Hugh Jackman). Remarié depuis peu et père d’un nouveau-né, il va tenter de dépasser l’incompréhension, la colère et l’impuissance dans l’espoir de retrouver son fils…

Ce qu’on en pense 

Entré avec fracas dans la cour des grands du cinéma international avec un premier film en anglais couronné par deux Oscars ( The Father), le dramaturge français Florian Zeller confirme les espoirs placés en lui avec The Son. Egalement adapté d’une de ses pièces à succès,  le film se révèle hautement émotionnel avec  des changements de décors qui permettent d’oublier l’origine théâtrale du scénario et les prestations de haut vol d’un casting doré sur tranche. Le jeune  Zen McGrath est formidable en adolescent tourmenté et Hugh Jackman est très juste en père accaparé par sa nouvelle vie de famille et ses ambitions professionnelles. Les parents d’ados trouveront dans le film, comme dans la pièce,  matière à réflexion sur leur propre rôle.

Avatar 2

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Par Ph.D

Le pitch

Plus d’une décennie après l’arrivée de Jack Sully sur la planète Pandora et alors qu’il espérait vivre une existence paisible auprès de sa famille, une nouvelle menace fait surface. Pris pour cible par le Colonel Miles Quaritch, qui apparaît sous une autre forme, il est forcé de fuir le peuple de forêt pour protéger les siens. Commence alors une nouvelle vie au sein d’une communauté qui vit au rythme de l’eau…

Ce qu’on en pense

Malgré le temps passé et l’attente incroyable qu’a suscité cette suite, James Cameron réussit l’exploit de ne pas décevoir : Avatar 2 tient toutes ses promesses en terme de spectacle, d’émotions… et de 3D ! Alors qu’on croyait la mode passée, La voie de l’eau remet le cinéma en relief au goût du jour. L’immersion sur Pandora est totale. Visuellement, le film est d’une beauté à couper le souffle. Sur le fond, on apprécie le couplet écolo. Mais fallait-il absolument que cela dure aussi longtemps ? De notre point de vue, trois heures c’est beaucoup à accorder à un film de pur divertissement qui ressemble à un jeu vidéo.

The Fabelmans

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Par Ph.D

Le Pitch

Passionné de cinéma, le jeune Sammy Fabelman ( Gabriel LaBelle) passe son temps à filmer sa famille. S’il est encouragé dans cette voie par sa mère Mitzi (Michelle Williams) , dotée d’un tempérament artistique, son père Burt (Paul Dano), scientifique accompli, considère que sa passion est surtout un passe-temps. Au fil des années, Il réalise même de petits films amateurs de plus en plus sophistiqués… Mais lorsque ses parents décident de déménager dans l’ouest du pays, il découvre une réalité bouleversante qui fait basculer son avenir et celui de ses proches.

Ce qu’on en pense 

Vous avez aimé Armageddon Time de James Gray ? Sur le même thême (l’enfance et la jeunesse d’un futur cinéaste) The Fabelmans risque de vous décevoir cruellement. Multinominé aux Oscars, le nouveau film de Steven Spielberg est un autobiopic d’une rare complaisance, y compris dans sa durée (2h30 au compteur). Spielberg y révèle un secret de famille (sa mère aimait deux hommes) en faisant mine de s’interroger sur le pouvoir des images et l’origine de sa vocation. La réflexion ne va pas bien loin.  On baille à s’en décrocher la machoire jusqu’à la seule scène qui mérite de tenir jusqu’à la fin : la rencontre drôlatique du jeune Steven avec son idole John Ford, joué avec malice par un David Lynch borgne et méconnaissable.

 

F1 Manager

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Par Cédric Coppola

Fort de sa précédente Mouture, Frontier Developments revient avec un jeu de gestion extrêmement complet, qui corrige les erreurs de son aîné pour proposer une expérience immersive. Mais attention…. comme le titre le suggère, le jeu s’adresse aux fans de management … Et uniquement à eux. L’idée est de faire entrer le gamer dans la peau d’un directeur d’écurie de Formule 1 et de lui faire gérer l’ensemble des paramètres liés à ce job, ô combien prestigieux. Problèmes budgétaires, caractères des pilotes, importance du staff, temps accordé au scouting, développement de nouvelles pièces et bien entendu préparation de chaque course sont à l’ordre du jour. Entretenir une bonne communication avec ses sportifs est également indispensable et mieux vaut donner les bonnes directives et savoir gérer les risques pour espérer monter sur le podium. Complet, avec l’ensemble des licences et des objectifs différents selon l’équipe que l’on prend en main, F1 Manager 2023 vaut autant par sa carrière que par ses scénarios à résoudre, inspirés de vraies situations. Un temps d’adaptation est, par contre, nécessaire pour maitriser toutes les subtilités de cette production parfois austère dans sa forme (mais cela vaut aussi pour Football Manager), qui ravira tous les Jean Todt virtuels !

Goutte d’or

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Par J.V

Le pitch

Ramsès (Karim Leklou), trente-cinq ans, tient un cabinet de voyance à la Goutte d’or à Paris. Habile manipulateur et un peu poète sur les bords, il a mis sur pied un solide commerce de la consolation. L’arrivée d’enfants venus des rues de Tanger, aussi dangereux qu’insaisissables, vient perturber l’équilibre de son commerce et de tout le quartier. Jusqu’au jour où Ramsès va avoir une réelle vision…

Ce qu’on en pense

On avait découvert les talents de cinéaste de Clément Cogitore en 2015, avec son premier film Ni le ciel, ni la terre dans lequel Jérémie Rénier incarnait un militaire en mission en Afghanistan. Un film de guerre à la lisière du fantastique,  dans lequel l’artiste contemporain, connu pour ses expositions, développait déjà un univers singulier . Il récidive avec Goutte d’orprésenté à la Semaine de la Critique à Cannes 2022, dont l’action se situe dans un des quartiers les plus pauvres de la Capitale. Cette fois,  c’est le polar qui a des allures de conte fantastique,  avec Karim Leklou en anti héros taciturne et habité. Un de ses meilleurs rôles à ce jour. 

L’Origine du mal

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Par Ph.D

Le Pitch

Dans une luxueuse villa de Porquerolles, une jeune femme modeste (Laure Calamy) dont la compagne (Suzanne Clément) est en prison, retrouve un père très riche et malade  (Jacques Weber) qu’elle n’a pas connu ,  son épouse fantasque (Dominique Blanc) , sa fille (Doria Tillier), une femme d’affaires ambitieuse, une ado rebelle (Céleste Brunnquell),  ainsi qu’une inquiétante servante (Véronique Ruggi Saura)…

Ce qu’on en pense

Après Irréprochable avec Marina Foïs en chômeuse prête à tuer pour retrouver du travail et L’heure de la sortie avec Laurent Laffite en prof de lycée harcelé par ses élèves, Sébastien Marnier creuse la veine du thriller à dominante horrifique avec cet étrange film qu’on dirait tiré d’une pièce de théâtre. Le décor principal est une immense maison de maitre à l’intérieur surchargé de meubles,  de bibelots et d’animaux empaillés, supposément située sur l’île de Porquerolles (dont on ne verra que le port). L’héroïne, jouée par Laure Calamy, travaille dans une usine de conserves à Hyères et visite, à la prison de Toulon,  sa compagne condamnée à 5 ans de prison pour homicide. Elle retrouve un père qu’elle n’a jamais connu  et commence à fréquenter son étrange famille,  qui vit en vase clos dans le manoir. Trés riche mais malade, le vieil homme (joué par Jacques Weber) veut se servir d’elle pour éviter d’être placé sous la tutelle de sa fille (Doria Tillier) qui a pris en main les affaires de la famille et voit d’un mauvais oeil l’arrivée d’une demi soeur. Entre suspicions et mensonges, le malaise s’installe et le mal se répand… Ambiance trouble,  musique angoissante  (Pierre Lapointe), personnages inquiétants ou farfelus (mention spéciale à celui interprété par Dominique Blanc), intrigue à la Patricia Highsmith, mise en scène stylisée... Tout va bien,  jusqu’ à un  final hélas,  bien décevant. Tout ça pour ça ?

Marlowe

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Par J.V

Le pitch

En 1939, à Bay City en Californie, alors que la carrière du détective privé Philip Marlowe (Liam Neeson) bat de l’aile, Clare Cavendish (Diane Kruger) vient lui demander son aide pour retrouver son ancien amant, Nico Peterson (François Arnaud), mystérieusement disparu. L’enquête de Marlowe va le mener au Club Corbata, repaire des habitants les plus influents et fortunés de Los Angeles. Mais rapidement, il se heurte à ses anciens collègues de la police alors qu’il fouine dans les coulisses de l’industrie hollywoodienne et dans les affaires de l’une des familles les plus puissantes de la cité des anges…

Ce qu’on en pense

Quel plaisir inattendu que de retrouver au cinéma le personnage emblématique des romans de Raymond Chandler ! Et pour l’incarner, qui mieux que Liam Neeson, son flegme et son talent pour se couler dans les rôles de personnages cabossés et cabosseurs ?  Marlowe est un vrai polar à l’ancienne, tellement respectueux du style Chandler qu’on croirait lire un de ses romans.  Neil Jordan (Entretien avec un vampire,  The Crying gameMichael Collins ) a encore une fois fait du bon boulot. Les fans de Philip Marlowe vont se précipiter pour découvrir sa nouvelle incarnation. Et ils auront raison !

Park Beyond

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Par Cédric Coppola

Ah… Theme Park La simple évocation de ce mot rappelle de doux souvenirs aux gamers nostalgiques qui avaient posé les mains sur ce hit de 1994, qui leur permettait de créer un parc d’attraction de toutes pièces. 30 ans se sont écoulés, mais les rêves de construire des montagnes russes hautement spectaculaires animent toujours les développeurs puisque Limbic Entertainment met à la disposition des gamers Park Beyond qui tente à son tour d’allier fun, stratégie et gestion. Passé un certain temps d’adaptation pour dompter quelques règles et ne pas faire chevaucher les rails, il est possible de créer à peu près les manèges de son choix en les agrémentant de quelques variations loufoques… Mais encore faut-il garder une certaine cohérence sur le placement de ses loopings pour satisfaire les visiteurs…. C’est amusant même si on note une certaine redondance au fil de la campagne, en raison d’un contenu assez limité. A contrario, en mode bac à sable, on s’amuse sans avoir de contraintes particulières, ce qui enlève forcément du challenge mais laisse une plus grande liberté. En découle un titre imparfait mais qui parvient raviver, dans ses meilleurs moments, nos âmes d’enfants.

La Tour

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Par J.V

Le pitch

Au cœur d’une cité, les habitants d’une tour se réveillent un matin et découvrent que leur immeuble est enveloppé d’un brouillard opaque, obstruant portes et fenêtres – une étrange matière noire qui dévore tout ce qui tente de la traverser. Pris au piège, les résidents tentent de s’organiser, mais pour assurer leur survie ils succombent peu à peu à leurs instincts les plus primitifs, jusqu’à sombrer dans l’horreur…

Ce qu’on en pense

On l’avait laissé en Thalasso avec Gérard Depardieu et Michel Houellebecq, on le retrouve dans une cité prise au piège par un brouillard mortel : cinéaste aventureux, Guillaume Nicloux (Valley of Love, Les Confins du monde, La Religieuse…) signe avec La Tour un vrai film d’horreur  qui ne laisse aucun répit à ses portagonistes comme au spectateur. Un huis clos éprouvant, construit sur des ellipses de plus en plus éloignées qui montrent que rien ne résiste au temps, surtout pas les valeurs humaines !  Oserez-vous entrer dans La Tour ?

 

Naomi Krupitsky : La famille

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Par MAB

Début des années trente, à Brooklin. Un quartier déshérité de New-York, où se sont réfugiées de nombreuses familles italiennes. C’est là que sont nées Sofia et Antonia, voisines de palier et amies inséparables. Elles ont 5 ans au début de cette histoire palpitante  puis auront 10 ans, quinze ans dans leurs années de lycée et deviendront adultes au début de la guerre. L’une est volcanique, désordre, rebelle. L’autre est discrète, appliquée et disciplinée. Mais elles sont d’autant plus proches que leurs pères font le même métier et que  chaque dimanche, après la messe, leurs deux tribus s’entassent dans une seule voiture, pour traverser le pont de Brooklyn et aller déjeuner chez « Oncle Tommy » le grand et gros patron. Leur job? « De l’import-export » et basta prétendent les hommes qui au mot Mafia, préfèrent celui de « Famille ».  Les femmes, elles, cuisinent les cannelloni. Attendent un mari qui en rentrant chantera une berceuse sicilienne à leur fille. Savent mais ne disent rien.  Jusqu’à la nuit où Carlo, le père d’Antonia, meurt mystérieusement pour avoir voulu  échapper à l’emprise du clan maléfique ! A la fois roman d’apprentissage et passionnante fiction naturaliste, ce premier ouvrage de l’américaine Naomi Krupitsky, est curieusement sorti trop discrètement en France alors qu’il a été encensé aux Etats-Unis. Bien écrit et bien traduit, riche de personnages attachants et de moments historiques mémorables, il décrit sur plus de vingt ans un monde opaque et terrifiant vu uniquement à travers le regard des femmes. D’où cette délicatesse et cette finesse dans l’analyse des liens qui entravent et unissent tous ces êtres. Passionnant !  Un conseil : mettez cette « famille » dans le sac de plage.

Douglas Kennedy: Et c’est ainsi…

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Par MAB

2045: Les Etats-Unis n’existent plus. Une nouvelle guerre de Sécession commencée vingt ans plus tôt, juste après Trump et Biden, les a séparés en deux entités distinctes. Sur les côtes Est et Ouest, une république dominée par les démocrates donc à priori libérale même si la surveillance  de chacun est constante. Dans les Etats du centre et du vieux sud, une confédération « républicaine » dite des douze apôtres ou les valeurs chrétiennes font loi et ou liaison hors mariage, divorce, avortement , changement de sexe sont interdits. Ou les hérétiques sont même conduits au bûcher comme dans les temps les plus obscures de l’humanité !  Entre les deux camps c’est la guerre froide  et une lutte haineuse entre les services secrets respectifs… Le titre à l’indicatif  – «Et c’est ainsi que nous vivrons » – exprime nettement et sombrement la vision d’un futur proche que Douglas Kennedy détaille avec une grande minutie. Quel camp choisir entre un état théocratique gouverné par des fous de Dieu ou un régime totalitaire déguisé en démocratie qui implante une puce électronique couplée à une montre connectée dans la tempe et au poignet de chaque citoyen? Question réthorique dont la réponse va de soi au fur et à mesure de la lecture . Pas de solution, juste l’effroi ! Les deux camps transpirant l’endoctrinement, l’anxiété et de solitude. Lui demander aussi s’il fait allusion à Elon Musk pour cet avenir ultra connecté côté République? Pour incarner sa théorie radicale, Kennedy a choisi une narratrice, agente secrète de la partie République qui doit infiltrer le camp adverse via la zone neutre. La cible à abattre réveille en elle un affect douloureux. Preuve qu’un peu d’humanité palpite encore dans les coeurs…  La diatribe visionnaire, argumentée historiquement et terriblement réaliste se transforme alors en un thriller addictif, palpitant et effrayant.

William Boyd : Le Romantique

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Par MAB

Revoilà William Boyd. Toujours aussi brillant et surprenant.  Comme à l’accoutumée, il nous livre un gros pavé (515 pages ). Quelle bravoure à 71 ans !   Mais comment le lire, en une semaine, pour nourrir cette chronique ? Et bien, il suffit d’ouvrir la première page et la suite passe allégrement et prestement comme pour ses autres ouvrages. ( voir « Comme neige au soleil », « Un anglais sous les tropiques » ou «Nouvelles confessions » ). Pour l’anecdote, rappelons, d’ailleurs, qu’en 1985, lors d’un « Apostrophes », Pivot proposait de rembourser tout lecteur non satisfait d’un des romans de ce grand francophile qui partage sa vie entre le Royaume- Uni et la Dordogne.  Le Romantique, donc. Le titre du recueil situe le contexte  historique et littéraire ainsi que la nature même du personnage. Un jeune homme tourmenté, né dans le Comté de Cork en 1799, dont la destinée va être semée d’épisodes glorieux et de revers de fortune dans les pas de la grande Histoire. Fuyant le mensonge de sa naissance, il sera héros malgré lui de la bataille de Waterloo, puis témoin effaré des atrocités de son régiment aux Indes pendant la troisième guerre de Kandy. Arpentera la France et l’Italie où il se liera d’amitié avec Byron et Shelley, tombera amoureux de la mystérieuse Raffaella qui lui offrira « La Divine Comédie » de Dante. Avant de continuer ses aventures picaresques comme fermier en Amérique, explorateur à la recherche des sources du Nil ou encore diplomate à Trieste…Une chevauchée débridée aux quatre coins du monde, menée tambour battant à la fois par cet attachant personnage, en quête de sens de l’existence et par la plume romanesque et ironique de Boyd qui nous donne, une nouvelle fois, avec cet ambitieux roman, un ample plaisir de lecture.

Shaka Ponk

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Par Ph.D

L’heure est donc venue pour Shaka Ponk du Final album et du Final Tour (24 février 2024 à Nice) Le disque, probablement leur meilleur, donne déjà des regrets. Les chansons sont excellentes et le son défonce. Le premier titre, « D’Essence« , est du pur metal en fusion. Le refrain du deuxième, « Alegria« , est une tuerie. AC/DC ne renierait sans doute pas « DadAlgorhythm« . Le rythme syncopé de « 13 000 heures » rappelle « L’homme pressé » de Noir Désir. Au moment où on risque de décrocher, « J’aime pas les gens » rallume le brasier avec un riff techo imparable…  Le groupe n’a jamais aussi bien joué et les chanteurs aussi bien chanté.  Les titres en français accrochent immédiatement et évoquent un improbable mix de Noir Désir, de Trust et de Zazie en live. Shaka Ponk maitrise toujours l’art de la transe avec des riffs ravageurs et des refrains hyper puissants. Depuis sa sortie, on écoute ce disque tellement souvent qu’on se force à espacer les écoutes de peur de s’en écoeurer (10 titres, on en a vite fait le tour). Vivement les concerts !