Rapide
Par J.V
Le pitch
Max (Paola Locatelli) a toujours aimé aller vite. Elle ne sait pas faire autrement. Alors quand elle découvre le karting, c’est une évidence : elle sera championne de F1. Les compétitions juniors s’enchaînent, les victoires aussi. Pourtant, à 17 ans, aucune écurie ne la retient. Sa faute principale : être une jeune femme dans un sport d’hommes. Face à ce monde qui lui tourne le dos, seul un ancien pilote de deuxième zone totalement fantasque (Alban Lenoir) croit encore en son potentiel…
Ce qu’on en pense
Un Le Mans 66/ Gran Turismo féminin à la française ? Pourquoi pas, c’est dans l’air du temps. Hélas, Morgan S. Dalibert (Balle perdue, Aka ) filme mieux les poursuites que les courses de voiture, Alban Lenoir est toujours moyen comme acteur et Paola Locatelli est plus à sa place sur les réseaux sociaux (où elle exerce ses talents d’ influenceuse) que sur un plateau de cinéma. Pour amateurs de nanars mécaniques.
Sinners
Par J.V
Le Pitch
Alors qu’ils cherchent à s’affranchir d’un lourd passé, deux frères jumeaux (Michael B. Jordan) reviennent dans leur ville natale pour repartir à zéro. Mais ils comprennent qu’une puissance maléfique bien plus redoutable guette leur retour avec impatience…
Ce qu’on en pense
Après avoir relancé la franchise Rocky avec Creed et dopé celle de Black Panther avec un premier opus qui figure parmi les meilleurs Marvel, Ryan Coogler s’offre une récréation avec cette série B horrifique dans laquelle il embarque son acteur fétiche, Michael B Jordan, pour un double rôle épatant. Un mix détonnant de Get Out (Jordan Peele) et d’Une nuit en enfer (Robert Rodriguez) mené tambour battant, avec moult clins d’oeil (Carpenter, Peckinpah , Brian De Palma…) et une BO qui, elle aussi brasse les genres. Tordant.
Oxana
Par J.V
Le pitch
Ukraine, 2008. La jeune Oxana (Albina Korzh) et son groupe d’amies multiplient les actions, slogans peints sur le corps et couronnes de fleurs dans les cheveux, contre un gouvernement arbitraire et corrompu. Réfugiée politique, artiste, activiste, Oxana franchira les frontières et militera sans relâche pour les droits des femmes et la liberté, jusqu’à risquer sa propre vie…
Ce qu’on en pense
Après l’excellent Slalom, sur les abus sexuels dans le sport , Charlène Favier suit son sillon féministe avec ce nouveau film qui retrace la naissance du mouvement FEMEN à travers le portrait de l’une de ses fondatrices Oxana Chatchko, artiste et militante qui s’est suicidée en 2018, à l’âge de 31 ans. Une figure sauvage et indomptable, à laquelle la mise en scène un peu trop sage ne rend pas véritablement hommage. Heureusement, la révélation Albina Korzh, lui insuffle l’énergie qui manque à la réalisation.
Aimons-nous vivants
Par J.V
Le pitch
Dans le train pour Genève, Victoire (Valérie Lemercier), une passagère envahissante, croise Antoine Toussaint (Gérard Darmon), son idole, une grande vedette de la chanson française. Entre lui, au bout du rouleau, et elle, débordante d’énergie, la rencontre sera explosive…
Ce qu’on en pense
A la peine dans ses dernières réalisations ( Marie Line et son juge, Les Folies fermières…) , Jean-Pierre Améris retrouve l’inspiration sensible de ses débuts (Les Emotifs anonymes, La Joie de vivre…) avec cette romance du 3e âge décalée sur fond de suicide assisté. Gérard Darmon et Valérie Lemercier sont à la fête avec des situations cocasses et des dialogues bien envoyés. Une comédie plein d’entrain qui ne laissera personne à quai.
Lettres siciliennes
Par J.V
Le pitch
Sicile, au début des années 2000. Après plusieurs années de prison pour collusion avec la mafia, Catello (Toni Servillo), homme politique aguerri, a tout perdu. Lorsque les services secrets italiens sollicitent son aide pour capturer son filleul Matteo (Elio Germano), le dernier chef mafieux en cavale, Catello saisit l’occasion pour se remettre en selle. Homme rusé aux cent masques, illusionniste infatigable qui transforme la vérité en mensonge et le mensonge en vérité, Catello entame une correspondance improbable et singulière avec le fugitif, cherchant à profiter de son vide affectif. Un pari qui, avec l’un des criminels les plus recherchés au monde, comporte un certain risque…
Ce qu’on en pense
Après Salvo et Sicilian Ghost Story , Fabio Grassadonia et Antonio Piazza poursuivent leur travail autour de la mafia sicilienne avec ce drame épistolaire et crépusculaire dans lequel les excellents Toni Servillo et Elio Germano se donnent pour la première fois la réplique, façon partie d’échecs à distance. Loin des clichés du genre, un film de mafia original, librement inspiré de faits réels.
Her Story
Par Ph.D
Le pitch
Wang Tiemei (Jia Song) récemment divorcée, s’installe à Shangaï avec sa jeune fille, Molly, dans l’espoir de repartir à zéro. Dans son nouveau quartier, elle noue une relation inattendue avec Xiao Ye (Elaine Zhong), une marginale, à la vie très différente de la sienne. Malgré leurs différences de génération et d’habitudes, les deux femmes trouvent réconfort et force dans leur amitié…
Ce qu’on en pense
Une très étonnante comédie dramatique féministe chinoise, qu’on dirait tournée par un jeune réalisateur indé new-yorkais avec ses copains artistes du Village ! Les petites filles écoutent Taylor Swift en tee shirts baggy et rêvent de devenir écrivain ou journaliste comme maman, les mères célibataires vont sur les applis de rencontre pour chercher du sexe, les jeunes losers font du rock underground, on lit Arthur Miller en rêvant de cuisine française, les hommes remettent en question le patriarcat et approuvent les couples lesbiens, les professeurs de collège encouragent les vocations littéraires et Shangaï ressemble à un quartier new yorkais filmé par Woody Allen. Cette Chine-là (féministe, arty, émancipée, intello…) existe-t-elle vraiment ? C’est en tout cas la première fois qu’on la voit au cinéma. Et il faut croire qu’elle fait envie puisque le film est déjà un énorme succès en Chine…
L
The Gorge
Par Ph.D
Le pitch
Deux agents surentraînés (Anya Taylor-Joy, Miles Teller) sont affectés à des postes de garde dans des tours situées des deux côtés d’un vaste gouffre secret, afin de protéger le monde du mal mystérieux qu’il renferme. Nouant des liens malgré la distance, les deux agents doivent rester vigilants face à cet ennemi invisible. Mais lorsque la menace cataclysmique pour l’humanité leur est révélée, ils devront faire équipe pour maintenir le mal à l’intérieur du gouffre avant qu’il ne soit trop tard.
Ce qu’on en pense
Une adaptation de Resident Evil qui ne dit pas son nom (autant d’économisé sur les droits d’auteur ) mais qui ressemble furieusement au jeu vidéo. Avec le couple glamour Anya Taylor Joy- Miles Teller pour donner une touche résolument romantique (mais oui ! ) à ce Survival Horror signé Scott Derrickson ( Sinister , Black Phone). Sigourney Weaver joue les utilités et rappelle surtout les emprunts à Alien et à quelques dizaines d’autres classiques de la SF et de l’horreur (The Thing , entre autres). Bref, rien de très original, mais comme film de plateforme pour dimanche après-midi pluvieux, ça fait le job. D’autant que ça se termine à Eze ! Ou du moins dans une version numérique du village adoptif de Bono et The Edge…
The Amateur
Par J.V
Le pitch
Charlie Heller (Rami Malek), un cryptographe de la CIA aussi brillant qu’introverti, voit son existence basculer lorsque sa femme, Sarah (Rachel Brosnahan), décède dans une attaque terroriste perpétrée à Londres. Déplorant l’inaction de sa hiérarchie, il prend l’affaire en main et se lance à la recherche des assassins, entamant un dangereux voyage à travers le monde pour assouvir sa vengeance…
Ce qu’on en pense
Après le dramatique Une vie , porté par Anthony Hopkins, James Hawes signe avec The Amateur un thriller à l’ancienne, dans lequel Rami Malek campe un justicier solitaire qui se sert de son intellect plutôt que de ses muscles pour assouvir sa vengeance. Un polar efficace dans la veine de ceux que réalisait le regretté Ridley Scott à la fin des années 1990 ( Ennemi d’État, Spy Game). Du travail de pro.
Voyage avec mon père
Par J.V
Le pitch
Une journaliste new-yorkaise ( Lena Dunham) propose à son père (Stephen Fry) , rescapé des camps, un voyage en Pologne, son pays d’origine. Elle cherche à comprendre l’histoire de sa famille, tandis que lui n’a aucune envie de déterrer le passé. Un voyage qui s’annonce compliqué !
Ce qu’on en pense
Difficile, en lisant le pitch, de ne pas penser au film de Jesse Eisenberg (A Real Pain) sorti récemment. Même idée de départ : celle d’un road movie mémoriel et familial sur fond de « devoir de mémoire ». Comme dans Real Pain, les deux protagonistes vivent la chose de manière diamétralement opposée. Sauf, qu’ici ils ne sont pas cousins mais fille et père. Le traitement est donc plus générationnel, mais aussi plus émotionnel. Avec, ce qui ne gâche rien, un petit côté Toni Erdmann…
Piégé
Par J.V
Le Pitch
Un voleur s’introduit dans une voiture de luxe et se retrouve piégé à l’intérieur. Il découvre que son énigmatique propriétaire en a le contrôle total et qu’il va exercer sur lui une vengeance diabolique…
Ce qu’on en pense
Amateurs de thrillers confinés à la Buried/Phone Game : Piégé est fait pour vous. Bill Skarsgard , en voleur de voiture malchanceux, se retrouve prisonnier dans le véhicule d’un riche médecin (Anthony Hopkins en voix off la moitié du temps) qui en a marre de se faire voler ses bagnoles et a transformé la dernière en piège mortel. L’occasion pour David Yarovesky (Brightburn) de trousser, à peu de frais, une fable plus ou moins morale sur la lutte des classes et l’arrogance des super-riches dans une réalisation clippesque.
Mikado
Par J.V
Le Pitch
Mikado (Félix Moati) et Laetitia (Vimala Pons) vivent avec leurs enfants sur les routes. Une panne de moteur les conduit à s’installer le temps d’un été chez Vincent (Ramzy Bedia), un enseignant qui habite seul avec sa fille. Une décision qui pourrait bouleverser l’équilibre de toute la famille, alors que Nuage (Patience Muchenbach), leur fille aînée, se met à rêver d’une vie normale…
Ce qu’on en pense
Un road-movie interrompu pour Félix Moati, Vimala Pons, Ramzy Bedia et la révélation Patience Muchenbach, réunis devant la caméra de Baya Kasmi qui filme une famille marginalisée, contrainte à la fuite. Le film s’attache à chaque personnage pour exprimer leur point de vue et éclairer leurs décisions par une écriture précise et touchante. Une réflexion douce amère sur l’éducation et les dégâts qu’elle peut occasionner.
Natacha
Par J.V
Le pitch
Depuis sa plus tendre enfance, Natacha (Camille Lou) est bien décidée à devenir hôtesse de l’air pour voyager et découvrir le monde. Quand elle se retrouve mêlée malgré elle au vol de la Joconde, elle y voit l’opportunité de réaliser enfin son rêve. Accompagnée de Walter (Vincent Dedienne), un steward maladroit, elle traverse la France et l’Italie dans une course-poursuite qui pourrait bien changer sa vie…
Ce qu’on en pense
Inspiré de la BD qui fête ses son cinquantenaire en 2025, Natacha (presque) hôtesse de l’air est réalisé par Noémie Saglio, co-créatrice de la célèbre Connasse de Canal +, qui révéla Camille Cottin. On s’attend donc à une certaine liberté de ton et on n’est pas déçu. Le duo Camille Lou – Vincent Dedienne fonctionne à merveille bien épaulé par un défilé de guests de choix (Baptiste Lecaplain, Didier Bourdon, Fabrice Luchini, Isabelle Adjani…). Natacha réussit son envolée sur grand écran et vole un peu plus haut que les précédentes adaptations sous licence Spirou.
Cassandre
Par J.V
Le pitch
Été 1998. Campagne. Cassandre (Billie Blain) a 14 ans. Dans le petit manoir familial, ses parents (Zabou Breitman / Eric Ruf) et son frère aîné (Florian Lesieur) remarquent que son corps a changé. Heureusement, Cassandre est passionnée de cheval et intègre, pour les vacances, un petit centre équestre où elle se fait adopter comme un animal étrange. Elle y découvre une autre normalité qui l’extrait petit-à-petit d’un corps familial qui l’engloutit…
Ce qu’on en pense
Sur un sujet proche de celui des Chatouilles d’Andréa Bescond, Hélène Merlin aborde la question des abus sur mineurs et met en lumière la résilience de son héroïne, avec cette première réalisation très aboutie. Billie Blain incarne avec talent la jeune Cassandre, face à Zabou Breitman et Eric Ruf qui jouent les parents. Le film prend la forme d’un conte noir, ce qui lui permet d’éviter le pathos sur un sujet aussi sensible. Une réussite.
Lads
Par J.V
Le pitch
Ethan (Marco Luraschi), 17 ans, devient apprenti-jockey dans une écurie d’obstacles, l’épreuve la plus violente du galop. Au contact des purs sangs, il découvre le monde des courses, des paris et de l’argent. Sa passion grandit, sa frustration aussi. Courir pour gagner, mais toujours au service des autres. Bientôt, il devra choisir : transgresser les règles ou sauver sa peau…
Ce qu’on en pense
Sorte de « Rocky à cheval », Lads immerge le spectateur dans l’univers des courses hippiques et dans le quotidien des jockeys, rarement montré au cinéma. Loin des sagas familiales de Christian Duguay ( Jappeloup, Tempête ), le film de Julien Menanteau vise au réalisme et descrit les coulisses du milieu, avec un esprit presque documentaire. La qualité de la réalisation (notamment dans les scènes de course) et l’interprétation font le reste. On y va au galop!
Fanon
Par J.V
Le pitch
1953. Frantz Fanon (Alexandre Bouyer), un psychiatre français originaire de la Martinique, vient d’être nommé chef de service à l’hôpital psychiatrique de Blida en Algérie. Ses méthodes contrastent avec celles des autres médecins dans un contexte de colonisation…
Ce qu’on en pense
La colonisation et la guerre d’Algérie vues par le prisme du biopic : celui du psychiatre Frantz Fanon qui tenta de soigner les traumas d’un pays gangréné par la violence et le racisme, avant d’en être renvoyé pour sympathies avec le FLN. Une réalisation trop scolaire et la prestation en demi-teinte d’Alexandre Bouyer dans le rôle titre, empêchent de se passionner pour cette histoire malgré ses résonances avec actualité.