Mougins : Ôma, quel cinéma !
Par Ph.D
Ça bouge dans les salles obscures de la Côte d’Azur ! Après l’ouverture d’un Cinéum à Cannes, d’un Megarama à Nice, la rénovation des Variétés et du Rialto toujours à Nice, la transformation de l’antique Mercury de la place Garibaldi en un flambant Jean-Paul Belmondo et la création d’une nouvelle salle IMax au Pathé Lingostière, Mougins fait l’évènement avec l’ouverture d’un complexe de 3 salles dans le nouveau quartier de Tournamy. Créé par l’architecte Pierre Chican et baptisé Ôma, ce nouveau cinéma propose un concept unique au monde, avec des balcons suspendus privatisables et la possibilité de snacker et de consommer de l’alcool en salle pendant la projection. La salle principale, aux faux airs de sénat galactique façon Star Wars, est surplombée de trois balcons circulaires de 8 places chacun. Les deux autres salles (70 places) sont plus classiques, mais ont la particularité de ne pas avoir d’allée centrale et d’être totalement « obscures » pendant la projection : aucune veilleuses, même pas celles des issues de secours, ne viendront troubler l’expérience immersive des projections. Entre deux films, on pourra se restaurer dans le hall et, l’été, sur la terrasse extérieure. De quoi renouveler sensiblement l’expérience cinéma. C’est effectivement le but recherché : « L’idée est de retrouver le sens de fête qu’avait jadis la sortie cinéma, quand les salles ressemblaient encore à des théâtres ou à des opéras » explique Pierre Chican. Conçu pour le groupe Cinewest de Daniel Taillandier, qui possède déjà (entre autres) La Strada à Mouans-Sartoux , l’Ôma fonctionnera en complémentarité avec elle pour la programmation. Les deux complexes auront d’ailleurs le même directeur : Adrien Borel.
Le Salaire de la peur
Par Ph.D
Le pitch
Une équipe de choc a moins de 24 heures pour convoyer deux camions bourrés d’explosifs à travers une région hostile et empêcher une terrible catastrophe.
Ce qu’on en pense
La « terrible catastrophe » annoncée dans le pitch a, hélas, bien lieu avec ce remake faussement stéroïdé du film de Henri-Georges Clouzot daté de 1952. Déjà, il faut presqu’une heure à Franck Gastambide et Alban Lenoir, les deux gros bras du Netflix francophone, pour monter dans le camion. Et, une fois en route, le suspens est si faiblard qu’on ne craint qu’une chose : s’endormir avant de savoir à quoi sert le personnage d’Ana Girardot (réponse : à rien !). Si le film s’était appelé Boum-boum à Khartoum, on aurait peut-être été plus enclin à l’indulgence. Mais là, c’est la mémoire de Clouzot, Charles Vanel et Yves Montand qu’on dynamite.
Road House
Par Ph.D
Le pitch
Dalton (Jake Gyllenhaal), un ancien combattant de l’UFC tente d’échapper à son sombre passé et à son penchant pour la violence. Frankie (Jessica Williams), propriétaire d’un relais routier dans les Keys de Floride l’engage comme nouveau videur, dans l’espoir d’empêcher un gang violent, travaillant pour le patron du crime Brandt, de détruire son bar bien-aimé. ..
Ce qu’on en pense
Remake, 34 ans après, du film éponyme avec Patrick Swayze (également dispo sur Prime), Road House ne déçoit pas. C’est de la série B d’action et de bastons au deuxième degré comme on l’aime. L’action a été relocalisée en Floride et sérieusement féminisée avec trois rôles très sympas confiés à Jessica Williams (la tenancière de bar), Daniela Melchior (l’infirmière) et BK Cannon (la libraire). De son côté, Jake Gyllenhaal apporte au héros jadis incarné par Patrick Swayze un supplément d’âme et de noirceur. A la réalisation Doug Liman (Barry Seal, Edge of Tomorrow) y va franco et s’éclate dans la castagne en vue sujective (façon jeu vidéo de MMA) et dans les poursuites en bateau. En guests, le rappeur Post Malone et (surtout) la star du MMA Connor McGregor font le job. Le soleil , les keys et la BO (des émules de ZZ Top à la place de Jeff Healey) font le reste : ça sent bon le film d’été !
Sirènes
Par Ph.D
Le pitch
Alison Flesh (Alice Pol), capitaine de police rebelle et incontrôlable est forcée par son supérieur le commissaire Djiba (Ramzy Bedia) à travailler en binôme avec Leïla Balani (Shirine Boutella), experte en criminologie mais nulle sur le terrain. Sur la piste d’un serial killer à Nice, Flesh et Balani vont devoir faire équipe quitte à retourner toute la Riviera.
Ce qu’on en pense
On pensait que ce genre de film-télé était réservé à TF1. Pas de jaloux, les abonnés de Prime y ont droit aussi ! Comme c’est tourné à Nice, on s’est forcé à regarder : franchement, ça fait pitié. On dirait un mix fauché de Taxi 15 et de HPI, avec Alice Pol à la place d’Audrey Fleurot. Tous les clichés de la Côte d’Azur y passent, avec un festival d’accents pourris, de dialogues écrits avec les pieds, de poursuites en 205 Peugeot et de fringues de cagoles. L’intrigue est ridicule (comme le reste) et la réalisation purement télévisuelle. Fuyez !
Ferrari
Par Ph.D
Le pitch
C’est l’été 1957. Derrière le spectacle de la Formule 1, l’ancien coureur Enzo Ferrari (Adam Driver) est en crise. La faillite menace l’usine que lui et sa femme, Laura (Penelope Cruz), ont construite à partir de rien dix ans plus tôt. Leur mariage instable a été ébranlé par la perte de leur fils, Dino, un an plus tôt. Ferrari mène une double vie avec Lina Lardi (Shailene Woodley) dont il a eu un autre fils. Pendant ce temps, la passion de ses pilotes pour la victoire les pousse à la limite alors qu’ils se lancent dans la périlleuse course de 1 000 miles à travers l’Italie, la Mille Miglia.
Ce qu’on en pense
Après Ali, Ferrari. Du Commandatore, Michael Mann ne retient que la double vie : brisé par la mort de son fils Dino, Enzo trouve le réconfort auprès de sa maitresse et de leur jeune fils, Piero. Mais il vit toujours avec sa femme Laura, qui détient 50% de Ferrari et peut à tout moment le mettre en faillite, alors que la course automobile grève considérablement les finances de l’usine. Curieux choix pour faire le portrait d’une des personnalités les plus importantes de l’Italie contemporaine . Et que dire du casting ? Adam Driver en Enzo Ferrari, malgré une vague ressemblance, il fallait y penser. Penelope Cruz joue sa femme (en forçant le côté hystérique ) et Shailene Woodley sa maîtresse. Aucun des trois ne parle italien. Pas grave : tous les dialogues sont en anglais ! On voit peu de voitures (la plus présente à l’écran est la 403 Peugeot que conduit Enzo) et les scènes de course n’occupent que très peu des 2h10 que dure le film. Dommage, car elles sont vraiment spectaculaires. A part le rachat par Fiat, tout le côté économique, historique et sociétal est laissé de côté. Le film se regarde sans déplaisir, mais on est (très) loin du « Parrain de la F1″ annoncé.
César 2024 : Le Palmarès
Par Ph.D
Un grand vainqueur annoncé (et, à notre avis, surcôté) : Anatomie d’une chute . Des prix de consolation pour le meilleur film français de l’année (Le Règne Animal). Une seule statuette pour le film le plus émouvant : Je Verrai toujours vos visages. La naissance d’une star : Raphaël Quenard, prix de la révélation (et du meilleur discours de réception). Un prix masculin volé à Raphaël Quenard (Arieh Worhalter pour Le Procès Goldman). Un Meilleur film étranger francophone (Simple comme Sylvain). Un prix féminin mille fois mérité : Sandra Huller. Un invité d’honneur snobé : Christopher Nolan (reparti sans la statuette du meilleur film étranger qui lui était promise pour Oppenheimer). Un César d’honneur mérité pour Agnès Jaoui, (qu’on reverra sans doute l’année prochaine pour Le Dernier des juifs). La vengeance de Judith Godrèche (voir vidéo). La revanche des femmes réalisatrices… Même Rachida Dati a passé une bonne soirée (et c’est rare pour une ministre de la culture aux César) : autant dire que la cérémonie des César 2024 a été un bon cru.
Le Cercle des neiges
Par Ph.D
Le Pitch
En 1972, un avion uruguayen transportant une équipe de rugby et ses accompagnateurs s‘écrase en plein cœur des Andes. Les survivants ne peuvent compter que les uns sur les autres pour réchapper au crash et survivre dans les glaces…
Ce qu’on en pense
Auteur d’un des bons films sur le tsunami de décembre 2004 (The Impossible avec Naomi Watts et Ewan McGregor) Juan Antonio Bayona signe pour Netflix la réalisation de ce drame qui raconte l’histoire des survivants du vol 571 qui s’est écrasé dans la Cordillère des Andes en 1972. L’avion transportait les joueurs d’une équipe de rugby et leurs accompagnateurs. Les survivants sont restés plusieurs semaines, sans équipements ni nourriture, dans le froid glacial des hauts sommets Andins, attendant des secours qui ne sont jamais venus. On l’a su bien après, mais pour ne pas mourir de faim, ils avaient dû se résoudre à manger la chair de leurs compagnons de voyage décédés. Une décision collective qui est au centre du film de JA Bayona, survival mystique et humaniste superbement écrit et réalisé. Sans voyeurisme, ni recherche du spectaculaire, Le Cercle des neiges montre comment rester humain dans des conditions inhumaines. Une leçon de cinéma et de (sur)vie.
Saltburn
Par Ph.D
Le pitch
L’étudiant Oliver Quick (Barry Keoghan) , qui peine à trouver sa place à l’université d’Oxford, se retrouve entraîné dans le monde du charmant et aristocratique Felix Catton (Jacob Elordi), qui l’invite à Saltburn, le vaste domaine de sa famille excentrique, pour un été qu’il n’oubliera pas de sitôt…
Talent multicarte du cinéma américain où elle officie comme actrice, scénariste et réalisatrice entre deux romans, Emerald Fennell s’est illustrée en 2020 avec Promising Young Woman, l’histoire d’une serial-vengeuse féministe avec Alison Brie et Carey Mulligan qui a décroché l’Oscar du meilleur scénario et épaté la galerie par ses qualités de réalisation. Après une saison à diriger la série Killing Eve, on retrouve la réalisatrice anglaise sur Prime pour un film noir dont le scénario mixe Le Talentueux Mr Ripley (Anthony Minghella) et Theoreme (Pasolini) pour un résultat mitigé. Esthétiquement, la proposition est assez convaincante, le gros budget mis à sa disposition a été bien employé. Le casting est top avec le sexy boy du moment Jacob Elordi (Elvis dans Priscilla) dans le rôle du beau gosse friqué, Barry Keoghan (Mise à mort du cerf sacré, Dunkerque) dans celui du psychopathe en devenir, Richard E. Grant et Rosemund Pike en aristo déglinguée. Le scénario, par contre, sent le réchauffé et la réalisation traîne inutilement en longueur, avec plusieurs scènes faussement provocatrices et vraiment malaisantes dont Barry Keoghan et nous nous serions bien passé. Bref, le film ne manque pas de sel mais n’est pas le brulot sur la lutte des classes qu’il voudrait être.
Silent Night
Par Ph.D
Le pitch
19 ans après Paycheck, un oubliable thriller futuriste avec Ben Affleck, John Woo sort de sa retraite pour un « revenge movie de noël » (!) produit par Amazon. On l’a peut-être oublié, mais John Woo a été un des cadors du film d’action dans les années 80-90, imposant à Hollywood le style survolté des productions hong kongaises de l’époque avec des films comme Broken Arrow, Volte Face, A Toute épreuve ou The Killer. C’est donc avec curiosité que l’on s’apprête à regarder l’ histoire d’un père de famille qui décide de se venger du gang responsable de la mort de son gamin. Hélas, passée la scène d’ouverture haletante au cours de laquelle le héros est blessé et son fils tué, il devient évident que le film ne tiendra que sur la mise en scène périmée de John Woo et sur son concept « sans dialogues ». Blessé à la gorge le héros est devenu muet : du coup, les autres protagonistes n’ont pas, non plus, voix au chapitre (une autre explication pourrait être que la grève des scénaristes a privé le film de dialogues). Ceci dit, on s’en passe trés bien, dans la mesure où Silent Night n’a strictement rien à dire. Le pire, c’est que le héros, incarné par l’abominable Joel Kinnaman, non content d’être moche et grimaçant, s’avère être aussi un piètre « vengeur ». Il parviendra, certes, à ses fins, mais avec toutes les peines du monde et en salopant le boulot. D’où frustration intense du spectateur qui aurait bien aimé que les méchants soient, au moins, proprement zigouillés !
Top Films 2023
Par Ph.D
Sans retrouver son niveau post Covid, la fréquentation des salles de cinéma a été bonne en 2023 avec une hausse de 18% sur l’année précédente. Après une année blanche, le cinéma français a retrouvé sa place au box-office avec trois films classés dans les 10 premiers : Asterix, Alibi.com 2 et Les Trois mousquetaires. C’est Super Mario Bros qui fait le meilleur score avec 7,3 millions d’entrées devant Barbie à 5,8 millions. La Palme d’or de Cannes, Anatomie d’un chute, est loin derrière mais dépasse le million d’entrées. Voici nos 15 films préférés de 2023 (cliquez sur le titre pour lire la critique). Deux d’entre eux sont des films de plateforme (Netflix).
Oppenheimer de Christopher Nolan (USA)
Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese (USA-Netflix)
Babylon de Damien Chazelle (USA)
The Killer de David Fincher (USA-Netflix)
Tar de Todd Field (USA)
Fermer les yeux de Victor Erice (Espagne)
Vers un avenir radieux de Nanni Moretti
Tengo Suenos Eléctricos de Valentina Maurel (Costa Rica)
Les Feuilles mortes d’Aki Kaurismaki (Finlande)
Anatomie d’une chute de Justine Triet (France)
N’attendez pas trop de la fin du monde de Radu Jude (Roumanie)
Le Règne animal de Thomas Cailley (France)
Perfect Days de Wim Wenders (Allemagne)
Brighton 4th de Levan Koguashvili (Georgie)
Les Colons de Felipe Galvez Haberle (Chili)
Maestro
Par Ph.D
Le pitch
Le récit de l’amour aussi grandiose que téméraire qui unira toute leur vie le chef d’orchestre et compositeur Leonard Bernstein (Bradley Cooper) et Felicia Montealegre Cohn Bernstein (Carey Mulligan).
Ce qu’on en pense
Le biopic de prestige de Noël est servi sur Netflix. Leonard –West Side Story– Bernstein par Bradley- A Star is Born– Cooper produit par Spielberg et Scorsese. Ca en jette ! Le début est en noir et blanc pour faire film d’auteur, puis on passe à la couleur, sans raison particulière. Bien que la BO soit entièrement composée des musiques de Lenny B, celle-ci n’intéresse pas particulièrement le réalisateur. West Side Story est à peine cité. L’histoire qu’il a choisi de raconter est celle de l’amour contrarié du maestro avec son épouse Felicia, incarnée par Carey Mulligan. D’abord admise, la bisexualité frénétique de Bernstein finira par la rendre jalouse et malheureuse. Elle mourra d’un cancer dans ses bras, ce qui ne l’empêchera pas de continuer à fumer dans la chambre. Avertissement : Maestro est le film le plus tabagique que vous verrez en 2023-2024. Pas un plan sans clope ! Bradley Cooper parle du nez, pas à cause de la fumée mais plutôt de sa prothèse nasale. Il tenait à vraiment ressembler au chef d’orchestre. Peine perdue, on ne voit que Bradley Cooper surmaquillé jouant le rôle de … Carey Mulligan, par contre, est géniale. Elle sauve le film sur la fin. Si on n’a pas décroché dans la première heure (quel ennui!), il y a un morceau de bravoure (la reconstitution d’un fameux concert du maître en plan séquence avec une performance oscarisable de BC en chef d’orchestre habité) et Carey Mulligan. Plutôt que Maestro, le film aurait dû s’intituler Magistrale.
Chicken Run Nuggets
Par Ph.D
Le pitch
Face aux manigances suspectes de la ferme voisine, une bande de poulets audacieux se fédère pour se protéger d’une nouvelle et inquiétante menace… Au risque d’y perdre quelques plumes…
Ce qu’on en pense
23 ans après leur célèbre évasion de la ferme- stalag qui les destinait à la rotissoire, on retrouve avec bonheur les héros de Chicken Run qui n’ont pas pris une ride. Coulant des jours paisibles dans leur paradis champêtre, ils vont devoir faire face à la menace d’une fabrique de nuggets, camouflée en parc d’attraction pour jeunes poulets. Au lieu de s’évader, nos héros vont, cette fois, s’introduire dans l’usine pour en exfiltrer deux de leurs rejetons attirés par les lumières du parc. Une mission pleine de rebondissements, qui s’avère toutefois plus distrayante qu’autre chose. Mais le charme de l’animation en stop motion des studios Aardman opère toujours. Surtout pour une séance de noël en streaming sur Netflix.
Le Monde après nous
Par Ph.D
Le pitch
Produit par le couple Obama, ce thriller apocalyptique signé Sam Esmail (Homecoming, Mr Robot) avec Ethan Hawke, Julia Roberts et Mahershala Ali ne risque pas de passer inaperçu parmi les nouveautés de décembre sur Netflix. Le résultat est à la hauteur des espérances. Avec trés peu d’effets spéciaux, en se concentrant sur les personnages principaux et en instaurant peu à peu une atmosphère anxiogène, la réalisation captive et donne à réfléchir. Combien de temps tiendrait notre société avant de s’effondrer si, du jour au lendemain, les réseaux internet et mobiles arrêtaient de fonctionner ? Pas trés longtemps, apparemment. Et le pire ne serait sans doute pas de ne pas pouvoir voir la fin de sa série favorite !
Nouveaux riches
Par Ph.D
Le pitch
Après En passant pécho, sorti sur Netflix en 2021, Julien Royal récidive dans la comédie picaresque pour la même plateforme. Il y réussit trés bien, avec ce qui manque à la plupart des films français qui s’essayent au genre : du rythme, des acteurs qui dépotent et des punchlines qui font mouche. Ca débite même à une telle allure qu’il faudrait presque sous-titrer les dialogues ! Habituée des séries « de cité » (Skam, Narvalo, Validé), Zoé Marchal crève l’écran face à un Nassim Lyes en furie. Même Guillaume Canet fait une apparition réjouissante. Evidemment, il ne faut pas chercher un quelconque fond à l’affaire : c’est du pur divertissement cracra, à l’usage du public d’jeuns qui regardera le film sur l’écran d’un ordi ou d’un smartphone en se goinfrant de chips. Mais dans le genre, ça faut un flush… Royal !
The Killer
Par Ph.D
Le pitch
A Paris, un tueur à gages (Michael Fassbinder) attend patiemment d’éxécuter son contrat. L’échec de sa mission l’obligera à traquer les commanditaires à travers le monde avant qu’eux-mêmes ne le retrouvent…
Ce qu’on en pense
Pour clore son contrat de 5 ans avec Netflix, David Fincher adapte une BD française d’Alexis Nolent et Luc Jacamon. L’histoire d’un tueur à gages solitaire, dont Michael Fassbinder endosse la cape d’invisibilité (la tenue d’un touriste Allemand que personne ne calcule) et le mantra (« Tiens-toi au plan, n’improvise pas, ne fais confiance à personne... »). Mise en scène chirurgicale, voix off censée mettre le spectateur dans la tête du tueur, lenteur assumée, éclairs de violence, sauts géographiques Jamesbondiens , cameo réjouissant de Tilda Swinton, The Smiths dans les écouteurs du tueur… Le film n’a pas fait de vagues à La Mostra de Venise où Netflix espérait peut-être rééditer le coup de Roma, mais il se regarde avec plaisir en streaming. Le scénario en rappelle mille autres (à commencer par celui du Samouraï de Melville) et tient sur une ligne (voir pitch). D’un autre réalisateur que David Fincher, on ne chercherait pas plus loin. Mais s’agissant de l’auteur de Seven, Fight Club Zodiack, Mank et Mindhunter (les deux derniers pour Netflix), on se demande si, par hasard, ce Killer ne serait pas une incarnation de l’auteur, réduit aux basses oeuvres (tourner une série B pour Netflix), après avoir raté sa cible principale (Mank) ? Une perspective qui donne presqu’envie de le revoir.