Cinéma

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Classico

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Le Pitch

Qu’y a-t-il de pire pour un marseillais pur jus que d’égarer la Coupe des Champions, fierté de tout un peuple ? Peut-être de devoir se faire passer pour un parisien pour la récupérer. C’est le défi de Sami (Ahmed Sylla), minot au grand cœur, qui va devoir s’infiltrer en milieu hostile et manipuler Lisa (Alice Belaïdi) la redoutable chargée des relations publiques du PSG. A priori tout les oppose, elle est inaccessible, charmante et toujours pressée. Mais Sami est déjà sous le charme…

Ce qu’on en pense

Comme dans un OM-PSG récent, il n’y a pas de match. C’est un film, mais pas du cinéma. Du coup,  pas la peine de s’énerver : on regarde ça sur Prime comme un match de  deuxième division. Juste pour s’amuser à reconnaître les joueurs. Et il y a de quoi faire ! Ca n’a pas lésiné sur le budget featuring : le ban et l’arrière ban du foot et du cinéma français est sur la feuille de match. Du coup, le truc devient sympa comme un nanar des familles. Il pourrait même devenir culte. Et pas que chez les supporters !

 

Meurtres sans ordonnance

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Par Ph.D

Le pitch

Amy (Jessica Chastain), infirmière attentionnée et mère célibataire souffre d’un grave problème cardiaque et se retrouve poussée à bout par des gardes nocturnes éreintantes dans l’unité des soins intensifs où elle travaille. Par chance, elle finit par trouver de l’aide auprès d’un nouveau collègue prévenant et empathique, Charlie (Eddy Redmayne) . Passant de longues nuits ensemble à l’hôpital, les deux soignants se lient d’une amitié solide et dévouée. Pour la première fois depuis des années, Amy se remet à croire à un avenir pour elle et ses filles. Cependant, quand une série mystérieuse de décès de patients déclenche une enquête qui désigne Charlie comme suspect principal, Amy est obligée de risquer sa vie et la sécurité de ses enfants pour découvrir la vérité.

Ce qu’on en pense

Basé sur une histoire vraie, ce thriller médical vaut mieux que ce que ne le laisse craindre le titre français (The Good Nurse en VO était intraduisible, car « nurse » est genré en français). D’abord,  parce qu’il y a Jessica Chastain au casting et qu’elle est formidable en infirmière-courage. Ensuite, parce qu’Eddy Redmayne est aussi parfait en collègue dévoué qu’en possible psychopathe. Enfin,  parce que la réalisation est digne des meilleurs films-dossiers récents (Dark Water, Spotlight…). Ici, c’est l’omerta des hôpitaux qui est mise en cause, dans leur souci de ne pas mettre en péril leur juteux business. Le personnage qu’incarne Jessica Chastain devient ainsi une sorte d’Erin Brokovich,  pourfendeuse malgré elle du système médical US. A voir sur Netflix.

R.M.N

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Par Ph.D

Le pitch

Quelques jours avant Noël, Matthias (Marin Grigore) est de retour dans son village natal de Transylvanie, après avoir quitté son emploi en Allemagne. Il s’inquiète pour son fils, Rudi (Mark Blenyes), qui grandit sans lui, pour son père, Otto, resté seul et il souhaite revoir Csilla, son ex-petite amie (Judith State). Il tente de s’impliquer davantage dans l’éducation du garçon qui est resté trop longtemps à la charge de sa mère, Ana (Macrina Barladeanu), et veut l’aider à surpasser ses angoisses irrationnelles. Quand l’usine que Csilla dirige décide de recruter des employés étrangers, la paix de la petite communauté est troublée…

Ce qu’on  en pense

Palmé en 2007 pour 4 mois, 3 semaines, 2 jours, le roumain Cristian Mungiu briguait une deuxième Palme d’or cette année à Cannes avec son nouveau film, hélas reparti bredouille. L’histoire d’un village multiethnique perdu à la frontière de la Roumanie et de la Hongrie dont le principal employeur , une boulangerie industrielle,  doit recruter des travailleurs Sri Lankais  pour pallier au manque de main d’oeuvre local. Les jeunes du pays préfèrent, en effet, partir travailler en Allemagne où les salaires sont plus élevés. Pourtant,  ceux qui restent voient d’un très mauvais oeil l’arrivée d’immigrés qu’ils accusent de tous les maux. La situation s’envenime et Csilla (Judith State), la jeune contremaitre de l’usine, ne peut rien faire pour empêcher l’expulsion de ses nouvelles recrues. Une bonne illustration des méfaits conjugués de la mondialisation, du racisme et de la xénophobie, mais qui traîne un peu en longueur. On a connu Mungiu plus tranchant.

EO

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Par J.V

Le pitch

Le monde est un lieu mystérieux, surtout vu à travers les yeux d’un animal. Sur son chemin, EO, un âne gris aux yeux mélancoliques, rencontre des gens bien et d’autres mauvais et fait l’expérience de la joie et de la peine, mais jamais, à aucun instant, il ne perd son innocence.

Ce qu’on  en pense

Prix du jury de Cannes 2022, Eo marque le grand retour de Jerzy Skolimowski qui, à 84 ans, signe une fable lyrique et sensorielle en hommage au chef-d’oeuvre de Robert Bresson Au hasard Balthazar. Mais, contrairement à son modèle, le cinéaste Polonais évite à son héros animal le rôle de victime expiatoire pour en faire, au contraire, le moteur d’un conte pantheïste filmé à hauteur d’âne. Le film est un trip visuel et sonore qui fait penser à du Terrence Malick remixé par Jean-Luc Godard. Curiosité du mois, voire de l’année. 

Memory

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Par Ph.D

Le pitch

Alex Lewis (Liam Neeson), un tueur à gages vieillissant, refuse d’exécuter un enfant et devient la cible de l’organisation criminelle qui l’employait. Retrouver ceux qui tirent les ficelles se complique dans la mesure où il commence à perdre la mémoire… 

Ce qu’on  en pense

Remake d’un film belge (La Mémoire du tueur) lui-même adapté d’un roman (L’Affaire Alzheimer),  ce nouveau Liam Neeson movie n’en était pas un au départ puisque Brian de Palma devait le réaliser avec Al Pacino dans le rôle du tueur à gages atteint d’Alzheimer. Repris par Martin Campbell (auteur acclamé du meilleur James Bond de l’ère Daniel Craig, Casino Royale) pour la plateforme d’Amazon,  le projet aboutit à un thriller de bonne facture,  que l’on situera plutôt dans la moyenne haute des films de Liam Neeson, avec un côté crépusculaire de bon aloi et un bon rôle de flic pour Guy Pearce. Par contre, mauvaise pioche pour Monica Bellucci qui hérite d’un rôle de méchante caricaturale.

Le Petit Nicolas

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Par Ph.D

Le pitch

Penchés sur une large feuille blanche quelque part entre Montmartre et Saint-Germain-des-Prés, Jean-Jacques Sempé et René Goscinny donnent vie à un petit garçon rieur et malicieux, le Petit Nicolas. Entre camaraderie, disputes, bagarres, jeux, bêtises, et punitions à la pelle, Nicolas vit une enfance faite de joies et d’apprentissages. Au fil du récit, le garçon se glisse dans l’atelier de ses créateurs, et les interpelle avec drôlerie…

Ce qu’on en pense

Etonnante réussite que celle de ce Petit Nicolas, qui est à la fois un documentaire, un portrait de Goscinny et Sempé et une aventure du célèbre héros,  que l’on voit prendre vie sous les plumes de ses géniaux créateurs. Co-écrit par Anne Goscinny, le film met en parallèle les aventures du Petit Nicolas et la complicité de son duo d’auteurs,  qui apparaissent à l’écran crayonnés à la manière de Sempé,  avec les voix d’Alain Chabat et Laurent Lafitte, pendant qu’ils conçoivent les tribulations de leur petit héros. Dans l’esprit de la BD, une composition élégante qui parvient à distraire et à émouvoir,  tout en évoquant le processus de création et en rendant hommage aux deux hommes, aujourd’hui disparus. A voir ! 

 

 

Goliath

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

France (Emmanuelle Bercot), professeure de sport le jour, ouvrière la nuit, milite activement contre l’usage des pesticides. Patrick (Gilles Lellouche), obscur et solitaire avocat parisien, est spécialiste en droit environnemental. Mathias (Pierre Niney), lobbyiste brillant et homme pressé, défend les intérêts d’un géant de l’agrochimie. Suite à l’acte radical d’une anonyme, ces trois destins, qui n’auraient jamais dû se croiser, vont se bousculer, s’entrechoquer et s’embraser…

Ce qu’on en pense

Entre film dossier sur les pesticides et film-choral,   Frédéric Tellier  ( L’Affaire SK1)  ne choisit pas dans Goliath, qui croise les trajectoires  d’un avocat  (Gilles Lellouche), de la femme d’un malade ( Emmanuelle Bercot) et d’un lobbyiste (Pierre Niney) autour d’une affaire d’empoisonnement par des pesticides.  On est loin de Dark Waters , sur la même thématique,  mais ça se laisse voir.

The Greatest Beer Run Ever

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

En pleine guerre du Vietnam, Chickie Donohue (Zac Efron), un marin New Yorkais,  décide de se rendre sur le front pour apporter à ses potes du quartier engagés comme soldats un souvenir de chez eux : des canettes de leur bière préférée. Très vite, ce qui avait commencé comme un voyage rempli de bonnes intentions devient l’aventure d’une vie pour Chickie,  qui fait face à la réalité de cette guerre controversée

Ce qu’on en pense

Heureusement que la mention « Adapté d’une incroyable histoire vraie » précède le film : qui pourrait croire autrement à cette histoire de brave gars désoeuvré du Queens qui, un soir de biture,  fait le pari d’apporter des bières à ses potes du quartier engagés au Vietnam pour leur remonter le moral ? Marin de son état, Chickie (Zac Efron moustachu et ahuri) s’embarque sur un navire marchand à destination de Saigon et arrive au Vietnam où,  se faisant passer pour un agent de la CIA, il réussit à prendre un hélicoptère pour le front… et à en revenir entier. « Certains gars sont trop cons pour se faire descendre »  dira de lui un sergent chef désabusé.  Son bateau étant reparti, Chickie est obligé de rester quelques jours de plus à Saigon. Il assiste ainsi aux premières loges à l’offensive du Tet, avec un reporter de guerre (joué par Russel Crowe) qui l’a pris sous son aile. Comme il l’avait fait pour l’excellent The Green Book, Peter Farrely raconte cette incroyable histoire avec un mélange d’ironie et de tendresse,  dans une reconstitution réaliste du Vietnam en guerre.   Récit d’un passage à l’âge adulte sur fond d’amitié et d’interrogations politiques sur la légitimité de l’engagement US,  The Greetest Beer Run Ever se regarde avec bonheur sur AppleTV+,  faute de sortie en salles. 

The Batman

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Deux années à arpenter les rues en tant que Batman et à insuffler la peur chez les criminels ont mené Bruce Wayne (Robert Pattinson) au coeur des ténèbres de Gotham City. Avec seulement quelques alliés de confiance, le justicier solitaire s’est imposé comme la seule incarnation de la vengeance parmi ses concitoyens. Lorsqu’un tueur s’en prend à l’élite de Gotham par une série de machinations sadiques, une piste d’indices cryptiques envoie le plus grand détective du monde sur une enquête dans la pègre…

Ce qu’on en pense

Après la faramineuse trilogie de Christopher Nolan, il y avait tout à craindre du nouveau Batman. Genre retour aux bourrinades de Joël Schumacher ou de Zack Snyder. La présence derrière la caméra du réalisateur de Cloverfield et de La Planète des singes, Matt Reeves avec Robert Pattinson dans le costume de l’Homme Chauve-Souris ne rassurait qu’à moitié.  On se trompait : The Batman est une totale réussite. Le scénario et la réalisation ont réussi à marier le côté sombre et torturé des films de Dolan avec une enquête policière qui tient réellement en haleine. Résultat : un mariage idéal de film de super-héros et de polar.  Pattinson endosse le costume de Bruce Wayne avec son élégance habitiuelle et tous les autres personnages ( le Pingouin, Catwoman, Carmine Falcone, le lieutenant Gordon, Alfred)  ont le droit d’exister à l’écran. Reste le problème de la durée : un grand film doit il forcément être aussi long (presque trois heures) ? 

Blonde

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Par Philippe Dupuy

Le pitch

De son enfance maltraitée par une mère folle,  à son ascension fulgurante et à ses histoires d’amour tragiques – de Norma Jeane à Marilyn–, la trajectoire foudroyée de Marilyn Monroe,  icône d’hollywood et symbole sexuel martyrisé.

Ce qu’on en pense

Ironie des temps : le jour où sort en salles la Palme d’or de Cannes 2022 ( l’anecdotique Sans Filtre), c’est encore Netflix qui fait l’évènement cinématographique avec un film présenté à la Mostra de Venise (qui,  contrairement à Cannes,  ne s’interdit pas de selectionner les films de plateformes). Blonde est l’oeuvre d’Andrew Dominik, auteur acclamé de L’assassinat de Jesse James et de Cogan, que sa passion pour Nick Cave (sur lequel il a réalisé deux documentaires) a éloigné du cinéma pendant dix ans. Pour son grand retour, le réalisateur néo-zelandais adapte le livre fleuve (1000 pages) éponyme,  à la fois biographique et romanesque,  de Joyce Carol Oates,  qui faisait entrer le lecteur dans la psychée troublée de Norma Jeane Baker, alias Marilyn Monroe. Pour ce faire,  Dominik utilise toutes les ressources du cinéma ( noir et blanc, couleur, formats,  genres, citations…) et accouche d’un de ces grands films-signatures ( Roma d’Alfonso Cuaron , Irishman de Martin Scorsese , Mank de David Fincher, Power of the Dog de Jane Campion) qui démarquent Netflix de la concurrence et en font une référence obligée pour les cinéphiles. On y suit, chronologiquement mais avec d’énormes ellipses,  la trajectoire foudroyée de Norma Jeane Baker/Marilyn Monroe,  de son enfance à sa mort prématurée mais prévisible. Découverte du dernier James Bond (Mourir peut attendre) , l’actrice cubaine Ana de Armas incarne l’icone hollywoodienne avec une telle intensité et une telle ressemblance qu’on voit mal comment l’Oscar pourrait lui échapper. Elle ne joue pas Marilyn, elle est Marilyn, jusque dans les extraits de ses principaux films reconstitués plan par plan.  Loin du récit hagiographique, le film est une descente aux enfers éprouvante de près de trois heures. Le destin brisé de Norma Jeane est raconté avec les moyens de la tragédie contemporaine et du film d’horreur.  On en sort secoué, mais convaincu d’avoir vu du grand cinéma.

Sous Emprise

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Lorsque Roxana (Camille Rowe) rencontre Pascal Gauthier (Sofiane Zermani), champion du monde d’apnée No-limit, elle tombe follement amoureuse. Elle découvre avec lui une discipline aussi fascinante que dangereuse. De compétitions en compétitions, sur des spots de plongée aux quatre coins du monde, elle repousse ses limites au fil d’une histoire passionnelle qui la consume. Jusqu’où cette relation les mènera-t-elle ?

Ce qu’on en pense

Une romance toxique dans le monde de l’apnée. Ca vous rappelle quelque chose ? Les scènes de compétition et de plongée évoquent forcément Le Grand Bleu. C’est d’ailleurs ce qu’il y a de mieux dans ce film, tourné en français et en France ( à Porquerolles et Sanary notamment) par un réalisateur américain,  sur la base d’une histoire vraie (il est dédié à Audrey Meistre, une apnéiste décédée en 2002). Pour le reste, on a un peu du mal à croire à l’histoire d’amour passionnel entre l’héroine (sublime Camille Rowe) et le champion du monde d’apnée incarné par un Sofiane Zermani à total contre emploi. Dire qu’il n’a pas le profil du rôle est un doux euphémisme… Entre docu-fiction sur l’apnée no limit, romance et thriller,  le film s’étire interminablement jusqu’à un final téléphoné. Il figure pourtant en tête des audiences sur Netflix. Les nostalgiques du Grand Bleu doivent être nombreux…

 

Sans filtre

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Après la Fashion Week, Carl (Harris Dickinson) et Yaya (Carlbi Dean Kriek), couple de mannequins et influenceurs, sont invités sur un yacht pour une croisière de luxe. Tandis que l’équipage est aux petits soins avec les vacanciers, le capitaine (Woody Harrelson) refuse de sortir de sa cabine alors que le fameux dîner de gala approche. Les événements prennent une tournure catastrophique et les rapports de force s’inversent lorsqu’une tempête se lève et met en danger le confort des passagers…

Ce qu’on  en pense

Déjà palmé pour The Square, critique acerbe du monde de l’art contemporain, Ruben Ostlund a réussi la passe de deux cette année à Cannes avec son nouveau film Sans Filtre (Triangle of Sadness en VO) qui a décroché la Palme d’or. Le réalisateur suédois s’ y attaque, avec une férocité jouissive,  aux  ultra riches et aux influenceurs,  via une suite de sketches d’inégal intérêt mais toujours trés élégamment mis en scène. Le film culmine avec une longue séquence de dîner de gala qui tourne à la catastrophe. Comme dans The Square mais, cette fois, ça se passe sur un yacht de croisière en pleine tempête. Estomacs sensibles s’abstenir ! La fin se déroule sur l’île où ont échoué les rescapés du naufrage et laisse un goût mitigé. La parabole est trop appuyée et les personnages trop stéreotypés pour qu’on adhère à cette vision caricaturale de la lutte des classes. En résulte un film en dents de scie,  dans lequel le spectateur, comme les passagers du bateau , passe par tous les états.

Athena

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Rappelé du front à la suite de la mort de son plus jeune frère, décédé des suites d’une prétendue intervention de police, Abdel (Dali Benssalah) retrouve sa famille déchirée. Entre le désir de vengeance de son petit frère Karim (Sami Slimane)  et le business en péril de son grand frère dealer Moktar (Ouassini Embarek), il essaye de calmer les tensions. Minute après minute, la cité Athena se transforme en château fort, théâtre d’une tragédie familiale et collective à venir. Au moment où chacun pense avoir trouvé la vérité, la cité est sur le point de basculer dans le chaos…

Ce qu’on en pense

Dernier avatar du « film de cité », Athena se devait de faire plus fort que tous les autres réunis  (La Haine, Ma 6T va cracker, Les Miserables, Bac Nord...). C’est réussi !  Romain Gavras (Le Monde est à toi, Notre Jour viendra…) a voulu en faire « l’Apocalypse Now des films de cité ». Une tragédie antique, sur fond d’émeutes et de chants sacrés.  Les 35 premières minutes se résument en un seul  plan séquence ébouriffant d’assaut de commissariat et d’embrasement de la cité,  ironiquement baptisée Athena. L’explosion finale aurait pu être accompagnée de « The End« ,  le titre des Doors qui ouvre Apocalypse Now. Romain Gavras n’a pas osé,  mais on entend tourner les pales d’un hélico… Entre les deux : festival de cris, d’explosions de mortiers et de cocktails molotovs, courses poursuites à travers les cages d’escaliers et les murs d’appartements défoncés à la masse. Enivré par sa propre virtusité à filmer le chaos, le réalisateur a oublié de faire exister ses personnages, de leur donner autre chose à jouer que la colère ou la peur et de mettre du sens sous ses images pompières et pyromanes. Comme on en a déjà beaucoup vu de pareilles (voir la filmographie précitée), on ne retient que la violence et le malaise que provoque sa mise en scène « opératique ». Selon sa conscience politique, chacun pourra tirer du film la conclusion qui l’arrange, c’est pratique !  On se demande quand même ce que papa Costa (Gavras), vrai cinéaste engagé, doit penser de cette chose…

Chronique d’une liaison passagère

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Une mère célibataire (Sandrine Kiberlain) et un homme marié (Vincent Macaigne) deviennent amants. Engagés à ne se voir que pour le plaisir et à n’éprouver aucun sentiment amoureux, ils sont de plus en plus surpris par leur complicité…

Ce qu’on en pense

Emmanuel Mouret poursuit sa chronique des moeurs contemporaines avec nouvelle comédie préentée à Cannes Première pendant le Festival 2022. Formidables,  Vincent Macaigne et Sandrine Kiberlain portent le film entièrement sur leurs épaules avec une majorité de scènes filmées en longs plans séquences dans lesquels ils donnent vie, avec un talent fou,  aux dialogues écrits au cordeau par Emmanuel Mouret.  Chronique d’une liaison passagère détourne les codes du film romantique pour offrir, l’ait de rien,  une véritable étude sociologique. On rit, on s’émeut, on s’esbaudit de l’intelligence à l’oeuvre, du jeu des acteurs  et de la précision de la mise en scène. A la fin,  on a envie d’applaudir.  Du grand Mouret. 

Pinocchio

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Au début du 20e siècle en Italie, l’horloger- marionnetiste Geppetto (Tom Hanks), inconsolable de la perte d’un enfant, façonne une marionnette à son image. Dans la nuit, la fée bleue (Cynthia Erivo) exauce son rêve le plus cher et lui donne vie.  Mais Pinocchio a beaucoup à apprendre avant de devenir un « vrai » petit garçon…

Ce qu’on en pense

Comme pour  La Belle et le Clochard , Disney a réservé l’adaptation en live action du célèbre conte de Golodi à sa plateforme de streaming. Etonnant, vus les moyens déployés pour cette nouvelle version  qui bénéficie de la présence de Tom Hanks (en Geppetto)  et de celle de Robert Zemeckis à la réalisation.  Trés fidèle à la version animée pour le scénario ,   à quelques petits détails près (une fée bleue…  noire ? ) ,  le film est réussi visuellement et n’aurait pas déparé le line-up Disney de Noël s’il était sorti en salles. Sauf qu’une version concurrente (celle de Benicio del Toro)  est annoncée pour la fin de l’année. D’où, sans doute,  l’empressement du studio à sortir le film sans attendre les vacances scolaires. On pourra toujours réserver le visionnage pour plus tard. L’histoire est toujours aussi édifiante pour les enfants et la mise en scène du réalisateur de Retour vers le futur est assez soignée pour satisfaire les adultes.