Cinéma

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Les Musiciens

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Astrid Thompson (Valérie Donzelli) parvient enfin à réaliser le rêve de son père : réunir quatre Stradivarius pour un concert unique attendu par les mélomanes du monde entier. Mais Lise (Marie Vialle), George (Mathieu Spinosi), Peter (Daniel Garlitsky) et Apolline (Emma Ravier), les quatre virtuoses recrutés pour l’occasion, sont incapables de jouer ensemble. Les crises d’ego se succèdent au rythme des répétitions. Sans solution, Astrid se résout à aller chercher le seul qui, à ses yeux, peut encore sauver l’événement : Charlie Beaumont (Frédéric Pierrot), le compositeur de la partition.

Ce qu’on  en pense

Le monde de la musique classique inspire les réalisateurs français comme Grégory Magne qui signe avec Les Musiciens une comédie chorale joliment immersive.  Valérie Donzelli et Frédéric Pierrot, jouent la partition à merveille entourés de véritables musiciens virtuoses. C’est, hélas,  l’exécution qui fait défaut : la réalisation manque de substance et les bons moments musicaux sont trop rares our soutenir l’attention.

Coka Chicas

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Sarah (Zoé Marchal), Jessica (Amel Charif) et Chanel (Cindy Braga), trois amies inséparables issues de la banlieue parisienne, sont venues faire les mules dans une île des Caraïbes pour ramener de la drogue en France et enfin ouvrir leur business de Nails Bar. Mais le voyage est bouleversé lorsque, après s’être fait arrêter à l’aéroport, Jessica disparaît totalement des radars. Incapables d’abandonner leur amie, Sarah et Chanel se lancent à sa recherche dans les bas-fonds de l’île, sans savoir que ce qu’elles vont découvrir dépasse de loin tout ce qu’elles auraient pu imaginer.

Ce qu’on en pense

Une série B d’action dont les rôles principaux sont tous tenus par des femmes (dont la fille d’Olivier Marchal, Zoé, qui dégage une réelle présence). C’est, hélas,  à peu près la seule originalité et le seul intérêt du film de Roxane Helberg, qui  déroule un programme de poursuites et de bastons sur fond de tropiques et de trafic de drogue, qui sent le déjà (beaucoup) vu. 

Les Enfants rouges

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Alors qu’ils font paître leur troupeau dans la montagne, deux adolescents sont attaqués. Nizar (Yassine Samouni), 16 ans, est abattu sous les yeux de son ami Achraf (Ali Helali), 14 ans, qui est chargé de rapporter un message à sa famille…

Ce qu’on en pense

Un film tunisien âpre et déroutant, qui passe du naturalisme à l’onirisme et de la tragédie au voyage initiatique, où se confondent réalité et cauchemar. Le réalisateur tunisien Lotfi Achour y dépeint une jeunesse meurtrie, forcée de vivre dans un environnement violent et liberticide. Une ode à la résilience. 

Les Arènes

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

À tout juste 18 ans, Brahim (Iliès Kadri), jeune footballeur prometteur, est représenté par son agent et cousin Mehdi (Sofian Khammes). Il s’apprête à réaliser son rêve : signer son premier contrat professionnel à Lyon. Mais l’arrivée d’un puissant agent étranger (Edgar Ramírez) rebat les cartes. Dans cet univers où tous les coups sont permis, même la loyauté a un prix.

Ce qu’on en pense

Après  Mercato, Les Arènes entraine à son tour le spectateur dans les coulisses du football.   La réalisatrice Camille Perton adopte une approche sobre et réaliste pour filmer l’antichambre du monde professionnel. Le scénario évite poncifs du genre pour se concentrer sur les relations entre les personnages  principaux joués par Iliès Kadri, parfait en jeune joueur prometteur, Sofian Khammes  révélé dans  Chouf  de Karim Dridi et Edgar Ramírez ( Carlos) dont la présence éclate une fois de plus dans un personnage puissant et trouble.

Cannes 2025: Le programme

Cinéma|

Par Ph.D

Retour des frères Dardenne (Jeunes mères en compétition) , un film du chanteur Bono (Story of Surrender en séance spéciale) , un autre de Scarlett Johansson (Eleanor the Great au Certain Regard), le nouveau Wes Anderson (The Phoenician Sheme en compétition),  une grosse présence française, une palme d’honneur pour Robert de Niro, Juliette Binoche présidente, Laurent Laffitte en maitre de cérémonie … Le casting de Cannes 2025 (13-24 mai) a été  dévoilé le 10 avril par Thierry Frémaux, délégué général du Festival. Une sélection qui fait une large place au cinéma françaisCédric Klapish sera même là pour la première fois! ) et aux femmes avec, en ouverture, le premier film d’une inconnue (une première historique !) : Amélie Bonnin présentera Partir un jour, un film musical avec Juliette Armanet et Bastien Bouillon.  Très présent l’an dernier,  Hollywood sera plus discret cette année.  Du moins sur le papier,  car Wes Anderson  va encore débarquer sur le tapis rouge avec un casting monstrueux (mené par Benicio Del Toro), Tom Cruise viendra présenter le dernier volet de Mission Impossible, Scarlett Johansson son premier film de réalisatrice, Spike Lee son dernier opus et Richard Linklater le film le plus attendu de la compétition  (Nouvelle Vague sur le tournage d’A Bout de Souffle). Last but not least, Robert de Niro recevra une Palme d’or d’honneur largement méritée, un demi siècle après avoir bouleversé la Croisette en Taxi Driver.

 

Conclave

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Quand le pape décède de façon inattendue et mystérieuse, le cardinal Lawrence (Ralph Fiennes) se retrouve chargé d’organiser la sélection de son successeur. Alors que les machinations politiques au sein du Vatican s’intensifient, il se rend compte que le défunt leur avait caché un secret qu’il doit découvrir avant qu’un nouveau Pape ne soit choisi. Ce qui va se passer derrière ces murs changera la face du monde…

Ce qu’on en pense

Après À l’ouest, rien de nouveau qui lui avait valu 4 Oscars, l’Allemand Edward Berger nous invite au Vatican pour assister à un conclave à suspense. Les premières images rappellent irrésistiblement Habemus Papam, le film de Nanni Moretti dans lequel le futur pape incarné par Michel Piccoli prenait la poudre d’escampette pour se perdre dans Rome : même décor, mêmes costumes… La ressemblance s’arrête là. Le Conclave débouche ici sur un thriller politique et psychologique tendu et passionnant… Jusqu’à un final, hélas, un peu trop tiré par la soutane. La prestation de Ralph Fiennes dans le rôle principal n’en demeure pas moins  impressionnante.

Thunderbolts

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Yelena Belova (Florence Pugh), Bucky Barnes (Sebastian Stan), Red Guardian (David Harbour), Le Fantôme (Hannah John-Kamen), Taskmaster (Olga Kurylenko) et John Walker (Wyatt Russell) tombent dans un piège redoutable tendu par Valentina Allegra de Fontaine (Julia Louis-Dreyfus). Ce groupe dysfonctionnel doit alors collaborer pour s’en sortir vivant et mener à bien une mission à haut risque, qui les confrontera aux recoins les plus sombres de leur passé…

Ce qu’on en pense

Chargé de clore la phase 5 des Avengers, Jack Schreier livre un film de super héros psychologisant à la noirceur étonnante.  De quoi redonner un soupçon d’ interêt à une saga moribonde. Dommage que la mise en place soit aussi laborieuse : on a failli décrocher avant que ça devienne bien.

Les Linceuls

Cinéma|

 

Par Ph.D

Le pitch

Karsh (Vincent Cassel), 50 ans, est un homme d’affaires renommé. Inconsolable depuis le décès de son épouse, il invente un système révolutionnaire et controversé, GraveTech, qui permet aux vivants de se connecter à leurs chers disparus dans leur sépulture. Une nuit, plusieurs tombes, dont celle de sa femme (Diane Kruger), sont vandalisées. Karsh se met en quête des coupables….

Ce qu’on en pense

A quel moment David Cronenberg est-il devenu un cinéaste ennuyeux ? Son film précédent, Les Crimes du futur était déjà un pensum sans nom. Avec Les Linceuls, également présenté en compétition à Cannes, on espérait mieux, vu le sujet. Vincent Cassel y joue l’inventeur d’un système de « sépulture connectée » :  une caméra embarquée dans le linceul retransmet en direct sur l’écran digital de la tombe la décomposition du cadavre ! Riche idée, à partir de laquelle, hélas,  Cronenberg peine à broder le thriller horrifique attendu sur les dangers de l’utra-connectivité et de l’intelligence artificielle. Terne et insupportablement bavard, le film semble durer une éternité. Et comme l’a bien noté Woody Allen :  « L’éternité c’est long, surtout sur la fin » !

 

 

Little Jaffna

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Le pitch

Le quartier de « Little Jaffna » à Paris est le cœur d’une communauté tamoule vibrante, où Michael (Lawrence Valin), un jeune policier, est chargé d’infiltrer un groupe criminel connu pour extorsion et blanchiment d’argent au profit des rebelles séparatistes au Sri Lanka. Mais à mesure qu’il s’enfonce au cœur de l’organisation, sa loyauté sera mise à l’épreuve, dans une poursuite implacable contre l’un des gangs les plus cachés et puissants de Paris.

Ce qu’on en pense 

Du Scorsese à la sauce Bollywood,  made in Paris. Une curiosité signée Lawrence Valin,  qui réussit mieux son immersion  dans la communauté tamoule parisienne que ses scènes d’action. Entre « déjà vu en mieux » (l’infiltration) et personnages caricaturaux (le boss),  Little Jaffna est (très) loin de Little Odessa.

Les Règles de l’art

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Yonathan (Melvil Poupaud), expert en montres de luxe au quotidien monotone, voit sa vie basculer lorsqu’il s’associe à Éric (Sofiane Zermani), receleur et escroc. Fasciné par le train de vie d’Éric, Yonathan perd toute mesure. Tout s’accélère quand, pour répondre à une commande d’Éric, Jo (Steve Tientcheu), cambrioleur de génie, vole cinq chefs-d’œuvre au Musée d’Art Moderne de Paris en 2010. Dès lors, les trois hommes sont entrainés dans une spirale incontrôlable…

Ce qu’on en pense

La comédie policière sur fond de casse et de musées est un genre  dans lequel excelle le cinéma anglo-saxon. S’inspirant d’un faits divers pourtant bien français (le vol de cinq chefs-d’œuvre au Musée d’Art Moderne de Paris en 2010), Dominique Baumard s’y essaie, hélas sans convaincre. Malgré un bon casting (Julia Piaton, Sofiane Zermani, Melvil Poupaud…), la sauce a du mal à prendre.

Tu ne mentiras point

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Le pitch 

Irlande, 1985. Modeste entrepreneur dans la vente de charbon, Bill Furlong (Cillian Murphy) tache de maintenir à flot son entreprise, et de subvenir aux besoins de sa famille. Un jour, lors d’une livraison au couvent de la ville, il fait une découverte qui le bouleverse. Ce secret longtemps dissimulé va le confronter à son passé et au silence complice d’une communauté vivant dans la peur…

Ce qu’on en pense

Oscarisé pour son rôle dans Oppenheimer , Cillian Murphy, livre une nouvelle performance de qualité dans ce drame sur les abus de l’Église qui fait écho au film de Peter Mullan,  The Magdalene Sisters (Lion d’Or à Venise en 2002). Emily Watson lui donne la réplique dans le rôle de la mère supérieure,  avec des joutes verbales de haut vol. Mais ce serait mentir d’écrire que le film évite les longueurs…

 

 

 

Une Pointe d’amour

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Mélanie (Julia Piaton) avocate, atteinte d’une maladie incurable, a décidé qu’il était temps de profiter de la vie.  Elle embarque Benjamin (Quentin Dolmaire),  son ami de toujours, dans un périple vers l’Espagne. Les voici à bord d’un van délabré, conduit par Lucas (Gregory Gadebois), un chauffeur bourru sorti de prison la veille. Contrairement à Mélanie, Benjamin ne semble pas pressé d’arriver et fait tout pour prolonger cet improbable voyage à ses côtés…

Ce qu’on en pense

Sur une trame étonnamment  similaire à celle de On ira, comédie sur le suicide assisté avec Hélène Vincent, Maël Piriou entraîne Julia Piaton, Quentin Dolmaire et Gregory Gadebois dans un road trip au terme duquel les deux jeunes héros, handicapés,  sont censés connaître leurs premiers émois sexuels dans un bordel espagnol. Une comédie romantique légère sur un sujet grave (la sexualité des handicapés), qui se regarde gentiment grâce au charme de Julia Piaton (décidément en vue ces derniers temps) et au talent de ses partenaires masculins, avec des dialogues bien écrits et une réalisation enlevée. 

Les Indomptés

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Le Pitch

Muriel (Daisy Edgar-Jones) et son mari Lee (Will Poulter) démarrent une nouvelle vie en Californie lorsque qu’il revient de la guerre de Corée. Rapidement, l’équilibre de leur couple va être bouleversé par l’arrivée du charismatique Julius (Jacob Elordi), le frère de Lee, un flambeur au passé secret. Un triangle amoureux se forme. Mais Julius décide de suivre Henry, un jeune joueur de cartes dont il est tombé amoureux. Ébranlée par ce départ et plus éprise d’indépendance que jamais, Muriel trouve un exutoire dans les courses de chevaux et l’exploration d’un amour qu’elle n’aurait jamais osé imaginer…

Ce qu’on en pense 

Réalisateur de séries célèbres  ( True Blood,  Game of Thrones,  Grey’s Anatomy…),  Daniel Minahan passe au grand écran pour dresser le portrait d’une Amérique en pleine mutation dans les années 1950. Adaptés du roman Et nous nous enfuirons sur des chevaux ardents de Shannon Pufahl, ses Indomptés ont le physique avenant des stars montantes que sont  Jacob Elordi , Daisy Edgar-Jones et Will Poulter. La réalisation, hélas, est en deçà de ce que laisse espérer le titre : beaucoup trop sage ! 

Mexico 86

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

1986. Maria (Bérénice Béjo), militante révolutionnaire guatémaltèque, est exilée à Mexico depuis des années, où elle poursuit son action politique. Lorsque son fils de 10 ans vient vivre avec elle, elle doit faire un choix cornélien entre son rôle de mère et celui d’activiste.

Ce qu’on en pense

Lauréat de la Caméra d’or à Cannes 2019 avec  Nuestras madres, César Díaz offre à Bérénice Béjo un joli rôle de mère-militante-espionne, qui utilise ses racines sud américaines,  dans ce nouveau film  à la  mise en scène, hélas, un peu laborieuse. L’actrice est, de loin,  le meilleur atout du film.  Si ce n’est le seul…

La Chambre de Mariana

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

1943, Ukraine. Hugo, 12 ans (Artem Kyryk), est confié par sa mère à son amie d’enfance, Mariana (Mélanie Thierry), une prostituée vivant dans une maison close à la sortie de la ville, pour échapper à la déportation. Caché dans le placard de la chambre de Mariana, son existence se résume aux bruits environnants et aux scènes qu’il devine à travers la cloison…

Ce qu’on en pense

Après La Douleur de Marguerite Duras, Emmanuel Finkiel retrouve Mélanie Thierry pour cette superbe adaptation du roman d’Aharon Appelfeld, La Chambre de Mariana. Laissée hors-champ jusqu’au tout dernier acte, l’horreur de la Shoah n’apparaît qu’en filigrane dans cette histoire d’éveil aux sens et aux réalités du monde dans un contexte dramatique. Mélanie Thierry, qui a appris l’ukrainien pour jouer Mariana,  donne la réplique au jeune Artem Kyryk, révélation d’un film sensible et réussi.