Cinéma

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Débacle

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

De nombreuses années après cet été où tout a basculé, Eva (Charlotte De Bruyne / Rosa Marchant) retourne pour la première fois dans son village natal avec un énorme bloc de glace dans son coffre, bien déterminée à affronter son passé…

Ce qu’on en pense 

L’actrice belge Veerle Baetens (Alabama Monroe, La Petite)  signe sa première réalisation avec ce drame sur les traumas de l’enfance et comment en sortir (ou pas). Une proposition radicale et malaisante,  qui place le spectateur dans l’attente du pire, sans lui donner toutes les clés pour comprendre ce qui est arrivé à l’héroïne. On la suit dans le présent, ruminant sa vengeance et dans le passé, au moment où se sont produits les évènements fatidique,  avec deux actrices Charlotte De Bruyne  et Rosa Marchant  pour l’interpréter. La révélation est violente…

Revivre

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Jour et nuit, deux couples de parents entourent leurs enfants de soin et d’attention, dans l’attente d’un don d’organe. Leur soutien, allié à l’extraordinaire dévouement des soignants, est vital sur le chemin de la guérison…

Ce qu’on en pense

Karim Dridi (Hors jeu, Le Dernier vol, Chouf)  investit  un service de réanimation pédiatrique pour filmer la lutte quotidienne de deux familles en attente d’un don d’organe pour leur bébé. En toute simplicité, le film dit tout de la peur, des espoirs, mais aussi de la douleur et du doute des parents, conscients que la vie de leur enfant passe par la mort d’un autre. L’émotion n’est que plus forte quand vient la libération…

Dune 2

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Paul Atreides (Timothée Chalamet) s’unit à Chani (Zendaya) et aux Fremen pour mener la révolte contre ceux qui ont anéanti sa famille. Hanté par de sombres prémonitions, il se trouve confronté au plus grand des dilemmes : choisir entre l’amour de sa vie et le destin de l’univers…

Ce qu’on en pense

Tournée en décors naturels et nettement plus musclée que le premier volet, cette deuxième partie de l’adaptation du roman de Franck Herbert par Denis Villeneuve séduit par son ampleur épique autant que par ses enjeux politiques et philosophiques  qui renvoient à l’époque actuelle. Timothée Chalamet y opère une transformation épatante dans son personnage comme dans son jeu d’acteur. La magnifiscence des décors et les scènes d’action attendues,  comme le premier « chevauchage de ver » par Paul,  contribuent à faire complètement oublier la durée du film (2h45) et font de Dune 2 une expérience cinématographique de haut vol,  à vivre sur écran géant.

 

Il n’y a pas d’ombre…

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

À Tel Aviv, Ori (Yona Rozenkier) croise par hasard Anna (Valeria Bruni Tedeschi), une écrivaine française, lors du procès d’un ancien Nazi. Il est bouleversé de reconnaître cette femme dont le souvenir le hante depuis qu’ils se sont follement aimés à Turin, 20 ans plus tôt. Mais Anna soutient qu’ils ne se sont jamais rencontrés. Peut-être qu’au milieu du désert, les choses deviendront plus claires…

Ce qu’on en pense

Actrice et co-scénariste du film Valeria Bruni Tedeschi  impose sa présence et sa manière à ce film israélien sur la mémoire sélective et la culpabilité de la guerre. Le couple de cinéma qu’elle forme avec Yona Rozenkier fonctionne à merveille. Leurs joutes verbales font oublier les errances du scénario et de la réalisation.

Dans la mêlée

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Les tensions sont vives dans un club de rugby gay de Londres : l’équipe est à court d’argent et divisée. Lors d’une soirée d’après match, deux joueurs de l’équipe (Alexander Lincoln et Alexander King) s’engagent dans une liaison adultère. Les deux hommes doivent dissimuler leurs sentiments grandissants,  en conciliant leurs propres vulnérabilités et les démonstrations de machisme sur le terrain. Ou risquer de détruire le club qu’ils affectionnent…

Ce qu’on en pense

Une romance homosexuelle dans le monde du rugby, why not ? Avec de l’humour et des comédiens anglais, on pourrait s’attendre à passer un bon moment. Sauf que non. C’est horriblement long (2h15), répétitif (scènes de rugby, sexe,  culpabilité…) et sans intérêt hors de la cible visée. Si on est insensible aux charmes physiques des deux Alexander (Lincoln et King), difficile de rentrer Dans la mêlée. On reste sur la touche. 

 

Rien ni personne

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Orphelin de naissance, Jean (Paul Hamy) décide d’abandonner femme et enfant en croyant les protéger de sa double-vie délinquante. Il vole de la drogue à son fournisseur et loue un bateau pour traverser l’Atlantique. Mais sa cavale va le ramener à la paternité qu’il fuyait

Ce qu’on en pense

Noir c’est noir. Un premier film sombre sur le syndrome d’abandon, signé Gallien Guibert, qui baigne dans la drogue, la violence et le déterminisme social. Une réalisation nerveuse (un brin maniérée) et de bons acteurs  (Paul Hamy, Françoise Lebrun, Suliane Brahim) ne remplacent, hélas, pas un bon scénario et des dialogues bien écrits. Durée 1h22,  ressentie le triple. On ne le recommande pour rien, ni à personne.

La Mère de tous les mensonges 

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Casablanca. La jeune cinéaste Asmae El Moudir cherche à démêler les mensonges qui se transmettent dans sa famille

Ce qu’on en pense

Découvert à Cannes 2023 avec Les Filles d’Olfa et  Little Girl Blue , ce documentaire d’Asmae El Moudir innove, lui aussi, en insérant des images de fiction dans la narration. En l’occurence : un théâtre de  marionnettes dans lequel la réalisatrice reconstitue les scènes que les témoins interrogés se refusent à évoquer. Une manière aussi de faire le lien entre la petite et la grande histoire. Le procédé a valu à la réalisatrice marocaine le Prix de la mise en scène dans la section Un Certain Regard et l’Oeil d’or du meilleur documentaire

 

César 2024 : Le Palmarès

Cinéma|

Par Ph.D

Un grand vainqueur annoncé (et, à notre avis, surcôté) : Anatomie d’une chute . Des prix de consolation pour le meilleur film français de l’année (Le Règne Animal). Une seule statuette pour le film le plus émouvant : Je Verrai toujours vos visages. La naissance d’une star : Raphaël Quenard, prix de la révélation (et du meilleur discours de réception). Un prix masculin volé à Raphaël Quenard (Arieh Worhalter pour Le Procès Goldman). Un Meilleur film étranger francophone (Simple comme Sylvain).  Un prix féminin mille fois mérité : Sandra Huller. Un invité d’honneur snobé : Christopher Nolan (reparti sans la statuette du meilleur film étranger qui lui était promise pour Oppenheimer). Un César d’honneur mérité pour Agnès Jaoui, (qu’on reverra sans doute l’année prochaine pour Le Dernier des juifs). La vengeance de Judith Godrèche (voir vidéo).  La revanche des femmes réalisatrices… Même Rachida Dati a passé une bonne soirée (et c’est rare pour une ministre de la culture aux César) : autant dire que la cérémonie des César 2024 a été un bon cru. 

 

Rebel Moon

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Une paisible colonie sur une lune lointaine est soudain menacée par les armées d’un tyran et place tous ses espoirs de survie entre les mains d’une mystérieuse inconnue (Sofia Boutella)...

Ce qu’on en pense 

Le nouveau film de Zack Snyder (300, Wattchmen, Justice League) sort sur Netflix et c’est une bonne nouvelle pour les abonnés de la plateforme qui pourront se régaler de cette  nouvelle saga spatiale prévue en trois volets,  sans sortir de chez eux. Vaguement inspirée des 7 Samourais, l’intrigue conduit à la formation d’une troupe de mercenaires de l’espace pour sauver un village de paysans  d’une armée d’occupation. Le casting,  mené par Sofia Boutella en amazone intersidérale, est très sympa. Les décors et costumes sont soignés et les effets spéciaux ne font pas cheap. Côté réalisation, Snyder y va mollo sur les filtres et les effets visuels,  ce qui est reposant pour les yeux. Au final, une plutôt bonne surprise. Le premier volet donne envie de voir la suite (prévue pour le 19 avril).

Universal Theory

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

1962 : lors d’un congrès de physique dans les Alpes suisses, le jeune Johannes (Jan Bülow) défend une théorie sur l’existence de mondes parallèles. Mais personne n’y croit, pas même son tuteur. Les mystères s’accumulent pourtant : une curieuse formation nuageuse dans le ciel ; la présence fantomatique de Karin (Olivia Ross), une jeune pianiste qui l’obsède et semble tout savoir de lui… Et ces personnes victimes d’accidents étranges dans la montagne ? Le réel semble bien fragile en ce lieu…

Ce qu’on en pense

Formidable film de science fiction à l’ancienne (noir et blanc, effets spéciaux bricolés, musique symphonique…), Universal Theory révèle le talent de Timm Kröger, jeune réalisateur allemand dont c’est le premier long métrage. La Hammer, Murnau, Hitchcock, Fritz Lang, Lynch, Dark, Black Mirror... Les références pleuvent à son propos, pourtant Universal Theory demeure une oeuvre totalement personnelle et originale . A contre-courant d’à peu près tous les courants contemporains, alors qu’il y est question de multiverse (théorie chère à  Marvel) et de physique quantique. Le film ose même le mélo sentimental,  avec une histoire d’amour qui traverse les univers parallèles entre les deux jeunes premiers affriolants que sont Jan Bülow (qui aurait pu jouer le chanteur de Joy Division dans  Control) et la troublante Olivia Ross. On sort de là complètement mystifiés. La bonne surprise cinéphile de la semaine.

Double foyer

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Lili (Émilie Dequenne) et Simon (Max Boublil) s’aiment, mais n’habitent pas ensemble. Abel, l’enfant de cet amour, vit entre deux maisons…

Ce qu’on en pense

L’amour « chacun chez soi » a ses adeptes. Compagne du regretté Claude Miller, Claire Vassé en tire une comédie molassonne dans laquelle le duo Emilie Dequenne Max Boublil peine à séduire. En décalage avec le sujet, résolument  moderne, la réalisation fait vieillotte. Un manque d’inspiration qui oblige à chausser des lunettes « double foyer » pour y voir un semblant de réflexion sociologique…

Le Successeur

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Heureux et accompli, Ellias (Marc-André Grondin) devient le nouveau directeur artistique d’une célèbre maison de haute couture française. Quand il apprend que son père, qu’il ne voit plus depuis de nombreuses années, vient de mourir d’une crise cardiaque, Ellias se rend au Québec pour régler la succession. Le jeune créateur va découvrir qu’il a hérité de bien pire que du cœur fragile de son père…

Ce qu’on en pense

Après le succès de  Jusqu’à la garde , film sur les violences conjugales couronné de cinq  César en 2018, Xavier Legrand revient avec, cette fois,  un pur film de genre. Et le moins qu’on puisse dire est qu’il ne déçoit pas ! Ce polar sur la paternité toxique et l’impossibilité d’échapper à ses racines, adapté d’un roman d’Alexandre Postel (L’Ascendant 2015),   va vous retourner la tête , avec un scénario à rebondissements et une réalisation virtuose. Le Québecquois Marc-André Grondin (C.R.A.Z.Y,  Le Premier jour du reste de ta vie) est impressionnant dans le rôle titre. Premier choc français de l’année. 

L’Empire

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Dans un village de pêcheurs de la Côte d’Opale, surgissent des chevaliers d’empires interplanétaires. Une lutte sanguinaire entoure alors la naissance du Margat, prince résurgent, mauve et immonde, enfant d’un couple séparé…

Ce qu’on  en pense

Les fans de Star Wars feront bien de visionner la bande annonce avant de se ruer vers le nouveau film de Bruno Dumont. Les références à la saga de Georges Lucas ne sont, en effet, que prétexte à un décalage de plus pour le réalisateur de L’Humanité et de La Vie de Jésus (dont L’Empire est une sorte de prequel) . Sans se départir de sa ligne « Bressonienne », ni sombrer dans le pastiche lourdingue,  Dumont parvient à détourner le genre space opera,  comme il l’avait fait pour  la comédie musicale avec  Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc et pour le film policier avec CoinCoin et les Z’inhumains. On y retrouve Fabrice Luchini dans un costume encore plus ridicule que celui dont Dumont l’avait affublé dans Ma Loute et Camille Cottin en princesse Leia de la Côte d’Opale. Un nouvel OFNI (objet filmique non identifié) signé Bruno Dumont.

Une Vie

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Prague, 1938. Alors que la ville est sur le point de tomber aux mains des nazis, Nicholas Winton (Anthony Hopkins / Johnny Flynn), un banquier londonien, met tout en œuvre pour sauver des centaines d’enfants promis à une mort certaine dans les camps de concentration…

Ce qu’on en pense

L’histoire vraie du « Schindler anglais«  qui sauva près de 700 enfants en organisant des convois entre la Tchécoslovaquie et l’Angleterre,  à la barbe des nazis. Retourné à l’anonymat après la guerre, n’ayant jamais véritablement réalisé la valeur de son geste, Nicholas Winton n’a connu la célébrité qu’en 1988, lorsque son histoire fut racontée par une émission de télévision. Tout le monde se souvient de la scène dans laquelle,  assistant à l’émission de la BBC dans une salle pleine,  il est filmé découvrant que le public était essentiellement constitué d’ enfants qu’il avait sauvés, devenus adultes grâce à lui. Oscarisé pour The Father, Anthony Hopkins trouve,  à 86 ans, un nouveau rôle à la hauteur de son génie dramatique.  Derrière la caméra, le réalisateur de séries James Hawes (Snowpiercer, Slow Horses, Penny Dreadful) alterne le bon (la guerre et les années de reconnaissance) et le plus dispensable (la jeunesse du héros en flashback),  avec une facheuse tendance à surligner les intentions,  alors que la force de l’histoire se suffisait à elle-même.

Walk Up

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Byungsoo (Hae-hyo Kwon), un réalisateur célèbre, accompagne sa fille (Mi-so Park) chez une amie de longue date (Hye-Young Lee), propriétaire d’un immeuble à Gangnam. La visite des lieux entraîne pour Byungsoo un voyage hors du temps où se dessinent, à chaque étage, ses amours passés et à venir…

Ce qu’on  en pense

Le Hong Sang-Soo nouveau est arrivé ! Alors que le réalisateur Coréen est déjà à la Berlinale pour présenter son film suivant (A Traveler’s Needs), Walk Up  offre à ses aficionados une nouvelle variation sur ses thèmes favoris,  avec le fidèle Hae-hyo Kwon, dans le rôle de son double de cinéma.  Toujours tourné en noir et blanc,  selon  une formule quasi immuable de plans séquences autour de personnages devisant à table devant un verre ou un repas, le film parvient tout de même à séduire une fois de plus. C’est magique !