Eephus
Par J.V
Le Pitch
Alors qu’un projet de construction menace leur terrain de baseball adoré, deux équipes amatrices d’une petite ville de la Nouvelle-Angleterre s’affrontent pour la dernière fois. Face à cet avenir incertain, les tensions et les rires s’exacerbent, annonçant la fin d’une ère de camaraderie…
Ce qu’on en pense
A la manière de Noël à Miller’s Point, dont il signait d’ailleurs la photographie, Carson Lund s’attache à un groupe de personnes sans chercher spécialement à développer une intrigue en particulier. Un cinéma indépendant US « d’ambiance », qui pourrait devenir la marque d’Omnes films, la société qui a produit les deux longs métrages. A découvrir.
Six jours
Par J.V
Le pitch
Nord de la France, 2005 : Malik (Sami Bouajila), inspecteur de police, assiste impuissant à la mort d’une enfant suite à un kidnapping. En charge de l’enquête, il échoue à retrouver le meurtrier. Dix ans plus tard, sans élément nouveau, sans trace d’un dangereux criminel qui court toujours, l’affaire s’apprête à être classée définitivement. Mais quand de nouveaux faits se révèlent, Malik entame une course contre-la-montre dans l’espoir de résoudre l’enquête avant l’expiration du délai de prescription. Dans six jours. C’est le temps qui lui reste pour retrouver le coupable…
Ce qu’on en pense
Un polar au rythme flou et à l’ambiance glauque, porté par Sami Bouajila dans un rôle de flic très stéréotypé et Julie Gayet dans celui d’une mère meurtrie par la mort de son enfant. Deux parties, pour deux intrigues plus liées qu’il n’y parait au premier abord et un final au rebondissement improbable. Six jours, c’est parfois long…
Tout ira bien
Par J.V
Le pitch
Angie (Patra Au) et Pat (Maggie Li) vivent le parfait amour à Hong Kong depuis plus de 30 ans. Jamais l’une sans l’autre, leur duo est un pilier pour leurs parents et leurs amis. Au brusque décès de Pat, la place d’Angie dans la famille se retrouve fortement remise en question…
Ce qu’on en pense
A Hong Kong, où a loi ne reconnaît pas le mariage homosexuel, les questions de succession peuvent s’avérer épineuses. C’est ce que démontre, avec subtilité, le film de Ray Yeung, qui prend le temps d’installer les relations entre les différents personnages et s’attache à leurs différences sociales pour éviter de pointer du doigt les héritiers et d’en faire des êtres mus seulement par la cupidité. En résulte un mélodrame sensible et attachant.
Un Ours dans le Jura
Par Ph.D
Le Pitch
Michel (Franck Dubosc) et Cathy (Laure Calamy), un couple usé par le temps et les difficultés financières, ne se parle plus vraiment. Jusqu’au jour où Michel, pour éviter un ours sur la route, heurte une voiture et tue les deux occupants. Deux morts et deux millions en billets usagés dans le coffre, forcément, ça donne envie de se reparler. Et surtout de ne rien dire !
Ce qu’on en pense
Franck Dubosc risque de surprendre le public des comédies franchouillardes dans lesquelles il se commet de coutume, avec la réalisation de ce troisième long métrage à l’humour nettement plus noir. Inspiré des comédies noires anglaises et du chef d’oeuvre des frères Coen, Fargo, ce polar enneigé met en scène une galerie de personnages plus croquignolets les uns que les autres autour de l’éventuel partage d’un butin tombé du ciel. Dubosc et Laure Calamy forment un couple de bouseux taiseux déjà assez réjouissant, mais quand Benoît Poelvoorde débarque en gendarme pas si crétin qu’il en a l’air, la farce décolle vers des sommets inespérés. Si l’on ajoute que la mise en scène et la photo sont soignées, que les dialogues sont très bien écrits et que la BO tourne autour d’un tube vintage de Marie Laforêt totalement décalé (« Fais-moi l’amour comme à seize ans »), cela donne une des meilleures comédies françaises de ces dernières années. La meilleure de ce début d’année en tout cas !
Top Films 2024
Par Ph.D
Pour la première fois de l’histoire du box office, en 2024 deux films français arrivent en tête des entrées France. Avec 11 millions de spectateurs, Un p’tit truc en plus, la comédie phénomène d’Artus, devance Le Comte de Monte Cristo (9,3 millions) et Vice Versa 2 (8,4 millions). Aucun des trois ne figure pourtant pas dans notre classement, composé d’oeuvres d’une cinématographie plus convaincante. Pas de film de plateformes non plus cette année, mais une belle présence des productions hexagonales. Voici notre Top 10 2024 (cliquez sur le titre pour lire la critique et voir la bande annonce)
1) Emilia Perez de Jacques Audiard (France)
2) Zone of Interest de Jonathan Glazer (GB)
3) Les Graines du Figuier Sauvage de Mohammad Rasoulof (Iran)
4) Civil War d’Alex Garland (USA)
5) Cent Mille Milliards de Virgil Vernier (France)
6) Flow de Gints Zibalodis (Lettonie)
7) Anora de Sean Baker (USA)
8) Grand Tour de Miguel Gomes (Portugal)
9) Marcello Mio de Christophe Honoré (France)
10) Le Royaume de Julien Colonna (France)
Motel Destino
Par Ph.D
Le pitch
Ceará, côte nord-est du Brésil. 30 degrés toute l’année. Chaque nuit, au Motel Destino, se jouent à l’ombre des regards de dangereux jeux de désir, de pouvoir et de violence. Un soir, l’arrivée du jeune Heraldo (Iago Xavier) vient troubler les règles du motel.
Ce qu’on en pense
En compétition à Cannes 2024, le nouveau film du Brésilien Karim Aïnouz n’a pas laissé un grand souvenir. Ce vrai faux remake du Facteur sonne toujours deux fois vaut surtout par sa photo aux couleurs saturées et le choix d’un motel de passes comme décor au drame qui met un temps fou à se nouer entre le patron, sa femme et un jeune voyou en cavale. Quelques scènes de sexe assez crues font grimper la température dans une région où le thermomètre ne descend jamais au dessous de 30°. A défaut de pouvoir passer les vacances de Noël « sous le soleil des tropiques », prenez un ticket au Motel Destino.
Le Déluge
Par J.V
Le pitch
1792 : l’Ancien Régime touche à sa fin. À Paris, Louis XVI (Guillaume Canet) et son épouse Marie-Antoinette (Mélanie Laurent) sont arrêtés et conduits au donjon de la Tour du Temple.
Ce qu’on en pense
Librement inspiré des carnets de Cléry, valet de chambre du roi, resté auprès de lui jusqu’à sa mort, le film de Gianluca Jodice raconte les derniers jours de Louis XVI de son point de vue et de celui de sa famille. C’est, hélas, la seule originalité de ce drame historique poussif et poussiereux, qui oublie de mettre l’Histoire en perspective. Guillaume Canet et Mélanie Laurent lourdement perruqués et maquillés ont l’air d’attendre le déluge promis par le titre. Le spectateur, lui, est plutôt tenté de presser le pas vers la sortie.
Mon inséparable
Par J.V
Le Pitch
Mona (Laure Calamy) vit avec son fils trentenaire, Joël (Charles Peccia-Galletto), qui est « en retard ». Il travaille dans un établissement spécialisé, un ESAT, et aime passionnément sa collègue Océane (Julie Froger), elle aussi en situation de handicap. Alors que Mona ignore tout de cette relation, elle apprend qu’Océane est enceinte. La relation fusionnelle entre mère et fils vacille…
Ce qu’on en pense
Pour sa première réalisation, Anne-Sophie Bailly livre une copie soignée sur un thème rarement abordé : celui du désir sexuel chez les personnes souffrant de handicap mental. L’indispensable Laure Calamy est pour beaucoup dans la réussite du film, face à un acteur handicapé, Charles Peccia-Galletto, qui fait lui aussi forte impression. Dommage que le scénario soit aussi balisé et la réalisation aussi scolaire.
Planète B
Par J.V
France, 2039. Une nuit, des activistes, traqués par l’État, disparaissent sans laisser aucune trace. Julia Bombarth (Adèle Exarchopoulos) se trouve parmi eux. À son réveil, elle se découvre enfermée dans un monde totalement inconnu…
Ce qu’on en pense
Les films de genre réussissent d’habitude aux réalisatrice françaises. Ce n’est, hélas, pas le cas de Planète B avec lequel Aude-Léa Rapin se plante dans les grandes largeurs. Souheila Yacoub et Adèle Exarchopoulos ne suffisent pas à sauver cette dystopie SF de l’ennui qui saisit le spectateur à peine passée la scène d’ouverture. Les références à Total Recall et Existenz sont plus encombrantes qu’autre chose. Pour amateurs de nanars intersidéraux.
Sonic 3
Par J.V
Le pitch
Sonic, Knuckles et Tails se retrouvent face à un nouvel adversaire, Shadow, mystérieux et puissant ennemi aux pouvoirs inédits. Dépassée sur tous les plans, la Team Sonic va devoir former une alliance improbable pour tenter d’arrêter Shadow et protéger notre planète…
Ce qu’on en pense
Troisième sortie au cinéma pour la mascotte de Sega qui séduit toujours un large public. Le hérisson supersonique affronte cette fois un double à la personnalité maléfique, avide de vengeance. Les meilleures scènes sont celles d’action, alors que Jim Carrey, cabotine à outrance dans le rôle du docteur Robotnik et que les autres personnages peinent à exister. Les jeunes fans de la franchise y trouveront leur compte. Les autres peuvent passer leur chemin.
Joli, Joli
Par J.V
Le pitch
De Paris à Rome dans les années 70, le destin d’un écrivain fauché (William Lebghil) percute celui d’une star montante du cinéma (Clara Luciani). Leur chemin vers l’amour sera semé d’embuches, de quiproquos et de rebondissements…
Ce qu’on en pense
Clara Luciani faut des débuts convaincants dans cette comédie musicale rétro signée de l’éclectique Diastème, qui met également en scène William Lebghil Vincent Dedienne, Grégoire Ludig, José Garcia, Alban Lenoir et Victor Belmondo… Un divertissement chantant pour les fêtes, porté par les mélodies d’Alex Beaupain, collaborateur jusqu’ici attitré de Christophe Honoré ( Les chansons d’amour , Les Bien-aimés… ). Le titre ne ment pas: c’est « Joli, joli« , à défaut d’être consistant.
Nosferatu
Par Ph.D
Le Pitch
L’histoire d’une obsession entre Ellen (Lily-Rose Depp), une jeune femme tourmentée, et le terrifiant vampire (Bill Skarsgård), qui s’en est épris. Avec toute l’horreur qu’elle va répandre dans son sillage…
Ce qu’on en pense
Révélé par deux longs métrages assez ennuyeux mais d’une belle ambition formelle (The Lighthouse et The Northman), Robert Eggers pouvait sembler un bon candidat pour remaker le chef d’oeuvre de FW Murnau Nosferatu le vampire (1922). Le résultat n’est, hélas, pas à la hauteur des attentes suscitées par le projet. Porté par une Lily Rose Depp littéralement possédée, son Nosferatu voudrait être une relecture moderne et féministe du film de vampire mais n’est, à l’arrivée, qu’un divertissement pour multiplexes, sans originalité, ni prise de risque. Le scénario mélange allègrement Nosferatu, Dracula, Exorciste et pandémie, en oubliant la psychologie des personnages. La réalisation n’évite pas la tentation grand-guignolesque, avec un Nosferatu grimé comme un zombie cosaque qui bavasse avec la voix de Dark Vador. Au final, le film ne vaut que pour quelques beaux plans expressionnistes et la prestation sans défaut de Lily Rose Depp. Comme quoi, le vampire n’est jamais sûr !
The Wall
Par Ph.D
Le pitch
Jessica Comley (Vicky Krieps) est un agent de la patrouille frontalière américaine en poste à Tucson, en Arizona, dans une zone désertique où les trafiquants de drogue et les immigrants illégaux tentent leur chance de traverser. Convaincue qu’ils doivent être chassés comme du gibier, elle ne pas pas tarder à être impliquée dans la mort de l’un d’eux…
Ce qu’on en pense
Le mur qui donne son titre au film du Belge Philippe Van Leeuw, on ne le verra jamais. Mais sa présence, réelle, espérée ou redoutée, impacte tous ceux qui vivent dans cette région frontalière de l’Arizona. D’un côté, il y a Jessica (Vicky Krieps, d’une maigreur glaçante), qu’on imagine bonne chrétienne et dont la meilleure amie est en train de mourir du cancer. Elle ne parle plus à sa mère et vit avec on père qui organise la nuit des safaris de migrants. Jessica est agent à la police des frontières et déteste les migrants de toute son âme. De l’autre, il y a les indiens natifs de la région, auxquels le sort fait aux migrants rappelle des souvenirs génocidaires. S’ils le peuvent, ils les aident à traverser. Un passage nocturne tourne mal. Jessica est impliquée dans la mort d’un clandestin. Elle charge un vieil indien dont elle soupçonne qu’il a aidé le groupe à traverser la frontière. Son petit fils, arrêté avec lui, regarde tout ça sans mot dire. Ce qu’il voudrait, lui, c’est juste pouvoir galoper librement dans le désert sur son cheval comme le faisaient ses ancêtres. La réalisation est sèche comme le sable dans lequel on ramasse au matin les affaires des clandestins mis en fuite. Vickie Krieps a des tics qui font peur. La grande chasse aux migrants annoncée par Donald Trump donne au film une tonalité encore plus effrayante.
Sarah Bernhardt
Par Ph.D
Le pitch
Paris, 1896. Sarah Bernhardt (Sandrine Kiberlain) est au sommet de sa gloire. Icône de son époque et première star mondiale, la comédienne est aussi une amoureuse, libre et moderne, qui défie les conventions…
Ce qu’on en pense
Eclectique et imprévisible, Guillaume Nicloux signe ce portrait enflammé de Sarah Bernhardt qui est plus une évocation qu’un véritable biopic. Le film se concentre, en effet, sur quelques années de la vie de la tragédienne star du début du XXe siècle et donne à Sandrine Kiberlain le prétexte à un véritable one woman show dans le rôle titre. Plus que la comédienne, c’est la diva et la femme du monde que croque le réalisateur avec panache et humour : une femme libre, à la bisexualité affichée et aux engagements sûrs. C’est ainsi elle qui aurait contacté Zola pour qu’il écrive son fameux « J’accuse » sur l’affaire Dreyfus. Elle aussi qui avait transformé l’Odéon en hôpital de campagne pour accueillir les blessés de la première guerre mondiale, auxquels elle servit même d’infirmière. Sa longue mais intermittente histoire d’amour avec Lucien Guitry (incarné par Laurent Lafitte) est aussi largement évoquée par le film, dans une reconstitution somptueuse et enlevée de la belle époque.
Un Noël en famille
Par J.V
Le pitch
C’est Noël ! Carole (Noémie Lvovsky), maire d’une petite ville, s’implique à fond dans les festivités de sa commune pendant qu’Alain (Didier Bourdon), son mari moderne et dévoué, s’occupe d’organiser le réveillon familial. Mais lorsque les enfants arrivent, le rêve d’un Noël serein s’effondre et le couple subit une attaque en règle de toutes les traditions familiales en mode protection de la planète, défense des animaux et développement durable ! Carole et Alain feront tout leur possible pour que la famille survive à ce conflit de générations sur fond de réchauffement climatique…
Ce qu’on en pense
Amateurs de comédies de Noël bien lourdingues, le premier film de Jeanne Gottesdiener est pour vous. L’humour pèse plus lourd que le chapon et la mise en scène est aussi inventive qu’une bûche de pâtisserie industrielle. Malgré la présence de Noémie Lvovsky et Didier Bourdon et un fond de sauce écolo inattendu, on s’ennuie ferme et on s’agace plus qu’on ne rit.