Captain America BNW
Par J.V
Le pitch
Peu après avoir fait la connaissance du nouveau président des États-Unis Thaddeus Ross (Harrison Ford), Sam Wilson (Anthony Mackie) se retrouve plongé au cœur d’un gigantesque incident international. Dans une lutte acharnée contre-la-montre, il se retrouve contraint de découvrir la raison de cet infâme complot avant que le véritable cerveau de l’opération ne mette bientôt le monde entier à feu et à sang…
Ce qu’on en pense
Changement dans la continuité chez Marvel où Sam Wilson/Anthony Mackie a remplacé Steve Rogers/Chris Evans, où le président Ross a désormais la tête d’Harrison Ford et non plus celle de William Hurt, tandis que Julius Onah succède aux frères Russo pour ce nouvel opus des aventures de Captain America. Un honnête Marvel, divertissant mais sans surprise… A part la transformation du président en Hulk rouge ! La première partie du film, axée sur la politique et l’espionnage, est de loin la plus interessante. La deuxième (explosions et effets spéciaux à gogo) est plus routinière.
Prima la vita
Par J.V
Le pitch
Un père (Fabrizio Gifuni) et sa fille (Romana Maggiora Vergano) habitent les mondes de l’enfance. Il lui parle avec respect et sérieux, comme à une grande personne, il l’entraine dans des univers magiques débordants de vie et d’humanité. Il est le grand cinéaste de l’enfance et travaille sur « Pinocchio ». Un jour, la petite fille devient une jeune femme et l’enchantement disparait. Elle comprend que la rupture avec l’enfance est inéluctable et a le sentiment qu’elle ne sera plus jamais à la hauteur de son père. Alors, elle commence à lui mentir et se laisse aller, jusqu’au bord du gouffre. Le père ne fera pas semblant de ne pas voir. Il sera là pour elle, tout le temps qu’il faut…
Ce qu’on en pense
Francesca Comencini rend hommage à son père Luigi, disparu en 2007, avec ce double portrait intime qui revient sur leur relation au travers de scènes diffuses, qui surgissent comme des souvenirs. À la fois réaliste et onirique, le film est aussi une réflexion sur l’évolution du cinéma italien depuis l’époque du néoréalisme, avec la figure étrange de Pinocchio, comme symbole de l’enfance et de la paternité. Une oeuvre mémorielle grave et touchante.
Les Damnés
Par Ph.D
Le pitch
Hiver 1862. Pendant la guerre de Sécession, l’armée des États-Unis envoie à l’Ouest une compagnie de volontaires pour effectuer une patrouille dans des régions inexplorées. Alors que leur mission change de cap, ils questionnent le sens de leur engagement…
Ce qu’on en pense
Prix de la mise en scène à Cannes 2024, dans la section Un Certain Regard , ce film de Roberto Minervini nous refait le coup du Désert des tartares, transposé pendant la guerre de sécession, avec des soldats bleus qui marchent interminablement derrière un charriot, dans les plaines désolées du far west, échangeant gravement des considérations philosophico religieuses, en attendant de rencontrer un ennemi qui ne se montre jamais. A la fin (1h29 ressentie le double), malgré la beauté de certains plans, c’est le spectateur qui a l’impression d’être damné.
Bridget Jones 4
Par J.V
Le Pitch
Bridget Jones (Renée Zellweger) a 52 ans et deux enfants. Après le décès de Mark Darcy (Colin Firth), avec qui elle a vécu dix ans de bonheur, elle est à nouveau en quête de l’homme idéal. Mais ce n’est pas si facile de se remettre sur le marché du célibat…
Ce qu’on en pense
Malgré le plaisir nostalgique que l’on a de retrouver Renée Zellweger et ses acolytes habituels (Emma Thompson, Colin Firth, Hugh Grant) force est de constater que ce quatrième opus des aventures sentimentales de Bridget Jones était totalement dispensable : scénario téléphoné, dialogues sans relief, réalisation d’une platitude confondante, rythme poussif… Les bonnes scènes se comptent sur les doigts d’une main. Heureusement, l’héroïne pourra bientôt faire valoir ses droits à la retraite.
The Brutalist
Par J.V
Le pitch
Fuyant l’Europe d’après-guerre, l’architecte visionnaire László Tóth (Adrien Brody) arrive en Amérique pour y reconstruire sa vie, sa carrière et le couple qu’il formait avec sa femme Erzsébet (Felicity Jones), que les fluctuations de frontières et de régimes de l’Europe en guerre ont gravement mis à mal. Livré à lui-même en terre étrangère, László pose ses valises en Pennsylvanie où l’éminent et fortuné industriel Harrison Lee Van Buren (Guy Pearce) reconnaît son talent de bâtisseur. Mais le pouvoir et la postérité ont un lourd coût…
Ce qu’on en pense
S’il existe l’équivalent du mythique « grand roman américain » au cinéma, The Brutalist pourrait en être le plus récent exemple. La mise en scène, virtuose, évoque à la fois celles de Paul Thomas Anderson et de Terrence Malick. Elle est pourtant l’oeuvre d’un quasi inconnu Brady Corbet , dont c’est seulement le troisième long-métrage. Avec un budget de film indépendant, il signe un chef d’oeuvre maousse de 3h35 minutes, coupé d’un entracte de 15 minutes qui ne relâche le spectateur que pour mieux le cueillir à la reprise. Adrien Brody, qui a décidément du nez, se retrouve encore en tête d’affiche d’un film qui marquera son époque. Pluie de statuettes à prévoir aux Oscars.
Sanctuary
Par Ph.D
Le pitch
Hal (Christopher Abbott) est sur le point d’hériter de l’ immense empire hôtelier bâti par son père. En quête de respectabilité, il décide de rompre avec sa maîtresse-dominatrice (Margaret Qualley) au cours d’une dernière séance sado-maso dans une chambre de palace. Naturellement, ses tentatives pour rompre leurs liens ne se déroulent pas exactement comme prévu…
Ce qu’on en pense
Sorti en direct VOD en 2023, ce thriller psychologico-érotique signé Zachary Wigon tente de se refaire la cerise sur Netflix. Bonne idée car la réalisation est soignée et la présence de Margaret Qualley, bien que beaucoup moins dénudée que dans The Substance, devrait attirer le chaland. Autant prévenir : le film est moins érotique que psychologique : la relation entre les deux personnages exclut, en effet, tout contact physique. Il ne s’agit que de jeux de domination psychologiques qui vont se retourner plusieurs fois au cours d’une dernière séance explosive. Sexe, pouvoir, argent, emprise… le cocktail est détonnant et le huis clos devient vite sulfureux. La performance de Margaret Qualley en dominatrice évincée est digne d’éloges. Dans ses meilleurs moments, Sanctuary rappelle même un peu le Malcolm & Marie de Sam Levinson, où Zendaya trouvait un de ses meilleurs rôles post-Euphoria.
5 septembre
Par J.V
Le pitch
Lors des Jeux Olympiques de Munich de 1972, l’équipe de télévision américaine se voit contrainte d’interrompre subitement la diffusion des compétitions pour couvrir la prise d’otage en direct d’athlètes israéliens. Un évènement suivi à l’époque par environ un milliard de personnes dans le monde entier. Au cœur de l’histoire, l’ambitieux jeune producteur Geoff Mason (John Magaro) veut faire ses preuves auprès de Roone Arledge (Peter Sarsgaard), son patron et légendaire directeur de télévision. Avec sa collègue et interprète allemande Marianne (Léonie Benesch), son mentor Marvin Bader (Ben Chaplin), Geoff va se retrouver confronté aux dilemmes de l’information en continu et de la moralité…
Ce qu’on en pense
En 2005, Steven Spielberg avait déjà raconté l’histoire de la prise d’otages des JO de 1972 dans Munich. L’originalité du film de Tim Fehlbaum est de la faire (re) vivre au spectateur à travers le regard d’une équipe de télévision américaine qui l’a couverte en direct. L’occasion pour le réalisateur allemand de livrer une réflexion sur l’information en continu , dont Munich a, en quelque sorte, marqué l’avènement et qui, aujourd’hui, est devenue la norme. Ce qui ne l’empêche pas de livrer un thriller en temps réel tout à fait haletant.
La Mer au loin
Par J.V
Le pitch
Nour (Ayoub Gretaa), 27 ans, a émigré clandestinement à Marseille. Avec ses amis, il vit de petits trafics et mène une vie marginale et festive… Mais sa rencontre avec Serge (Grégoire Colin), un flic charismatique et imprévisible, et sa femme Noémie (Anna Mouglalis), va bouleverser son existence. De 1990 à 2000, Nour aime, vieillit et se raccroche à ses rêves…
Ce qu’on en pense
Après Retour à Bollène, Saïd Hamich filme dix ans de la vie d’un immigré clandestin à Marseille. Entre film social et mélo, la proposition émeut et séduit par la qualité de sa réalisation et son immersion dans un Marseille en pleine mutation et à peine reconnaissable. Un film doux et grave qui déjoue habilement les poncifs bercé d’une BO raï entêtante.
Maria
Par J.V
Le pitch
La vie de la plus grande chanteuse d’opéra du monde, Maria Callas (Angelina Jolie), lors de ses derniers jours, en 1977, à Paris…
Ce qu’on en pense
Passé maître dans l’art du biopic, le Chilien Pablo Larraín poursuit ses portraits de femmes célèbres. Après Jackie (Kennedy) et Spencer (Lady Di) voici donc Maria (Callas). Au crépuscule de sa vie, la Diva se retourne sur son parcours pavé de drames intimes et de succès publics. Dans le rôle titre, Angelina Jolie fait une prestation remarquable, bien épaulée par deux excellents acteurs italiens, Pierfrancesco Favino et Alice Rohrwacher, qui jouent ses fidèles serviteurs. Les airs d’opéra qui accompagnent habilement la narration renforcent son pouvoir hautement émotionnel.
God Save The Tuche
Par J.V
Le Pitch
Les Tuche mènent à nouveau une vie paisible à Bouzolles. Mais lorsque le petit-fils de Jeff (Jean-Paul Rouve) et Cathy (Isabelle Nanty) est sélectionné pour un stage de football à Londres, c’est l’occasion rêvée pour toute la famille d’aller découvrir l’Angleterre et de rencontrer la famille royale. Entre chocs culturels et maladresses, les Tuche se retrouvent plongés au cœur de la royauté anglaise…
Ce qu’on en pense
La reprise par Jean-Paul Rouve de la réalisation du cinquième volet des aventures de la famille Tuche laissait espérer un nouveau souffle, voire un peu de cinéma. On note, effectivement, en début de film, une louable tentative d’humour « à la Chabat » . Hélas, l’intention fait long feu et la nouvelle Tucherie retombe vite dans ses travers habituels : gags lourdingues , dialogues vulgaires et intrigue minimaliste. Aucun cliché sur l’Angleterre ne nous est épargné et, à part Bernard Menez en Charles III, ( LA trouvaille du film), aucun nouveau personnage ne tient la route face au quatuor Bouzollais.
La Pampa
Par J.V
Le pitch
Willy (Sayyid El Alami) et Jojo (Amaury Foucher), deux ados inséparables, font du motocross pour chasser l’ennui dans un petit village au cœur de la France. Ils se sont fait une promesse : ils partiront bientôt pour la ville. Mais Jojo cache sa relation avec son coach Teddy (Artus). Et quand tout le village le découvre, les rêves et les familles des deux amis volent en éclat…
Ce qu’on en pense
La France semi-rurale inspire décidément les réalisateurs. Après Chien de la casse et Vingt dieux, La Pampa creuse le sillon. A la réalisation, Antoine Chevrollier dont c’est le premier long-métrage n’est pas tout à fait un inconnu puisqu’on lui doit l’excellente série Oussekine et plusieurs épisodes du fameux Bureau des légendes. Au casting, on reconnait aussi Sayyid El Alami (Leurs enfants après eux) et l’incontournable Artus, parfaitement crédible dans un rôle pourtant très éloigné de son registre comique habituel. L’univers du motocross offre un cadre original à ce drame poignant, très efficacement mis en scène.
Julie se tait
Par J.V
Le pitch
Julie (Tessa Van den Broeck), une star montante du tennis évoluant dans un club prestigieux, consacre toute sa vie à son sport. Lorsque l’entraîneur qui pourrait la propulser vers les sommets est suspendu soudainement et qu’une enquête est ouverte, tous les joueurs du club sont encouragés à partager leur histoire. Mais Julie décide de garder le silence…
Ce qu’on en pense
Découvert à la Semaine de la Critique à Cannes 2024, ce film belge rappelle plusieurs affaires de harcèlement sexuel qui ont défrayé le monde du tennis féminin. Tessa Van den Broeck, toute en intériorité, incarne parfaitement l’héroïne malgré elle de ce drame aux dialogues ,hélas, un peu trop explicatifs.
Un monde violent
Par J.V
Le pitch
Une nuit, en pleine campagne, deux frères braquent un camion de smartphones destinés à l’entrepôt où ils travaillent comme magasiniers. Sam (Kacey Motter Klein), le cadet, y voit l’occasion d’échapper à une vie déjà écrite, de partir vite et loin. Paul (Félix Maritaud), son aîné, est moins sûr de vouloir tout plaquer depuis qu’il a noué des sentiments pour Suzanne (Olivia Côte), leur complice. Au matin, le routier est retrouvé mort. Cet événement va chambouler leurs plans et les plonger dans une spirale de violence.
Ce qu’on en pense
Encore un polar français inspiré des premiers James Gray, avec une fratrie qui verse dans la délinquance et la violence dans un bled perdu. Un premier long métrage prometteur pour Maxime Caperan, qui met en scène Kacey Mottet Klein, Félix Maritaud et Olivia Côte dans des rôles bien écrits. Malgré un ventre mou, le film justifie son titre par une fin musclée.
Sing Sing
Par J.V
Le pitch
Incarcéré à la prison de Sing Sing pour un crime qu’il n’a pas commis, Divine G (Colman Domingo) se consacre corps et âme à l’atelier théâtre réservé aux détenus. À la surprise générale, l’un des caïds du pénitencier, Divine Eye (Clarence Maclin) se présente aux auditions…
Ce qu’on en pense
A la différence d’ Un Triomphe, dans lequel Kad Merad animait un atelier de théâtre en prison comme intervenant extérieur, Sing Sing ne sort pas de l’enceinte pénitentiaire et ne s’intéresse qu’aux prisonniers. Leurs portraits, d’une grande justesse, forment la matière essentielle du film. La plupart sont d’ailleurs de vrais taulards. Face à eux, Colman Domingo épate dans le rôle principal avec une prestation à la Morgan Freeman qui lui fait d’être nommé aux Oscars. La mise en scène, caméra à l’épaule, renforce le sentiment d’immersion, comme il se doit pour un film de prison.
Un Parfait inconnu
Par Ph.D
Le pitch
New York, 1961. Alors que la scène musicale est en pleine effervescence et que la société est en proie à des bouleversements culturels, Bob Dylan (Timothée Chalamet) un énigmatique jeune homme de 19 ans débarque du Minnesota avec sa guitare et son talent hors normes qui changeront à jamais le cours de la musique américaine. Durant son ascension fulgurante, il noue d’intimes relations avec des musiciens légendaires de Greenwich Village, avec en point d’orgue une performance révolutionnaire et controversée qui créera une onde de choc dans le monde entier…
Ce qu’on en pense
Avec Walk The Line, en 2005, James Mangold a ouvert la voie aux biographies filmées de stars sur grand écran. Peu, hélas, ont été au niveau de son biopic de Johnny Cash. Aussi formait-on des prières pour qu’il fasse aussi bien avec celui de Bob Dylan. Le résultat est, effectivement, digne d’éloges, avec un Timothée Chalamet transfiguré dans le rôle du jeune Bob Zimmerman, une reconstitution d’époque aux petits oignons et des scènes musicales qui donnent le frisson. Le film s’intéresse essentiellement aux quatre premières années de son ascension fulgurante (61-65) et au moment où, considéré comme la nouvelle star de la musique folk et de la chanson protestataire, Dylan électrifie son jeu et passe au rock, au risque de se couper de sa fanbase la plus intégriste. Un Parfait inconnu (référence aux paroles de « Like a Rolling Stone » et au mystère entretenu par l’intéressé autour de sa propre personnalité) dresse le portrait d’un artiste décidé à bousculer toutes les conventions, y compris celles de son propre art. La marque du génie.