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César 2024 : Nos favoris

Cinéma|

Par Ph.D

Qui succédera  à « La nuit du 12 », grand vainqueur de l’an dernier?  La cérémonie aura lieu  le 23 février à l’Olympia, à Paris, présidée par Valérie Lemercier.  Sans surprise, les favoris sont Le Règne animal  et Anatomie d’une chute avec Je verrai toujours vos visages ,  Le Procès Goldman et Chien de la casse qui a révélé le génial Raphael Quenard en lice pour le César du meilleur acteur. Des César d’honneur seront  remis à l’actrice et réalisatrice Agnès Jaoui et au cinéaste américano-britannique Christopher Nolan.Voici la liste des nominations dans les principales catégories. Nos favoris sont marqués d’un X et les probables vainqueurs d’un + :

Meilleure actrice

  • Marion Cotillard dans « Little girl blue »
  • Léa Drucker dans « L’été dernier » +
  • Virginie Efira dans « L’amour et les forêts »
  • Hafsia Herzi dans « Le ravissement »
  • Sandra Hüller dans « Anatomie d’une chute » X

Meilleur acteur

  • Romain Duris dans « Le règne animal »
  • Benjamin Lavernhe dans « L’abbé Pierre – Une vie de combats » +
  • Melvil Poupaud dans « L’amour et les forêts »
  • Raphaël Quenard dans « Yannick » X
  • Arieh Worthalter dans « Le procès Goldman »

Meilleur scénario original

  • « Anatomie d’une chute » réalisé par Justine Triet X+
  • « Chien de la Casse » réalisé par Jean-Baptiste Durand
  • « Je verrai toujours vos visages » réalisé par Jeanne Herry
  • « Le procès Goldman » réalisé par Cédric Kahn
  • « Le règne animal » réalisé par Thomas Cailley

Meilleure réalisation

  • Thomas Cailley dans « Le règne animal » X+
  • Jeanne Herry dans « Je verrai toujours vos visages »
  • Cédric Kahn dans « Le procès Goldman »
  • Catherine Breillat dans « L’été dernier »

Meilleur premier film

  • Bernadette
  • Chien de la casse X
  • Le Ravissement +
  • Vincent doit mourir
  • Vermines

Meilleur film étranger

  • « L’enlèvement » réalisé par Marco Bellocchio
  • « Les feuilles mortes » réalisé par Aki Kaurismaki
  • « Oppenheimer » réalisé par Christopher Nolan +
  • « Perfect days » réalisé par Wim Wenders X
  • « Simple comme Sylvain » réalisé par Monia Chokri

Meilleur film

  • « Anatomie d’une chute » réalisé par Justine Triet +
  • « Chien de la Casse » réalisé par Jean-Baptiste Durand
  • « Je verrai toujours vos visages » réalisé par Jeanne Herry
  • « Le procès Goldman » réalisé par Cédric Kahn
  • « Le règne animal » réalisé par Thomas Cailley X

 

Vivants

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Gabrielle (Alice Isaaz), 30 ans, intègre une prestigieuse émission de reportages. Elle doit très vite trouver sa place au sein d’une équipe de grands reporters. Malgré l’engagement de Vincent (Roschdy Zem), leur rédacteur en chef, ils sont confrontés au quotidien d’un métier qui change, avec des moyens toujours plus réduits, face aux nouveaux canaux de l’information. Habités par leur passion pour la recherche de la vérité, leur sens de l’humour et de la solidarité, ils vont tout tenter pour retrouver la foi de leurs débuts et se réinventer

Ce qu’on en pense

Venue du documentaire, Alix Delaporte (Angèle et Tony) livre un film assez réaliste sur le journalisme d’investigation confronté au bouleversement de l’univers des média et à la crise du journalisme traditionnel confronté aux chaines du web et aux réseaux sociaux. Le charme du film tient en grande partie à son casting  dans lequel se retrouvent Roschdy Zem, Alice Isaaz, Vincent Elbaz, Pascale Arbillot, Pierre Lottin, Jean-Charles Clichet et Grégoire Leprince-Ringuet. La partie romance n’est pas terrible, mais on en sort vivants.

Chien et chat

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Diva, célèbre chat star des réseaux sociaux et Chichi, chien des rues qui vient d’avaler des pierres précieuses, perdent leur maître respectif. Commence alors un voyage animé entre Montréal et New York…

Ce qu’on en pense

Troisième long métrage de Reem Kherici, Chien et Chat hybride animation et prises de vues réelles, comédie romantique et  jeune public. Côté cartoon, on déplore un rendu robotique des animaux. Côté comédie, par contre,  Reem Kherici et Franck Dubosc assurent l’essentiel. Le film n’a pas tellement de chien,  mais il n’y a pas de quoi fouetter un chat non plus.

Bob Marley : One Love

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

1976. Alors qu’il s’apprête à donner un concert dans le but de célébrer la paix, Bob Marley (Kingsley Ben Adir) est menacé puis victime d’une tentative d’assassinat. Réfugié en Angleterre, il compose alors l’album Exodus qui va marquer l’histoire du reggae…

Ce qu’on en pense

Réalisé par Reinaldo Marcus Green (La Méthode Williams), ce biopic très attendu de Bob Marley se concentre sur la période charnière de l’enregistrement d’Exodus,  alors que le chanteur rasta était exilé à Londres pour échapper aux tueurs qui cherchaient à l’abattre dans sa Jamaique natale, où son aura politique commençait à sérieusement déranger. Trés classique (voire scolaire) dans sa forme et plutôt aseptisé sur le fond (c’est Rita et Ziggy qui produisent avec Brad Pitt), le film vaut surtout pour sa BO, avec des chansons emblématiques intelligemment insérées dans la narration, et pour la prestation habitée de Kingsley Ben-Adir (aperçu dans Barbie).Lashana Lynch,  qui joue Rita,  est très bien aussi. Au final, One Love donne surtout envie de revoir le formidable documentaire de Kevin McDonald sorti en 2012. Ça tombe bien, le film est dispo en streaming gratuit sur le site d’Arte avec un concert des Wailers en Allemagne (Rockpalast 1980).

Le Molière imaginaire

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Paris, 17 février 1673.  Comme tous les soirs, Molière (Laurent Lafitte) monte sur la scène du théâtre du Palais-Royal pour jouer Le Malade imaginaire.  Ce sera sa dernière représentation…

Ce qu’on en pense

Saluons l’audace d’Olivier Py,  metteur en scène de théâtre et ancien directeur du festival d’Avignon, qui pour sa première réalisation au cinéma s’est lancé dans l’aventure d’un vrai-faux biopic de Molière tourné en faux-vrai plan séquence intégral (oui, comme Birdman !).  Le résultat est assez épatant : il évite l’impression de théâtre filmé en immergeant le spectateur dans les coulisses d’une (dernière) représentation et permet à un Laurent Lafitte particulièrement remonté de crever littéralement l’écran. Le contexte historique, les enjeux religieux  et les frasques de Molière (marié à la fille de son ancienne compagne, qu’il trompe avec un autre acteur) ne sont pas laissés de côté. Une réussite. 

Elaha

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Elaha (Bayan Layla), jeune allemande d’origine kurde de 22 ans, cherche par tous les moyens à faire reconstruire son hymen pensant ainsi rétablir son innocence juste avant son mariage. Malgré sa détermination, des doutes s’immiscent en elle. Pourquoi doit-elle paraître vierge, et pour qui ? Alors qu’un dilemme semble inévitable, Elaha est tiraillée entre le respect de ses traditions et son désir d’indépendance…

Ce qu’on en pense

Petit coup de coeur pour ce premier film signé Milena Aboyan, réalisatrice Kurde installée en Allemagne. Un portrait de jeune femme, tiraillée entre modernité et tradition, qui repose beaucoup sur le charme de sa jeune interprête Bayan Layla et sur la justesse du reste du casting (sa mère, son père, ses copines, son futur mari, son amant…).  La réalisatrice pose un regard plein d’empathie sur ces jeunes femmes et hommes, qui aspirent à une vie moderne mais sont tous prisonniers à des degrés divers d’un patriarcat séculaire.  On pense par moment à du Sofia Coppola,  sans le côté pop. Une jolie surprise.

Daaaaaali !

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Une journaliste française (Anaïs Demoustier) rencontre Salvador Dalí (Gilles Lellouche, Edouard Baer, Jonathan Cohen, Pio Marmaï, Didier Flamand) à plusieurs reprises pour un projet de documentaire…

Ce qu’on en pense

Il ne fallait, évidemment, pas attendre de Quentin Dupieux un classique biopic de Salvador Dali. Alors que son dernier film Yannick, sorti au mois d’août, est en lice pour les César, Daaaaaali ! permet au prolifique réalisateur de rendre hommage au célèbre peintre espagnol et au mouvement surréaliste qui l’a, à l’évidence, beaucoup inspiré. À la manière de Todd Haynes dans  I’m Not There,  vrai-faux biopic de Bob Dylan, Dupieux utilise plusieurs acteurs pour incarner le peintre,  avec moustache postiche et accent volontairement exagéré. Sans surprise Edouard Baer et Jonathan Cohen excellent à ce jeu,  alors que Gilles Lellouche et Pio Marmaï ont plus de mal à entrer dans les délires du réalisateur. En résulte un film décapant et d’une totale liberté,  que les fans de Quentin Dupieux dégusteront, tel un carré de chocolat Lanvin, en pensant que son cinéma est toujours aussi « fffffffou !« .

 

Bernadette

Cinéma|

Par Ph.D


Le pitch

Quand elle arrive à l’Elysée, Bernadette Chirac (Catherine Deneuve) s’attend à obtenir enfin la place qu’elle mérite, elle qui a toujours œuvré dans l’ombre de son mari (Michel Vuillermoz) pour qu’il devienne président. Mise de côté car jugée trop ringarde, Bernadette décide alors de prendre sa revanche en devenant une figure médiatique incontournable.

Ce qu’on en pense

Fille du journaliste politique Nicolas Domenach, spécialiste de Jacques Chirac, Léa Domenach était bien placée pour faire le portrait de Bernadette. Un vrai-faux biopic, nourri de vraies anecdotes, qui raconte la revanche d’une femme humiliée par son président de mari volage (Michel Vuillermoz, parfait) et par sa propre fille Claude (Sara Giraudeau), dont les dents rayaient le parquet de l’Elysée. Dans le rôle de Bernie, Catherine Deneuve reprend, peu ou prou son emploi de Potiche (le film de François Ozon),  en y ajoutant un peu de sa propre réputation de peau de vache.  Le duo qu’elle forme avec Denis Podalydes , dans le rôle de son « conseiller en image »,   est tout à fait hilarant . On regrette que la réalisation reste un peu sage et ne force pas plus sur le côté BD des personnages, mais on ne boude pas son plaisir de voir Bernadette s’émoustiller devant les 2 Be 3 et le choeur antique chanter du Ophélie Winter à son passage. La scène avec Karl Lagerfeld vaut aussi son pesant d’Helmut Fritz.   

 

 

Race for Glory

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

1983, la rivalité est à son paroxysme entre l’écurie italienne Lancia, dirigée par le charismatique Cesare Fiorio (Riccardo Scamarcio), et la puissante équipe allemande Audi, dirigée par le redoutable Roland Gumpert (Daniel Brühl). Cependant, c’est sur le terrain, pilotées respectivement par Walter Röhrl (Volker Bruch) et Hannu Mikkola (Gianmaria Martini), que leurs voitures, la Lancia Rally 037 et l’Audi Quattro, s’affronteront au cours d’un championnat du monde des rallyes devenu légendaire…

Ce qu’on en pense

Dans la lignée du formidable Le Mans 66 de James Mangold, l’Italien Stefano Mordini met en scène  la « guerre » entre Audi et Lancia dans le championnat du monde des rallyes des années 80.  Sans surprise, le point de vue du directeur sportif de Lancia, Cesare Fiorio (campé par l’incontournable Riccardo Scamarcio) que défend le film. Plus que les séquences de course, filmées sans originalité, c’est l’essence même de la discipline et la psychologie des pilotes trompe la mort que cherche à restituer le réalisateur. Avec talent.

La Bête

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Dans un futur proche où règne l’intelligence artificielle, les émotions humaines sont devenues une menace. Pour s’en débarrasser, Gabrielle (Léa Seydoux) doit purifier son ADN en replongeant dans ses vies antérieures. Elle y retrouve Louis (George MacKay), son grand amour. Mais une peur l’envahit, le pressentiment qu’une catastrophe se prépare…

Ce qu’on en pense

Quelques mois après Patrick Chiha, Bertrand Bonello adapte à son tour le roman d’Henry James La Bête dans la jungleLéa Seydoux et George Mc Kay remplacent Anaïs Demoustier et Tom Mercier dans le rôle des amoureux au bord de la catastrophe et alors que Chiha enfermait ses deux héros dans une boite de nuit, Bonello n’hésite pas à leur faire prendre l’air. Devant la caméra du Niçois, le drame Durassien devient un trip Lynchéen qui emprunte trois temporalités (1910, 2014 et 2044).  Reparti bredouille de la Mostra de Venise, où il était présenté en avant première,  le film de Bonello intrigue par de constantes prises de risque et mélange les influences avec une grande maitrise formelle. 

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Zone of Interest

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Le commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss (Christian Friedel), et sa femme Hedwig (Sandra Hüller) s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans une maison avec jardin, à côté du camp….

Ce qu’on en pense

Choc esthétique et conceptuel de Cannes 2023 ( où il a obtenu le Grand Prix, à défaut d’une Palme d’Or qui aurait été tout aussi méritée), le nouveau film de Jonathan Glazer (Sexy Beast, Birth, Under the Skin) est la parfaite adaptation du roman de feu Martin Amis. Comme le roman, le film se passe presqu’entièrement  dans la maison du commandant d’Auschwitz (Christian Friedel). Il décrit, au quotidien ,une vie de famille presque normale, n’était un fond sonore constitué du ronflement continu des fours, de cris, d’ordres hurlés, d’aboiement de chiens et de coups de feu (le travail sur le son est formidable). Derrière les hauts murs du jardin, on aperçoit la fumée monter d’une énorme cheminée…  Un environnement que la grand-mère des enfants,  en visite dans la famille, aura du mal à supporter !  Mais pas leur mère, jouée par l’épatante Sandra Huller qui aurait deux fois mérité le prix d’interprétation Cannois puisqu’elle était aussi en compétition pour Anatomie d’un chute. Toute fière de sa jolie maison et des avantages liés à la position de son mari, on la voit houspiller les jardiniers en tenue de prisonniers,  ou se réjouir de trouver un manteau de vision dans les lots de vêtements qui arrivent régulièrement du camp…  Moins ébouriffante que celle d’Under the Skin, la mise en scène de Zone of Interest est aussi glaçante que son sujet (la banalité du mal). Une oeuvre majeure, sur le fond comme dans la forme.

They Shot the Piano Player

Cinéma|

Par MAB

Le pitch

Un journaliste de musique new-yorkais mène l’enquête sur la disparition, à la veille du coup d’État en Argentine, de Francisco Tenório Jr, pianiste brésilien virtuose…

Ce qu’on en pense

Le titre est en anglais, mais c’est un clin d œil à la Nouvelle vagueFernando Trueba  et Javier Mariscal, le duo de réalisateurs  espagnols disent d’ailleurs de They Shot The Piano Player   qu’il s’agit d’ «un documentaire musical » .  Ils  réfutent même l’appellation « film d’animation ». Pour eux, il s’agit d’avantage d’un témoignage en  dessins, couleurs ,images  et sons très vifs et colorés sur le pianiste virtuose Francisco Tenorio Jr et comment il disparut mystérieusement  en 1976, lors du coup d’état Argentin . « Pour le faire revivre, je ne voulais pas d’une interprétation par un acteur, cela sonne faux, estimeJavier Mariscal. Je n’ai jamais cru, par exemple, que Marion Cotillard  était Edith PIaf ! Nous avons donc travaillé sur photos, archives vidéos, entretiens… Cela nous a pris énormément de temps, mais Tenorio est fidèle à lui même ! C est lui à l’écran.».   Un puissant travail de mémoire. Qui va même au delà, puisque They Shot The Piano Player est, également une vibrante ode au Jazz ainsi qu’un nécessaire et poignant thriller politique. Le procédé choisi était donc de lancer un journaliste de musique new-yorkaise (auquel Jeff Goldblum prête sa voix) sur la piste du musicien disparu,  afin qu’il interroge tous ceux qui l’ont connu. Tout en célébrant la Bossa Nova, le film capture, alors, une période éphémère de liberté créatrice. Un tournant de l’histoire de l’Amérique Latine des années 60 et 70 juste avant que le continent ne tombe sous le joug des régimes totalitaires. Un âge d’or qui, comme la nouvelle vague, n’a duré qu’une dizaine d’années. Ensuite,  Tenorio a disparu sans que l’on n’ait jamais retrouvé sa trace: « Il avait les cheveux longs. Il était vêtu de noir. Ils l’ont pris pour un trotskiste. Quand, après l’avoir affreusement  torturé,  ils se sont aperçus de leur erreur, ils l’ont exécuté et ils ont fait disparaître le corps» conclut Javier Mariscal. Thriller politique passionnant, en forme de roman graphique et musical, le film était présenté en avant-première à la Fiesta Del Cine à Nice.

Le Bonheur est pour demain

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Sophie (Laetitia Casta) a un enfant et un conjoint, mais son quotidien lui semble désespérément plat, sans plaisir, sans envies. Jusqu’au jour où elle rencontre Claude (Damien Bonnard). Il est drôle, séduisant, intelligent, et elle tombe immédiatement sous son charme. Cependant, Claude n’est pas un prince charmant, mais un braqueur. Lors d’une attaque de banque, un homme est tué, entraînant l’arrestation de Claude et sa condamnation à une lourde peine de prison…

Ce qu’on en pense

Laetitia Casta trouve un de ses plus beaux rôles dans ce mélo teinté de film social signé Brigitte Sy. La réalisatrice, dont on connaît le tropisme pour les amours carcérales  depuis que son fils Louis Garrel en a fait un film (L’Innocent) est à son affaire avec cette histoire de femme malheureuse dans son quotidien qui tombe amoureuse folle d’un braqueur charismatique. Dans le rôle, Damien Bonnard est excellent comme d’habitude. Même Beatrice Dalle, qui joue sa mère, est juste et émouvante. Les scènes qu’elle partage avec Casta,  pour illustrer l’ amitié naissante entre les deux femmes, forment la meilleure partie du film.

La Ferme des Bertrand

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

50 ans dans la vie d’une ferme… Haute Savoie, 1972 : la ferme des Bertrand, exploitation laitière d’une centaine de bêtes tenue par trois frères célibataires, est filmée pour la première fois. En voisin, le réalisateur Gilles Perret leur consacre en 1997 son premier film, alors que les trois agriculteurs sont en train de transmettre la ferme à leur neveu Patrick et sa femme Hélène. Aujourd’hui, 25 ans plus tard, le réalisateur-voisin reprend la caméra pour accompagner Hélène qui, à son tour, va passer la main. A travers la parole et les gestes des personnes qui se sont succédé, le film dévoile des parcours de vie bouleversants où travail et transmission occupent une place centrale : une histoire à la fois intime, sociale et économique de notre monde paysan.

Ce qu’on en pense

On peut dire que Jour2Fête, le distributeur de ce documentaire a eu le nez creux en programmant sa sortie fin janvier : en pleine crise agricole cette chronique de la vie d’une ferme familiale d’élevage bovin sur un demi siècle (1972-2022) a toutes les chances d’intéresser le public urbain des cinémas. Elle décrit formidablement les difficultés mais aussi les bonheurs de la vie paysanne, ses évolutions et ses craintes pour l’avenir. La Ferme des Bertrand est l’histoire d’une réussite familiale basée sur un travail acharné : celui des trois frères qui l’ont reprise en 1972 et qui y ont consacré toutes leurs forces (et tous leurs revenus) avant de passer la main à plus de 70 ans. Au détriment de leur vie familiale et de leurs aspirations personnelles, alors que  leurs voisins abandonnaient, un à un, les exploitations pour mener une vie plus confortable en ville. Aujourd’hui dirigée par leur petit neveu, sa mère et son beau frère,  la ferme s’est considérablement modernisée, le travail y est moins physique, mais l’investissement qu’elle demande est toujours aussi important. Et la question du rapport entre le prix du foncier dans une zone aussi touristique que la Savoie et le rapport du travail se posera forcément de manière encore plus cruciale pour la prochaine génération de Bertrand…

Captives

Cinéma|

Par J.V


Le pitch   

Paris, 1894. Qui est Fanni (Mélanie Thierry) qui prétend s’être laissée enfermer volontairement à l’Hôpital de la Salpêtrière ? Cherchant sa mère (Yolande Moreau) parmi la multitude des femmes convaincues de « folie », Fanni découvre une réalité de l’asile toute autre que ce qu’elle imaginait, ainsi que l’amitié inattendue de compagnes d’infortune. Le dernier grand bal de la Salpêtrière se prépare. Politiques, artistes, mondains s’y presseront. Dernier espoir d’échapper au piège qui se referme…

Ce qu’on en pense

Arnaud Des Pallières (Orpheline, Michael Kohlhaas...) signe avec Captives un drame historique puissant et… Captivant de bout en bout ! Portée par un casting féminin très homogène (Mélanie Thierry, Josiane Balasko, Carole Bouquet, Marina Fois,  Yolande Moreau), la réalisation évite l’effet « dramatique TV à gros casting »  pour dresser de superbes portraits de femmes . Empruntant au thriller, le dernier acte est virtuose et glaçant. N’hésitez pas à prendre votre ticket pour le Bal des folles !