Expositions

/Expositions

Nice :Villa Arson

Expositions|

Par la rédaction

Double exposition cet hiver à la Villa Arson avec The Fire Next Time (collectif) et Before There Were None de Danielle Brathwaite-Shirley.

“The Fire Next Time” est une exposition collective empruntant un titre, une ligne, suite, fuite, citation, répétition au livre de James Baldwin La Prochaine fois, le feu. « It’s about foutre le feu et réciproquer un foyer, in stories with a friend. » On s’imagine alors y parler, non plus d’alliances mais d’amitiés, de familiarités et de ruptures comme des chemins possibles vers un apprendre-et-lutte politique.

Artiste, animatrice sociale et conceptrice de jeux vidéo anglaise vivant à Berlin, Danielle Brathwaite-Shirley crée des œuvres qui visent à faire archive d’expériences et vécus de personnes trans noires. Ses installations immersives et performances, alliant souvent l’animation (3D) à d’autres formes de modélisation DIY, sont ainsi l’occasion de retourner le miroir déformant imposé aux vies trans noires (éclairées à la lumière de leurs seules souffrances et absences), vers les spectateurs (responsables, en tout cas complices de ces souffrances et absences)…

Nice: Musée Chéret

Expositions|

Par la rédaction 

Dans son nouvel accrochage, le musée des Beaux-Arts Jules Chéret met en lumière les œuvres de sa vaste collection autour de différentes thématiques. Pour les périodes les plus anciennes (XIIIe – XVIIIe siècles), il s’agit de découvrir l’évolution de la représentation de la Vierge dans la peinture. Une sélection de sculptures datant principalement des XIXe et XXe siècles invite à s’intéresser au drapé comme symbole ou comme effet décoratif et, plus largement, à l’intention de réalisme qui dicte le rendu des visages et des postures. Les changements progressifs du rapport des artistes au réel au XIXe siècle, qui se traduisent dans la manière de peindre et de sculpter, sont ensuite explorés au travers des œuvres de Marie Bashkirtseff, Louise Breslau, Gustave Courbet ou encore Constant Troyon. Pour le XXe siècle, des œuvres de Pierre Bonnard, Charles Camoin, Marie Laurencin et Raoul Dufy donnent à penser la Modernité dans les arts.

 

 

Le Cannet : 11 ans de collection

Expositions|

Par la rédaction

Rien ne prédestinait Bonnard à la peinture. Pourtant, dès ses premières créations, il est l’un des piliers du mouvement Nabi, participant intensément au bouillonnement des arts des années 1890. Il prendra par la suite une autonomie et se forgera une identité propre, loin des différents mouvements d’avant-gardes. Ses paysages, ses intérieurs comme ses nus sont le reflet de son originalité et de sa quête incessante de la sensation colorée grâce à l’observation de la nature. Le rapport qu’entretient Bonnard avec son territoire ou plutôt ses territoires est particulièrement intense et donne naissance à de nombreux tableaux, paysages ou intérieurs. « La peinture c’est quelque chose à condition de se donner tout entier. » déclare-t-il à son ami Matisse.  Chuta Kimura comme Pierre Lesieur, deux artistes contemporains de Bonnard qui entrent également dans les collections du musée du Cannet, l’entendent ainsi. Lesieur et Kimura ont eu aussi ce don de l’émerveillement et de la spontanéité de la première vision. Lesieur a rêvé d’un monde enchanté faisant de ses intérieurs des espaces « habités ». Kimura lui « fait surgir d’autres formes que la forme des objets. Il s’agit d’un  » impressionnisme de l’âme « . À n’en pas douter le dialogue entre ces trois artistes du sentiment, de l’émotion nous promet un « idéal momentané » pour cette nouvelle exposition consacrée aux 11 ans d’acquisitions du musée Bonnard.

Toulon : Ronan Bouroullec

Expositions|

Par la rédaction

Depuis toujours Ronan Bouroullec dessine quotidiennement. Une pratique artistique pure qu’il juge autonome du métier pour lequel il est internationalement reconnu. Mais s’il existe une porosité entre ces deux faces de son activité qui se nourrissent l’une l’autre, Ronan Bouroullec considère le dessin comme indispensable à son équilibre. Avec près de 300 œuvres (dessins, bas-reliefs et carnets) présentées, il révèle une petite part, encore peu connue, de son talent créatif dans le cadre de l’exposition  que lui consacre ce printemps  l’Hôtel des Arts de Toulon dans le cadre de la programmation « hors les murs » de la Villa de Noailles. Une part infime au regard des milliers de dessins qu’il conserve tous, mais suffisamment riche pour éclairer cette facette très intime de la personnalité de l’un des designers français les plus talentueux de sa génération. 

Vence : Chave 75

Expositions|

Par la rédaction

Créée à Vence en 1947 par Alphonse Chave, dirigée par lui jusqu’en 1975, puis par son fils Pierre jusqu’en 2020, la galerie Chave compte parmi les plus anciennes de l’hexagone. Par la singularité de ses choix, la fidélité de son engagement, son intérêt pour le dessin et l’estampe et son activité d’éditeur, elle n’a eu de cesse de contribuer à la diffusion et à la promotion de l’œuvre d’artistes très nombreux. Des artistes pour lesquels techniques, formes et sens fondent la raison d’être de leur démarche. L’exposition Galerie Chave 75 ans de passion est l’hommage du musée de Vence à l’esprit d’ouverture et d’invention de cette galerie unique en son genre.

 

 

 

Nice : Marcel Alocco

Expositions|

Par la rédaction

Marcel Alocco est né en 1937 à Nice où il vit et travaille, ce plasticien, écrivain, poète, éditeur de revues, est marqué par les développements de la sémiologie dans les années 1960. Après des études de Lettres Modernes, il rencontre Ben, Arman et George Brecht, participe aux actions Fluxus, mouvement international et informel visant à rapprocher l’art et la vie. Proche des artistes qui formeront Supports/Surfaces (groupe français engagé dans une déconstruction des composantes de la peinture), il cherche, dès 1965, une manière de peindre autrement, utilise des objets, des draps de lit puis des tissus ordinaires non tendus sur châssis, laisse deviner l’implication du corps, le travail de la main. À partir de 1973, l’artiste élabore les « Fragments de La Peinture en Patchwork ». Le tissu est d’abord estampillé de motifs iconiques (artistiques ou populaires) avant d’être déchiré en morceaux et recomposé au hasard par un travail de couture. L’artiste fait appel à la mémoire commune, teste la prégnance visuelle des représentations. « Le châssis comme image » et les « Dé-tissages » prolongent notamment ses recherches. À quelles limites la tache peut-elle faire ou perdre sens, devenir une image ou l’effacer ? Quelles sont les limites aux débordements de la peinture ? Autant de questions que l’artiste a explorées au fil des années.  Depuis 1958, Marcel Alocco accompagne l’histoire de la culture à Nice. Le film de Alain AmielMarcel Alocco : la Manu-facture du sensretrace la logique d’une œuvre qui depuis plus de soixante ans tente de redéfinir le statut de la peinture, de ses outils et de ses constituants. Il sera projeté à l’auditorium dans le cadre de la Nuit des Musées samedi 13 mai à 18h00.

Cannes : Merveilles de l’Himalaya

Expositions|

Par la rédaction

Pour sa nouvelle exposition temporaire, le Musée des explorations du monde de Cannes (anciennement musée de la Castre) met à l’honneur  la donation récente et exceptionnelle faite au musée par le collectionneur parisien François Pannier, directeur emblématique de la galerie « Le Toit du Monde ». Véritable cabinet de curiosité, l’exposition entraînera les visiteurs en dehors des sentiers battus, à la découverte d’une Asie méconnue : celle des divinités montagnardes du Kullu, des conteurs ambulants du pays santal, du théâtre masqué des minorités chinoises. Une cinquantaine d’objets rares de l’Himalaya composent cette exposition.

 

Saint Raphaël : Louis de Funès

Expositions|

Ouvert à l’été 2019, le musée Louis de Funès de Saint Raphaël, tout proche de la gare, est le seul musée entièrement dédié à Louis de Funès : l’artiste et l’homme. On peut y  découvrir la vie et l’oeuvre du comédien préféré des Français à l’aide de centaines d’objets,  affiches, décors et récompenses qui dessinent sa carrière hors norme. Tout a été pensé pour que la visite soit un agréable moment en famille, une visite faite de divertissements et de découvertes. Plus de 350 documents sont présentés : des photographies personnelles, de tournage et de films, des dessins, des lettres, mais aussi des extraits de films. La Grande Vadrouille, Le Corniaud, La Folie des Grandeurs, Le Grand Restaurant, L’Aile ou la Cuisse sont projetés dans des télévisions d’époque mais aussi sur grand écran, pour retrouver, par exemple,  les fameuses chorégraphies des Aventures de Rabbi Jacob, du Grand Restaurant et de L’Homme orchestre. Louis de Funès est aussi présent grâce à des téléphones disséminés un peu partout, dans lesquels il raconte des anecdotes, des récits et des confidences sur sa vie et son travail. Le visiteur est  en immersion dans ce temple dévolu à l’acteur, où il peut rejouer quelques scènes, retrouver les gags de certains films et s’exercer à des jeux inventés autour des films de l’acteur,  à partir de dessins de Stephan Zimmerli, artiste, architecte, scénographe et musicien, membre fondateur et directeur artistique du groupe Moriarty.

Monaco : Mission Polaire

Expositions|

Par la rédaction 

Intitulée « Mission Polaire », la nouvelle exposition immersive du musée océanographique de Monaco nous emmène aux confins du globe terrestreCinq espaces thématiques, répartis sur deux niveaux, rythment ce nouveau parcours de visite. De la découverte des pôles à la vie sauvage qu’ils abritent, en passant par les hommes qui les peuplent et les explorent. Objets et documents, contenus numériques et dispositifs immersifs se côtoient et se complètent pour une expérience à 360°. Dans la salle « IMMERSION », la beauté sauvage et grandiose de ces contrées glacées prend vie dans un dispositif immersif et interactif inédit. Avec 650 m2 de surface de projection, vous voilà propulsé au cœur de paysages polaires. « L’avenir des pôles est aussi le nôtre » nous rappelle ainsi Mélanie Laurent, la marraine de l’exposition dans un message adressé aux visiteurs pour qu’ils adoptent eux mêmes les bons gestes au quotidien, afin de contribuer à la préservation de ces territoires lointains mais essentiels.

Dominique Tarlé: retour à La Villa

Expositions|

Par Ph.D

A la fin du printemps 1971, alors jeune photographe, Dominique Tarlé débarquait sur la Côte d’Azur pour photographier les Rolling Stones qui enregistraient leur nouvel album, Exile on Main Street,  dans la maison louée par Keith Richards à Villefranche sur mer : la villa Nellcote. « J’avais prévu d’y passer un après midi, mais au moment de repartir Keith et sa femme Anita ont voulu que je reste« , raconte le photographe. Le séjour de Dominique Tarlé à Nellcote a finalement été presqu’aussi long que celui des Stones: près de 6 mois !  Un été de folie, où entre deux sorties en mer, une virée en Jaguar à Monaco ou à Cannes et le mariage de Mick Jagger à Saint Tropez, les Stones ont enregistré assez de musique pour remplir un double album et Dominique a fait assez de photos pour occuper le reste de sa vie à les classer, les tirer, les publier et enfin les exposer.  Un demi siècle plus tard, le photographe revient sur la Côte d’Azur à l’invitation de sa galeriste, Julia Gragnon, pour exposer  rue Gioffredo à Nice, les photos de Nellcote. Des images devenues célèbres pour beaucoup (et dont la côte atteint 10 000 € pour les plus grands formats) et d’autres qui n’avaient encore jamais été montrées. Comme celles de  Keith Richards à bord de son bateau ou au volant de sa Jag, celle de Mick Jagger à la terrasse d’un café, celle de Keith et sa compagne Anita Pallenberg enlacés sur une chaise dans un salon de Nellcote, celle d’Anita remontant à pied de la plage de Passable dans une mini jupe en cuir trés rock’n’roll. Ou encore celle de Keith à table,  à la lueur d’une bougie, préfigurant de plusieurs décennies son personnage de Pirates des Caraïbes...  « Pour préparer cette expo, Dominique m’a pour la première fois  donné accès aux planches contact de Nellcote, confie Julia Gragnon. Nous avons tiré une sélection de 200 photos parmi lesquelles une bonne cinquantaine n’avaient encore jamais été tirées« . Elles  figurent dans le livre-catalogue de l’exposition qu’on peut encore acheter à la galerie. Son titre : La Villa.

Saint-Tropez: L’Annonciade

Expositions|

Par la rédaction

Le musée de l’Annonciade, créé en 1922, rappelle que la ville de Saint-Tropez a été l’un des foyers les plus actifs de l’avant-garde picturale au début du XXe siècle, grâce à Paul Signac qui y accosta en 1892 à bord de son yacht L’Olympia. Séduit par le pays, Signac y acheta une maison dont il fit son atelier, La Hune, et y invita de nombreux peintres : Cross, Matisse, Derain, Marquet... Les collections présentées, s’échelonnant entre 1890 et 1950 sont surprenantes, autant par leur qualité que par leur homogénéité. L’ensemble des artistes exposés ont fondé leur travail à partir d’une réflexion sur la couleur tout en restant fidèles à la figuration. Cet ensemble est composé de peintures de premier ordre, appartenant essentiellement aux mouvements pointilliste, nabis et fauve. La dernière exposition temporaire mettait en lumière le Museon Tropelen, tout premier musée d’art de la ville, dont on fêtait le centenaire…

Antibes : Musée Picasso

Expositions|

Par la rédaction

Fondé sur l’ancienne acropole de la ville grecque d’Antipolis, le château Grimaldi fut habité à partir de 1385 par la famille monégasque qui lui donna son nom. Devenu demeure du gouverneur du Roi, puis à partir de 1792, hôtel de ville, le bâtiment se transforme en caserne en 1820 jusqu’en 1924. En 1925, le château des Grimaldi est acheté par la ville d’Antibes et devient ainsi le musée Grimaldi. En septembre 1945, Pablo Picasso se rend au musée Grimaldi et en 1946, Romuald Dor de la Souchère lui propose d’utiliser une partie du château comme atelier. Picasso, enthousiaste, travaille au château et réalise de nombreuses oeuvres, dessins et peintures. À la suite de son séjour en 1946, Pablo Picasso laisse en dépôt à la ville d’Antibes 23 peintures et 44 dessins. Parmi les peintures les plus célèbres : La Joie de vivre, Satyre, Faune et centaure au trident, Le Gobeur d’oursins, La Femme aux oursins, Nature morte à la chouette et aux trois oursins, La Chèvre… Le 22 septembre 1947 voit l’inauguration officielle de la salle Picasso au premier étage, accompagnée d’un premier accrochage des oeuvres d’Antibes. Le 27 décembre 1966le château Grimaldi devient officiellement musée Picasso, premier musée consacré à l’artiste. En 1991, la dation Jacqueline Picasso autorise un nouvel enrichissement des collections Picasso.  L’importante collection d’art moderne du musée comprend également des œuvres de Nicolas de Staël, Miro, Hans Hartung,  Arman et de nombreux autres artistes.

Saint Tropez: musée de la gendarmerie

Expositions|

(Photos Philippe Arnassan)

Le musée de la Gendarmerie et du Cinéma a  ouvert ses portes en 2016 à Saint-Tropez. Pensés pour toutes les générations avec leurs multiples dispositifs interactifs (écrans tactiles, astuces de mises en scène, maquettes ludiques, dispositifs cachés dans des objets, jeux, vitres sans teint…), les trois niveaux ont de quoi séduire toute la famille. La visite débute par l’exposition temporaire, évidemment liée à l’histoire de Saint Tropez. À l’occasion du 100e anniversaire de sa naissance (1922 – 2022), le musée de la Gendarmerie et du cinéma, rend cette année hommage à Michel Galabru,  qui a laissé une empreinte indélébile dans la ville et dans le bâtiment de l’ancienne brigade de Gendarmerie de Saint-Tropez. Il reste dans le cœur des fans des Gendarmes, LE chef de la brigade de Saint-Tropez.  Il est aussi l’un comédiens français ayant la plus grande longévité artistique avec pas moins de 250 films à son actif et plus d’une soixantaine de pièces de théâtre, ainsi que de nombreux téléfilms et émissions de radios. Bienvenu ensuite dans la réplique version années 60 du bureau des gendarmes tropéziens – les vrais! -avec uniformes de 1838 à 2003 et foultitude d’astuces interactives pour butiner les informations.  Reconstitution d’un hall de cinéma des années 50. A l’accueil, un Cruchot en bronze grandeur nature . Au mur, les dédicaces d’artistes -de Gréco à Galabru- qui souhaitent bon vent au musée. Arrivée dans une salle de cinéma rétro entièrement dédiée à la saga du Gendarme. Extraits de films, interviews et objets insolites comme le casque de plongée du Gendarme se marie, la cantine de Cruchot dans Le Gendarme à New York ou… ce bras en silicone tombé de Galabru dans Le Gendarme et les extra-terrestres. Place au Saint-Tropez des vacances en roue libre sur la RN 7 avec habitacles de 2 CV et de Simca Aronde transformés en mini-salle de projection et pompes à essence devenues bornes animées.  La fête, les boîtes de nuit, la plage, le nudisme, la mode… Diverses ambiances à travers les époques pour revivre le Saint-Tropez échevelé qui bouge et rayonne sur la planète. Clap de fin avec BB et Romy Schneider dans leur loge de Et Dieu Créa la Femme et La PiscineEntre l’intime et le glamour pour conclure la visite en beauté…

Nice : Olivier Roller

Expositions|

Par Philippe DUPUY

Portraitiste célèbre pour ses photos décalées de célébrités et de politiques, Olivier Roller a, comme tout le monde, été frappé par la brutalité de l’invasion Russe en Ukraine : « J’avais déjà été choqué par les images de la guerre en ex-Yougoslavie, mais j’étais trop jeune pour pouvoir faire quoi que ce soit, raconte le photographe Strabourgeois. Là, je me suis immédiatement posé la question. Comment aider ? J’ai pensé à mettre mon studio photo parisien, que je n’utilise qu’en journée, à disposition  des réfugiés pour qu’ils puissent y passer la nuit, se doucher et se réconforter. J’ai mis une annonce sur un site d’hébergement humanitaire et j’ai tout de suite eu de la demande. J’ai pu y accueillir jusqu’à 4 personnes en même temps. Comme je suis photographe, je n’ai pas pu m’empêcher de faire leur portrait, mais comme il s’agissait essentiellement de jeunes gens et tous plutôt beaux, on aurait pu croire qu’il s’agissait de mannequins professionnels. J’ai donc eu l’idée de monter les photos dans un film vidéo où ils raconteraient leur histoire en quelques mots« . Ainsi est né le projet « Portraits de réfugiés Ukrainiens » qu’Olivier Roller continue d’enrichir chaque jour sur son compte Instagram (@OlivierRoller @Ukranian_refugees_portraits) « C’est là que j’ai découvert son travail, enchaine Anne Dopffer directrice des musées nationaux des Alpes Maritimes Je me suis dit que ce projet, par ce qu’il porte d’humanité, s’inscrirait avec évidence au sein du musée national Marc Chagall. Tout au long de sa vie,  Chagall qui a connu les persécutions, les guerres et le chemin de l’exil, a lui-même raconté en images les violences du XXe siècle.  Le cycle peint du Message Biblique, qui inclue le récit de l’Exode, en atteste et est à l’origine du musée, conçu par l’artiste comme un de lieu de paix et de spiritualité. Projetés aux côtés des vitraux de Marc Chagall qui voulait créer une maison dans laquelle « viendront des jeunes et les moins jeunes chercher un idéal de fraternité et d’amour tels que mes couleurs et mes lignes l’ont rêvé », ces portraits racontent aussi l’espoir de la fin du conflit« .  

Les images d’Olivier Roller sont frontales et dépouillées : les corps, les visages, cadrés de près, se livrent à l’objectif du photographe qui se focalise lentement sur le regard, fixe ou lointain, de ces jeunes femmes et hommes. Leurs voix qui partagent leur récit, rendent palpables leurs existences bouleversées : des voix cassées qui, au-delà des mots, portent les souvenirs cruels, le doute et parfois le sentiment de culpabilité ; des voix fermes également qui disent leur énergie, leur courage et leur engagement à aider leurs compatriotes.  « Ce face-à-face, sans filtre, nous ouvre les yeux sur des destins humains singuliers qui traversent les épreuves de la guerre, poursuit Anne Dopffer. Leur présence donne soudain corps à cette abstraction lointaine qu’est la guerre perçue à distance. Les témoignages, auxquels se mêle parfois la voix de l’artiste, racontent l’arrachement du pays natal, le périple angoissant, le quotidien précaire, rythmé par l’incertitude et la quête des moyens de survie, mais aussi les pensées accaparées par la nostalgie, l’inquiétude pour les proches. Loin de tout misérabilisme, le regard d’Olivier Roller souligne la dignité et la puissance des citoyens ukrainiens que la violence et la guerre ont transformés, du jour au lendemain, en réfugiés. Face aux tourments de l’Histoire d’hier et d’aujourd’hui, les artistes nous placent également face à des questions : celles de nos responsabilités et du choix d’accueillir – ou non – la détresse, physique et morale, engendrée par la guerre« . Le film, d’une durée de 12 minutes mais qui pourra lui aussi s’enrichir de nouveaux témoignages, est projeté dans l’auditorium du musée Chagall toutes les 30 minutes. « Jusqu’à ce que la guerre cesse » promet Anne Dopffer. Pour son lancement, Olivier Roller avait invité plusieurs de ses modèles à le suivre à Nice. Tous ont dit leur reconnaissance et leur désir de retourner au plus tôt dans leur pays. Sur leur visage , la fatigue et la sidération étaient visibles, mais aussi leur confiance en un avenir meilleur pour leur pays et pour eux mêmes. 

Toulon : Fondation des Treilles

Expositions|

La Maison de la photographie de Toulon expose jusqu’au 28 février les oeuvres de 28 photographes  primés par la Fondation des Treilles. Créé il y a 40 ans par Anne Gruner Schlumberger, ce prix prestigieux récompense les oeuvres de photographes du pourtour méditerranéen. Une exposition d’une grande richesse et d’une grande diversité, où l’on pourra admirer les photographies primées de : Anaïs Boudot, Andrea & Magda, Raed Bawayah, Clément Chapillon, Claire Chevrier, Nicolas Comment, Stéphane Couturier, Thibaut Cuisset, Laurie Dall’Ava, Morgane Denzler, Bernard Descamps, Véronique Ellena, Patrizia di Fiore, Hicham Gardaf, Pablo Guidali, Sophie Hatier, Sylvie Hugues, M’Hammed Kilito, Evangélia Kranioti, Mark Lyon, Manuela Marques, Safaa Mazirh, Corinne Mercadier, Yusuf Sevinçli, Klavdij Sluban, Jean-François Spricigo, Wiktoria Wojciechowska et Sophie Zénon.