Séries

/Séries

Cimetière indien

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

1995. Lidia (Mouna Soualem), jeune recrue ambitieuse de l’anti-terrorisme, est envoyée à Peranne, pour enquêter sur le scalp d’un imam, aux côtés de Jean (Olivier Rabourdin), gendarme désabusé, hanté par ses souvenirs de la guerre d’Algérie. 25 ans plus tard, l’ancien maire de Peranne est assassiné. Et alors que Lidia est au faîte d’une carrière en apparence irréprochable, Jean disparaît du jour au lendemain. Le passé que tous croyaient définitivement enterré refait surface…

Ce qu’on en pense

Une bonne série policière made in Canal, scénariste par Thomas Bidegain et réalisée par Stéphane Demoustier, avec un excellent casting (Mouna Soualem, Olivier Rabourdin, Hafsia Herzi…) et une intrigue en deux temporalités sur fond de trauma algérien. Dommage que le boss final (Philippe Ambrosini) soit archi-caricatural et que l’intrigue finisse en eau de boudin.  Mouna Soualem est parfaite en transfuge de classe navigant entre deux mondes, Idir Azougli est effrayant à souhait en tueur psychopathe et la métamorphose d’Olivier Rabourdin est étonnante. A voir, malgré un final décevant. 

Coeurs noirs

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Les Forces Spéciales françaises sont déployées en Irak, à la veille de la bataille de Mossoul, en octobre 2016. Les membres de ce commando ont pour mission de retrouver et exfiltrer la fille et le petit-fils d’un important Emir français de Daech qu’ils ont capturé et qui ne coopérera avec eux qu’à cette condition…

Ce qu’on en pense

Les bonnes séries françaises qui échappent à Canal + sont rares. Surtout si elles sont signées par des anciens du Bureau des légendes et de Baron Noir ! Preuve de la montée en puissance de la plateforme d’Amazon,  c’est pourtant sur Prime que l’on a découvert Coeurs Noirs, bonne série de guerre et d’espionnage,  dont Nicolas Duvauchelle, dans le rôle d’un membre des forces speciales en Irak, est l’une des têtes de gondole. Si le scénario et le traitement ne se démarquent guère de la plupart des séries guerrières se passant au Moyen Orient, Coeurs Noirs séduit tout de même par la qualité de la réalisation- trés immersive-, un grand réalisme dans la description des opérations militaires (la série a reçu le soutien du ministère des armées) et par un casting homogène. On espère juste que les personnages gagneront en épaisseur dans la saison 2 enfin disponible sur Prime.

Le Combat des chefs

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch 

Le dernier village indépendant de la Gaule, patrie d’Astérix et Obélix, doit sa supériorité face aux Romains à une potion magique. Mais lorsque le Druide qui fabrique leur potion perd la mémoire, les villageois sont livrés à eux-mêmes face à la puissance de Rome…

Ce qu’on en pense

Alexandre Astier n’avait pas démérité avec son adaptation animée du Domaine des Dieux. Mais à la fin, il n’en restera qu’un : Alain Chabat.  Sorti il  y a plus de 20 ans (2002), son Astérix :  Mission Cléopatre est resté culte.  Et pour cause : le film réussissait à transposer l’univers d’Astérix au cinéma, sans rien renier du génie de ses créateurs, Goscinny et Uderzo, en y ajoutant un supplément d’humour « Nuls ». La « Chabat touch » est encore à l’oeuvre dans cette adaptation animée du Combat des chefs (un des meilleurs Astérix, soit dit en passant). Cinq fois 30 minutes de pur bonheur pour les fans du héros Gaulois et des Nuls. Techniquement, l’animation n’a rien de renversant,  mais elle fait le job sachant que les trouvailles visuelles (onomatopées à l’écran, changements de style, split screens…) qui émaillent la narration font oublier un graphisme lambda. L’histoire est restituée quasi à l’identique,  avec des ajouts qui puisent dans l’univers élargi de la BD  (l’enfance d’Astérix et Obelix). Au doublage, Gilles Lellouche est le seul rescapé des films en Obélix,  Chabat se charge d’Astérix , Thierry Lhermitte fait Panoramix et on vous laisse le plaisir découvrir les autres doubleurs (le casting vocal est à tomber). Ajoutons seulement qu’Anais Demoustiers double la jeune héroïne féminine, nommée Metadata, qui modernise la saga et inscrit la série bien dans son époque. Et on ne vous parle même pas de la BO (excellente).  Bref, ce Combat des chefs, version Chabat, n’a qu’un défaut : il est trop court ! 

 

Parlement

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Samy (Xavier Lacaille), jeune assistant parlementaire, débarque à Bruxelles au lendemain du vote du Brexit. Il n’est pas armé pour le poste. En fait, il ne connaît pas grand-chose aux institutions européennes et espère s’en tirer au bagout

Ce qu’on en pense

Excellente surprise que cette série satirique de France TV signée Noé Debré. Scénariste de Jacques Audiard (Dheepan) et camarade d’écriture de Thomas Bidegain (Les Cowboys),  on lui doit plusieurs comédies qui sortent de l’ordinaire  (Problèmos, Le Brio, Selfie, Le Prince Oublié). Parlement est à la fois sa première réalisation et sa première série. Une réussite épatante,  qu’on s’étonnait d’être obligé d’aller chercher sur le site de France TV avant que France 5, puis France 2, se décident enfin à la diffuser. On y découvre les coulisses du parlement européen à travers les yeux d’un jeune assistant parlementaire néophyte (Xavier Lacaille, une révélation)  attaché à un député centriste totalement dilettante (Philippe Duquesne, toujours parfait dans les rôles lunaires). C’est drôle, décapant, rythmé et impeccablement interprété avec une galerie de personnages irrésistibles  et des situations loufoques, qu’on soupçonne d’être, hélas, inspirées de la réalité. Pas sûr que la série permette d’améliorer l’image du parlement européen,  mais elle redore le blason des séries françaises. Parlement est du niveau des meilleures comédies anglo-saxonnes, comme The Office. La quatrième et dernière saison sera mise en ligne le 7 mai sur la plateforme france.tv

CanneSéries : Saison 8

Séries|

Par Ph.D

Programmée du 24 au 29 avril,  saison 8 de CanneSéries s’est ouverte avec la projection trés attendue de The Agency, adaptation US du Bureau des Légendes coproduite par George Clooney,  avec Michael Fassbender et Richard Gere. Du bon boulot : on aura plaisir à se replonger « in english » dans l’univers de la série phare de Canal+  On attendait aussi avec impatience de voir, en clôture,  les premiers épisodes de la série Le Comte de Monte-Cristo de Bille August avec Ana Girardot, Jeremy Irons et Sam Claflin. Là encore : une belle adaptation. Même sans Pierre Niney l’histoire tient en haleine. Le jury de la compétition  a fait le bon choix en récompensant doublement la série norvégienne A Better Man (meilleure série , meilleure interprétation). Une comédie satyrique qu’on verrait bien sur Arte. Le prix du meilleur scénario et un prix spécial d’interprétation sont allés à Nepobaby, qui est également une série norvégienne. Meilleure série documentaire The Agent, meilleure série courte Oh, Otto ! Enfin, les « Awards » de l’édition ont été remis à Marie Colomb (Culte) et Nicola Coughlan (La Chronique des Bridgerton). Pour ne rien gâcher, le beau temps était au rendez-vous faisant de cette saison 8 un excellent cru.  

 

Dope Girls

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Londres, 1918. Alors que les hommes reviennent du front, les femmes qui ont gagné leur indépendance et tenu le pays seules en leur absence, ne sont pas prêtes a s’effacer. Parmi elles, Kate Galloway (Julianne Nicholson) doit subvenir aux besoins de sa fille après le suicide de son mari. Dans le Londres en effervescence de l’après-guerre, les clubs clandestins de Soho sont en pleine expansion. Kate décide de se lancer sur ce nouveau terrain de jeu et ouvre une boîte de nuit illicite où circulent drogue et alcool de contrebande. Décidée a devenir l’une des premières femmes policières, Violet Davies (Eliza Scanlen), est, quant a elle, chargée d’infiltrer ces boîtes de nuit clandestines… 

Ce qu’on en pense 

Un Peaky Blinders féminin ? On aurait bien aimé ! Hélas, la réalisation se traine et malgré la qualité des interprètes on a du mal à s’attacher aux personnages principaux. Dommage,  car la production est ambitieuse et la reconstitution d’époque est très réussie. Du coup, on s’accroche au cas où ça finirait par décoller. En saison 2, peut-être ?

Meurtres à Are

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Visée par une enquête interne, Hanna Ahlander (Carla Sehn),  une inspectrice de la police de Stockholm part en congé dans une station de ski, mais la disparition d’une jeune fille l’oblige à reprendre du service.

Ce qu’on en pense 

Une petite série suédoise dans la veine de nos « Meurtre à… » (d’où le titre français),  mais en plus intéressant et mieux réalisé. Le paysages d’Are donnent envie d’y aller faire du ski de fond, les personnages principaux sont très attachants et le rythme tranquille de l’enquête change des polars énervés habituels. Dommage que les intrigues (on en a 2 pour le prix d’une en saison 1) ne soient pas plus travaillées, cela aurait pu donner un nouveau Deadwind.   Peut-être en saison 2 ?

No Man’s Land

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch
2014. La vie rangée d’Antoine (Félix Moati) bascule le jour où il croit reconnaître sa sœur (Mélanie Thierry) , qu’il pensait morte, sur une vidéo de combattantes kurdes en Syrie. En partant à sa recherche, il rejoint cette unité de femmes et va voyager avec elles à travers le territoire syrien pour tenter de découvrir la vérité…

Ce qu’on en pense 

Après deux mauvais films sur les combattantes kurdes (Les Filles du soleil et Sœurs d’armes), on pouvait craindre le pire d’une série. La première saison de No Man’s Land, en 2020,  fut une éclatante réussite. Du calibre du Bureau des Légendes, ou presque… Il aura tout de même fallu attendre 5 ans pour voir enfin arriver la saison 2 !  Contrairement aux deux films précités, No Man’s Land se garde de glamoriser la guerre,  évite les clichés et les analyses géopolitiques à deux balles. La série adopte même par moments le point de vue des jihadistes,  en s’attachant à un trio de jeunes prolos anglais qui ont rejoint Daesh. Superbement écrites (par un trio de scénaristes israéliens),  bien interprêtées (Félix Moati et Mélanie Thierry, parfaits) et réalisées avec un grand souci de réalisme, les deux saisons de  No Man’s Land sont  à binger sur le site d’Arte. Diffusion de la saison 2 sur la chaine franco-allemande à partir du 17 avril.

La Rebelle

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

1830. Afin d’échapper à son mari violent, Aurore Dupin (Nine D’Urso) fuit son château de Nohant pour Paris, en pleine effervescente romantique. Dans la capitale du début du 19e siècle, Aurore mène une vie de bohème et publie son premier roman, sous pseudonyme : George Sand est née. Première femme écrivaine à vivre de sa plume, elle enchaîne les succès littéraires et déchaîne les passions amoureuses. Féministe avant l’heure, portant le pantalon et fumant la pipe, elle collectionne les amants, dont les plus célèbres sont Alfred de Musset (Oscar Lesage) et la comédienne Marie Dorval (Barbara Pravi), et va venir bousculer la société des hommes.

Ce qu’on en pense 

La vie trépidante de George Sand méritait bien une série-biopic. On la doit à George-Marc Benamou, biographe de Mitterrand, qui en fait une séduisante amazone presque cousine de Monte Cristo. La fille d’Ines de la Fressange, Nine D’Urso lui prête sa silhouette longiligne et son port altier,  dans une reconstitution d’époque trés « qualité France » et une mise en scène virevoltante. Les 4 épisodes se regardent avec curiosité, malgré une direction d’acteurs plutôt flottante et des dialogues assez peu naturels. Au casting, belles prestations de la chanteuse Barbara Pravi en actrice et du Niçois Mickael Lumière en… Alexandre Dumas !

The Last of Us

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

20 ans après le déclenchement d’une pandémie mortelle, l’humanité survit dans des villes fortifiées défendues par l’armée fédérale contre les infectés transformés en zombies et des groupuscules dissidents – les Lucioles- qui mènent des actions terroristes. Pour Joel (Pedro Pascal), qui a perdu sa fille, plus rien ne compte que retrouver Tommy (Gabriel Luna), son jeune frère disparu. Avec sa compagne Tess (Anna Torv) et Ellie (Bella Ramsey), une adolescente qui leur a été confiée par les Lucioles, ils quittent Boston pour retrouver Tommy. Leur voyage à travers ce qui reste des États-Unis va mettre à rude épreuve leur humanité et leur volonté de survivre.

Ce qu’on en pense

Vendu à 37 millions d’exemplaires depuis son lancement en 2013, le jeu vidéo The Last of Us  a établi de nouvelles normes en termes de réalisme graphique et de scénario. L’enjeu était donc de taille pour HBO,  qui produit la série adaptée du jeu. Pari gagné : la première saison, découverte en janvier 2023 sur Prime, a été un immense succès.  L’univers du jeu est très fidèlement transposé et les personnages sont parfaitement caractérisés. Notamment ceux du héros Joël,  incarné par Pedro Pascal (Narcos, The Mandalorian) et d’Ellie,  l’adolescente « spéciale » que joue l’une des révélations de Games of Thrones, Bella Ramsey. La série mélange  survival, zombies, horreur et drame dans un dosage particulièrement réussi.  Le créateur du jeu, Neil Druckmann,  est encore aux manettes de la deuxième saison qui débarque sur Max et ne déçoit pas.  La suite des aventures des deux héros dans l’univers post apocalyptique du jeu est toujours aussi palpitante et esthétiquement réussie. 

Mr Bates vs Post Office

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Le combat véridique de 555 postiers britanniques accusés à tort de vol par une direction abusive. Un scandale national pour lequel ils réclament toujours justice.

Ce qu’on en pense

Cette nouvelle et formidable série anglaise d’Arte retrace quatre petits épisodes l’énorme scandale de l’informatisation  de la poste britannique qui, dans les années 90-2000 a entraîné la ruine, la prison et même le suicide pour certains des 3500 petits responsables de bureaux de petites villes de province,  tenus pour responsables de pertes fictives et sommés de les rembourser par une administration aussi dépourvue d’humanité et de bonne foi qu’elle sait l’être. Un combat judiciaire de plus de 20 ans, façon tasse de porcelaine contre pot de fer, raconté avec précision, humanité et fibre sociale. Ken Loach n’aurait pas fait mieux.

Kaboul

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Kaboul, 15 août 2021. À l’heure du retrait des troupes américaines, les talibans entrent dans Kaboul. La famille Nazany doit se résoudre à quitter le pays, comme de nombreux civils, de peur des représailles. Dans cette situation désespérée et chaotique, sur laquelle plane la menace d’un attentat par l’État islamique, policiers français, diplomates italiens, militaires allemands ou services secrets américains doivent tant bien que mal réussir à se coordonner pour gérer l’afflux de civils. Comment chacun va-t-il réussir à sauver sa vie ? Le compte à rebours est lancé.

Ce qu’on en pense

La chute de Kaboul vue sous plusieurs angles : celui de plusieurs membres d’une famille afghane éduquée, celui d’une membre des forces spéciales chargée d’exfiltrer un officier des forces gouvernementales, celui du chargé de sécurité de l’ambassade de France et celui d’un jeune diplomate italien bombardé responsable du rapatriement des civils dépendant de son ambassade. Cette série ambitieuse, dans la lignée du fameux Bureau des légendes,  a fait l’objet d’une coproduction européenne. Cela se voit à l’écran : la reconstitution du départ précipité et chaotique des occidentaux est incroyablement réaliste.  Dommage que les différentes langues utilisées par les protagonistes n’aient pas été respectées et que version originale proposée soit uniquement en anglais.

37 secondes

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Le 15 janvier 2004, le Bugaled Breizh coule brutalement au large des côtes anglaises, provoquant la mort des cinq marins français à son bord. Ce jour-là, des exercices de L’OTAN se préparaient dans cette zone maritime… Le naufrage, aussi soudain qu’inexpliqué, provoque une onde de choc au sein des familles des victimes. Face à une mécanique judiciaire qui leur échappe et au sentiment que les institutions taisent les raisons du naufrage, Marie (Nina Meurisse) , la belle-sœur d’une des victimes, va devenir leur porte-parole et engager la communauté des marins dans une longue quête pour la vérité. Sa rencontre avec l’avocat des familles (Mathieu Demy) l’entraînera dans les eaux troubles de l’instruction où plane l’ombre récurrente d’un sous-marin et bouleversera sa vie à tout jamais.

Ce qu’on en pense

L’affaire du Bugaled Breizh traitée à la manière d’une fiction télévisuelle : le parti pris pourrait rebuter. Au final pourtant, les faits, les investigations judiciaires  et le contexte social sont reconstitués avec justesse et la partie fictionnelle (lire romantique) est traitée avec suffisamment de pudeur et de finesse pour ne pas être choquante en regard du drame vécu par les familles des marins disparus. Nina Meurisse et Mathieu Demy apportent à leur personnage une profondeur et une humanité rares dans ce type de productions. Une excellente surprise à découvrir en diffusion sur France 2 ou en streaming sur le site de France.tv.

Le cas Cantat

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

En juillet 2003, à Vilnius (Lituanie), le chanteur Bertrand Cantat tue sa compagne, l’actrice Marie Trintignant. « Drame passionnel » ou « féminicide » ?

Ce qu’on en pense

Basée sur l’enquête d’Anne-Sophie Jahn pour Le Point, cette série documentaire retrace, en trois épisodes de 40 minutes,  l’affaire Cantat. Les faits sont connus,  mais c’est sur leur interprétation que la série se focalise. A l’époque (fin juillet 2003), il est question de drame passionnel. Dans un accès de folle jalousie, le chanteur de Noir Désir a battu à mort sa nouvelle compagne Marie Trintignant. Il sera condamné pour cela à 8 ans de prison et en sortira quatre ans plus tard, sous l’effet d’une libération anticipée pour bonne conduite. En 2010, alors que le chanteur a formé un nouveau groupe (Detroit) et connaît à nouveau le succès, son ex-femme, Krisztina Rady, qui l’a défendu au procès et avec laquelle il a repris une vie commune,  se suicide à leur domicile. Choquée par cette nouvelle,  Anne-Sophie Jahn enquête pour Le Point et recueille plusieurs témoignages selon lesquels Krisztina et d’autres compagnes de Cantat auraient été battues par le chanteur. Le film, que la journaliste a co-réalisé, rappelle les faits avec des extraits édifiants des auditions de Cantat à Vilnius, des témoignages de proches du chanteur et de Marie Trintignant (dont Lio qui a toujours crié au féminicide et a été violemment critiquée pour cela) et ceux de journalistes et magistrats français et Lituaniens qui ont suivi le dossier. Surtout,  il montre comment la perception du drame a radicalement changé depuis #MeToo. Même si le chanteur conserve la fidélité de ses fans, il ne peut plus, aujourd’hui, se réfugier derrière la notion de crime passionnel,  mais doit assumer celle de coupable de féminicide. Tueur de femme(s),  c’est moins romantique qu’amant maudit. 

Adolescence

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Jamie (Owen Cooper) un ado de 13 ans est accusé du meurtre d’une de ses camarades de collège. Les preuves de sa culpabilité sont, hélas, flagrantes. Son père (Stephan Graham) et les deux policiers chargés de l’affaire (Ashley Walters, Faye Marsay) cherchent à savoir ce qui s’est vraiment passé.

Ce qu’on en pense

Il est sans doute un peu tôt pour décerner le titre de meilleure série de l’année, mais on peut parier sans grand risque qu’Adolescence figurera tout en haut du palmarès 2025. Pour une fois, c’est sur Netflix (et non sur Arte) qu’il faut aller voir cette formidable série anglaise qui, comme son titre l’indique, s’intéresse à la jeunesse d’aujourd’hui. Celle qui défraie les faits divers, presque chaque jour,  dans la chronique « meurtres de mineurs ». La réalisation, en 4 plans séquence d’une heure chacun (une prouesse technique doublée d’incroyables performances d’acteurs),  immerge le spectateur dans l’histoire et ne lui laisse aucun répit. On n’est pas prêt d’oublier la prestation du jeune Owen Cooper dans le rôle du jeune garçon accusé de meurtre. Dans l’épisode 3,  sa confrontation avec la psychologue est proprement hallucinante.