La Disparue de Compostelle
Par Phil Inout
Le Pitch
Jeanne Nogarède (Olivia Cote) est gendarme en agglomération rurale dans son village natal de Saint-Guilhem-le-Désert. L’affaire de « La disparue de Compostelle » est le plus gros regret de sa vie. Le 26 novembre 2020 à 07.30 du matin, Emma Vivian, fille d’une de ses amies d’enfance, est sortie de son domicile pour aller à l’école. On ne l’a plus jamais revue. Cinq ans plus tard, un nouvel élément vient bouleverser sa compréhension de l’affaire. Jeanne découvre que quelqu’un a mis en ligne l’image vidéo reconstituée par une intelligence artificielle de la jeune Emma Vivian qui explique, face caméra, ce qui lui est arrivé. Or, son récit contient un élément qui ne pouvait être connu que de son ravisseur… ou de sa mère.
Ce qu’on en pense
Une mini série policière française plutôt réussie par son côté pittoresque, avec une intrigue originale autour d’une vidéo générée par IA . Dommage que le personnage de l’enquêtrice (joliment interprétée par Olivia Cote) soit un peu chargé (un défaut récurrent des séries françaises). On passe quand même un bon moment.
Down Cemetery Road
Par Phil Inout
Le Pitch
Lorsqu’une maison explose dans la banlieue calme d’Oxford et qu’une enfant disparait par la suite, Sarah Tucker (Ruth Wilson), une habitante du quartier, se met en tête de la retrouver et sollicite l’aide de la détective privée Zoë Boehm (Emma Thompson) . Toutes deux se retrouvent au coeur d’une affaire complexe, dans laquelle des gens que l’on croyait morts depuis longtemps sont vivants, tandis que certains vivants trouvent très vite la mort…
Ce qu’on en pense
Dans la lignée de Slow Horses (en moins réussi), une série policière anglaise portée par Emma Thompson, qui en fait des tonnes dans un personnage outrancier qu’on croirait sorti d’une série TF1. L’intrigue est moyennement captivante, mais on reste pour l’ambiance british et l’autodérision. Attention: le final ouvre sur une deuxième saison qu’il va falloir attendre.
Pluribus
Par Phil Inout
Le Pitch
Alors qu’un virus d’origine extraterrestre a transformé l’humanité en êtres inoffensifs, aimables et emphatiques au delà de toute raison, Carol (Rhea Seahorn), une écrivaine de SF qui a échappé par miracle à la contamination essaie de fédérer les quelques rescapés pour trouver une manière d’inverser le processus et de revenir à la normale. Mais elle s’y prend avec tellement de maladresse et de colère que même les « humains modifiés » ne peuvent plus la supporter…
Ce qu’on en pense
Créateur de Breakin Bad et Better Call Saul, Vince Gilligan fait encore très fort avec cette série de SF dystopique qui déjoue tous les codes du genre et pose une étonnante question : l’humanité serait elle plus heureuse sans son libre arbitre ? Persuadée du contraire, l’héroïne (Rhea Seahorn, géniale), bloc de colère, de mauvaise foi et de misanthropie, semble être le seul espoir pour la race humaine de retrouver sa liberté … et ses démons. Il va lui falloir pour cela manipuler ses nouveaux congénères, entièrement dévoués à ses caprices (car ils ne veulent que le bien de tous), pour qu’ils lui livrent leurs secrets et lui permette d’inverser le processus qui les a transformés en gentils zombies béats de bonheur. Autant dire qu’on va de surprises en surprises ! Sans conteste une des meilleures séries de l’année.
Pax Massilia
Par Phil Inout
Le pitch
La brigade des stups de Marseille, dirigée par Lyès Benamar (Tewfik Jallab), un flic aux méthodes controversées, doit faire face à une nouvelle guerre des gangs avec l’arrivée d’un nouveau parrain (Moussa Maaskri) venu d’Espagne et le retour d’un caïd (Nicolas Duvauchelle) qu’on croyait mort en cavale. Alors que la police des polices est déjà sur leur dos et cherche le moindre pétexte pour les faire tomber, « les cramés » comme ils se surnomment, vont devoir jouer serré pour sauver leur job et leur vie…
Ce qu’on en pense
On y est entré à reculons, de peur de se prendre encore une rafale de clichés policiers et de mauvais accents marseillais « made in Olivier Marchal » (Overdose, Bronx, Carbone…) . Et là : surprise ! L’histoire de double vengeance et de paternité douloureuse tient la route, les acteurs sont bons et bien dirigés, les personnages existent en dehors de leur pure utilité narrative (à part celui de la blonde canon de service et celui de la commissaire jouée par Florence Thomassin), les méchants font peur (surtout Moussa Maaskri dans le rôle de l’Indien), Marseille et ses environs sont remarquablement filmés dans une lumière hivernale adéquatement blafarde et la mise en scène assure sans en faire trop. L’histoire n’est pas d’une folle originalité, le traitement ne nous épargne pas quelques scènes de tortures gratuites et les dialogues ne font pas dans la dentelle, mais l’un dans l’autre on a trouvé ça plus digeste que Braquo ou B.R.I. La Saison 2 vient d’arriver sur Netflix.
Meurtre au pied du volcan
Par Phil Inout
Le pitch
L’inspecteur Runarsson est envoyé de Reykjavík sur la péninsule de Snaefellsnes pour enquêter sur ce qui apparaît comme le suicide d’un banquier. Pourtant, certains indices sèment le doute. Pour résoudre ce crime, le policier va devoir faire face à de nombreux obstacles dans cette petite communauté.
Ce qu’on en pense
Une série islandaise qui vaut surtout pour ses décors et ses personnages : un flic nerveux, une adjointe nymphomane, des affairistes impliqués dans de louches trafics, un gang de bikers… L’intrigue brasse un peu trop de pistes pour être crédible et trois épisodes auraient largement suffi à en faire le tour, mais on reste pour l’ambiance nordique, mêle si ça se passe en été et qu’il fait beau tout le temps…
Los Anos Nuevos
Par Phil Inout
Le pitch
Une décennie dans l’intimité d’un couple au fil des réveillons de la Saint Sylvestre. Ana (Iria Del Rio), qui se cherche, et Óscar (Francesco Carril), médecin à la vie plus rangée, se sont rencontrés lors du Nouvel An, le soir de leurs 30 ans…
Ce qu’on en pense
Sur le modèle éprouvé de Scènes de la vie conjugale (Ingmar Bergman 1973), l’Espagnol Rodrigo Sorogoyen (As Bestas) met en scène le même couple (Iria De Rio-Francesco Carril) que l’on retrouve durant dix réveillons de nouvel an successifs, de leur rencontre à… (no spoiler). Radiographie de la vie d’un couple dans l’Espagne contemporaine, c’est bavard (très), émouvant (un peu), drôle (pas mal), sexy (au début surtout) , intelligent, bien joué et bien réalisé, mais en dessous, à notre humble avis, de Scenes from a Mariage qu’avait réalisé Hagai Levi sur le même principe.
Validé 3
Par Phil Inout
Le pitch
William et Brahim ont fait d’Apash Music une vraie réussite. Le label vient justement de signer la dernière sensation musicale : le groupe Cobra, mené par Zak et Salif (Delil Ozhan, Heardley Stinvil) , un duo de jeunes rappeurs prêts à s’imposer dans le game. Malgré ce succès, l’équilibre du label est en réalité plus fragile. Entre des accusations de fraude et le retour de vieux démons, Apash Music risque tout simplement de disparaître. Et lorsqu’une guerre d’égo éclate entre leur deux nouvelles pépites, William et Brahim auront du mal à contenir une inévitable escalade de violence…
Ce qu’on en pense
L‘univers du rap français et ses coulisses sont toujours au centre de l’intrigue, de la saison 3 de Validé. Toujours cornaquée par Franck Gastambide, la Saison 3 confirme les qualités des deux premières : réalisation punchy, BO rap solide, immersion réaliste dans l’univers rap, des cités et de la nuit, dialogues bien écrits, personnages attachants, casting réussi et guests bienvenus. Sous l’effet du format court (30 minutes par épisode), l’intrigue paraît toujours un peu shématique. Mais, on continue à valider !
Désenchantées
Par Phil Inout
Le pitch
La disparition de Sarah Leroy (Nelligan), quinze ans, a bouleversé la petite bourgade de Bouville-sur-Mer et ému la France entière. Un coupable fut vite arrêté. Pourtant, dans chaque foyer, chaque bistrot, on continuait à élaborer des hypothèses. Ce qui est vraiment arrivé, personne ne l’a jamais su. Vingt ans plus tard, Fanny (Marie Denarnaud), journaliste, revient sur les lieux de ce drame qui a marqué sa jeunesse. Et c’est tout un passé qui resurgit …
Ce qu’on en pense
Fans de Mylene Farmer, passez votre chemin! Vous n’entendrez pas la chanson qui a inspiré le titre de la nouvelle série de France 2 (les droits étaient trop chers ?) et rien dans la réalisation n’évoque l’univers de la chanteuse. C’est pourtant bien elle, compilée sur cassette audio à la mode de l’époque , qui a fourni aux jeunes héroïnes le nom de leur bande : « les désenchantées ». Fanny (Marie Denarnaud), petite soeur de la chef de gang (Constance Labbé), n’en faisait pas partie et a vécu la disparition de Sarah de l’extérieur. Lorsque son journal l’envoie en Normandie couvrir le retour du coupable désigné, libéré de prison après 20 ans d’incarcération, elle retrouve l’odeur du chlore de la piscine municipale, les serments d’amitié, les jalousies et les secrets de son enfance . Adaptée du roman de Marie Vareille cette mini série en 4 épisodes parvient à restituer l’atmosphère des années 90 et les liens d’amitié qui unissait les protagonistes avant le drame. Grace en soit rendue au formidable casting féminin. Dommage que la réalisation soit aussi appuyée et la résolution du mystère aussi invraissemblable ! On a failli voir une bonne série française…
The Asset
Par Phil Inout
Le pitch
Recalée de sa formation pour entrer dans la police, Tea (Clara Dessau) est recrutée par les services spéciaux pour infiltrer la famille d’un trafiquant de drogue. Elle se retrouve déchirée entre sa mission et son amitié naissante avec Ashley (Maria Cordsen), la femme du chef de gang…
Ce qu’on en pense
Une excellente série policière danoise qui évite les scènes de violence inutiles et déjoue les codes de l’infiltration mafieuse en mettant l’accent sur l’empathie de l’agente infiltrée pour la femme du chef de gang. L’ambiance reste tout de même assez sombre (comme il se doit pour une série nordique) et pesante, avec un rythme assez lent. Le charme de The Asset repose en grande partie sur celui de l’interprète principale Clara Dessau, une vraie découverte. L’épisode final laisse espérer une saison 2.
The Deal
Par Phil Inout
Le Pitch
À la suite d’un scandale qui entache le début de négociations historiques sur le nucléaire entre les USA et l’Iran, à Genève, la diplomate suisse Alexandra Weiss (Veerle Baetens) est propulsée à la tête de la plus importante mission diplomatique du début du 21e siècle. Est-elle prête à en payer le prix ?
Fruit d’une collaboration entre Alice Winocour, réalisatrice de Proxima et Revoir Paris, et Jean-Stéphane Bron, documentariste suisse à qui l’on doit Cleveland contre Wall Street, cette série franco-suisse réussit l’exploit de rendre palpitant un sommet international sur le nucléaire iranien. Intrigues de couloir, coups bas, trahisons, reniements… L’héroïne, superbement incarnée par Veerle Baetens a fort à faire pour préserver la fameuse neutralité Suisse… et sa santé mentale ! Primée à Série Mania, encore une « grande mini série » Arte.
Le Monstre de Florence
Par Phil Inout
Le Pitch
Entre 1968 et 1985, huit couples sont assassinés alors qu’ils faisaient l’amour dans leur voiture aux environs de Florence. Bien qu’un lien entre l’assassin et un des suspects ait été trouvé et que la même arme ait été utilisée dans chacun des meurtres, le coupable ne sera jamais confondu…
Un Zodiac à la sauce spaghetti. Sauf que le tueur ne se manifeste jamais et que l’enquête piétine éternellement autour d’un mari et sa femme volage. La reconstitution d’époque est impeccable et le casting est très correct, mais on peine à se passionner pour l’affaire. La faute à une réalisation mollassonne et à des personnages peu ragoûtants. Le portrait de l’Italie des années 70-80 n’est pas reluisant non plus…
Des Vivants
Par Phil Inout
Le pitch
Les Sentinelles
Par Phil Inout
Le pitch
Ce qu’on en pense
Adapté de la Bande Dessinée éponyme, Les Sentinelles se ressent de son origine tant dans le scénario (inspiré de Captain America et de Jason Bourne) que dans la mise en scène et la photo. Visuellement, c’est plutôt réussi, mais il faut de la bonne volonté pour s’intéresser à cette improbable histoire de poilus super combattants. D’autant que les épisodes ont pas mal tendance à traîner en longueur… Distrayant mais dispensable.
Reykjavik 112
Par Phil Inout
Le Pitch
Un soir, dans une maison des environs de Reykjavik, une dispute éclate entre Elisa et son mari Sigvaldi, lequel quitte précipitamment le domicile pour Londres. Dans la nuit, un homme masqué s’introduit dans la maison et assassine sauvagement Elisa sous les yeux de Margrét, sa fillette de 6 ans, dissimulée sous un lit. L’inspecteur Huldar, auquel l’enquête est confiée, se voit contraint de collaborer avec Freyja, une psychologue pour enfants. Il se trouve qu’il vient de passer la nuit avec elle, avant de s’éclipser lâchement…
Ce qu’on en pense
Une honnête série nordique qui tient en haleine sans user de beaucoup d’effets, avec une réalisation solide et de beaux plans de paysages islandais insolites. Les personnages ont tous de sérieux soucis psychologiques et la mise en scène des crimes est particulièrement glauque, mais ça se regarde.
The Last Frontier
Par Phil Inout
Le Pitch
Le marshal américain, Frank Remnick (Jason Clarke), travaille en Alaska. Sa juridiction est bouleversée lorsqu’un avion de transport de prisonniers s’écrase dans la nature, libérant des dizaines de détenus violents. Chargé de protéger la ville, il commence à soupçonner que le crash n’est peut-être pas un accident..
Ce qu’on en pense
Une série d’action US musclée à souhait, qui démarre par un crash d’avion spectaculaire et se poursuit par une traque mortelle dans le désert glacé de l’Alaska. Le personnage de shérif incarné par Jason Clarke est un des meilleurs rôles masculins qu’on ait vu dans une série depuis un bon moment et l’immersion dans le grand nord est totale. Dommage que les épisodes n’arrivent qu’au compte goutte sur AppleTV+ …
















