Séries

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Invasion

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Des aliens envahissent la Terre. A  New York, Manchester, au Japon et en Afghanistan, les survivants sidérés par la violence de cette attaque essaient de s’organiser pour survivre

Ce qu’on en pense

La Guerre des mondes continue d’inspirer les créateurs de séries. Après l’excellente adaptation franco Belge réalisée pour Canal + , voici celle d’Apple TV+ qui lui ressemble un peu pour son parti-pris réaliste et anti-spectaculaire,  mais bénéficie quand même d’un budget de blockbuster. Cela permet de suivre des groupes de survivants sur plusieurs continents et de débaucher quelques stars pour les incarner, dont Golshifteh Farahani et Sam Neil.  Après les premières attaques extra-terrestres qui ont paralysé le monde,  on suit donc les efforts de survie  d’une famille aux Etats-Unis, d’un soldat américain en Afghanistan, d’un groupe de collégiens en Angleterre et d’une japonaise employée à la JASA, équivalent local de la NASA. Les communications ayant été coupées d’un coup, personne ne sait réellement ce qui se passe et on découvre en même temps qu’eux l’étendue des dégâts. La réalisation prend tout son temps pour installer les personnages et faire monter le suspens. Il faut attendre cinq épisodes pour savoir à quoi ressemblent les asssaillants ! C’est long,  mais cela vaut la peine de s’accrocher car la série se bonifie d’épisodes en épisodes. A voir cet été  sur Canal +. 

1985

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

En Belgique, trois amis -d’enfance, Vicky (Mona Mina Leon) , son frère Franky (Aimé Claeys)  et son meilleur ami Marc (Tijmen Govaerts) emménagent à Bruxelles. Les deux garçons ont été embauchés dans la gendarmerie, tandis que Vicky poursuit ses études à l’université et anime une radio libre. Le trio va vite perdre son innocence et ses illusions lorsqu’il se retrouve au milieu des terribles événements liés aux tueries du Barbant qui ont choqué une génération et marqué le pays tout entier.

Ce qu’on en pense

Découverte à CanneSéries, cette série flamande immerge le spectateur dans la Belgique du début des années 80, sur les pas de trois jeunes provinciaux montés à la capitale qui vont en découvrir les dessous peu reluisants. Une superbe reconstitution d’époque, avec en toile de fond les tueries du Brabant, la corruption policière et politique, les groupuscules néo nazis et les scandales sexuels qui ont défrayé la chronique locale dans ces années-là. Bien écrite et documentée, la série créée par Willem Wallyn et mise en scène par  Wouter Bouvijn bénéficie d’un excellent casting et se densifie au fil des épisodes, après un démarrage un peu lent. C’est noir (très),  mais qu’est-ce que c’est bien ! 

The Full Monty

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

25 ans après les événements décrits dans le film (The Full Monty) , nos héros s’efforcent de survivre à Sheffield face à une économie en berne dans tous les secteurs et comment, par leurs efforts collectifs et leur profonde humanité, ils vont trouver des solutions aussi absurdes qu’inventives pour triompher de l’adversité.

Ce qu’on en pense

En 1997, le film de Peter Cattaneo a connu un beau succès en salles et on ne s’attendait pas à retrouver les personnages 25 ans plus tard,  à peu près dans le même état  (pitoyable) sur une plateforme de streaming (Disney, qui plus est).  La série les réinstalle dans leur environnement misérable et leur adjoint quelques nouveaux venus (enfants, petits enfants, voisins, réfugiés…). Le résultat est plus que convainquant : sur le fond comme sur la forme,  la série est meilleure que le film ! Et nul besoin d’avoir vu l’un pour apprécier l’autre : les 8 épisodes fonctionnent indépendamment du film et même les uns des autres. De sorte qu’on peut les regarder chacun comme un film d’une heure consacré à l’un des personnages en particulier. Les acteurs sont géniaux et,  côté réalisation et atmosphère,  on dirait du Ken Loach dans sa veine la plus légère (Looking for Eric, La Part des anges). C’est formidable de tendresse, d’empathie et de drôlerie. Par contre, interdit de regarder en VF : les accents et les expressions argotiques ajoutent grandement au plaisir qu’on y prend.

Jeune & Golri

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Prune (Agnès Hurstel), stand-uppeuse débutante de 25 ans, tombe amoureuse de Francis (Jonathan Lambert), qui a 46 ans et une petite fille de 6 ans (Jehanne Pasquet). La jeune femme devient belle-mère, alors que ses copines sont encore en descente de MDMA, et qu’elle a le même âge mental que la petite. C’est l’histoire d’une maternité non choisie mais golri. L’histoire de Prune quoi.

Ce qu’on en pense

Très inspirée de Fleabag, l’hilarante série anglaise de Phoebe Waller Bridge, Jeune & Golri est l’oeuvre de l’humoriste Agnes Hurstel, qui se met en scène dans un rôle de trentenaire paumée, stand uppeuse débutante et amoureuse catastrophique. Elle rencontre un homme plus âgé qu’elle (Jonathan Lambert) et en tombe amoureuse, malgré la présence dissuasive de la fille d’icelui, Alma (Jehanne Pasquet),  qui pourrait être la fille de Margareth Thatcher et de Staline à 6 ans.  En épisodes de 26 minutes, on suit la jeune femme dans ses efforts pour 1) percer dans le stand up 2) maintenir une relation de plus d’une semaine 3) apprivoiser la gamine 4) cacher à son mec qu’elle se moque de leur vie sexuelle et sentimentale tous les soirs sur scène. C’est drôle, enlevé , bien écrit et emballé dans un format trés pop avec plein d’incrustations de dessins dans le cadre. Agnès Hurstel est charmante dans un rôle qui lui ressemble forcément beaucoup. La comparaison avec Fleabag se fait forcément au détriment de la série française (plus gentilllette),  mais on s’amuse bien. Deux saisons sont disponibles sur OCS.

Abysses

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

A cause de la pollution, du dérèglement climatique et de la surexploitation des océans, une force mystérieuse venue des profondeurs utilise des créatures marines pour déclarer une guerre contre l’humanité. Alors que la société s’effondre, une équipe de scientifiques doit découvrir la vraie nature des attaques et de la créature énigmatique qui les initie avant qu’il ne soit trop tard…

Ce qu’on en pense

Adaptée d’un best-seller d’anticipation allemand de Franck Schätzing, cette ambitieuse coproduction européènne s’attaque à un genre dominé, au cinéma, par les Etats-Unis : le thriller d’anticipation. Elle réussit à captiver au-delà des espérances en y ajoutant une note écolo. On suit sur plusieurs continents les efforts d’équipes scientifiques pour essayer d’abord de comprendre ce qui se passe (les accidents mortels se multiplient sur toutes les côtes),  puis de mettre au pont une stratégie pour juguler le danger. Outre la qualité de la réalisation et un casting international, la grande réussite d’Abysses est de ne pas se contenter de séquences spectaculaires d’attaques de baleines, d’orques, de vers géants ou de homards empoisonnés, mais d’examiner leurs conséquences à grande échelle aussi bien sur les plans politiques, qu’économiques ou sociaux. L’aspect humain n’est, évidemment,  pas oublié  et chaque personnage est porteur d’une histoire personnelle qui justifie son implication dans l’enquête en cours. Excellente pioche pour France.tv qui a mis les 8 épisodes de la série en ligne et pour France 2 qui la diffuse ce mois-ci.

Yellowjackets

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Les membres d’une équipe universitaire de soccer féminin se retrouvent être les seules survivantes d’un crash aérien. Leur histoire est racontée en plusieurs temporalité : avant, pendant et plusieurs années après l’accident…

Ce qu’on en pense

Une série qui mélange survival, teen drama, comédie dramatique et enquête,  forcément ça intrigue. Le problème c’est qu’on passe sans cesse de l’un à l’autre sans avoir réellement eu le temps de s’attacher aux personnages qu’on retrouve à plusieurs âges de leur existence. Créée par Adam Lyle et Bart Nickerson (Naco: Mexico),  la série s’étire interminablement et semble avoir surtout pour souci de cocher toutes les cases de tous les genres abordés. Cela donne des épisodes d’inégale qualité, pour une histoire éclatée façon puzzle qui met des plombes à se reconstituer. La saison 2 vient d’arriver sur Canal +

Citadel

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Il y a huit ans, l’agence d’espionnage indépendante  Citadel a été détruite par des agents de Manticore, un puissant syndicat tirant les ficelles dans l’ombre. Avec la chute de Citadel, les agents d’élite Mason Kane (Richard Madden) et Nadia Sinh (Pryianka Chopra Jonas) ont vu leurs souvenirs effacés alors qu’ils échappaient de justesse à la mort. Ils vivent depuis sous de nouvelles identités, en ignorant leur passé. Jusqu’à une nuit, lorsque Mason est retrouvé par son ancien collègue de Citadel, Bernard Orlick (Stanley Tucci), qui a désespérément besoin de son aide pour empêcher Manticore d’établir un Nouvel ordre mondial. Mason retrouve son ancienne partenaire, Nadia, et les deux espions se lancent dans une mission qui les emmène à travers le monde dans le but de stopper les agissements de Manticore…

Ce qu’on en pense

Les frères Russo (d’Avengers) sont aux commandes de cette nouvelle série blockbuster d’espionnage qui mixe Mission Impossible, James Bond et Jason Bourne. La première demi-heure du premier épisode est trés accrocheuse,  mais une fois qu’on a compris de quoi il retourne Citadel n’a rien de neuf à proposer. Personnages et situations stéréotypés, acting insipide et effets spéciaux à gogo(s). Comme Prime diffuse au compte goutte, on sera probablement passé à autre chose avant que le quatrième épisode arrive sur la plateforme alors qu’il y en a douze dans les tuyaux.

Bardot

Séries|

Par Ph.D

Le pitch

La vie de Brigitte Bardot, de ses débuts à 15 ans en 1949 à la naissance de son fils en 1960. Les débuts d’une jeune fille, élevée strictement, qui rêve de devenir danseuse. Guidée par son amour pour Vadim et poussée par son désir de liberté et d’émancipation, elle se laissera happer par le cinéma…

Ce qu’on en pense

Trés attendue , la série de Daniele et Christophe Thompson sur Brigitte Bardot déçoit forcément. Retraçant les premières années de sa carrière et de sa célébrité, les épisodes se concentrent essentiellement sur les nombreuses conquêtes de BB (Vadim, Trintignant, Gilbert Becaud, Sami Frey…),  en se contentant d’effleurer l’impact sociologique, historique et même cinématographique de l’actrice. Un traitement purement superficiel et people du phénomène Bardot. La reconstitution historique est tellement chargée que tout a l’air faux, mêmes les décors naturels ! Idem au niveau du casting : à part Noham Edje, magnétique dans le rôle de Jean-Louis Trintignant,  aucun des acteurs n’est crédible. A commencer par Julia de Nunez, dont la ressemblance avec Bardot n’est qu’épisodique et qui n’en a ni le maintien, ni le phrasé, ni, surtout,  le sex appeal. Dés lors, on comprend mal que BB soit devenue un tel mythe…  Diffusée sur France 2, la série est disponible en intégralité sur France.tv. 

Des Gens bien

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Dans une petite communauté frontalière laissée de côté par la modernité, Linda (Bérangère McNeese) et Tom (Lucas Meister) rongés par les dettes mettent en scène la mort de Linda dans un accident de voiture pour toucher l’assurance vie. Mais rien ne va se passer comme prévu…

Ce qu’on en pense

Une comédie noire à la Fargo servie par un casting impeccable , où Dominique Pinon, India Hair, François Damiens et Corinne Masiero font des apparitions réjouissantes,  aux côtés du couple vedette composé des épatants Lucas Meister et Bérangère McNeese. Drôle et cruel, bien écrit et bien mis en scène : encore une belle trouvaille d’Arte !

B.R.I

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

À la BRI Versailles, unité historique spécialisée dans le grand banditisme, Saïd (Sofian Khammes) prend la tête d’une équipe constituée de jeunes flics d’élite aussi téméraires qu’efficaces. L’ancien membre des forces spéciales remplace Patrick (Bruno Todeschini) , chef charismatique qui a bâti sa légende de policier en collaborant pendant 20 ans avec Éric (Vincent Elbaz), leader d’un clan de la pègre parisienne. Saïd, devra trouver sa place au sein de son groupe tout en évitant qu’une guerre de gangs n’éclate entre la famille d’Éric et celle des frères El Hassani. Mais c’était sans compter sur Patrick, bien déterminé à revenir sur le devant de la scène si Saïd refuse de prendre parti dans ce règlement de comptes qui risque d’embraser la capitale…

Ce qu’on en pense

La nouvelle série policière de Canal + s’inscrit dans la lignée de Novembre et ressemble, elle aussi , a un interminable clip de recrutement pour la brigade de répression et d’intervention de la police de Versailles. Les flics, tous plus ou moins sexy et charismatiques,  ont des voitures qui représentent environ un siècle de leur salaire, les affaires se succèdent à un rythme que même Jack Bauer ne pourrait tenir et on se moque comme d’une guigne de la guerre des gangs que le malheureux  Sofian Khammes s’échine à vouloir éviter. Les deux « anciens » de l’histoire, le flic Patrick (Bruno Todeschini) et le voyou Eric (Vincent Elbaz) se tirent la bourre pour savoir qui jouera le plus malEmmanuelle Devos est juste là pour la déco et les membres de la brigade  (Ophélie Bau, Theo Christine, Rabajh Nait Oufela...) sont mal dirigés, avec des dialogues explicatifs tout sauf naturels. Heureusement, comme ils ont tous l’accent et le vocabulaire des cités, on ne comprend pas la moitié de ce qu’ils racontent ! Un Beau Ratage Industriel.

CanneSéries 6 : Palmarès

Séries|

Par la rédaction

Le festival CanneSeries 2023 s’est déroulé du 14 au 19 avril avec pas moins de 23 premières mondiales et 13 premières internationales.  Nouveauté de l’édition,  6 séries documentaires y étaient présentées en compétition.  Silo a fait l’ouverture le 14 avril et La Fabuleuse Mme Maisel S05 la clôture. On a également pu découvrir en avant-première les premiers épisodes des séries-évènements françaises Cannes Confidential et Tapie. Le Jury de la Compétition séries longues, présidé par Lior Raz et composé de Shirine Boutella, Zabou Breitman, Stewart Coppeland et Daryl McCormack a primé la série norvégienne Power Play. Celui de la compétition séries courtes,  composé de Javier Calvo et Javier Ambrossi (présidents), Marina Rollman et Simona Tabasco a récompensé The Left-Handed Son (Espagne).  Pour les séries documentaires,  Asif Kapadia, Nathalie Marchak et Melissa Theuriau ont distingué Draw for Change (Belgique). Camille Chamoux a assuré le rôle de maîtresse de cérémonie pour l’ouverture rentransmise en direct sur Canal +.  Sarah Michelle Gellar , Morfydd Clark et Joey Soloway ont été honorées par le festival. Rendez-vous en 2024 pour la saison 7.

 

Salade Grecque

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

A la mort de leur grand-père maternel, Tom (Aliocha Schneider) et Mia (Megan Northam), les enfants de Wendy et Xavier dans L’Auberge espagnole, héritent d’un immeuble en ruine en plein centre d’Athènes. Tom souhaite le revendre au plus vite pour financer la start-up qu’il a montée avec sa fiancée new yorkaise. Mais Mia, qui a abandonné ses études pour faire du bénévolat dans une association d’aide aux immigrés, y voit plutôt l’opportunité de donner une structure stable à son association pour loger des familles de migrants…

Ce qu’on en pense

On craignait beaucoup d’être déçu par cette suite sérielle de la trilogie jeuniste de Cédric Klapisch (L’Auberge espagnole/Les Poupées russes/Casse-tête chinois) qui a révélé au grand public Romain Duris, Audrey Tautou, Cécile de France et Kelly Reilly. De fait, si on apprécie de retrouver le ton et le rythme particuliers des films, on a un peu de mal à s’attacher, dans les premiers épisodes, aux nouveaux personnages : les enfants de Wendy/Keilly Reilly  et Xavier/Romain Duris (que l’on avait connus petits dans Casse-tête chinois et qui sont devenus de jeunes adultes)  et leurs collocataires de toutes nationalités,  rassemblés par le hasard dans un immeuble en ruine du centre d’Athènes. Etonnamment, la bascule se fait lors d’un épisode au cours duquel Tom (Aliosha Schneider) et Mia (Megan Northam, révélation de la série) reviennent à Paris pour fêter Noël en famille avec une grande partie du casting des films (moins Audrey Tautou, aux abonnées absentes). Dès lors, on retrouve dans la série tout ce qu’on avait aimé dans les films et le charme joue à plein jusqu’à la fin… qui arrive, du coup,  presque trop tôt (une saison 2, vite !). Ecriture, réalisation, acting, découpage, BO… Tout est bon dans cette Salade Grecque dont le doux parfum de nostalgie se mèle à des ingrédients trés actuels (dette grecque, flux migratoires, guerre en Ukraine, pluri-sexualité, droits des femmes…) qui tirent la série vers la dramédie. On est loin de l’insouciance bigarrée de la génération Erasmus !

Alaska Daily

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Désavouée par sa rédaction après un article polémique mettant en cause un ministre, la journaliste de renom Eileen Fitzgerald (Hillary Swank) est recrutée par un de ses anciens rédacteurs en chef pour enquêter sur des disparitions de jeunes femmes en Alaska. Elle quitte New York pour prendre un nouveau départ à Anchorage. Son arrivée au sein de l’équipe du quotidien local ne plaît pas à tout le monde…

Ce qu’on en pense

Révélée par Clint Eastwood en boxeuse dans Million Dollar Baby, Hillary Swank porte, avec sa frange basse et son air buté, cette série journalistico-policière qui joue sur les contrastes entre New York – d’où vient l’héroïne, reporter de renom virée de sa prestigieuse rédaction pour avoir publié des informations non vérifiées-, et Anchorage où elle échoue dans un quotidien local de deuxième zone,  en quête de revanche et de rédemption, mais où elle apprendra surtout à respecter les autres. L’intrigue principale porte sur des disparitions de jeunes autochtones dont la police ne se soucie guère,  mais on suit aussi le travail au quotidien de l’équipe de reporters, plus ou moins efficaces, qu’intègre bon gré mal gré la  New-Yorkaise. Malgré un traitement très grand public (alors que le scénario et le cadre se prêtaient à quelque chose de plus noir) et une tendance à accumuler les clichés, la série aborde des questions très actuelles,  comme la fracture entre les Etats riches et urbains et les autres, le racisme, la crise de la presse ou l’influence des nouvelles technologies et des réseaux sociaux sur le traitement de l’information. On suit avec intérêt les investigations du duo de reporters formé par Hillary Swank (dans le rôle de la reporter des villes rentre-dedans et un rien condescendante) et Grace Dove (dans celui de la reporter des champs, native et investie dans sa mission) et on s’amuse des intrigues annexes portées par une galerie de personnages bien campés et attachants. Au final, une plutôt bonne surprise.

The English

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Lady Anglaise,  Cornelia Locke (Emily Blunt) débarque dans l’Ouest sauvage pour se venger de l’homme qu’elle considère comme responsable de la mort de son fils. Elle y rencontre Eli Whipp (Chaske Spencer), un ancien éclaireur de cavalerie, issu du peuple Pawnee. Très vite, ils se découvrent une histoire commune qu’ils vont devoir surmonter…

Ce qu’on en pense

Pour les déçus de Django (dont nous sommes), Canal + a une autre série western en magasin. Et celle là vaut vraiment le détour. Scénario alambiqué mais prenant, réalisation hollywoodienne (tendance Malick) , personnages attachants, casting épatant (Emily Blunt, Chaske Spencer : le couple de l’année ?), intrigue transatlantique (entre l’Angleterre victorienne et l’ouest sauvage), vilains de première bourre… Chaque épisode est une fête pour les amateurs de westerns. A cheval !

One Lane Bridge

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

À peine débarqué dans la petite ville de Queenstown, en Nouvelle Zelande, le jeune et ambitieux inspecteur maori Ariki Davis (Dominic Ona-Hariki) est appelé au pont One Lane, réputé dangereux, où gît, dans la rivière, le corps sans vie de Grub Ryder, un fermier apprécié de sa communauté. Si tout porte à croire au suicide, Ariki, lui, suspecte plutôt un assassinat, s’attirant aussitôt l’hostilité de son supérieur, Stephen Tremaine (Joel Tobeck). Des révélations sur la vie privée du défunt contraignent pourtant ce dernier à ouvrir une enquête pour meurtre…

Ce qu’on en pense

One Lane Bridge est une série policière néo zélandaise dont le héros, un jeune inspecteur maori,  débarque dans une petite ville isolée et 100% blanche, pour assister un policier chevronné. Sa première enquête,  sur un suicide qui pourrait être un meurtre, le conduit sur le pont à voie unique qui relie la ville au reste de la région et qui a déjà été le théâtre, apprendra-t-il rapidement,  de nombreux suicides, accidents et morts violentes. Là, ce grand sportif à l’esprit rationnel, qui a un peu renié la culture de son peuple pour épouser celle de la classe dominante blanche du pays, va se mettre à avoir des visions qui orienteront (ou désorienteront) son enquête. Une ville perdue, un cadavre, des secrets de famille, un duo de policiers antinomiques, un soupçon de fantastique… One Lane Bridge coche toutes les cases de la série policière à la mode du jour. Un peu trop peut-être,  mais on se laisse bercer par le rythme Derrickien de cette enquête aux antipodes, dont l’intrigue et les ressorts psychologiques prennent de l’épaisseur au fil des épisodes. Les paysages à la beauté glaçante, les personnages au caractère bien trempé et un casting impeccable donnent envie d’aller au bout des deux saisons.