This Is Going to Hurt
Par Phil Inout
Le pitch
Médecin obstétricien à l’hôpital, Adam (Ben Whishaw) est souvent dépassé par les événements, submergé par des semaines de travail XXL, des décisions vitales à prendre et un salaire ridicule. Un parcours du combattant quotidien dans lequel sa vie personnelle prend des allures de bouée de sauvetage … Et vice versa !
Ce qu’on en pense
Pourquoi regarder encore une série médicale ? D’abord parce que de Dr House à Hyppocrate, en passant par une floppée d’ autres, le genre a produit d’excellentes fictions, et celle-ci en fait partie. Ensuite parce que This is Going to Hurt (ça va faire mal) porte bien son titre. La réalisation, qui emprunte des séquences choc aux films d’horreur gores, est particulièrement punchy. Pour dénoncer les conditions de travail du personnel hospitalier anglais (qui ne diffèrent guère de celles de nos hôpitaux) Adam Kay n’y va pas avec le dos de la cuillère. Il sait de quoi il parle : la série s’inspire de sa propre expérience d’obstétricien hospitalier. This is Going to Hurt allie assez idéalement contenu social, humour, action et émotion. Autour de Ben Whishaw ( alias Q dans les derniers James Bond), excellentissime dans le rôle du jeune toubib gay déjà au bout du rouleau, le casting est top (mention spéciale à Ambika Mod qui joue son interne assistante maladroite). Les dialogues sont rien moins que brillants et la BO pop est au diapason. Les 7 épisodes, majoritairement réalisés par des femmes, s’avalent d’un trait (mais mieux vaut quand même avoir l’estomac bien accroché). Encore une grande série british à binger sur MyCanal !
Sentinelles
Par Phil Inout
Le pitch
Dans la région de Mopti au Mali, la section du lieutenant Anaïs Collet (Pauline Parigot) déployée dans le cadre de l’opération Barkhane, se consacre à la traque terroriste. Mais une embuscade aux conséquences dramatiques ravive les tensions entre les militaires et la population malienne qui accepte de moins en moins la présence française. Dans un pays où les groupes armés terroristes prolifèrent sur les braises de conflits mal éteints, l’armée française doit composer une partition complexe dont l’enjeu est d’éviter la proclamation d’un califat au Sahel…
Ce qu’on en pense
En dépit de pas mal d’invraissemblances et d’un personnage de journaliste caricatural, la nouvelle série de Frédéric Krivine et Thibault Valetoux (Un Village français) se laisse regarder pour son sujet en prise avec l’actualité (la présence des forces françaises de l’opératuon Barkhane au Mali), ses qualités de réalisation et son casting d’où émergent deux découvertes au jeu trés intense : Pauline Parigot (dans le rôle du lieutenant de section) et Louis Peres (dans celui d’un engagé prompt à la détente). On s’attache vite aux différents personnages (même secondaires), la reconstitution de la vie des militaires en Opex (opération extérieure) est assez réaliste et les difficultés de la mission Barkhane sont bien mises en évidence. Une saison 2 qui corrigerait les défauts de scénario de la première donnerait une vraie bonne série de guerre française.
Serviteur du peuple
Par Phil Inout
Le pitch
Alors qu’il confie son dépit concernant la corruption des élites – avec force jurons – à un collègue, le professeur d’histoire Vasyl Holoborodko (Volodymyr Zelensky) est filmé à son insu. La vidéo, postée sur Internet, atteint rapidement plusieurs millions de vues et l’humble citoyen est porté au pouvoir à la présidentielle. Dès les premiers instants de sa prise de fonctions, “l’indigné” croule sous les passe-droits et les privilèges, passant entre les mains d’une batterie de stylistes et d’esthéticiens, rencontrant son staff (dont un sosie employé principalement pour “boire avec le président Loukachenko”, son homologue biélorusse, mais aussi un expert en flatteries à usage personnel, une psychologue, la psychologue de sa psychologue, un chamane…). Une tâche délicate l’attend : réformer le pays…
Ce qu’on en pense
Si Vladimir Poutine n’avait pas envahi l’Ukraine, il y a peu de chances pour que cette série satyrique ukrainienne ait été diffusée dans notre pays et encore moins qu’elle y trouve un succès conséquent. C’est de la grosse farce politique à usage local (il s’agit de dénoncer la corruption du système politique sur un mode burlesque), avec un acteur principal qui surjoue et dont la caméra ne rate aucune mimique ahurie. Dans le rythme, le découpage et jusque dans les codes couleur, on dirait du Claude Zidi vintage. Dans le contexte actuel , on est quand même tenté de regarder plusieurs épisodes (les 3 saisons en comptent 50 !) pour voir à quoi ressemblait le pays avant que les chars russes ne refasse la déco. Le destin, qui est souvent taquin, a voulu que Volodymyr Zelensky devienne réellement président de l’Ukraine et qu’il soit confronté au plus grave péril qu’ait jamais connue son pays. Du coup, le voila passé de la comédie au thriller. C’est triste à dire, mais il est bien meilleur dans son rôle actuel. Et au niveau look, la barbe de 3 jours et le tee shirt kaki lui vont mieux que les costumes cintrés de Serviteur du Peuple.
CanneSéries 05 : le palmarès
Par la rédaction
Après une édition 2021 décalée à l’automne pour cause de Covid, CanneSeries revenait à ses dates initiales pour sa saison 5 qui s’est déroulée du 1er au 6 avril. La Sélection Officielle 2022 comprennait 24 séries au total : 10 en Compétition Séries Longues, 10 en Compétition Séries Courtes et 4 Hors Compétition. Les premiers épisodes ont été projetés dans l’ Auditorium Lumière du Palais des Festivals et des Congrès et à l’Espace Miramar en présence de leurs équipes et d’un public toujours trés nombreux et enthousiaste. C’est la série SF à grand spectacle tirée du jeu video Halo qui a ouvert les festivités le 1er avril. Celle de Jonathan Cohen, Le Flambeau (une parodie de Koh Lanta) a été projetée lors de la cérémonie de clôture au cours de laquelle l’orchestre philharmonique de Cannes rendu hommage à Lalo Schiffrin . Le Jury de la Compétition Séries Courtes, présidé par le romancier et scénariste Anthony Horowitz (Alex Rider) a remis son prix à la série belge Hacked . Le Jury de la Compétition séries longues présidé par Fanny Herrero, la créatrice de Dix pour cent et de Drôle a pour sa part récompensé The Lesson, une série israélienne qu’on espère voir bientôt sur Canal + (palmarès complet ici) . Temps forts de cette édition trés réussie, les hommages à la comédienne britannique Gillian Anderson (X-Files , Sex Education, The Crown) et à l’actrice américaine Sydney Sweeney (Euphoria , The White Lotus) ont donné à CannesSéries05 un avant goût de Festival de Cannes.
Infiniti
Par Phil Inout
Le Pitch
L’ISS, la Station Spatiale Internationale, ne répond plus. Son équipage est en perdition après une collision avec le vaisseau de frêt qui devait l’approvisionner. Au même moment, un cadavre décapité et couvert de cire est retrouvé sur un toit de Baikonour au Kazakhstan. L’identification est formelle : il s’agit d’Anthony Kurz (Lex Schrapnel) , un des astronautes censés être prisonniers de l’ISS ! Anna Zarathi (Céline Sallette) , une spationaute française écartée en dernière minute de la mission spatiale, et Isaak Turgun (Daniyar Alshinov) , un flic kazakh désavoué par sa hiérarchie, vont unir leurs forces pour tenter de résoudre cet étrange paradoxe tandis que le centre spatial de Baïkonour et une société privée américaine se disputent le lancement d’une mission de sauvetage…
Ce qu’on en pense
Présenté en avant première à CanneSéries, cette nouvelle série de Science Fiction de Canal + s’inscrit d’emblée dans la lignée des grandes réussites des fictions de la chaine que sont Le Bureau des Légendes et La Guerre des Mondes.Plus qu’une épopée de SF, Infiniti est un polar metaphysique… quantique. Baignés dans une ambiance rouillée à la True Detective, les décors désolés du Kazakhstan, où est située l’action, donnent à la série une couleur de western moderne. La réalisation, signée Thierry Poiraud, s’inspire du cinéma US des années 70 et, pour une fois, le scénario ne se finit pas sur une pirouette énigmatique : tout se tient et la révélation du mystère va vous exploser le cerveau. Céline Sallette et l’acteur Kazakh Daniyar Alshinov (vu dans A Dark, Dark Man) forment l’ épatant duo vedette de cette enquête qui mélange aventure spatiale, enquête policière, ésotérisme et physique quantique. Six épisodes d’une heure à binger sur MyCanal (où à grapiller durant tout le mois d’ avril sur Canal +), pour ce qui pourrait bien être LA série SF de l’année.
Para//èles
Par Phil Inout
Le pitch
Quatre copains de lycée, Bilal, Romane, Samuel et Victor, voient leurs vies bouleversées lorsqu’un mystérieux événement les sépare et les propulse dans des dimensions parallèles. Ils vont tout mettre en œuvre pour comprendre ce qui s’est passé et tenter de revenir en arrière, dans leur monde « d’avant ».
Ce qu’on en pense
Pour une première série Disney + française, on pouvait trouver pire que cette comédie fantastique qui mélange allègrement les scénarios de Stranger Things, Dark et Retour vers le futur. La réalisation est soignée, le casting est plutôt bon dans l’ensemble et les dialogues sont assez bien écrits. Comme souvent dans les séries hexagonales, c’est la direction d’acteurs qui pêche. A croire qu’on ne recommence jamais une scène ratée… Les 6 épisodes se regardent sans déplaisir, même si c’est clairement destiné au public pré ado.
Johnny par Johnny
Par Phil Inout
Annoncé comme LE documentaire-évènement sur Johnny, 5 ans après sa mort, cette série Netflix ne remplit qu’à moitié son office. Le pari de faire se raconter Johnny par lui-même, au travers des interviews qu’il a données au cours de sa carrière, n’est pas complètement tenu. Et pour une bonne raison : Johnny ne se livrait pas beaucoup, surtout devant une caméra. Du coup, les réalisateurs ont dû avoir recours aux témoignages en voix off de proches (Pierre Billon, Gille Lhote, Jean Marie Périer, Philippe Labro, Jean Claude Camus, Adeline Blondiau) pour combler les trous dans la narration. Et les vingt dernières années de la vie de la star, pourtant particulièrement riches en évènements (ses adieux, sa maladie, son come back, la rupture avec Camus et Universal…), ne sont pas abordées. Laetitia Hallyday, qui détient les droits des images et des chansons de cette période, a, en effet, refusé de participer à cette production, ayant certainement d’autres projets. Cela n’empêche pas la série d’être trés particulièrement dynamique et plaisante à regarder, au contraire. Il s’agit d’un documentaire de montage (sans narration) et le montage est particulièrement réussi. On imagine sans peine le travail de romain que cela a représenté de piocher dans les milliers d’heures d’archives privées et publiques (INA) disponibles. La vie du chanteur est racontée dans l’ordre chronologique mais sans focaliser sur la carrière. C’est un portrait intime de l’homme et de l’artiste plutôt qu’une biographie qui émerge de ces images triées par thèmes (l’enfance et les débuts, le rapport à la mort, Johhny et ses femmes, son Amérique…) pour alimenter 5 épisodes de 45 minutes chacun. Les fans n’apprendront rien, mais seront certainement heureux de revoir leur idole à tous les stades de sa vie et de sa carrière avec des témoignages inédits (celui d’Adeline notamment)
Le Tueur de l’ombre 2
Par Phil Inout
Le pitch
La profileuse Louise Bernstein (Natalie Madueno) arrive dans une petite ville portuaire à la demande d’Alice (Solbjorg Hojfeldt), une vieille amie dont le fils a été assassiné. Les jours d’Alice sont comptés et elle demande à Louise d’assister Karina (Helle Fagralid) la policière chargée de l’enquête pour l’aider à retrouver le criminel, qui pourrait être un tueur en série…
Ce qu’on en pense
La Mort est aveugle est la deuxième saison de cette série Danoise dont l’héroïne est une psychologue profileuse, Louise Berstein : une jeune femme sombre et silencieuse, qui refuse de s’attacher sentimentalement, mais est fidèle en amitié et surtout terriblement doué pour son job. Natalie Madueno lui prête sa silhouette longiligne. Elle fait équipe, cette fois, avec Karina (Helle Fagralid), une policière pugnace et équilibrée, pour suivre la trace d’un tueur en série qui torture ses victimes avant de les étrangler et ne laisse jamais de traces. L’originalité de la série est que le spectateur connaît le meurtrier avant les enquêteurs : c’est un père de famille bien sous tous rapports qui se venge d’un complexe d’infériorité de classe sur des hommes plus jeunes, plus beaux, plus sportifs et plus riche que lui. Le suspens tient donc à la résolution de l’enquête, avant qu’il ne commette de nouvelles atrocités. Du « Nordique noir » classique, qui tient sur les portraits psychologiques des diffeérents protagonistes, sur la qualité de l’interprétation et sur une ambiance anxyogène à souhait. La saison 2 tient ses promesses.
En thérapie 2
Par Phil Inout
Le pitch
Paris 2015-2020. Philippe Dayan ( Frédéric Pierrot), psychanaliste, reçoit ses clients chaque semaine dans son cabinet à deux pas de la place de la République. A l’écoute de ces vies bouleversées, le séisme émotionnel qui se déclenche en lui est sans précédent. Pour tenter d’y échapper, il renoue avec son ancienne analyste, Esther (Carole Bouquet), avec qui il avait coupé les ponts depuis près de 12 ans…
Ce qu’on en pense
Confiée à Nakache et Toledano (Hors normes, Intouchables), la version française de cette série israélienne met en scène Frédéric Pierrot dans le rôle du psy et se passe après les attentats de novembre 2015 à Paris. Presqu’intégralement tournés en champs contre champs dans le cabinet du psychiatre et plutôt bavards (forcément !), les 35 épisodes de la première saison ont été LE succès du premier confinement sur Arte. Réalisation, dialogues, casting, rythme, progression dramatique… Tout était parfait, rien à redire. Dans la saison 2 , les stars continuent de défiler sur le divan de l’ami Pierrot (parfait de compassion et d’humanité) : après Mélanie Thierry, Carole Bouquet, Pio Marmaï , Reda Kateb, Clémence Poesy et Pascal Demolon , voici venir Agnès Jaoui, Charlotte Gainsbourg, Jacques Weber, Suzanne Lindon, Eye Haidara, Aliocha Delmotte… Au sortir du premier confinement en 2020, la vie de Philippe Dayan se complique encore. Divorcé, attaqué en justice par la famille de l’un de ses anciens patients, il se tourne vers Claire (Charlotte Gainsbourg), une analyste et essayiste médiatisée dont il espère le soutien pour le procès en cours… Les incertitudes du présent s’ajoutent aux hantises du passé. Disponible en intégralité sur le site d’Arte à partir du 31 mars (avec la saison 1), la saison 2 sera diffusée en avril sur la chaine. C’est une nouvelle réussite.
Drôle
Par Ph.D
Le Pitch
Après s’être consacrée à sa vie de famille, Aïssatou ( Mariama Gueye) revient sur la scène du « Drôle Comedy Club » pour confronter ses derniers sketchs devant le public. Elle est épaulée par Nezir (Younès Boucif) , lequel peine à joindre les deux bouts. Ex-star du stand-up, Bling (Jean Siuen), quant à lui, traverse une mauvaise passe. Issue d’un milieu bourgeois Appoline (Elsa Guedj) abandonne ses brillantes études pour se lancer dans le stand up. Confrontés à une concurrence redoutable, tous se posent la question : doivent-ils jeter l’éponge ou persévérer ?
Ce qu’on en pense
Après Dix pour cent, Fanny Herrero (fille de l’ancien rugbyman du RCT) récidive dans l’excellence avec cette nouvelle série. On quitte le milieu du cinéma pour celui du stand-up, mais la recette reste la même : des personnages attachants, un casting génial , des dialogues qui fusent, des épisodes bien rythmés et une réalisation soignée. L’univers du stand-up, déjà présent dans Jeune et golri (autre réussite française), se décline décidément bien en série. Il est particulièrement bien documenté dans celle-ci , dont l’action est située autour d’un Comedy Club parisien. Plusieurs humoristes ont participé à l’écriture des skeches que jouent les jeunes comédiens recrutés au Cours Florent et les scénaristes se sont imprégnés de l’atmosphère de ces clubs pendant plusieurs mois. La série est drôle et émouvante et révèle le talent de Mariana Gueye (Aïssatou), Younès Boucif un rappeur passé à la comédie (il incarne Nezir, le plus timide mais le plus doué des quatre héros) et Elsa Guedj qui joue Appoline. On est moins fan de Jean Siuen (Bling), mais son personnage est celui qui évolue le plus au cours de la première saison. En tout cas, on signe des deux mains pour une deuxième. Enfin, une bonne série française sur Netflix !
Son vrai visage
Par Ph.D
Le Pitch
Dans une petite ville tranquille de Géorgie, un acte de violence fortuit déclenche une suite d’événements inattendus pour Andy Oliver (Bella Heathcote) et sa mère Laura (Toni Collette). Déterminée à trouver des réponses à ses questions, la jeune femme se lance dans un dangereux voyage à travers les États-Unis, qui va la conduire au cœur des secrets les plus sombres de sa famille…
Ce qu’on en pense
Scénariste et productrice de Homeland, Charlotte Stoudt est à l’origine de cette adaptation de la romancière Karin Staughter dans laquelle Toni Colette joue une orthophoniste apparemment sans histoire qui sauve sa fille et les clients d’un restaurant en tranchant la gorge d’un homme parti pour faire une tuerie. Un fait divers qui attire sur elle une attention qu’elle cherchait à éviter depuis 30 ans et qui va bouleverser sa vie et celle de sa fille Andrea (Bella Heathcote). Celle ci va en effet découvrir que sa mère n’était pas celle qu’elle croyait et que toute sa vie a été batie sur un mensonge. Rapports mère-fille, poids du secret et de la culpabilité, chasse à l’homme (et à la femme), romance, vengeance… En huit épisodes d’une heure, Son vrai visage entraine le spectateur dans un thriller psychologique plein de rebondissements et de surprises, servi par un casting impeccable (Omari Hardwick, Gil Birmingham, Jessica Bardem, David Wenham…). Comme souvent, ça tire un peu à la ligne sur la fin (qui ouvre la voie à une possible deuxième saison), mais ça vaut mieux dans le genre que toutes les adaptations Netflix d’Harlan Corben.
L’île aux 30 cercueils
Par Phil Inout
Le pitch
Christine (Virginie Ledoyen) vit une vie tranquille avec son mari, Raphaël (Charles Berling) jusqu’au jour où elle reçoit une mystérieuse vidéo sur son portable. On y voit des images de son accouchement à Sarek, l’île où elle a grandi. Christine découvre avec horreur que son enfant annoncé mort-né a été assassiné. Elle est désormais hantée par ces questions : qui a tué son fils, et pourquoi ?
Ce qu’on en pense
En 1979, l’adaptation en téléfilm d’un des romans les plus noirs de Maurice Leblanc (facile), avec la belle Claude Jade, pouvait encore impressionner le téléspectateur, au point de faire faire des cauchemars aux plus sensibles. En 2022, ce remake remis au goût du jour par Elsa Marpeau (Capitaine Marleau) et Florent Meyer et réalisé par Frédéric Mermoud est aussi un cauchemar… Mais pour les malheureux acteurs (Virginie Ledoyen, Charles Berling, Dominique Pinon et le regretté Jean François Stevenin) embarqués dans un ersatz de polar nordique au scénario abracandabrantesque. Rien ne fonctionne dans cette série horriblement longue (près de 6 heures !) , mal écrite, mal dialoguée et filmée comme un clip de l’office du tourisme d’Ouessant. Un conseil : passez au large !
MotoGP Unlimited
Par Phil Inout
La réussite de Formula 1 : Pilotes de leur destin (Drive to Survive en VO), dont la 4e saison vient d’être mise en ligne sur Netflix, laissait espérer beaucoup de cette première série sur le championnat du monde MotoGP, qui est à la moto ce que la F1 est à la course automobile. Détenteur des droits commerciaux de la MotoGP, Dorna Sports s’est associé à la société espagnole Mediapro pour produire la première saison de cette série documentaire que diffuse Amazon Prime. Ce qui explique, sans doute, que les pilotes espagnols squattent un peu l’image, alors que c’est un français, Fabio Quartararo qui a remporté le titre. Idem, l’excellent début de saison de l’autre pilote français Johann Zarco est totalement occulté. Contrairement à son homologue pour la F1, MotoGP Unlimited a choisi la narration chronologique du championnat, sans forcer sur la dramatisation. Un choix qui privilégie le réalisme documentaire et l’immersion dans les paddocks, mais ne rend pas la série particulièrement attractive pour le spectateur novice. Ceux qui se sont passionné pour le retour de Marc Marquez, les exploits de Quartararo, le psychodrame Vinales, les adieux de Valentino Rossi et la montée en puissance des Ducati n’apprendront pas non plus grand chose et risquent de trouver la série un peu longue (8 X 45 min). Mais on a trop espéré que ce sport ultra spectaculaire et compétitif soit mieux médiatisé pour faire la fine bouche. On souhaite juste que ces défauts soient corrigés en saison 2.
Ce que Pauline ne vous dit pas
Par Phil Inout
Le pitch
Son ex-mari vient de mourir, tombé dans son jardin du haut d’un échafaudage de fortune. Pauline (Ophelia Kolb) était sur place. C’est elle qui a prévenu les secours, mais juste un peu trop tard et tellement maladroitement … Tout l’accuse. Et chaque fois qu’elle tente de se justifier, elle s’enfonce un peu plus… Même son fils de huit ans est persuadé qu’elle est coupable. La machinerie judiciaire se met en place, les services sociaux s’en mêlent. Elle fait face à l’hypocrisie puis à la rage et l’acharnement de sa belle-famille, elle n’a pas les mots pour se défendre, elle est fragile, imprévisible. C’est une femme brisée par des années de mépris et de petites humiliations quotidiennes. La juge d’instruction (Grace Seri) – presque aussi fragile qu’elle au sein de l’institution -, y voit rapidement un mobile. Elle n’en démordra pas…
Ce qu’on en pense
Portée par la troublante Ophelia Kolb (10 pour cent), cette mini-série policière et judiciaire de France 2 est la bonne surprise de ce début d’année. Bien écrite, bien jouée, bien réalisée, elle suit le parcours judiciaire d’une jeune mère qui se retrouve accusée du meutre de son mari, avec lequel elle était en instance de divorce. Une policière ambitieuse (Sylvie testud) et une juge d’instruction débutante (Grace Seri) vont en faire une coupable idéale aux yeux du tribunal qui sera chargé de la juger. Seuls son nouveau compagnon et le frère de son mari chercheront à la disculper… Ce que Pauline ne vous dit pas fait le portrait d’une femme brisée par l’emprise d’un mari autoritaire, compléxée, mal dans sa peau de jeune mère, incapable de se défendre, ni d’expliquer sa confuite erratique le jour du drame. Toute en fragilité et colère rentrée,Ophelia Kolb est parfaite dans le rôle.
Totems
Par Phil Inout
Le pitch
En 1965, en pleine Guerre froide, Francis Mareuil (Niels Schneider) , un scientifique français, s’apprête à devenir espion. Tandis qu’il travaille pour les services secrets français et la CIA, il rencontre Lyudmila Goloubeva (Vera Kolesnikova), une pianiste contrainte de collaborer avec le KGB. C’est le début d’une histoire d’amour… Mais comment savoir si les sentiments qui semblent les animer sont sincères ou guidés par des intérêts politiques ?
Ce qu’on en pense
Ambitieuse production Amazon, Totems nous replonge dans la Guerre Froide avec une intrigue batie autour de la menace d’un bombe nucléaire orbitale, dont le KGB, la CIA et le SDECE se disputent les codes dans une course effrenée à travers l’Europe . Jouets des différents services, un jeune scientifique français, incarné fiévreusement par Niels Schneider et une pianiste (Vera Kolesnikova), fille du scientifique Russe qui a conçu le module orbital, vont vivre une histoire d’amour compliquée. Sur le papier, Totems a tout pour être une grande série d’espionnage : excellent casting (Lambert Wilson dans un rôle ambiguë, José Garcia à contre emploi, Anna Girardot… ) , réalisation léchée (Jérome Salle), reconstitution d’époque fastueuse, intrigue atomique… Comment se fait-il alors qu’on n’accroche jamais vraiment ? Que l’action ne passionne pas ? Que l’histoire d’amour soit tiède ? Qu’on a l’impression d’avoir déjà vu ça mille fois ? Trop stylisée, trop respecteuse des codes du genre, la mise en scène loupe le coche. Dommage pour les acteurs, tous très bons, et pour les décorateurs qui ont fait un boulot formidable. On s’accroche malgré tout, en misant sur la saison 2 qu’annonce un dernier rebondissement spectaculaire.