Séries

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Marie-Antoinette

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch 

Marie-Antoinette est âgée d’à peine 14 ans quand elle quitte l’Autriche et sa mère pour épouser le dauphin en France. C’est encore une jeune enfant têtue et dissipée qui doit se plier aux règles françaises, nombreuses et compliquées. La jeune princesse souffre rapidement de ne pouvoir vivre sa vie comme elle l’entend. Elle est constamment sous pression pour perpétuer la lignée des Bourbons. Une mission plus compliquée que prévue : même si la relation entre Marie-Antoinette et Louis XVI s’améliore au fil du temps, sept années leur seront nécessaires pour consommer leur mariage. De la jeune dauphine à la reine du style, véritable icône de la mode, Marie-Antoinette impressionne rapidement par son charisme et son naturel. Elle va progressivement comprendre les codes et les secrets de la cour française et recréer totalement Versailles à son image : libre, indépendant et féministe. Mais ses succès attisent jalousie et rivalité. Des pamphlets diffamatoires et des rumeurs persistantes sur sa vie privée viennent mettre à mal sa réputation. Il lui faudra beaucoup de courage et de dignité pour vaincre ses nombreux ennemis de la cour versaillaise.

Ce qu’on en pense

Une Marie-Antoinette pop et girlie : Sofia Coppola en avait fait un film acceptable. La série en reprend les codes visuels et les thématiques en les poussant à l’extrême. Entre Emily in Versailles et Sex and the Sissi, le résultat est tout simplement consternant.  D’un point de vue historique,  c’est une hérésie totale, mais on pouvait s’y attendre. Le pire,  c’est que ce n’est même pas drôle, ni un tant soit peu intéressant. Il n’y a rien à sauver dans cette superproduction internationale qui vire à l’accident industriel. On a jeté l’éponge à l’épisode 3, ne voyant aucune de raison de s’en infliger davantage.

The Staircase

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch 

En décembre 2001, l’écrivain Michael Peterson (Colin Firth) appelle les secours pour signaler la chute accidentelle de sa femme Kathleen (Toni Colette) dans les escaliers de leur villa de Caroline du Nord. Sauf que la scène que découvrent les secours ressemble à tout sauf à un accident. S’engage alors à l’encontre de l’écrivain une enquête criminelle et judiciaire qui va durer plusieurs décennies… 

Ce qu’on en pense

Ceux qui ont vu la formidable série documentaire de Jean-Xavier Lestrade Soupçons connaissent déjà l’histoire de Michael Peterson et savent que les circonstances de la mort de son épouse n’ont jamais été élucidées, bien que  l’écrivain ait fini par plaider coupable à son procès pour clore l’affaire,  alors que son séjour en prison couvrait déjà la peine qu’il aurait pu encourir. The Staircase s’inspire largement du documentaire français, en mettant même en scène l’équipe de tournage dans une mise en abime troublante, mais en prenant toutefois pas mal de libertés sur l’interprétation des faits. D’une réalisation trés classique mais efficace, la série HBO que diffuse Canal + vaut surtout pour son casting avec Colin Firth et Toni Colette pour les personnages principaux et l’inattendue  Juliette Binoche dans le rôle de l’assistante du metteur en scène français du documentaire tiré de l’affaire.

The Watcher

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Nora et Dean Brannock (Naomi Watts, John Cannavale) emménagent avec leurs deux enfants dans la maison de leurs rêves près de New York où ils travaillent. Peu de temps après, le couple  commence à recevoir des lettres de menace terrifiantes signées « The Watcher » et le rêve tourne au cauchemar… 

Ce qu’on en pense

Ryan Murphy frappe encore avec cette série horrifique dont le personnage principal est une splendide villa historique de l’Etat de New-York. Est-elle hantée ou quelqu’un cherche-t-il à forcer les nouveaux propriétaires (Naomi Watts et John Cannavale, parfaits) à la revendre ? Le mystère rode, l’ambiance devient irrespirable, la paranoïa s’empare de toute la famille,  les voisins (Mia Farrow, Margo Martindale, Richard Kind…) sont tout sauf rassurants, l’agent immobilier (Jennifer Coolidge) se frotte les mains et la police locale se roule les pouces.  Le scénario surmultiplie les fausses pistes avec une bonne dose d’humour noir et la réalisation ne laisse aucun répit. Tout ce qu’on attend de ce genre de série, en somme !

La Crue

Séries|

Par Ph.D

Le Pitch

En 1997,  une inondation menace la ville polonaise de Wrocław. Contre l’avis de leurs experts, qui minimisent le risque, les officiels locaux font appel à une spécialiste indépendante (Agneszka Zulewska) pour les aider à prendre des décisions aux lourdes implications…

Ce qu’on en pense

Une trés bonne mini-série polonaise, qui mise moins sur le spectaculaire (même si la reconstitution est impressionnante de réalisme) que sur les personnages pour raconter comment les autorités locales ont échoué à prévenir une inondation dévastatrice en 1997 dans la région de Wroclaw,  encerclée par plusieurs fleuves en crue. La dénonciation de la bureaucratie et du chacun pour soi n’en a que plus de portée.

Notre Dame

Séries|

Par Ph.D

Le Pitch

Dans la nuit du 15 avril 2019 alors que la cathédrale Notre-Dame de Paris brûle,  des destins se croisent sur le parvis…

Ce qu’on en pense

Après le film, la série. Contrairement à JJ Annaud, Hervé Hadmar (Pigalle la nuit, Les Témoins) a choisi de ne pas raconter l’incendie de Notre Dame heure par heure, mais plutôt de l’utiliser comme une métaphore de notre société en faisant se croiser divers personnages dans le quartier et sur le parvis de la cathédrale en flammes : des pompiers (commandés par l’incontournable Roschdy Zem), une journaliste de BFM (Alice Isaaz), un patron de bar en délicatesse avec des créanciers violents (Simon Abkarian), sa fille à la dérive (Marie Zabukovec), un enfant perdu…  Pendant que l’incendie fait rage,  chacun essaie à sa manière de s’en sortir. Malgré quelques facilités scénaristiques, la reconstitution de l’incendie  (impressionnante de réalisme), une réalisation nerveuse et une interprétation sans défaut font de Notre Dame, la part du feu une des meilleures séries françaises de l’année. A voir.

Les Amateurs

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch 

La trentaine entamée, Vincent (Vincent Dedienne) est fonctionnaire au département de la Meurthe-et-Moselle et vient de se faire larguer par sa petite amie Louise (Fanny Sidney), qui se trouve être aussi sa patronne. Alban (François Damiens), 45 ans, vit toujours chez sa mère et travaille comme factotum dans le bureau de Vincent. Après avoir répondu à un téléphone portable égaré sur le site d’un accident de voiture, Vincent se retrouve avec Alban empêtrés dans un dangereux complot criminel… 

Ce qu’on en pense

Dés les premières minutes, malgré le casting, on se dit que cette série ne peut pas être française. De fait, c’est le remake d’une série anglaiseThe Wrong Mans,  créée par James Corden et Mathew Baynton. Une pure comédie noire à l’anglaise, dans la veine de Landscapers.  Vincent Dedienne et François Damiens y jouent une paire de crétins mêlés malgré eux à une affaire d’enlèvement avec rançon qui dégénère. Drôle et rythmée, la série serait totalement jubilatoire si les deux compères n’éprouvaient pas le besoin d’en faire des tonnes (surtout Damiens). Mais le scénario est si bon qu’on passe quand même un bon moment.

Le Monde de demain

Séries|

Par Ph.D

Le Pitch

Au début des années 1980, en banlieue parisienne, les destins croisés de Bruno Lopez (Anthony Bajon) et Didier Morville (Melvin Boomer), fondateurs du groupe de rap NTM,  de la danseuse et graffeuse Lady V (Laïka Blanc-Francard) , du DJ pionnier Dee Nasty (Andranic Manet) et de sa compagne Béatrice (Léo Chalié) illustrent la naissance du mouvement hip Hop en France .

Ce qu’on en pense

A la différence du film Suprêmes, le film d’Audrey Estrougo auquel on songe immédiatement, Le Monde de demain n’est pas seulement la déclinaison en série du biopic de NTM. L’ambition de la série écrite et réalisée par Katell Quillévéré et Hélier Cistern est, en effet, de raconter la naissance du mouvement hip hop en France,  à travers quelques-uns des personnages qui l’ont importé des Etats-Unis. A commencer par le DJ Dee Nasty,  que l’ouverture du premier épisode trouve en Californie découvrant cette nouvelle musique et la danse qui y est associée. Incarné par Andranic Manet,  c’est l’un des héros de la série avec Bruno Lopez (joué par un Anthony Bajon à l’air étonnament juvénile) et Didier Morville (Melvin Boomer), les futurs Kool Shen et JoeyStarr. Un casting de choix pour une reconstitution trés crédible des années 80 avec la B.O qui va bien. Une des meilleures séries françaises de l’année, diffusée à partir du 20 octobre sur Arte et déjà disponible en intégralité sur le site de la chaine.

Montre jamais ça à personne

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Clément Cotentin a commencé à filmer son grand frère Aurélien, alias Orelsan, en 2005, alors qu’il cherchait encore sa voie/voix  à Caen avec ses potes Gringe, Ablaye et Skread. Il a suivi son ascension jusqu’à Bercy…

Ce qu’on en pense

Comment devient on le numéro 1 du rap en France lorsqu’on est issu de la classe moyenne (parents dans l’enseignement), un peu glandeur, un peu zonard, qu’on vient de Caen, qu’on ne connaît personne dans le milieu de la musique et qu’on n’est pas spécialement dévoré d’ambition ? C’est à cette question que la série documentaire de Clément Cotentin, journaliste sportif et petit frère d’Orelsan,  s’attache à répondre. Fan inconditionnel de son grand frère (« C’est le Eminem français« ), Clément à commencé à le filmer en 2005 dans l’appart de Caen où il zonait avec ses potes, en essayant sans trop y croire de faire du rap,  entre petits boulots (gardien de nuit dans un hôtel) et grosses déconnades d’ados attardés. Il l’ a suivi depuis premières des battles rap jusqu’aux concerts de Bercy pour la triomphale tournée de La Fête est finie. Présenté en avant-première à CanneSéries, Montre jamais ça à personne (excellent titre) mélange les images tournées dans l’intimité d’Orel et ses potes pendant 15 ans et des interviews récentes des différents protagonistes et de personnalités extérieures au groupe comme Gims, Soprano, Olivia Ruiz, Stromae, le tourneur ou le responsable de la maison de disques d’Orelsan. La série ne cache rien des accidents de parcours (humiliation des premières battles, annulation de la première tournée après l’ affaire « Sale pute« , doutes permanents…) et montre comment s’est construit, pierre par pierre,  le succès d’Orel : un MySpace original (les réseaux sociaux n’existaient pas encore ), un trés bon premier album suivi d’un bad buzz qui lui assure une notoriété nationale, un deuxième album encore meilleur,  avec une nouvelle identité (Rael San) et des clips pop, des tournées qui imposent l’artiste comme une vraie bête de scène, un clan soudé, l’attachement à la famille et aux racines provinciales… Rien n’assurait que ça marcherait,  mais l’essentiel était là : le talent d’écriture, le charisme,  la volonté de progresser sans cesse… Lorsqu’à la fin, Clément demande à Orel et Skread ce qu’ils pensent du parcours, les deux font la même réponse : « Ce n’est que le début« . Edifiante, rythmée et drôle,  la série se regarde avec intérêt. La saison 2 est entièrement consacrée au making of de l’album Civilisation et est tout aussi passionnante. Enregistré pendant le premier confinement Covid, le disque a connu une gestation pour le moins laborieuse, mais a fait un carton absolu, comme la tournée qui a suivi et dont le documentaire montre le début. La série donne très envie de le réécouter.

Désordres

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch 

Quand elle n’est pas sur scène, Florence Foresti est une femme comme les autres. En pire ! Personnalité publique, elle est aussi une mère en garde alternée, une célibataire à la dérive, une artiste en quête d’inspiration, et une angoissée chronique. DÉSORDRES vous invite à entrer dans le quotidien de Florence Foresti, une semaine sur deux, quand elle n’a pas sa fille à charge, pendant la création de son spectacle « Épilogue », en 2017. À l’image de sa vie duelle, où le routinier côtoie le glamour, le rire flirte avec le grave, et la parodie s’invite dans le réel. Un beau bordel… 

Ce qu’on en pense

Après Blanche Gardin, c’est au tour de Florence Foresti d’avoir sa propre série autofictionnelle sur Canal + L’humoriste s’y met en scène après son divorce,  alors qu’elle prépare son retour sur scène, entre garde alternée, soirées copines, procrastination forcenée, crises de panique, problèmes de célébrité et angoisse de vieillir. C’est drôle et punchy, comme un spectacle de Florence Foresti. On y retrouve d’ailleurs pas mal de thématiques, de gags et de punchlines déjà utilisés, dans une forme qui rappelle celle des séries féminines US à la Sex and the City. La série aurait pu être tournée il y a dix ans. Seule prise de risque : la mise en scène de ses crises d’angoisse,  qui tire certains épisodes vers le noir. Mais, même là,  on reste en terrain « Forestier » connu :  la série est destinée à ses fans et elle leur plaira certainement.

Andor

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Cinq ans avant les évènements racontés dans Rogue One : A Star Wars Story, sur la planète Moriana One, le jeune Cassian Andor (Diego Luna) vit de petits trafics et se retrouve impliqué dans le meurtre de deux agents de l’Empire. Traqué par la police impériale, il est recruté par des résistants, dans ce qui deviendra l’Alliance Rebelle

Ce qu’on en pense 

C’est le bordel dans la galaxie « très très lointaine« . Entre première, deuxième et troisième trilogie, prequels, sequels, séries et spin offs,  George Lucas lui-même n’y retrouverait pas ses jedis. Rien que sur Disney+ les fans de Star Wars ont déjà le choix entre trois séries : Obi Wan, Bobba Fett et The Mandalorian. Andor est la quatrième et, bonne nouvelle,  elle est assez différente des trois premières. Un univers plus sombre (à la Blade Runner),  moins d’action de poursuites, d’explosions et de combats de sabres laser,  plus de profondeur. Confiée à Tony Gilroy (le papa de Jason Bourne), la série s’inscrit dans la droite lignée de Rogue One , qui reste un des rares bons films dérivés de Star Wars. Peut-être ira-t-on cette fois au bout des 8 épisodes que comte la première saison ?  Le seul vrai reproche qu’on a à lui faire,  à mi-parcours,  c’est d’avoir repris Diego Luna pour incarner ce petit cousin de Han Solo. Pour un bad boy interstellaire,  il manque singulièrement de charisme

Les Papillons noirs

Séries|

Par Ph.D

Le Pitch

Faute d’inspiration, Adrien (Nicolas Duvauchelle), 40 ans, romancier tourmenté, se résoud à écrire à la demande la biographie d’illustres inconnus. Un vieil homme (Niels Arestrup)  l’embauche pour lui raconter sa plus grande histoire d’amour : Solange, l’histoire d’une vie… de crimes !

Ce qu’on en pense

On attendait beaucoup, peut-être un peu trop, de la nouvelle série de prestige d’Arte, signée Olivier Abbou (Maroni) et Bruno Merle. Les confessions d’un serial killer joué par Niels Arestrup recueillies par un écrivain tourmenté incarné par Nicolas Duvauchelle,  cela donnait trés envie. Les premiers épisodes tiennent leur promesse : réalisation soignée, jeu d’acteurs au cordeau, ambiance flippante… quelque chose entre Mindhunter, giallo et  nordique noir. Et puis patatras ! La série s’epuise dans la représentation de la violence, le traitement des personnages féminins, les tunnels de dialogues, un scénario de plus en plus tiré par les cheveux et des twists invraisemblables. Tous les péchés mignons du feuilleton policier à la française. Dommage …

L’Opéra

Séries|

Par Philippe DUPUY

Le pitch

A l’Opéra de Paris, Zoé (Ariane Labed), danseuse étoile de 35 ans à la carrière fulgurante, vit aujourd’hui dans l’excès : trop de fêtes, d’amants, d’angoisses, de blessures… Parce qu’elle n’a plus le niveau et qu’on le somme de faire des économies, Sébastien Cheneau (Raphaël Personnaz), le nouveau directeur de l’Opéra, veut la licencier. Une première dans l’histoire de l’Opéra ! Mais Zoé va se battre contre l’institution, ses pairs et surtout contre elle-même pour décrocher une seconde chance. Dans le même temps, Flora Soumaré (Suzy Bemba), 19 ans, une jeune danseuse noire, vient de rejoindre le corps de ballet et n’a que quelques mois pour s’intégrer et faire ses preuves…

Ce qu’on en pense

Depuis L’Age heureux (Odette Joyeux 1966), aucune équipe de tournage n’avait squatté aussi longtemps les ors et les coulisses de l’Opéra de Paris. C’est la bonne surprise de cette série signée  Cécile Ducoq et Benjamin Adam : qu’il s’agisse de montrer les luttes de pouvoir, les rivalités artistiques, les lourdeurs administratives et syndicales, le travail des danseurs, les répétitions ou les spectacles,  l’immersion est d’un réalisme saisissant. Du coup, on pardonne le portrait un peu chargé de l’héroïne incarnée par Ariane Labed,  dont le scénario veut à tout prix faire une diva des pointes aux excès de rock star alors qu’il aurait pu se contenter du portrait d’une Etoile meurtrie et vieillissante. La première scène, où on la voit sortir de boite de nuit et se défoncer avec son jeune amant avant une représentation, où elle arrive juste à temps pour monter sur scène, a bien failli nous exclure de la série. Quand on sait la discipline que s’infligent les danseurs pour parvenir au statut d’Etoile et le travail que cela représente pour se maintenir à ce niveau d’exigence, on se doute bien que jamais au grand jamais une Etoile ne s’autoriserait pareil comportement. Heureusement, la suite est plus crédible et on suit avec intérêt  les efforts de Zoé (Ariane Labed qui n’a pas volé son prix d’interprétation à SérieMania) pour revenir à un meilleur niveau,  ceux de Flora (Suzy Bemba attachante) pour intégrer le ballet et ceux de Sébastien (Raphaël Personnaz, parfait), le nouveau directeur pour endosser un costume taillé trop grand pour lui. Les épisodes ont beau être précédés d’un carton indiquant que « les personnages et les situations ne suaraient reflêter la réalité de l’Opera de Paris« , il parait évident que les scénaristes se sont largement inspiré du passage mouvementé de Benjamin Millepied à la direction de l’auguste maison. La série y gagne encore en réalisme et en profondeur. La deuxième saison est censée marquer le retour au sommet de Zoé, mais embûches, manigances et guerres intestines vont continuer de se mettre en travers de sa route ainsi que de celle de Flora (Suzy Bemba épatante) qui tente le concours pour devenir Etoile à son tour…

Irma Vep

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Mira (Alicia Vikander) est une star de cinéma désabusée à la fois par sa carrière et sa rupture récente. Elle arrive en France pour incarner Irma Vep dans un remake du classique français du film muet, « Les Vampires ». Au fur et à mesure du tournage, Mira réalise que les frontières entre elle-même et le personnage qu’elle joue commencent à s’estomper et à fusionner…

Ce qu’on en pense

Découverte à Cannes 2022, la première série d’Olivier Assayas pour HBO adapte son propre film de 1996 (également présenté à Cannes), dans lequel Maggie Cheung jouait une star asiatique embauchée pour tourner en france un remake des Vampires de Louis Feuillade, un film muet de 1915. Elle cède ici la place à Alicia Vikander (Tomb Raider, Jason Bourne…),  dans le rôle d’une jeune star hollywoodienne venue chercher à Paris une nouvelle crédibilité en tournant avec un auteur torturé   (Vincent Macaigne) une série inspirée du même film. Entre romance, drame et comédie meta sur le cinéma, la série installe le spectateur dans les coulisses du tournage et met en parallèle  les images du film de Feuillade avec celles tournées par l’équipe dirigée (?) par Vincent Macaigne, au sein de laquelle on retrouve le ban et l’arrière ban du cinéma français (Vincent Lacoste, Nora Hamzawi, Hyppolite Girardot, Jeanne Balibar, Antoine Reinartz, Michèle Clément…).  Olivier Assayas va au bout de son obsession pour le film de Feuillade et s’interroge sur le format (film-long ou série ?),  en recyclant pas mal  d’éléments de ses propres films (Sils Maria et Personal Shopper, en plus d’Irma Vep) . C’est bavard, intello, ironique, cinéphile et souvent drôle,  mais peut-être un peu trop référencé pour accrocher un plus large public que celui du cinéaste. Les spectateurs américains d’HBO ont dû trouver ça « So chic ! »,  mais légèrement « Boring »…

La Guerre des mondes

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Une astronome française Catherine Durand (Léa Drucker)  détecte une transmission émanant d’une autre galaxie, preuve de l’existence d’une vie extra-terrestre intelligente. Quelques jours plus tard, une attaque de grande envergure est lancée contre l’humanité qui est en grande partie détruite. Seule survit une poignée d’êtres humains qui devront comprendre ce qui se cache  derrière cette attaque impitoyable…

Ce qu’on en pense

Enième adaptation du célèbre roman de HG Wells, cette série franco-anglaise reprend les choses au début:  un signal extra terrestre est détecté trop tard,  l’attaque est massive et la survie de l’humanité est en jeu. La première saison montrait surtout la sidération des survivants.  La deuxième, sans doute à cause du Covid, est plus axée sur la survie et la résistance. La question de fond reste la même : comment réagirait l’humanité si elle était menacée en tant qu’espèce ? Oublierait-elle ses divisions de classe et de race pour s’unir contre l’ennemi? Lea Drucker campe une scientifique Grenobloise qui n’a pas beaucoup de réponses à fournir (l’actrice semble elle même un peu perdue dans cette production). Gabriel Byrne, en ex toubib londonien, semble mieux armé intellectuellement pour faire face aux nombreux défis qui se présentent aux survivants. Adel Benchérif est excellent en officier de l’armée française. La réalisation privilégie le réalisme et la psychologie aux effets spéciaux, les décorateurs français et anglais (une partie de l’intrigue se déroule à Londres) ont été bien aidés par le confinement pour les plans de villes désertes,  le rythme est soutenu dans la S1 un peu moins dans la S2, qui souffre de quelques baisses de régime. On ne peut rien dévoiler de l’intrigue de la troisième saison, diffusée sur Canal + depuis le début du mois de septembre, sous peine de spoiler les deux premières. Disons simplement que c’est toujours aussi réaliste et flippant, que les acteurs sont toujours aussi bons et que la mise en scène continue de faire de cette série  une des grandes réuissites de la fiction française avec Le Bureau des légendes. A voir absolument. 

Respirer

Séries|

Par Ph.D

Le Pitch

Après l’annulation de son vol commercial pour cause d’avis de tempête, Liv  (Melissa Barrera), une avocate new-yorkaise, embarque dans un avion privé pour rejoindre sa destination. L’avion est pris dans l’orage et se crashe dans le Grand Nord Canadien.  Liv est la seule survivante. Mais elle se trouve dans une région particulièrement hostile,  à des dizaines de kilomètres du premier village…

Ce qu’on en pense

Respirer (Keep Breathing en VO) est un vrai-faux survival. Il dresse le portrait psychologique d’une jeune avocate apparemment dure à cuire (Melissa Barrera, excellente), perdue dans un immense territoire  du Nord  après le crash de son avion privé et qui va devoir lutter autant contre les traumas de son passé que contre la nature hostile pour s’en sortir et espérer renaître à la vie. Le format de 30 minutes permet de ne pas s’ennuyer,  car les épisodes sont à 80% composés de retours sur le passé et les traumas de l’héroïne et à 20% seulement de scènes d’action survivaliste. Celles-ci n’étant, d’ailleurs,  que la métaphore de son combat pour se sortir de ses problèmes psychologiques liés à l’enfance et à l’absence de la mère (dont la recherche constituait le but initial du voyage). Pour autant, les scènes de survie ne sont pas expédiées. Elles bénéficient du cadre somptueux  du Grand Nord américain dans lequel se situe l’action et d’une bonne dose d’humour au second degré (l’accumulation des difficultés rencontrées par l’héroïne finit par faire sourire). Les six épisodes s’envoient d’une traite et le final est, pour une fois, réussi.