Chernobyl
Par MAB
Série la mieux notée de tous les temps devant Game of Thrones, Chernobyl arrive sur M6 après diffsuion sur OCS et Canal + et sortie en DVD. Si beaucoup l’ont déjà vue, sa diffusion sur une chaîne gratuite est un événement vue la qualité de cette production. Comme son nom l’indique explicitement, Chernobyl retrace minutieusement la mécanique qui conduisit le 26 avril 1986 à la pire catastrophe causée par l’homme dans l’histoire de l’humanité (avant Fukushima en 2011). L’explosion à la centrale nucléaire Lénine en ex Union-Soviétique du réacteur n°4. Tout est dévoilé – ou rappelé pour ceux qui s’en souviennent – de l’ampleur du désastre. D’abord, la chaîne d’aveuglements et d’incompétences qui menèrent à la tragédie. Puis le déni par peur de l’Etat ou souci de promotion. Avant l’évidence des irradiations. Les premiers morts des jours suivants. Les agonies terribles des semaines à suivre. L’expulsion des lieux. L’urgence des solutions à trouver. Les cancers dans les années qui suivront… Et dans cette horreur inconcevable, le portrait de trois êtres humains: un vice premier ministre et deux scientifiques qui tentent de se faire entendre et de limiter les dégâts. Très documenté. Sobre et précis, Chernobyl est effrayant et captivant. Nous ne sommes pas dans une dystopie. C’est le monde que nous avons créé et qui s’est installé dans le mensonge. Depuis, il s’est effondré. Le bloc soviétique n’est plus. Nous avons appris à envisager le pire.
The Underground Railroad
Par Phil Inout
Le Pitch
Dans le Sud des Etats-Unis avant la guerre de Sécession, la jeune esclave Cora Randall (Thuso Mbedu) découvre l’existence du légendaire Underground Railroad, un réseau de chemin de fer sous-terrain secret créé pour aider les esclaves à s’échapper des plantations. Mais la voie vers la liberté est parsemée de pièges et d’embuches…
Ce qu’on en pense
Les séries sur l’esclavage et le racisme aux Etats-Unis se multiplient et ne cessent de nous épater. Après Them (Eux) , The Good Lord Bird et Lovecraft Country (pour ne citer qu’elles) The Underground Railroad est une nouvelle réussite du genre. Il faut dire que le réalisateur, Barry Jenkins, Oscarisé pour Moonlight, n’est pas exactement le premier venu, que le scénario est adapté d’un Prix Pulitzer, que les acteurs sont extras et que derrière le projet on trouve un certain Brad Pitt, connu pour son bon goût en matière de production. Le résultat est, une fois de plus, formidable. Avec une reconstitution d’époque somptueuse et des personnages immédiatement attachants, The Undergound Railroad forme une grande fresque historique d’une dizaine d’heures qui prend aux tripes et secoue, même si la violence de certaines scènes est compensée par la beauté des paysages et des sentiments. Une série qui vient enrichir le catalogue d’ Amazon Prime et lui fait honneur.
Maroni
Par Phil Inout
Le Pitch
Mutée de force en Guyane, l’inspectrice Chloe Bresson (Stephane Caillard) fait équipe avec un flic local Joseph Dialo (Adama Niane) pour retrouver un enfant enlevé sur le bateau de ses parents qui ont été assassinés dans des conditions effryables. Originaire de Saint Pierre et Miquelon, la jeune femme va devoir s’accoutumer aux traditions locales et à son nouveau partenaire, dont les méthodes sont radicalement differentes des siennes…
Ce qu’on en pense
Arte, qui a le chic pour dénicher de géniales séries étrangères, a encore du mal avec les françaises : tout se passe comme si Canal + avait l’exclusivité des bonnes fictions francophones. La deuxième saison de Maroni, dont la chaine franco allemande entame ce mois ci la diffusion, ne change pas le mal qu’on pensait de la série en saison 1. On retrouve Chloe Bresson (Stephane Caillard) , qui quitte quelques temps la Guyane où elle a été muté de force et est (forcément) tombée amoureuse de son partenaire (Adama Diane), pour aller enterrer sa mère à Saint Pierre et Miquelon. Pendant son séjour, elle va forcement se retrouver mélée à une affaire criminelle. La transposition de l’intrigue de la moiteur conradienne de Saint Laurent du Maroni, à la froideur scandinave de Saint Pierre ne change pas grand chose (à part la couleur dominante verte qui passe à bleue). Stéphane Caillard surjoue toujours autant la fliquesse badass et mal dans sa peau calquée sur les séries nordiques. Les dialogues sont toujours aussi explicatifs et emphatiques jusqu’au ridicule et le malheureux réalisateur , Olivier Abbou, essaie de faire du True Detective avec des acteurs de sitcom et un scénario en bois. Le seul intéret de cette version glauque et affreusement prétentieuse de Meurtres sous les tropiques est de nous faire découvrir les territoires d’Outre mer, hors des sentiers touristiques. Mais il y a trop de bonnes séries à voir sur les plateformes pour perdre trop de temps avec celle-là.
Halston
Par Phil Inout
Le pitch
Dans les années 60, aux Etats-Unis, Roy Halston Frowick (Ewan McGregor) crée une marque de mode, Halston, qui devient synonyme de luxe, de sexe, de statut et de célébrité et marque le New York des années 1970 et 1980. Mais un rachat hostile l’oblige bientôt à se battre pour le contrôle de son bien le plus précieux…Son propre nom !
Ce qu’on en pense
Mini série Netflix en 5 épisodes, Halston fera découvrir au public européen un nom qui aurait pu être aussi connu que celui de Calvin Klein… Roy Halston Frowick, alias Halston, avouait d’ailleurs jalouser son business de mode. Il n’a, hélas, pas connu la même bonne fortune que son prédécesseur. Ayant dû céder son nom à un riche investisseur pour financer ses premières collections, il a rapidement perdu le contrôle de sa société, qui a périclité avant d’atteindre une renommée mondiale. Halston reste toutefois synonyme aux Etats-Unis d’une mode chic et abordable. La mini série supervisée par l’incontournable Ryan Murphy, raconte l’ascension et la chute d’Halston avec un grand luxe de moyens. Les défilés et les séquences musicales (Liza Minelli était l’égérie et l’amie d’Halston) sont joliment mis en scène, la photographie est somptueuse et le casting est trés bon, même si on a tendance à penser qu’Ewan McGregor n’était peut-être pas le meilleur choix pour le rôle-titre. Il minaude beaucoup et les scènes de sexe homo ne sont pas à son avantage. Krysta Rodriguez est , par contre,tout à fait formidable en Liza Minnelli. Biopic de luxe plus que série conventionnelle, Halston est une nouvelle réussite à mettre à l’actif de Netflix.
Antidisturbios
Par Phil Inout
Le Pitch
A Madrid, une brigade de police anti émeutes est chargée de l’expulsion d’habitants d’un immeuble qui ne payent plus leur loyer. Mais une association humanitaire défend les locataires et s’oppose à l’explusion, qui tourne mal. Un voisin, immigré sénégalais, trouve la mort dans la charge de la police et la brigade est accusée de bavure. Laïa (Vicky Luengo), une inspectrice de la police des polices particulièrement opiniâtre, commence l’enquête à charge contre les flics. Mais plusieurs détails la chiffonnent…
Ce qu’on en pense
La première série de Rodrigo Sorogoyen, le wonder boy du cinéma espagnol auquel on doit les excellents Que Dios Nos Perdone, Madre et El Reino, était évidemment trés attendue. C’est une totale réussite. Antidisturbios (anti-émeutes) raconte l’histoire d’un groupe de policiers accusés de bavure et de l’inspectrice chargée de l’enquête interne. Scénario classique, auquel la réalisation de Sorogoyen apporte une touche trés réaliste. Le travail des policiers anti émeutes est décrit de l’intérieur, de même que celui de la police des polices, sans chercher à héroïser ni à charger les uns et les autres. Pourtant, alors qu’on s’attend à un polar classique façon good cops/ bad cops, une figure féminine se dégage, au fil des épisodes, de cet univers masculin et violent : celle de l’enquêtrice dont la toute première scène du premier épisode (n’allez pas chercher des chips pendant le générique) avait fixé le caractère particulièrement obstiné. Front bombé de fiéffée tête de mule, Vicky Luengo, inconnue de ce côté-ci des Pyrénées, comme la plupart des autres acteurs, en fait une héroïne moderne qui n’est pas sans rappeler Sarah Lund/Linden, l’inoubliable flic de The Killing. En plus de l’intrigue sous tension, qui prend de la profondeur à chaque épisode, de la réalisation immersive (caméra à l’épaule et grand angle) et de l’interprétation impeccable, le fond social et le réalisme font d’Antidisturbios une des meilleures séries du moment.
Them (Eux)
Par Phil Inout
Le pitch
En 1953, Alfred (Ashley Thomas) et Lucky (Deborah Ayorinde) Emory, un couple d’afro-américains, décident de fuir les lois Jim Crow de la Caroline du Nord pour s’installer avec leur petite famille en Californie, dans un quartier résidentiel entièrement blanc de la banlieue de Los Angeles. Ils sont dès lors confontés à l’accueil glacial de leurs nouveaux voisins guère habitués à cohabiter avec des gens de couleur. Dans ce climat tendu, la maison devient le théâtre de phénomènes surnaturels inquiétants impliquant des forces maléfiques…
Ce qu’on en pense
Après Lovecraft Country, cette nouvelle série américaine vient à nouveau explorer le racisme et la ségregation à travers le genre horrifique. Débarquée de façon plutôt discrête sur la plateforme d’Amazon, Them (Eux en VF) est une vraie réussite bien que réservée aux amateurs de sensations fortes (évitez l’épisode 5, si vous avez le coeur fragile). Après un premier épisode d’installation assez tranquille, Them/Eux plonge, en effet, le spectateur au coeur du cauchemar de cette famille noire qui quitte le Sud pour s’installer en Californie, dans un quartier résidentiel totalement blanc. Leur arrivée dans la nouvelle maison, filmée au ralenti, avec la bande son également ralentie (un procédé efficace pour installer l’angoisse) sous le regard éberlué et hostile des voisins sur le pas de leur porte, est un grand moment de… cinéma ! La mise en scène de l’inconnu Little Marvin (qui ne devrait pas le rester longtemps), l’interprétation et la reconstitution des années 50 sont , en effet, dignes d’un grand film de studio hollywoodien. Des qualités qui devraient inciter même les plus réticents au genre à jeter un oeil sur cette formidable (mais sanglante) série.
Capitani
Par Phil Inout
Le pitch
L’inspecteur Luc Capitani (Luc Schiltz) débarque dans un village du Luxembourg où les secrets sont bien gardés pour enquêter sur la mort mystérieuse de Jenny (Jil Devresse), une jeune fille de 15 ans et sur la disparition de sa soeur jumelle…
Etonnant succès que celui de cette première série policière Luxembougeoise achetée par Netflix, qui se retrouve dans le Top 10 de la plateforme depuis sa sortie, en février dernier. Sur un scénario de thriller campagnard désormais classique (une jeune fille assassinée, un enquêteur au passé traumatique, des flics locaux dépassés…), une réalisation tout aussi classique (comprendre téléfilmesque) pour une série qui aurait, à priori, plus sa place sur France 3, voire sur Arte vue son origine germanique, que sur Netflix. Malgré une direction d’acteur flottante, des acteurs en manque de charisme évident (dont le dénommé Luc Schiltz dans le rôle titre) et un air de déjà mille fois vu, les 24 épisodes s’avalent sans peine et on en redemanderait presque. Le format court (25 minutes), l’intrigue solide et le dépaysement sont sans doute pour beaucoup dans l’indéniable fascination qu’exerce la série. Du Grand Duché du Luxembourg, on ne connaît généralement que la ville capitale, ses banques d’affaires et son statut de paradis fiscal. Capitani permet de découvrir que c’est un vrai pays, divisé entre Nord et Sud, ville et campagne, où citadins et bouseux se considèrent avec défiance. On y parle une langue proche de l’Allemand avec des mots français (dont Police) et français avec un accent allemand (dans la VF). Les flics, visiblement mieux payés que les nôtres, roulent en BMW ou en Range Rover. Une armée d’operette fait des manoeuvres à balles réelles. Les autochtones ne sont pas causants et les lycéens se défoncent aux drogues chimiques pour tromper leur ennui. On n’a pas forcément envie d’y passer ses vacances d’été, mais comme décor de thriller policier, ça vaut largement la Suède ou le Danemark.
Innocent
Par Phil Inout
Le pitch
Madrid : une soirée en boîte de huit dégénère en bagarre générale et Matéo (Mario Casas) tue accidentellement un garçon de son âge. Condamné et emprisonné, il ressort au bout de 4 ans et refait sa vie. Alors qu’Olivia, sa femme, (Aura Garrido) vient de lui annoncer qu’elle est enceinte, elle disparaît mystérieusement. Mateo se trouve alors au centre d’intrigues dont il ne contrôle plus rien…
Ce qu’on en pense
L’adaptation du mois d’un roman d’Arlan Corben est espagnole et plutôt soignée du point de vue de la réalisation et de la photo. Le problème, c’est qu’on ne comprend pas grand chose à l’intrigue et (pire) qu’on s’en fout un peu. Le scénario est hyper formaté, les personnages sont stéréotypés, les acteurs sans charisme et on a l’impression d’avoir déjà vu tout ça cent fois. Et ce n’est pas qu’une impression: toutes les adaptation d ‘Arlan Corben finissent par se ressembler. Pas sûr qu’on tienne jusqu’au bout de la licence avec Netflix…
Toujours là pour toi
Par Phil Inout
Le pitch
A Seattle, Kate (Sarah Shalke) et Tully (Katherine Heigl) sont, depuis l’adolescence, les meilleures amies du monde. Elles se soutiennent dans les bons comme les mauvais moments. Un jour, une trahison impensable est commise, leur belle amitié vole en éclats. Pourront-elles se réconcilier ?
Ce qu’on en pense
Sous ses airs de soap à la guimauve sur l’amitié féminine, Toujours là pour toi (Firefly Lane en V.O) se révèle étonnament addictif. Au point qu’on a avalé les dix heures de la saison 1 presque d’une traite ! La réalisation est pourtant d’un kitsch à toute épreuve. Surtout pour la décennie 80, car la série surfe sur trois temporalités correspondant à l’adolescence, au débuts dans la vie puis au quotidien des deux héroïnes dans les années 2000. Inspiré de This Is Us, et utilisé de manière encore plus pointue, ce procédé est le premier atout de TLPT . A tout moment l’action bascule des années 70 aux années 80 ou 2000 et on ne s’en aperçoit qu’aux coiffures ou aux tenues des personnages. La deuxième force de la série, ce sont eux évidemment ( les personnages). Outre les deux héroïnes (Tully, tornade sexy à qui rien ne résiste et la douce Kate qui doit batailler dur pour se faire une place dans la vie) , Firefly Lane ( quartier résidentiel de Seattle où vivent les deux familles) accueille toute une galerie de personnages hauts en couleurs, comme la mère hippie de Tully (Beau Garrett) dont chaque apparition peut faire basculer le scénario du burlesque au drame. TLPT navigue entre les genres et les époques avec une aisance confondante, sans oublier d’interroger sur l’amitié, la réussite sociale, la célébrité, la jalousie… . Vivement la saison 2 !
Shadows and Bone
Par Phil Inout
Le pitch
Le royaume de la Ravka est maudit depuis des millénaires. Son destin repose désormais sur les épaules d’une orpheline. Alina (Jessie Mei Li) a été recrutée par l’Armée pour accompagner les Grisha, de puissants magiciens qui luttent contre le brouillard maléfique qui déchire le pays. Quand son ami d’enfance Mal (Archie Renaux) frôle la mort lors de ce raid, Alina doit affronter ses peurs et sa destinée…
Ce qu’on en pense
Adapté de la saga littéraire à succès Grisha de Leigh Bardugo, Shadows and Bone est une série fantastique pour ados (et plus si affinités), qui propose un univers original, à la manière d’ Harry Potter, de Hunger Games, de Dune ou du Seigneur des Anneaux. L’action se déroule dans un pays qui ressemble à la Russie, à une époque qui pourrait être le 19e siècle. Un univers steampunk, où des armées au look napoléonien combattent les forces du mal tapies dans un no man’s land protégé par un épais brouillard noir. Pour s’opposer aux monstres qui peuplent cette contrée inhospitalière, les hommes peuvent compter sur les super pouvoirs de mutants baptisés Grishas. Mais, en dehors des zones de combat, ceux ci sont ostracisés car leurs pouvoirs inquiètent. Aussi certains cachent leurs dons particuliers, comme Alina, une jeune fille qui s’est enrôlée dans l’armée comme cartographe pour suivre son ami d’enfance Mal et dont la série suit la destinée héroïque. Lorgnant clairement sur la succession de Game of Thrones, Shadows and Bone est une production de grande envergure, aux décors et à la réalisation soignés, portée par de jeunes acteurs attachants (à commencer par Jessie Mei Li qui incarne la jeune héroïne). Si on aime le fantastique et la romance adolescente, la série peut se révéler trés addictive.
Le Serpent
Par Phil Inout
Le pitch
Se faisant passer pour négociants en pierres précieuses, Charles Sobhraj (Tahar Rahim) et sa compagne Marie-Andrée Leclerc (Jenna Coleman) voyagent à travers la Thaïlande, le Népal et l’Inde entre 1975 et 1976, commettant sur leur passage une série de crimes sur le « Hippie Trail» asiatique. Un jeune diplomate néerlandais Herman Knippenberg (Billy Howle) finit par soupçonner leur implication dans la disparition de plusieurs jeunes touristes et se lance à leurs trousses…
Ce qu’on en pense
Après The Eddy, Tahar Rahim est à nouveau en tête d’affiche d’une série Netflix. L’histoire véridique de Charles Sobhraj, alias Le Serpent, un serial killer franco indien qui a sévi en Thaïlande dans les années 70, dépouillant les jeunes hippies et se débarrassant de leurs cadavres sans jamais être inquiété par la police locale. Avec un maquillage qui le fait étrangement ressembler au David Carradine de la série Kung Fu, Tahar Rahim incarne un Serpent particulièrement venimeux, bien secondé par Jenna Coleman (Captain America First Avenger, Docteur Who) qui joue sa complice. La reconstitution d’époque est si parfaite qu’on a l’impression de regarder une série des années 70. Dommage que l’intrigue soit aussi ténue et répétitive, avec d’incessants sauts temporels qui n’apportent pas grand chose et des accents chelous dans la version française. Tout étant exposé dans le premier épisode, on peine à aller au bout des sept suivants.
Staged
Par Phil Inout
Le Pitch
Confinés en raison de la crise sanitaire alors qu’ils s’apprêtaient à monter sur scène, deux célèbres comédiens anglais (David Tennant et Michael Scheen dans leur propre rôle) sont contraints de rester chez eux. Leur metteur en scène, Simon (Simon Evans) les convainc de reprendre les répétitions en visio sur Zoom. Pas une mince affaire pour ces deux artistes, habituées à brûler les planches et pas toujours techno-compatibles…
Ce qu’on en pense
La comédie de confinement aura presque eu le temps de devenir un genre à part entière. Et dans le genre, il sera difficile de faire mieux que Staged. Remarquablement écrite, dialoguée, mise en scène et jouée, cette série anglaise coche toute les bonnes cases. On se régale à voir les deux comédiens vedettes David Tennant (Doctor Who, Good Omens, Inside Man , Broadchurch) et Michael Sheen (The Queen, Good Omens, Doctor Who) jouer leurs propre rôles de comédiens désoeuvrés et se débattre avec leurs smartphones, tablettes et ordis pour répéter malgré tout la pièce qu’ils devraient jouer après le confinement. Amis dans la vraie vie depuis qu’ils ont joué ensemble dans Good Omens, les deux acteurs n’ont pas à surjouer la complicité à l’écran : elle est évidente. La manière trés british dont ils se charrient sur leurs origines , leur accent (un est écossais , l’autre gallois), leur célébrité et leurs dons réèls ou supposés pour la cuisine ou l’éducation des enfants, fait partie du charme de la série qui excelle aussi à montrer comment le confinement modifie les comportements et les relations sociales ou amoureuses. Les personnages féminins (femme de l’un, compagne de l’autre) et les guests stars (Judi Dench, Samuel L Jackson…) de plus en plus nombreuses au fil des épisodes, évitent au show d’être trop répétitif ou autocentré. Déjà deux saisons à binger d’urgence sur MyCanal.
Moi, Christiane F.
Par Phil Inout
Le Pitch
L’histoire de Christiane F. (Janna McKinnon) et de ses amis dysfonctionnels qui, adolescents, se retrouvent confrontés aux drogues, au sexe et à la violence sociale dans le Berlin Ouest des années 70…
Ce qu’on en pense
Relecture moderne du fameux récit autobiographique de Christiane Pelscherinow (Moi, Christiane F. 13 ans, droguée, prostituée) adapté au cinéma par Uli Edel en 1981, cette série Allemande en 8 épisodes ressuscite le Berlin Ouest de la fin des années 80, où une bande d’adolescents va expérimenter, pour des raisons diverses, la nuit, la drogue et la prostitution. La série se démarque du livre et de son adaptation au cinéma par la multiplication des personnages et par un traitement plus contemporain. Le résultat est un peu bancal, entre teen movie, film social, récit autobiographique et… fantastique ! Des scènes oniriques ou surréalistes viennent régulièrement alléger la noirceur du récit originel. Malgré tout, on peine quand même à s’intéresser aux différents personnages dont, à part l’héroïne interprétée par Janna McKinnon, aucun ne se détache vraiment. A voir pour la reconstitution d’époque et la B.O dominée par la musique de David Bowie, comme le film d’Uli Edel.
Snabba Cash
Par Phil Inout
Le pitch
Leya (Evin Ahmad), jeune mère célibataire dont le mari a été abattu, tente de percer dans les nouvelles technologies. Un milieu en pleine effervescence, où la quête de gloire et d’argent est aussi violente que dans la pègre syrienne à laquelle appartenait son mari. Jusqu’où la jeune femme ira-t-elle pour réussir ?
Ce qu’on en pense
Nouvelle réussite du polar nordique, Snabba Cash nous plonge dans le milieu des start-ups de Stockholm et dans celui de la pègre immigrée syrienne, avec une héroïne qui a un pied dans chacun des deux univers. Lorsque la série débute, Leya (Evin Ahmad) élève son jeune fils seule après la mort violente de son mari et essaie de lancer une société technologique. Mais son dernier investisseur est en train de la lâcher et sa société est au bord de la faillite. Contrainte de bosser dans un restaurant comme serveuse pour payer ses factures, elle réussit à convaincre un business angel richissime d’investir dans sa boîte. Pour boucler le deal, il lui faut racheter sa dette auprès du premier investisseur. N’ayant pas un sou devant elle, elle se résoud à accepter l’aide de l’ancien associé de son mari, un caïd de quartier, dont le trafic de drogues est en pleine expansion. La rencontre des deux univers, celui de la jet set des nouvelles technos et celui du crime organisé, va s’avérer explosive… Un polar urbain noir, violent et haletant, porté par une héroïne attachante, superbement interprétée par Evin Ahmad. On en redemande !
Bron
Par Phil Inout
Le Pitch
A la frontière entre la Suède et le Danemark, au beau milieu d’un pont, est retrouvé le corps d’une femme, vraisemblablement assassinée. Les polices suédoises et danoises sont alors dépêchées sur les lieux. Mais l’affaire prend une tournure particulièrement glauque et étonnante lorsque les enquêteurs découvrent qu’il ne s’agit pas d’un seul mais de deux cadavres, coupés en deux à la taille, qui ont été assemblés pour n’en faire qu’un…
Ce qu’on en pense
Bron (The Bridge) fait partie des grandes séries à rattraper pendant le #confinement3. Alors que Chérie 25 diffuse la saison 3, Arte + a mis en ligne les deux premières. Classique du genre black nordique, cette série policière suédo-danoise lancée en 2011 se distingue par un scénario particulièrement alambiqué, avec un serial killer qui met en scène ses crimes pour alerter l’opinion sur des thèmes sociétaux et deux enquêteurs aux personnalités très différentes : Saga (Sofia Helin) une policière suédoise limite autiste qui roule en Porsche et drague dans les bars et Martin Rohde (Kim Bodnia), un inspecteur Danois père de famille nombreuse au physique de nounours qui vient de subir une vasectomie. Écrite et réalisée majoritairement par des femmes, la série se révèle vite addictive, à la manière de The Killing, autre géniale série nordique qui a occupé notre premier confinement et dont la version US est disponible sur Amazon Prime Vidéo.