Nudes
Par Phil Inout
Le Pitch
Sofia (Léonie Dahan-Lamort), Ada (Nelligna) et Victor (Baptiste Masseline) évoluent dans des univers scolaires très différents. Sofia est lycéenne tiraillée par le déterminisme social, Ada est collégienne en zone rurale désertée, Victor est un brllant étudiant en médecine , fils de bonne famille. Tous les trois vont être confrontés à la problématique du cyberharcèlement.
Ce qu’on en pense
Focus sur une pratique plus que jamais d’actualité : l’envoi de « nudes« , photos dénudées par smartphones et les dégats occasionnés par leur publication, volontaire ou non, sur le web et les réseaux sociaux. Trois réalisatrices Andrea Bescond (Victor), Sylvie Verheyde (Sofia) et Lucie Borleteau (Ada) s’y collent avec une équipe de scénaristes trés féminine également. Le résultat ressemble plus à un long clip de prévention contre les dangers d’Internet qu’à un college movie ou un thriller juvénile de bonne facture, mais l’objectif est atteint : attirer l’attention du jeune public sur les risques de certaines pratiques en vogue. Recommandé pour les 14-25 ans, facultatif pour les autres.
Masters of the Air
Par Phil Inout
Le Pitch
L’histoire de la 8ème Air Force américaine, chargée de bombarder les forces nazies pendant la deuxième guerre mondiale.
Ce qu’on en pense
Cary Joji Fukunaga (True Detective, Mourir peut attendre) est aux commandes de cette fresque guerrière à 300 millions de dollars produite par le tandem de Frères d’Armes et The Pacific : Steven Spielberg et Tom Hanks. Autant dire qu’on frole la stratosphère. Reconstitution d’époque, costumes, véhicules, avions, combats aériens tout est top. Le casting et l’interprétation sont aussi à la hauteur avec Austin Butler (Elvis, Dune 2) et Callum Turner ( Les Animaux fantastiques) dans les rôles principaux. Les amateurs de séries de guerre vintage sont au septième ciel.
Griselda
Par Phil Inout
Le Pitch
L’histoire de Griselda Blanco (Sofia Vergara), femme d’affaires colombienne avisée et ambitieuse, qui a créé l’un des cartels les plus rentables de l’histoire. Surnommée la « Veuve noire »…
Ce qu’on en pense
Une série de cartels féministe : c’est possible ! On la doit aux créateurs de Narcos, qui se sont inpiré de la vie de Griselda Blanco, dealeuse colombienne présentée comme « la seule personne au monde crainte par Pablo Escobar » . On comprend mal pourquoi au fil des épisodes qui la décrivent plutôt comme une mère de famille ( certes redoutable une batte de baseball ou un flingue en main) plus soucieuse de sortir ses enfants du trafic de drogue que de monter un cartel concurrent à celui d’Escobar. Les premiers épisodes la montrent d’ailleurs fuyant la Colombie et son mari dealer pour s’installer avec ses enfants à Miami, chez une amie, ex-prostituée comme elle, reconvertie manucure. Hélas, pour lancer son propre business « honnête » aux USA, Griselda ne trouve rien de mieux que de dealer un kilo de poudre volé au fournisseur de son défunt mari (elle l’a flingué avant de partir). Ce qui lui vaut évidemment de sérieux problèmes avec le FBI, les dealers locaux et le cartel colombien qu’elle cherchait à fuir… Distrayante sans plus, avec une interprète (Sofia Vergara) qui fait bien le job, la série se regarde comme un mélange de Weeds et de Breaking Bad.
True Detective 4
Par Phil Inout
Le Pitch
Alors qu’une longue nuit d’hiver tombe sur la ville d’Ennis, en Alaska, les huit hommes en charge de la station de recherche arctique de Tsalal disparaissent sans laisser de traces. Pour résoudre l’affaire, les détectives Liz Danvers (Jodie Foster) et Evangeline Navarro (Kali Reis) vont devoir surmonter leurs propres démons et sonder les glaces éternelles à la recherche des secrets les plus profondément enfouis…
Ce qu’on en pense
Night Country, le pays de la nuit. C’est ici que ça se passe : dans la nuit polaire d’un bled paumé au fin fond de l’Alaska. Une disparition de masse, suivie d’une réapparition congelée tout aussi mystérieuse. Le cold case irrésolu d’une native assassinée des années plus tôt dont on retrouve la langue gelée. Des fantômes d’hommes aimés disparus. Deux fliquettes antogonistes qui doivent collaborer sur la même enquête… Ecrit et réalisé par une réalisatrice, Issa Lopez (Tigers Are Not Afraid), True Detective Night Country reprend les choses où les avaient laissées, en saison 1, Nic Pizzolatto le créateur de la série qui a dynamité le polar gothique. Woody Harrelson et Matthew Mc Conaughey ont cédé la place à Jodie Foster et Kali Reis. Un duo féminin impressionnant. Danvers , le personnage joué par Jodie Foster, pourrait être Clarice Starling (l’enquêtrice du Silence des Agneaux ) avec 30 ans de plus dans les pattes. Navarro (l’ex boxeuse Kali Reis à la présence impressionnante) est une native aux joues piercées et à la sexualité explosive. La nuit et la glace enveloppent leur enquête qui prend parfois des allures de film d’horreur. Après deux saisons en demi teinte, True Detective revient à son meilleur. Déjà la série de l’année ? Dommage qu’il faille le pass Warner et attendre une semaine entre chaque épisode pour en profiter…
Coeurs noirs
Par Phil Inout
Le Pitch
Les Forces Spéciales françaises sont déployées en Irak, à la veille de la bataille de Mossoul, en octobre 2016. Les membres de ce commando ont pour mission de retrouver et exfiltrer la fille et le petit-fils d’un important Emir français de Daech qu’ils ont capturé et qui ne coopérera avec eux qu’à cette condition…
Ce qu’on en pense
Les bonnes séries françaises qui échappent à Canal + sont rares. Surtout si elles sont signées par des anciens du Bureau des légendes et de Baron Noir ! Preuve de la montée en puissance de la plateforme d’Amazon, c’est pourtant sur Prime que l’on a découvert Coeurs Noirs, bonne série de guerre et d’espionnage, dont Nicolas Duvauchelle, dans le rôle d’un membre des forces speciales en Irak, est l’une des têtes de gondole. Si le scénario et le traitement ne se démarquent guère de la plupart des séries guerrières se passant au Moyen Orient, Coeurs Noirs séduit tout de même par la qualité de la réalisation- trés immersive-, un grand réalisme dans la description des opérations militaires (la série a reçu le soutien du ministère des armées) et par un casting homogène. On espère juste que les personnages gagneront en épaisseur en saison 2. En attendant, la saison 1 est diffusée sur France 2 en ce début d’année 2024.
D’argent et de sang
Par Phil Inout
Le pitch
En 2008-2009, deux petits escrocs de Belleville (Ramzy Bedia et David Ayala) montent l’arnaque du siècle, avec l’aide d’un trader des beaux quartiers (Niels Schneider) . Leur combine : la fraude à la TVA à grande échelle sur les quotas carbone. Mais le directeur des douanes judiciaires nouvellement nommé (Vincent Lindon) a vite compris leur manège…
Ce qu’on en pense
L’arnaque aux quotas carbone a déjà donné lieu à un film (Carbone d’Olivier Marchal) et à plusieurs documentaires. On pouvait donc légitimement craindre que la série sente le réchauffé. Et pas du tout ! Au contraire : le cinéaste Xavier Giannoli (A L’Origine, Marguerite, Les Illusions Perdues) s’en empare pour en faire un thriller policier passionnant. Vincent Lindon est parfait dans le rôle de l’enquêteur obsessionnel, défenseur acharné des deniers publics, Ramzy Bedia explose littéralement dans le rôle de l’escroc tchatcheur, d’autant plus dangereux qu’il a l’air benêt et Niels Schneider joue à la perfection le fils de bonne famille dévoyé en trader-joueur compulsif. La série voyage avec aisance entre plusieurs univers (les douanes, les voyous, les joueurs, la finance, l’administration, la politique… ) et parvient à faire comprendre les rouages de l’escroquerie sans paraître trop didactique. Malgré des longueurs (12 épisodes, c’est un peu beaucoup) et quelques lourdeurs, D’argent et de sang (titre emprunté au livre-enquête de Fabrice Arfi dont est tiré le scénario) est une réussite.
Occupied
Par Phil Inout
Le Pitch
Le Premier ministre norvégien (Henrik Mestad), écologiste convaincu, annonce l’abandon, au profit d’énergies alternatives, de l’exploitation des énergies fossiles qui ont fait la richesse du pays. Mandatée par les États de l’Union européenne, la Russie décide aussitôt d’occuper le pays et d’y relancer les forages pétroliers. En quelques heures, Oslo et ses provinces sont mises sous tutelle. Sans chars ni bruits de bottes, la Russie étend son emprise, mettant désormais politiques et citoyens norvégiens face à un dilemme : résister ou collaborer ? Résister, au risque de tout sacrifier à des idéaux patriotiques et démocratiques abstraits, ou s’accommoder de cette omniprésence russe qui perturbe si peu, en apparence, l’ordre des choses ?
Ce qu’on en pense
Conçue avant l’invasion de l’Ukraine, cette excellente série politique fictionne la prise de controle de la Norvège par la Russie… A la demande de l’Europe ! Difficile à imaginer aujourd’hui, mais crédible dans le contexte. Ecrite par le romancier Jo Nesbo, Occupied montre comment, à partir d’une simple mission de redemarrage des installations pétrolières et gazières, la Russie va installer progressivement son emprise sur le pays et finir par noyauter ses institutions. Alors que le chef du gouvernement fait tout pour éviter le déclenchement d’une guerre qui anéantirait son pays, jusqu’àaccepter l’inacceptable, la résistance s’organise autour de quelques officiers et ministres rebelles… De la bonne géopolitique fiction, servie par d’excellents acteurs et une réalisation classique mais efficace avec des personnages crédibles et attachants. Trois saisons sont disponibles en streaming gratuit sur le site d’Arte.
Les Frères Sun
Par Phil Inout
Le Pitch
Après la tentative d’assassinat de son père, Charles Sun (Justin Chien), membre d’une triade de Taipei, se rend à Los Angeles pour protéger sa mère (Michelle Yeoh) qui y dirige un restaurant et son frère Bruce (Sam Song Li) qui ignore tout de leurs activités…
Ce qu’on en pense
Michelle Yeoh est la première raison de s’intéresser à cette série d’action parodique sur Netflix. Elle y joue l’épouse d’un chef de gang Taiwannais qui a pris ses cliques et ses claques et s’est installée à LA avec son plus jeune fils Bruce (Sam Song Li) pour lui éviter de devenir un tueur, comme son frère ainé Charles (Justin Chien). Patronne à poigne d’un grand restaurant, elle n’a rien perdu de son autorité, ni de ses relations avec les triades comme on s’en apercevra assez vite. Son fils Bruce, par contre, n’a aucune idée de qui sont vraiment sa mère, son frère ou son père. Elevé dans le confort douillet de l’upper-class californienne, il suit distraitement son cursus en médecine et rêve de devenir vedette de stand-up. L’opposition entre cet inoffensif benet et son redoutable frère, qui massacre à mains nues tout ce qui se met en travers de son chemin, est le deuxième intérêt de la série et son premier ressort comique. L’autre étant le choc des cultures pour Charles, qui va se retrouver fragilisé dans un pays dont il ne maîtrise pas les codes. Sans parler de son addiction instantanée aux churros ! On rigole bien devant leurs prises de bec familiales, entrecoupées de bastons d’arts martiaux joliment chorégraphiées et de gunfights d’anthologie. La succession de Jackie Chan est assurée !
Echo
Par Cédric Coppola
Le Pitch
Poursuivie par l’empire criminel de Wilson Fisk (Vincent d’Onofrio), Maya Lopez (Alaqua Cox) va devoir faire face à son passé, renouer avec ses origines amérindiennes et embrasser le sens de la famille et de la communauté…
Ce qu’on en pense
Wanda Vison, Loki, Moon Knight, She-Hulk : Avocate, Miss Marvel, Secret Invasion, Hawkeye, Falcon et le Soldat de l’hiver… Les séries Marvel affluent sur Disney +. Une manière pour Kevin Feige, le big boss du MCU d’étoffer l’univers tout en offrant le premier rôle à des super héros moins connus du grand public. Difficile cependant pour le fan de s’y repérer tant les différentes intrigues se croisent avec celles des films et se déroulent au sein de différentes réalités… Une problématique dont semble avoir pris conscience la firme chère à Mickey, qui pour redonner de la lisibilité à une franchise en perte de vitesse, a fait le choix de se limiter à une seule sortie sur grand écran cette année (Deadpool 3, fin juillet) et de créer pour ses feuilletons un Label Spotlight. L’idée étant de proposer des œuvres plus matures, mais aussi davantage ancrées dans une réalité sociale. C’est dire l’enjeu autour de Echo, qui met en scène le personnage de Maya Lopez. Spécificité de cette action woman : elle est sourde de naissance, ce qui l’oblige à s’exprimer dans la langue des signes. De la même façon, si elle fait parler les poings avec rage, elle est amputée d’une jambe depuis un accident. Un mal dont souffre également l’actrice Alaqua Cox, qui interprète le rôle avec fougue. En plus de donner l’occasion au MCU de parler ouvertement du handicap, la proposition, recentrée sur cinq épisodes, évoque également la condition des amérindiens, avec une héroïne qui revient à ses racines, en essayant d’échapper aux griffes du dangereux Caïd Wilson Fisk auquel Vincent D’Onofrio apporte tout son charisme. Sur le papier, les curseurs du « wokisme » semblent encore être poussés au maximum par Disney, qui s’évertue à ce que toutes les communautés / minorités possèdent leur représentant au sein de Marvel. Cependant, contrairement à d’autres contenus mais sans révolutionner le monde des séries, Echo trouve le bon équilibre entre sa partie « message » et son intrigue, avec un volet drama bien travaillé et un souci de privilégier l’émotion. Les scènes musclées ne sont pas oubliées (celle à bord d’un train dans le second épisode est plutôt spectaculaire) et le rythme est suffisamment bien géré pour éviter les longueurs. De la même façon, la série évite le misérabilisme et montre une femme qui ne s’apitoie pas sur son sort, en perpétuelle lutte pour s’affirmer au sein d’un monde marqué par les injustices.
Casa de Papel : Berlin
Par Cédric Coppola
Le Pitch
Quelques années avant le casse de la Maison Royale de la Monnaie, Berlin (Pedro Alonso) avait réuni de talentueux équipiers à Paris pour réaliser l’un de ses projets les plus ambitieux : dérober 44 millions d’euros de bijoux, en une nuit…
Ce qu’on en pense
A l’image de nombreuses autres séries qui ont immédiatement suscité la hype (coucou Prison Break), La Casa de Papel a été victime de son succès… Pensées pour une seule saison, les tribulations des braqueurs espagnols ont donc ensuite fait l’objet de nouveaux épisodes, moins intéressants et forcément dénuées du fameux effet de surprise. Sans compter que l’histoire avait perdu en cours de route son personnage le plus charismatique, l’intenable et imprévisible Berlin, frère de l’éminent professeur. Quoi de mieux donc pour relancer la franchise que de concevoir une série spin off / préquel en mettant cet anti-héros à l’honneur ? Toujours interprété par Pedro Alonso, acteur espagnol aux faux airs de George Clooney, Berlin planifie à Paris un vol d’envergure, estimé à 44 millions d’euros. La structure qui alterne les réunions en flashbacks, où Berlin explique le plan, et l’exécution de celui-ci n’est pas sans rappeler celle de Lupin… Elle est toutefois mieux scénarisée, sans cet effet désagréable que les malfrats ont toujours un coup d’avance sur leurs ennemis. A l’inverse, on n’échappe pas à une représentation carte postale de la capitale française. On n’est pas dans Emily in Paris, mais presque… Mais qu’on ne s’y trompe pas: à défaut d’atteindre l’intensité du feuilleton original, les 8 épisodes de Berlin se regardent d’une seule traite. Sa principale force est de mettre en balance les amours des protagonistes et l’intrigue, en décortiquant comment les sentiments peuvent influer sur l’application d’un casse planifié dans le moindre détail. Berlin apparaissant comme une figure romantique, victime d’un coup de foudre envers la femme de l’homme qu’il souhaite braquer… Autour de lui, on note des performances solides dont celle de Tristán Ulloa, son allié professeur et de Michelle Jenner, en geek qui s’éveille à la sexualité. Autant de portraits en marge qui font le sel de ce casse mené tambour battant.
Reacher
Par Phil Inout
Le Pitch
Ancien major de l’armée américaine, Jack Reacher (Alan Ritchson) s’est retiré et arpente le pays au gré de ses envies et de ses rencontres. Arrivé à Margrave (Georgie) pour découvrir la ville natale d’un vieux bluesman dont il est fan, Reacher apprend que son frère vient d’y être assassiné. Qu’ils le veuillent ou non, les flics du coin vont devoir compter avec lui pour l’enquête…
Ce qu’on en pense
Après deux films moyens où il était incarné par Tom Cruise, Reacher se réincarne en série sous les traits d’Alan Ritchson (un des gros bras de la série Titans). Sa première enquête le conduit dans le Sud des Etats Unis où son frère, employé du gouvernement, vient de se faire trucide dans des circonstances mystérieuses. Les policiers du patelin, Oscar Finlay (Malcolm Goodwin) et Roscoe Conklin (Willa Fitzgerald) vont devoir se coltiner ce géant irascible qui pête les plombs et les bras encore plus vite qu’il n’engloutit de la junk food. Mélange de Rambo (pour le coté vagabond), d’Hulk (pour la force brute) et de Sherlock Holmes (pour ses capacités de déduction hors normes), le bonhomme s’avère finalement utile, car l’enquête met à jour un vaste trafic de fausse monnaie mené par un cartel sud américain et les cadavres commencent à s’empiler. Dans la lignée du Punisher de Marvel (à voir sur Netflix), Reacher est une bonne série d’action, rythmée, pas mal scénarisée, bien jouée, avec des personnages attachants et dont la violence est constamment désamorcée par le second degré. La fin de la saison 1 vire un peu au grand n’importe quoi, mais on a avalé les 8 épisodes sans zapper. La saison 2 vient d’arriver sur Prime.
Fargo 5
Par Ph.D
Le Pitch
2019, Minnesota. Une femme au foyer en apparence ordinaire (Juno Temple) est prête au pire, lorsque les fantômes d’un sombre passé qu’elle pensait avoir laissé derrière elle refont surface…
Ce qu’on en pense
Après Netflix et Salto, c’est sur MyCanal qu’il faut désormais aller binger Fargo, la géniale série inspirée du film éponyme des frères Coen. Après une saison 4 qui s’éloignait trop des canons définis par les frères Coen (paysages enneigés, humour noir, flics pépères et citoyens lambdas empêtrés dans des affaires criminelles ahurissantes), la saison 5 revient aux fondamentaux et dans le Minnesota, avec un casting exceptionnel : Juno Temple, Jon Hamm, Jenifer Jason Leight, Joe Kerry, Sam Spruell... Dix épîsodes écrits par Noah Hawley, qui alternent scènes comiques et terrifiantes, offrant vision sans concession d’une Amérique contemporaine déboussolée. Profitez-en pour (re)voir les saisons précédentes, car les intrigues sont totalement indépendantes et la S5 est annoncée comme la dernière.
Succession
Par Phil Inout
Le Pitch
A New York, Logan Roy (Brian Cox) règne d’une main de fer sur Waystar, un des plus gros conglomérats de médias du monde, qu’il a créé de toutes pièces. Alors que leur père, vieillissant, est désormais considéré comme un frein pour la compagnie, ses quatre enfants Connor (Alan Ruck), Kendall (Jeremy Strong), Roman (Kieran Culkin) et Siobhan (Sarah Snook) se disputent sa succession...
Ce qu’on en pense
Game of thrones des temps modernes, sans dragons mais avec beaucoup de serpents plus ou moins venimeux, Succession régale les fans de sagas familiales avec ses luttes de pouvoir pour s’arroger l’empire du patriarche Logan Roy (Brian Cox, aussi séduisant qu’effrayant). Les quatre saisons sont disponibles sur Prime avec le Pass Warner. Si la série créée en 2018 par Jesse Amstrong pour HBO continue de fasciner, c’est grâce à ses personnages plus avides, sans scrupules et détestables les uns que les autres, à l’immersion qu’elle offre dans l’univers des méga-riches (un Dallas/Dynastie puissance 10, où l’on ne se déplace qu’en jet privé, en yacht ou en flotte d’hélicoptères) et aux rebondissements incessants de l’intrigue. Comme au bon vieux temps de Dallas, on adore détester cette famille qui n’aime rien tant que se déchirer pour mieux se rabibocher sur le dos de l’un ou l’autre de ses membres. Sacrée meilleure série au monde aux Golden Globes (avec une kyrielle d’autres prix chaque saison), Succession a aussi le meilleur générique depuis celui d’Amicalement Votre. On ne se lasse pas d’en écouter la partition en regardant les images vintage, décadrées et subliminales qui le composent…
Double piège
Par Phil Inout
Le pitch
Quand Maya (Michelle Keegan), une ancienne soldate, aperçoit soudain sur une caméra espion son mari qu’elle pensait assassiné, elle découvre une conspiration meurtrière ancrée au plus profond du passé…
Ce qu’on en pense
Un mari supposément mort assassiné qui réapparait mystérieusement sur une vidéo de surveillance, une héroïne qui collectionne les traumas (elle a abattu des civils par erreur lorsqu’elle était dans l’armée, sa soeur a été assassinée…), un complot… On est bien dans une adaptation d’Arlan Coben. La série est britannique, ce qui est gage de réalisation sérieuse et de casting sympa (on y retrouve même Joanna Lumley dans un rôle assez éloigné de celui de Patsy dans Absolutely Fabulous). L’originalité de Double piège est d’avoir (aussi) deux enquêteurs antagonistes : Maya, l’héroïne vénère incarnée par Michelle Keegan qui cherche à découvrir pourquoi ont été tués son mari et sa soeur et Samy Kierce (Adeel Akhtar) un flic à la Colombo qui fait des malaises à répétition. C’est de loin le personnage le plus intéressant de cette série policière sans grande envergure mais qui se laisse regarder.
Meurtre au bout du monde
Par Phil Inout
Le pitch
Jeune écrivaine, Darby Hart (Emma Corrin) est invitée avec plusieurs personnalités prestigieuses à un séminaire organisé par un milliardaire de la Tech (Clive Owen) dans un lieu isolé et magnifique en Islande. Lorsque Bill (Harris Dickinson), l’un des invités qui était aussi l’un de ses ex, est retrouvé mort d’overdose, Darby va tout faire pour pour prouver qu’il s’agit d’un meurtre…
Ce qu’on en pense
Sur la trame classique d’un whodunit (crime mystère) à la Agatha Christie, cette série Disney + innove en mélant deux intrigues et en faisant de la principale protagoniste (Emma Corrin, la première Lady Di de The Crown) une surdouée de la technologie et de l’enquête policière. Hercule Poirot meets Lisbeth Salander ! Alors que l’intrigue principale est du pur Agatha Christie (un lieu clos, des meurtres mystérieux, une profusion de coupables potentiels), la seconde, insérée en flashback, raconte la première enquête de l’héroïne et ses liens avec la première victime. Le tout sur fond de hacking et d’intelligence artificielle avec, dans l’hôtel isolé et futuriste où sont réunis les protagonistes, un majordome virtuel digne de Hal, l’AI de 2001 Odyssée de l’Espace… C’est un poil long (7 épisodes), mais joliment réalisé et la révélation du pot aux roses en surprendra plus d’un.