Séries

/Séries

Detective Forst

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Dans les montagnes polonaises, Wiktor Forst (Borys Szyc), un  inspecteur aux méthodes peu conventionnelles, enquête sur une série de meurtres rituels.

Ce qu’on en pense

Inspirée des polars du même nom (Forst), cette série polonaise met en scène un flic mal embouché et dur à cuire (Borys Szyc, barbe, bonnet vissé sur le crâne et jeu très physique) aux prises avec sa hiérarchie et son passé,  dans de superbes décors montagneux. L’intrigue sent le déja vu et revu (meurtres rituels à la Se7en, serial killer venu du passé du héros, pressions politiques…),  mais on se laisse prendre par l’atmosphère noire et glacée et les personnages gagnent en épaisseur au fil des épisodes. Le final est carrément tiré par les cheveux pour ouvrir sur une saison 2 peut-être pas totalement indispensable. Malgré tout,  on a bien aimé ce True Detective polonais et on jettera sûrement un oeil à la S2.

Drive To Survive 6

Séries|

Par Phil Inout

Depuis 2019, la série documentaire Formula 1 : Drive to Survive tient en haleine les amateurs de Formule 1,  auxquel elle offre une vue ultra immersive des courses et des coulisses de la discipline,  avec une scénarisation qui en accentue la dramaturgie, un accès extensif à tous les acteurs du circuit F1 (pilotes, mécanos, directeurs, propriétaires, journalistes spécialisés), un montage choc et des images toujours plus spectaculaires.  La saison 6, qui vient de débouler sur Netflix, s’attache plus particulièrement aux écuries montantes (Aston Martin, Alpine) et à celles du bas du classement (Haas, Williams) et aux interrogations concernant l’avenir de Lando Norris et de Lewis Hamilton…

Blanca

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Aveugle, Blanca (Maria Chiara Giannetta) parvient, à force de détermination, à rejoindre la police en tant que consultante. Ses autres sens surdéveloppés en raison de son handicap, la jeune femme est capable de discerner ce que les autres n’entendent pas…

Ce qu’on en pense

Adaptée des romans de Patrizia Rinaldi, cette comédie policière italienne constitue une excellente pioche pour M6 (et pour Salto où elle est disponible en intégralité). Maria Chiara Giannetta,  qui incarne l’héroïne aveugle aux autres sens surdeveloppés,  en donne une interprétation plus humoristique que dans les romans, avec un aplomb et une irrévérence qui en font une cousine transalpine de Fleabag, plutôt qu’un Daredevil féminin. La réalisation, comme la BO, est trés pop, avec des couleurs flashy et un montage de soap. Filmée dans les quartiers populaires de Gênes, où habite et travaille Blanca, la série, sans être inoubliable,  se regarde avec grand plaisir.  La saison 2 est diffusée sur M6 à partir du 10 février 2024. 

Expats

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Les destins croisés d’Américains expatriés à Hong Kong, après la disparition d’un jeune enfant… 

Ce qu’on en pense

Un Big Little Lies in Hong Kong, avec Nicole Kidman dans le rôle d’une « desperate housewife » traumatisée par la perte de son plus jeune enfant.  L’installation est laborieuse,  mais une fois qu’on a fait la connaissance de tous les personnages,  on a envie de voir la suite. La réalisation est impeccable, le casting idem et le scénario réserve des surprises. On a aimé se perdre dans le Hong Kong friqué mais plus dangereux qu’il n’y paraît de ces Expats.

De grâce

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Pierre Leprieur (Olivier Gourmet) est né au Havre, avec du pétrole et du sel dans le sang. Homme de tous les combats, il est devenu par son engagement politique et syndical une figure respectée parmi les dockers. Mais le soir de ses 60 ans, alors que ses proches sont réunis pour son anniversaire, tout s’effondre. Son fils cadet, Simon (Panayotis Mascot) est arrêté au volant d’une voiture que son frère Jean (Pierre Lottin), concessionnaire, lui a prêtée pour la soirée. Un kilo de cocaïne est retrouvé dans le châssis…

Ce qu’on en pense

Série noire sur le port du Havre, lieu de tous les trafics, où les dealers font règner la terreur et où l’omerta règne. Une réalisation  à la Olivier Marchal, un scénario qui force un peu sur les clichés (drogue , prostitution, amitiés viriles…), une voix off pénible…  Mais un casting en or massif  (Olivier Gourmet en syndicaliste couillu, Xavier Beauvois en syndicaliste conciliant, Panayotis Pascot en fils préféré, Pierre Lottin en fils rejeté, Philippe Rebot en tonton mafieux, Gringe en flic amoureux ) et de trés beaux rôles féminins (Astrid Whetnall en petite fille, fille, femme et mère de dockers, Elyane Umuhire, Alizée Costes, Nailia Harzoune…), plus le port du Havre hyper cinégénique avec ses kilomètres de containers, ses grues et ses élévateurs, un  personnage à part entière. A l’arrivée,  une bonne série française à voir en streaming gratuit sur Arte.tv et en diffusion sur la chaîne au mois de février.

Nudes

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Sofia (Léonie Dahan-Lamort), Ada (Nelligna) et Victor (Baptiste Masseline) évoluent dans des univers scolaires très différents. Sofia est lycéenne tiraillée par le déterminisme social, Ada est  collégienne en zone rurale désertée, Victor est un brllant étudiant en médecine , fils de bonne famille. Tous les trois vont être confrontés à la problématique du cyberharcèlement.

Ce qu’on en pense

Focus sur une pratique plus que jamais d’actualité : l’envoi de « nudes« , photos dénudées par smartphones et les dégats occasionnés par leur publication, volontaire ou non, sur le web et les réseaux sociaux. Trois réalisatrices Andrea Bescond (Victor), Sylvie Verheyde (Sofia) et Lucie Borleteau (Ada) s’y collent avec une équipe de scénaristes trés féminine également. Le résultat ressemble plus à un long clip de prévention contre les dangers d’Internet qu’à un college movie ou un thriller juvénile de bonne facture, mais l’objectif est atteint : attirer l’attention du jeune public sur les risques de certaines pratiques en vogue. Recommandé pour les 14-25 ans, facultatif pour les autres.  

 

 

 

Masters of the Air

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

L’histoire de la 8ème Air Force américaine, chargée de bombarder les forces nazies pendant la deuxième guerre mondiale.

Ce qu’on en pense

Cary Joji Fukunaga (True Detective,  Mourir peut attendre) est aux commandes de cette fresque  guerrière à 300 millions de dollars produite par le tandem de Frères d’Armes et The Pacific :  Steven Spielberg et Tom Hanks. Autant dire qu’on frole la stratosphère. Reconstitution d’époque, costumes, véhicules,  avions,  combats aériens tout est top. Le casting et l’interprétation sont aussi  à la hauteur  avec Austin Butler (Elvis,  Dune 2) et Callum TurnerLes Animaux fantastiques) dans les rôles principaux. Les amateurs de séries de guerre vintage sont au septième ciel.

 

 

 

Griselda

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

L’histoire de Griselda Blanco (Sofia Vergara),  femme d’affaires colombienne avisée et ambitieuse, qui a créé l’un des cartels les plus rentables de l’histoire. Surnommée la « Veuve noire »… 

Ce qu’on en pense

Une série de cartels féministe : c’est possible ! On la doit aux  créateurs de Narcos, qui se sont inpiré de la vie de Griselda Blanco, dealeuse colombienne présentée comme « la seule personne au monde crainte par Pablo Escobar » . On  comprend mal pourquoi au fil des épisodes qui la décrivent plutôt comme une mère de famille ( certes redoutable une batte de baseball ou un flingue en main) plus soucieuse de sortir ses enfants du trafic de drogue que de monter un cartel concurrent à celui d’Escobar. Les premiers épisodes la montrent d’ailleurs fuyant la Colombie et son mari dealer pour s’installer avec ses enfants à Miami,  chez une amie, ex-prostituée comme elle,  reconvertie manucure. Hélas, pour lancer son propre business « honnête » aux USA, Griselda ne trouve rien de mieux que de dealer un kilo de poudre volé au fournisseur de son défunt mari (elle l’a flingué avant de partir). Ce qui  lui vaut évidemment de sérieux problèmes avec le FBI, les dealers locaux et le cartel colombien qu’elle cherchait à fuir… Distrayante sans plus, avec une interprète (Sofia Vergara) qui fait bien le job, la série se regarde comme un mélange de Weeds et de Breaking Bad

True Detective 4

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Alors qu’une longue nuit d’hiver tombe sur la ville d’Ennis, en Alaska, les huit hommes en charge de la station de recherche arctique de Tsalal disparaissent sans laisser de traces. Pour résoudre l’affaire, les détectives Liz Danvers (Jodie Foster) et Evangeline Navarro (Kali Reis) vont devoir surmonter leurs propres démons et sonder les glaces éternelles à la recherche des secrets les plus profondément enfouis

Ce qu’on en pense

Night Country,  le pays de la nuit. C’est ici que ça se passe : dans la nuit polaire d’un bled paumé au fin fond de l’Alaska. Une disparition de masse, suivie d’une réapparition congelée tout aussi mystérieuse. Le cold case irrésolu d’une native assassinée des années plus tôt dont on retrouve la langue gelée. Des fantômes d’hommes aimés disparus. Deux fliquettes antogonistes qui doivent collaborer sur la même enquête… Ecrit et réalisé par une réalisatrice, Issa Lopez (Tigers Are Not Afraid),  True Detective Night Country reprend les choses où les avaient laissées, en saison 1, Nic Pizzolatto  le créateur de la série qui a dynamité le polar gothique. Woody Harrelson et Matthew Mc Conaughey ont cédé la place à Jodie Foster et Kali Reis. Un duo féminin impressionnant. Danvers , le personnage joué par Jodie Foster, pourrait être Clarice Starling (l’enquêtrice du Silence des Agneaux ) avec 30 ans de plus dans les pattes. Navarro  (l’ex boxeuse Kali Reis à la présence impressionnante) est une native aux joues piercées et à la sexualité explosive. La nuit et la glace enveloppent leur enquête qui prend parfois des allures de film d’horreur.  Après deux saisons en demi teinte, True Detective revient à son meilleur. Déjà la série de l’année ? Dommage qu’il faille le pass Warner et attendre une semaine entre chaque  épisode pour en profiter…

Coeurs noirs

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Les Forces Spéciales françaises sont déployées en Irak, à la veille de la bataille de Mossoul, en octobre 2016. Les membres de ce commando ont pour mission de retrouver et exfiltrer la fille et le petit-fils d’un important Emir français de Daech qu’ils ont capturé et qui ne coopérera avec eux qu’à cette condition…

Ce qu’on en pense

Les bonnes séries françaises qui échappent à Canal + sont rares. Surtout si elles sont signées par des anciens du Bureau des légendes et de Baron Noir ! Preuve de la montée en puissance de la plateforme d’Amazon,  c’est pourtant sur Prime que l’on a découvert Coeurs Noirs, bonne série de guerre et d’espionnage,  dont Nicolas Duvauchelle, dans le rôle d’un membre des forces speciales en Irak, est l’une des têtes de gondole. Si le scénario et le traitement ne se démarquent guère de la plupart des séries guerrières se passant au Moyen Orient, Coeurs Noirs séduit tout de même par la qualité de la réalisation- trés immersive-, un grand réalisme dans la description des opérations militaires (la série a reçu le soutien du ministère des armées) et par un casting homogène. On espère juste que les personnages gagneront en épaisseur en saison 2. En attendant, la saison 1 est diffusée sur France 2 en ce début d’année 2024.

D’argent et de sang

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

En 2008-2009, deux petits escrocs de Belleville (Ramzy Bedia et David Ayala) montent l’arnaque du siècle, avec l’aide d’un trader des beaux quartiers (Niels Schneider) . Leur combine : la fraude à la TVA à grande échelle sur les quotas carbone. Mais le directeur des douanes judiciaires nouvellement nommé (Vincent Lindon) a vite compris leur manège…

Ce qu’on en pense

L’arnaque aux quotas carbone a déjà donné lieu à un film (Carbone d’Olivier Marchal) et à plusieurs documentaires. On pouvait donc légitimement craindre que la série sente le réchauffé. Et pas du tout !  Au contraire : le cinéaste Xavier Giannoli (A L’Origine, Marguerite, Les Illusions Perdues) s’en empare pour en faire un thriller policier passionnant. Vincent Lindon est parfait dans le rôle de l’enquêteur obsessionnel, défenseur acharné des deniers publics,  Ramzy Bedia explose littéralement dans le rôle de l’escroc tchatcheur,  d’autant plus dangereux qu’il a l’air benêt et Niels Schneider joue à la perfection le fils de bonne famille dévoyé en trader-joueur compulsif. La série voyage avec aisance entre plusieurs univers  (les douanes, les voyous, les joueurs, la finance, l’administration, la politique… )  et parvient à faire comprendre les rouages de l’escroquerie sans paraître trop didactique. Malgré des longueurs (12 épisodes, c’est un peu beaucoup) et quelques lourdeurs, D’argent et de sang (titre emprunté au livre-enquête de Fabrice Arfi dont est tiré le scénario) est une réussite. 

Occupied

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Le Premier ministre norvégien (Henrik Mestad), écologiste convaincu, annonce l’abandon, au profit d’énergies alternatives, de l’exploitation des énergies fossiles qui ont fait la richesse du pays. Mandatée par les États de l’Union européenne, la Russie décide aussitôt d’occuper le pays et d’y relancer les forages pétroliers. En quelques heures, Oslo et ses provinces sont mises sous tutelle. Sans chars ni bruits de bottes, la Russie étend son emprise, mettant désormais politiques et citoyens norvégiens face à un dilemme : résister ou collaborer ? Résister, au risque de tout sacrifier à des idéaux patriotiques et démocratiques abstraits, ou s’accommoder de cette omniprésence russe qui perturbe si peu, en apparence, l’ordre des choses ?

Ce qu’on en pense

Conçue avant l’invasion de l’Ukraine, cette excellente série politique fictionne la prise de controle de la Norvège par la Russie… A la demande de l’Europe ! Difficile à imaginer aujourd’hui,  mais crédible dans le contexte. Ecrite par le romancier Jo Nesbo, Occupied montre comment, à partir d’une simple mission de redemarrage des installations pétrolières et gazières, la Russie va installer progressivement son emprise sur le pays et finir par noyauter ses institutions.  Alors que le chef du gouvernement fait tout pour éviter le déclenchement d’une guerre qui anéantirait son pays,  jusqu’àaccepter l’inacceptable, la résistance s’organise autour de quelques officiers et ministres rebelles… De la bonne géopolitique fiction, servie par d’excellents acteurs et une réalisation classique mais efficace avec des personnages crédibles et attachants. Trois saisons sont disponibles en streaming gratuit sur le site d’Arte.

 

 

 

Les Frères Sun

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Après la tentative d’assassinat de son père, Charles Sun (Justin Chien), membre d’une triade de Taipei, se rend à Los Angeles pour protéger sa mère (Michelle Yeoh) qui y dirige un restaurant et son frère Bruce (Sam Song Li) qui ignore tout de leurs activités…

Ce qu’on en pense

Michelle Yeoh est la première raison de s’intéresser à cette série d’action parodique sur Netflix. Elle y joue l’épouse d’un chef de gang Taiwannais qui a pris ses cliques et ses claques et s’est installée à LA avec son plus jeune fils Bruce (Sam Song Li) pour lui éviter de devenir un tueur, comme son frère ainé Charles (Justin Chien). Patronne à poigne d’un grand restaurant, elle n’a rien perdu de son autorité, ni de ses relations avec les triades comme on s’en apercevra assez vite. Son fils Bruce, par contre, n’a aucune idée de qui sont vraiment sa mère, son frère ou son père. Elevé dans le confort douillet de l’upper-class californienne, il suit distraitement son cursus en médecine et rêve de devenir vedette de stand-up. L’opposition entre cet inoffensif benet et son redoutable frère,  qui massacre à mains nues tout ce qui se met en travers de son chemin,  est le deuxième intérêt de la série et son premier ressort comique. L’autre étant le choc des cultures pour Charles, qui va se retrouver fragilisé dans un pays dont il ne maîtrise pas les codes. Sans parler de son addiction instantanée aux churros ! On rigole bien devant leurs prises de bec familiales, entrecoupées de bastons d’arts martiaux joliment chorégraphiées et de gunfights d’anthologie. La succession de Jackie Chan est assurée !

Echo

Séries|

Par Cédric Coppola

Le Pitch

Poursuivie par l’empire criminel de Wilson Fisk (Vincent d’Onofrio), Maya Lopez (Alaqua Cox) va devoir faire face à son passé, renouer avec ses origines amérindiennes et embrasser le sens de la famille et de la communauté…

Ce qu’on en pense

Wanda Vison, Loki, Moon Knight, She-Hulk : Avocate, Miss Marvel, Secret Invasion, Hawkeye, Falcon et le Soldat de l’hiverLes séries Marvel affluent sur Disney +. Une manière pour Kevin Feige, le big boss du MCU d’étoffer l’univers tout en offrant le premier rôle à des super héros moins connus du grand public. Difficile cependant pour le fan de s’y repérer tant les différentes intrigues se croisent avec celles des films et se déroulent au sein de différentes réalités… Une problématique dont semble avoir pris conscience la firme chère à Mickey, qui pour redonner de la lisibilité à une franchise en perte de vitesse, a fait le choix de se limiter à une seule sortie sur grand écran cette année (Deadpool 3, fin juillet) et de créer pour ses feuilletons un Label Spotlight. L’idée étant de proposer des œuvres plus matures,  mais aussi davantage ancrées dans une réalité sociale. C’est dire l’enjeu autour de Echo, qui met en scène le personnage de Maya Lopez. Spécificité de cette action woman : elle est sourde de naissance, ce qui l’oblige à s’exprimer dans la langue des signes. De la même façon, si elle fait parler les poings avec rage, elle est amputée d’une jambe depuis un accident. Un mal dont souffre également l’actrice Alaqua Cox, qui interprète le rôle avec fougue. En plus de donner l’occasion au MCU de parler ouvertement du handicap, la proposition, recentrée sur cinq épisodes, évoque également la condition des amérindiens, avec une héroïne qui revient à ses racines, en essayant d’échapper aux griffes du dangereux Caïd Wilson Fisk auquel Vincent D’Onofrio apporte tout son charisme. Sur le papier, les curseurs du « wokisme » semblent encore être poussés au maximum par Disney, qui s’évertue à ce que toutes les communautés / minorités possèdent leur représentant au sein de Marvel. Cependant, contrairement à d’autres contenus mais sans révolutionner le monde des séries, Echo trouve le bon équilibre entre sa partie « message » et son intrigue, avec un volet drama bien travaillé et un souci de privilégier l’émotion. Les scènes musclées ne sont pas oubliées (celle à bord d’un train dans le second épisode est plutôt spectaculaire) et le rythme est suffisamment bien géré pour éviter les longueurs. De la même façon, la série évite le misérabilisme et montre une femme qui ne s’apitoie pas sur son sort,  en perpétuelle lutte pour s’affirmer au sein d’un monde marqué par les injustices.

Casa de Papel : Berlin

Séries|

Par Cédric Coppola

Le Pitch

Quelques années avant le casse de la Maison Royale de la Monnaie, Berlin (Pedro Alonso) avait réuni de talentueux équipiers à Paris pour réaliser l’un de ses projets les plus ambitieux : dérober 44 millions d’euros de bijoux, en une nuit…

Ce qu’on en pense

A l’image de nombreuses autres séries qui ont immédiatement suscité la hype (coucou Prison Break), La Casa de Papel a été victime de son succès… Pensées pour une seule saison, les tribulations des braqueurs espagnols ont donc ensuite fait l’objet de nouveaux épisodes, moins intéressants et forcément dénuées du fameux effet de surprise. Sans compter que l’histoire avait perdu en cours de route son personnage le plus charismatique, l’intenable et imprévisible Berlin, frère de l’éminent professeur. Quoi de mieux donc pour relancer la franchise que de concevoir une série spin off / préquel en mettant cet anti-héros à l’honneur ? Toujours interprété par Pedro Alonso, acteur espagnol aux faux airs de George Clooney, Berlin planifie à Paris un vol d’envergure, estimé à 44 millions d’euros. La structure qui alterne les réunions en flashbacks, où Berlin explique le plan,  et l’exécution de celui-ci n’est pas sans rappeler celle de Lupin… Elle est toutefois mieux scénarisée, sans cet effet désagréable que les malfrats ont toujours un coup d’avance sur leurs ennemis. A l’inverse, on n’échappe pas à une représentation carte postale de la capitale française. On n’est pas dans Emily in Paris, mais presque… Mais qu’on ne s’y trompe pas: à défaut d’atteindre l’intensité du feuilleton original, les 8 épisodes de Berlin se regardent d’une seule traite. Sa principale force est de mettre en balance les amours des protagonistes et l’intrigue, en décortiquant comment les sentiments peuvent influer sur l’application d’un casse planifié dans le moindre détail. Berlin apparaissant comme une figure romantique, victime d’un coup de foudre envers la femme de l’homme qu’il souhaite braquer… Autour de lui, on note des performances solides dont celle de Tristán Ulloa, son allié professeur et de Michelle Jenner, en geek qui s’éveille à la sexualité. Autant de portraits en marge qui font le sel de ce casse mené tambour battant.