Séries

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66-5

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Jeune avocate d’affaires dans un prestigieux cabinet parisien, Roxane (Alice Isaaz) voit sa vie bouleversée quand son mari (Eric Pucheu), associé du cabinet, est accusé de viol. Ramenée malgré elle dans la cité de son enfance, elle va tenter de se reconstruire en tant qu’avocate pénaliste au tribunal de Bobigny.

Ce qu’on en pense

Par les auteurs d’Engrenages, une série judiciaire qui parvient à s’extraire de la médiocrité en évitant à peu près  les clichés du genre et de la série de cités. La réalisation de Danielle Arbid, pour les premiers épisodes,  est efficace sans être démonstrative,  mais la série vaut surtout pour ses personnages attachants et son casting impeccable. Alice Isaaz est parfaite en transfuge de classe  qui  va devoir retourner dans sa cité d’origine pour défendre ses anciens amis et se reconstruire après la trahison de son mari et le lâchage de ses employeurs.

Parlement

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Par Phil Inout

Le pitch

Samy (Xavier Lacaille), jeune assistant parlementaire, débarque à Bruxelles au lendemain du vote du Brexit. Il n’est pas armé pour le poste. En fait, il ne connaît pas grand-chose aux institutions européennes et espère s’en tirer au bagout

Ce qu’on en pense

Excellente surprise que cette série satirique de France TV signée Noé Debré. Scénariste de Jacques Audiard (Dheepan) et camarade d’écriture de Thomas Bidegain (Les Cowboys),  on lui doit plusieurs comédies qui sortent de l’ordinaire  (Problèmos, Le Brio, Selfie, Le Prince Oublié). Parlement est à la fois sa première réalisation et sa première série. Une réussite épatante,  qu’on s’étonne d’être obligé d’aller chercher sur le site de France TV alors qu’elle aurait largement mérité une diffusion télé. On y découvre les coulisses du parlement européen à travers les yeux d’un jeune assistant parlementaire néophyte (Xavier Lacaille, une révélation)  attaché à un député centriste totalement dilettante (Philippe Duquesne, toujours parfait dans les rôles lunaires). C’est drôle, décapant, rythmé et impeccablement interprété avec une galerie de personnages irrésistibles  et des situations loufoques, qu’on soupçonne d’être, hélas, inspirées de la réalité. Pas sûr que la série permette d’améliorer l’image du parlement européen,  mais elle redore le blason des séries françaises. Parlement est du niveau des meilleures comédies anglo-saxonnes, comme The Office. C’est France 2 qui diffusera la saison 3 en octobre. En attendant, la saison 2 est toujours disponibles en streaming gratuit sur france.tv

Tant qu’ils ne retrouvent pas le corps

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Par Phil Inout

Le Pitch

En cette année 1977, sur la promenade des Anglais, une guerre oppose deux casinos : le vénérable palais de la Méditerranée, qui a fait les riches heures de la Riviera, et dont Renée Le Roux a hérité à la mort de son mari, et le Ruhl, nouvel établissement tapageur géré par un clan sulfureux, lié à la Mafia italienne, cherchant à s’assurer le monopole local du jeu. Avocat à la personnalité trouble, Maurice Agnelet convainc sa maîtresse Agnès, 29 ans, la troisième des quatre enfants Le Roux, de vendre pour 3 millions de francs ses parts aux propriétaires du Ruhl, scellant ainsi la défaite de sa mère. Quatre mois plus tard, le 27 octobre, la jeune femme disparaît sans laisser de traces. On ne retrouvera jamais son corps. Les soupçons s’accumulent sur Maurice Agnelet, qui a transféré depuis leur compte joint sur son compte personnel les millions reçus par Agnès…

Ce qu’on en pense

37 ans après, l’affaire Agnès Le Roux passionne toujours. Après le film d’André Téchiné (L’Homme qu’on aimait trop) et avant Tout pour Agnès,  la mini-série de France 2 qui sera présentée en avant première au festival CinéRoman,  Arte diffuse Tant qu’ils ne retrouvent pas le corps, un documentaire d’Arte en 3 volets tiré du livre de Pascale Robert-Diard, qui s’intéresse aux dégâts causés sur les familles d’Agnès Le Roux et de Maurice Agnelet, par une enquête et une procédure judiciaire qui a duré près de 40 ans. Un record judiciaire.  Sans corps,  ni aveux, la justice n’aura, en effet, jamais réussi à résoudre l’énigme de la disparition de l’héritière du Palais de la Méditerranée. Acquitté (en 1985), condamné en appel puis remis en liberté (sur appel de la cour européenne de justice) et rejugé en 2014,  Maurice Agnelet a emporté son secret dans sa tombe. Seul le témoignage inattendu et accablant (mais soumis à caution) de son fils ainé, Guillaume, lors du dernier procès,  a permis au jury de la cour d’assises de Rennes de condamner l’ancien avocat pour un meurtre,  dont on ne saura sans doute jamais s’il l’a vraiment commis, si quelqu’un l’a fait pour lui ou s’il en était innocent. Tout l’intérêt de ce formidable documentaire de Remi Lainé (disponible en replay sur Arte et en streaming sur Arte +) est de ne pas chercher à appuyer une thèse plutôt qu’une autre, ni à raconter pour la énième fois la « guerre des casinos de Nice « ,   mais plutôt de montrer comment la machine judiciaire et le poids du secret ont pesé toutes ces années sur les enfants Le Roux (y compris Agnès, qui revit avec des images de famille inédites) et sur les deux frères Agnelet, l’un convaincu de la culpabilité de son père, l’autre de son innocence. Seul regret : le témoignage de leur mère manque. Au procès de Rennes, elle avait défendu son ex-mari avec beaucoup de conviction alors que, selon son fils Guillaume, Agnelet lui aurait avoué son crime !

Le Continental

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Par Phil Inout

Le Pitch

Dans les années 1970, Winston Scott (Colin Woodell), qui a réussi dans l’immobilier à Londres,  est enlevé et ramené à New York pour retrouver son frère Franckie (Ben Robson). Vétéran du Vietnam,  qui officiait comme homme de main de Cormac (Mel Gibson), le redoutable patron du Continental, Franckie l’a trahi et a volé un objet précieux pour son organisation. C’est le début d’une saga de vengeance mortelle, dont le célèbre hôtel sera à la fois le théâtre et l’ultime enjeu…

Ce qu’on en pense

En trois épisodes de 90 minutes, cette mini-série de choc est censée remonter aux origines de l’hôtel Continental, décor central de la saga John Wick. Exit donc Keanu Reeves,  et bonjour Colin Woodel (The Flight Attendant) qui endosse avec une élégance british le rôle du héros revanchard. Vengeance, bastons et belles bagnoles  sont au menu de ce spin off de John Wick qui ne fait pas dans la dentelle côté gun-fights, mais substitue une esthétique polar et un esprit BD à l’univers d’un modernisme glacé des films, avec une BO seventies aux petits oignons. Les fans de John Wick peuvent réserver leur suite au Continental : ils en auront pour leur argent.

Yellowstone

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Par Phil Inout

Le pitch

De nos jours, dans le  Montana, John Dutton (Kevin Costner) possède Yellowstone le plus grand ranch des Etats-Unis. Avec ses trois fils et sa fille Beth (Kelly Reilly) , le patriarche fait tout pour protéger ses terres et son mode de vie ancestral. Mais les promoteurs immobiliers sont à l’affut et les indiens de la réserve toute proche voudraient récupérer les terres volées à leurs ancêtres. De quoi aviver les tensions dans une région où les conflits territoriaux se sont toujours réglés à coups de fusil…

Ce qu’on en pense

On peut dire que Kevin Costner a réussi son come-back avec cette série western, écrite et réalisée par Taylor Sheridan  (Comancheria, Wind River). Yellowstone en est à sa cinquième saison et plusieurs spin-off sont prévus. Les cinq saisons sont désormais disponibles sur Paramount + après l’avoir été sur Salto Malgré une intrigue de départ peu originale  et une mise en place un peu laborieuse, la série gagne en ampleur et en intérêt au fil des épisodes et des saisons. Dans un Montana magnifiquement filmé,  où tous les conflits se règlent encore à la Winchester et à la dynamite (et où on pêche la truite à cheval), menaces, coups de mains, trahisons et vengeances se succèdent à un rythme soutenu,  avec des personnages hauts en couleurs, qui, eux aussi, gagnent en épaisseur à chaque saison (mention spéciale à celui de Beth,  la cowgirl/executive woman badass interprétée par Kelly Reilly). Un pur régal pour les amateurs de westerns modernes.

Tapie

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Par Phil Inout

Le pitch

De chanteur à businessman, de ministre à prisonnier, Bernard Tapie (Laurent Lafitte) a tout connu. À travers ses réussites comme ses échecs, le destin romanesque d’une personnalité publique hors du commun…

Ce qu’on en pense

Découverte à CanneSéries, la série biopic de Bernard Tapie débarque sur Netflix deux ans à peine après le décès de celui qui l’a inspirée. L’histoire d’un margoulin de banlieue, qui n’avait que sa belle gueule, son bagout, une ambition démesurée et un culot monstre pour réussir (entendre : devenir riche) et qui y est parvenu (c’est le mot) au delà de toute espérance, a chuté et s’est relevé avant de tout reperdre… Sauf la femme de sa vie, Dominique (Joséphine Japy),  à laquelle les scénaristes attribuent une bonne partie de ses succès. Une « success story »  à la française, à laquelle Laurent Lafitte prête son talent et une étonnante ressemblance physique pour incarner, successivement,  le chanteur, l’homme d’affaire, l’homme politique, l’acteur et l’animateur TV,  des années 70 aux années 2000,  en 7 épisodes de 50 minutes. C’est beaucoup, mais la série se regarde avec curiosité, pour sa reconstitution de la France des 50 dernières années,  pour son casting haut de gamme (Fabrice Lucchini, Camille Chamoux, Antoine Reinartz, Ophelia Kolb…), pour la performance de Laurent Lafitte (moumoute et prothèses de machoires comprise) et pour des personnages féminins bien campé et attachants. Au match des biopics franchouillards, Tapie l’emporte largement sur Bardot.

Who is Erin Carter ?

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Par Phil Inout

Le Pitch

Erin Carter (Evin Ahmad)  a quitté l’Angleterre avec sa fille pour échapper à on ne sait quelle menace. Elle a refait sa vie en Espagne dans une banlieue résidentielle,  s’est mariée et enseigne l’anglais dans un lycée privé. Jusqu’au jour,  où, pour protéger sa fille,  elle tue un braqueur de supermarché qui avait semblé la reconnaître. Devenue, malgré elle, la star du quartier, Erin va devoir protéger sa famille des secrets d’un passé qu’elle croyait avoir laissé derrière elle… 

Ce qu’on en pense

Une petite série d’action anglaise qui déménage, avec une héroïne de 40 kilos toute mouillée (Evin Ahmad, au faux air d’Eva Longoria) qui se frite des mafieux balèzes à la douzaine à chaque épisode et rentre chez elle à peine décoiffée (mais couverte d’ecchymoses que personne ne semble remarquer). Les invraissemblances du scénario sont compensées par le rythme de la réalisation, l’humour british et l’abattage d’un casting qui parle aléatoirement anglais ou espagnol. On s’amuse bien et les épisodes défilent sans qu’on ait envie d’appuyer sur la touche stop. Carton inattendu (mais mérité) de la pré-rentrée sur Netflix.  

Téhéran

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Le Pitch

 Tamar Rabinyan (Niv Sultan) est agente du Mossad et hackeuse. Pour sa première mission, elle est envoyée à Téhéran, en Iran, son lieu de naissance. Elle est chargée de neutraliser les défenses aériennes du pays afin d’empêcher l’Iran de se procurer la bombe atomique. Repérée à l’aéroport,  Tamar est  traquée dans tout Téhéran par la police iranienne…

Ce qu’on en pense 

La plateforme Apple + tient enfin une bonne série d’espionnage.  Gage de qualité, Téhéran est une série israélienne  qui plonge son héroïne au cœur de la capitale iranienne où elle est traquée par la police des mollahs et par ses propres collègues du Mossad. Le sujet et la réalisation n’ont rien de très original,  mais la série est quand même passionnante et addictive, grâce à la qualité de l’interprétation (à commencer par l’actrice principale, Niv Sultan, une découverte), à des personnages qui ne sont jamais caricaturaux (notamment celui du chef de la police incarné par Shaun Toub), au réalisme de la mise en scène et à celui de la reconstitution de Téhéran, capitale partagée entre gardiens de la révolution, police omniprésente, bourgeoisie aux abois et jeunesse contestataire. La série se hisse ainsi au niveau des meilleures réussites récentes du genre,  d’Homeland à Fauda en passant par No Man’s Land. Deux  saisons sont disponibles sur Apple TV+ et Canal+ 

Un Conte parfait

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Par Phil Inout

Le pitch

Margot (Anna Castillo) et  David (Alvaro Mel) ne viennent pas du même monde. Elle est héritière d’un empire hôtelier. Il jongle avec trois boulots pour s’en sortir. Mais lorsque leurs chemins se croisent, ils pensent qu’ils sont les seuls à pouvoir s’aider à reconquérir l’amour de leur vie…

Ce qu’on en pense

Une série espagnole sucrée comme un churos pour l’été : porque no? Avec son côté « Emily in Barcelona » cette romance post ado s’avale comme un pot de Nutella. Les deux jeunes acteurs sont jolis à regarder, le soleil brille et on sait que ça finira bien. Ou pas ? Les scénaristes ont prévu deux fins pour le prix d’une. Ainsi chacun peut choisir entre celle qui finit bien et celle qui finit très bien. Perfecto !

Les Fleurs sauvages

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Par Phil Inout

Le Pitch

Après un tragique et mystérieux incendie au cours duquel elle perd ses parents, la jeune Alice Hart (Alicia Debnam-Carey), alors âgée de neuf ans, part vivre avec sa grand-mère, June (Sigourney Weaver), dans une ferme de fleurs. Elle y apprend que sa famille cache bien des secrets…

Ce qu’on en pense

Attention : découverte ! Dans ce drame familial australien adapté du roman éponyme d’Holly Ringland,  Sigourney Weaver incarne June,  une matriarche de western qui recueille sa petite fille Alice après que ses parents, avec lesquels elle avait rompu tout lien,  ont trouvé la mort dans l’incendie de leur maison. L’action se situe de nos jours dans une ferme à fleurs que June a hérité de sa mère et qui sert aussi de refuge pour femmes battues. Or, il se trouve qu’Alice était elle aussi une enfant battue et qu’elle a tout à apprendre de sa famille dysfonctionnelle et marquée par différents drames. Un mélo familial en 7 épisodes d’une heure inscrit dans des décors naturels superbement filmés qui offre à Sigourney Weaver un nouveau rôle de femme puissante et qui révèle la jeune actrice Alyla Browne dans le rôle d’Alice enfant. Le sujet et le traitement haut de gamme de ces Fleurs Sauvages auraient mérité une sortie plus médiatisée car c’est de loin la meilleure mini-série que vous pourrez voir sur les plateformes de streaming en cette fin d’été 2023.  

The Bear

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Par Phil Inout

Le pitch 

Carmen « Carmy » Berzatto (Jeremy Allen White) , un jeune chef du monde de la gastronomie, est de retour à Chicago pour reprendre le « Diner » familial, à la suite du suicide de son frère. Loin de son univers, Carmy doit faire face aux écrasantes responsabilités d’une petite entreprise, à un personnel récalcitrant et à des relations familiales tendues, tout en subissant les conséquences de la tragédie.

Ce qu’on en pense

Le premier épisode alpague le spectateur par la manche pour le plonger directement dans l’arrière cuisine survoltée d’un « Diner » de quartier à Chicago,  où le jeune chef Carmen Berzatto (Jeremy Allen White, génial)  prend, au pied levé, la succession de son frère ainé suicidé. C’est Cauchemar en cuisine !  L’endroit est d’une saleté repoussante, aucun appareil ne fonctionne correctement, les plombs sautent sans arrêt (au propre comme au figuré),  les employés sont nuls et n’en font qu’à leur tête et cousin Richie (Ebon Moss-Bachrach) ne semble être là que pour jeter de l’huile sur le feu. Pourtant, la salle (qu’on ne découvrira pas avant le deuxième épisode) ne désemplit pas : il faut envoyer. Heureusement, Carmy peut s’appuyer sur Sydney (Ayo Edebiri) qui vient de débarquer comme stagiaire et a les aptitudes d’une future chef. Mais les emmerdes pleuvent : le resto est plus endetté que la Grèce, les impôts et les charges n’ont pas été payés depuis un lustre et la commission d’hygiène et de sécurité menace de le faire fermer. Carmy se dit qu’il aurait dû rester à New York, où il venait d’être élu « meilleur nouveau chef » du meilleur restaurant de la ville. Sauf que le suicide de son frère l’a fracassé, qu’il pointe aux Alcooliques Anonymes et que le resto est le seul patrimoine familial. Il va lui falloir assurer. Le spectateur aussi doit s’accrocher pendant un premier épisode survolté et braillard. Heureusement, ça se calme un peu par la suite et on s’attache trés vite aux différents personnages qui prennent de l’épaisseur au fil des épisodes. Tout tient sur eux, sur le jeu des acteurs (tous excellents) sur l’ambiance des quartiers populaires de Chicago où se situe le restaurant et sur une mise en scène digne des frères Safdie (Uncut Gems, Good Time) .  Chaque épisode se termine sur un titre rock indé de derrière les fagots (Wilco, Kevin Morby, Counting Crows, Breeders, REM… La BO est dispo sur les plateformes) et on n’a qu’une envie, c’est d’appuyer sur « épisode suivant ». Au moment de l’addition, The Bear se révèle être une des meilleures séries du moment. Deux saisons sont en ligne sur Disney + 

Invasion

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Par Phil Inout

Le Pitch

Des aliens envahissent la Terre. A  New York, Manchester, au Japon et en Afghanistan, les survivants sidérés par la violence de cette attaque essaient de s’organiser pour survivre

Ce qu’on en pense

La Guerre des mondes continue d’inspirer les créateurs de séries. Après l’excellente adaptation franco Belge réalisée pour Canal + , voici celle d’Apple TV+ qui lui ressemble un peu pour son parti-pris réaliste et anti-spectaculaire,  mais bénéficie quand même d’un budget de blockbuster. Cela permet de suivre des groupes de survivants sur plusieurs continents et de débaucher quelques stars pour les incarner, dont Golshifteh Farahani et Sam Neil.  Après les premières attaques extra-terrestres qui ont paralysé le monde,  on suit donc les efforts de survie  d’une famille aux Etats-Unis, d’un soldat américain en Afghanistan, d’un groupe de collégiens en Angleterre et d’une japonaise employée à la JASA, équivalent local de la NASA. Les communications ayant été coupées d’un coup, personne ne sait réellement ce qui se passe et on découvre en même temps qu’eux l’étendue des dégâts. La réalisation prend tout son temps pour installer les personnages et faire monter le suspens. Il faut attendre cinq épisodes pour savoir à quoi ressemblent les asssaillants ! C’est long,  mais cela vaut la peine de s’accrocher car la série se bonifie d’épisodes en épisodes. A voir cet été  sur Canal +. 

1985

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Par Phil Inout

Le pitch

En Belgique, trois amis -d’enfance, Vicky (Mona Mina Leon) , son frère Franky (Aimé Claeys)  et son meilleur ami Marc (Tijmen Govaerts) emménagent à Bruxelles. Les deux garçons ont été embauchés dans la gendarmerie, tandis que Vicky poursuit ses études à l’université et anime une radio libre. Le trio va vite perdre son innocence et ses illusions lorsqu’il se retrouve au milieu des terribles événements liés aux tueries du Barbant qui ont choqué une génération et marqué le pays tout entier.

Ce qu’on en pense

Découverte à CanneSéries, cette série flamande immerge le spectateur dans la Belgique du début des années 80, sur les pas de trois jeunes provinciaux montés à la capitale qui vont en découvrir les dessous peu reluisants. Une superbe reconstitution d’époque, avec en toile de fond les tueries du Brabant, la corruption policière et politique, les groupuscules néo nazis et les scandales sexuels qui ont défrayé la chronique locale dans ces années-là. Bien écrite et documentée, la série créée par Willem Wallyn et mise en scène par  Wouter Bouvijn bénéficie d’un excellent casting et se densifie au fil des épisodes, après un démarrage un peu lent. C’est noir (très),  mais qu’est-ce que c’est bien ! 

The Full Monty

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Par Phil Inout

Le Pitch

25 ans après les événements décrits dans le film (The Full Monty) , nos héros s’efforcent de survivre à Sheffield face à une économie en berne dans tous les secteurs et comment, par leurs efforts collectifs et leur profonde humanité, ils vont trouver des solutions aussi absurdes qu’inventives pour triompher de l’adversité.

Ce qu’on en pense

En 1997, le film de Peter Cattaneo a connu un beau succès en salles et on ne s’attendait pas à retrouver les personnages 25 ans plus tard,  à peu près dans le même état  (pitoyable) sur une plateforme de streaming (Disney, qui plus est).  La série les réinstalle dans leur environnement misérable et leur adjoint quelques nouveaux venus (enfants, petits enfants, voisins, réfugiés…). Le résultat est plus que convainquant : sur le fond comme sur la forme,  la série est meilleure que le film ! Et nul besoin d’avoir vu l’un pour apprécier l’autre : les 8 épisodes fonctionnent indépendamment du film et même les uns des autres. De sorte qu’on peut les regarder chacun comme un film d’une heure consacré à l’un des personnages en particulier. Les acteurs sont géniaux et,  côté réalisation et atmosphère,  on dirait du Ken Loach dans sa veine la plus légère (Looking for Eric, La Part des anges). C’est formidable de tendresse, d’empathie et de drôlerie. Par contre, interdit de regarder en VF : les accents et les expressions argotiques ajoutent grandement au plaisir qu’on y prend.

Jeune & Golri

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Par Phil Inout

Le Pitch

Prune (Agnès Hurstel), stand-uppeuse débutante de 25 ans, tombe amoureuse de Francis (Jonathan Lambert), qui a 46 ans et une petite fille de 6 ans (Jehanne Pasquet). La jeune femme devient belle-mère, alors que ses copines sont encore en descente de MDMA, et qu’elle a le même âge mental que la petite. C’est l’histoire d’une maternité non choisie mais golri. L’histoire de Prune quoi.

Ce qu’on en pense

Très inspirée de Fleabag, l’hilarante série anglaise de Phoebe Waller Bridge, Jeune & Golri est l’oeuvre de l’humoriste Agnes Hurstel, qui se met en scène dans un rôle de trentenaire paumée, stand uppeuse débutante et amoureuse catastrophique. Elle rencontre un homme plus âgé qu’elle (Jonathan Lambert) et en tombe amoureuse, malgré la présence dissuasive de la fille d’icelui, Alma (Jehanne Pasquet),  qui pourrait être la fille de Margareth Thatcher et de Staline à 6 ans.  En épisodes de 26 minutes, on suit la jeune femme dans ses efforts pour 1) percer dans le stand up 2) maintenir une relation de plus d’une semaine 3) apprivoiser la gamine 4) cacher à son mec qu’elle se moque de leur vie sexuelle et sentimentale tous les soirs sur scène. C’est drôle, enlevé , bien écrit et emballé dans un format trés pop avec plein d’incrustations de dessins dans le cadre. Agnès Hurstel est charmante dans un rôle qui lui ressemble forcément beaucoup. La comparaison avec Fleabag se fait forcément au détriment de la série française (plus gentilllette),  mais on s’amuse bien. Deux saisons sont disponibles sur OCS.