Le Pitch
A la mort de leur paternel, Elias (Mads Mikkelsen) et Gabriel (David Dencik) apprennent qu’ils ont été adoptés et que leur père biologique est un généticien qui travaille dans le plus grand secret sur une île mystérieuse. Malgré leur relation houleuse, ils partent ensemble à sa rencontre. Dans cet endroit éloigné de la civilisation, ils découvrent une fratrie étrange et des origines inquiétantes…

Ce qu’on en pense
Décalés et imprévisibles, plongés dans une comédie noire, ces hommes et ces poulets reclus sur une île pas si déserte font mouche la plupart du temps. A l’opposé de sa composition d’Hannibal Lecter, Mads Mikkelsen dévoile derrière sa moustache un humour à froid qu’on ne lui soupçonnait pas. A ses côtés, le suédois David Dencik (acteur trop souvent réduit à des seconds rôles), essaie de démêler les fils de son passé et d’éduquer ses demi-frères, plus enclins à cogner à la moindre occasion qu’à s’asseoir autour d’une table…. L’instinct animal vient donc sans cesse compliquer et contrecarrer leurs rapports.
Habile, Anders Thomas Jensen s’attache à brouiller les pistes et les registres. A la frontière du naturalisme et du fantastique, il puise ses références dans le conte, le Frankenstein de Mary Shelley et L’île du Docteur Moreau de H.G Wells. Le ton est irrévérencieux et peu à peu le film glisse de la farce vers la critique sociale. On ne se lasse donc pas de côtoyer ces frangins génétiquement modifiés animés par le désir de reproduction… En regrettant que certaines situations ne dégénèrent pas davantage… Vu les caractères bien trempés de ces cinq types, il y avait la place de pousser la satire. Sans compter que sur une tonalité et une thématique proche, Ma loute de Bruno Dumont vient de passer par là et fait mieux dans tous les secteurs.