Nice : Chez Palmyre

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Nice : Chez Palmyre

(Photo Franz Chavaroche)

Par Jacques Gantié 

Vous voilà dans le Vieux-Nice poussant la porte d’un bistrot dont l’enseigne évoque un Proche-Orient aujourd’hui martyrisé. Palmyre ! Non, Chez Palmyre ! Murs de briquettes, vieux miroirs, nappes à carreaux rouge et blanc, comptoir au « coin épicerie », plaques vintage à la gloire de Suze, Picon, Ricard, Casanis, Noilly Prat, Bouillon Kub… autant de signes d’un bouchon des familles. Créé en 1926, paroles, cuisine et décor, par Palmyre Moni, mamma d’origine toscane qui fit du Vieux-Nice sa deuxième patrie, repris par Vincent Verneveaux – ancien de Guy Savoy et Jacques Maximin -, Samira, son épouse et Philippe Terranova, ce lieu de collection fête ses 90 ans. Et défie les lois de la rentabilité restauratrice. Le menu quotidien inscrit sur les grands miroirs culmine à 18 €, quatre entrées, plats et desserts au choix ! Rien d’extravagant, mais le produit est sûrement choisi, la fraîcheur est quotidienne et l’assiette, au rapport prix-plaisir, est imbattable. Oeuf en meurette, harengs marinés, joue de bœuf confite au vin rouge, blanquette de veau, vol-au-vent de confiance, tripes à la niçoise, dos de cabillaud en pissaladière, petit pot choco, clafoutis aux pommes cannelle, exquise terrine de poires… Interdit aux effrayés du gluten ! D’obédience légumière et du parti des cocottes, installé rue Droite – c’est tout dire – Palmyre cuisine simple et bon. Vous diriez « comme à la maison »… Sur la planète où les bistrots sont des anges et si Michelin avait le cœur tendre, il vaudrait trois étoiles. Fine mouche et fan de longue date de la Riviera, la clientèle anglo-saxonne pointait à l’ouverture de cette table « so frenchie » et « si populaire », abordée par des bobos qui ont pourtant d’autres adresses à fouetter. Depuis, le cercle s’est élargi et il faut insister pour réserver son coin de nappe et mériter ses rillettes de sardines ou ses paupiettes de veau. À Nice, où les restaurants poussent comme champignons sous la rosée et dessinent un changeant paysage, Chez Palmyre trace son chemin à l’écart de la bistronomie d’évangile. Tendre et gourmand. Une table d’enfance !

palmyre

 

 

 

 

 

By |janvier 6th, 2017|Categories: Restos/Bars|0 Comments

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