Nice : Salvador Dali
Par la rédaction
Fourmis proliférantes, rhinocéros en dentelle, cheval apocalyptique, âne pourri, éléphant arachnéen, ocelot de compagnie et tamanoir en laisse… Salvador Dalí (1904-1989) a imaginé un bestiaire fantastique revisitant à la fois la mythologie antique, les représentations du Moyen Âge et celles d’artistes comme Brueghel ou Bosch. Transgressant les classifications scientifiques du monde animal, ce bestiaire est singulier parce qu’il est lié à la théorie dalinienne de l’irrationnel et à la psyché des êtres humains, en premier lieu à celle de l’artiste lui-même. Fantasmes, rêves, phobies, métamorphoses, hallucinations et symbolisations en chaîne deviennent des symptômes pour analystes et nourrissent un imaginaire de chimères, de créatures surnaturelles et divines. Cette exposition, intitulée Divines créatures, propose une immersion dans l’univers dalinien et son extraordinaire bestiaire à travers plus de 90 œuvres rarement montrées au public, dont la diversité (peintures, dessins, gravures, sculptures, photographies, films, etc.) est à l’image du talent polymorphe de Dalí.
Nice: Sumo
Par la rédaction
Le musée départemental des arts asiatiques à Nice propose la première grande exposition en France consacrée au sumō. SUMŌ – L’équilibre absolu offre un regard unique sur cette pratique millénaire, entre sport, rituel et art de vivre. À la croisée des chemins entre spiritualité, exigence physique et culture populaire, le sumō japonais fascine par son intensité autant que par sa rigueur. L’exposition explore cet univers codifié à travers la notion centrale d’équilibre – physique, moral, social – que tout lutteur (rikishi) s’efforce d’atteindre au fil d’une carrière souvent vécue comme une véritable initiation. Elle s’articule autour des oeuvres de deux artistes. Philippe Marinig, photographe français, présente 80 clichés issus de ses 18 années d’immersion dans les écuries de sumō à Tokyo. Il dévoile le quotidien des lutteurs avec sobriété et humanité, loin des stéréotypes. Kinoshita Daimon, maître japonais de l’estampe contemporaine, expose 40 œuvres qui réinterprètent les codes traditionnels de l’Ukiyo-e. Il mêle puissance graphique et regard sensible sur les lutteurs d’aujourd’hui.
Porquerolles: Vertigo
Par la rédaction
Nouvelle pépite du tourisme culturel dans le Var, dans l’écrin magique de Porquerolles, la Villa Carmignac, a été créée sur l’île afin d’y exposer la collection d’art contemporain de la Fondation Carmignac, riche de quelque 300 oeuvres. Elle est ouverte au public depuis le 3 juin 2018 d’avril à novembre. Au départ, il y avait une ferme, visible dans le film de Jean-Luc Godard Pierrot le fou que le précédent propriétaire, l »architecte Henri Vidal, a transformé en villa. Tombé sous le charme du domaine, Édouard Carmignac a imaginé en faire un lieu dédié aux arts. Le projet a consisté à dégager 2000 m2 d’espace d’exposition, sans que les contours de la maison, ni le paysage existant en soit modifiés car la propriété est située sur un site classé. A l’intérieur de la villa, les espaces se déploient en forme de croix. Au centre, un plafond d’eau laisse pénétrer la lumière naturelle et éclaire les espaces ainsi immergés. Le visiteur déambule librement dans des espaces amples et ponctués de percées visuelles sur les vignes. Sobre et intégré au paysage, le bâtiment répond techniquement à toutes les normes muséales et permet d’accueillir les œuvres de la fondation dans les meilleures conditions. La visite se fait pieds nus, par groupes de 50 personnes par demi heure (réservation conseillée) . L’exposition permanente présente une collection exceptionnelle de 70 oeuvres d’art contemporain avec des créations de Basquiat, Warhol, de Kooning, Jeff Koons, David LaChapelle, Lichtenstein, Pierre et Gilles et beaucoup d’autres.
Pour l’ été 2025, la Fondation propose Vertigo, une exposition qui explore de façon inédite les liens entre la perception des phénomènes naturels et l’abstraction depuis les années 1950.Loin d’une simple référence au film d’Alfred Hitchcock, l’exposition effectue un tour d’horizon plus large des sensations vertigineuses induites par l’expérience exaltée de la nature, entre désorientation, flottement et éblouissement. Son parcours se déploie en six parties, qui sont autant de registres visuels associés au paysage : l’aquatique, le cosmogonique, l’aérien, l’infini, le terrestre et l’abyssal. Mobiles oscillant, jeux d’ombres et de lumières, peintures panoramiques grand format, l’exposition est une invitation au vertige du regard : vibration de la couleur avec les œuvres d’Yves Klein, James Turrell et Jesús Rafael Soto, voyage cosmique chez Olafur Eliasson, Anna-Eva Bergman et Hans Hartung (ci dessus), dissolution dans les environnements troubles d’Helen Frankenthaler, Gerhard Richter, Frank Bowling et Flora Moscovici, jeux optiques d’Ann Veronica Janssens et Carlos Cruz-Diez, infinis célestes d’Otto Piene ou Caroline Corbasson. A découvrir jusqu’au 2 novembre.
Le Lavandou : Dominique Tarlé
Par Ph.D
A la fin du printemps 1971, alors jeune photographe, Dominique Tarlé débarquait sur la Côte d’Azur pour photographier les Rolling Stones qui enregistraient leur nouvel album, Exile on Main Street, dans la maison louée par Keith Richards à Villefranche sur mer : la villa Nellcote. « J’avais prévu d’y passer un après midi, mais au moment de repartir Keith et sa femme Anita ont voulu que je reste« , raconte le photographe. Le séjour de Dominique Tarlé à Nellcote a finalement été presqu’aussi long que celui des Stones: près de 6 mois ! Un été de folie, où entre deux sorties en mer, une virée en Jaguar à Monaco ou à Cannes et le mariage de Mick Jagger à Saint Tropez, les Stones ont enregistré assez de musique pour remplir un double album et Dominique a fait assez de photos pour occuper le reste de sa vie à les classer, les tirer, les publier et enfin les exposer. Un demi-siècle plus tard, le photographe revient sur la Côte d’Azur pour exposer les photos de Nellcote au Centre culturel du Lavandou. Des images devenues célèbres pour beaucoup (et dont la côte atteint 10 000 € pour les plus grands formats) et d’autres qui n’avaient encore jamais été montrées. Comme celles de Keith Richards à bord de son bateau ou au volant de sa Jag, celle de Mick Jagger à la terrasse d’un café, celle de Keith et sa compagne Anita Pallenberg enlacés sur une chaise dans un salon de Nellcote, celle d’Anita remontant à pied de la plage de Passable dans une mini jupe en cuir trés rock’n’roll. Ou encore celle de Keith à table, à la lueur d’une bougie, préfigurant de plusieurs décennies son personnage de Pirates des Caraïbes... « Pour préparer cette expo, Dominique m’a pour la première fois donné accès aux planches contact de Nellcote, confie Julia Gragnon, sa galeriste. Nous avons tiré une sélection de 200 photos parmi lesquelles une bonne cinquantaine n’avaient encore jamais été tirées« . Elles figurent dans le livre-catalogue de l’exposition. Son titre : La Villa.
Nice : Laurent Ballesta
Par la rédaction
Spécialiste mondial de la photographie sous-marine, Laurent Ballesta est le seul à avoir rapporté des images de profondeurs encore inexplorées. Biologiste et naturaliste de formation, conseiller scientifique pour l’émission Ushuaïa Nature pendant douze ans, il est très impliqué dans l’éco-valorisation du patrimoine marin. Son expérience de la plongée lui a d’ailleurs permis d’être à l’origine de la première photographie prise par un plongeur, du cœlacanthe dans son milieu naturel, poisson fossile vieux de 400 millions d’années. Il a reçu plusieurs fois la palme d’or au Festival mondial de l’image sous-marine et publie régulièrement ses photographies dans la presse française et étrangère (Terre Sauvage, Science & Vie, National Geographic…). Depuis 40 ans, c’est le seul photographe à avoir remporté deux fois le prestigieux prix Wildlife Photographer of the Year. Avec une sélection de 53 photographies, l’exposition Mers et Mystères nous fait voyager sous les glaces de la Mer Adélie dévoilant la faune marine et des jardins profonds luxuriants d’Antarctique, assister au fabuleux ballet de reproduction des mérous qui attirent plus de 700 requins dans la nuit de Polynésie, et découvrir les profondeurs de la Planète Méditerranée. Une exposition proposée au musée de la photographie de Nice, dans le cadre de la Biennale des Arts et de l’Océan et de la conférence des Nations Unies sur l’Océan.
Monaco: Coco Chanel
Par la rédaction
Avec « Les Années folles de Coco Chanel », le Nouveau Musée National de Monaco – Villa Paloma explore la production foisonnante de Gabrielle Chanel dans le contexte spécifique de la Côte d’Azur des années 1920. L’exposition, conçue par Célia Bernasconi, se développe autour de trois grands axes thématiques : la vie en plein air et l’essor des loisirs balnéaires ; les Ballets russes et l’influence des cultures slaves ; enfin l’invention du « style Riviera ». En s’appuyant sur une sélection de créations textiles et d’œuvres d’art emblématiques de cette décennie, elle entend rendre hommage au caractère résolument visionnaire de l’approche de Chanel dans son invention de la « femme nouvelle ». Réunissant plus de 200 objets, l’exposition met en scène un dialogue inédit entre 30 modèles et accessoires de Gabrielle Chanel et 40 œuvres d’artistes modernes, dont Kees Van Dongen, Pablo Picasso, Marie Laurencin, Natalia Gontcharova, Sonia Delaunay, Jean Cocteau, Mikhail Larionov, Alexandra Exter ; ainsi que de nombreuses photographies de Man Ray, Dora Kallmus, Edward Steichen et Roger Schall. Dans un prolongement de ce dialogue fertile entre mode et arts plastiques, l’artiste Chloé Royer (née en 1989) présente Of Limbs and Other Things, un corpus de 20 pièces, dont plusieurs productions spécialement réalisées pour l’exposition, explorant divers processus de métamorphose du corps féminin…
Nice: Raoul Dufy
Par la rédaction
Raoul Dufy (1877-1953) est aujourd’hui connu pour sa palette aux couleurs vives et la gaité de ses sujets, dont est bannie toute forme de doute ou d’inquiétude. La nouvelle exposition du musée Cheret, qui lui est consacrée, invite à découvrir son cheminement artistique, depuis la révélation de Luxe, Calme et Volupté d’Henri Matisse, où la nécessité de faire advenir le « miracle de l’imagination » lui apparaît pleinement, jusqu’à l’élaboration de sa touche en regard de celle de Paul Cézanne et enfin l’épanouissement de son langage pictural propre dans son atelier de Vence. Son style singulier se déploie au fil du parcours de l’exposition dans les paysages de Normandie et de Provence, le motif de l’atelier, les vues de ports et les baigneuses ou encore la musicalité des fêtes et des réceptions. Et si le Normand est avant tout un peintre, il cherche aussi très tôt à transposer les motifs récurrents de son imaginaire dans l’illustration d’ouvrages, la création textile ou encore la céramique. Ce projet est l’occasion de redécouvrir la richesse de la collection Dufy du musée des Beaux-Arts, que l’on doit principalement à la générosité de l’épouse de l’artiste, la Niçoise Eugénie Brisson, qui lui fit un leg de plus de 200 oeuvres.
Nice: Action !
Par la rédaction
Le sport crève l’écran au Musée National du Sport grâce à l’exposition Action ! qui invite à explorer les liens puissants entre le sport et le cinéma, deux phénomènes culturels incontournables de nos sociétés. Sous le commissariat de Gérard Camy et Julien Camy, spécialistes de la thématique, Action ! célèbre l’union du sport et du septième art et retrace l’histoire d’un dialogue constant entre ces deux passions populaires. Autour de six thématiques, l’exposition révèle comment le cinéma s’est emparé des récits héroïques, des drames intenses et des valeurs universelles du sport pour créer des œuvres qui nous touchent, nous inspirent et nous interrogent. Des premières captations du mouvement qui ont révolutionné notre compréhension du corps humain, aux blockbusters contemporains qui magnifient les exploits sportifs, Action ! propose une immersion captivante dans l’univers du cinéma à travers le prisme du sport… Et vice versa ! Elle met en lumière la manière dont le cinéma a façonné notre perception du sport, en créant des icônes et en popularisant des disciplines, et comment le sport a enrichi le cinéma, en lui offrant des histoires captivantes, des personnages inspirants et des scènes d’action spectaculaires. Action ! est la première exposition d’une telle envergure à explorer en profondeur les liens entre ces deux piliers de notre culture. Elle offre une perspective unique sur l’histoire du sport et du cinéma, et sur leur rôle de miroirs de nos sociétés. À travers une scénographie immersive et interactive, l’exposition met en lumière comment le sport et le cinéma, au-delà du divertissement, sont des vecteurs d’identité, de valeurs et de changement social. Action ! s’adresse à tous les publics, des passionnés de sport aux cinéphiles, des familles aux curieux, offrant une expérience enrichissante, divertissante et surprenante.
Hyères : Dufy et la mode
Par la rédaction
Peintre de la couleur, du bonheur et du mouvement, Raoul Dufy (1877-1953) occupe une place singulière parmi les plus grands artistes du XXe siècle. Célèbre pour sa vitalité inventive, l’éclat de sa palette et son incroyable liberté, Dufy a su abolir les frontières entre peinture, arts décoratifs et arts appliqués. Curieux de tout, il a renouvelé le rapport entre art et quotidien, insufflant à ses oeuvres une modernité radieuse, vibrante et accessible. Loin de se limiter à la toile de chevalet, il a puisé son inspiration dans la musique, la poésie, l’art populaire, les activités humaines et la nature, faisant dialoguer formes, rythmes et couleurs à travers ses multiples collaborations. Un temps installé à Hyères dans les années 1920, il y trouva la lumière méditerranéenne, source féconde et joyeuse de création. L’exposition du Musée d’Hyères rend hommage à ce créateur aux mille facettes en révélant un aspect essentiel, mais souvent méconnu de son oeuvre : l’aventure du textile et de la mode. Grâce aux prêts exceptionnels de la Maison Brochier Soierie à Lyon, le visiteur découvre près de 55 motifs originaux de Dufy, imprimés sur soie, coton ou velours, encadrés tels des variations infinies sur le thème du bonheur ornemental. Le parcours de l’exposition invite le visiteur à pénétrer dans l’univers d’une Maison de soieries, véritable écrin évoquant la complicité artistique entre Raoul Dufy et Charles Bianchini. Il se poursuit par la découverte d’un podium de défilé de mode, où les tissus du peintre prennent vie dans le mouvement et l’élégance des robes, avant de plonger dans l’intimité d’un salon d’essayage qui évoque les débuts créatifs avec Paul Poiret. Enfin, l’expérience sensorielle du « toucher Dufy » permet à chacun de ressentir, du bout des doigts, la magie et la matière des tissus nés de son imagination.
Monaco : Demain l’Océan ?
Par la rédaction
L’exposition « Demain l’Océan ?», organisée par la Direction des Affaires Culturelles de Monaco rend hommage à l’océan avec pour ambition de tisser des liens entre l’art et l’urgence climatique et de sensibiliser le public aux menaces qu’il encourt face au réchauffement climatique. Le projet s’inscrit dans le cadre de L’Année de la Mer , ainsi que de l’organisation du Blue Economy and Finance Forum et de la 3e Conférence Internationale des Nations Unies sur l’Océan (UNOC 3) à Monaco et à Nice. Le parcours, conçu par Elodie Antoine, commissaire de l’exposition, permet d’embrasser la complexité de notre rapport contemporain aux mondes marins à travers plus de 71 œuvres réalisées par 34 artistes issus des cinq continents. A voir en famille.
Toulon : Banksy
Par la rédaction
L’exposition Banksy, une (R)évolution au musée d’art de Toulon présente une sélection de plus 80 œuvres issues de collections privées européennes offrant un panorama de l’évolution du Street Art avec Banksy comme pivot. En replaçant le Street Art dans son contexte historique social et culturel plus large, dont Banksy est le représentant emblématique aujourd’hui, l’exposition retrace les étapes de l’évolution de l’art urbain en commençant par les pionniers de l’ère des graffitis comme Crash ou Seen, en passant par les représentants majeurs qui ont porté ce mouvement à une renommée internationale tels Keith Haring ou Jean-Michel Basquiat, sans oublier la très riche scène française avec Blek le Rat, Miss.Tic, Gérard Zlotykamien, pour arriver à une large sélection de certains des artistes les plus pertinents de la scène contemporaine dont JR, Invader, Madame… Avec plus de 40 œuvres exposées une attention particulière est accordée à la figure de Banksy, jouant un rôle important tant dans la sphère artistique contemporaine que sociale, devenu un véritable phénomène capable d’affecter et d’impliquer l’opinion publique mondiale. Ses œuvres ont profondément imprégné la conscience collective, de telle sorte qu’elles deviennent immédiatement identifiables.
Aix : Cezanne
Par la rédaction
La ville d’Aix-en-Provence propose, à partir du mois de juin 2025, un grand évènement dédié au peintre Paul Cezanne (1839-1906), né et mort dans cette ville qui a été, avec ses paysages alentours et sa montagne devenue mythique grâce à sa peinture, le théâtre de toute une vie. En résonance avec l’ouverture progressive de la demeure familiale de l’artiste, la bastide du Jas de Bouffan, et la rénovation de son atelier des Lauves, le musée Granet présente du 28 juin au 12 octobre une exposition internationale : Cezanne au Jas de Bouffan. Plus qu’un simple lieu de vie, cette bastide du Jas de Bouffan est un véritable laboratoire où Cezanne expérimente son art pendant près de 40 ans, entre 1859 et 1899. À travers une sélection exceptionnelle de plus de 130 peintures, dessins et aquarelles, cette rétrospective plonge dans l’univers intime de l’artiste, révélant son lien profond avec cette demeure familiale. Les grands thèmes chers au Maître d’Aix sont présentés avec, pour chaque section de l’exposition, des œuvres tels que ses baigneurs et baigneuses, ses natures mortes, et ses paysages de la bastide familiale, sans oublier ses portraits et autoportraits qui jalonnent l’accrochage. Les œuvres exposées viennent du monde entier, à la fois des grands musées français (notamment du musée d’Orsay), mais aussi de Bâle, Chicago, Cambridge, Londres, Los Angeles, New York, Ottawa, Tokyo, Zurich…
Monaco : Cactus
Par la rédaction
Formes simples, figures fractales, couleurs éteintes, sourdes ou éclatantes, gangues épineuses, duveteuses, hirsutes ou cireuses, organes charnus, veloutés, architectures extravagantes, les cactus et plantes succulentes sont un objet de fascination depuis des siècles. Le Nouveau Musée National de Monaco, en collaboration avec le musée YVES SAINT LAURENT Marrakech, qui en est à l’initiative en 2024, leur consacre aujourd’hui une exposition sous le double angle botanique et artistique. L’esthétique propre aux cactées a fasciné de nombreux artistes, notamment au début du XXe siècle et particulièrement dans l’entre-deux-guerres. Leur originalité, parfois évocatrice, a fait des cactus et autres plantes succulentes des figures transgressives et inspirantes pour les architectes, photographes, designers mais aussi des artistes et créateurs ou encore des réalisateurs qui peuplèrent leurs décors de leur graphisme iconique. Peu de familles de plantes ont été l’objet de tant de transpositions artistiques. L’exposition en offre un large aperçu faisant dialoguer des œuvres aussi différentes qu’un film d’Eisenstein, un porte-manteau Gufram et un dessin réalisé par David Hockney sur iPad ! Plus de 200 œuvres sont réunies pour l’occasion : trésors botaniques, archives, peintures, dessins, sculptures, photographies, installations, extraits de films et objets de design… Glissant successivement du registre du scientifique à un artificiel parfois étrange voire menaçant, l’exposition s’échappe de l’intérieur confiné du musée pour se poursuivre dans les jardins de la Villa Sauber transformés pour l’occasion en un spectaculaire jardin de cactées grâce à l’aide du Jardin Exotique de Monaco, auquel une salle de l’exposition est consacrée.
Mougins: Kwame Brathwaite
Par la rédaction
Présentée en partenariat avec les Rencontres d’Arles, l’esxposition Kwame Brathwaite : Black is Beautiful constitue le deuxième volet d’une trilogie africaine-américaine au Centre de la photographie de Mougins. Si chacun d’entre nous connaît l’expression « Black is beautiful », peu de gens savent qui l’a popularisée. C’est à un photographe afro-américain que l’on doit, plus qu’un slogan, une esthétique propre à la communauté. Originaire de Brooklyn, Kwame Brathwaite (1938-2023) fonde, dans les années 1960, un mouvement dont l’ambition est de rendre compte d’une culture originale qui s’émancipe de la culture dominante. À travers l’AJASS – African Jazz-Art Society & Studios, collectif fondé avec son frère Elombe Brath, Brathwaite inaugure avec le médium photographique un mode de représentation libre du corps noir. On ne se défrise plus, la couleur de peau est célébrée. Ces actions s’inscrivent dans une dynamique communautaire plus large, à l’image du Marcus Garvey Day, célébré chaque 17 août à Harlem depuis 1965, qui rend hommage à la pensée panafricaine et à l’autonomie noire. Brathwaite participe activement à ces célébrations. Sa photographie, nourrie par la musique afro-américaine dans toute sa diversité – jazz, soul, funk, gospel, blues ou calypso –, témoigne d’une scène en effervescence. Très tôt, il collabore avec plusieurs maisons de disques. Sur les pochettes de vinyles, ses images capturent la puissance et la dignité d’artistes comme Abbey Lincoln ou Max Roach, et devient le photographe attitré de Stevie Wonder ou encore du groupe The Stylistics. L’exposition est la première rétrospective du photographe organisée en Europe, deux ans après sa mort. Elle se parcourt au rythme des musiques qui l’ont inspirée.
Aix : Niki de Saint Phalle
Par la rédaction
Au début de sa carrière, Niki de Saint Phalle mêle performance, assemblage et peinture, puis se consacre pleinement à la sculpture avec ses monumentales Nanas. Exubérantes et affranchies des diktats, ces héroïnes aux corps puissants évoluent dans un monde peuplé de créatures fantastiques colorées, recouvertes de miroirs et de mosaïques. Imprégné par l’univers du conte, le bestiaire de l’artiste mêle l’éclectisme bariolé de la pop culture à l’imagerie médiévale, s’inspirant aussi bien des monstres du cinéma japonais que des divinités et créatures mythologiques. À travers des objets du quotidien (ballon, broche, vase) et des sculptures dans l’espace public (aires de jeu, fontaines, jardins), Niki de Saint Phalle démocratise l’art. Araignée, oiseau ou serpent racontent une histoire personnelle aux résonnances universelles, entre réalité et imaginaire. L’exposition à l’Hôtel de Caumont est conçue comme un parcours initiatique, peuplé d’êtres tantôt menaçants, tantôt alliés et protecteurs. Le monstre et le dragon incarnent, par exemple, les peurs de l’artiste, que l’art permet d’apprivoiser ou d’affronter. Des figures totémiques comme l’oiseau (Sun God) et des créatures hybrides (Déesse de la lumière) nous rappellent que tous les êtres vivants, quels qu’ils soient, ont la même importance. Associant le corps féminin à la notion de « Mère Nature », l’artiste nous invite dans un univers onirique où règne l’harmonie entre toutes les formes de vie. Cet idéal d’une nature respectée dans un monde qui ne serait plus uniquement dominé par les hommes témoigne d’une approche écoféministe pionnière, et de la grande actualité du message porté par l’artiste.