Cinéma

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Ferrari

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch 

C’est l’été 1957. Derrière le spectacle de la Formule 1, l’ancien coureur Enzo Ferrari (Adam Driver) est en crise. La faillite menace l’usine que lui et sa femme, Laura (Penelope Cruz), ont construite à partir de rien dix ans plus tôt. Leur mariage instable a été ébranlé par la perte de leur fils, Dino, un an plus tôt. Ferrari mène une double vie avec Lina Lardi (Shailene Woodley) dont il a eu un autre fils. Pendant ce temps, la passion de ses pilotes pour la victoire les pousse à la limite alors qu’ils se lancent dans la périlleuse course de 1 000 miles à travers l’Italie, la Mille Miglia.

Ce qu’on en pense 

Après Ali, Ferrari. Du Commandatore,  Michael Mann ne retient que la double vie : brisé par la mort de son fils Dino, Enzo trouve le réconfort auprès de sa maitresse et de leur jeune fils, Piero. Mais il vit toujours avec sa femme Laura, qui détient 50% de Ferrari et peut à tout moment le mettre en faillite, alors que la course automobile grève considérablement les finances de l’usine.  Curieux choix pour faire le portrait d’une des personnalités les plus importantes de l’Italie contemporaine .  Et que dire du casting ? Adam Driver en Enzo Ferrari, malgré une vague ressemblance,  il fallait y penser. Penelope Cruz joue sa femme (en forçant le côté hystérique ) et Shailene Woodley sa maîtresse. Aucun des trois ne parle italien. Pas grave : tous les dialogues sont en anglais ! On voit peu de voitures (la plus présente à l’écran est la 403 Peugeot que conduit Enzo) et les scènes de course n’occupent que très peu des 2h10 que dure le film. Dommage, car  elles sont vraiment spectaculaires.  A part le rachat par Fiat,  tout le côté économique,  historique et sociétal est laissé de côté. Le film se regarde sans déplaisir, mais on est (très) loin du « Parrain de la F1″ annoncé.

 

 

César 2024 : Le Palmarès

Cinéma|

Par Ph.D

Un grand vainqueur annoncé (et, à notre avis, surcôté) : Anatomie d’une chute . Des prix de consolation pour le meilleur film français de l’année (Le Règne Animal). Une seule statuette pour le film le plus émouvant : Je Verrai toujours vos visages. La naissance d’une star : Raphaël Quenard, prix de la révélation (et du meilleur discours de réception). Un prix masculin volé à Raphaël Quenard (Arieh Worhalter pour Le Procès Goldman). Un Meilleur film étranger francophone (Simple comme Sylvain).  Un prix féminin mille fois mérité : Sandra Huller. Un invité d’honneur snobé : Christopher Nolan (reparti sans la statuette du meilleur film étranger qui lui était promise pour Oppenheimer). Un César d’honneur mérité pour Agnès Jaoui, (qu’on reverra sans doute l’année prochaine pour Le Dernier des juifs). La vengeance de Judith Godrèche (voir vidéo).  La revanche des femmes réalisatrices… Même Rachida Dati a passé une bonne soirée (et c’est rare pour une ministre de la culture aux César) : autant dire que la cérémonie des César 2024 a été un bon cru. 

 

Le Cercle des neiges

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

En 1972, un avion uruguayen transportant une équipe de rugby et ses accompagnateurs s‘écrase en plein cœur des Andes. Les survivants ne peuvent compter que les uns sur les autres pour réchapper au crash et survivre dans les glaces…

Ce qu’on en pense

Auteur d’un des bons films sur le tsunami de décembre 2004 (The Impossible avec Naomi Watts et Ewan McGregor) Juan Antonio Bayona signe pour Netflix la réalisation de ce drame qui raconte l’histoire des survivants du vol 571 qui s’est écrasé dans la Cordillère des Andes en 1972. L’avion transportait les joueurs d’une équipe de rugby et leurs accompagnateurs. Les survivants sont restés plusieurs semaines, sans équipements ni nourriture, dans le froid glacial des hauts sommets Andins, attendant des secours qui ne sont jamais venus. On l’a su bien après,  mais pour ne pas mourir de faim, ils avaient dû se résoudre à manger la chair de leurs compagnons de voyage décédés. Une décision collective qui est au centre du film de JA Bayona, survival mystique et humaniste superbement écrit et réalisé. Sans voyeurisme, ni  recherche du spectaculaire, Le Cercle des neiges montre comment rester humain dans des conditions  inhumaines. Une leçon de cinéma et de (sur)vie. 

Saltburn

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

L’étudiant Oliver Quick (Barry Keoghan) , qui peine à trouver sa place à l’université d’Oxford, se retrouve entraîné dans le monde du charmant et aristocratique Felix Catton (Jacob Elordi), qui l’invite à Saltburn, le vaste domaine de sa famille excentrique, pour un été qu’il n’oubliera pas de sitôt… 

Ce qu’on en pense

Talent multicarte du cinéma américain où elle officie comme actrice, scénariste et réalisatrice entre deux romans, Emerald Fennell s’est illustrée en 2020 avec Promising Young Woman, l’histoire d’une serial-vengeuse féministe avec Alison Brie et Carey Mulligan qui a décroché l’Oscar du meilleur scénario et épaté la galerie par ses qualités de réalisation. Après une saison à diriger la série Killing Eve, on retrouve la réalisatrice anglaise sur Prime pour un film noir dont le scénario mixe Le Talentueux Mr Ripley (Anthony Minghella) et Theoreme (Pasolini) pour un résultat mitigé. Esthétiquement, la proposition est assez convaincante, le gros budget mis à sa disposition a été bien employé. Le casting est top avec le sexy boy du moment Jacob Elordi (Elvis dans Priscilla) dans le rôle du beau gosse friqué, Barry Keoghan (Mise à mort du cerf sacré, Dunkerque) dans celui du psychopathe en devenir, Richard E. Grant et Rosemund Pike en aristo déglinguée. Le scénario, par contre, sent le réchauffé et la réalisation traîne inutilement en longueur, avec plusieurs scènes faussement provocatrices et vraiment malaisantes dont Barry Keoghan et nous nous serions bien passé. Bref, le film ne manque pas de sel mais n’est pas le brulot sur la lutte des classes qu’il voudrait être.

 

Silent Night

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Victime collatérale d’une fusillade entre gangs dans son quartier à la veille de Noël, Brian Godlock (Joel Kinnaman) a perdu son fils et l’usage de sa voix. Sorti de soins intensifs, il décide de  se venger…

Ce qu’on en pense

19 ans après Paycheck, un oubliable thriller futuriste avec Ben Affleck, John Woo sort de sa retraite pour un « revenge movie de noël » (!) produit par Amazon. On l’a peut-être oublié, mais John Woo a été un des cadors du film d’action dans les années 80-90,  imposant à Hollywood le style survolté des productions  hong kongaises de l’époque avec des films comme Broken Arrow, Volte Face, A Toute épreuve ou The Killer.  C’est donc avec curiosité que l’on s’apprête à regarder l’ histoire d’un père de famille  qui décide de se venger du gang responsable de la mort de son gamin. Hélas, passée la scène d’ouverture haletante au cours de laquelle le héros est blessé et son fils tué, il devient évident que le film ne tiendra que sur la mise en scène périmée de John Woo et sur son concept « sans dialogues ». Blessé à la gorge le héros est devenu muet : du coup, les autres protagonistes n’ont pas, non plus, voix au chapitre (une autre explication pourrait être que la grève des scénaristes a privé le film de dialogues). Ceci dit, on s’en passe trés bien,  dans la mesure où Silent Night n’a strictement rien à dire.  Le pire,  c’est que le héros, incarné par l’abominable Joel Kinnaman, non content d’être moche et grimaçant, s’avère être aussi un piètre « vengeur ». Il parviendra, certes, à ses fins,  mais avec toutes les peines du monde et en salopant le boulot. D’où frustration intense du spectateur qui aurait bien aimé que les méchants soient, au moins, proprement zigouillés !

 

Maestro

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Le récit de l’amour aussi grandiose que téméraire qui unira toute leur vie le chef d’orchestre et compositeur Leonard Bernstein (Bradley Cooper) et Felicia Montealegre Cohn Bernstein (Carey Mulligan).

Ce qu’on en pense

Le biopic de prestige de Noël est servi sur Netflix. Leonard –West Side Story– Bernstein  par Bradley- A Star is Born– Cooper produit par Spielberg et Scorsese. Ca en jette ! Le début est en noir et blanc pour faire film d’auteur, puis on passe à la couleur, sans raison particulière. Bien que la BO soit entièrement composée des musiques de Lenny B, celle-ci n’intéresse pas particulièrement le réalisateur. West Side Story est à peine cité. L’histoire qu’il a choisi de raconter est celle de l’amour contrarié du maestro avec son épouse Felicia, incarnée par Carey Mulligan. D’abord admise, la bisexualité frénétique de Bernstein finira par la rendre jalouse et malheureuse. Elle mourra d’un cancer dans ses bras, ce qui ne l’empêchera pas de continuer à fumer dans la chambre. Avertissement  : Maestro est le film le plus tabagique que vous verrez en 2023-2024. Pas un plan sans clope !  Bradley Cooper parle du nez,  pas à cause de la fumée mais plutôt de sa prothèse nasale. Il tenait à vraiment ressembler au chef d’orchestre. Peine perdue,  on ne voit que Bradley Cooper surmaquillé jouant le rôle de …  Carey Mulligan, par contre, est géniale. Elle sauve le film sur la fin. Si on n’a pas décroché dans la première heure (quel ennui!), il y a un morceau de bravoure (la reconstitution d’un fameux concert du maître en plan séquence avec une performance oscarisable de BC en chef d’orchestre habité) et Carey Mulligan.  Plutôt que Maestro, le film aurait dû s’intituler Magistral.

The Killer

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

A Paris, un tueur à gages (Michael Fassbinder) attend patiemment d’éxécuter son contrat. L’échec de sa mission l’obligera à traquer les commanditaires à travers le monde avant qu’eux-mêmes ne le retrouvent…

Ce qu’on en pense

Pour clore son contrat de 5 ans avec Netflix, David Fincher adapte une BD française d’Alexis Nolent et Luc Jacamon. L’histoire d’un tueur à gages solitaire, dont Michael Fassbinder endosse la cape d’invisibilité  (la tenue d’un touriste Allemand que personne ne calcule) et le mantra (« Tiens-toi au plan, n’improvise pas,  ne fais confiance à personne... »). Mise en scène chirurgicale,  voix off censée mettre le spectateur dans la tête du tueur, lenteur assumée,  éclairs de violence, sauts géographiques Jamesbondiens ,  cameo réjouissant de Tilda Swinton, The Smiths dans les écouteurs du tueur… Le film n’a pas fait de vagues à La Mostra de Venise où Netflix espérait peut-être rééditer le coup de Roma, mais il se regarde avec plaisir en streaming. Le scénario en rappelle mille autres (à commencer par celui du Samouraï de Melville) et tient sur une ligne (voir pitch). D’un autre réalisateur que David Fincher, on ne chercherait pas plus loin. Mais s’agissant de l’auteur de Seven, Fight Club Zodiack, Mank et Mindhunter (les deux derniers pour Netflix),  on se demande si, par hasard, ce Killer ne serait pas une incarnation de l’auteur, réduit aux basses oeuvres (tourner une série B pour Netflix), après avoir raté sa cible principale (Mank) ?  Une perspective qui donne presqu’envie de le revoir.

 

Killers of The Flower Moon

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Au début du XXème siècle, le pétrole a apporté la fortune au peuple Osage qui, du jour au lendemain, est devenu l’un des plus riches du monde. La richesse de ces Amérindiens attire aussitôt la convoitise de Blancs peu recommandables qui intriguent, soutirent et volent autant d’argent Osage que possible, avant de recourir au meurtre…

Ce qu’on en pense

Présenté en avant-première  à Cannes 2023 (hors compétition pour ne pas tuer le game), le nouveau chef d’oeuvre de Martin Scorsese arrive enfin sur les grands écrans. Et c’est bien là qu’il faut le voir, toutes affaires cessantes malgré sa durée un tantinet redhibitoire  (3h26 au compteur),  car c’est le plus grand film de l’année. Dans la lignée de The Will Be Blood , le chef d’oeuvre de de Paul Thomas Anderson auquel on ne peut s’empêcher de penser.  Pour sa dixième collaboration avec Scorsese, Robert de Niro y retrouve enfin un rôle à sa (dé)mesure : celui de William « King » Hale , un homme sans pitié qui entraîne son neveu Ernest (Leonardo DiCaprio), à la fois complice et victime, dans un plan machiavélique pour accaparer les richesses des indiens. Un drame historique, épique et sanglant,  réalisé de main de maître par un Scorsese au sommet de son art. 

 

En même temps

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

A la veille d’un vote pour entériner la construction d’un parc de loisirs à la place d’une forêt primaire, un maire de droite (Jonathan Cohen) essaye de corrompre son confrère écologiste (Vincent Macaigne). Mais ils se font piéger par un groupe de jeunes activistes féministes qui réussit à les coller ensemble. Une folle nuit commence alors pour les deux hommes, unis contre leur gré…

Ce qu’on en pense

Tourné et monté dans l’urgence pour sortir avant les élections, le nouveau film du duo Grolandais Kervern et DelépineI Feel Good,  Effacer l’historique…)  n’est pas la critique du macronisme annoncée par le titre. Tout le monde politique en prend pour son grade dans cette farce anarcho-écolo-féministe à la JP Mocky (si Mocky avait été écolo et féministe) qui met en avant le duo comique formé par Jonathan Cohen et Vincent Macaigne, impayables en maires corrompus piégés des émules provinciales des Femen (les bien nommées Colle-Girls). Trés corrosif et drôle dans sa première partie, avec des dialogues écrits à la sulfateuse, le film faiblit un peu sur la fin (un problème récurrent chez K&D), mais il laisse un souvenir nettement plus réjouissant que la campagne électorale. Votez Kervern et Delépine !

En Corps

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Elise (Marion Barbeau), 26 ans est une grande danseuse classique. Elle se blesse pendant un spectacle et apprend qu’elle ne pourra plus danser. Dès lors sa vie va être bouleversée. Entre Paris et la Bretagne, au gré des rencontres et des expériences, des déceptions et des espoirs, Elise va se rapprocher d’une compagnie de danse contemporaine. Cette nouvelle façon de danser va lui permettre de retrouver un nouvel élan et aussi une nouvelle façon de vivre…

Ce qu’on  en pense

Un film de danse signé  Cédric Klapisch : on prend !  Après une séquence d’introduction virtuose, la réalisation alterne chorégraphies et de scène de comédie  dans lesquelles interviennent de beaux seconds rôles  ( Muriel Robin, Pio Marmaï , François Civil…).  L’intérêt faiblit un peu à mi-parcours et on regrette que le cinéaste ne prenne pas plus de risques dans le traitement visuel. Mais dans l’ensemble la proposition séduit et on passe un bon moment.

The Velvet Underground

Cinéma|

Par Ph.D

Sélectionné à Cannes 2021, où les festivaliers ont pu le voir sur écran géant et en son dolby (la chance !),   le documentaire de Todd Haynes sur le Velvet Underground produit par Apple est logiquement diffusé sur Apple TV+. Il faudra donc s’abonner à la plateforme pour pouvoir le voir. Cela vaut la peine, même pour un mois, d’autant que le premier essai est offert.  Le réalisateur d’I’m Not There ,  fantastique faux biopic de Bob Dylan,  a monté  des millions d’images et d’archives sonores du Velvet. On ignorait qu’il en existat un si grand nombre !  Elles racontent, chronologiquement, l’histoire du groupe qui, grâce à l’intiuition géniale d’Andy Warhol et aux chansons de Lou Reed, fit entrer l’art contemporain dans le rock (et vice versa) . Les deux membres survivants, John Cale et Maureen Tucker,  interviennent longuement face caméra, de même que l’hurluberlu Jonathan Richman, fan de la première ( et de la dernière) heure,  qui se souvient avoir vu au moins 70 concerts du Velvet.  Le film se termine, étrangement, sur le show case que Nico, Lou Reed et John Cale donnèrent au Bataclan en 1972, sans les autres membres du groupe. Ce document est toujours disponible sur le site de l’Ina.

Don’t Look Up

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Deux astronomes du Michigan (Leonardo DiCaprio et Jennifer Lawrence) découvrent qu’une comète « tueuse de planètes » fonce vers la terre et qu’il ne reste que 6 mois avant la collision. Mais leurs tentatives pour mobiliser le gouvernement et les médias vont rester vaines

Ce qu’on en pense

Qui aurait dit,  il y a encore trois ans,  qu’une production Netflix parviendrait à mobiliser un tel casting  ? Leonardo DiCaprio, Jennifer Lawrence, Meryl Streep, Cate Blanchett, Timothée Chalamet, Ron Perlman , Ariana Grande, Jonah Hill, Tyler Perry, Kid Kudi et même notre Tomer Sisley national sont à l’affiche du nouveau film d’Andy MacKay (Very Bad Cops, Vice, The Big Short). Et pas pour des caméos. Chacun tient un vrai rôle dans cette comédie satirique délirante et géniale, qui dénonce la folie du monde contemporain où politiques et médias ne songent qu’à maintenir leur pouvoir en abrutissant les masses. Confrontés à un péril mortel et imminent (ici un astéroïde de 10 kilomètres de diamètre, mais ce pourrait être un virus mortel ou le réchauffement climatique), la présidente des Etats-Unis (Meryl Streep),  son conseiller de fils (Jonah Hill) et le patron milliardaire d’une énorme société technologique (Mark Rylance)  vont tout faire pour détourner l’attention du public, puis essayer de tirer profit de la situation, au lieu de prendre les décisions qui s’imposent. Les lanceurs d’alerte joués par Leonardo DiCaprio et Jennifer Lawrence seront achetés ou ridiculisés via les réseaux sociaux. Des complotistes (parmi lesquels Timothée Chalamet) nieront l’existence de la menace jusqu’à ce qu’elle soit visible à l’oeil nu et qu’il n’y ait plus qu’une chose à faire : ne pas regarder (Don’t look up). Même les stars mobilisées pour alerter l’opinion (Ariana Grande) seront plus soucieuses de leur image que du péril…  Hilarante et effrayante à la fois, la  fable apocalyptique d’Andy McKay vise juste et frappe fort. Don’t Look Up : déni cosmique est un des meilleurs films de l’année. Un de plus que l’on ne verra pas en salles, hélas.

 

 

Un Héros

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Rahim (Amir Jadidi) est en prison à cause d’une dette qu’il n’a pas pu rembourser. Lors d’une permission de deux jours, il tente de convaincre son créancier de retirer sa plainte contre le versement d’une partie de la somme. Mais les choses ne se passent pas comme prévu…

Notre avis

Récompensé d’un Prix du jury ex aequo à Cannes, le nouveau film d’Asghar Farhadi marque son retour en Iran après la  parenthèse americano- espagnole d’Everybody Knows (également présenté à Cannes). C’est une nouvelle fable morale et  judiciaire comme il les affectionne, avec une composante très contemporaine : les effets et méfaits de la médiatisation. D’abord porté au pinacle pour son honnêteté, son héros va connaître une véritable descente en flammes à cause d’un mensonge anodin. Manière de renvoyer dos à dos les contradictions d’une société basée sur la tradition et celles du modernisme. Un scénario malin qui aurait mérité une réalisation moins plan-plan.  

The French Dispatch

Cinéma|

Par Philippe DUPUY

Le pitch

A la mort de leur révéré rédacteur en chef (Bill Murray), les  journalistes de The French Dispatch, journal américain installé en France (à Ennui sur Blazé), décident de publier un numéro spécial avec les articles qui ont fait la légende du journal…

Ce qu’on en pense

Trés attendu avec  son casting de ouf (Timothée Chalamet, Lea Seydoux, Bill Murray, Adrian Brody, Elisabeth Moss, Christoph Waltz, Owen Wilson, Tilda Swinton.…),  le nouveau Wes Anderson (The Grand Budapest Hotel, Moonrise Kingdom, A Bord du Darjeeling Limited, La Vie Aquatique…) aura été l’évènement du Festival de Cannes 2021… Avant de repartir bredouille et de devenir LE grand oublié de l’éditionInracontable, inclassable, visuellement époustouflant… The French Dispatch est du Wes Anderson à la puissance dix. A travers l’histoire d’un journal américain fait par des correspondants installé en France (Le fameux French Dispatch,  inspiré du New Yorker), le film confronte avec une ironie grinçante les cultures françaises et américaines de l’après guerre au fil d’une série de sketches illustrant les diverses rubriques du journal (politique, gastronomie, culture…). Ca va tellement vite et c’est tellement brillant et barré qu’on a presque tout oublié à la fin. Ne restent que des images acidulées,  cadrées comme une BD avec toute une partie en dessin animé. Les fans du réalisateur américain iront revoir et re-revoir le film pour saisir toutes les références (au cinéma français d’après guerre, notamment, dont le réalisateur est visiblement friand). Les autres risquent fort, hélas,  de décrocher avant la fin.

Kate

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Minutieuse et prodigieusement douée, Kate (Mary Elisabeth Winstead) est l’exemple même de la machine à tuer parfaitement rodée et au sommet de son art. Mais voilà qu’un jour elle échoue à éliminer sa cible, un yakuza à Tokyo. Elle découvre alors qu’elle a été empoisonnée et va subir une exécution par mort lente qui lui laisse moins de 24 heures pour se venger de ses assassins avec l’aide inattendue d’Ani (Miku Patricia Martineau), la fille de l’une de ses anciennes victimes.

Ce qu’on en pense

Une série B franco -americano-japonaise dans laquelle Mary Elisabeth Winstead (Die Hard, Birds of Prey) joue une Nikita américaine, formée dès son plus jeune âge par un ponte  des services secrets (Woody Harrelson) pour devenir une machine à tuer.  La réalisation élégante et fluide du Français Cedric Nicolas-Troyan offre de belles séquences de baston et quelques gunfights danthologie. Mary Elisabeth Winstead s’en donne à coeur joie, avec un look à la Sigourney Weaver qui pourrait lui valoir une place dans la franchise Alien (ou tout autre film où on dégomme des monstres). Sa camarade de jeu, la franco-japonaise Miku Patricia Martineau,  joue les ados toxiques avec beaucoup de naturel également. Comme d’habitude, c’est trop long d’une demi-heure, mais on passe un bon moment.