Kate
Par Ph.D
Le pitch
Minutieuse et prodigieusement douée, Kate (Mary Elisabeth Winstead) est l’exemple même de la machine à tuer parfaitement rodée et au sommet de son art. Mais voilà qu’un jour elle échoue à éliminer sa cible, un yakuza à Tokyo. Elle découvre alors qu’elle a été empoisonnée et va subir une exécution par mort lente qui lui laisse moins de 24 heures pour se venger de ses assassins avec l’aide inattendue d’Ani (Miku Patricia Martineau), la fille de l’une de ses anciennes victimes.
Ce qu’on en pense
Une série B franco -americano-japonaise dans laquelle Mary Elisabeth Winstead (Die Hard, Birds of Prey) joue une Nikita américaine, formée dès son plus jeune âge par un ponte des services secrets (Woody Harrelson) pour devenir une machine à tuer. La réalisation élégante et fluide du Français Cedric Nicolas-Troyan offre de belles séquences de baston et quelques gunfights danthologie. Mary Elisabeth Winstead s’en donne à coeur joie, avec un look à la Sigourney Weaver qui pourrait lui valoir une place dans la franchise Alien (ou tout autre film où on dégomme des monstres). Sa camarade de jeu, la franco-japonaise Miku Patricia Martineau, joue les ados toxiques avec beaucoup de naturel également. Comme d’habitude, c’est trop long d’une demi-heure, mais on passe un bon moment.
Jolt
Par Ph.D
Le pitch
Lindy (Kate Beckinsale) porte depuis son plus jeune âge un douloureux secret. En raison d’un trouble neurologique rare, elle éprouve des pulsions de rage et de meurtre incontrolables qui la rendent redoutable dès qu’elle s’énerve. Incapable de trouver l’amour et sa place dans ce monde, elle finit par rencontrer un homme (Jay Courtney) dont elle tombe immédiatement amoureuse et qui semble capable de calmer ses pulsions. Il est hélas assassiné. Le cœur brisé et dans une colère noire, elle se donne pour mission de venger le meurtre de cet homme tout en étant poursuivie par la police en tant que principale suspecte du crime…
Ce qu’on en pense
Une série B d’action girlie dans la lignée d’Atomic Blonde, portée par Kate Beckinsale (Aviator, Pearl Harbor, Underworld… ) dans un rôle musclé et plein de second degré. Réalisé par une femme, Tanya Wexler, le film, dont le titre français pourrait être Survoltée, est à découvrir en streaming sur la plateforme Amazon Prime Video, où il aurait très bien pu être décliné en série, façon Killing Eve. Rien de transcendant, mais un excellent casting (Stanley Tucci et Susan Sarandon font des apparitions), un humour décapant, des scènes de castagne assez jouissives dans lesquelles Kate Beckinsale démolit des malabars à la pelle et une intrigue romantico policière amusante. De quoi passer un excellent moment sans quitter son canapé. Joie !
Le Dernier mercenaire
Le pitch
Richard Brumère dit « La brume » (Jean-Claude Van Damme), une véritable légende des services secrets, disparu depuis des années, est de retour en France. L’immunité qu’il avait négociée il y a vingt-cinq ans pour son fils caché, Archibald (Samir Decazza), vient d’être levée par erreur par un haut fonctionnaire maladroit (Alban Ivanov). Pour le sauver d’une opération mafieuse, dont il est innocent mais qui pourrait lui coûter la vie, La Brume va devoir réactiver ses contacts un peu vieillissants, faire équipe avec une bande de jeunes plus ou moins téméraires, affronter un bureaucrate zélé, gérer les rapports père-fils nouveaux pour lui, mais surtout trouver le courage de révéler à Archibald qu’il est son père...
Ce qu’on en pense
Bonne surprise estivale que cette parodie de film d’espionnage dans laquelle Jean-Claude Van Damme joue avec son image au prix de folles audaces capillaires . La star bodybuildée belge a rarement aussi bien joué et s’avère aussi à l’aise dans la comédie que dans la baston. Mais Van Damme n’est pas le seul attrait du film de David Charhon (Cyprien, De l’autre côté du périph’) : le casting qui mixe talents confirmés (dont Miou Miou, Patrick Timsit, Eric Judor, Alban Ivanov) et jeunes espoirs (Djimo, Samir Decazza, Nassim Lyes, Assa Sylla) s’en donne à cœur joie, avec d’excellents dialogues et des scènes comiques aussi efficaces que celles d’action. La prestation d’Alban Ivanov en haut fonctionnaire ahuri, mérite autant le détour que celle de JCVD. Bonne pioche pour Netflix !
Comment je suis devenu…
Par Ph.D
Le pitch
Dans une société où les surhommes sont banalisés et parfaitement intégrés, une mystérieuse substance procurant des super-pouvoirs à ceux qui n’en ont pas se répand. Face aux incidents qui se multiplient, les lieutenants Moreau (Pio Marmaï) et Schaltzmann (Vimela Pons) sont chargés de l’enquête. Avec l’aide de Monte Carlo (Benoît Poelvoorde) et Callista (Leila Bekhti) , deux anciens justiciers, ils feront tout pour démanteler le trafic. Mais le passé de Moreau ressurgit, et l’enquête se complique…
Ce qu’on en pense
Ne pas se fier au titre, ni à l’affiche qui suggèrent une grosse parodie franchouillarde de film de super héros. Comment je suis devenu super héros vaut mieux que ça. Le premier long métrage de Douglas Attal, fils du producteur Alain Attal, est une comédie certes , légèrement parodique sans doute, mais qui traite son sujet avec respect et intelligence. Une fois posé le principe d’un monde où les individus doués de pouvoirs surhumains sont relativement nombreux (et où les autres les jalousent), le scénario évolue vers une comédie policière classique dans laquelle le tandem formé par Pio Marmaï et Vimela Pons (aussi excellente que blonde décolorée) enquêtent sur un trafic de sang de surhommes permettant de fabriquer une drogue de synthèse donnant à ceux qui l’inhalent des super pouvoirs temporaires. Le film se distingue par son humour, avec d’excellents dialogues, des personnages attachants servis par un casting haut de gamme qui n’est pas là que pour cachetonner, des références pas trop appuyées aux films de super héros (X-men, Avengers, Spiderman…) et une réalisation dynamique. Une réussite qui aurait mérité une sortie en salles (trop longtemps repoussée par la pandémie), mais qui offre aux abonnés Netflix un divertissement de qualité.
Old
Par L.V
Le pitch
En vacances dans les tropiques, plusieurs familles sont invitées par le personnel hôtelier à rejoindre une plage isolée soi-disant paradisiaque. Sur place, ils découvrent avec effroi que leur vieillissement y est drastiquement accéléré et que leur vie entière va se retrouver réduite à cette ultime journée…
Ce qu’on en pense
Adapté du roman graphique Le Château de sable de Pierre-Oscar Lévy et Frederik Peeters, le nouveau film de M. Night Shyamalan nous entraîne sur une plage paradisiaque, où une journée équivaut, hélas, à un demi siècle d’existence. Un huis clos original en forme de slasher (les personnages meurent les uns après les autres), qui permet au réalisateur de Sixième sens, Incassable ou Split d’installer, comme il sait si bien le faire, un climat d’angoisse et de porter une réflexion sur le sens de la vie, avec une réalisation toujours inspirée. Pourtant, Old peine à dépasser le cadre du film-concept, avec des personnages creux et un twist final décevant. Un « petit » Night Shyamalan de plage…
The Tomorrow War
Par Ph.D
Le pitch
En 2022, le monde est stupéfait lorsqu’un groupe de voyageurs arrive du futur – précisément de l’année 2051 – pour délivrer un message urgent : dans 30 ans, l’Humanité va perdre une guerre d’envergure mondiale contre une espèce d’aliens meurtrière venue détruire notre civilisation. Le seul moyen de survivre à cette attaque extraterrestre est de faire transporter des soldats et civils du monde d’aujourd’hui trente ans plus tard pour lutter contre cette invasion alien. Parmi les recrues, Dan Forester (Chris Pratt), père de famille et professeur au lycée, est déterminé à sauver le monde pour l’avenir de sa fille…
Ce qu’on en pense
Excellente surprise que ce film de Science Fiction signé Chris McKay, initialement prévu pour une sortie en salles et racheté par Amazon pour une somme record de 200 millions de dollars. Un bon investissement pour les abonnés de la plateforme Prime Vidéo. Le scénario mixe très habilement Alien, Terminator, Interstellar, La Guerre des Mondes et Voyage au centre de la Terre et joue sur les thématiques en vogue des rapports filiaux et du réchauffement climatique, avec un louable souci d’ancrage réaliste (le film commence pendant la Coupe du monde de football de 2022). La réalisation est hyper dynamique avec des effets spéciaux très réussis, notamment pour l’animation des envahisseurs monstrueux, qu’on attend de découvrir avec d’autant plus d’impatience que le réalisateur fait durer le suspense. Le final est un peu too much et aurait gagné à être allégé d’un quart d’heure au moins, mais on ne boude pas son plaisir, d’autant que le casting est top autour de Chris Pratt (JK Simmons, Yvonne Strahovski, Betty Gilpin).
Cannes 2021: Palme Gore
Par Ph.D
Etonnez-nous ! titrions nous à l’ouverture du 74e Festival de Cannes. On n’a pas été déçus. Non que la sélection se soit avérée particulièrement surprenante, avec peu de propositions vraiment originales. Ni que l’organisation du festival en juillet plutôt qu’en mai ait vraiment changé la donne : il a même plu, une journée pour que la tradition soit respectée… Décerné à l’issue d’une cérémonie proprement bordélique (« Tout est chaos » comme dirait la jurée fantôme Mylène Farmer), le Palmarès, par contre, a de quoi interroger avec cette Palme d’or accordée à Titane, un film d’horreur clipesque et grand-guignolesque pour multiplexes. Raccord avec l’avant première européenne de Fast & Furious 9 accueillie en sélection officielle, au cinéma de la plage. Un changement d’ère pour le Festival. Finis les grands films d’auteurs intellos, engagés et sociaux, place au pur divertissement. Ce n’est, certes, pas ce que dit le reste du palmarès, qui colle peu ou prou aux notations des critiques. Tous les favoris ont été récompensés même si pas où on les attendait et à grand renfort d’ex aequos. Prix de la mise en scène à Léos Carax qui méritait la Palme avec Annette, Prix du scénario à Ryusuke Hamagushi pour son adaptation de Murakami (Drive My Car) surtout remarquable par sa mise en scène (et sa longueur !). Prix du jury ex aequo à Mémoria d’Apîchatpong Weerasethakul et au Genou d’Ahed de Nadav Lapid, deux grands films formalistes qui auraient pu faire un Grand Prix, Grand Prix ex-aequo à Asghar Farhadi (Un Héros) et Juho Kuosmanen (Compartiment 6) deux films aussi dissemblables que possible. Prix d’interprétation, à Renate Reinsve pour Julie (en 12 chapitres) de Joachim Trier et Caleb Landry Jones pour Nitram de Justin Kurzel (on aurait préféré Simon Rex pour Red Rocket)… N’empêche cette Palme gore, française et féminine (la 2e de l’histoire du Festival), après une année blanche pour cause de Covid, marque un tournant pour un festival qui se dépouille progressivement de tout ce qui faisait sa substance et son aura de « plus grand festival de cinéma du monde« , pour mieux coller à une époque qui préfère sans doute le choc des photos (Titane ressemble à un film de chef op’) au poids des mots, et la forme au fond. On était, apparemment, les seuls à rêver de voir le jury de Spike Lee décerner sa palme au film « Maroc ‘n’ Rap » de Nabil Ayouch Haut et fort, qui porte un message anti intégriste et pro féminin nettement plus lisible que celui de Julia Ducournau appelant à « Repousser la normativité qui nous enferme et nous sépare, pour un monde plus inclusif et plus fluide« …
Cruella
Par Ph.D
Le pitch
Londres, années 70, en plein mouvement punk rock. Escroc pleine de talent, Estella (Emma Stone) est résolue à se faire un nom dans le milieu de la mode. Elle se lie d’amitié avec deux jeunes vauriens qui apprécient ses compétences d’arnaqueuse et mène avec eux une existence criminelle dans les rues de Londres. Un jour, ses créations se font remarquer par la baronne von Hellman (Emma Thompson), une grande figure de la mode, terriblement chic et horriblement snob. Mais leur relation va déclencher une série de révélations qui amèneront Estella à se laisser envahir par sa part sombre, au point de donner naissance à l’impitoyable Cruella, une brillante jeune femme assoiffée de mode et de vengeance…
Ce qu’on en pense
Coup de génie que de situer ce reboot des 101 Dalmatiens, centré sur le personnage de Cruella d’Enfer, dans le Londres de l’explosion punk et dans l’univers de la mode. Cela nous vaut un « Joker au féminin« , boosté par une BO rock du meilleur goût ( Doors, Blondie, Stooges, Rolling Stones, Clash… ), par le duo glamour des deux Emma (Thompson et Stone) et par un véritable feu d’artifice visuel côté costumes et décors. Même si on aurait aimé une réalisation plus audacieuse et un scénario encore plus dark, ce Cruella signé Craig Gillespie ( Moi, Tonya) est une très très bonne surprise. Pour une fois, ce sont les parents qui risquent de traîner leur progéniture voir le dernier Disney. Et ils auront bien raison !
Crock of Gold
Par Ph.D
Contrairement à ce que pourrait laisser penser la consonance franglaise du titre, Crock of gold ne fait pas référence à aux dents en or que le chanteur édenté des Pogues, Shane MacGowan, auquel est consacré ce biopic, s’est résolu à se faire implanter à la place du trou béant qu’il arbora toute sa carrière. « Crock of Gold« , c’est le coffre au trésor que Julien Temple, grand spécialiste de la bio rock (The Great Rock’n’roll Swindle, Absolute Beginners, Joe Strummer, The Ecstasy of Wilko Johnson… ) s’était fait fort de parvenir à ouvrir en interviewant le chanteur «Irascible, insoluble, exaspérant, fascinant, épouvantable, irritant, belliqueux, comateux, acariâtre, cadavérique, impossible, imparable » (sic). Un pari audacieux vu l’état du bonhomme. Au concert organisé en 2017 par Johnny Depp (qui a aussi produit le film) pour ses 60 ans, MacGowan était arrivé un verre à la main (normal), mais sur une chaise roulante. Sa santé ne s’est pas améliorée depuis : les interviews du film le montrent somnolant, voire légèrement bavant, la tête penchée sur le côté, enfoncé dans sa chaise roulante, ne sortant de son semi coma éthylique que pour balancer une vacherie de poivrot pontuée d’un rire en forme de sifflement asthmatique. Il faut dire que l’ex-chanteur des Pogues n’a pas ménagé son organisme, ajoutant à un alcoolisme précoce (la Guinness quasiment au biberon ça laisse des séquelles) une addiction à l’héroïne et à diverses autres substances, dont la colle. On s’étonne même qu’il soit encore vivant. Heureusement, Julien Temple prend soin de filmer plutôt ses interviewers (sa jeune femme, Johnny Depp, Bobbie Gillespie…) et sa sœur , voire un dictaphone sur lequel le chanteur a enregistré ses mémoires, pour raconter sa vie et sa carrière, entrecoupant ces séquences avec des images de concert, d’actualités irlandaises, d’anciennes interviews, de dessins animés (dont un génial de Ralph Steadman, le fameux comparse d’Hunter Thompson) et une reconstitution en noir et blanc de sa jeunesse dans la campagne irlandaise. De quoi occuper deux bonnes heures d’un portrait-filmé, classiquement chronologique (enfance, débuts, succès, séparation des Pogues et déchéance), qui intéressera surtout les fans, mais donnera peut-être aux autres l’envie de réécouter les chansons de Shane MacGowan, « sauveur » de la musique irlandaise et parolier inspiré.
Je suis toutes les filles
Par Ph.D
Le pitch
Une détective opiniâtre enquête sur un réseau de trafic d’enfants dont les ramifications remontent peut-être au plus haut niveau de l’Etat. Bridée dans ses investigations, elle trouve une aide inattendue dans un criminel qui assassine ses supects l’un après l’autre…
Ce qu’on en pense
Inspiré d’une histoire vraie, ce thriller sud africain multiplie pourtant les invraissemblances et les raccourcis grossiers. La réalisation de Donovan Marsh est trés inégale et l’intrigue trop linéaire : on voit venir les rebondissements à un kilomètre. L’affaire est néanmoins sauvée par l’interprétation et la photo, comme souvent dans les films sud africains. En streaming, ça se laisse voir.
Luca
Par Ph.D
Le pitch
Dans une très jolie petite ville côtière de la Riviera italienne, un jeune garçon, Luca, vit un été inoubliable, ponctué de délicieux gelato, de savoureuses pasta et de longues balades en scooter. Il partage ses aventures avec son nouveau meilleur ami, Alberto. Mais ce bonheur est menacé par un secret bien gardé : tous deux sont en réalité des monstres marins venus d’un autre monde, situé juste au-dessous de la surface de l’eau…
Ce qu’on en pense
Comme son prédécesseur, Soul, le nouveau Pixar (24e du nom) sort directement sur la plateforme de streaming Disney +. Normal, il faut bien justifier l’abonnement. Pas trop grave pour les cinéphiles : c’est un Pixar mineur qui n’a pas l’envergure des chefs d’oeuvre du studio. Mais on se laisse quand même embarquer volontiers par cette histoire de gentils monstres marins qui se transforment en humains dès qu’il touchent terre et partent à l’aventure dans le monde des humains. Objectif : gagner la vespa mise à prix dans la course de vélo par équipes qu’organise le village côtier. Pour cela , ils devront s’associer à Giulia une gamine dégourdie du village et déjouer les ruses du caïd local. Comme son titre le laisse supposer, Luca se passe en Italie du sud, dans les années 50, et c’est ce qui fait son plus grand charme. On retrouve un peu de l’atmosphère surannée des comédies italiennes de l’âge d’or dans cette première réalisation d’Enrico Casarosa qui a officié auparavant comme story boarder dans Ratatouille, Coco et Toy Story 4. Gai, rythmé, ensoleillé, plein de références et de bons sentiments, Luca est le film idéal pour une séance de streaming dominical en famille.
Cosmic Sin
Par Ph.D
Le pitch
En 2524, un groupe de guerriers et de scientifiques doit se battre pour protéger et sauver la race humaine menacée par une espèce extraterrestre hostile ayant la capacité d’infecter et de devenir les hôtes d’un corps humain.
Ce qu’on en pense
Le quantique, c’est fantastique ! En portail, ça permet à des extra terrestres de se téléporter instantanément à 600 millions d’années lumières de leur galaxie natale pour envahir une colonie terrestre. En bombe (Q Bomb in english) , c’est idéal pour les renvoyer d’où ils viennent. En film, ça coûte pas cher en effets spéciaux et ça permet de boucler une saga spatiale en moins d’une heure trente. Bruce Willis maitrise parfaitement la technique : il ne fait qu’apparaître, tel son propre hologramme, dans cet authentique nanar, où il est pourtant censé joué un général ayant envoyé quelques milliards d’âmes ad patres pour gagner une guerre et qui, depuis, culpabilise un petit peu. L’arrivée inopinée d’extraterrestres hostiles, s’exprimant par grognements et vomissant de l’acide, pourrait lui offrir sa rédemption. Pour le réalisateur (un grand mot), par contre, il ne devrait en exister aucune : son film est la plus pourrie des séries Z de l’espace qu’on puisse voir actuellement toutes plateformes confondues. Un nanar quantique !
Le Mauvais camp
Par Ph.D
Le pitch
En 2006 à Amsterdam, Ferry Bouman (Franck Lammers) est l’homme de main et le bras droit d’un mafieux local, Ralph Brink (Huub Stapel) qu’il considère comme son mentor. Après l’attaque de leur local par trois hommes masqués, le gang remarque que toutes les pistes mènent à un groupe de campeurs dans le Brabant, où Ferry est envoyé pour liquider les coupables. Il retrouve alors sa région natale, qu’il avait fuie de nombreuses années auparavant pour oublier une enfance difficile. Les retrouvailles avec sa soeur, la vie au camping et la rencontre avec Danielle (Elise Schaap) une charmante voisine de bungalow, commencent rapidement à le tourmenter. Ses aventures vont prendre une tournure inattendue…
Ce qu’on en pense
Le Mauvais camp (Ferry en VO, du nom du héros) est, semble-t-il, le spin off d’une série hollandaise dans laquelle l’acteur principal, Franck Lammers, joue un baron de la drogue. Dans le film, il n’est encore que le porte flingue d’un mafieux local, qu’il considère comme un père de substitution, le sien étant mort alcoolique. Le film s’ouvre d’ailleurs sur une scène dans laquelle, Ferry enfant (Fer pour les intimes) sauve sa mère des coups de son géniteur en le braquant avec son flingue. Cela suffit à poser le personnage de tueur à gages au coeur sensible qui a sans doute choisi, comme le titre française le suggère, le mauvais camp mais pour de bonnes raisons. On s’attend donc à ce que le film raconte sa rédemption. Surtout après sa rencontre avec une charmante voisine de bungalow, avec laquelle, transformé en gentil nounours, il joue au joli coeur entre deux règlements de comptes ultraviolents. Ferry (on préfère le titre original) vire subtilement du polar à la romance sans trahir la psychologie de ses personnages. On ne s’étonne pas de voir un nom féminin au générique, celui d’une réalisatrice de 35 ans visiblement douée : Cecilia Verheyden. Sous ses dehors de série B de mafia, le film a une douceur et un charme fous. A l’image de la délicieuse Elise Schaap, qui joue Danielle et dont le sourire à fossettes détournera Ferry de ses basses oeuvres. Une jolie surprise à découvrir sur Netflix.
Army Of The Dead
Par Ph.D
Le Pitch
Profitant d’une attaque de zombies à Las Vegas, un groupe de mercenaires fait le pari fou de s’aventurer dans la zone de quarantaine pour tenter le braquage le plus spectaculaire de tous les temps.
Ce qu’on en pense
Il n’y a plus de saisons, ma bonne dame ! Jadis, ce genre de films arrivaient en salles au creux de l’été pour relancer la fréquentation et divertir les masses vacancières. Aujourd’hui, ils sortent sur les plateformes de streaming au mois de mai. Mélangeant allégrement film de zombie, film de casse et film de mercenaires, Army Of The Dead réjouira les fans de films de genre… jusqu’à l’épuisement ! 2h38 de baston ininterrompue, ça use. Les vingt premières minute sont pourtant géniales : un superzombie s’évade d’un convoi péntientiaire près de Barstow et contamine tout Las Vegas. L’armée napalme la ville sur l’air de Viva Las Vegas pendant que défile le générique. Rien n’y fait : il faut la confiner (Toute analogie avec la pandémie de Covid n’est sans doute pas tout à fait fortuite). Mais le confinement est poreux et les trafics se multiplient entre l’intérieur et l’extérieur de la ville zompbifiée. Un riche japonais embauche un groupe de mercenaires pour aller siphoner les caisses d’un casino qui regorgent de dollars inutilisés. Bonne idée ! On s’attend au casse de zombies du siècle, avec la montagne de muscles Dave Bautista en chef de troupe et Nora Arnezeder en mercenaire de charme. Sauf que patatras ! Zack Snyder (300, Watchmen, Justice League…), qui a dû être réalisateur de jeux vidéo dans une première vie, ne tient pas la longueur. Les deux heures suivantes sont d’un ennui aussi mortel qu’une attaque de zombies : à part massacrer du zombie à tire larigot, les héros n’ont rien à faire et les acteurs rien à jouer. C’est encore pire lorsque le scénario s’aventure dans le conflit familial entre père (Dave Bautista ) et fifille (Ella Purnell) : aucun intérêt. Notre conseil : regardez la première demi heure pour rigoler et passez à autre chose.
Oxygène
Par Ph.D
Le Pitch
Une jeune femme (Mélanie Laurent) se réveille enfermée dans un caisson cryogénique. Elle ne sait plus qui elle est, ni comment elle a pu finir enfermée dans une capsule de la taille d’un cercueil. Tandis qu’il ne lui reste que 30% de réserve d’oxygène, elle va devoir, avec l’aide de l’ordinateur de bord, recomposer les éléments de sa mémoire pour sortir de ce cauchemar…
Ce qu’on en pense
Trés sollicité par Hollywood, Alexandre Aja (La colline a des yeux, Piranha 3D, Crawl), n’avait plus réalisé de film en France depuis Haute Tension qui l’a révélé en 2003. Il y revient pour ce film, basé sur un scénario américain qui a longtemps trainé sur la black list des projets en attente de production. Anne Hathaway et Noomi Rapace avaient été pressenties pour le rôle, qui a finalement échu à Mélanie Laurent. Celui d’une scientifique qui se réveille amnésique dans un caisson cryogénique et va tout faire pour en sortir avant de manquer d’oxygène. Une performance quasi immobile, dont l’actrice française se sort avec les honneurs, bien aidée par une réalisation nerveuse et inventive. Sur un scénario qui mélange Buried et Passengers (avec un soupçon de Memento et de 2001, L’ Odyssée de l’Espace), le réalisateur français signe un suspense captivant, qui commence comme un Survival et se termine en pure Science Fiction. A voir sur Netflix, en attendant de retourner en salles où il aurait eu toute sa place.