Cinéma

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The Electric State

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Dans une Amérique dystopiqueles robots ont été bannis après une guerre avec les hommes, une adolescente (Millie Bobby Brown) réalise que son nouvel ami robot, doux mais étrange, lui a en fait été envoyé par son frère disparu pendant la guerre. Elle,  le robot et un compagnon de rencontre (Chris Pratt) partent à la recherche du garçon dans la réserve où les robots survivants du conflit ont été parqués, découvrant une incroyable manipulation…

Ce qu’on en sait

Le nouveau film Netflix des frères Russo, adaptaté du roman graphique Tales from the Loop, est une plutôt bonne surprise par rapport à leurs précédentes productions pour la plateforme. Certes, c’est beaucoup trop long et les thèmes abordés (virtualisation, robotisation, transhumanisme…) sont survolés au profit de scènes de batailles dont on aurait pu faire l’économie. Mais pour une fois, à part un méchant bien caricatural (Stanley Tucci en simili Elon Musk),  les personnages sont intéressants, évolutifs et touchants. Celui de Chris Pratt, réminiscent des Gardiens de la galaxie, permet de donner au film une note d’humour bienvenue, renforcée par un parc de robots au look rétro, dignes d’un Disney vintage.  A cet égard, le choix d’inscrire l’intrigue dans un univers rétro futuriste dystopique (l’Amérique des années 90-2000) s’avère particulièrement payant. La découverte de l’immense réserve où sont parqués les robots, derrière un mur qui ressemble à celui de Donald Trump à la frontière mexicaine,  est ainsi la partie la plus réussie du film. La fin est assez touchante avec, pour l’héroïne (incarnée par la révélation de Stranger Things, Millie Bobby Brown), une décision difficile à prendre et un beau discours sur la nécessité de sortir du virtuel pour renouer de vrais rapports humains.

Nice : Fiesta del cine

Cinéma|

Par la rédaction

Après deux éditions à succès, la société de production Boca a Boca et les cinémas Rialto et Variétés prolongent l’aventure en 2025 avec une troisième édition de la Fiesta del Cine, du 21 au 30 mars. Cette année, le Festival  invite à découvrir en avant-première 10 longs métrages, nommés et primés dans les plus grands festivals internationaux, issus de 7 pays d’Amérique Latine : Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Guatemala, Mexique et Uruguay. Proposés au public lors de projections uniques au Variétés et au Rialto, les films seront présentés par leurs équipes et suivis d’échanges avec le public. Une rétrospective de l’œuvre de Walter Salles permettra également de (re)découvrir les films du cinéaste brésilien, notamment Central do Brasil, Ours d’or à Berlin en 2015 et Je Suis Toujours Là, son dernier film, récompensé récemment de l’Oscar 2025 du Meilleur Film International. La Cinémathèque de Nice proposera également un focus sur le cinéma mexicain avec une rétrospective de l’œuvre de Guillermo del Toro, considéré comme le maitre du cinéma fantastique, et un hommage à l’actrice cubano-mexicaine, Ninon Sevilla, figure emblématique de l’âge d’or du cinéma mexicain. En complément de cette programmation, la Fiesta del Ciné propose de nombreuses animations et spectacles musicaux,  des ateliers et des cours de danses latines, ainsi qu’un concours du meilleur « mini-métrage », ouvert aux amateurs, cinéphiles et passionnés de cinéma.

 

Vers un pays inconnu

Cinéma|

Par MAB

Le Pitch

Chatila et Reda sont deux cousins palestiniens réfugiés à Athènes. Ensemble, ils multiplient les combines pour rassembler une importante somme qui leur permettra d’acquérir de faux passeports, sésame vers l’Allemagne où ils rêvent de pouvoir enfin construire leur vie. Mais cette quête les pousse à franchir leurs limites, laissant derrière eux une part d’eux-mêmes dans l’espoir d’un avenir meilleur.

Ce qu’on en pense

En choisissant d’évoquer le sort de deux cousins bloqués à Athènes dans l’attente de partir pour l’Allemagne, le deuxième long métrage de Mahdi Fleifel traite de la situation en Palestine de façon indirecte.  La première partie est très réaliste. Elle montre que les deux exilés sont prêts à tout, au delà de la légalité, pour financer un futur qu’ils espèrent meilleur. Ils sont solidaires dans leur galère et l’on souhaite  autant qu’eux qu’ils s’en sortent malgré leurs magouilles et les pièges qui les menacent.  Or le ton change dans la seconde, le film basculant alors dans un thriller plus convenu qui gâche un peu l’originalité du départ et l’empathie que le spectateur éprouvait à l’égard des deux protagonistes. Restent la sincerité et l’authenticité du propos – le dilemme moral de ceux qui prennent la route de l’exil –  ainsi que l’émouvante interprétation.

Délocalisés

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Le jour où Redouane (Redouane Bougheraba) va obtenir sa promotion et enfin passer contremaître, il apprend que l’usine de matelas où il travaille est délocalisée en Inde. Bien décidé à conserver sa promotion, il accepte de partir tout en ayant la garantie d’être payé double et emmène avec lui Marguerite sa compagne (Vanessa Guide). Une fois sur place, il découvre que son patron l’a dupé, il sera bien payé double mais en roupies. Furieux, il décide de se venger en enseignant aux équipes le meilleur des droits sociaux français : grèves, manifestations et RTT avec pour seul objectif de renverser son patron. Entre choc des cultures et lutte sociale, Redouane mène une révolution inattendue qui pourrait bien changer le destin de l’usine… et le sien !

Ce qu’on en pense

Comme nombre de ses confrères humoristes, Redouane Bougheraba profite de son succès sur scène pour passer à la comédie et à la réalisation. Le film qu’il a concocté avec son frère Ali l’entraîne jusqu’en Inde,  pour une romance teintée de lutte sociale. L’humour cash du stand upper est bien présent et fait mouche dans les dialogues, malgré la faiblesse du scénario. L’exotisme indien fait le reste pour une comédie bon enfant qui se laisse regarder.    

The Insider

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

George Woodhouse (Michael Fassbender) et sa femme Kathryn (Cate Blanchett) sont agents secrets. Lorsque Kathryn est soupçonnée de trahison envers la nation, George doit faire face à un dilemme déchirant : protéger son mariage ou défendre son pays…

Ce qu’on en pense

Après l’horrifique et expérimental Présence, le prolifique Steven Soderbergh enchaîne avec un film d’espionnage plus grand public, dans l’esprit de la saga Ocean’s 11, 12, 13. Son talent de réalisation y fait une fois de plus merveille pour perdre le spectateur dans un jeu de  conspirations et de manipulations, rempli de liaisons furtives et de faux-semblants. Dans les rôles principaux Michael Fassbender et Cate Blanchett forment un couple de cinéma qui fera date. Un régal !

On ira

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

A 80 ans, Marie ( Hélène Vincent) veut en finir avec son cancer. Elle a planifié un suicide assisté en Suisse. Mais au moment de l’annoncer à Bruno (David Ayala), son fils irresponsable, et Anna  ( Juliette Gasquet) sa petite-fille en crise d’ado, elle panique et invente un énorme mensonge. Prétextant un mystérieux héritage à aller chercher dans une banque suisse, elle leur propose de faire un voyage tous ensemble. Complice involontaire de cette mascarade, Rudy (Pierre Lottin), un auxiliaire de vie tout juste rencontré la veille, va prendre le volant du vieux camping car familial, et conduire cette famille dans un voyage inattendu.

Ce qu’on en pense

Le débat sur la fin de vie inspire les réalisateurs. Après Le dernier souffle de Costa Gavras sur les soins palliatifs et La Chambre d’à coté d’Almodovar sur le choix d’en finir, la jeune Enya Baroux  opte pour la comédie sur un sujet encore plus délicat : le suicide assisté. Un pari gagnant pour la fille du réalisateur des Tuche,   qui réussit à faire sourire et à émouvoir avec les mensonges à répétition de son héroïne, incarnée par la merveilleuse Hélène Vincent, qui entraîne son fils,  sa petite fille et un auxiliaire de vie indélicat (le toujours épatant Pierre Lottin) dans un road movie tragicomique vers la Suisse.  Preuve de l’actualité du propos : le film sera projeté aux parlementaires de l’Assemblée nationale dans le cadre du débat sur la fin de vie. Alors,  On ira ? Mais oui !

Parthénope

Cinéma|

Ph.D

Le pitch

La vie de Parthénope  (Celeste Dalla Porta) de sa naissance dans les années 1950 à nos jours. Une épopée féminine dépourvue d’héroïsme mais éprise de liberté et d’amour. Et là, proche et lointaine, cette ville indéfinissable, Naples, qui ensorcèle, enchante, hurle, rit et peut nous faire mal…

Ce qu’on en pense

Rien de tel qu’un petit tour sur la côte amalfitaine pour célébrer l’arrivée du printemps. Avec Parthenope , la divine héroïne du nouveau Paolo Sorrentino, on est servis. La beauté de son interprête (Celeste Dalla Porta) n’a d’égale que celle de la baie de Naples, ville natale du réalisateur qui lui rend un hommage énamouré et quasi publicitaire avec ce double portrait d’une femme et d’une ville également désirables et libres (Parthénope étant également le nom Grec de Naples) C’est tellement beau que l’office du tourisme local va probablement devoir embaucher pour faire face à l’afflux de réservations. Même si l’on a peu de chance, hélas, d’y croiser la belle Celeste…

 

The Last Showgirl

Cinéma|

 

Par J.V

Le pitch

Shelly (Pamela Anderson), une danseuse de cabaret expérimentée, doit faire face à son avenir lorsque son spectacle à Las Vegas est brusquement interrompu, après 30 ans de représentation…

Ce qu’on en pense

 Dans l’esprit de Showgirls et de The Wrestler,  The Last Showgirl offre à  Pamela Anderson un rôle en or,  qui résonne avec la vie de l’ancienne star de Alerte à Malibu. Loin des effets de style de sa parentèle (Francis Ford, Sofia et Roman) , Gia Coppola opte pour une mise en scène naturaliste qui fait ressortir toute la fragilité et le vécu de son interprète. Une heureuse surprise. 

La Convocation

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Lorsqu’un incident se produit à l’école, Elisabeth (Renate Reinsve), la maman du jeune Armand et les parents (Ellen Dorrit Petersen / Endre Hellestveit) de son camarade Jon, sont convoqués par la direction. Mais tout le monde a du mal à expliquer ce qui s’est réellement passé. Les récits s’opposent, les points de vue s’affrontent jusqu’à faire trembler les certitudes…

Ce qu’on en pense

Bon sang ne saurait mentir ! Petit-fils de Liv Ullmann et Ingmar Bergman, Halfdan Ullmann Tøndel signe avec La Conversation  un premier long métrage extrêmement prometteur qui offre à l’éblouissante Renate Reinsve (Julie en douze chapitres), un rôle de mère bouleversant dans un drame psychologique digne de Bergman. Les partis pris radicaux de la réalisation, qui ose le huis clos et les brusques changements de ton, sont payants et marquent les esprits. Le film a reçu la Caméra d’or (prix du meilleur premier film toutes sections confondues, au dernier festival de Cannes.

Black Dog

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Lang (Eddie Peng) revient dans sa ville natale aux portes du désert de Gobi. Alors qu’il travaille pour la patrouille locale chargée de débarrasser la ville des chiens errants, il se lie d’amitié avec l’un d’entre eux. Une rencontre qui va marquer un nouveau départ pour ces deux âmes solitaires…

Ce qu’on  en pense

Grand Prix du Certain Regard à Cannes 2024, ce drame puissant signé du Chinois Ju Guan fait d’autant plus songer aux meilleures oeuvre de Jia Zhangke que le réalisateur apparaît ici sous les traits de l’oncle Yao.  Portrait de la Chine au début du XXIe siècle (l’action se déroule dans le désert de Gobi,  une cinquantaine de jours avant les Jeux olympiques de 2008) et réflexion sur la vie, la mort, le rejet et la solitude,  Black Dog force le respect sous ses airs de western post apocalyptique. La photo et la mise en scène impressionnent. Le  scénario,  par contre,  souffre de quelques faiblesses.  

Le Système Victoria

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Directeur de travaux, David (Damien Bonnard) est à la tête du chantier d’une grosse tour en construction à La Défense. Retards insurmontables, pressions incessantes et surmenage des équipes : il ne vit que dans l’urgence. Lorsqu’il croise le chemin de Victoria (Jeanne Balibar), ambitieuse DRH d’une multinationale, il est immédiatement séduit par son audace et sa liberté. Entre relation passionnelle et enjeux professionnels, David va se retrouver pris au piège d’un système qui le dépasse…

Ce qu’on en pense

Adapté du roman éponyme d’Eric Reinhardt, Le Système Victoria inverse les rôles du précédent film de Sylvain Desclous, De grandes espérances. Ici,  c’est la femme qui manipule et l’homme qui subit au sein d’une même relation de pouvoir. Jeanne Balibar et Damien Bonnard, jouent à merveille les amants protagonistes de ce thriller psychologique aux enjeux obscurs et au final un peu décevant. Le roman était nettement plus explicite.

La Cuisine des Nguyen

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Yvonne Nguyen (Clotilde Chevalier), jeune femme d’origine vietnamienne, rêve d’une carrière dans la comédie musicale, au grand dam de sa mère (Anh Tran-Nghia) qui préférerait la voir reprendre son restaurant en banlieue. L’intimité de la cuisine, entre plats familiaux et recettes traditionnelles, leur permettra-t-elle enfin de communiquer, de se comprendre et de s’accepter ?

Ce qu’on en pense 

La quête identitaire d’une jeune femme partagée entre deux cultures,  dans une société qui a tendance à l’enfermer dans des clichés. Le choix d’Yvonne choix se résumer à reprendre le resto chinois de ses parents ou à jouer La reine des Nems. Dans la cuisine des Nguyen est aussi un bel hommage aux artistes fauchés mais remplis d’espoir, qui se dévouent corps et âme à leur art. L’idée de traiter tout cela sous forme de comédie musicale était séduisante. Dommage que la mise en scène ne soit pas vraiment à la hauteur. 

Le Secret de Kheops

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Le trésor du pharaon Khéops a-t-il été découvert pendant la campagne d’Égypte de Napoléon, ramené en France, puis caché à Paris ?  Christian Robinson (Fabrice Luchini), archéologue flamboyant aux méthodes peu orthodoxes, en est persuadé depuis qu’il a mis au jour une mystérieuse inscription lors de récentes fouilles au Caire. Bien décidé à décrypter les indices laissés par Dominique Vivant Denon, premier directeur du Louvre, Christian se lance dans une quête effrénée à travers Paris, des archives poussiéreuses du musée aux cabinets secrets de la Malmaison. Il entraîne dans cette aventure sa fille (Julia Piaton) et son petit-fils, porté par l’espoir fou de réaliser, en plein cœur de Paris, la plus grande découverte archéologique du XXIe siècle…

Ce qu’on en pense

L’actrice, Barbara Schulz  passe à la réalisation avec cette comédie d’aventures enlevée façon  Da Vinci Code,  dans laquelle Fabrice Luchini  joue le rôle d’un Indiana Jones intello, vieillissant et farfelu,  flanqué d’une Julia Piaton, pleine de fraîcheur mais au rôle, hélas, trop peu développé. L’intrigue fait le job,  mais Lucchini tire un peu trop la couverture. 

Mickey 17

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Mickey Barnes (Robert Pattinson) se tue à la tâche… littéralement ! Car c’est ce qu’exige de lui son entreprise : mourir régulièrement pour gagner sa vie.

Ce qu’on en pense

Six ans après le phénomène  Parasite (une Palme,  4 Oscars et un joli succès au box office),   le nouveau film de  Bong Joon-ho est forcément trés attendu. Il ne décevra pas les fans du réalisateur coréen. Au menu : science-fiction et satire politiqueRobert Pattinson fait des étincelles en Mickey 17, héros maladroit,  qui meurt et renaît sans cesse comme un personnage de jeu vidéo,  en accomplissant les taches que lui confient les terribles dirigeants du vaisseau spatial dans lequel il a embarqué comme matelot. Incarnés par Toni Collette et Mark Ruffalo, les boss de cette fable politico-cosmique ont de faux airs d’Elon Musk et Donald Trump. Presqu’un hasard puisque le scénario a été écrit en 2021…  Côté réalisation Bong Joon-ho ne fait pas dans la dentelle mais on s’amuse bien. Mickey 17 ressemble à un best of de ses oeuvres passées Okja, The Host  et  Snowpiercer.

Yokaï

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Claire (Catherine Deneuve), une célèbre chanteuse, s’envole au Japon pour un dernier concert à guichet fermé. Lorsque le concert prend fin, sa vie sur Terre s’arrête aussi. Une nouvelle vie inattendue s’offre alors à elle : un au-delà dans lequel Yuzo (Masaaki Sakai), l’un de ses plus grands fans, l’attend…

Ce qu’on  en pense

Sous couvert de fable fantastique,  Éric Khoo offre à Catherine Deneuve un rôle qui résonne étonnamment avec sa personnalité et son vécu des dernières années, marquées par un AVC. Errant entre deux mondes, l’ancienne Demoiselle de Rochefort tente de renouer des liens familiaux défaits en fredonnant des chansons écrites spécialement pour elle par Jeanne Cherhal. Intimiste et sensible, le film est un enchantement.