Cinéma

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The Cord of Life

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Dans les vastes steppes mongoles, un jeune musicien urbain, Arus, retourne dans sa terre natale pour accompagner sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer. Commence un voyage à deux, à la recherche d’un arbre mythique lié à la mémoire et à l’identité.

Ce qu’on en pense

Jeune réalisatrice mongole formée en France, Sixue Qiao signe un road movie familial plein de sensibilité, magnifié par la beauté des steppes et la musique traditionnelle omniprésente (le jeune héros est musicien urbain). Il est question d’amour filial,  d’équilibre entre tradition et modernité, de transmission et d’acceptation. L’image est superbe.     

Les Braises

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Karine et Jimmy (Virgine Efira, Arieh Worthalter)  forment un couple uni, toujours très amoureux après vingt ans de vie commune et deux enfants. Elle travaille dans une usine ; lui, chauffeur routier, s’acharne à faire grandir sa petite entreprise. Quand surgit le mouvement des Gilets Jaunes, Karine est emportée par la force du collectif, la colère, l’espoir d’un changement. Mais à mesure que son engagement grandit, l’équilibre du couple vacille.

Ce qu’on en pense

Un mélo sur les gilets jaunes avec Virginie Efira en ouvrière d’usine : sur le papier, on a un peu de mal à y croire.  Thomas Kruithof (Les Promesses, La Mécanique de l’ombre) réussit pourtant à captiver et à émouvoir avec cette histoire d’émancipation féminine sur fond de mouvement social. La fin ouverte et l’absence de parti pris peuvent toutefois laisser un goût d’inachevé.

T’as pas changé

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Suite au décès d’un de leurs anciens copains de classe, quatre anciens lycéens en perdition se retrouvent et font face à leur passé. La force du groupe suffira-t-elle à les remettre d’aplomb ?

Ce qu’on en pense

Après un premier essai prometteur en 2022 (Irréductible), Jerôme Commandeur revient à la réalisation avec ce « film de potes » au potentiel commercial plus évident. Avec un casting d’enfer (Laurent Lafitte, François Damiens, Vanessa Paradis, Olivia Côte...) et un scénario de retrouvailles qui joue à fond sur la nostalgie générationnelle (les années 90, en l’occurence),  cette comédie tendre et loufoque devrait facilement trouver son public.

Deux Procureurs

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Union Soviétique, 1937. Des milliers de lettres de détenus accusés à tort par le régime sont brûlées dans une cellule de prison. Contre toute attente, l’une d’entre elles arrive à destination, sur le bureau du procureur local fraîchement nommé, Alexander Kornev (Aleksander Kuznetsov). Il se démène pour rencontrer le prisonnier, victime d’agents de la police secrète, la NKVD. Bolchévique chevronné et intègre, le jeune procureur croit à un dysfonctionnement. Sa quête de justice le conduira jusqu’au bureau du procureur général à Moscou…

Ce qu’on en pense

De retour en compétition à Cannes en mai dernier,  l’Ukrainien Sergei Loznitsa  a pétrifié les festivaliers avec ce drame sur les purges staliniennes,  brutal comme une porte de prison qui se referme. Du cinéma politique à l’os, qui pourrait rappeler les premiers films de Costa Gavras, L’Aveu en particulier. Magistral et glaçant. 

Le Cinquième plan

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Lors d’une projection à la cinémathèque, le cousin de Dominique Cabrera, Jean-Henri, se reconnaît dans La Jetée de Chris Marker. Il est là de dos, avec ses parents sur la terrasse d’Orly dans le cinquième plan du film. Aucun doute, il reconnaît ses oreilles décollées. Et si c’est lui, il est le héros du film, enfant... La réalisatrice est immédiatement happée par cette enquête intime et historique. Quelle était la probabilité pour que Marker et les Cabrera choisissent ce même dimanche de 1962 pour se rendre sur la jetée d’Orly ?

Ce qu’on  en pense

Réalisé par Chris Marker en 1962,  à partir de photos (à la manière des romans-photos en vogue à l’époque), La Jetée est considéré comme un des chefs d’oeuvre du cinéma françaisL’histoire d’un homme marqué par une image d’enfance. Enfant, le héros se rend souvent avec ses parents à Orly. Un jour, il assiste à un événement dramatique qui va le marquer, mais qu’il ne comprendra que plus tard. Un homme meurt sous les yeux d’une femme dont il gardera en mémoire les traits. Puis la 3e guerre mondiale survient qui détruit toute la surface de la Terre…  « C’est comme d’être un personnage sur un vitrail de Notre Dame«  s’émerveille le cinéphile Jean-Henri en se reconnaissant dans le 5e plan de La Jetée : la  photo d’une famille (père, mère, petit garçon) de dos regardant les avions appuyés à la rambarde de la terrasse d’Orly, baptisée la jetée. Connue pour ses documentaires en liens avec l’histoire de l’Algérie française, sa cousine Dominique Cabrera ne pouvait que se passionner pour cette étrange coïncidence, rappelant l’arrivée de sa famille en France et la nostalgie de ses parents pour leur terre natale. Elle en a tiré un film plein de témoignages et d’images d’époque qui parlera tout particulièrement à ceux qui l’ont vécue.

L’Inconnu de la Grande Arche

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

1983, François Mitterrand décide de lancer un concours d’architecture international pour le projet phare de sa présidence : la Grande Arche de la Défense, dans l’axe du Louvre et de l’Arc de Triomphe ! A la surprise générale, Otto von Spreckelsen (Claes Bang), architecte danois inconnu, remporte le concours. Du jour au lendemain, cet homme de 53 ans qui n’a que quelques constructions à son actif, débarque à Paris, où il est propulsé à la tête d’un chantier pharaonique et politiquement sensible. Si l’architecte entend bien bâtir la Grande Arche telle qu’il l’a imaginée, ses idées vont très vite se heurter à la complexité du réel et aux aléas de la politique…

Ce qu’on en pense

Dans la lignée de The Brutalist en plus léger, Stéphane Demoustiers raconte  l’édifiante histoire de la construction de la Grande Arche de la Défense, confiée par François Mitterrand à un architecte totalement inconnu et sans expérience. Le chantier a connu de nombreuses vicissitudes en raison de son intransigeance et des revirements politiques et économiques de l’époque. Plus que la réalisation, sans originalité particulière, c’est le casting et les dialogues qui font toute la réussite du film avec Claes Bang (découvert en conservateur de musée dans The Square) dans le rôle de l’architecte fou, Xavier Dolan parfait en conseiller de l’Elysée dépassé par les évènements et Swann Arlaud en architecte français rompu aux commande d’Etat, grâce auquel la construction pourra finalement être achevé. Michel Fau est aussi formidable en François Mitterrand: la visite du chantier par le président et sa suite est un grand moment comique!

Yoroï

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Après une dernière tournée éprouvante, Aurélien (Orelsan) décide de s’installer au Japon avec sa femme Nanako, enceinte de leur premier enfant. Alors que le jeune couple emménage dans une maison traditionnelle dans la campagne japonaise, Aurélien découvre dans un puits une armure ancestrale qui va réveiller d’étranges créatures, les Yokaïs.

Ce qu’on en pense

Décidément imprévisible, le rappeur Orelsan joue avec son propre personnage dans un manga délirant qu’il a écrit et qu’il interprête en armure de samouraï dans un maelström d’effets spéciaux. Sa passion pour la culture japonaise, dont il a tiré son nom de scène, trouve ici un exutoire qui séduira ses fans et les amateurs de burlesque fantastique. 

Un Poète

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Óscar Restrepo (Ubeimar Rios), poète en manque de reconnaissance, mène une existence solitaire marquée par les désillusions. Sa rencontre avec Yurlady (Rebeca Andrade), une adolescente d’un milieu populaire possédant un véritable talent d’écriture, va bouleverser le cours de sa vie. Il l’exhorte à se présenter à un concours national de poésie. Mais les choses ne se passent pas comme prévu…

Ce qu’on  en pense

Prix du jury Un Certain Regard à Cannes, ce film colombien en quatre partie oscille entre drame et comédie de manière assez originale. Tour à tour tendre,  cruel, réaliste et burlesque, il dresse le portrait d’un anti-héros inadapté au monde moderne qui multiplie bévues et maladresses au point de se retrouver paria et  abandonné de tous. Y compris de sa fille adolescente, à laquelle il fait honte, et de la jeune élève qu’il pense propulser au firmament de la poésie alors qu’elle ne rêve que de manucure… Simón Mesa Soto multiplie les ruptures de ton dans un montage cut très « Nouvelle vague « , pour un résultat au final assez épatant.

Smashing Machine

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Entre addiction aux antidouleurs et disputes incessantes avec son épouse, Dawn Staples (Emily Blunt),   Mark Kerr (Dwayne Johnson)  légende du MMA des années 90, surnommé « The Smashing Machine »,  mène une vie dissolue… 

Ce qu’on en pense

Pour son premier film sans son frère, Benny Safdie (Uncut Gens, Good Time…) livre un biopic sombre et puissant : celui de Mark Kerr,  champion de MMA incarné par un Dwayne Johnson transfiguré. Dans la lignée des grands classiques du genre que sont Raging Bull, Rocky, The Wresler ou Foxcatcher, Smashing Machine parle de dépassement de soi, de résilience et de sacrifice, sur fond de crise des opioïdes aux Etats-Unis. Une réussite. 

La femme la plus riche

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

La femme la plus riche du monde (Isabelle Huppert): sa beauté, son intelligence, son pouvoir. Un  photographe pique assiettes (Laurent Lafitte) :  son ambition, son insolence, sa folie. Le coup de foudre qui les emporte. Une héritière méfiante (Marina Foïs) qui se bat pour être aimée. Un majordome aux aguets qui en sait plus qu’il ne dit (Raphaël Personnaz) . Des secrets de famille. Des donations astronomiques. Une guerre où tous les coups sont permis…

Ce qu’on en pense

Inspiré de l’affaire Bettencourt (et de la formidable série Netflix qui en a été tirée), le nouveau film de Thierry Klifa est une comédie satirique mordante digne de Ruben Ostlund. Isabelle Huppert est parfaite en Liliane Bettencourt et  Laurent Lafitte cabotine à coeur joie dans celui de Jean-Marie Banier. Marina Foïs est plus émouvante dans celui de la fille délaissée par laquelle le scandale arrivera.

L’Etranger

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Alger, 1938. Meursault (Benjamin Voisin), un jeune homme d’une trentaine d’années, modeste employé, enterre sa mère sans manifester la moindre émotion. Le lendemain, il entame une liaison avec Marie (Rebecca Marder), une collègue de bureau. Puis il reprend sa vie de tous les jours. Mais son voisin, Raymond Sintès (Pierre Lottin) vient perturber son quotidien en l’entraînant dans des histoires louches.  Jusqu’à un drame sur une plage, sous un soleil de plomb…

Ce qu’on en pense

Comme il l’avait fait pour Frantz, un de ses meilleurs films, François Ozon a choisi de tourner en noir et blanc cette fidèle adaptation du célèbre roman d’Albert Camus. Et c’est à Benjamin Voisin qu’il a confié le rôle de Meursault, fils qui ne pleure pas sa mère et tue sans raison un arabe sur une plage. Des choix payants pour un long métrage qui s’inscrit d’emblée dans le haut de sa déjà opulente filmographie. La comparaison avec le film qu’avait tiré Visconti de l’oeuvre de Camus (avec Marcello Mastroianni et Anna Karina) se fait même plutôt à son avantage. C’est dire la réussite de ce projet pourtant sacrément périlleux.

La Disparue de la cabine 10

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Invitée sur un yacht de milliardaire, une journaliste (Keira Knightley) est témoin de la chute d’un passager par-dessus bord tard dans la nuit. Pourtant, tous les passagers sont encore à bord et il ne manque personne. Passant pour une affablatrice, elle continue à chercher des réponses, mettant ainsi sa propre vie en danger…

Ce qu’on en pense

Un thriller paranoïaque en huis clos qui n’a pour originalité que son décor : un yacht hyper luxueux sur lequel un milliardaire (Guy Pearce) a eu la mauvaise idée d’inviter une journaliste d’investigation (Keira Knightley). On voit par là que la vraisemblance n’est pas le souci majeur du scénario. De fait, le reste n’a pas grand intérêt, malgré une photo soignée et un bon casting.

Nice : Festival fantastique

Cinéma|

Après quelques années off, la Samain du cinéma fantastique fait son grand retour pour Halloween dans les cinémas de Nice et Beaulieu-sur-Mer. Au programme, de grands succès du film d’horreur, des courts métrages inédits, des rencontres et des découvertesLa Samain du Cinéma Fantastique s’est illustrée entre 2010 et 2016 par sa programmation audacieuse, son ambiance conviviale, la venue d’invités cinéastes de renom et sa capacité à fédérer un large public local et international. Le festival revient en 2025 avec l’ambition de redevenir un temps fort culturel de l’automne azuréen. Voici le programme jour par jour :

Samedi 25 octobre: Le Silence des agneaux (21h00 Pathé Massena)

Dimanche 26 octobre : Les Noces funèbres (14h00 Pathé Massena)

Lundi 27 octobre : Saw (21h00 Pathé Massena)

Mardi 28 octobre : Queens of the Dead (20h00 Belmondo)

Dernier train pour Busan (21h00 Massena)

Mercredi 29 octobre : Courts métrages en compétition (18h30 Belmondo)

Souviens-toi l’été dernier + Rencontre Stéphane Sanchez (20h30 Belmondo)

Get Out (21h00 Pathé Massena)

Jeudi 30 octobre : Carrie au bal du diable (21h00 Massena)

Vendredi 31 octobre : Nuit du fantastique (à partir de 19h00 cinéma de Beaulieu)

Samedi 1er novembre : Jour du fantastique (à partir de 12h30 cinéma de Beaulieu)

 

 

A House of Dynamite

Cinéma|

Par Ph.D

Le Pitch

Un missile nucléaire de provenance inconnue est lancé sur Chicago. Au Pentagone et à la Maison Blanche, une course contre la montre s’engage pour déterminer qui est responsable et comment réagir

Ce qu’on  en pense

Le nouveau film de Kathryn Bigelow (Démineurs, Zéro Dark Thirty, Detroit) sort sur Netflix plutôt qu’en salles. Une chance pour les abonnés de la plateforme et  dommage pour les autres. A House of Dynamite  remet au goût du jour le « thriller nucléaire » en imaginant la détection d’un engin nucléaire inconnu au dessus de l’Atlantique. Destination : Chicago. Nombre de victimes probables : autour de 10 millions. Le film débute par une journée comme les autres pour la directrice de la sécurité nationale (Rebecca Ferguson) jusqu’à la détection du missile et la mise en place d’une cellule de crise. On suit ensuite le parcours d’un analyste de la Maison Blanche (Gabriel Basso) qui, coincé dans le trafic de la capitale US,  tente de rejoindre son poste tout en téléphonant à ses contacts en Russie pour essayer de comprendre ce qui se passe et conseiller le Président. La dernière section est consacrée au Président (Idris Elba) qui, comme George Bush Jr le 11 septembre 2001, se trouve ce matin-là en visite dans une école. Exfiltré avec l’officier portant la malette nucléaire, il devra choisir en 10 minutes entre riposte partielle, massive ou totale… Nouveau prodige de mise en scène anxiogène, le film tient ses promesses, laissant le spectateur pantelant et inquiet de savoir, non pas si un tel scénario pourrait vraiment se produire, mais quand cela arrivera et, subsidiairement, qui sera celui auquel reviendra la décision d’appuyer ou non sur le bouton…

Springsteen

Cinéma|

Par Philippe Dupuy

Le Pitch

Au début des années 80, Bruce Springsteen (Jeremy Allen  White) , sur le point d’accéder au star system, lutte pour concilier les pressions du succès et les fantômes de son passé. Réfugié dans une petite maison de New Jersey, il enregistre en solo, sur un magnétophone quatre pistes, les chansons qui formeront Nebraska  :  un disque acoustique aussi brut qu’habité, peuplé d’âmes perdues à la recherche d’une raison de croire…

Ce qu’on en pense

Après Elton John (Rocket Man) et Bob Dylan (Un Parfait inconnu), Bruce Springsteen a l’insigne honneur d’un biopic de son vivant. Il n’y tenait pas tant que ça, mais Scott Cooper (Crazy Heart, Les Brasiers de la colère) a su le convaincre qu’en adaptant le livre de Warren Zane (Deliver Me From Nowhere), il saurait éviter les travers de la bio Wikipedia Hollywoodienne. Et c’est effectivement ce qu’il a fait, dans un style indé qui le démarque des biopics standards. En se concentrant sur l’année bascule au cours de laquelle Springsteen, entre dépression chronique et vertige de la célébrité,  est retourné dans le New Jersey pour y  enregistrer son unique album acoustique (le mythique Nebraska qui ressort ces jours ci en version Deluxe augmentée), le film réussit sa mission d’introspection springsteenienne. C’est le premier biopic de rockstar  qui s’intéresse vraiment à la manière dont les chansons naissent,  à la création d’un album et aux relations entre artiste, manager (Jeremy Strong, formidable en Jon Landau)  et maison de disques.  Jeremy Allen White ( découvert en cuisinier punk dans la formidable série The Bear) offre une incarnation habitée de celui qui allait devenir le Boss,  mais n’était encore que le fils d’un père alcoolique et bipolaire dont l’image le hantait et qu’il devait affronter avant de prendre son envol définitif vers la starisation. L’acteur, qui ressemble effectivement assez au Springsteen des années 70 (sa période Al Pacino),  a même poussé le souci d’identification jusqu’à réenregistrer les chansons qu’il interprête à l’écran,  avec une voix assez proche de celle de Springsteen. On ne lui en demandait pas tant et on aurait aussi pu se passer des scènes de live dans lesquelles il singe la gestuelle du Boss. Mais pour le reste,  le film est une réussite et mérite d’être vu même si on ne fait pas partie du fan club de Bruce Springsteen.