Cinéma

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En boucle

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Une nouvelle journée commence à l’auberge Fujiya, nichée au coeur des montagnes japonaises. Une journée ordinaire… ou presque : car les uns après les autres, les employés et les clients se rendent compte que les mêmes 2 minutes sont en train de se répéter à l’infini… Certains veulent en sortir, d’autres préfèrent y rester, mais tous cherchent à comprendre ce qui leur arrive.

Ce qu’on en pense

Depuis Un jour sans fin d’Harold Ramis (1993), le concept de boucle temporelle a fait florès au cinéma et dans les séries. Cette énième variation japonaise, après celle de  Ryō Takebayashi dans Comme un lundi, a l’originalité de limiter la répétition à une très courte période de temps : deux minutes. Ce pourrait être un handicap pour la réalisatrice Riko Fujitani qui, au contraire, en fait un atout pour donner du rythme à son film et impliquer le spectateur. Une bonne surprise. 

Karaté Kid: Legends

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Après avoir vécu une tragédie personnelle, le jeune prodige de kung-fu Li Fong (Ben Wang) est arraché à sa famille à Pékin et contraint de s’installer à New York avec sa mère (Ming-Na Wen). Il tente de tirer un trait sur son passé tout en cherchant à s’intégrer dans son nouveau lycée. Et même s’il ne cherche pas la bagarre, il semble constamment s’attirer des ennuis. Lorsqu’un ami dont il vient de faire la connaissance sollicite son aide, Li accepte de participer à une compétition de karaté, mais il comprend qu’il ne peut pas seulement compter sur son talent. Son professeur de kung-fu, M. Han (Jackie Chan), engage alors le premier Karaté Kid, Daniel LaRusso (Ralph Macchio), en renfort. Li découvre un nouveau style de combat réunissant leurs deux approches dont il se servira pour l’affrontement ultime…

Ce qu’on en pense

Encore un requel de saga culte des années 80 ! Baptisé Legends, ce nouveau Karaté Kid reprend  peu ou prou l’histoire premier volet (un adolescent fan d’arts martiaux déménage, trouve l’amour, affrontes rivaux en apprenant à canaliser sa rage), en jouant à fond sur la nostalgie et l’effet madeleine de Proust. Et puis, les nouvelles générations ont bien droit, elles aussi,  à leur film de  karaté pour l’été, non?

Badh

Cinéma|

Par J.V

Le Pitch

Badh (Marine Vacth) est une agente secrète française chargée d’éliminer un puissant trafiquant d’armes en Syrie. Trahie par la DGSE, elle disparaît sans laisser de trace et refait sa vie au Maroc jusqu’au jour où son mari est pris pour cible. Rattrapée par son passé, elle se retrouve entrainée dans un jeu mortel de vengeance et de trahison où les règles ont changé…

Ce qu’on en pense

On n’attendait pas vraiment la frêle Marine Vacth en action woman,  mais force est de reconnaître qu’elle donne le change dans des scènes de castagne pourtant filmées de manière plus réaliste que dans les blockbusters US. Sa détermination et son  énergie à tabasser des gros balèzes font plaisir à voir et rappellent un peu celles de Uma Thurman dans Kill Bill. Bref, on s’amuse bien dans ce thriller d’action signé Guillaume de FontenaySympathie pour le diable ),  avec Emmanuelle Bercot et Niels Schneider pour compléter une affiche plutôt affriolante.

Evanouis

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Lorsque tous les enfants d’une même classe, à l’exception d’un, disparaissent mystérieusement la même nuit, à la même heure, la ville entière cherche à découvrir qui — ou quoi — est à l’origine de ce phénomène inexpliqué…

Ce qu’on en pense

Entre Stephen King et David Lynch, un film-concept  signé Zach Cregger, avec une enquête menée façon puzzle et une intrigue plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord. Josh Brolin, Benedict Wong et Julia Garner sont parfaitement utilisés dans ce thriller horrifique rondement mené, qui ne ménage pas ses effets pour tenir le spectateur en haleine jusqu’au bout.

Freaky Friday 2

Cinéma|

Par  J.V

Le pitch

Devenue adulte, Anna (Lindsay Lohan) est une femme active dans le monde de la musique et également maman d’Harper (Julia Butters), 15 ans. C’est alors qu’elle trouve le grand amour dans les bras du charmant Eric (Manny Jacinto), un père célibataire dont la fille, Lily (Sophia Hammons), a le même âge qu’Harper. Alors que leur mariage approche, les tensions se multiplient entre les deux adolescentes, et ce malgré la présence de Tess (Jamie Lee Curtis), la mère d’Anna, toujours aussi intrusive. C’est alors qu’un mystérieux sortilège frappe ces quatre femmes

Ce qu’on en pense

22 ans après sa sortie Freaky Friday a droit, lui aussi, à une suite comme  Souviens-toi… l’été dernier dernièrement et Karate Kid très bientôt. Nostalgie quand tu nous tiens ! Une génération plus tard, Lindsay Lohan et Jamie Lee Curtis jouent à nouveau à inverser les rôles avec de jeunes comédiennes dans des situations un peu paresseuses,  mais suffisamment cocasses pour tenir le spectateur en éveil. Les conflits de génération et les différence de mode de vie fournissent, bien sûr, l’essentiel des gags et Jamie Lee Curtis s’y prête avec un entrain particulièrement communicatif.

 

Last Stop to Yuma

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Au milieu du désert brûlant d’Arizona, une station-service se retrouve à sec. Dans le diner attenant, les clients attendent dans une ambiance étouffante l’arrivée du camion-citerne pour les ravitailler. Ils pensent que le pire, c’est la chaleur, mais c’est sans compter sur l’arrivée de deux braqueurs en cavale dans le restaurant…

Ce qu’on en pense 

Après  Thunder Road et The Beta Test, ce nouveau film avec Jim Cummings était attendu. Trop sans doute. Sous influence Tarantino et frères Coen (Sang pour sang, Fargo), ce polar sudiste signé Francis Galluppi peine à convaincre : l’humour tombe à plat le plus souvent, les personnages manquent de relief, la réalisation et le scénario aussi. Heureusement, le final est plus enlevé et on ne regrette pas trop son (dernier) arrêt à Yuma.

Heads of State

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Le Premier ministre britannique Sam Clarke (Idris Elba) et le président américain Will Derringer (John Cena) entretiennent une rivalité très publique et peu amicale qui met en péril la « relation spéciale » de leurs pays. Mais lorsqu’ils deviennent la cible d’un ennemi étranger puissant et impitoyable, qui s’avère plus redoutable que les forces de sécurité des deux dirigeants, ils sont contraints de s’en remettre aux deux seules personnes en qui ils peuvent avoir confiance : l’un et l’autre. Finalement alliés à la brillante agente du MI6 Noel Bisset (Priyanka Chopra Jonas), ils doivent s’enfuir et trouver un moyen de travailler ensemble suffisamment longtemps pour déjouer une conspiration mondiale qui menace le monde libre tout entier.

Ce qu’on en pense

Cette année encore, le blockbuster de l’été se visionne en streaming ( sur Prime Vidéo en l’occurence). Signée Ilya Naishuller, Heads of State est une comédie d’action comme on en faisait dans les années 80 avec cascades, explosions, poursuites, gunfights , humour et casting étoilé. La bonne idée du scénario est d’avoir fait des proies habituelles du vilain (les chefs d’état), les héros du film. Idris Elba joue un premier ministre anglais très James Bondien et John Cena campe un ex-acteur de films d’action à la Schwarzenegger/Stallone devenu président des Etats-Unis. L’opposition des deux cultures, anglaise et américaine,    alimente une bonne partie des scènes de comédie et la réalisation, hyper rythmée, fait le reste. On passe un excellent moment en compagnie de ces Heads of State qui ne se prennent pas au sérieux.

Dracula

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Au XVe siècle, le Prince Vladimir  (Caleb Landry Jones) renie Dieu après la mort cruelle de son épouse (Zoe Bleu). Il hérite alors d’une malédiction – la vie éternelle- et devient un vampire, condamné à errer à travers les continents et les siècles pour retrouver la réincarnation de son amour perdu. Dans le Paris du 19e siècle, un prêtre (Christoph Walz),  un médecin  (Guillaume de Tonquedec) et un jeune notaire (Ewens Abid) vont unir leurs forces pour l’empêcher d’envouter la fiancée de ce dernier (Zoé Bleu),  dans laquelle Dracula a cru reconnaître son amour défunte…

Ce qu’on en pense

Quelques mois après le Nosferatu de Robert Eggers,  Luc Besson adapte à son tour le roman originel de Bram Stoker. Il le fait en se concentrant sur l’histoire d’amour entre Dracula et Mina Murray,  qui n’était qu’esquissée dans le roman. Excellente idée, assortie d’un casting idéal : le couple de cinéma formé par Caleb Landry Jones et Zoe Bleu (fille de Rosanna Arquette) est l’atout majeur du film,  qui, pour le reste,  recycle allègrement le roman,  le Dracula de FF Coppola (pour l’esthétique gothique) et le Bal des vampires de Polanski (pour le second degré et les chasseurs de vampires),  avec un zeste d’Adèle Blanc-Sec (pour le Paris du 19e siècle et les effets spéciaux) et de Jeanne d’Arc (pour les scènes de batailles) pour faire bonne mesure.  Un étonnant mélange de comédie, de film de vampire et de romance, qui commence par dérouter mais finit par séduire,  grâce à son romantisme échevelé. Distrayant sinon mémorable.

Eternal

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Par J.V

Le pitch

Elias (Simon Sears) et Anita (Nanna Øland Fabricius) sont jeunes et amoureux. Elias a un jour l’opportunité de réaliser son rêve en devenant scientifique, mais il doit partir et quitter Anita. Des années plus tard, il rejoint une mission périlleuse autour d’une fracture sous-marine. À son contact, d’étranges visions le bouleversent et lui révèlent une autre réalité. Quelle aurait été sa vie s’il avait fait des choix différents ?

Ce qu’on en pense

Un Interstellar danois qui souffre d’un manque de budget pour les effets spéciaux et surtout de la comparaison avec le chef d’oeuvre de Christopher Nolan. La difficulté du héros à affronter sa paternité et à assumer ses choix est bien traitée mais l’aspect fantastique peine à convaincre. Idem pour les personnages, dont les portraits auraient mérité plus de profondeur. Encore un film dont la place serait plus sur une plateforme de streaming qu’en salles. 

Gangs of Taiwan

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

À Taïwan, Zhong-Han (Wai Chen Liu), un jeune homme mutique d’une vingtaine d’années, mène une double vie. Employé dans un restaurant familial le jour, il rackette en bande la nuit pour le compte de parrains locaux. Mais le rachat du restaurant par un homme d’affaires véreux met en danger ses proches, et oblige Zhong-Han à affronter son propre gang…

Ce qu’on en pense

Découvert à la Semaine de la Critique de Cannes 2024, ce thriller américano-taïwanais signé Keff a mis plus d’un an à trouver le chemin ses salles. On se demande bien pourquoi,  tant la proposition est convaincante et le film puissant,  dans un style que ne renierait pas un certain Johnnie To. Film de triade autant que portrait d’une jeunesse livrée à elle-même et d’une ville-état, Gangs of Taïwan évite les clichés du genre et se révèle très recommandable. 

 

Substitution

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Le pitch

Un frère (Andy) et une sœur (Sora Wong) découvrent un rituel terrifiant dans la maison isolée de leur nouvelle famille d’accueil…

Ce qu’on en pense

Un film d’horreur comme on les aime : flippant, tendu et  gore (âmes sensibles s’abstenir), avec une méchante (Sally Hawkins) atroce et deux jeunes héros innocents à souhait. Les australiens Michael et Danny Philippou (La Main) frappent fort, avec une mise en scène sensorielle à vous filer des sueurs froides. Retenez leur nom : ils sont promis à un bel avenir dans le genre.

 

 

Transamazonia

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Le pitch

Rebecca (Helena Zengel), la fille du missionnaire Lawrence Byrne (Jeremy Wido), a été déclarée « miraculée » après avoir survécu à un accident d’avion alors qu’elle était enfant, au fin fond de la forêt amazonienne. Des années plus tard, elle est devenue une guérisseuse célèbre dans la région. Bientôt, son père rentre en conflit avec des bûcherons qui envahissent les terres appartenant au peuple indigène qu’il évangélise…

Ce qu’on en pense 

Bienvenue en Amazonie, où l’atmosphère est suffocante, les esprits portés sur le mysticisme et où tout le monde manipule tout le monde pour tirer son épingle du jeu ou seulement survivre. Un film -leuve (normal en Amazonie)  original et déroutant , à la photographie soignée et au scénario labyrinthique comme un trip sous hallucinogènes. A vous de voir si l’expérience vous tente.

Sam fait plus rire

Cinéma|

Par J.V

Le pitch

Sam (Rachel Sennott), une jeune comédienne et jeune fille au pair souffrant de stress post-traumatique, se demande si elle doit ou non participer aux recherches de Brooke (Olga Petsa), une fillette disparue dont elle était la nounou…

Ce qu’on en pense

Sortant une semaine après le remarquable Sorry, Baby, d’ Eva Victor, sur un sujet proche (le trauma du viol et comment s’en sortir-ou pas- par l’humour)  Sam fait plus rire  va forcément souffrir de la comparaison. Pas mal écrit et plutôt bien joué (grâce notamment à la prestation impeccable de Rachel Sennott),  mais trop platement réalisé,  le film de la Canadienne Ally Pankiw  justifie, hélas, son titre.

 

 

Perla

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Vienne, au début des années 1980. Artiste indépendante et mère célibataire, Perla (Rebeka Poláková) s’est construit une nouvelle vie avec Josef (Simon Schwarz), son mari autrichien, et Júlia, sa fille. Mais le jour où Andrej (Noël Czuczor), le père de Júlia, sort de prison et tente de reprendre contact, le passé ressurgit. Poussée à retourner en Tchécoslovaquie communiste qu’elle avait quittée, Perla entreprend un dangereux voyage, quitte à mettre en péril son avenir et celui de sa fille.

Ce qu’on en pense

Superbement réalisé ce drame possiblement autobiographique signé Alexandra Makarová (un nom à retenir) vient rappeler qu’il n’y a pas si longtemps la frontière avec la Russie soviétique était encore plus proche qu’aujourd’hui et qu’une guerre n’a pas eu lieu en Tchécoslovaquie envahie par les chars russes. Au lieu de cela, un état totalitaire s’est installé et la seule solution pour y échapper était l’exil. C’est le choix (mais en était-ce vraiment un ?) qu’a fait l’héroïne du film, Perla (Rebeka Poláková, émouvante et superbe), rattrapée dix ans plus tard par les traumas du passé. Un beau film politique, qui aurait eu toute sa place dans une sélection cannoise. 

The Things You Kill

Cinéma|

Par Ph.D

Le pitch

Après plusieurs années d’exil aux Etats-Unis, Ali (Ekin Koç) est retourné enseigner en Turquie avec sa femme qui exerce comme vétérinaire. Dans sa ville natale, il retrouve sa famille qui vit sous le joug d’un père autoritaire. Lorsque sa mère impotente décède dans des circonstances suspectes, Ali soupçonne rapidement son père de l’avoir frappée. Ce que réfutent ses deux soeurs. Aidé par un mystérieux rôdeur (Erkan Kolçak Köstendil) qu’il engage comme jardinier, le jeune homme va se lancer dans une quête vengeresse qui va le confronter à ses propres tourments… 

Ce qu’on  en pense

Deux fois récompensé à Reims Polar, le troisième film de l’Iranien Alireza Khatami, remarqué à Cannes avec ses Chroniques de Téhéran (2023), risque de dérouter les spectateurs habitués à des narrations linéaires. La quête de vérité de son héros subit, en effet, dans sa deuxième partie,  une inversion de rôles à la Mulholland Drive   que rien ne laissait présager et que chacun pourra interpréter à sa guise. Il s’agit, sans doute, pour le réalisateur de brouiller les cartes car son récit est en grande partie autobiographique. L’idée qui le sous-tend est que le patriarcat pèse aussi bien sur les hommes que sur les femmes et  que les traumas en découlent peuvent ressurgir à tout moment. Le conflit du héros avec son père est, ainsi, ravivé par le fait qu’Ali est en âge d’être père à son tour et qu’il en est empêché. Entre drame familial, polar Lynchéèn et thriller psychologique, troublant et mystérieux, le film agit avec effet retard et donne à réfléchir longtemps après la projection.