When the light breaks
Par J.V
Le pitch
Le jour se lève sur une longue journée d’été en Islande. D’un coucher de soleil à l’autre, Una (Elín Hall) une jeune étudiante en art, fait face au décès de son amant…
Ce qu’on en pense
Découvert en ouverture du Certain Regard à Cannes 2024, ce film islandais signé Rúnar Rúnarsson nous a laissé le souvenir d’un regard singulier porté sur le deuil contrarié d’une toute jeune femme qui a perdu son amant et doit cacher sa peine au sein d’une bande d’amis où figure la compagne officielle du défunt. Dans le rôle principal Elin Hall parvient à faire passer toute la souffrance silencieuse de son personnage sans plomber la proposition. Très joliment filmé When the light breaks ravira les amateurs de cinéma nordique.
Mercato
Par J.V
Le pitch
Agent de football sur le déclin, Driss (Jamel Debbouze) est menacé par une bande de truands qui lui réclame une somme colossale d’un précédent transfert. Il doit alors redoubler d’efforts lors des sept derniers jours du mercato pour trouver un point de chute à une ancienne star du ballon rond (Hakim Jemili), devenue indésirable au PSG en raison de ses frasques extra sportives…
Ce qu’on en pense
Une plongée dans les coulisses pas toujours ragoûtantes du foot-business, par le réalisateur de la série Tapie, Tristan Séguéla et son scénariste Olivier Demangel. Dans le rôle de l’agent de joueurs à la ramasse, Jamel Debbouze fait son « Ciao Pantin » et impressionne. Dommage que quelques stars du ballon rond n’aient pas accepté de faire partie de l’aventure pour la rendre encore plus réaliste.
Dis-moi juste que tu m’aimes
Par J.V
Le pitch
Au bout de quinze ans de mariage, une crise met à l’épreuve l’union de Julien (Omar Sy) et Marie (Élodie Bouchez). Dans le couple, cette dernière a toujours été celle qui aimait le plus. Aussi, au moment où Anaëlle (Vanessa Paradis), le grand amour de jeunesse de son mari Julien, réapparait dans le paysage, Marie panique. Perdue dans une spirale infernale de jalousie et d’autodépréciation, elle se laisse entraîner dans une aventure avec Thomas (José Garcia), son nouveau supérieur hiérarchique. Celui-ci va se révéler aussi manipulateur que dangereux, jusqu’à faire basculer leur liaison dans le fait-divers…
Ce qu’on en pense
Pour son nouveau long métrage, l’actrice-réalisatrice Anne Le Ny embarque un casting quatre étoiles (Omar Sy, Vanessa Paradis, José Garcia et Élodie Bouchez) dans une ronde amoureuse qui tourne au harcèlement et à l’emprise, à travers le personnage incarné par José Garcia, en patron séducteur et manipulateur. La réalisation, hélas, n’exploite pas toutes les possibilités offertes par le scénario et finit par décevoir, avec un suspense mou et des personnages sans réelle épaisseur, réduits à leur unique fonction dramatique.
Avec ou sans enfants
Par J.V
Le Pitch
Quand Pio (Syrus Shahidi) et Anaïs (Adèle Galloy) annoncent leur mariage à leurs amis, c’est clair : ce sera sans enfants. Trois jours de fête et de Prosecco en perspective ! Mais quand leur bande de potes débarque avec les gosses, pensant pouvoir les cacher aux mariés, les catastrophes s’enchaînent…
Ce qu’on en pense
Le « non-désir d’enfant », qui frappe certains jeunes couples au point d’alerter sur la nécessité d’un « réarmement démographique », est au centre de cette comédie poussive d’Elsa Blayau, qui ne parvient jamais à dépasser le niveau d’un soap télévisé… Le rythme en moins ! Intrigue tirée par les cheveux, réalisation poussive, quiproquos téléphonés, acteurs en roue libre… Avec ou sans enfants, rien ne va !
Daffy et Porky
Par J.V
Le pitch
Daffy Duck, Porky Pig et une nouvelle venue prénommée Petunia Pig vont tenter de sauver le monde d’une terrible menace…
Ce qu’on en pense
Nostalgiques des Looney Tunes, c’est le moment d’emmener vos enfants au cinéma. Ça tombe bien, c’est les vacances ! Le retour de Daffy Duck et de Porky Pig est une réussite inattendue. Le scénario, les gags, les dialogues, l’animation 2D… tout est top. Un vrai régal régressif et nostalgique. That’s all folks !
Le Dernier souffle
Par Ph.D
Le pitch
Dans un dialogue amical et passionné, le docteur Augustin Masset (Kad Merad) et l’écrivain Fabrice Toussaint (Denis Podalydès) se confrontent pour l’un à la fin de vie de ses patients et pour l’autre à sa propre fatalité. Emportés par un tourbillon de visites et de rencontres, tous deux commencent un voyage sensible entre rires et larmes : une aventure humaine au cœur de notre vie à tous…
Ce qu’on en pense
Doyen des cinéastes français, Costa-Gavras (92 ans) continue de croire au pouvoir du cinéma pour faire évoluer la société. Comme Pedro Almodovar dans son dernier opus (La Chambre d’à côté), il intervient dans le débat sur la fin de vie avec ce nouveau film inspiré par le livre de Claude Grange et Régis Debray sur les soins palliatifs. Avec Kad Merad et Denis Podalydes dans les rôles du médecin et de l’écrivain, Le Dernier souffle montre, en une succession de saynètes lumineuses, comment une bonne prise en charge des malades pourrait changer le rapport à la mort. Si seulement tous y avaient accès ! Tour à tour didactique, émouvant, drôle et poétique, le film parvient à rendre le sujet moins plombant qu’on pouvait le craindre. Dommage toutefois qu’il ne soit pas plus tranchant dans la dénonciation de l’injustice sociale intolérable que constitue le non accès aux soins palliatifs.
Captain America BNW
Par J.V
Le pitch
Peu après avoir fait la connaissance du nouveau président des États-Unis Thaddeus Ross (Harrison Ford), Sam Wilson (Anthony Mackie) se retrouve plongé au cœur d’un gigantesque incident international. Dans une lutte acharnée contre-la-montre, il se retrouve contraint de découvrir la raison de cet infâme complot avant que le véritable cerveau de l’opération ne mette bientôt le monde entier à feu et à sang…
Ce qu’on en pense
Changement dans la continuité chez Marvel où Sam Wilson/Anthony Mackie a remplacé Steve Rogers/Chris Evans, où le président Ross a désormais la tête d’Harrison Ford et non plus celle de William Hurt, tandis que Julius Onah succède aux frères Russo pour ce nouvel opus des aventures de Captain America. Un honnête Marvel, divertissant mais sans surprise… A part la transformation du président en Hulk rouge ! La première partie du film, axée sur la politique et l’espionnage, est de loin la plus interessante. La deuxième (explosions et effets spéciaux à gogo) est plus routinière.
Prima la vita
Par J.V
Le pitch
Un père (Fabrizio Gifuni) et sa fille (Romana Maggiora Vergano) habitent les mondes de l’enfance. Il lui parle avec respect et sérieux, comme à une grande personne, il l’entraine dans des univers magiques débordants de vie et d’humanité. Il est le grand cinéaste de l’enfance et travaille sur « Pinocchio ». Un jour, la petite fille devient une jeune femme et l’enchantement disparait. Elle comprend que la rupture avec l’enfance est inéluctable et a le sentiment qu’elle ne sera plus jamais à la hauteur de son père. Alors, elle commence à lui mentir et se laisse aller, jusqu’au bord du gouffre. Le père ne fera pas semblant de ne pas voir. Il sera là pour elle, tout le temps qu’il faut…
Ce qu’on en pense
Francesca Comencini rend hommage à son père Luigi, disparu en 2007, avec ce double portrait intime qui revient sur leur relation au travers de scènes diffuses, qui surgissent comme des souvenirs. À la fois réaliste et onirique, le film est aussi une réflexion sur l’évolution du cinéma italien depuis l’époque du néoréalisme, avec la figure étrange de Pinocchio, comme symbole de l’enfance et de la paternité. Une oeuvre mémorielle grave et touchante.
Les Damnés
Par Ph.D
Le pitch
Hiver 1862. Pendant la guerre de Sécession, l’armée des États-Unis envoie à l’Ouest une compagnie de volontaires pour effectuer une patrouille dans des régions inexplorées. Alors que leur mission change de cap, ils questionnent le sens de leur engagement…
Ce qu’on en pense
Prix de la mise en scène à Cannes 2024, dans la section Un Certain Regard , ce film de Roberto Minervini nous refait le coup du Désert des tartares, transposé pendant la guerre de sécession, avec des soldats bleus qui marchent interminablement derrière un charriot, dans les plaines désolées du far west, échangeant gravement des considérations philosophico religieuses, en attendant de rencontrer un ennemi qui ne se montre jamais. A la fin (1h29 ressentie le double), malgré la beauté de certains plans, c’est le spectateur qui a l’impression d’être damné.
Bridget Jones 4
Par J.V
Le Pitch
Bridget Jones (Renée Zellweger) a 52 ans et deux enfants. Après le décès de Mark Darcy (Colin Firth), avec qui elle a vécu dix ans de bonheur, elle est à nouveau en quête de l’homme idéal. Mais ce n’est pas si facile de se remettre sur le marché du célibat…
Ce qu’on en pense
Malgré le plaisir nostalgique que l’on a de retrouver Renée Zellweger et ses acolytes habituels (Emma Thompson, Colin Firth, Hugh Grant) force est de constater que ce quatrième opus des aventures sentimentales de Bridget Jones était totalement dispensable : scénario téléphoné, dialogues sans relief, réalisation d’une platitude confondante, rythme poussif… Les bonnes scènes se comptent sur les doigts d’une main. Heureusement, l’héroïne pourra bientôt faire valoir ses droits à la retraite.
The Brutalist
Par J.V
Le pitch
Fuyant l’Europe d’après-guerre, l’architecte visionnaire László Tóth (Adrien Brody) arrive en Amérique pour y reconstruire sa vie, sa carrière et le couple qu’il formait avec sa femme Erzsébet (Felicity Jones), que les fluctuations de frontières et de régimes de l’Europe en guerre ont gravement mis à mal. Livré à lui-même en terre étrangère, László pose ses valises en Pennsylvanie où l’éminent et fortuné industriel Harrison Lee Van Buren (Guy Pearce) reconnaît son talent de bâtisseur. Mais le pouvoir et la postérité ont un lourd coût…
Ce qu’on en pense
S’il existe l’équivalent du mythique « grand roman américain » au cinéma, The Brutalist pourrait en être le plus récent exemple. La mise en scène, virtuose, évoque à la fois celles de Paul Thomas Anderson et de Terrence Malick. Elle est pourtant l’oeuvre d’un quasi inconnu Brady Corbet , dont c’est seulement le troisième long-métrage. Avec un budget de film indépendant, il signe un chef d’oeuvre maousse de 3h35 minutes, coupé d’un entracte de 15 minutes qui ne relâche le spectateur que pour mieux le cueillir à la reprise. Adrien Brody, qui a décidément du nez, se retrouve encore en tête d’affiche d’un film qui marquera son époque. Pluie de statuettes à prévoir aux Oscars.
Sanctuary
Par Ph.D
Le pitch
Hal (Christopher Abbott) est sur le point d’hériter de l’ immense empire hôtelier bâti par son père. En quête de respectabilité, il décide de rompre avec sa maîtresse-dominatrice (Margaret Qualley) au cours d’une dernière séance sado-maso dans une chambre de palace. Naturellement, ses tentatives pour rompre leurs liens ne se déroulent pas exactement comme prévu…
Ce qu’on en pense
Sorti en direct VOD en 2023, ce thriller psychologico-érotique signé Zachary Wigon tente de se refaire la cerise sur Netflix. Bonne idée car la réalisation est soignée et la présence de Margaret Qualley, bien que beaucoup moins dénudée que dans The Substance, devrait attirer le chaland. Autant prévenir : le film est moins érotique que psychologique : la relation entre les deux personnages exclut, en effet, tout contact physique. Il ne s’agit que de jeux de domination psychologiques qui vont se retourner plusieurs fois au cours d’une dernière séance explosive. Sexe, pouvoir, argent, emprise… le cocktail est détonnant et le huis clos devient vite sulfureux. La performance de Margaret Qualley en dominatrice évincée est digne d’éloges. Dans ses meilleurs moments, Sanctuary rappelle même un peu le Malcolm & Marie de Sam Levinson, où Zendaya trouvait un de ses meilleurs rôles post-Euphoria.
5 septembre
Par J.V
Le pitch
Lors des Jeux Olympiques de Munich de 1972, l’équipe de télévision américaine se voit contrainte d’interrompre subitement la diffusion des compétitions pour couvrir la prise d’otage en direct d’athlètes israéliens. Un évènement suivi à l’époque par environ un milliard de personnes dans le monde entier. Au cœur de l’histoire, l’ambitieux jeune producteur Geoff Mason (John Magaro) veut faire ses preuves auprès de Roone Arledge (Peter Sarsgaard), son patron et légendaire directeur de télévision. Avec sa collègue et interprète allemande Marianne (Léonie Benesch), son mentor Marvin Bader (Ben Chaplin), Geoff va se retrouver confronté aux dilemmes de l’information en continu et de la moralité…
Ce qu’on en pense
En 2005, Steven Spielberg avait déjà raconté l’histoire de la prise d’otages des JO de 1972 dans Munich. L’originalité du film de Tim Fehlbaum est de la faire (re) vivre au spectateur à travers le regard d’une équipe de télévision américaine qui l’a couverte en direct. L’occasion pour le réalisateur allemand de livrer une réflexion sur l’information en continu , dont Munich a, en quelque sorte, marqué l’avènement et qui, aujourd’hui, est devenue la norme. Ce qui ne l’empêche pas de livrer un thriller en temps réel tout à fait haletant.
La Mer au loin
Par J.V
Le pitch
Nour (Ayoub Gretaa), 27 ans, a émigré clandestinement à Marseille. Avec ses amis, il vit de petits trafics et mène une vie marginale et festive… Mais sa rencontre avec Serge (Grégoire Colin), un flic charismatique et imprévisible, et sa femme Noémie (Anna Mouglalis), va bouleverser son existence. De 1990 à 2000, Nour aime, vieillit et se raccroche à ses rêves…
Ce qu’on en pense
Après Retour à Bollène, Saïd Hamich filme dix ans de la vie d’un immigré clandestin à Marseille. Entre film social et mélo, la proposition émeut et séduit par la qualité de sa réalisation et son immersion dans un Marseille en pleine mutation et à peine reconnaissable. Un film doux et grave qui déjoue habilement les poncifs bercé d’une BO raï entêtante.
Maria
Par J.V
Le pitch
La vie de la plus grande chanteuse d’opéra du monde, Maria Callas (Angelina Jolie), lors de ses derniers jours, en 1977, à Paris…
Ce qu’on en pense
Passé maître dans l’art du biopic, le Chilien Pablo Larraín poursuit ses portraits de femmes célèbres. Après Jackie (Kennedy) et Spencer (Lady Di) voici donc Maria (Callas). Au crépuscule de sa vie, la Diva se retourne sur son parcours pavé de drames intimes et de succès publics. Dans le rôle titre, Angelina Jolie fait une prestation remarquable, bien épaulée par deux excellents acteurs italiens, Pierfrancesco Favino et Alice Rohrwacher, qui jouent ses fidèles serviteurs. Les airs d’opéra qui accompagnent habilement la narration renforcent son pouvoir hautement émotionnel.