Vittoria
Par Ph.D
Le pitch
Jasmine est coiffeuse à Naples où elle vit avec son mari et ses trois fils. Depuis le décès de son père, elle est hantée par un rêve récurrent qui accroit son désir d’avoir une fille. Malgré l’incompréhension de sa famille et au risque de tout bouleverser, elle décide d’entamer les démarches pour adopter.
Sélectionné à la Mostra de Venise et produit par Nanni Moretti, le deuxième long métrage de fiction d’ Alessandro Cassigoli et Casey Kaufman retrace le parcours d’adoption d’une famille italienne dont la mère désespérait d’avoir une fille après avoir élevé trois garçons. Le film est interprété par les véritables protagonistes de l’histoire, qui jouent leurs propres rôles. Entre fiction et documentaire, il dresse le portrait brut, authentique et émouvant d’une femme et de son désir viscéral de maternité, mais aussi celui d’un milieu social issu de l’ancienne classe ouvrière dans l’Italie contemporaine. Inattendu, sans pathos, Vittoria est un film qui fait chaud au coeur.
Les 4 Fantastiques
Par J.V
Le Pitch
Reed Richards/M. Fantastique (Pedro Pascal), Sue Storm/La Femme Invisible (Vanessa Kirby), Johnny Storm/La Torche Humaine (Joseph Quinn) et Ben Grimm/La Chose (Ebon Moss-Bachrach) sont envoyés dans l’espace pour affronter le terrible Galactus… La grossesse de Sue et la présence de la mystérieuse surfeuse d’argent compliquent leur mission.
Ce qu’on en pense
Pour ce deuxième film des 4 Fantastiques, Matt Sharkman retourne aux racines des Comics pour signer un « Marvel de l’été » sans multiverse, ni prise de tête, qui fera le bonheur des plus vieux fans de comics, avec son esthétique rétro futuriste inspirée des années 50-60. L’action pure et les effets spéciaux laissent place à la comédie et aux relations entre les personnages. De quoi se réconcilier avec les films de super héros.
Aux jours qui viennent
Par Ph.D
Le pitch
Nice, de nos jours. Laura (Zita Hanrot), la trentaine, essaie de se reconstruire après une relation tumultueuse avec Joachim (Bastien Bouillon). Elle mène une vie en apparence tranquille, en élevant seule sa petite fille. Mais l’accident de Shirine (Alexia Chardard), la nouvelle compagne de Joachim, va faire ressurgir son passé. Les deux femmes, en proie à la violence du même homme, vont peu à peu se soutenir…
Ce qu’on en pense
Désir
Par Ph.D
Le Pitch
Un ramoneur, heureux père de famille, en couple avec son épouse depuis des années, a une aventure inattendue avec un client … Il ne la considère ni comme l’expression d’une homosexualité latente, ni comme une infidélité, juste comme une expérience enrichissante. Il s’en ouvre à son épouse, qui le prend mal, puis à son patron, marié comme lui, qui lui avoue faire toutes les nuits des rêves dans lesquels il est une femme, objet du désir de David Bowie…
Ce qu’on en pense
Voilà, c’est fini ! Nos vacances à Oslo se terminent avec le troisième volet de la trilogie amoureuse de Dag Johan Haugerud. Depuis début juillet, on arpente la capitale norvégienne sur les pas de quelques-uns de ses habitants : une lycéenne imaginative (Rêves), une bande de trentenaires avides de rencontres (Amour) et pour finir, un ramoneur et son patron tracassés dans leur masculinité. Le titre original promettait du sexe, la VF est plus honnête : il n’est ici question que de désir… et encore ! De sexe, on ne fait que parler. Coucher est-ce forcément tromper ? Le sexe peut-il se réduire au seul acte ? Est-on un homosexuel refoulé si on rêve chaque nuit que David Bowie vous parle comme à une femme ? Des images de la ville en été et une BO jazz orchestrale entrecoupent des scènes de dialogues homériques (bonjour les sous-titres !). On ne sait jamais où la caméra de DJH va nous conduire (sur un toit, dans le cabinet d’une toubib pas très à cheval sur le secret médical, sur des périphériques urbains, dans des rues sans charme particulier…), ni sur quoi vont déboucher les considérations philosophiques des personnages (la lecture d’Anna Arendt ou une cuisine à ranger). L’air de rien, les trois films prônent l’écoute de l’autre, l’empathie et la gentillesse plutôt que l’ironie facile (un ramoneur homosexuel? Quelle rigolade ! Sauf que non, justement) ou le jugement. On a mis le conseil dans la valise, avec une bouteille d’Aquavit pour en faire profiter les amis.
Les Filles désir
Par J.V
Le pitch
Marseille en plein été. À 20 ans, Omar (Housam Mohamed) et sa bande, moniteurs de centre aéré et respectés du quartier, classent les filles en deux catégories : celles qu’on baise et celles qu’on épouse. Le retour de Carmen (Lou Anna Hamon), amie d’enfance ex-prostituée, bouleverse et questionne leur équilibre, le rôle de chacun dans le groupe, leur rapport au sexe et à l’amour.
Ce qu’on en pense
Abdellatif Kechiche sort de ce film ! Princia Car est Marseillaise et a visiblement été biberonnée au naturalisme du réalisateur Niçois. Comme lui, elle filme sans filtre la jeunesse du sud, les plages, les quartiers, les rencontres, le désir et la frustration. Comme Kechiche , elle tire le meilleur d’acteurs qui n’en sont pas, ou pas encore. Mais la réalisatrice se démarque aussi de son modèle par plus de douceur et de sonorité. Découvert à la Quinzaine des cinéastes à Cannes, Les Filles Désir est un film solaire, émouvant, pertinent, qui pose un regard lucide sur la jeunesse et la société. A voir.
Souviens-toi…
Par J.V
Le pitch
Lorsque cinq amis causent involontairement un accident de voiture mortel, ils décident de dissimuler leur implication et concluent un pacte pour garder le secret plutôt que de faire face aux conséquences de ce terrible évènement. Un an plus tard, leur passé revient les hanter et ils sont confrontés à une terrible vérité : quelqu’un sait ce qu’ils ont fait l’été dernier… et est déterminé à se venger. Traqués un à un par un mystérieux tueur, ils découvrent que cela s’est déjà produit auparavant et se tournent vers deux survivants du terrible Massacre de Southport de 1997 dans l’espoir d’obtenir leur aide.
Ce qu’on en pense
Ni prequel, ni sequel, voici le requel : on prend le scénario d’un film à succès et on refait quasiment la même chose avec de nouveaux personnages. Placés dans les mêmes situations que ceux du premier film, ils se souviennent de ce qui s’est passé et rencontrent leurs prédécesseurs. Après Scream, Souviens-toi… l’été dernier a droit au même traitement. Logique, le deuxième était déjà le clone du premier ! Coucou les revoilou : les survivants du premier massacre (Jennifer Love Hewitt, Sarah Michell Gellart et Freddie Prinze Jr) sont de retour pour prêter main forte aux nouvelles victimes. On s’en réjouit d’autant plus qu’aucun des petits nouveaux ne marque spécialement pas sa présence ou son charisme. Dans le même esprit, les réalisateurs du premier Souviens toi auraient pu revenir donner un coup de main à la malheureuse Jennifer Kaytin Robinson, dont la mise en scène ne brille pas par son originalité, ni par son efficacité. C’est appliqué mais fade, tout juste passable.
Les Schtroumpfs
Par J.V
Le pitch
Lorsque le Grand Schtroumpf est mystérieusement kidnappé par les vilains sorciers : Razamel et Gargamel, la Schtroumpfette et son meilleur ami Le Schtroumpf Sans-Nom partent en mission pour le retrouver ! Commence alors une aventure délirante où nos héros bleus vont croiser la route de nouveaux amis hauts en couleur comme Mama Poot et ses petits. Les Schtroumpfs doivent prendre en main leur destin pour sauver celui du monde entier !
Ce qu’on en pense
L’arrivée du scénariste de Shrek, Chris Miller , à la tête de la franchise Schroumpfs pouvait laisser espérer qu’un peu de mauvais esprit souffle sur les aventures des petits hommes bleus. Espoir déçu. Le réalisateur s’attache certes à moderniser le monde des Schtroumpfs mais en restant bien dans les clous, histoire de ne pas froisser les héritiers de Peyo et de pouvoir continuer à exploiter le filon. Le film attirera peut-être de nouveaux fans dans les magasins de jouets, mais pas sûr qu’il satisfasse pleinement les anciens. Consolation : la direction artistique, façon Moi, moche et méchant, est une réussite.
Eddington
Par J.V
Le pitch
Mai 2020 à Eddington, petite ville du Nouveau Mexique, la confrontation entre le shérif (Joaquin Phoenix) et le maire (Pedro Pascal) met le feu aux poudres en montant les habitants les uns contre les autres…
Ce qu’on en pense
Reparti bredouille de Cannes où il était en compétition, le nouveau film d’Ari Aster (Hérédité, Midsommar et Beau Is Afraid) est un polar western à la frères Coen (en plus méchant) qui repose sur un casting d’enfer (Joaquin Phoenix, Emma Stone, Pedro Pascal, Austin Butler…). On y suit la campagne électorale d’un shérif du Nouveau Mexique débile (Joaquin Phoenix) qui se présente contre le maire sortant (Pedro Pascal) parce qu’il est jadis sorti avec sa femme (Emma Stone). Ça se passe en pleine épidémie de Covid, à la fin du premier mandat Trump, dans une Amérique totalement déboussolée, où le complotisme et la violence règnent en maîtres. Magistralement mis en scène et assez jouissif, le film a essuyé une volée de bois vert critique lors de sa projection cannoise : trop long, trop bavard, trop erratique (il commence comme une comédie noire et se termine comme une série Z de vengeance)… Pas assez formaté peut-être? Pour nous, c’est une qualité.
Fountain of Youth
Par Ph.D
Le pitch
A la demande d’un richissime homme d’affaires atteint d’une maladie incurable (Domhnall Gleeson), le chasseur de trésors Luke Purdue (John Krasinski) et sa soeur directrice de musée (Natalie Portman) se lancent à la recherche de la mythologique fontaine de jouvence qui confère l’immortalité à ceux qui s’y désaltèrent. Une quête qui va leur valoir de violents démêlés avec la police britannique et une dangereuse organisation secrète…
Ce qu’on en pense
Entre deux séries pour la concurrence (The Gentlemen, Mobland) et un projet personnel, l’indispensable Guy Ritchie a torché pour AppleTV+ ce simili Indiana Jones/Benjamin Gates qui a dû être écrit par ChatGPT. Le résultat n’est pas indigne, juste extrêmement formaté et sans surprise (une scène de comédie/une scène d’action…). Le duo John Karasinski/Natalie Portman fonctionne et on se balade en jet privé entre Londres, Bangkok, Vienne et Le Caire, dans de jolis décors, avec des cascades et des effets spéciaux dignes d’un blockbuster. Un honnête divertissement estival à voir sur AppleTV+ ou via MyCanal.
Amour
Par Ph.D
Le Pitch
Sur le ferry qui les ramène à Oslo, Marianne (Andrea Bræin Hovig), urologue, retrouve Tor (Tayo Cittadella Jacobsen), infirmier dans l’hôpital où elle exerce. Il lui raconte qu’il passe souvent ses nuits à bord, à la recherche d’aventures sans lendemain avec des hommes croisés sur des sites de rencontre. Ces propos résonnent en Marianne, qui revient d’un blind date organisé par sa meilleure amie Heidi (Marte Engebrigtsen) et s’interroge sur le sens d’une vie amoureuse sans engagement. Mais ce soir-là, Tor succombe au charme de Bjorn (Lars Jacovb Holm) , qui lui résiste et lui échappe…
Ce qu’on en pense
On ne s’attendait pas vraiment, malgré la canicule ambiante, à passer son mois de juillet à Oslo. Et encore moins à s’y faire de nouveaux amis ! A commencer par le dénommé Dag Johan Haugerud, dont la trilogie amoureuse Rêves/Amour/Désir nous promène dans la capitale norvégienne. Après une lycéenne-écrivaine en herbe tombée folle amoureuse de sa professeur de Français (Rêves) voici Marianne , Tor, Heidi et Bjorn, trentenaires en quête d’amour, qui se croisent et se recroisent sur la navette qui relie une petite île (où certains habitent) à Oslo. Fatalement, des relations se nouent et se dénouent. On y apprend que la prostate est le point G des homos (ce qu’on ignorait) et que la vie déjoue les plans et les idées préconçues (ce dont on se doutait). L’héroïne (Andrea Bræin Hovig) ressemble à un mélange d’Ariane Ascaride et d’Anouk Aimé jeunes; le film à un remake de Rohmer par Joachim Trier. Le deuxième volet est aussi charmant/intelligent/bavard/fluide et délicieux que le premier. On attend le troisième (Désir, la semaine prochaine) pour revenir au pays (ou demander sa naturalisation norvégienne).
Le Rire et le Couteau
Par J.V
Le pitch
Sergio (Sergio Coragem) voyage dans une métropole d’Afrique de l’Ouest pour travailler comme ingénieur environnemental sur la construction d’une route entre le désert et la forêt. Il se lie à deux habitants de la ville, Diara (Cleo Diara) et Gui (Jonathan Guilherme), dans une relation intime mais déséquilibrée. Il apprend bientôt qu’un ingénieur italien, affecté à la même mission que lui quelques mois auparavant, a mystérieusement disparu…
Ce qu’on en pense
Emule de Miguel Gomes et d’Albert Serra, le Portugais Pedro Pinho a fait sensation à Cannes 2025 avec ce film-fleuve de 3h30, présenté en section Un Certain Regard. Une vision du néocolonialisme sans concession mais percutante qui, malgré ses aspects purement fictionnels, ressemble à un documentaire. Réservé aux cinéphiles, Le Rire et le Couteau marque les esprits par sa radicalité.
Superman
Par J.V
Le Pitch
Superman (David Corenswet) se retrouve impliqué dans des conflits aux quatre coins de la planète et ses interventions en faveur de l’humanité commencent à susciter le doute. Percevant sa vulnérabilité, Lex Luthor (Nicholas Hoult), milliardaire de la tech et manipulateur de génie, en profite pour tenter de se débarrasser définitivement de lui. Lois Lane (Rachel Brosnahan), l’intrépide journaliste du Daily Planet, pourra-t-elle, avec le soutien des autres méta-humains de Metropolis et Krypto, le fidèle compagnon à quatre pattes de Superman, empêcher Luthor de mener à bien son redoutable plan ?
Ce qu’on en pense
Désormais en charge du DC Universe pour la Warner, James Gunn (The Suicide Squad, Gardiens de la Galaxie) signe ce reboot réussi des aventures de Superman. David Corenswet, y campe un super-héros confronté d’emblée à la défaite, face à un Lex Luthor (Nicolas Hoult impressionnant) maître du jeu. Avec l’évocation de l’invasion d’un pays qui ressemble fort à l’Ukraine, le film parvient à raviver la nostalgie des comics tout en ancrant l’histoire dans l’actualité la plus contemporaine. Les effets spéciaux des scènes de combat, les décors (notamment celui, saisissant, d’une prison intergalactique) , le soin apporté aux personnages secondaires (Green Lantern , le chien Krypto) et l’humour omniprésent, font de ce énième Superman une bonne surprise.
I Love Peru
Par J.V
Le pitch
Lancé dans une course effrénée vers le succès, Raphaël (Raphaël Quenard) un comédien biscornu abandonne ses plus fidèles alliés, dont son ami Hugo (Hugo David). Seul face à lui-même, une vision troublante le percute. Direction le Pérou pour une aventure spirituelle. Il embarque alors son compère, en espérant se remettre de l’histoire d’amour qu’il a vécu avec Anaïde (Anaïde Rozam)…
Ce qu’on en pense
Personnalité hors normes, Raphaël Quenard co-signe, entre deux performances d’acteur et un bouquin, ce docu-fiction drolatique avec son acolyte Hugo David, rencontré sur un tournage dont il filmait le making-of. I Love Peru adopte le point de vue du comparse (qui assure aussi la voix off) sur l’irrésistible ascension de la nouvelle star du cinéma français, en y ajoutant une intrigue sentimentale inventée de toutes pièces. Filmé comme un journal de bord, l’exercice permet à Raphaël Quenard de jouer avec son image et de se laisser aller à son penchant pour la provoc’. C’est sympathique, mais un peu vain : malgré la courte durée de projection (1h09), on a trouvé le temps long. L’auto-fiction, ce n’est pas le Pérou !
Nice: Food & Films
Par Ph.D
Après plusieurs expériences réussies, en hôtel ou sur la plage, Food Fiction lance son premier mini-festival, les 18 et 19 juillet à l’Observatoire de la Côte d’Azur. Au programme: ET, Retour vers le Futur et Men in Black, projetés dans la coupole Eiffel décorée façon candlelight, avec animations, bar et food truck pour se restaurer et boire un verre avant la projection. Un concept imaginé par Benjamin Julien, entrepreneur Niçois de 34 ans, fou de cinéma et de cuisine, qui a fondé Food Fiction pour proposer des évènements grand public autour de ses deux passions dans des lieux d’exception. Cette fois, les spectateurs pourront découvrir l’Observatoire de Nice, qui leur sera ouvert à partir de 19h00 le vendredi pour ET L’Extraterrestre et de 15h00 le samedi avec une séance de Retour vers le futur plus particulièrement réservée aux familles avec enfants, suivie d’une nocturne pour Men in Black. De quoi repartir avec des étoiles plein les yeux !
. Inout et Food Fiction vous font gagner des places pour cet événement. Envoyez votre participation à inoutcotedazur@gmail.com (2 invitations par personne après tirage au sort).
Au rythme de Vera
Par Ph.D
Le Pitch
En 1975, Vera Brandes (Maya Emde), une jeune femme ambitieuse de 18 ans, va défier les conventions, s’opposer à ses parents et prendre tous les risques pour réaliser son rêve : organiser un concert de Keith Jarrett à l’Opéra de Cologne. Son audace et sa détermination vont donner naissance à un des enregistrements mythiques du XXe siècle : The Köln Concert.
Ce qu’on en pense
L’histoire d’un concert mythique qui n’aurait jamais dû avoir lieu et encore moins être enregistrée… En 1975, le pianiste Keith Jarrett a quitté le groupe de Miles Davis pour se produire en solo. Il improvise chaque soir un concert différent et tire le diable par la queue. Lorsqu’il arrive avec son manager à Cologne en Allemagne, cela fait deux jours qu’il n’a pas dormi, son dos le fait atrocement souffrir et il se demande si cela vaut la peine de continuer. En plus, le concert est organisé par une gamine d’au peine 18 ans qui a réservé l’opéra de la ville où se tient, ce soir là, une représentation de Lulu. Jarrett devra jouer après, pour un public dont rien ne dit qu’il viendra à une heure aussi tardive. Pour ne rien arranger, il découvre en arrivant à la salle que le piano de concert prévu s’est transformé en un piano de répétition désaccordé avec une pédale cassée ! Autant de raisons d’annuler le concert. Il jouera pourtant, grâce à l’insistance et à la débrouillardise de la jeune Vera, à laquelle rien ni personne ne semblait pouvoir résister. Et le live enregistré ce soir là deviendra le disque de jazz solo le plus vendu au monde… C’est l’histoire, à peine romancée, que raconte le film de l’israélien Ido Fluk, à travers le personnage de Vera, dont on suit les débuts dans le monde du jazz et les premiers concerts organisés pour le Tony Scott trio, puis la rencontre avec Keith Jarrett. Un biopic traité sur le mode de la comédie, avec beaucoup de rythme et d’effets de réalisation amusants. C’est aussi charmant que son interprète principale (Maya Emde) et cela donne d’autant plus envie de réécouter le Koln Concert que la production n’en a pas obtenu les droits. On entend quand même du Keith Jarrett, mais cela nous prive de la scène que tout le monde attend : celle où Jarrett joue les premières notes du Köln Concert en reproduisant un bruit entendu dans la salle. Cette petite frustration fait partie du charme du film qui se voit avec beaucoup de plaisir, qu’on soit fan de jazz ou pas.
















