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Polnareff à Nice

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(Photos Frantz Bouton/Nice Matin)

Par Philippe DUPUY

Après quelques semaines de vacances, Michel Polnareff a lancé le 8 novembre  à Nice la deuxième partie de sa tournée 2016, qui doit s’achever en décembre après une quinzaine de dates supplémentaires. L’Amiral a dû sortir les rames pour galvaniser ses moussaillons niçois, visiblement engourdis par l’arrivée des premiers frimas. Mais il est arrivé à ses fins.  Il faut dire que le spectacle 2016 est plutôt tonique et euphorisant.Plus, en tout cas, que celui que l’on avait pu voir en 2007 dans la même salle et qui avait laissé un souvenir mitigé. Soutenu par un groupe de sept musiciens et quatre choristes bien plus jeunes que lui, Polnareff livre durant deux heures des versions stéroïdées de ses plus grands succès, dans des arrangements pop-rock très électriques (les deux guitaristes s’en donnent à cœur joie). Le chanteur  se présente au micro sur les premières notes de «Je suis un homme», en frac noir et blanc.  Pas le temps de s’attarder sur son look Cetelem: la «Poupée qui dit non» déboule, annoncée comme «un titre du prochain album». Quel blagueur ce Polna ! Il voulait bien sûr parler du «Best of» attendu dans les bacs pour Noël. Mais alors qu’il se démène sur «L’Amour avec toi», l’Amiral trouve que ses moussaillons roupillent: «Ils m’avaient prévenu à Lille…» grommelle-t-il dans le micro.«Ophélie 2.0»et «Tam Tam», assénés à fond la caisse et achevés par un «Merci Lille!» provocateur, finissent, heureusement, par réveiller la salle qui se lève, se met à siffler et à trépigner comme un seul homme. Satisfait de son petit effet, l’Amiral a fini le concert avec la banane, offrant même au public niçois une poignée de chansons encore non jouées sur cette tournée, comme «I Love you because» et «Viens te faire chahuter» ou encore «Je rêve d’un monde», spécialement dédiée aux anges de la Prom. Pour ceux qui ne l’ont pas encore vu, ajoutons que le  show est splendide,  avec de superbes projections 3D. Polnareff chante mieux que jamais et régale l’auditoire de parties de piano virtuoses, comme sur «Love Me Please Love Me», qu’il termine en boogie woogie endiablé. Même «L’Homme en rouge», décriée à sa sortie prend en live une tout autre dimension. Bref, on se serait cru à un concert d’Elton John. C’était Polna-rock et on s’est régalé.

 

Bertrand Bonello à la Cinémathèque

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Après Beaubourg, la Cinémathèque de Nice proposait  une rétrospective de Bertrand Bonello, avec une carte blanche de programmation et une master class qui a fait salle comble. Le réalisateur Niçois de 48 ans, auquel on doit sept longs métrages, dont Le Pornographe, L’Apollonide et Saint-Laurent, a pu goûter l’attachement que lui portent ses concitoyens, lors de cette soirée à succès, au cours de laquelle il a commenté avec passion sa filmographie, en compagnie du critique Philippe Rouyer. Quelques heures plus tôt, il nous confiait pourtant ses doutes, après la réception mitigée de son dernier film, Nocturama. L’histoire d’un groupe de jeunes gens qui fomentent des attentats à la bombe en plein Paris (voir la critique du DVD en rubrique ça vient de sortir) …

La sortie de Nocturama n’a pas été simple, entre polémiques, insuccès public et critiques mitigées. Quel bilan en tirez-vous?
Le côté positif, c’est que le film a vraiment existé, même s’il n’a pas connu de succès en salles. Il a généré des débats enflammés que je peux comprendre, mais qui m’ont échappé. Il me semble qu’il a été mieux compris à l’étranger.En France, il y avait sans doute trop d’émotion autour de ces questions. Et pour cause…

Vous attendiez-vous à ces réactions?
On savait qu’il faudrait accompagner le film et s’expliquer plus que d’habitude. J’ai écrit cette histoire en 2011, bien avant les attentats. Ensuite il y a eu Charlie, puis le Bataclan alors qu’on terminait le montage. Nice pour finir, quelques semaines avant la sortie… J’ai dû modifier le titre original (Paris est une fête) qui devenait impossible, mais je n’ai pas touché au reste. L’histoire n’a rien à voir avec ce qui s’est passé à Paris, Bruxellles et Nice. Mais il y a quand même eu brouillage du film par le réel, c’est certain.

Que vouliez-vous exprimer à travers cette histoire d’attentats?
L’idée de départ était d’exprimer, à travers les moyens du cinéma, un sentiment général de tension et de confusion. Montrer dix jeunes gens qui n’encaissent plus et veulent tout faire péter. Ce n’est pas un film politique ou social avec un discours clair, comme un Ken Loach. Je voulais rendre compte d’une certaine ambiguïté qui fait qu’on peut avoir en même temps envie de tout faire exploser et profiter jusqu’au bout du système (ce que font les protagonistes retranchés dans un grand magasin après les attentats N.D.L.R.). On n’est plus dans les années 60-70 où les idéologies étaient claires.C’est cela qui rend le film contemporain, ce qui ne veut pas dire d’actualité. L’actualité, c’est Daech: ce n’est pas mon film…

Pensez-vous que le sujet a rebuté les sélectionneurs cannois.? Votre absence au Festival a été remarquée alors que vous en êtes un habitué…
Je n’ai pas eu l’occasion d’en parler directement avec eux, mais la sélection s’est faite juste après les attentats de Bruxelles, dans un contexte hypersécuritaire.J’imagine qu’ils n’avaient pas très envie de créer la polémique à cet endroit-là. Avec le recul, ça a sans doute contribué à protéger le film car il demande un recul critique qui n’est juste pas possible à Cannes.

N’y avait -il pas aussi, de votre part, une volonté de rupture,  après L’Apollonide et surtout Saint Laurent, qui étaient des films plus « grand public » ? 

Si, effectivement. Après ces deux films j’avais un peu peur de me retrouver labellisé. .  J’avais envie de revenir à quelque chose de plus contemporain, tendu, ancré dans un certain ressenti de la réalité , donc forcément plus dur. Je n’avais pas envie de me laisser enfermer dans une sorte de consensus chic, de faire partie d’un establishment que j’ai toujours voulu fuir depuis que je suis gamin. On en paye le prix évidemment. Mais ça fait partie du chemin…

De quoi sera fait l’après Nocturama?

Je n’en sais rien.Peut-être passer à autre chose?Je l’ai déjà fait et ce n’est pas évident de rebondir après ce film-là, indépendamment de son succès ou de son insuccès. C’était un projet lourd à porter et je me sens un peu vidé. Même si j’adore tourner, je n’ai pas envie d’enfiler les films, juste pour faire des films. Jusqu’à maintenant, chacun de mes films a été une évidence.Or, pour l’instant, je n’en vois pas.

 

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Zazie à Cannes

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(Photos Nice Matin)

Par Ph.D

Toc, toc, toc, mais qui est là? Zazie était en concert au Palais des Festivals de Cannes où elle a un peu mis le feu avec une setlist mélangeant se hits et les titres du dernier album. Accompagnée d’un groupe avec deux filles guitaristes , la coach de The Voice , en grande forme physique et vocale, a régalé ses « cannetons« , comme elle a appelé le public Cannois, faisant même monter sur scène une fan dont c’était l’anniversaire et finissant le show au balcon après avoir traversé toute la salle avec ses musiciens . Retour en images sur ce joli concert…

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Les Insus à Nice

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 Par Philippe DUPUY

Finalement, c’est vrai qu’on joue sa vie comme on joue au flipper:  « On gagne, on perd, mais toujours on espère, pouvoir s’en refaire une gratuite ». Les Téléphone ont beaucoup gagné dans leur décennie d’existence (1976-1986: 5 disques, quelque 500 concerts et 6 millions d’albums vendus).Ils n’ont pas perdu la main par la suite, jouant en formations séparées (Jean Louis et Richard d’un côté, Louis et Corine de l’autre, puis Louis tout seul). Et les voilà de nouveau réunis, 30 ans plus tard, pour cette fameuse partie bonus, que tout le monde attendait depuis des lustres. Quelques rides et des cheveux blanc en plus, un membre en moins (pour d’obscures raisons Corine n’est pas de l’aventure, ce qui leur vaut l’aimable sobriquet de « Téléphone sans fille »), mais toujours persuadés que c’est « more fun to compete ». Same players shoot again, donc. Et on peut dire qu’ils envoient du lourd dans les bumpers ! Depuis les premiers concerts de reformation à Paris Lille et Lyon, à l’automne 2015, le show a pris de l’ampleur et constitue désormais une véritable tuerie. La pause de quelques semaines entre les derniers concerts d’été (dont celui de Monaco le 3 août) et ceux de la rentrée (qui ont débuté le 26 à Montpellier), a été bénéfique à nos fringants sexagénaires.Ils affichent une forme impériale et un teint estival à leur arrivée sur scène. Aubert avec le bombers argent de Ryan Gosling dans Drive, Bertignac en redingote noire et tennis à semelles lumineuses, tignasse blanche et SGJunior en bandoulière, Kolinka banane aux lèvres qui ne les quittera pas.

Jean-Louis Aubert et Louis Bertignac

(Photos François Vignola/Nice Matin)

Le show démarre toujours sur « Crache ton venin » et ne connaît que quelques variations d’un soir sur l’autre. « Hygiaphone », « Dans ton lit », « Fait Divers », « Argent trop cher », « Au cœur de la nuit », « 66 heures », « Flipper », « Métro », « Dure Limite », « Ce que je veux », défilent comme à la parade. Le son est nickel, les guitares flambent, la voix de Jean-Louis tient le choc, Louis s’éclate comme jamais et Richard multiplie les moulinets derrière sa batterie. A la basse, Aleksander Angelov tient la baraque pendant les envolées solos des deux autres.C’est presque mieux que dans les meilleurs souvenirs des meilleurs concerts de Téléphone! En tout cas, le public exulte. 9000 gosiers qui reprennent le refrain d’ « Argent trop cher » (« La vie n’a pas de prix, pas de priiiiiix! ») ou La Bombe Humaine ,  dédiée aux anges de la Prom par Jean Louis… Ca fout les poils, comme on dit. Le Nikaia est au comble du remplissage et de l’extase quand arrivent les rappels («Vaudou», «Ca, c’est vraiment toi» «Tu vas me manquer») . Entre les ex-Téléphone et leur public, la communication est rétablie (d’ailleurs elle n’a jamais vraiment été coupée) et la réception est impeccable. Les Insus-portables sont branchés en 4 G+ , voire en 5. La tournée doit les mener jusqu’à Bercy le 12 novembre. On voudrait y être! Mais surtout, ce qu’on espère, c’est qu’ils décident de ne pas raccrocher. Sinon, « bientôt au bout du fil, il n’y aura plus personne »…

 

 

Lana Del Rey à Monaco

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(Photos SBM)

Entre Lana et Monaco, c’est déjà une longue histoire. En 2012, alors que son premier album Born To Die venait tout juste de sortir, que beaucoup croyaient encore qu’elle n’était qu’un phénomène d’internet, une starlette préfabriquée, gauche et sans avenir, Jean -René Palacio, le directeur  artistique de la Société des Bains de Mer,  fut le premier à lui ouvrir les portes de l’opéra Garnier pour un concert intimiste qui est resté dans les mémoires. La belle américaine est souvent revenue depuis en Principauté : elle y a fait son premier grand shooting, entre Hôtel de Paris et Monte Carlo Beach, et a joué son deuxième album, Ultraviolence, sur la scène du Sporting Summer Festival. Encore un grand souvenir. La lune de miel se poursuit entre Lana Del Rey et Monaco, puisqu’elle est revenue  cet été pour le gala de la Croix Rouge Monégasque, chanter les chansons d’ Honeymoon , son dernier album, encore plus élégiaque et rêveur que ses prédécesseurs. Le premier extrait, « High By the Beach » pourrait avoir été écrit lors de son premier séjour sur la Côte d’Azur. Dans le clip, elle chasse les paparazzi à l’arme lourde ! Le nouveau single, « Freak », gorgé de soleil californien, ravive la nostalgie des années hippies, avec une vidéo de 11 minutes qui finit en ballet aquatique sur le « Clair de Lune » de Debussy. Une belle introduction à ses concerts estivaux, entre « Summertime Sadness », « Born to Die » et « Video Games ». Le temps de passer un « Blue Jean » sur son « Body Electric » et d’avaler un « Cola » au goût de « Paradise« , elle est là: proche et inaccessible à la fois. La plus mystérieuse et émouvante des divas contemporaines…

Prince : 1958-2016

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Par Philippe Dupuy

Sa mort, le 21 avril 2016,  a pris tout le monde par surprise : Prince n’avait que 57 ans et paraissait en bonne santé.Tout au plus savait-on qu’il avait été brièvement hospitalisé quelques jours à l’issue d’un concert, pour soigner ce qui semblait être une mauvaise grippe. Car contrairement à David Bowie qui fuyait les projecteurs depuis des années, le Kid de Minneapolis continuait d’enregistrer  et de se produire régulièrement.Il avait même entamé l’écriture d’une autobiographie. C’est le site people américain TMZ qui a annoncé le premier la nouvelle de son décès, comme il l’avait fait pour Michael Jackson.Triste coincidence pour deux artistes dont les médias avaient voulu faire des rivaux.

(Photo: Warner Bros. Pictures)

(Photo: Warner Bros. Pictures)

Moins célèbre et populaire que Jackson, Prince n’en était pas moins reconnu comme un des grands héritiers de la musique noire américaine, qu’il a portée au sommet des hit-parades, dans les années 80-90, avec des tubes comme « Kiss », « Cream », « Purple Rain » ou « Sexy MF », qui font encore lever tout le monde sur les pistes de danse. En 1984, le film autobiographique Purple Rain et l’album éponyme tiré de la bande originale, firent de prince une énorme vedette internationale : l’égal de Michael Jackson et Madonna. Il connaissait un moindre succès depuis les années 2000, mais continuait à sortir un ou deux albums par an, dont les traits de génie étaient désormais noyés dans une production foisonnante. Mais c’est sur scène que s’exprimait le mieux son talent. Héritier de James Brown, Prince n’avait pas son pareil pour enflammer une salle, quelle que soit sa taille (car il se produisait aussi bien en club devant 80 personnes que dans un stade de 60000 places) avec un mélange de pop, de soul, de funk et de jazz dosé différemment à chaque fois mais toujours détonnant. Ses concerts pouvaient durer des heures et se prolongeaient régulièrement par des afters.Rien ne semblait pouvoir étancher sa soif de jouer. Avec Paris, la Côte d’Azur a été la région de France dans laquelle Prince s’est produit le plus souvent. Le producteur de ses derniers concerts en France, Pascal Bernardin, qui avait fini par nouer une relation amicale avec l’artiste, se souvient qu’il lui avait confié avoir gardé un très bon souvenir du tournage de son deuxième film Under the Cherrymoon, en 1985 aux studios de la Victorine à Nice. Ceux qui ont eu la chance d’y assister, eux, se souviennent surtout (car le film ne laissa guère de souvenirs) du fabuleux concert improvisé au Théâtre de Verdure à l’issue du tournage. Le premier d’une longue série car depuis, Prince ne manquait pas une occasion de revenir sur la Côte. Il y a même enregistré en 1994, le mythique Black Album qui, pour d’obscures raisons, ne sortit qu’en version pirate. La même année, alors qu’il était venu recevoir un World Music Award à Monaco, le Kid enchaîna deux concerts surprise dans un restaurant du port, le Stars’N’Bars.

PADDOCK WOOD, UNITED KINGDOM - JULY 03: Prince headlines the main stage on the last day of Hop Farm Festival on July 3, 2011 in Paddock Wood, United Kingdom. (Photo by Neil Lupin/Redferns)

(Photo by Neil Lupin/Redferns)

Ayant découvert à cette occasion le Sporting et la vie nocturne monégasque, c’est fort logiquement là qu’il choisit de se rematérialiser au cœur de l’été 2009 pour deux concerts successifs à la salle Garnier et un au Sporting . Mais c’est à Nice qu’il s’est produit pour la dernière fois l’été suivant pour un concert au stade Charles Ehrmann qui ne connut pas le succès espéré car programmé trop tardivement. Pas vexé pour autant, le Kid fit savoir avant de repartir qu’il s’intéressait au festival de jazz qui cherchait à l’époque un repreneur… Aussi petit de taille (1,60 m) que grand de talent, Prince Rogers Nelson (son vrai nom), né le 7 juin 1958 à Minneapolis (USA), laissera, ici comme ailleurs, le souvenir d’un musicien de génie doublé d’une personnalité fantasque. Ses phobies hôtelières (entre autres), resteront célèbres dans le métier.A Nice, même le Negresco en fit les frais : il ne resta que 5 minutes dans la suite (forcément princière) qui lui avait été réservée pour le concert de 2010.Le temps de décréter que le papier peint ne lui plaisait pas et de reprendre la limousine pour un tour des palaces locaux qui s’acheva à Cannes! Mais, contrairement à Michael Jackson, jamais ses caprices de diva n’obscurcirent son génie musical. Prince laisse une œuvre considérable : une trentaine d’albums, 2 films, mais surtout des centaines d’heures d’enregistrements inutilisés qui dorment dans les tiroirs de son studio personnel de Paisley Park, où il travaillait jour et nuit. Sa postérité est assurée : elle pourrait même dépasser celle de son idole de toujours, Jimi Hendrix.