Séries

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Anatomy of a Scandal

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Par Phil Inout

Le pitch

La vie privilégiée de Sophie (Sienna Miller) vole en éclats quand James (Rupert Friend), son mari,  ministre d’un gouvernement conservateur , est accusé d’adultère et de viol par une de ses assistantes (Naomi Scott)…

Ce qu’on en pense

Une honnête mini série anglaise, mise en scène avec soin et qui bénéficie d’un casting de haut vol (Sienne Miller en tête) sur un scénario, hélas, sans surprise. Le problème du consentement est bien posé avec ses composantes sociales, les séquences de tribunal sont assez réalistes et l’évolution psychologique de l’épouse (joliment incarnée par Sienna Miller) est bien suivie. Dommage que les scénaristes aient cru utile d’y rajouter deux intrigues parallèles impliquant le premier ministre, la procureure et la femme de l’accusé,  qui conduisent à un final raté.  Ca se regarde,  mais dans le genre on a préféré The Undoing et le dernier film d’Yvan Attal, Les Choses humaines.

Black Bird

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Par Phil Inout

Le pitch

Incarcéré pour trafic de drogue, James Keene (Taron Egerton) se voit offrir une chance de sortir de prison s’il parvient à obtenir les aveux de Larry Hall (Paul Walter Hauser) un tueur en série présumé avec lequel il accepte d’être emprisonné…

Ce qu’on en pense

Auteur de Shutter Island et Mystic River, tous deux adaptés au cinéma, Dennis Lehanne est à l’origine de cette mini série en six épisodes inspirée d’une histoire vraie : celle de James Keene, un trafiquant de drogue chargé de  faire avouer ses crimes à Larry Hall, un redoutable tueur en série dont il avait accepté d’être le co détenu. Même s’il ne réalise aucun des épisodes, tout le style sombre et poisseux  de Lehanne est dans cette série dont Taron Egerton (Rocketman) et Paul Walter Hauser  (Moi Tanya, Blackkklansman) sont les protagonistes principaux avec Ray Liotta dans l’un de ses tout derniers rôles (celui du père de Keene).  Un huis clos au suspens éprouvant, à mi-chemin entre Prison Break et Mindhunters, servi par une interprétation sans faille. A voir.

The Terminal List

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Par Phil Inout

Le pitch

Au cours d’une mission secrète au Moyen-Orient, l’escouade de Navy SEALS de James Reece (Chris Pratt) est décimée. Unique survivant, Reece rentre chez lui avec des symptômes de stress post-traumatique. Ses souvenirs sont contradictoires et flous sur l’événement et il se sent terriblement coupable. En plus,  des tueurs sont à ses trousses. Simple vengeance ou complot ? 

Ce qu’on en pense

Mélange de Rambo, de Jason Bourne et de Punisher, Reece est le héros de la nouvelle série d’action d’Amazon Prime Video. Chris Pratt (Jurassic World), le regard toujours aussi inexpressif mais les muscles plus saillants, incarne cet officier des Navy Seals, victime de syndrome post-traumatique après une mission suicide qui, pourchassé par des tueurs jusque chez lui,  va découvrir qu’on avait envoyé son escouade à la mort et pourquoi. S’en suivent huit épisodes au cours desquels Reece élimine violemment,  l’un après l’autre, les initiateurs du complot et leurs sbires, dans l’ordre de la fameuse « Liste terminale » qu’il a établi sur le dernier dessin de sa petite fille. Soit une série en forme de blockbuster bien bourrin,  qui pèche à peu près dans tous les compartiments de jeu (réalisation, dialogues, scénario) et qu’un casting de stars (Constance Wu, Taylor Kitsch, Riley Keough, Jeanne Tripplehorn…) n’arrive pas à rendre un minimum crédible, ni intéressante. Notre conseil : rayez-la direct de votre liste de séries à voir. 

Pistol

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Par Ph.D

Le Pitch

Enfant abusé et rejeté par ses parents, Steve Jones (Toby Wallace) a déjà une belle carrière de voleur derrière lui en 1975, lorsqu’ il se met en tête de former un groupe de rock. Repéré par l’ex manager des New York Dolls, Malcolm McLaren (Thomas Brodie Sangster) alors qu’il venait de voler des fringues dans la boutique Sex de Vivienne Westwood, Steve va réaliser son rêve grace à lui et à John Lydon (Anson Boon) que McLaren impose comme chanteur des Sex Pistols sous le nom de Johnny Rotten…

Ce qu’on en pense

Une série biopic des Sex Pistols pour Disney + ? Ca ressemble à une mauvaise blague. Heureusement, de bonnes fées se sont penchées sur le projet : le réalisateur de Trainspotting,  Danny Boyle à la caméra, le collaborateur de Baz Luhrmann sur Elvis, Craig Pearce,  au scénario, un chouette casting (Thomas Brodie Sangster en McLaren, Anson Boon dans le rôle de Johnny Rotten, Sydney Chandler dans celui de Chrissie Hynde…), Underworld à la BO… Le résultat est mitigé (on aurait aimé plus de folie dans la réalisation et les vrais chansons des Pistols),  mais honorable. Certes, la série donne le beau rôle à  Steve Jones, le guitariste et membre fondateur du groupe incarné par Toby Wallace : normal ce sont ses mémoires qui ont servi de base au scénario. Du coup, John Lydon et Sid Vicious les deux figures les plus emblématiques, passent un peu au second plan et sont présentés comme des freaks, manipulés comme des marionnettes grimaçantes par Mc Laren,  qui avait une revanche à prendre après l’échec des New York Dolls. Les deux autres membres du groupe original, Paul Cook et Glen Matlock n’existent que dans les scènes de répétitions et de concerts. Son amour des Beatles sera fatal au dernier, seul véritable musicien du groupe, qui sera viré pour être remplacé par Sid Vicious,  au look et au comportement plus authentiquement punk. Car c’est du mouvement punk que traite en filigrane la série,  avec force images d’archive de l’Angleterre de la fin des années 70 et rappel constant des thèses « révolutionnaires » de Malcolm McLaren,  bien décidé à faire trembler l’establishment et l’industrie musicale sur leurs bases. Divertissants faute de mieux, les six épisodes de Pistol intéresseront surtout les nostalgiques de l’époque et les fans des Sex Pistols… s’il en reste !  Auteur d’un unique album devenu mythique  (Never Mind The Bollocks), le groupe a explosé au cours de sa première tournée américaine et seul John Lydon a réussi une véritable carrière musicale avec Public Image et en solo.

Seul face à l’abeille

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Par Phil Inout

Le pitch

Père divorcé et chomeur de longue durée, Trevor Bingley (Rowan Atkinson) entrevoit le bout du tunnel lorsqu’il est embauché par une société de gardiennage de maisons. Pour sa première mission, il s’installe dans la luxueuse et ultramoderne villa d’un couple richissime qui souhaitait partir en vacances l’esprit tranquille. Mais seul face à la domotique sophistiquée de la maison, avec la garde d’un chien à l’estomac hyper fragile et la présence d’une abeille particulièrement invasive, la situation va vite dégénérer

Ce qu’on en pense

Curieux projet que celui-là. Seul face à l’abeille (Man vs Bee en V.O) aurait , en toute logique, dû être un film de Mr Bean.  Rowan Atkinson y reprend, en effet, son personnage puéril et gaffeur sans presque rien changer à son apparence ni  à sa personnalité. L’intrigue , elle, est assez proche de celle du premier long métrage daté de 1997 (Bean) dans lequel notre héros était gardien de musée. Ici,  ce n’est pas un musée qu’il garde mais une maison… remplie d’oeuvres d’art et d’objets précieux !  Mais au lieu d’un  film de 90 minutes, Netflix a préféré en faire une série de 9 X 10 minutes. D’où  l’impression étrange de regarder une saison de Mr Bean dans laquelle le héros interviendrait sous un faux nom ! Quoiqu’il en soit, les fans de l’humoriste sont à la fête : les catastrophes s’enchainent à un rythme infernal avec encore moins de retenue que dans les films et la série. Bean/Bingley ne respecte décidément rien : ni les chiens, ni les oeuvres d’art et encore moins les abeilles . Jubilatoire !  

La Défense Lincoln

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Par Phil Inout

Le Pitch

Après une pause dans sa carrière pour se reprendre en mains à la suite d’une dépendance aux antalgiques, Michael Haller (Manuel Garcia Rulfo), surnommé « l’avocat à la Lincoln », est de retour à Los Angeles. Une opportunité rêvée lui est offerte lorsqu’un avocat assassiné lui lègue son cabinet et toute sa clientèle, dont une affaire très médiatisée impliquant une célébrité accusée du meurtre de son épouse et de son amant.

Ce qu’on en pense

Tirée des romans de Michael Connelly,  comme le film éponyme dont elle constitue une sorte de suite, Cette série signée David E Kelley, sans être véritablement passionnante,  se regarde gentiment pour le personnage d’avocat ex-alcoolo à la coule  (Manuel Garcia Rulfo), ses deux ex épouses omniprésentes, sa fameuse Lincoln (bleu ciel) et ses client(e)s tous plus barrés les uns que les autres. Chaque épisode est prétexte à expédier une petite affaire saugrenue,  pendant que l’instruction se poursuit sur son principal dossier : celui d’un riche entrepreneur de la Silicon Valley accusé du meurtre de sa femme et de l’amant de celle ci. Rien de trés original, mais au moins on en se prend pas la tête et ce n’est jamais violent, ni glauque.  

Vers les étoiles

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Par Phil Inout

Le Pitch

Dans une petite ville d’Illinois (USA), Franklin (JK Simmons) et Irene York (Sissy Spacek) ont découvert, il y a des années, une antichambre enterrée dans leur jardin qui mène vers une autre planète. Depuis, ils ont soigneusement gardé leur secret, se contentant de regarder par le hublot le paysage désertique qui s’offre à leurs yeux.  Jusqu’au jour où un jeune homme qui se dit amnésique apparaît par le sas secret.  L’existence tranquille des York va rapidement  être bouleversée…

Ce qu’on en pense

Enfin une série fantastique qui tient ses promesses jusqu’au bout. On y va pour le « high concept »  (un couple de vieillards garde secret dans son abri de jardin un passage vers une autre planète !) et on y reste  pour la qualité de la réalisation, de l’interprétation (JK Simmons et Sissi Spacek, impeccables) et du scénario qui ne ménage pas ses révélations, tout en restant parfaitement crédible. D’épisode en épisode, bien qu’on puisse supposer que tout ne soit que le produit de l’imagination des deux vieux héros, qui ne se sont jamais remis du suicide de leur fils et ont peut-être tout inventé par peur du vieillissement et de leur mort prochaine,  on en apprend un peu plus sur le fonctionnement du sas secret, sur son origine et sur celle du jeune garçon (Chai Hansen, honnête sosie du rappeur Hatik) qui est apparu à l’intérieur.  En fin de première saison, beaucoup de secrets sont révélés,  mais les scénaristes en ont encore gardé sous la pédale (l’épisode final est formidable). Vivement la saison 2 ! 

Landscapers

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Par Phil Inout

Le Pitch

Installés en France mais aux abois financièrement, un couple de doux rêveurs cinéphiles,  Susan et Christopher Edwards (Olivia Coleman et David Thewlis),  se rendent à la police anglaise et confessent avoir tué les parents de Susan et les avoir  enterrés dans leur jardin. .. Quinze ans plus tôt !

Ce qu’on en pense 

Encore une géniale mini-série anglaise ! La mise en scène, les dialogues, les acteurs, le sujet… Tout est top dans cette adaptation d’un fait divers qui a défrayé la chronique anglaise dans les années 2000. L’histoire d’un couple de quinquagénaires, amoureux et férus de cinéma, à qui leurs voisins de Lille, où ils s’étaient installés,  auraient donné le bon Dieu sans confession, mais qui se révèleront être des assassins et des escrocs. L’oscarisée Olivia Coleman (The Crown) joue la douce Susan Edwards et David Thewlis, grand second rôle anglais, son cher mari Christopher dans une mise en scène incroyablement inventive (du Jean Pierre Jeunet sans surcharge), qui narre en quatre épisodes d’une heure les aveux du couple,  dont un carton nous apprend au générique d’introduction qu’ils ont été condamnés à la prison à perpétuité pour meurtre. On ne peut pourtant pas s’empêcher de les trouver sympathiques alors qu’ils racontent aux policiers effarés leur vérité sur le double meurtre. Un mélange de faits réels et d’affabulations,  tirées des films qu’ils avaient l’habitude de regarder en boucle,  comme Le Dernier métro. Fans de Gérard Depardieu, les Edwards entretenaient avec lui une correspondance, dont les extraits lus sur les images de ses films, ajoutent encore au charme de cette série so british. Un pur régal ! 

Super Pumped

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Par Phil Inout

Le Pitch

Jeune créateur de start up ambitieux Travis Kalanick (Joseph Gordon-Levitt) doit lever des fonds pour développer sa société UberCab et se battre contre le lobby des taxis et des transports publics de San Francisco qui veut faire interdire sa société…
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Ce qu’on en pense 

Cette série signée Brian Koppelman et David Levien s’inspire de l’ouvrage de Mike Isaac : « Super Pumped : The Battle For Uber » et raconte  le combat d’Uber pour imposer son modèle, qui a essaimé bien au delà du seul secteur des transports. On y fait connaissance avec son créateur Travis Kalanick, moins médiatisé qu’un Mark Zuckerberg (Facebook) ou qu’un Steve Jobs (Apple) mais dont l’impact sur le monde de l’entreprise a pourtant été beaucoup plus important. Joseph Gordon Levitt en donne une parfaite incarnation au sein d’un casting top niveau. Réalisée sur le modèle de The Social Network (David Fincher),  Super Pumped enchaine les épisodes à une telle vitesse que les 7 épisodes défilent avant qu’on ait eu le temps de dire ouf. Excellent.

We Own This City

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Par Ph.D

Le Pitch

Face à la recrudescence de meurtres dans la ville, une « Gun Trace Task Force » a été mise en place par la police de Baltimore pour éloigner les criminels violents des rues de Baltimore . Mais l’unité a fini par fonctionner comme une organisation criminelle à part entière, avec des agents qui volent l’argent de personnes qu’ils prétendent suspectes, effectuent des perquisitions illégales, placent des preuves et extorquent de l’argent aux trafiquants de drogue… Une enquête est conduite pour écarter les brebis galeuses. Figure de l’unité, le sergent Wayne Jenkins (Jon Bernthal) est arrêté par le FBI… 

Ce qu’on en pense

Les fans de The Wire vont retrouver l’univers policier, urbain, bruyant et violent de la série dans cette nouvelle création de David Simon et George Pelecanos, qui  immerge le spectateur dans une brigade de policiers ripoux de Baltimore. Après un démarrage un tantinet laborieux,  où l’on se perd un peu entre personnages et temporalités, la série accroche par ses thèmes d’une actualité brûlante, sa réalisation nerveuse et ses personnages hauts en couleur. C’est un peu en dessous de The Wire, mais si on aime les séries policières, à la fin des six épisodes on signe des deux mains pour une suite.  

Obi-Wan Kenobi

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Par Ph.D

Le Pitch

Dix ans après la fin tragique d’Anakin Skywalker et la défaite des Jedis, Obi-Wan Kenobi (Ewan McGregor) se cache sur la planète Tatooine où il veille de loin sur le fils d’Anakin, Luke confié à une famille de fermiers. Lorsque la jeune princesse Leia (Vivien Lyra Blair), confiée à une autre famille sur une autre planète, est enlevée, Obi-Wan est appelé pour la retrouver. Il tombe ainsi dans le piège tendu par une Inquisitrice Sith (Moses Ingram) qui s’est juré de le capturer

Ce qu’on en pense

Après The Mandalorian et Boba Fett, Disney continue de décliner l’univers Star Wars en série. En l’occurrence,  « décliner » est le mot juste tant le traitement est inférieur même aux plus mauvais films de la saga. On est pourtant curieux, au départ,  de retrouver Ewan McGregor dans le rôle d’Obi-Wan Kenobi, dix ans après qu’il a  vaincu Anakin Skywalker dans La Revanche des Sith. Traumatisé par la défaite des Jedis et la mort supposée de son apprenti, Obi Wan déprime grave. Il se cache sur Tatooine où,  après sa journée comme ouvrier d’usine, sa seule occupation est d’aller surveiller à distance l’éducation du  petit Luke qui grandit heureux dans la ferme des parents auxquels il a été confié. Ceux-ci refusent les visites du triste tonton et on les comprend. Sa mine de chien battu suffit à vous coller le bourdon…  Heureusement, une Inquisitrice de l’Empire fait une fixette sur Obi Wan qu’elle veut à tout prix livrer à Dark Vador pour grimper dans la hiérarchie impériale. Pour l’obliger à se débusquer,  elle fait enlever la petite Leia (une petite peste qui raisonne comme une adulte et se révèle une vraie tête à claques) qu’elle sait avoir un lien avec Obi Wan. Celui ci  déterre donc,  non pas la hache de guerre,  mais son sabre laser (qui ressemble furieusement à un chandelier) et repart en guerre (des étoiles), tout en doutant sévèrement de ses pouvoirs de Jedi après une décennie d’inactivité et ruminations moroses.  En résulte un western-polar de l’espace en 6 épisodes qui se traînent lamentablement, quand ils ne sombrent pas dans le ridicule. Même les fans hard core de la saga devraient éviter de s’infliger cela. 

La Flamme/Le Flambeau

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Par Phil Inout

Le Pitch

Dans  La Flamme  Marc (Jonathan Cohen), pilote de ligne, est un coeur à prendre.  La vie lui a tout donné… sauf une copilote. Pendant 9 semaines, dans une sublime villa, 13 femmes s’affrontent pour le séduire. Dans Le Flambeau, il se retrouve sur une île perdue avec d’anciennes conquêtes et de nouveaux concurrents qui vont mettre à mal son assurance…

Ce qu’on en pense 

Adaptée d’une série US produite par Ben Stiller (Burning Love), La Flamme/Le Flambeau est une parodie de télé réalité à la Bachelor/Koh Lanta avec Jonathan Cohen en tête d’affiche et au scénario. La version française mise tout sur son incroyable casting (Leïla Bekhti ,  Céline Salette, Florence Foresti , Laure Calamy, Adèle Exarchopoulos, Camille Chamoux, Géraldine Nakache, Dora Tillier, Gérard Darmon, Adèle Exarchopoulos, Laura Felpin, Kad Merad…) et ses guests de ouf  (Vincent Dedienne et Jérôme Commandeur en présentateurs, Pierre Niney en psy, Ramzy Bédia en coach sportif, Orelsan, Gilles Lellouche, Laetitia Casta, Angèle…). Présentés en avant première à CanneSéries,  les premiers épisodes des deux saisons sont assez drôles, mais il est difficile d’aller au delà du troisième sans se lasser, tant les situations sont attendues, les personnages caricaturaux  et l’humour  répétitif. Seuls l’apparition éventuelle d’une nouvelle star invitée peut maintenir l’intérêt.  Une bonne idée de sketch ne fait pas forcément une bonne série...

The Dropout

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Par Ph.D

Le Pitch

Depuis son plus jeune âge, Elizabeth Holmes (Amanda Seyfried) n’a qu’un but dans la vie : devenir milliardaire de la tech comme son idole Steve Jobs.  Lors d’un stage dans l’industrie de la santé, elle a l’idée de concevoir un appareil d’analyse sanguine que chaque foyer pourrait avoir et qui ne nécessiterait qu’une goutte de sang. Elle fonde  la société Theranos pour le développer et lève des millions de dollars… Sauf que pour convaincre les investisseurs, elle a faussé les résultats de son appareil miracle. La supercherie éventée c’est le crash et le procès pour escroquerie. 

Ce qu’on en pense

Dans la lignée d’Inventing Anna, portrait d’une jet setteuse qui a escroqué le tout New York friqué,  The Dropout est le biopic d’Elizabeth Holmes, la plus jeune milliardaire autoproclamée du monde,  qui prétendait avoir inventé une machine miracle capable d’effectuer, pour pas un rond, toutes les analyses sanguines à partir d’une seule goutte de sang. Son invention, si elle avait fonctionné,  aurait ruiné  les laboratoires d’analyse du monde entier.   Le problème,  c’est qu’elle avait anticipé la réussite de sa machine,  en truquant sans vergogne les résultats pour lever des millions de dollars. On se doute bien que l’industrie ne lui a pas fait de cadeau…  La série raconte classiquement son ascension et sa chute (toutes deux verigineuses)  en 8 épisodes d’une heure. C’est un peu beaucoup et dans le genre, on a préféré Inventing Anna.  Mais l’excellente performance d’Amanda Seyfried (faux airs de Jodie Foster) dans le rôle de l’ambitieuse Elisabeth,  suffit à faire oublier ce sentiment de « déjà vu en mieux ».

Oussekine

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Par Phil Inout

Le pitch

Le 5 décembre 1986 , en pleine manifestations étudiantes, le jeune Malik Oussekine, étudiant tranquille,  rentre d’un concert de jazz lorsqu’il est pris en chasse par une équipe de policiers à moto chargés de disperser les manifestants. Quelques minutes plus tard,  il est découvert agonisant dans une cage d’escalier,  où il avait trouvé refuge. Le combat de sa famille pour obtenir la vérité et que justice soit rendue sera long et difficile…

Ce qu’on en pense

Après la série TF1 consacrée à l’affaire Grégory (Une Affaire française) , on pouvait craindre beaucoup de la reconstitution de cette autre affaire judiciaire marquante des années 80. Fort heureusement, de bonnes fées se sont penchées sur le dossier Oussekine, à commencer par Antoine Chevrollier, réalisateur de plusieurs épisodes de Baron Noir et du Bureau des légendes qui portait le projet depuis longtemps. Sa réalisation,  élégante et maitrisée,  évite sensationnalisme et reconstitution factice pour dresser, au delà de celui de la victime,  le portrait d’une famille unie,  frappée par le destin. En quatre épisodes de 60 minutes, la série reconstitue le drame, ses suites judiciaires et politiques et remonte jusqu’à l’enfance et à l’adolescence de Malik Oussekine,  sans oublier son histoire familiale. Une prouesse de montage, chaque épisode mélangeant savamment les époques pour maintenir l’attention. Servie par un casting formidable (Hiam Abbas, Mouna Soualem, Naidra Ayadi, Kad Merad, Olivier Gourmet, Thierry Godard, Laurent Stocker, Mathieu Demy, Gilles Cohen…), Oussekine établit  une sorte d’étalon or auquel devront désormais les « séries dossiers » tirées de faits divers réels.  L’image de la police et celle des politiques n’en sort certes pas grandie,  mais la série rend justice à la famille Oussekine et s’insrit dans le débat post-Gilets Jaunes le débat sur les méthodes du maintien de l’ordre. On regrette qu’elle ne soit pas diffusée sur une chaîne publique. 

Ozark

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Par Ph.D

Le Pitch

Marty Byrde (Jason Bateman), conseiller financier de Chicago,  découvre que son associé qui vient d’être assassiné blanchissait de l’argent pour le compte d’un cartel mexicain. Menacé à son tour d’être exécuté, il ne doit la vie sauve qu’à sa promesse de blanchir encore plus d’argent pour le cartel. Pour cela, il emménage avec sa femme Wendy (Laura Linney) et ses deux enfants Charlotte (Sofia Hublitz)  et Jonah (Skylar Gardner) dans les monts Ozarks où il rachète une propriété touristique et ouvre un casino. Mais il se retrouve opposé à un dealer local,  dont il concurrence dangereusement le business, ainsi qu’à un clan de petits voyous dirigé par Ruth (Julia Garner),  une jeune fille de 19 ans qui cherche à lui soutirer de l’argent. Il doit aussi éviter de se faire repérer par le FBI.  Rapidement, toute la famille Byrde va être mise à contribution pour blanchir toujours plus d’argent sale…

Ce qu’on en pense

Parmi les séries les plus populaires de Netflix, Ozark  entame sa quatrième et dernière saison sur un spectaculaire accident de voiture. Pourtant la série continue de tenir la route et le spectateur en haleine. Habile mélange de Breaking Bad et de Fargo,  Ozark fascine avec ses personnages banals pris dans un engrenage infernal et son environnement de Fantasia chez les ploucs Simple comptable à la base, Marty Byrde (Jason Bateman, tout en sourire commecrial et crispation de mâchoires) se retrouve à devoir blanchir des tonnes d’argent sale pour sauver la vie de sa petite famille. Au départ, seule sa femme Wendy (Laura Linney, épatante dans un rôle de bourgeoise dévoyée ) est au courant de leur petit problème. Mais trés vite leurs ados Charlotte et Jonah vont devoir mettre la main à la pâte. Car à la moindre baisse de régime ou au moindre grain de sable dans ce business infernal, les cadavres commencent à s’accumuler autour d’eux.  Pourtant, Marty pensait avoir trouvé une bonne planque dans les Ozarks : une région isolée de lacs et de montagnes, à l’écart du  FBI et du crime organisé. Mais à peine arrivés, les Byrde se font rançonner par une famille de marginaux prêts à tout pour quelques dollars avec, à leur tête, une pétroleuse redoutablement intelligente (Julia Garner, parfaite). Puis, alors qu’ils croient avoir la paix, ce sont leurs voisins cultivateurs de pavot et trafiquants d’opium qui menacent de faire couler leur juteux business. Pour finir, une guerre de succession se déclare au sein du cartel pour lequel ils travaillent. Et comme ils en sont devenus la vitrine légale, ils sont pris en tenaille entre les prétendants et le FBI… Divisée en deux parties de 7 épisodes, la quatrième et ultime saison tient ses promesses  jusqu’au final à rebondissements. Les derniers épisodes ouvrent tellement de pistes qu’on se demande d’ailleurs si c’est bien la fin.