The Dropout
Par Ph.D
Le Pitch
Depuis son plus jeune âge, Elizabeth Holmes (Amanda Seyfried) n’a qu’un but dans la vie : devenir milliardaire de la tech comme son idole Steve Jobs. Lors d’un stage dans l’industrie de la santé, elle a l’idée de concevoir un appareil d’analyse sanguine que chaque foyer pourrait avoir et qui ne nécessiterait qu’une goutte de sang. Elle fonde la société Theranos pour le développer et lève des millions de dollars… Sauf que pour convaincre les investisseurs, elle a faussé les résultats de son appareil miracle. La supercherie éventée c’est le crash et le procès pour escroquerie.
Ce qu’on en pense
Dans la lignée d’Inventing Anna, portrait d’une jet setteuse qui a escroqué le tout New York friqué, The Dropout est le biopic d’Elizabeth Holmes, la plus jeune milliardaire autoproclamée du monde, qui prétendait avoir inventé une machine miracle capable d’effectuer, pour pas un rond, toutes les analyses sanguines à partir d’une seule goutte de sang. Son invention, si elle avait fonctionné, aurait ruiné les laboratoires d’analyse du monde entier. Le problème, c’est qu’elle avait anticipé la réussite de sa machine, en truquant sans vergogne les résultats pour lever des millions de dollars. On se doute bien que l’industrie ne lui a pas fait de cadeau… La série raconte classiquement son ascension et sa chute (toutes deux verigineuses) en 8 épisodes d’une heure. C’est un peu beaucoup et dans le genre, on a préféré Inventing Anna. Mais l’excellente performance d’Amanda Seyfried (faux airs de Jodie Foster) dans le rôle de l’ambitieuse Elisabeth, suffit à faire oublier ce sentiment de « déjà vu en mieux ».
Oussekine
Par Phil Inout
Le pitch
Le 5 décembre 1986 , en pleine manifestations étudiantes, le jeune Malik Oussekine, étudiant tranquille, rentre d’un concert de jazz lorsqu’il est pris en chasse par une équipe de policiers à moto chargés de disperser les manifestants. Quelques minutes plus tard, il est découvert agonisant dans une cage d’escalier, où il avait trouvé refuge. Le combat de sa famille pour obtenir la vérité et que justice soit rendue sera long et difficile…
Ce qu’on en pense
Après la série TF1 consacrée à l’affaire Grégory (Une Affaire française) , on pouvait craindre beaucoup de la reconstitution de cette autre affaire judiciaire marquante des années 80. Fort heureusement, de bonnes fées se sont penchées sur le dossier Oussekine, à commencer par Antoine Chevrollier, réalisateur de plusieurs épisodes de Baron Noir et du Bureau des légendes qui portait le projet depuis longtemps. Sa réalisation, élégante et maitrisée, évite sensationnalisme et reconstitution factice pour dresser, au delà de celui de la victime, le portrait d’une famille unie, frappée par le destin. En quatre épisodes de 60 minutes, la série reconstitue le drame, ses suites judiciaires et politiques et remonte jusqu’à l’enfance et à l’adolescence de Malik Oussekine, sans oublier son histoire familiale. Une prouesse de montage, chaque épisode mélangeant savamment les époques pour maintenir l’attention. Servie par un casting formidable (Hiam Abbas, Mouna Soualem, Naidra Ayadi, Kad Merad, Olivier Gourmet, Thierry Godard, Laurent Stocker, Mathieu Demy, Gilles Cohen…), Oussekine établit une sorte d’étalon or auquel devront désormais les « séries dossiers » tirées de faits divers réels. L’image de la police et celle des politiques n’en sort certes pas grandie, mais la série rend justice à la famille Oussekine et s’insrit dans le débat post-Gilets Jaunes le débat sur les méthodes du maintien de l’ordre. On regrette qu’elle ne soit pas diffusée sur une chaîne publique.
Ozark
Par Ph.D
Le Pitch
Marty Byrde (Jason Bateman), conseiller financier de Chicago, découvre que son associé qui vient d’être assassiné blanchissait de l’argent pour le compte d’un cartel mexicain. Menacé à son tour d’être exécuté, il ne doit la vie sauve qu’à sa promesse de blanchir encore plus d’argent pour le cartel. Pour cela, il emménage avec sa femme Wendy (Laura Linney) et ses deux enfants Charlotte (Sofia Hublitz) et Jonah (Skylar Gardner) dans les monts Ozarks où il rachète une propriété touristique et ouvre un casino. Mais il se retrouve opposé à un dealer local, dont il concurrence dangereusement le business, ainsi qu’à un clan de petits voyous dirigé par Ruth (Julia Garner), une jeune fille de 19 ans qui cherche à lui soutirer de l’argent. Il doit aussi éviter de se faire repérer par le FBI. Rapidement, toute la famille Byrde va être mise à contribution pour blanchir toujours plus d’argent sale…
Ce qu’on en pense
Parmi les séries les plus populaires de Netflix, Ozark entame sa quatrième et dernière saison sur un spectaculaire accident de voiture. Pourtant la série continue de tenir la route et le spectateur en haleine. Habile mélange de Breaking Bad et de Fargo, Ozark fascine avec ses personnages banals pris dans un engrenage infernal et son environnement de Fantasia chez les ploucs. Simple comptable à la base, Marty Byrde (Jason Bateman, tout en sourire commecrial et crispation de mâchoires) se retrouve à devoir blanchir des tonnes d’argent sale pour sauver la vie de sa petite famille. Au départ, seule sa femme Wendy (Laura Linney, épatante dans un rôle de bourgeoise dévoyée ) est au courant de leur petit problème. Mais trés vite leurs ados Charlotte et Jonah vont devoir mettre la main à la pâte. Car à la moindre baisse de régime ou au moindre grain de sable dans ce business infernal, les cadavres commencent à s’accumuler autour d’eux. Pourtant, Marty pensait avoir trouvé une bonne planque dans les Ozarks : une région isolée de lacs et de montagnes, à l’écart du FBI et du crime organisé. Mais à peine arrivés, les Byrde se font rançonner par une famille de marginaux prêts à tout pour quelques dollars avec, à leur tête, une pétroleuse redoutablement intelligente (Julia Garner, parfaite). Puis, alors qu’ils croient avoir la paix, ce sont leurs voisins cultivateurs de pavot et trafiquants d’opium qui menacent de faire couler leur juteux business. Pour finir, une guerre de succession se déclare au sein du cartel pour lequel ils travaillent. Et comme ils en sont devenus la vitrine légale, ils sont pris en tenaille entre les prétendants et le FBI… Divisée en deux parties de 7 épisodes, la quatrième et ultime saison tient ses promesses jusqu’au final à rebondissements. Les derniers épisodes ouvrent tellement de pistes qu’on se demande d’ailleurs si c’est bien la fin.
Halo
Par Phil Inout
Le pitch
Au 26ème siècle, alors que l’humanité est empêtrée dans une guerre intergalactique contre une menace extraterrestre connue sous le nom d’Alliance, le Dr. Halsey (Natascha McElhone), une brillante scientifique, a créé les Spartans, des super-soldats génétiquement et technologiquement améliorés pour booster les capacités physiques et mentales. John-117 (Pablo Schreiber), le commandant d’une des unités, mène ses troupes vers le combat…
Ce qu’on en pense
Jusqu’ici aucune adaptation de jeu vidéo, au cinéma ou en série, n’a donné de résultat probant. Et ce n’est sans doute pas Halo qui va changer la donne. Même avec un budget pharaonique (90 millions de dollars, soit plus ou moins 1 dollar par jeu vendu dans le monde) et toute lattitude aux scénaristes pour broder autour de la trame thématique du jeu (« Tuez les tous« ), la série Paramount + dont les premiers épisodes ont fait l’ ouverture de CanneSéries 5 ne parvient qu’à décrocher la machoire du spectateur lambda (comprendre: non fan) à force de bâillements. Les scènes de combats semblent avoir été récupérées directement sur Twitch, les personnages ont la même épaisseur que ceux du jeu (zéro millimètre) et la narration se prend tellement au sérieux que le ridicule de toute l’affaire saute immédiatement aux yeux. Regarder un épisode en entier sans décrocher (non mais Halo, quoi !) relève de la performance. Alors 9 (et une deuxième saison à venir)… Ceux qui n’auraient pas eu leur quota d’images de guerre aux infos peuvent y aller : les corps déchiquetés saignent peu, mais explosent trés joliment. Aux autres, on conseillera plutôt la série Disney + The Mandalorian, nettement plus intéressante dans le même genre et avec à peu près la même histoire…
Sans un mot
Par Phil Inout
Le Pitch
Dans une banlieue aisée de Varsovie, la police enquête sur la disparition d’un jeune homme peu après la mort de son meilleur ami, classée un peu rapidement peut-être comme un suicide. La mère du garçon disparu ne se contente pas d’attendre les résultats de l’enquête de police et mène sa propre traque pour retrouver son fils, malgré les recommandations de la police et de ses voisins et amis…
Ce qu’on en pense
Le contrat de Netflix avec Harlan Corben pour l’adaptation de ses romans à suspense se poursuit avec cette nouvelle série polonaise assez différente de la précédente (Dans les bois) . Pas d’allers retours temporels, cette fois : tout se joue en quelques semaines après le suicide supposé d’un adolescent des beaux quartiers. Un de ses amis disparaît et la mère de celui ci mène sa propre enquête en parallèle à celle de la police. Une intrigue assez basique pour une réalisation qui ne cherche pas midi à quatorze heure mais traite bien la thématique des rapports parents-ados, avec une description du milieu social aisé dans lequel évoluent les familles concernées qui sonne juste. Ajoutez y un casting très homogène et vous obtenez une bonne petite série policière pour week-end pluvieux.
This Is Going to Hurt
Par Phil Inout
Le pitch
Médecin obstétricien à l’hôpital, Adam (Ben Whishaw) est souvent dépassé par les événements, submergé par des semaines de travail XXL, des décisions vitales à prendre et un salaire ridicule. Un parcours du combattant quotidien dans lequel sa vie personnelle prend des allures de bouée de sauvetage … Et vice versa !
Ce qu’on en pense
Pourquoi regarder encore une série médicale ? D’abord parce que de Dr House à Hyppocrate, en passant par une floppée d’ autres, le genre a produit d’excellentes fictions, et celle-ci en fait partie. Ensuite parce que This is Going to Hurt (ça va faire mal) porte bien son titre. La réalisation, qui emprunte des séquences choc aux films d’horreur gores, est particulièrement punchy. Pour dénoncer les conditions de travail du personnel hospitalier anglais (qui ne diffèrent guère de celles de nos hôpitaux) Adam Kay n’y va pas avec le dos de la cuillère. Il sait de quoi il parle : la série s’inspire de sa propre expérience d’obstétricien hospitalier. This is Going to Hurt allie assez idéalement contenu social, humour, action et émotion. Autour de Ben Whishaw ( alias Q dans les derniers James Bond), excellentissime dans le rôle du jeune toubib gay déjà au bout du rouleau, le casting est top (mention spéciale à Ambika Mod qui joue son interne assistante maladroite). Les dialogues sont rien moins que brillants et la BO pop est au diapason. Les 7 épisodes, majoritairement réalisés par des femmes, s’avalent d’un trait (mais mieux vaut quand même avoir l’estomac bien accroché). Encore une grande série british à binger sur MyCanal !
Sentinelles
Par Phil Inout
Le pitch
Dans la région de Mopti au Mali, la section du lieutenant Anaïs Collet (Pauline Parigot) déployée dans le cadre de l’opération Barkhane, se consacre à la traque terroriste. Mais une embuscade aux conséquences dramatiques ravive les tensions entre les militaires et la population malienne qui accepte de moins en moins la présence française. Dans un pays où les groupes armés terroristes prolifèrent sur les braises de conflits mal éteints, l’armée française doit composer une partition complexe dont l’enjeu est d’éviter la proclamation d’un califat au Sahel…
Ce qu’on en pense
En dépit de pas mal d’invraissemblances et d’un personnage de journaliste caricatural, la nouvelle série de Frédéric Krivine et Thibault Valetoux (Un Village français) se laisse regarder pour son sujet en prise avec l’actualité (la présence des forces françaises de l’opératuon Barkhane au Mali), ses qualités de réalisation et son casting d’où émergent deux découvertes au jeu trés intense : Pauline Parigot (dans le rôle du lieutenant de section) et Louis Peres (dans celui d’un engagé prompt à la détente). On s’attache vite aux différents personnages (même secondaires), la reconstitution de la vie des militaires en Opex (opération extérieure) est assez réaliste et les difficultés de la mission Barkhane sont bien mises en évidence. Une saison 2 qui corrigerait les défauts de scénario de la première donnerait une vraie bonne série de guerre française.
Serviteur du peuple
Par Phil Inout
Le pitch
Alors qu’il confie son dépit concernant la corruption des élites – avec force jurons – à un collègue, le professeur d’histoire Vasyl Holoborodko (Volodymyr Zelensky) est filmé à son insu. La vidéo, postée sur Internet, atteint rapidement plusieurs millions de vues et l’humble citoyen est porté au pouvoir à la présidentielle. Dès les premiers instants de sa prise de fonctions, “l’indigné” croule sous les passe-droits et les privilèges, passant entre les mains d’une batterie de stylistes et d’esthéticiens, rencontrant son staff (dont un sosie employé principalement pour “boire avec le président Loukachenko”, son homologue biélorusse, mais aussi un expert en flatteries à usage personnel, une psychologue, la psychologue de sa psychologue, un chamane…). Une tâche délicate l’attend : réformer le pays…
Ce qu’on en pense
Si Vladimir Poutine n’avait pas envahi l’Ukraine, il y a peu de chances pour que cette série satyrique ukrainienne ait été diffusée dans notre pays et encore moins qu’elle y trouve un succès conséquent. C’est de la grosse farce politique à usage local (il s’agit de dénoncer la corruption du système politique sur un mode burlesque), avec un acteur principal qui surjoue et dont la caméra ne rate aucune mimique ahurie. Dans le rythme, le découpage et jusque dans les codes couleur, on dirait du Claude Zidi vintage. Dans le contexte actuel , on est quand même tenté de regarder plusieurs épisodes (les 3 saisons en comptent 50 !) pour voir à quoi ressemblait le pays avant que les chars russes ne refasse la déco. Le destin, qui est souvent taquin, a voulu que Volodymyr Zelensky devienne réellement président de l’Ukraine et qu’il soit confronté au plus grave péril qu’ait jamais connue son pays. Du coup, le voila passé de la comédie au thriller. C’est triste à dire, mais il est bien meilleur dans son rôle actuel. Et au niveau look, la barbe de 3 jours et le tee shirt kaki lui vont mieux que les costumes cintrés de Serviteur du Peuple.
CanneSéries 05 : le palmarès
Par la rédaction
Après une édition 2021 décalée à l’automne pour cause de Covid, CanneSeries revenait à ses dates initiales pour sa saison 5 qui s’est déroulée du 1er au 6 avril. La Sélection Officielle 2022 comprennait 24 séries au total : 10 en Compétition Séries Longues, 10 en Compétition Séries Courtes et 4 Hors Compétition. Les premiers épisodes ont été projetés dans l’ Auditorium Lumière du Palais des Festivals et des Congrès et à l’Espace Miramar en présence de leurs équipes et d’un public toujours trés nombreux et enthousiaste. C’est la série SF à grand spectacle tirée du jeu video Halo qui a ouvert les festivités le 1er avril. Celle de Jonathan Cohen, Le Flambeau (une parodie de Koh Lanta) a été projetée lors de la cérémonie de clôture au cours de laquelle l’orchestre philharmonique de Cannes rendu hommage à Lalo Schiffrin . Le Jury de la Compétition Séries Courtes, présidé par le romancier et scénariste Anthony Horowitz (Alex Rider) a remis son prix à la série belge Hacked . Le Jury de la Compétition séries longues présidé par Fanny Herrero, la créatrice de Dix pour cent et de Drôle a pour sa part récompensé The Lesson, une série israélienne qu’on espère voir bientôt sur Canal + (palmarès complet ici) . Temps forts de cette édition trés réussie, les hommages à la comédienne britannique Gillian Anderson (X-Files , Sex Education, The Crown) et à l’actrice américaine Sydney Sweeney (Euphoria , The White Lotus) ont donné à CannesSéries05 un avant goût de Festival de Cannes.
Infiniti
Par Phil Inout
Le Pitch
L’ISS, la Station Spatiale Internationale, ne répond plus. Son équipage est en perdition après une collision avec le vaisseau de frêt qui devait l’approvisionner. Au même moment, un cadavre décapité et couvert de cire est retrouvé sur un toit de Baikonour au Kazakhstan. L’identification est formelle : il s’agit d’Anthony Kurz (Lex Schrapnel) , un des astronautes censés être prisonniers de l’ISS ! Anna Zarathi (Céline Sallette) , une spationaute française écartée en dernière minute de la mission spatiale, et Isaak Turgun (Daniyar Alshinov) , un flic kazakh désavoué par sa hiérarchie, vont unir leurs forces pour tenter de résoudre cet étrange paradoxe tandis que le centre spatial de Baïkonour et une société privée américaine se disputent le lancement d’une mission de sauvetage…
Ce qu’on en pense
Présenté en avant première à CanneSéries, cette nouvelle série de Science Fiction de Canal + s’inscrit d’emblée dans la lignée des grandes réussites des fictions de la chaine que sont Le Bureau des Légendes et La Guerre des Mondes.Plus qu’une épopée de SF, Infiniti est un polar metaphysique… quantique. Baignés dans une ambiance rouillée à la True Detective, les décors désolés du Kazakhstan, où est située l’action, donnent à la série une couleur de western moderne. La réalisation, signée Thierry Poiraud, s’inspire du cinéma US des années 70 et, pour une fois, le scénario ne se finit pas sur une pirouette énigmatique : tout se tient et la révélation du mystère va vous exploser le cerveau. Céline Sallette et l’acteur Kazakh Daniyar Alshinov (vu dans A Dark, Dark Man) forment l’ épatant duo vedette de cette enquête qui mélange aventure spatiale, enquête policière, ésotérisme et physique quantique. Six épisodes d’une heure à binger sur MyCanal (où à grapiller durant tout le mois d’ avril sur Canal +), pour ce qui pourrait bien être LA série SF de l’année.
Para//èles
Par Phil Inout
Le pitch
Quatre copains de lycée, Bilal, Romane, Samuel et Victor, voient leurs vies bouleversées lorsqu’un mystérieux événement les sépare et les propulse dans des dimensions parallèles. Ils vont tout mettre en œuvre pour comprendre ce qui s’est passé et tenter de revenir en arrière, dans leur monde « d’avant ».
Ce qu’on en pense
Pour une première série Disney + française, on pouvait trouver pire que cette comédie fantastique qui mélange allègrement les scénarios de Stranger Things, Dark et Retour vers le futur. La réalisation est soignée, le casting est plutôt bon dans l’ensemble et les dialogues sont assez bien écrits. Comme souvent dans les séries hexagonales, c’est la direction d’acteurs qui pêche. A croire qu’on ne recommence jamais une scène ratée… Les 6 épisodes se regardent sans déplaisir, même si c’est clairement destiné au public pré ado.
Johnny par Johnny
Par Phil Inout
Annoncé comme LE documentaire-évènement sur Johnny, 5 ans après sa mort, cette série Netflix ne remplit qu’à moitié son office. Le pari de faire se raconter Johnny par lui-même, au travers des interviews qu’il a données au cours de sa carrière, n’est pas complètement tenu. Et pour une bonne raison : Johnny ne se livrait pas beaucoup, surtout devant une caméra. Du coup, les réalisateurs ont dû avoir recours aux témoignages en voix off de proches (Pierre Billon, Gille Lhote, Jean Marie Périer, Philippe Labro, Jean Claude Camus, Adeline Blondiau) pour combler les trous dans la narration. Et les vingt dernières années de la vie de la star, pourtant particulièrement riches en évènements (ses adieux, sa maladie, son come back, la rupture avec Camus et Universal…), ne sont pas abordées. Laetitia Hallyday, qui détient les droits des images et des chansons de cette période, a, en effet, refusé de participer à cette production, ayant certainement d’autres projets. Cela n’empêche pas la série d’être trés particulièrement dynamique et plaisante à regarder, au contraire. Il s’agit d’un documentaire de montage (sans narration) et le montage est particulièrement réussi. On imagine sans peine le travail de romain que cela a représenté de piocher dans les milliers d’heures d’archives privées et publiques (INA) disponibles. La vie du chanteur est racontée dans l’ordre chronologique mais sans focaliser sur la carrière. C’est un portrait intime de l’homme et de l’artiste plutôt qu’une biographie qui émerge de ces images triées par thèmes (l’enfance et les débuts, le rapport à la mort, Johhny et ses femmes, son Amérique…) pour alimenter 5 épisodes de 45 minutes chacun. Les fans n’apprendront rien, mais seront certainement heureux de revoir leur idole à tous les stades de sa vie et de sa carrière avec des témoignages inédits (celui d’Adeline notamment)
Le Tueur de l’ombre 2
Par Phil Inout
Le pitch
La profileuse Louise Bernstein (Natalie Madueno) arrive dans une petite ville portuaire à la demande d’Alice (Solbjorg Hojfeldt), une vieille amie dont le fils a été assassiné. Les jours d’Alice sont comptés et elle demande à Louise d’assister Karina (Helle Fagralid) la policière chargée de l’enquête pour l’aider à retrouver le criminel, qui pourrait être un tueur en série…
Ce qu’on en pense
La Mort est aveugle est la deuxième saison de cette série Danoise dont l’héroïne est une psychologue profileuse, Louise Berstein : une jeune femme sombre et silencieuse, qui refuse de s’attacher sentimentalement, mais est fidèle en amitié et surtout terriblement doué pour son job. Natalie Madueno lui prête sa silhouette longiligne. Elle fait équipe, cette fois, avec Karina (Helle Fagralid), une policière pugnace et équilibrée, pour suivre la trace d’un tueur en série qui torture ses victimes avant de les étrangler et ne laisse jamais de traces. L’originalité de la série est que le spectateur connaît le meurtrier avant les enquêteurs : c’est un père de famille bien sous tous rapports qui se venge d’un complexe d’infériorité de classe sur des hommes plus jeunes, plus beaux, plus sportifs et plus riche que lui. Le suspens tient donc à la résolution de l’enquête, avant qu’il ne commette de nouvelles atrocités. Du « Nordique noir » classique, qui tient sur les portraits psychologiques des diffeérents protagonistes, sur la qualité de l’interprétation et sur une ambiance anxyogène à souhait. La saison 2 tient ses promesses.
En thérapie 2
Par Phil Inout
Le pitch
Paris 2015-2020. Philippe Dayan ( Frédéric Pierrot), psychanaliste, reçoit ses clients chaque semaine dans son cabinet à deux pas de la place de la République. A l’écoute de ces vies bouleversées, le séisme émotionnel qui se déclenche en lui est sans précédent. Pour tenter d’y échapper, il renoue avec son ancienne analyste, Esther (Carole Bouquet), avec qui il avait coupé les ponts depuis près de 12 ans…
Ce qu’on en pense
Confiée à Nakache et Toledano (Hors normes, Intouchables), la version française de cette série israélienne met en scène Frédéric Pierrot dans le rôle du psy et se passe après les attentats de novembre 2015 à Paris. Presqu’intégralement tournés en champs contre champs dans le cabinet du psychiatre et plutôt bavards (forcément !), les 35 épisodes de la première saison ont été LE succès du premier confinement sur Arte. Réalisation, dialogues, casting, rythme, progression dramatique… Tout était parfait, rien à redire. Dans la saison 2 , les stars continuent de défiler sur le divan de l’ami Pierrot (parfait de compassion et d’humanité) : après Mélanie Thierry, Carole Bouquet, Pio Marmaï , Reda Kateb, Clémence Poesy et Pascal Demolon , voici venir Agnès Jaoui, Charlotte Gainsbourg, Jacques Weber, Suzanne Lindon, Eye Haidara, Aliocha Delmotte… Au sortir du premier confinement en 2020, la vie de Philippe Dayan se complique encore. Divorcé, attaqué en justice par la famille de l’un de ses anciens patients, il se tourne vers Claire (Charlotte Gainsbourg), une analyste et essayiste médiatisée dont il espère le soutien pour le procès en cours… Les incertitudes du présent s’ajoutent aux hantises du passé. Disponible en intégralité sur le site d’Arte à partir du 31 mars (avec la saison 1), la saison 2 sera diffusée en avril sur la chaine. C’est une nouvelle réussite.
Drôle
Par Ph.D
Le Pitch
Après s’être consacrée à sa vie de famille, Aïssatou ( Mariama Gueye) revient sur la scène du « Drôle Comedy Club » pour confronter ses derniers sketchs devant le public. Elle est épaulée par Nezir (Younès Boucif) , lequel peine à joindre les deux bouts. Ex-star du stand-up, Bling (Jean Siuen), quant à lui, traverse une mauvaise passe. Issue d’un milieu bourgeois Appoline (Elsa Guedj) abandonne ses brillantes études pour se lancer dans le stand up. Confrontés à une concurrence redoutable, tous se posent la question : doivent-ils jeter l’éponge ou persévérer ?
Ce qu’on en pense
Après Dix pour cent, Fanny Herrero (fille de l’ancien rugbyman du RCT) récidive dans l’excellence avec cette nouvelle série. On quitte le milieu du cinéma pour celui du stand-up, mais la recette reste la même : des personnages attachants, un casting génial , des dialogues qui fusent, des épisodes bien rythmés et une réalisation soignée. L’univers du stand-up, déjà présent dans Jeune et golri (autre réussite française), se décline décidément bien en série. Il est particulièrement bien documenté dans celle-ci , dont l’action est située autour d’un Comedy Club parisien. Plusieurs humoristes ont participé à l’écriture des skeches que jouent les jeunes comédiens recrutés au Cours Florent et les scénaristes se sont imprégnés de l’atmosphère de ces clubs pendant plusieurs mois. La série est drôle et émouvante et révèle le talent de Mariana Gueye (Aïssatou), Younès Boucif un rappeur passé à la comédie (il incarne Nezir, le plus timide mais le plus doué des quatre héros) et Elsa Guedj qui joue Appoline. On est moins fan de Jean Siuen (Bling), mais son personnage est celui qui évolue le plus au cours de la première saison. En tout cas, on signe des deux mains pour une deuxième. Enfin, une bonne série française sur Netflix !