Séries

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Arcane

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Par Phil Inout

Le pitch

Adoptées par un chef de gang à la mort de leurs parents, deux sœurs Vi et Powder se battent pour survivre dans les villes rivales de Piltover (ville haute) et  Zaun (ville basse). Le vol de cristaux magiques dans la ville haute va déclencher une guerre sans merci entre les deux cités…

Ce qu’on en pense

Adaptée de l’univers du jeu vidéo League Of Legends, cette série d’animation fait un carton depuis sa mise en ligne sur Netflix, où elle figure en tête des audiences. Un succès qu’elle doit à son esthétique steampunk et à son rythme échevelé. Le scénario est un peu embrouillé et on a souvent l’impression de jouer à un jeu vidéo sans manettes,  mais l’intrigue est prenante, les personnages sont attachants  (et trés girl power) , les graphismes sont fidèles à ceux du jeu et les nombreuses scènes d’action sont spectaculaires. Pour amateurs de films d’animation SF.

 

This Way Up

Séries|

 

Par Phil Inout

Le pitch

Aine (Aisling Bea), expatriée Irlandaise à Londres, est professeur de langues vivantes dans une association pour migrants. Après un épisode addictif-dépressif qui l’a envoyée en rehab’, elle tente de se reconstruire avec un sens de l’humour trés personnel et l’aide de sa soeur Shona (Sharon Horgan), chef d’entreprise féministe et dynamique…

Ce qu’on en pense

Vous ne connaissez pas encore les frangines Aine (prononcer Onia) et Shona (prononcer Shona) ? Quelle chance ! Vous allez passer des moments délicieux en leur compagnie sur MyCanal,  où les deux saisons de la série This Way Up sont disponibles. Dans la première,  Aine/Onia (Aisling Bea) tente de se reconstruire après un nervoux breakdown qui l’a laissée lessivée,  mais ne lui a pas oté son sens de l’humour et de la répartie. Cousine irlandaise de Fleabag, Aine n’a pas sa langue dans sa poche et ça lui joue des tours. Notamment pour trouver l’âme soeur.  Heureusement, sa soeur ainée Shona (Sharon Horgan), qui a réussi dans la City,  fait tout pour l’aider. Mais elle aussi a du mal avec la vie londonniene, partagée entre un crush pour son associée lesbienne  (Indira Varma) et la demande en mariage de son boyfriend indien (Aasof Mandvi). Leur relation, pleine de tendresse, d’humour vache et de dérision est au centre de la série qui décrit un Londres cosmopolite où les inégalités sociales sont particulièrement criantes. Dans la saison 2, Aine succombe au charme de Richard (Thomas Menzies), le bien nommé père d’un de ses élèves,  et essaie de pas tout faire foirer. Shona, elle, prépare son mariage alors que se profile à l’horizon une certaine épidémie… C’est charmant, drôle, intelligent, moderne, remarquablement écrit et dialoguéMais beaucoup trop court ! Et Aisling Lea, qui est à l’origine de la série, ne rassure pas sur l’écriture d’une troisième saison. Amie et disciple de Phoebe Waller-Bridge (Fleabag), l’actrice et auteure a d’autres projets au cinéma et au théâtre (où elle s’est fait connaître en stand up). Si vous lancez une pétition sur Internet pour l’obliger à tourner This Way Up 3, on veut être les premiers à la signer.

Rebecca

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Par Phil Inout

Le Pitch

Six ans après avoir abandonné la traque d’un tueur en série et quitté la police, Rebecca (Anne Marivin) décide de reprendre du service pour échapper à la dépression qui la ronge et l’éloigne de son mari et de ses enfants. De retour au sein de la Criminelle, elle enquête sur une série de meurtres et est persuadée que le tueur est celui qu’elle n’avait pas pu arrêter six ans auparavant. Elle le poursuit avec acharnement,  mais des pertes de mémoire perturbent son travail. Et lorsqu’une des victimes s’avère être la maîtresse de son mari, la voilà qui se retrouve directement impliquée :  pourquoi était-elle la seule à savoir où se trouvait le cadavre de cette femme ? Est-ce le serial killer qui l’a tuée … ou bien est-ce elle, au cours d’un de ces black-out ? Comment enquêter quand on se pense soi-même coupable ? Rebecca va devoir reconstruire morceau par morceau son passé pour découvrir l’événement terrifiant qui a déclenché sa névrose et l’a peut être conduite à tuer…

Ce qu’on en pense

Remake TF1 de la déjà pas terrible série anglaise Marcella (dont 3 saisons sont déjà disponibles sur Netflix) , Rebecca se distingue surtout par son casting doré sur tranche : Anne Marivin joue la fliquette névrosée, Benjamin Biolay, son mari, Clotilde Coureau sa patronne, Samir Guesmi l’inspecteur principal, Baptiste Lecaplain le jeune flic geek,  Gregory Montel le frère d’une des victimes, Patrick Timsit le suspect principal… Le fait que le moindre rôle soit tenu par une tête archi connue est peut-être intéressant pour attirer le chaland,  mais cela n’aide pas à rentrer dans l’histoire. Le temps de trouver qu’Anne Marivin a une sale mine et de s’esbaudir des fantaisies capilaires de Timsit et Biolay,  le premier épisode est passé et on hésite à lancer le deuxième. Didier Le Pêcheur filme à l’ancienne, s’arrêtant sur le moindre regard lourd de sous entendus et utilisant des effets visuels et sonores qui datent de l’ORTF. Résultat, il faut trois heures pour arriver au noeud de l’intrigue : l’héroïne fait des black-out. Pas évident pour mener une enquête criminelle ! Surtout quand l’une des victimes est la maitresse de son mari, qu’on est allée la voir la veille pour lui parler du pays et qu’on ne se souvient pas de la suite… On est allé,  péniblement,  au bout des 8 épisodes en se disant que les dialogues ne sont pas trop mauvais pour une fois et que Samir Guesmi est décidément très bon.

L’Amour flou

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Par Phil Inout

Le Pitch

Après 10 ans de vie commune, deux enfants adorés et un chien. Romane Bohringer  et Philippe Rebbot se sont séparés… En continuant à habiter (presque) ensemble dans deux appartements mitoyens.  De cette aventure singulière, ils ont fait un film sorti en 2018 : L’AMOUR FLOU. Depuis,  ils sont installés dans cette drôle de vie, qui par bien des aspects, se révèle miraculeuse : la menace de se séparer n’existant plus puisque c’est fait, les tensions entre Philippe et Romane semblent avoir disparu et ils parlent désormais le langage de l’amitié. Les enfants, quant à eux, semblent baigner dans le bonheur, leurs deux parents à portée de main. Mais le quotidien de la famille Rebbot-Bohringer est toujours aussi fou et flou.

Ce qu’on en pense

Bonne surprise de l’année 2018, L’Amour flou (le film) racontait comment le couple Bohringer-Rebbot avait inventé le concept de « Sépartement«  : deux appartements séparés mais communicants par la chambre des enfants, pour continuer à élever leurs enfants ensemble tout en étant séparés. On y découvrait le quotidien,  effectivement assez flou,  du couple d’acteurs,  dans des scènes de pure comédie inspirées de leur propre vécu. Comme ils ont apparemment poursuivi l’expérience depuis , l’idée d’en faire une télé réalité ou une série trottait dans la tête des producteurs. On ne sait pas s’ils ont fait le bon choix,  mais voici donc la série dérivée du film,  avec les Bohringer-Rebbot (parents, enfants, grands parents, chien) dans leur propre rôle et quelques acteurs (dont l’excellent Eric Caravaca) dans celui des amants, voisins et commerçants du quartier. Si on n’a pas vu le film, la découverte de cette vie de famille originale occupera agréablement les premiers épisodes. Si on l’a vu, on risque d’être déçu. L’humour y est plus appuyé,  avec des scènes qui se veulent burlesque mais qui s’avèrent plutôt génantes,  comme quand Romane va s’acheter des sextoys. L’actrice se filme en quadra frustrée, fauchée, mal fagotée et obsédée par son poids. Rebbot est montré comme un traine savate, chômeur, alcoolo et dragueur, Richard Bohringer a l’air misérable sur son lit d’hopital,  les enfants jouent mal, le chien est malade et les situations se répètent d’un épisode à l’autre. On ne renouvelera pas le bail.

VTC

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Par Phil Inout

Le pitch

Chauffeuse de VTC, Nora (Golshifteh Farahani) est dans une situation extrêmement précaire : accro aux amphétamines, elle vit dans sa voiture en attendant de réunir l’argent nécessaire pour louer un petit appartement et obtenir la garde partagée de sa fille. Quand son frère Ben (Vincent Heneine), lui-même chauffeur, a un accident, Nora se propose de livrer un colis urgent à sa place. Sans s’en douter, elle vient de se mettre au service d’un dangereux réseau.

Ce qu’on en pense

La délicieuse Golshifteh Farahani (Un Divan à Tunis, Invasion, Tyler Rake) est la tête d’affiche de cette petite série imaginée par Julien Bittner autour d’une « taxi driveuse » sous amphètes  qui sillonne la nuit parisienne et dort dans sa voiture en attendant de pouvoir se payer un studio. Mélée malgré elle à un mystérieux trafic assorti de règlements de comptes sanglants, elle va devoir sauver sa peau (et sa licence de VTC) au cours d’une nuit de tous les dangers.  Paris la nuit, superbement filmé,  est l’autre personnage principal de la série qui dispense une ambiance à la Drive (musique électro comprise)  pour un scénario minimal et sans surprise. Dix courts épisodes de 20 minutes suffisent à torcher l’affaire,  qui ressemble plus à un ballon d’essai qu’à une oeuvre véritablement aboutie. On aurait volontiers laissé tourner le compteur pour passer un peu plus de temps avec Nora/Golshifteh.

Impeachment

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Par Phil Inout

Le pitch

Mutée de la Maison Blanche à un poste subalterne au Pentagone suite à l’affaire Whitewater et au suicide de son patron, la secrétaire Linda Tripp (Sarah Paulson) remâche sa vengeance. Quand la jeune Monica Lewinsky (Beanie Fledstein) arrive dans son service et lui raconte qu’il lui est arrivé la même mésaventure,  à cause de ses « relations » avec Bill Clinton (Clive Owen), Linda va tout faire pour que le scandale éclate. L’occasion se présente alors que l’équipe du Président tente d’étouffer l’affaire Paula Jones (Analeigh Ashford), une autre jeune femme victime du donjuanisme maladif de l’ex- Président…

Ce qu’on en pense

Après L’Affaire OJ Simpson et L’Assassinat de Gianni Versace, la 3e saison de la série American Crime Story s’intéresse au scandale Monica Lewinsky, qui faillit faire destituer Bill Clinton. Ryan Murphy est particulièrement à son affaire dans cette saison,  qui met en scène des personnages haut en couleurs et des situations scabreuses sur fond d’intrigues politiques. Sarah Paulson est méconnaisable dans le rôle de la secrétaire revancharde Linda Tripp,  par laquelle le scandale éclata. La débutante Beanie Feldstein campe une Monica Lewinsky naïve et manipulée par sa collègue de travail (la vraie Monica co-produit la série). Annaleigh Ashford joue une Paula Jones un peu caricaturale et Clive Owen un Bill Clinton fantômatique et assez peu ressemblant malgré plusieurs couches de maquillage. De ce côté-ci de l’Atlantique,  l’affaire Lewinsky a pu se résumer au fameux « sucer n’est pas tromper » qui fut la ligne de défense du président aussi bien auprès de sa femme Hillary que du Grand Jury. Mais aux Etats-Unis, le scandale a pris des proportions homériques et la série en rappelle les tenants et les aboutissants avec une vraie gourmandise. Ca va à 100 à l’heure, les acteurs s’éclatent visiblement à jouer des personnages réels aussi délirants  (Sarah Paulson notamment,  dans une performance transformiste à la Merryl Streep) et on peine à croire que tout est vrai, ce qui est pourtant le cas. On n’en attendait pas moins vu le sujet , mais cette saison s’avère particulièrement… jouissive !  

Scenes From a Marriage

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Par Phil Inout

Le Pitch

Mira (Jessica Chastain) et Jonathan (Oscar Isaac) vivent confortablement  dans une banlieue résidentielle des Etats-Unis. Elle a un poste haut placé dans une société de technologies et lui enseigne à la fac et s’occupe de leur fille lorsque Mira doit voyager pour son boulot. Justement une fusion se profile avec une boite israélienne qui risque de beaucoup accaparer la jeune femme et de bouleverser la vie du couple… 

Ce qu’on en pense

Comme son titre le laisse deviner, Scenes From a Marriage est l’adaptation US de la mini-série éponyme (devenue un film)  d’Ingmar Bergman qui radiographiait sans concession toutes les étapes de la vie (et de la mort) d’un couple lambda. En faire une mini série moderne était un pari risqué, vu la dévotion quasi religieuse qu’inspire l’oeuvre de Bergman.  L’israëlien prodige Hagai Levi (Our Boys, BeTipul, In Treatment)  y réussit pourtant au delà de toute espérance. Bien aidé, il est vrai,  par le formidable couple de cinéma que forment Jessica Chastain (qui coproduit la série) et Oscar Isaac.   Chaque épisode est introduit par un plan séquence montrant les acteurs se mettre en place pour le tournage,  puis l’épisode démarre comme si de rien n’était. Une mise en abyme qui permet de marquer le respect dû à l’oeuvre de Bergman : oui il s’agit bien d’un remake et on vous le montre.  Dans le premier épisode, une étudiante qui prépare une thèse sur les couples monogames vient interroger Mira et Jonathan. Lui se répand  en confidences alors qu’ elle reste sur sa réserve, l’air préoccupée.  Effectivement,  il y a de la tempête dans l’air: le deuxième épisode nous plonge directement dans le drame. Mira a un amant et a prévu de partir avec lui séance tenante. Désir, jalousie, poly amour, frustration, lassitude, haine, divorce,  réconciliationToutes les phases d’une relation de couple sont explorées à travers les discussions entre les deux protagonistes qui n’en finissent pas de se prendre la tête. Ce pourrait être saoulant ou plombant : ça ne l’est jamais,  grace au talent des deux acteurs et à celui du réalisateur, dont la caméra circule autour d’eux avec une virtuosité époustouflante. Une des grandes séries de l’année, à n’en pas douter. Mais à ce niveau de cinématographie, peut-on encore parler de série? Plus qu’une mini-série, Scenes From a Marriage est un grand film.

Sermons de minuit

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Par Phil Inout

Le Pitch

Sur la petite île reculée de Crockett, la vie est si tranquille que cela en devient presque inquiétant. Mais avec l‘arrivée d’un jeune prêtre mystérieux et charismatique (Hamish Linklater) , les habitants  font l’expérience d’événements miraculeux et de terrifiantes manifestations...

Ce qu’on en pense

Après les excellents  The Haunting of Hill House et The Haunting of Bly ManorMike Flanagan confirme avec Sermons de minuit qu’il est bien le Stephen King de la mini-série. La série débute avec la libération de Riley Flynn (Zach Gilford) un enfant de Crockett Island exilé volontaire sur le continent,  qui vient de purger une peine de prison  pour avoir provoqué un accident mortel alors qu’il était ivre.  Sans emploi, ni ressources, il  retourne vivre chez ses parents et constate que rien n’a changé sur l’île. Les jeunes s’ennuient à mourir, les adultes ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts depuis qu’une marée noire a fait fuir les poissons (la pêche étant l’unique industrie de l’île) et se réfugient à l’église pour prier pour des jours meilleurs. Justement,  là quelque chose a changé : le prêtre de la paroisse, vieux et malade,  a été remplacé par un jeune pasteur sombre et charismatique, le père Paul (formidable Hamish Linklater ) dont les prêches enflammés attirent de plus en plus de monde à l’église. Ce qui réjouit la bigote Bev Keane (Samantha Sloyan, formidable également) qui lui sert de bonne. D’autant plus que de petits miracles commencent à se produire parmi les paroissiens: des vieillards malades retrouvent une seconde jeunesse, une jeune handicapée remarche, les alcooliques renoncent à boire… Evidemment, ça va se gâter sérieusement… L’intégrisme religieux et le discours sur la Foi sont au coeur de cette série qui part un peu dans tous les sens (policier, comédie sentimentale, drame, fantastique…) avant de plonger dans l’horreur pure, avec un final grand guignolesque à souhait. Si on ne craint pas une overdose de bondieuseries et de blablas philosophico-religieux , on peut y aller comme à confesse: Monseigneur Flanagan connaît sa bible du cinéma d’épouvante sur le bout du missel.  A binger le dimanche de préférence.

Maid

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Par Phil Inout

Le Pitch

Alex (Margaret Qualey) quitte Sean (Nick Robinson) du jour au lendemain  pour protéger leur fille de son alcoolisme chronique et de ses accès de violence. Elle se retrouve à la rue, sans le sou et doit accepter un travail de femme de ménage sous payé pour  subsister tant bien que mal. Rêvant de reprendre ses études un jour pour devenir écrivain, elle consigne dans un cahier ses expériences tragicomiques dans les maisons où elle est employée

Ce qu’on en pense

Portée par Margaret Qualey, qui en deux scènes d’auto stop avec Brad Pitt bouffait la pellicule dans le dernier Tarantino (Once Upon a Time… In Hollywood),  Maid est une tentative réussie de fiction prolo à la Ken Loach. La série met en scène une quasi SDF dans ses efforts pour survivre au sein d’un système social ubuesque, archaïque et inhumain. Loin d’être plombante ou misérabiliste, elle dresse le portrait empathique de femmes maltraitées par la vie qui se révèlent être de sacrées guerrières lorsqu’on les pousse dans leurs derniers retranchements. La réalisation est digne d’un bon film indé, avec des trouvailles visuelles comme le décompte de l’argent que gagne (et dépense aussitot) l’héroïne qui s’affiche dans le coin supérieur droit de l’écran,  avec un bruit de caisse enregistreuse et une alarme lorsqu’elle passe dans le rouge. Une série aussi actuelle dans ses thématiques que dans son traitement. A voir

Foundation

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Par Phil Inout

Le Pitch

Quand l’éminent professeur Hari Seldon (Jared Harris) prédit la chute imminente de l’Empire galactiqueles Cleons – une longue lignée de clones d’empereur au pouvoir – craignent que leur règne jusqu’ici inégalé soit compromis. Ils sont forcés dès lors de prendre en compte la potentielle réalité de la perte de leur puissant héritage pour toujours et prennent leurs dispositions pour limiter les dégâts. Le Dr. Seldon et quelques-uns de ses fidèles sont envoyés aux confins de la galaxie pour bâtir la Fondation, un lieu spécial destiné à préserver le savoir de la civilisation, dans l’espoir de sa reconstruction.

Ce qu’on en pense

La plateforme de streaming d’Apple a désormais sa série blockbuster : Foundation, adaptée de la saga futuriste d’Isaac Asimov. De (très) gros moyens ont été déployés pour que la série soit à la hauteur des attentes des fans de science fiction. Foundation est, avec Dune,  l’une des pierres angulaires du genre littéraire. Elle conte les efforts d’un empire futuriste pour résister à la décomposition après des siècles de règne. Réputé inadaptable, le roman d’Asimov est un chef d’oeuvre. Qu’en est-il de la série? Premier constat : l’argent dépensé se voit à l’écran. Visuellement et esthétiquement, Foundation soutient la comparaison avec Star Wars, Star Trek ou Dune. L’histoire est prévue pour se déployer sur 80 épisodes mais les dix premiers font plus que planter le décor. On saute de siecle en siecle et de planète en planète sans souci de cohérence chronologique, ni de perdre des personnages en route . Il faut s’accrocher, mais ça vaut la peine  Le public des plateformes de streaming est-il prêt pour un projet aussi ambitieux ? Les résultats d’audience le diront. En tout cas, avec Foundation, il n’est pas volé.

Germinal

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Par Phil Inout

Le Pitch

Après avoir dû fuir Lille, Etienne Lantier (Louis Peres) se réfugie à Montsou où il est engagé comme mineur. Il rencontre les Maheu et tombe amoureux de leur fille Catherine (Rose Marie Perreault) mais celle-ci est courtisée par Chaval (Jonas Bloquet) et semble lui donner sa préférence. Au contact des mineurs, Etienne se révolte contre la misère dans laquelle ils sont tenus par la Compagnie des Mines. Quand cette dernière décide de baisser les salaires, Etienne pousse à la grève et prend la tête de la contestation. Les semaines s’écoulent, les grévistes affamés luttent, mais sont victimes d’une répression violente. Etienne ne peut cependant renoncer à son idéal ; il sait qu’un jour la force ouvrière, encore en germination, viendra à bout des injustices

Ce qu’on en pense

Cette nouvelle adaptation de l’oeuvre de Zola séduit par sa réalisation moderne (David Hourrègue), son casting qui mélange têtes connues (Guillaume de Tonquedec, Thierry Godard Alix Poisson, Sami Boouajila…) et moins connues (Louis Peres en Lantier, une découverte) et son approche « féministe » du roman et de l’histoire. La reconstitution et la photo sont splendides et les scènes de mines et de révoltes sont trés réussies. La série prend le temps d’installer les differents personnages. L’histoire et le contexte sont bien posés. Les personnages féminins sont mis en avant et la tension monte au fil des épisodes. A part quelques effets de langage anachroniques, cette superproduction franco-belge est une réussite à la hauteur des plus grandes séries historiques internationales.

Octobre

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Le cadavre d’une jeune femme à la main coupée est trouvé sur une aire de jeux de Copenhague avec, prés du corps, un curieux indice : un bonhomme fait avec des châtaignes et des bâtonnets. L’affaire est confiée à une détective, Naia Thulin (Danica Curcic), en duo avec un inspecteur parachuté d’Europol, Mark Hess (Mikkel Boe Folsgaard). L’enquête prend un tour inattendu  lorsque le médecin légiste (David Dencik) relève sur les chataignes des empreintes appartenant à la fille d’une ministre (Iben Dorner) disparue deux ans plus tôt et donnée pour morte… 

Ce qu’on en pense

Bientôt l’hiver : la saison des polars nordiques est ouverte ! Avec Octobre (The Chestnut Man in english),  les amateurs ne seront pas dépaysés ni déçus. La série Danoise est signée Soren Sveistrup, à l’origine de la série fondatrice du genre, The Killing. Naia Thulin, l’héroine d’Octobre pourrait être la cousine de Sarah Lund, en moins autiste mais aussi paumée. Et elles s’habillent chez le même fripier ! Son adjoint, Mark Hess, n’est pas mal non plus dans le genre autiste. L’enquête avance à mesure que diminue l’animosité entre les deux : l’une est une bosseuse acharnée qui néglige l’éducation de sa fille, l’autre a été mis sur la touche et traine des pieds. Forcément, ça grince.  Les meurtres rituels se succèdent dans une ambiance bien glauque, comme on les aime. Le final est un peu raté,  mais ce n’est pas grave, on a eu notre dose de temps pourri, de pulls moches et de personnages dérangés pour l’hiver.

Validé : Saison 2

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Par Phil Inout

Le pitch
Un an après la mort tragique de Clément, alias Apash (Hatik), William (Saïdou Camara )  et Brahim (Brahim Bouhlel) lancent le label Apash Music pour honorer la mémoire de leur ami. Ils misent tout sur Sara (Laetitia Kerfa), une jeune rappeuse qui, en plus de son combat pour exister en tant que femme dans le rap game, voit son passé trouble ressurgir

Ce qu’on en pense 
Après une saison 1 trés réussie et au final époustouflant, Validé revient en saison 2 avec une nouvelle héroïne Sara (Laetitia Kerfa, convaincante) pour remplacer Apash (Hatik),  dont la mort tragique est actée, contre toute attente.  Toujours  à l’écriture et à la réalisation Franck Gastambide, fait ainsi taire les critiques sur l’image des femmes dans la série. Lunivers du rap français et ses coulisses sont toujours au centre de l’intrigue, qui se délocalise en partie à Marseille. Validé 2 confirme les qualités de la saison 1 :   réalisation punchyBO rap solide, immersion réaliste dans l’univers rap, des cités et de la nuit,  dialogues bien écritscasting réussi et guests bienvenus (Rohff , Amel Bent…)Comme dans la première saison, on a le sentiment que les scénaristes grillent un peu vite leurs cartouches, ce qui fait paraître l’intrigue un peu shématique.  Sans doute l’effet du format 30 minutes. Sinon, on continue à valider. Notamment pour les personnages qui prennent plus d’épaisseur.

Mytho

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Mère et épouse dévouée, Elvira (Marina Hands) se sent devenir de plus en plus transparente aux yeux des siens. Un jour, elle cède à la tentation d’un mensonge énorme et tabou pour retrouver amour et attention. Sa vie en est transformée… En psychodrame !

Ce qu’on en pense

On n’a pas souvenir qu’une série française se soit vraiment frotté à la dramédie loufoque et surréaliste avant Mytho. Prix du public à Serie Mania, la série de Fabrice Gobert et Anne Berest fut la bonne surprise de l’année 2019 lors de sa première diffusion sur Arte. On y découvrait Marina Hands en Desperate Housewife de banlieue pavillonnaire,  si désespérée d’être devenue aux yeux de sa famille une simple machine à faire la bouffe, le ménage et la vaisselle,  qu’elle s’inventait un cancer pour retrouver un peu d’attention et, pourquoi pas,  d’amour. Mal lui en prit ! A la fin de la première saison, la malheureuse devait avouer son mensonge et se retrouvait à la rue. On la retrouve en saison 2  planquée chez les voisins,  d’où elle observe à la jumelle les allées et venues de son mari et de ses trois enfants (dont un transgenre). Mais voilà qu’un (bel et jeune) inconnu débarque à sa recherche se présentant comme un lointain cousin… Ce pourrait être pour Elvira l’occasion de revenir à la maison et de retrouver sa petite famille…  L’ambiance est toujours aussi loufoque et bizarre dans la saison 2,  qui tient toute ses promesses. Marina Hands est toujours aussi lunaire et désarmante, Mathieu Demy, décidément abonné aux rôles de mari largué (voir l’excellente série de Julie Delpy  On the Verge ) s’est fait un look dépressif  à la Big Lebowsky et les trois enfants continuent de jeter allègrement de  l’huile sur le feu. Si vous avez manqué le début, l’intégrale des deux saisons est disponible sur Arte+ Allez-y, c’est de la bonne !

The White Lotus

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Par Phil Inout

Le Pitch

A Hawaï, les clients du palace White Lotus profitent de leurs vacances dans un cadre idyllique, pris en charge par un personnel des plus agréables et serviables. Mais très vite, il devient clair que le bonheur apparent et les sourires de façade sont trompeurs…

Ce qu’on en pense

Si, contrairement à vos amis Instagrameurs, vous n’avez pas passé vos vacances d’été dans un « resort » luxueux et exotique, consolez-vous : la nouvelle série de Mike White (auquel on doit la mémorable Enlightened avec Laura Dern), vous emmène dans un palace Hawaïen et on vous jure que vous ne regretterez pas de ne pas y être allé en vrai. Le personnel a pourtant l’air charmant,  mais le directeur est un inverti ex-cocainomane,  la réceptionniste du spa  joue les psys new-age et le beau serveur hawaïen a une dent contre les touristes-colons. Mais le pire ce sont les clients : un jeune marié en voyage de noces payé par maman qui ne songe qu’à se faire surclasser,  sa belle épouse qui refuse son rôle de trophée et se morfond, une riche mémère alcool- dépressive qui trimbale partout les cendres de sa mère, une famille apparemment parfaite mais le père est persuadé d’avoir un cancer des testicules, le fils accro à son portable refuse de mettre le nez dehors , la fille a invité une copine camée aux médicaments et passe son temps à dénigrer tout le monde et la mère est incapable de déconnecter de son boulot à l’international…  Ecrite avec une plume trempée dans l’acide,  la série s’apparente plutôt à un « film long » et tient sur les dialogues et le jeu des acteurs (tous excellents)  plus que sur l’action, quasi inexistante. C’est cruel et vachard,  mais qu’est-ce que c’est bon !  Vivement la saison 2 .