Séries

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J’ai menti

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Audrey (Camille Lou), 35 ans, unique rescapée d’un mystérieux tueur en série qui a sévi dans la région de Biarritz 16 ans plus tôt, est brutalement ramenée à son passé par un nouveau crime : une jeune fille de 17 ans est retrouvée assassinée sur la côte basque. Rien ne relie ce meurtre à la série de crimes commise au début des années 2000 par celui qu’on surnommait alors le tueur d’Itsas. Pourtant, Audrey en est certaine : Itsas est de retour. Pour le prouver, Audrey va devoir affronter son passé, ses mensonges. Car cette nuit-là, lorsqu’elle a croisé la route du tueur, elle a menti. Sur tout. A tout le monde.

Ce qu’on en pense

La nouvelle série policière de France 2 met en scène Camille Lou (Les Bracelets rouges , Le Bazar de la charité, Epouse moi mon pote) en avocate parisienne rattrapée par son passé dans le cadre de l’enquête sur un serial killer auquel elle avait réussi à échapper miraculeusement des années plus tôt, alors qu’elle habitait à Biarritz. Le problème,  c’est que le soir de son agression,  elle s’était introduit avec son copain dans une luxueuse villa et y avait mis le feu par mégarde avant de s’enfuir en emportant un collier de grande valeur. D’où ses nombreux mensonges aux enquêteurs de l’époque. D’où  aussi l’échec de l’enquête et quelques drames annexes… Seize ans plus tard, convaincue que son agresseur vient de sévir à nouveau, la voilà repartie sur la Côte basque où, sous pretexte de défendre la famille de la jeune fille assassinée, elle va mener en secret sa propre enquête et tenter de réparer ses erreurs passées. L’histoire est racontée sur deux temporalités avec pour décor Biarritz et la Côte basque. Le casting mélange acteurs connus (Camille Lou, Thierry Neuvic en flic pas insensible aux charmes de la jeune victime… ) et nouvelles têtes (Marilyn Lima, Roxane Bret…) . La réalisation, signée Frédéric Berthe est plutôt élégante, ne forçant ni sur le sexe, ni sur le glauque. La thématique du mensonge et de la culpabilité est bien exploitée, de même que les allers retours passé-présent. Cela  donne une série honnête et maitrisée, mais hélas ni originale, ni vraiment passionnante. Ssans parler de la BO de musique synthétique, atrocement omniprésente.

Squid Game

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Par Phil Inout

Le Pitch

Tentés par un prix alléchant en cas de victoire, des centaines de joueurs désargentés acceptent de s’affronter lors de jeux pour enfants aux enjeux mortels.

Ce qu’on en pense

Pour une raison qui nous dépasse, les films et séries coréennes cartonnent ces dernières années auprès du grand public. Tous ne sont pourtant pas des chefs d’oeuvre, loin s’en faut. Squid Game, par exemple, est une série balourde qui ajoute à l’argument de Battle Royale, Hunger Games (ou plus récemment Alice in Borderlands),   une  esthétique à la Casa De Papel. Succès immédiat sur Netflix. Pourtant on s’ennuie ferme. Réalisation sans relief, personnages stéréotypés et déplaisants, dialogues sans intéret, acting outré… Entre deux jeux de massacre, la série tente vainement de convaincre de sa profondeur politique, sociale et psychologique. Mais on retient surtout sa dimension sado-masochiste. 

Une Affaire française

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Par Ph.D

Le Pitch

Retour sur l’Affaire du petit Grégory, qui a défrayé la chronique pendant trois décennies…

Ce qu’on en pense

Une nouvelle fiction sur l’affaire Gregory était-elle nécessaire ? Pas sûr. Surtout si c’était pour se contenter de reconstituer les faits sans apporter le moindre point de vue. Le titre, « Une Affaire française » laissait pourtant augurer du contraire : en quoi l’assassinat de cet enfant,  sur fond de jalousies familiales, de lettres de menaces, d’enquête baclée, d’hystérie médiatique  et d’instruction désastreuse,  constituait-il une affaire spécifiquement française ? Bonne question,  à laquelle cet interminable téléfilm à la réalisation vintage se garde bien de répondre.  Ceux que l’affaire policière et ses suites  judiciaires  intéresse vraiment ont plutôt intérêt à se tourner vers l’excellente série documentaire de Netflix. Placés dans une position purement voyeuriste, les autres n’auront d’autre ressource que de constater la ressemblance physique des acteurs avec les protagonistes de l’affaire et la bonne qualité de l’interprétation. Mention spéciale à Guillaume Gouix et Blandine Bellavoir qui incarnent les époux Villemin avec beaucoup d’empathie. Michael Youn et Michel Vuillermoz campent de leur côté des reporters aux pratiques peu ragoutantes mais, hélas,  fidèles celles de leurs modèles. La presse s’est tellement mal comportée dans le traitement de ce fait divers qu’on peut se demander si ce n’est pas de là qu’est partie la défiance des Français envers les journalistes.

L’homme de la chambre 301

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Par Phil Inout

Le pitch

Finlande, été 2007. Alors que les Kurtti père mère, enfants et petits enfants, passent leurs vacances annuelles en famille à la campagne, le dernier né Tommi, 2 ans, disparaît dans la forêt et est tué d’un coup de feu. Elias, le fils des voisins âgé de 12 ans et au comportement inquiétant, est tenu pour responsable de sa mort.  Douze  ans plus tard, la famille reçoit une lettre anonyme menaçante émanant probablement d’Elias. Dans l’hôtel où ils séjournent en Grèce, les Kurtti tombent sur un homme qui lui ressemble et qui occupe  la chambre 301 avec sa copine. Est-ce vraiment Elias ? Que fait-il là ? Cherche-t-il à se venger ? 

Ce qu’on en pense

Un thriller finlandais d’excellente facture,  dont l’histoire est racontée sur trois temporalités et trois espaces géographiques différents: que s’est il passé en 2007 dans la campagne Finlandaise ? Que va-t-il se passer douze ans plus tard en Grèce? Et à Helsinki où sont restées deux des filles de la famille Kurtti ? Le spectateur découvre tout cela en même temps,  au fil des six épisodes. Au suspens psychologique (paranoïa  ou réalité ?) s’ajoutent les secrets de famille, les problèmes de couple, la jalousie dans la fratrie, le rapport au père, l’incommunicabilité… Une ambiance à couper au couteau et une interprétation béton. Encore une belle découverte d’Arte ! 

Anna

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Par Phil Inout

Le pitch

Alors qu’un virus a tué toute la population adulte de la planète, les enfants survivent comme ils peuvent dans des villes désertes et des campagnes où la nature a déjà repris ses droits.  Anna (Giulia Dragotto) , une jeune fille particulièrement déterminée,  se lance à la recherche de son petit frère. Il a été enlevé par une tribu formée autour d’une jeune « reine » aussi charismatique que versatile (Clara Tramontano) .  Elle est guidée dans sa quête par le livre d’instructions que sa mère lui a légué avant de mourir. Mais au fil des jours,Anna comprend qu’il est désormais impossible de vivre selon les règles d’autrefois…

Ce qu’on en pense

Vous avez aimé le Covid ? Vous allez adorer Anna. Ecrite et mise en chantier avant l’épidémie, la nouvelle série de l’auteur d’Il Miracolo (l’histoire d’un mafieux et d’un flic obsédés par une statue de la vierge qui pleure du sang) , Nicolo  Ammaniti, impressionne d’abord par son pitch prophétique: l’histoire d’un virus mortel qui ne s’attaque qu’aux adultes. Ca vous rappelle quelque chose ? En six épisodes, Anna décrit un monde post apocalyptique livré aux enfants, façon Sa Majesté des mouches. Leur cruauté et leur avidité n’ont rien à envier au monde d’avant. Au contraire :  assurés de n’avoir aucun  futur (la maladie les foudroie à partir de 14 ans), les jeunes survivants vivent au jour le jour sans se préoccuper de rien d’autre que satisfaire leurs besoins et d’assouvir leurs désirs. Ils vivent au milieu des immondices, ne se lavent jamais et réduisent les plus jeunes et les plus fragiles en esclavage. Heureusement, il y a Anna  (Giulia Dagotto, une sacrée découverte) qui a hérité de sa mère un cahier d’instructions pour le monde d’après et qui se souvient encore assez de celui d’avant pour se comporter plus dignement que ses congénères. Elle va traverser l’enfer pour aller vers la lumière.  Heureusement pour les angoissés du variant mortel que nous sommes, la réalisation, baroque (« à la Matteo Garrone »),  oriente  la série vers la fable plus que vers un réalisme trop anxiogène. Les six épisodes s’avalent d’une traite. 

 

Fugueuse

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Par Phil Inout

Le Pitch

Léa (Romane Jolly), une ado sans histoire entourée d’une famille aimante, tombe sous l’emprise d’un homme plus âgé. Follement amoureuse, elle ne réalise pas la manipulation dont elle est victime et s’enfonce dans la prostitution et la violence sans que ses parents (Sylvie Testud, Michael Youn) puissent rien faire…

Ce qu’on en pense

La descente aux enfers d’une ado des beaux quartiers, tombée entre les mains de méchants rappeurs… Fugueuse, c’est MoiChristiane F dans le 16e. Sauf qu’il faut trois épisodes d’une heure,  là où la série allemande vous embarque en 20 minutes. Et bien sûr, tout reste trés édulcoré : du roman photo pour la veillée des chaumières. Comédie familiale, série ado,  thriller, drame, dossier sur la prostitution des mineurs…  La série de Manon Dyllis et Jerôme Cornuau joue sur tous les tableaux. Annoncé en début d’épisode, le drame met des heures à se nouer. Pour savoir ce qu’il adviendra de Lea (on vous fiche un billet qu’elle s’en sortira grâce à l’amour de ses proches),  il faut être prêt à ingurgiter six épisodes d’une heure. Romane Jolly est bien mignonne,  Sylvie Testud et Michaël Youn sont plutôt bien dans le rôle des parents dépassés par les évènements, les dialogues ne sont pas trop mauvais pour une fois,  mais on a quand même trés envie de faire ce que suggère le titre : fuguer ! 

L’Absente

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Par Phil Inout

Le pitch

Neuf ans après la disparition de la petite Marina dans les environs de Dunkerque, une jeune femme amnésique, lui ressemblant trait pour trait, réapparaît presque au même endroit. Une réapparition qui va bouleverser la famille de la disparue… Mais qui est réellement cette inconnue ?

Ce qu’on en pense

A part le soin particulier apporté à l’image (photo, éclairages, cadrages, choix des décors…Tout nickel-chrome), rien de neuf dans cette histoire de disparition/réapparition  à la Harlan Coben,  dans laquelle Thibault de Montalambert (barbu) et Clotilde Coureau (défaite)  jouent les parents éplorés d’une gamine mystérieusement disparue à l’âge de 11 ans,  qui réapparait tout aussi mystérieusement 9 ans plus tard. On a déjà vu ça mille fois. Dialogues sententieux, musique dramatique, personnages stéréotypés, acteurs en surjeu, apparitions fantomatiques,  secrets éventés, rebondissements téléphonés… Il faut vraiment être curieux du dénouement (ou aimer particulièrement la côte d’Opale,  où se situe l’action) pour aller au bout des 8 épisodes.

On The Verge

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Par Phil Inout

Le pitch

Dans un Los Angeles pré-Covid, quatre amies en pleine midlife crisis tentent de jongler entre leur vie familiale et leur vie professionnelle. Pour Justine (Julie Delpy), cheffe française dans un restaurant à la mode, Anne (Elisabeth Shue), styliste débordée, Ella (Alexia Landeau), avec ses trois enfants de trois pères différents, et Yasmin (Sarah Jones III) , qui tente de sortir d’un congé maternité de 12 ans, le quotidien est un numéro d’équilibriste le plus souvent rock’n’roll !

Ce qu’on en pense

July Delpy, la plus américaine des actrices-réalisatrices françaises (elle vit et travaille en Californies depuis des années), s’attaque à sa première série avec On The Verge, qui suit les tribulations tragicomiques quotidiennes de quatre femmes de 50 ans à Los Angeles. Elle y incarne une expatriée, Justine, qui dirige son propre restaurant et est mariée à Martin ( Mathieu Demy à contre emploi dans le rôle d’un affreux macho franchouillard, avec lunettes moustache et marcel). Ses amies américaines sont aussi « on the verge » (sur la brèche/au bord de la crise de nerfs) qu’elle,  ce qui donne lieu à des situations et conversations à l’humour WoodyAllenien, qui exploitent à fond les différences entre les cultures (française et américaine). C’est drôle, enlevé, bien écrit, bien réalisé (dans un style qui mélange soap et cinéma indé US) et remarquablement interprêté. On s’attache immédiatement aux quatre amies, qu’on a plaisir à voir évoluer dans leur relation d’épisode en épisode. Une nouvelle réussite Canal + 

Brand New Cherry Flavor

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Par Phil Inout

Le pitch

Los Angeles, années 1990. S’estimant flouée par un producteur, Lou Burke (Eric Lange),  une jeune réalisatrice débutante, Lisa Nova (Rosa Salazar ) , se lance dans un voyage vengeur et surnaturel, des rues de Beverly Hills aux forêts du Brésil,  avec la complicité de Boro (Catherine Keener),  une mystérieuse femme rencontrée dans une soirée et qui pourrait bien être une sorcière… 

Ce qu’on en pense

Attention les yeux ! Ceci n’est pas une série Netflix ordinaire. C’est bien simple,  si David Cronenberg, David Lynch, Nicolas Winding Refn  et Dario Argento s’étaient réunis pour écrire et réaliser Brand New Cherry Flavor (Nouveau goût cerise), la série n’aurait pas été plus démente et tordue et esthétisante. On y suit les pas de Lisa (Rosa Salazar), une aspirante cinéaste qui vend le scénario de son premier court métrage fantastique à un producteur véreux (Eric Lange). Aux abois, le bonhomme n’a évidemment rien de plus pressé que de se l’accaparer et de dégager l’impétrante. Au lieu de négocier, Lisa (qui a le sang chaud et des origines brésiliennes),  décide direct de se venger en lui jetant un sort. Ca tombe bien, elle vient de rencontrer Boro (Catherine Keener), une mondaine semi clochardisée qui squatte un palais en ruines  de Beverly Hills entourée de serviteurs zombies. Boro s’empresse de répondre à la demande de l’imprudente, ce qui ne va pas sans contreparties. Pour payer ses services, Lisa en est réduite à vomir des chatons qui servent aux potions de la sorcière. Liés par un sort maléfique, Lou et Lisa vont connaître une descente aux enfers gratinée. Entre deux haut le coeur et trois éclats de rires nerveux, le spectateur se demande où il est tombé. La réponse est simple : entre les mains de Nick Antosca et Lenore Zion, créateurs de la  déjà bien flippante série  Channel Zero, qui ont passé ici la surmultipliée. Mélange de Twin Peaks et de Lost Highway sur fond de vaudou brésilien, BNCF risque de perturber gravement les abonnés Netflix non avertis. Les autres vont se régaler.

Cruel Summer

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Par Phil Inout

Le Pitch

Dans les années 90, Kate Wallis (Olivia Holt) une adolescente belle et populaire disparaît mystérieusement. Jeanette (Chiara Aurelia),  une autre adolescente, timide et maladroite, qui l’idolatrait, en profite pour prendre sa place auprès de ses amies et de son fiancé. Un plus tard, Kate réapparait : elle avait été enlevée et  accuse Jeannette d’avoir su qui était son kidnappeur et de n’avoir rien dit…

Ce qu’on en pense

Sous ses apparences de série teenage, Cruel Summer cache, comme son nom l’indique, une certaine noirceur et une profondeur psychologique étonnante.  L’intrigue qui se déroule sur 3 années (avant, pendant et après le kidnapping) avec de constants et imprévisibles allers retours entre les trois époques, tient en haleine jusqu’au bout : qui des deux principales protagonistes ment? Qui dans leur entourage va les soutenir ou les lâcher ? Jusqu’où ira l’affaire qui déchire toute une communauté et dévoile ses plus noirs secrets? La réalisation vire parfois au soap teenage (notamment dans la première période), mais les épisodes défilent sans qu’on songe à appuyer sur la touche stop.

Petit meurtre entre frères

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Par Phil Inout

Le Pitch

A Edimbourg (Ecosse) deux frères Max ( Mark Bonnar) et Jake (Jamie Sives), renversent accidentellement un vieil homme en rentrant éméchés d’une soirée. Après avoir camouflé l’accident en mort naturelle, ils pensent être tirés d’affaire. Mais les proches du défunt commencent à soupçonner que sa mort n’est peut-être pas aussi naturelle qu’ils le pensaient…

Ce qu’on en pense

Un pur bonheur que cette mini série écossaise dans laquelle deux frangins qui se détestent (l’un est avocat d’affaires, riche et sans scrupules, l’autre est un gentil loser qui vivote en tenant un magasin de disques) sont contraints de  s’entendre pour maquiller en mort naturelle un accident de la circulation et faire tenir leur mensonge jusqu’à ce que l’affaire soit défiitivement classée. Dans la grande tradition de la comédie noire britannique, la réalisation signée Neil Forsyth rivalise d’humour noir, de personnages délirants et de rebondissements avec une bonne saison de Fargo. A voir de préférence en V.O pour profiter de l’accent écossais à couper au couteau des protagonistes.

9 Perfect Strangers

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Par Ph.D

Le pitch

Neuf personnes qui ne se connaissent pas sont réunies dans un centre de remise en forme pendant 10 jours, certains pour perdre du poids, d’autres pour prendre du repos ou guérir ses angoisses. Chacun est prêt à se donner à fond pour atteindre son but avec, comme guide spirituel, la charismatique créatrice du centre Masha Dmitrishenko (Nicole Kidman)… 
Ce qu’on en pense

Après Big Little Lies et The Undoing, Nicole Kidman poursuit son étonnante immersion dans le monde des séries avec Nine Perfect Strangers. Une nouvelle création de David E. Kelley, adaptée comme Big Little Lies d’un roman de Liane Moriarty. On retrouve le mélange de psychologie et de thriller qui a fait le succès des deux séries précitées dans cette histoire à la Dix Petits Nègres dans laquelle Kidman joue une femme d’affaire d’origine russe reconvertie en gourou de la remise en forme sur une île paradisiaque  après avoir échappé à une tentative d’assassinat. Encore régulièrement menacée par de mystérieux poursuivants, elle gère un centre hyper luxueux aux méthodes si révolutionnaires qu’elles commencent par paniquer ses clients avant de les convertir, voire de les fanatiser. A coups de flashbacks, la série raconte l’histoire des clients et des principaux employés du centre,  dont on découvre au fil des épisodes les liens et les névroses. Elle se révèle vite envoûtante,  avec des décors de rêve et un casting épatant (Melissa McCarthy, Bobby Cannavale, Michael Sghannon, Luke Evans, Regina Hall). Mais c’est, une nouvelle fois, Nicole Kidman, plus flippante que jamais qui tire la couverture à elle en jouant avec son image de poupée Barbie que la chirurgie esthétique aurait transformée en poupée Chucky.  A voir sur Amazon Prime.

Mr Corman

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Par Ph.D

Le pitch

Artiste dans l’âme, Josh Corman (Joseph Gordon-Levitt)  enseigne en CM1 dans une école publique de la vallée de San Fernando, après avoir renoncé à une carrière musicale. Pourtant reconnaissant pour cette vie, il se retrouve à faire face à de l’anxiété, la solitude et un malaise grandissant

Ce qu’on en pense

Acteur de séries dans sa prime jeunesse, Joseph Gordon-Levitt (découvert au cinéma dans Inception) y revient avec cette comédie dramatique qu’il a écrite et en grande partie réalisée,  et dans laquelle il se met en scène dans la peau de celui qu’il aurait pû être s’il n’avait pas percé au cinéma. Un prof à la vie confortable et tranquille,  mais qui ne parvient pas à faire le deuil d’une carrière dans la musique qui lui tendait les bras. Le format court (30 minutes) permet à l’acteur-réalisateur d’explorer toutes les facettes de la psychologie contrariée de son personnage, éternel adolescent dépressif,  sans risquer de lasser le spectateur, ni l’entraîner trop profond dans les méandres de l’esprit malade du héros. La réalisation n’oublie pas de s’accorder des pauses comiques et d’autres  plus oniriques et poétiques. Une curiosité,  à voir sur Apple TV+

Hit and Run

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Par Ph.D

Le pitch

Tel Aviv. Ancien mercenaire reconverti en guide touristique, Seguev (Lior Raz) vit heureux avec sa nouvelle épouse Danielle (Kaelen Ohm) et sa fille. Sa vie  bascule lorsqu’une voiture renverse et tue sa femme. Il poursuit les chauffards jusqu’à New York, où ils ont fuit.  Là,  il va se rendre compte qu’il ne connaissait rien de celle qu’il avait épousé…

Ce qu’on en pense

Nouvelle série du créateur et héros de Fauda, Lior Raz, Hit and Run le transporte de Tel Aviv à New York où, sous les traits d’un ex-mercenaire,  il enquête sur la mort de sa femme dans un accident de voiture qui n’en est sans doute  pas un. Co-écrit avec les scénaristes de The Killing, Hit and Run mélange une intrigue à la Harlan Coben (une femme disparait, son mari enquête et découvre qu’elle n’était pas celle qu’on croyait) aux enquêtes à rebondissements de The Killing, dans lesquelles un nouveau coupable potentiel apparaît à chaque épisode. Résultat : un polar urbain mené tambour battant qui accroche dès le premier épisode, avec des personnages attachants portés par d’excellents acteurs. LA série Netflix de la rentrée. 

Disparu à jamais

Séries|

Par Ph.D

Le pitch

Guillaume Lucchesi (Finnegan Oldfield) , éducateur dans les quartiers sensibles de Nice, pensait avoir tiré un trait sur le drame terrible au cours duquel les deux êtres qu’il aimait le plus ont trouvé la mort: Sonia (Garance Marillier), son premier amour et son frère aîné Fred (Nicolas Duvauchelle). Dix ans plus tard, sa compagne  Judith (Nailia Harzoune), dont l’amour lui a permis de reprendre goût à la vie, disparaît mystérieusement. Pour la retrouver, Guillaume va devoir affronter toutes les vérités que les siens lui ont cachées, mais aussi celles qu’il a depuis longtemps décidé d’ignorer…

Ce qu’on en pense

Les adaptations Netflix d’Harlan Corben se suivent et se ressemblent, hélas, quelle que soit leur provenance et leur nationalité: une femme disparaît, dix ans (ou plus) se passent, l’histoire est racontée en flashback,  elle réapparaît avec les fantômes du passé des autres protagonistes… La dernière en date est française et réalisée par Juan Carlos Médina et sa seule originalité est d’être située dans les quartiers nords de Nice (Ariane , Trinité). Les responsables des décors se sont donnés du mal pour trouver des endroits rarement filmés et cela donne à la série une identité visuelle un peu originale. Le casting est excellent,  mais les acteurs sont mal dirigés avec des dialogues tellement mal écrits qu’ils les obligent à jouer faux les trois quart du temps. La seule à s’en sortir à peu près bien (mais elle a peu de scènes) est Nailia Harzoune, que l’on avait découvert dans Chouf et surtout Patients, le premier film de Grand Corps Malade.  La réal est correcte, mais l’intrigue se traîne à coups de scènes inutiles et de rebondissements artificiels. Trois épisodes auraient largement suffi à emballer l’affaire.