Séries

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Euphoria

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Par Ph.D

Le Pitch

A 17 ans, Rue Bennett (Zendaya), fraîchement sortie de désintox, cherche à donner un sens à son existence. Elle se lie très vite à Jules Vaughn (Hunter Schafer) , une fille trans récemment arrivée en ville après le divorce de ses parents. Dans leur sillage gravitent Nate Jacobs (Jacob Elordi), un sportif dont les problèmes de colère masquent des complexes sexuels ; Maddy Perez (Alexa Demi) , la petite amie de Nate ; Chris McKay (Algee Smith), star de l’équipe de football qui peine à suivre les cours ; Cassie Howard (Sidney Sweeney) , dont le passif sexuel continue de la poursuivre ; Lexi Howard (Maude Apatow) , jeune sœur de Cassie et amie d’enfance de Rue ;  Kat Hernandez (Barbie Ferreira), ado boulotte en pleine exploration de sa sexualité et  Fezco (Angus Cloud) qui deale pour tout le monde…

Ce qu’on en pense

Série phénomène de HBO lancée en 2019, Euphoria a confirmé le talent de réalisateur de Sam Levinson (Another Happy Day, Assassination Nation, Malcolm & Marie) et fait de Zendaya, son actrice principale, la première star planétaire de sa génération. Série ado pervertie par un émule de Danny Boyle période Trainspotting, Euphoria est un cocktail imparable de sexe, de drogue, de rock, de rap et de techno avec des personnages au mieux borderline,  au pire totalement déjantés, junkies et psychotiques. La figure centrale de la série est Rue (Zendaya) qui, à 17 ans a déjà un lourd passé de junkie. On la découvre au premier épisode sortant de desintox pour replonger aussitôt dans la defonce que lui fournit  Fezco (Angus Cloud) son dealeur et frère de sang. Au lycée, elle se lie d’amitié amoureuse avec Jules  (Hunter Schafer) ado au physique hermaphrodite qui consomme les relations homosexuelles avec des adultes au même rythme que Rue sniffe tout ce qui lui passe sous les narines. La vision que la série donne de la jeunesse californienne est encore pire que celle que donnait Bret Easton Ellis dans Less Than Zero pour les années 80. Elle  a de quoi épouvanter les parents d’ados qui tomberaient dessus par hasard. Pourtant, Euphoria fascine et la saison 2 qui vient de démarrer sur OCS,  après une longue  interruption due au Covid,  relance l’intérêt autour des différents personnages, dont Fezco et son jeune frère Ash, héros d’un premier épisode ultraviolent. Nul doute qu’Euphoria sera encore LA série à voir en 2022. 

After Life

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Par Phil Inout

Le Pitch

Journaliste dans le quotidien gratuit d’un village anglais, Tony (Ricky Gervais) ne se remet pas de la mort de  sa femme Lisa (Kerry Godliman). D’abord suicidaire, il a décidé de continuer à vivre pour punir le monde de sa méchanceté, envisageant sa misanthropie comme un super-pouvoir

Ce qu’on en pense

After Life aurait pu (dû ?) se terminer au dernier épisode de la saison 1. Le héros incarné par Ricky Gervais avait fait son « travail de deuil » à sa manière particulière, se vengeant avec un humour féroce de la méchanceté du monde jusqu’à finir par comprendre que c’est à lui qu’il faisait le plus de mal. Mais on a tellement aimé l’humour de la série et ses personnages qu’on les retrouve avec bonheur pour une deuxième et une troisième saison. Du bonheur,  mais un peu d’appréhension aussi : ayant décidé de redevenir l’ homme bon et généreux qu’il était avant de perdre sa femme, et de faire le bien autour de lui plutôt que d’appuyer systématiquement  là où ça fait mal, Tony (Ricky Gervais au meilleur de son humour à froid)  ne risque-t-il pas de décevoir ses fans ?  On fait rarement de bonnes fictions avec les bons sentiments. Et l’effet de surprise ne jouant plus,  on pourrait finir par se lasser des rituels mis en place par la série : Tony regardant les vidéos de sa vie avec Lisa, Tony au bureau raillant ses collègues, Tony en reportage chez les habitants les plus allumés du patelin, Tony au cimetière (avec  la merveilleuse Penelope Wilson), Tony chez le psy (Paul Kaye), Tony au chevet de son père à l’hospice, son crush avec l’infirmière (Ashley Jensen), ses prises de bec avec le postier (Joe Wilkinson) , sa complicité avec Roxy la prostituée au grand coeur (Roisin Conaby) … Heureusement, il y a du nouveau pour relancer l’intrigue: le journal risque d’être vendu et tous les employés pourraient se retrouver à la rue. De quoi redonner à Tony le mors aux dents… La saison finale est un peu en retrait, mais on retrouve avec plaisir les personnages (moins Roxy, dont il est souvent question mais qu’on ne voit jamais) et on accompagne Tony dans la fin de son travail de deuil, toujours entre éclats de rires et larme à l’oeil.  Kerry Godliman, qui joue sa femme disparue,  est plus présente via les vidéos familiales que Tony regarde en boucle et les scènes de reportages sont toujours hilarantes. On attend avec impatience le prochain projet de Ricky Gervais.

Vigil

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Par Phil Inout

Le Pitch

Le commandant de police Amy Silva (Suranne Jones) est envoyée à bord d’un sous marin nucléaire de la Navy en plongée, le HMS Vigil,  pour enquêter sur la mort suspecte d’un membre de l’équipage. Elle conclut à un meurtre et soupçonne qu’il est peut-être liée au naufrage d’un chalutier survenu dans la zone de plongée du Vigil. La défiance des officiers de bord, le secret défense et divers incidents de bord vont torpiller son enquête

Ce qu’on en pense

Les séries anglaises continuent à faire les beaux soirs d’Arte qui a décroché les droits de diffusion de ce succès de la BBC : un thriller sous-marin parfaitement piloté par Tom Edge (The Crown, Judy) et au casting remarquable. Deux héroïnes se partagent l’enquête sur un meurtre supect à bord d’un sous marin de la Royal Navy : Amy Silva (Suranne Jones) immergée dans l’univers  essentiellement masculin et militaire du sous-marin et Kristen Loàngacre (Rose Leslie) qui assure le back office sur terre.  On découvrira que les deux jeunes femmes ont eu une liaison et qu’Amy a survécu à un accident de voiture qui s’est terminé au fond d’un lac. Ce qui ne facilitera évidemment pas son séjour confiné à bord du submersible… Le talent des deux actrices et de leurs partenaires masculins (Gary Lewis, Paterson Joseph, Connor Swindells…) permet de faire oublier les invraissemblances du scénario et une réalisation de téléfilm. On plonge avec plaisir dans les 6 épisodes de ce Cluedo sous marin, diffusé ce mois ci sur Arte et déjà disponible en intégralité sur Arte + 

Mohamed Ali

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Par Phil Inout

Comme il l’avait fait pour sa fresque historique sur le Vietnam, Ken Burns s’est immergé dans des centaines d’heures d’archives audiovisuelles pour retracer, en 4 épisodes d’un peu moins de deux heures chacun,  la vie et la carrière d’une des personnalités les plus flamboyantes du XXe siècle, le boxeur Cassius Clay/Mohamed Ali. Chapitrée en rounds, la série risque de laisser KO même ceux qui croyaient déjà tout savoir sur l’ex champion du monde des poids lourds, auquel plusieurs films et téléfilms ont déjà été consacrés. A la manière de ces biographes américains qui sont capables de tartiner des milliers de pages sur leur sujet, Burns décortique le moindre aspect de la vie et de la carrière du boxeur avec force images et témoignages, parfois inédits. Les combats de Mohamed Ali ne représentent qu’une infime partie de cette formidable série documentaire qui immerge le spectateur dans toute la culture populaire et politique du 20e siècle, dont Norman Mailer a pu écrire qu’Ali en représentait l’essence même. Par son génie pugilistique, son sens du spectacle et des punchlines, ainsi que par son engagement pour les droits civiques,  Cassius Marcellus Clay a marqué son époque plus qu’aucune autre personnalité noire.

The Undoing

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Le pitch
Thérapeute à succès sur le point de publier son premier livre, Grace Sachs (Nicole Kidman) a un mari aimant (Hugh Grant) et un fils qui fréquente une école privée de prestige. Mais soudain, avec une mort violente, un mari qui disparaît et de terribles révélations concernant celui qu’elle pensait connaître, sa vie bascule…

Ce qu’on en pense

Big Little Lies n’en finit plus de faire des émules. Après Little Fires Everywhere où l’on retrouvait Reese Witherspoon dans un rôle assez similaire, voici The Undoing avec une autre des protagonistes de BLL : Nicole Kidman. La star australienne a retrouvé la chevelure flamboyante et le visage lisse de ses 20 ans pour interpréter  Grace Sachs, une thérapeute confrontée aux mensonges de son mari (Hugh Grant), accusé d’avoir assassiné sa maîtresse et aux soupçons de l’inspecteur de police chargé de l’enquête (Edgar Ramirez). Dans un contre emploi parfait, Hugh Grant est l’atout majeur de cette série policière qui traîne un peu en longueur, mais captive quand même jusqu’au bout. Disponible sur OCS depuis 2020, la série est diffusée sur TF1 en janvier 2022.

Les Hautes herbes

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Par Phil Inout

Le pitch

Un été, en Tourraine, Jules, 10 ans (Antonin Chaussoy), est accueilli, à la campagne, par un jeune couple, car sa mère est dans le coma après un accident de scooter. Comment trouver sa place dans un village dont les habitants sont secoués par de profonds antagonismes ; comment ne pas craindre ce qui se cache derrière les hautes herbes alors qu’un saisonnier vient de disparaître sans laisser de traces ?

Ce qu’on en pense

Pour sa première mini-série, Jerôme Bonnel,  dont le nouveau film (Chère Lea) est encore en salles,  a convié Emmanuelle Devos qu’il avait fait tourner en 2013 dans Le temps de l’aventure à effectuer elle aussi ses débuts dans une série. Un choix judicieux car, contrairement à la plupart de ses collègues actrices françaises, Devos ne sait pas être ne serait-ce que médiocre. Elle est parfaite dans le rôle d’Eve Merrieu,  femme mure à la solitude assumée et au tempérament affirmé,  qui se met en tête de retrouver coûte que coûte un saisonnier algérien disparu dans l’indifférence générale, juste parce qu’il s’était montré poli et attentionné envers elle. Cette disparition est surtout prétexte  pour Jerome Bonnel à immerger le (télé)spectateur dans une communauté villageoise perturbée par l’imminence de la fermeture d’une usine qui emploie la majorité des actifs locaux. Il le fait par les yeux, incroyablement clairs, d’un jeune garçon  (Antonin Chaussoy) recueilli par un jeune couple après l’accident de sa mère. Etranger au village, Jules n’est pas le seul à ne pas se sentir à sa place. Tous les personnages sont plus ou moins décalés : Eve qui recherche obstinément un immigré qu’elle ne connait ni d’Eve ni d’Adam.  Maud, la garde champêtre (India Hair) qui va prendre en charge  avec bonhomie une enquête criminelle dépassant de loin ses compétences. Glenn son ex-collègue gendarme (Jonathan Couzinié) qui va devenir « à l’insu de son plein gré » un père de substitution pour Jules. Ambroise (Lazare Gousseau), son copain bédéaste,  qui vient de s’installer au village pour noyer dans l’alcool un chagrin d’amour. Lucille (Louise Chevillotte) sa copine et fille d’Eve qui se demande ce qu’elle fai encore là alors qu’elle devrait être depuis longtemps installée en ville et s’oublie dans des amours improbables… En trois épisodes de 52 minutes,  Jerome Bonnel fait vivre cette petite communauté réduite aux aguets avec humour, finesse et empathie. Une bonne mini-série française, c’est rare mais ça existe. La preuve.

Top Séries 2021

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Par Phil Inout

La pandémie et la concurrence entre les plateformes de streaming ont encore boosté la consommation de séries en 2021. Il faut dire que la quantité et la qualité étaient au rendez vous. Pas de Squid Game et une seule série française  dans notre Top 10 2021 (cliquez sur le titre pour lire la critique et voir la bande annonce)

1) Mare of Easttown (OCS)

2) Scenes From a Marriage (OCS)

3)  Dopesick (Disney+)

4) The Split (Arte +)

5) Maid (Netflix)

6) This Way Up (MyCanal)

7) Mum (Arte+)

8) Ovni(s) (MyCanal)

9) Invasion (Apple+)

10) Impeachment (MyCanal)

Mon Ange

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Par Phil Inout

Le pitch

Suzanne Brunet (Muriel Robin) ne se résout pas. Sa fille, Julie, a disparu il y a huit ans, mais Suzanne la cherche toujours, partout. Julie aurait 25 ans aujourd’hui. Est-elle toujours vivante ? Que lui est-il arrivé?

Ce qu’on en pense

Murielle Robin est la tête (à claques)  d’affiche de cette nouvelle série TF1, allègrement pompée sur les polars nordiques. Elle y joue, très mal,  une mère qui a sombré dans l’alcoolisme après la disparition de sa fille, avec laquelle elle ne s’netendait pas,  mais qui continue à la chercher malgré tout,  huit ans après, persuadée qu’elle est toujours en vie. Une photo dans un journal la met sur une nouvelle piste et la voilà qui débarque dans un bled perdu, où elle s’attire l’antipathie des habitants avec ses questions et son air butté. Comme par hasard, son arrivée coincide avec une série de drames qui mettent la police locale sur les dents. A commencer par le commissaire Varan (Patrick Chesnais),  forcément au bord de la retraite et par son adjointe de fille (Marilou Berry) forcément enceinte et mal fagottée, mais de bonne volonté. Le commissaire a aussi un fils autiste, Maxime (joué par le Niçois Mickael Lumière), qui semble savoir des choses mais ne veut rien dire.  De mauvais dialogues en rebondissements téléphonés,  on s’achemine péniblement vers une fin prévisible, au bout de  4 longues heures, après moults plans aériens de forêts censés entretenir un climat angoissant. Rien de nouveau sous le soleil de TF1.  

The Split

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Par Phil Inout

Le Pitch

Deux soeurs, Hannah (Nicola Walker) et Nina (Annabel Scholey), travaillent comme avocates spécialisées dans le divorce pour des cabinets rivaux, dont celui de leur mère Ruth (Deborah Findley). Leur autre soeur, Rose (Fiona Button), cherche encore sa place dans le monde et prépare son mariage. Lorsque leur père Oscar (Anthony Head) revient des Etats-Unis, où il s’est enfui  30 ans plus tôt avec leur baby sitter, toute leur vie va être bouleversée…

Ce qu’on en pense

C’est Noël pour les fans de séries anglaises. Arte + a mis en ligne deux des trois saisons de The Split, géniale comédie  dont les héroïnes sont quatre femmes : Ruth Defoe et ses filles. Ruth, Hannah et Nina sont avocates spécialistes du droit familial. Elles négocient tous les jours des contrats de mariage et des divorces, ce qui ne rend pas leur vie sentimentale plus tranquille. La mère Ruth, une femme a poigne  a élevé ses filles toute seule après s’être faite larguer par son mari, cofondateur de leur cabinet d’avocats, parti avec la baby sitter des enfants. Ce qui ne l’a pas empêchée de faire prospérer son cabinet que l’ainée de ses filles, Hannah, mariée et mère de 3 enfants,  a quitté pour rejoindre un cabinet international… Où elle a retrouvé un ancien amant, toujours trés séduisant et trés épris d’elle. Célibataire endurcie, Nina, qui ignore tout de leur passé, trouve l’avocat quadragénaire trés à son goût et profite d’un dossier qui l’oppose à sa soeur pour lier plus ample connaissance. Pendant ce temps, leur petite soeur Rose se prépare à convoler avec un séduisant garçon qui pourrait bien être gay et  Ruth férraille en secret avec son ex-mari Oscar, revenu des Etats Unis pour réclamer sa part du cabinet. Personnages parfaitement caractérisés et immédiatement attachants, casting parfait, dialogues brillants,  humour british, intrigues multiples, émotion… The Split est, sans conteste,  une des meilleures séries de l’année. Et tout le monde peut la voir, gratis.  Merci Arte !

Dopesick

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Par Ph.D

Le pitch

Dans les années 2000, Samuel Finnix (Michael Keaton), Médecin généraliste d’une petite ville minière des Appalaches en Virginie (USA),  commence à prescrire à ses patients de l’Oxycontin, un antidouleur à base d’opiacés garanti « sans risque d’addiction »… Trés vite, la situation dégénère: les overdoses  et les cas d’addictions graves se muliplient,  en même temps que le taux de criminalité explose dans tout le pays. Plusieurs enquêteurs se préoccupent du phénomène,  mais Purdue, la société pharmaceutique familiale qui commercialise le produit, fait tout pour étouffer leurs investigations…

Ce qu’on en pense

Adaptation de Dopesick: Dealers, Doctors, and the Drug Company that Addicted America de Beth Macy, Dopesick revient sur la crise des opiacés qui a fait des ravages dans tous les Etats Unis au début des années 2000. Après le crack, les médicaments à base d’opiacés, faciles à se procurer et peu onéreux,  sont devenus la drogue préférée des toxicomanes. Mais ils ont également rendus dépendants des centaines de milliers de patients,  auxquels ils étaient prescrits comme de l’Aspirine ou du Doliprane. Réalisés par Barry Levinson (Rainman),  les premiers épisodes montrent comment le produit a été commercialisé par des laboratoires pharmaceutiques sans scrupules,  qui ont tout fait pour cacher leur dangerosité aux médecins qui le prescrivaient, en noyant les autorités médicales sous des dizaines d’études de complaisance. La bonne idée de la série est d’être localisée dans une petite ville minière où l’on peut voir de prés les dégats causés par le produit sur les patients d’un médecin de campagne, joué par Michael Keaton. D’abord suspicieux,  le toubib finira par devenir lui-même accro à l’Oxycontin,  pendant que plusieurs  enquêtes seront menées dans tout le pays et convergeront vers un procès retentissant. Trés réaliste et noire, la série évolue sur plusieurs temporalités à coups d’allers-retours entre présent et passé,  à la manière d’un film dossier à la Dark Waters. Elle  suit sur uen dizaine d’années une foule de personnages : médecin , patron et employés du laboratoire, policiers, membre d’une commission d’enquête, patients intoxiqués et leur famille, tous remarquablement incarnés. Un vrai tour de force,  pour une série dramatique « adulte » que l’on ne s’attendrait pas forcément à trouver sur Disney +  

Get Back

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Par Philippe DUPUY

Le Pitch

En janvier 1969, les Beatles  John Lennon, Paul McCartney, George Harrison et Ringo Starr se retrouvent pour enregistrer un nouvel album, filmer un documentaire et préparer leur  premier concert depuis plus de 2 ans. Face à des délais quasi impossibles à tenir, les tensions s’accumulent…

Ce qu’on en pense

En 1970, les fans des Beatles découvraient dans le film Let it Be de Michael Lindsay-Hogg un groupe au bord de l’explosion. Le réalisateur de Ready Steady Go avait filmé en janvier 1969 l’enregistrement de l’album éponyme et en avait tiré un montage qui annonçait la séparation des Beatles. On les y voyait, barbus, vieillis, drogués  et fatigués,  peiner sur l’enregistrement de leurs derniers tubes (« Get Back », « Let it Be », « Don’t Let me down« …) et se prendre la tête au point que George Harrison quittait les séances et le groupe. Un demi-siècle plus tard, Peter Jackson, réalisateur du Seigneur des Anneaux et grand fan du groupe devant l’Eternel, s’est replongé dans les quelque 60 heures de rushes de 1969 pour cette mini-série documentaire en trois parties intitulée Get Back. Résultat : 6 heures de film qui changent totalement la perspective et vont arracher des larmes (de bonheur cette fois ) aux fans des Beatles. D’abord,  parce que l’image et le son n’ont plus rien à voir avec le film d’époque. Remastérisées avec les moyens d’un blockbuster de cinéma, les images semblent avoir été tournés hier en Haute Définition et son Dolby. Get Back est d’abord un choc visuel : on n’a jamais vu les Beatles comme cela.

Dans le premier épisode, le groupe se réunit après plusieurs mois d’inactivité dans un hangar de Twickenham , où les Beatles ont décidé d’enregistrer 14 nouvelles chansons,  de tourner un documentaire et une émission de  télévision et de donner un concert surprise. Tout cela en moins d’un mois ! Un timing intenable qui met le groupe sous pression alors que leurs relations ne sont déjà pas au beau fixe. Lennon, flanqué d’une Yoko Ono qui le suit partout, est l’ombre de lui-même. Ringo a l’air constamment défoncé. George Harrison est plein de frustrations et doute de son utilité dans le groupe. Paul McCartney voit le temps passer sans que rien de bon n’émerge des séances et stresse, prêt à tout laisser tomber. L’épisode s’achève sur le départ d’Harrison qui claque la porte après une dernière prise de bec avec Paul. On retrouve le shema destructeur de Let it Be. Mais dans le deuxième épisode, changement total de perspective : le groupe s’est replié au studio Apple de Saville Row et les séances d’enregistrement avancent bon train. On assiste en direct à la création de « Get Back« , « Let it Be« , « Don’t Let Me Down » , « Long and Winding Road » , « Octopus Garden » et quelques autres. C’est magique ! Les 4 garçons, rejoints par Billy Preston qu’ils avaient connu à Hambourg, semblent avoir miraculeusement retrouvé leur complicté des débuts. Les séances sont hyper joyeuses, familiales et productives. On voit littéralement le génie des Beatles à l’oeuvre. L’épisode final est consacré au concert que le groupe finira par donner sur le toit du studio et qui constituera, hélas, sa dernière apparition live. Cette mini série documentaire est une telle merveille qu’elle justifie presque à elle seule l’abonnement à Disney +

Christmas Flow

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Par Phil Inout

Le pitch

Rappeur à succès, Marcus (Tayc) fait un bad buzz avec un texte phallocrate. Les Simones, trio de youtubeuses féministes, le démolissent sur leur chaine. Le problème c’est que Lisa (Shirine Boutella),  l’une des trois filles, est amoureuse du rappeur… Marcus lui pardonnera-t-il ? Parviendra-t-il à sauver sa carrière et les Simones leur amitié et leur média, convoité par une affairiste sans vergogne (Mademiselle Agnès) ?

Ce qu’on en pense

Bonne surprise que cette mini série en forme de comédie romantique de noël rap. Un drôle de mix ! Au début, on croit être tombé sur un épisode de Validé featuring Diana Boss. Mais on se laisse prendre au jeu, emporté par la tchatche des comédiennes (Shirine Boutella, Marion Seclin, Aloise Sauvage– trois découvertes – plus Camille Lou et Mademoiselle Agnès dans un rôle de garce qui lui va bien) et de leurs partenaires masculins (dont l’excellent Philippe Rebbot échappé du sépartement de L’amour Flou pour un caméo sympa). Les dialogues fusent, la BO aligne les tubes, le second degré et la magie de Noël font le reste. Christmas Flow porte bien son titre : la mini série respecte les codes de la comédie romantique de saison,  en y ajoutant le flow des cités, où se déroule l’intrigue,  entre HLM parentaux et MJC. C’est original, pétillant et coloré. Merci Netflix pour ce joli cadeau de Noël.

American Rust

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Par Ph.D

Le pitch

A Buell, en Pennsylvanie, le shérif, Del Harris (Jeff Daniels) doit faire face à une inquiértante montée de la criminalité et de la consommation de stupéfiants. Le problème c’est qu’il est lui-même accro aux opioïdes et trimbale un passé trouble…

Ce qu’on en pense

Dans la lignée de Mare of Easttown,  American Rust installe son intrigue dans un patelin paumé de Pennsylvannie,  où le sherif local (Jeff Daniels excellent) est aux prises avec le meurtre d’un de ses anciens adjoints  et avec une épidémie d’overdoses aux opioïdes… Dont il est lui même consommateur ! Ce n’est d’ailleurs pas son seul secret inavouable. Personne ne sait vraiment pourquoi il a atterri dans ce trou perdu,  mais tout le monde se doute que ce n’est pas pour la qualité de vie qu’il s’y est réfugié. Tous les personnages sont, comme lui,  sérieusement cabossés par la vie, même les plus jeunes. Le casting est top et la réalisation installe une atmosphère poisseuse et dépressive qui colle à la peau. American Rust (littéralement : Rouille Américaine) porte bien son titre : on voit comment la violence, la crise économique, la drogue et la misère gangrennent le pays et le détruisent de l’intérieur. Ce n’est pas la série la plus riante de cette fin d’année, mais certainement une des plus recommandables.

La Meilleure version…

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Par Phil Inout

Le Pitch

Blanche Gardin est une humoriste à succès. Tout lui réussit, mais elle souffre d’un problème digestif chronique qui la fait énormément souffrir. Elle se rend chez un naturopathe adepte de la pensée positive qui lui explique que son problème vient de l’autodérision dont elle fait preuve sur scène. Blanche prend conscience que son salut est dans la bienveillance qu’elle doit enfin exercer vis-à-vis d’elle-même. Elle prend alors une décision radicale : elle arrête l’humour. Elle l’annonce à son agent et sur les réseaux sociaux, et s’engage sur la route du développement personnel, de la quête du bien-être et de la recherche spirituelle afin de devenir une meilleure version d’elle-même.

Ce qu’on en pense

Adepte de l’humour trash, Blanche Gardin utilise son propre personnage de comique dépressive (et constipée) comme héroïne de sa première série pour Canal Plus. On la suit chez son naturopathe qui lui prescrit d’arrêter l’humour auto destructeur,  dans ses recherches de « donneur de caca » pour tenter une greffe, en famille avec sa mère, sa soeur et son frère qui lui sert d’assistant, avec ses amis comédiens et humoristes qu’elle espère convertir à sa nouvelle  « positive attitude », en taxi avec un chauffeur complotiste, chez un spécialiste adepte des lavements, avec un vendeur d' »eau dynamisée »… Une suite de saynettes plus ou moins drôles, grinçantes et scatos, qui à l’arrivée forment comme une télé-réalité sur les problèmes de transit intestinal.  Ecrite avec Noé Debré et réalisée par Blanche elle-même, la série est surtout prétexte à égratigner les charlatans qui profitent de la détresse intestinale de leurs contemporains pour fourguer leurs solutions miracles et le nombrilisme. Décalée, scato, malaisante et caustique, elle plaira sans doute aux fans de l’humoriste. Mais à défaut d’effet thérapeutique sur sa créatrice, elle risque fort de faire caguer les autres ! 

Le Tour du monde en 80 jours

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Par Phil Inout

Le pitch

Londres, 1872. Phileas Fogg (David Tennant)  gentleman anglais, prend ce pari insensé: faire le tour du monde en quatre-vingts jours. Il s’alloue les services de Jean Passepartout (Ibrahim Koma), un serveur français débrouillard. Suivis de près par Abigail Fixx (Leonie Benesch),  reporter d’un grand quotidien Londonien, ils embarquent pour un voyage semé d’embûches

Ce qu’on en pense

Nouvelle adaptation du roman de Jules Verne, cette coproduction européenne modernise le récit en remplaçant le policier qui pistait Phileas Fogg par une jeune et impétueuse journaliste,  joliment incarnée par l’actrice allemande Leonie Benesch. David Tennant hérite du rôle principal et donne à son Phileas un  charme et un flegme tout britanniques. On s’étonne que le rôle de Passepartout ait échappé à Omar Sy,  mais on se réjouit de retrouver à la place un des acteurs de Sous le Soleil Ibrahim Koma, dans une composition qui le met en valeur à l’international. Avec ses couleurs flashy, ses décors numériques et son rythme échevelé, cette série d’aventures exotiques au long cours renoue avec bonheur avec la tradition des grands feuilletons des vacances de Noël. Un pur plaisir nostalgique pour les grands et une belle introduction à l’univers de Jules Verne pour les plus petits. Phileas Fogg n’a pas fini de susciter des vocations de globe trotters !