Sky Rojo
Par Phil Inout
Le pitch
Ce qu’on en pense
Les créateurs de Casa de Papel frappent encore fort sur Netflix avec cette nouvelle série girlie qui dépote. Un « Thelma & Louise fois trois » sur l’île de Tenérife, où trois prostituées font tout et n’importe quoi pour échapper à leurs proxos. B.O rock, sexe, violence, courses poursuites, humour noir : le cocktail est connu et bien dosé. Le spectateur est embarqué sur un roller coaster sans freins pour 8 épisodes torchés à fond la caisse. Les couleurs flashent, la musique bastonne, les dialogues écorchent les oreilles et on en prend plein les yeux avec trois actrices bombissimes. Pas réaliste pour un sou, mais jouissif.
Un Homme d’honneur
Par Phil Inout
Le pitch
Richard Altman (Kad Merad), juge droit et respecté, voit sa vie basculer lorsque son fils Lucas (Rod Paradot) commet un délit de fuite en laissant un motard pour mort. Richard pousse son fils à se dénoncer, mais se rend compte que la victime n’est autre que le fils d’un puissant mafieux, Bruno Riva (Gérard Depardieu) et que Lucas signerait son arrêt de mort en se livrant aux autorités. Prêt à tout pour sauver son fils, le juge va renier tous ses idéaux, mettre le doigt dans un engrenage infernal et entamer une réelle descente aux enfers…
Ce qu’on en pense
Après This Is Us (devenu Je te promets en VF), TF1 adapte une nouvelle série US, Your Honor, elle même déclinée d’une série israélienne. L’histoire d’une descente aux enfers qui, dans la version américaine, était portée par Bryan Cranston et louchait vers Breaking Bad. Avec Kad Merad dans le rôle principal, on s’éloigne du thriller nerveux et anxiogène pour une forme plus proche de la dramatique télévisuelle, qui convient sans doute mieux au public cible du prime time de TF1. Le casting français (Rod Paradot, Gérard Depardieu, Zabou Breitman, Nicolas Duvauchelle…) et quelques changements scénaristiques ne suffisent pas à donner très envie d’aller au bout des six épisodes pour qui a vu les versions précédentes. Kad Merad est moins bon que dans Baron Noir, Depardieu cachetonne, Rod Paradot grimace au lieu de jouer et les modifications apportées au scénario original ne rendent pas l’histoire plus crédible, au contraire. Après sa diffusion sur TF1, à raison de trois fois deux épisodes le lundi, Un Homme d’honneur sera disponible en intégralité dès le 23 avril sur Disney+
6 X Confin.é.e.s
Par Phil Inout
Le pitch
Que se passe-t-il à l’intérieur quand il ne se passe rien dehors ? Dans les appartements, dans les maisons, dans les têtes? Qu’est-ce qui émerge lorsqu’on est coincé durant des semaines en coloc avec sa famille, des presque inconnus ou en couple sans échappatoire ? 6 histoires qui ont en commun de se dérouler durant le premier confinement et qui explorent dans des registres différents la façon dont le meilleur (parfois) et le pire (très souvent) s’expriment dans cette situation inédite.
Après Connectés , le film de Romuald Boulanger sorti sur Prime Video pour le #confinement2 , voici 6 X Confin.é.e.s la série, qui débarque sur MyCanal pile poil pour le #confinement3. Soient 6 courts métrages d’une vingtaine de minutes, réalisés par des cinéastes débutants comme la photographe Alice Moitié ou l’humoriste Marina Rollman, et censés se passer entre mars et mai 2020, pendant le premier confinement. Le premier met en scène Vincent Cassel dans le rôle d’un DJ sur le retour qui héberge chez lui son jeune collaborateur faiseur de sons et sa copine styliste. Au menu : conflit de générations et dj mix en live, avec un Vincent Cassel en très grande forme. Dans le suivant, William Lebghil et Laura Felpin jouent deux gamers marginaux qui squattent un grand appartement parisien et se prennent la tête aussi bien en présentiel qu’en virtuel. Le troisième met en scène Gilbert Melki dans le rôle d’un marginal qui tombe en panne de voiture devant un château et décide de camper dans le parc, avec le consentement plus ou moins contraint des chatelains… Bien dirigés, drôles, décalés et percutants, les six sketches réussissent à être originaux en abordant les thématiques dans l’air du temps. Comme le harcèlement sexuel dans le film le plus marquant, où Ludivine Sagnier, people parisienne, revient dans sa famille de province et apprend, entre la poire et le fromage, qu’elle a été victime d’attouchements dans son enfance. Ce qu’elle avait totalement oublié… Malgré un petite baisse de régime sur la fin, 6 X Confiné.e.s est une nouvelle réussite à mettre au compte des productions Canal +.
Ginny & Georgia
Par Phil Inout
Le pitch
Portée par un duo mère-fille épatant (Antonia Gentry et Brianne Howey, deux découvertes), cette nouvelle série Netflix aux airs de teen-drama à l’eau de rose se démarque du genre grâce à ses thématiques sociales et à une intrigue de thriller qui en fait un mix réussi de Gilmore Girls et de Little Fires Everywhere. Le scénario met en parallèle la vie vie quotidienne de Ginny (Antonia Gentry), adolescente métisse douce et innocente, qui découvre l’amour dans son nouveau lycée et celle de sa mère, la tempétueuse et secrète Georgia (Biranne Howey), dont on découvre en flashes back le parcours de vie chaotique, marqué par une furieuse envie d’échapper, par tous les moyens, à sa condition sociale. La série alterne ainsi humour (avec des dialogues très enlevés), romance et drame à un rythme soutenu. Une bonne surprise.
Caïd
Par Phil Inout
Le pitch
Un réalisateur (Sébastien Houbani) et son caméraman (Julien Meurice) sont envoyés tourner le clip de rap de Tony, un caïd de cité du sud de la France (Abdraman Diakité). Ils se retrouvent embarqués, malgré eux, dans une guerre des gangs…
Ce qu’on en pense
Nicolas Lopez et Ange Basterga, un Martiguais et un Corse, avaient réalisé en 2017 Caïd, un film de cité autoproduit, dans la lignée de La Haine et Un Prophète, dont l’originalité était d’être tourné en « found footage ». Primés à Cognac, Netflix leur a proposé de l’adapter en série dans un format inédit (10 épisodes de 10 minutes) qui semble fait pour les smartphones. Bonne pioche en tout cas : Caïd est une réussite. Les dix épisodes s’avalent d’une traite et on en redemande. La mise en scène est immersive et hyper rythmée, les dialogues fusent, la direction d’acteurs est efficace (tous inconnus, ils sont tous très justes), tous les personnages existent malgré la brièveté des épisodes, la tension ne baisse jamais et on compatit aux galères tragicomiques des deux innocents clippeurs pris en otage dans une véritable guerre des gangs, sur fond de rap et de trafic de drogue. Scotchant et drôle, Caïd est une des rares bonnes séries françaises de Netflix.
Allen V. Farrow
Par Phil Inout
Un jour de cérémonie, Mick Jagger avait publiquement remercié Woody Allen d’avoir démontré que la vie privée des rock stars n’était, au fond, « pas si scandaleuse ». On trouve la saillie moins comique après avoir vu Allen V. Farrow. En quatre parties d’une heure chacune, la mini-série documentaire réalisée pour HBO par Kirby Dick et Amy Ziering dresse un réquisitoire qui laisse peu de doutes sur la véracité des accusations d’abus sexuels dont le réalisateur fait l’objet. Surtout, elle démonte la défense de Woody Allen, qui a toujours plaidé qu’il faisait l’objet d’une vengeance hystérique de son ex-compagne, qui n’aurait pas supporté d’être quittée pour sa fille adoptive Soon Yi et aurait manipulé son autre fille, Dylan, pour quelle l’accuse. Les deux femmes s’expriment longuement face caméra et leur témoignage est accablant car il a tous les accents de la vérité. En 1991, alors que Soon Yi est en première année de fac, Mia Farrow trouve dans l’appartement de Woody Allen des polaroids érotiques de sa fille adoptive. Questionné sur leur provenance, le réalisateur avoue qu’il a pris les photos et qu’il entretient une relation avec la jeune fille depuis ses 18 ans (mais probablement avant). Au téléphone (Mia Farrow a enregistré leurs conversations), il plaide le coup de folie et promet de s’amender. L’été suivant, alors qu’il vient rendre visite à sa famille dans leur maison du Connecticut, Allen échappe à l’attention des nounous et disparaît plusieurs dizaines de minutes avec sa fille Dylan, pour laquelle il a développé une véritable obsession depuis qu’elle est toute petite. Au point qu’ils sont tous les deux suivis par un psy à ce sujet et que les nounous ont pour consigne de ne pas les laisser seuls. La petite fille, alors âgée de 7 ans, racontera dans les jours qui suivent avoir été entraînée au grenier par son père et y avoir subi des attouchements. Ce n’était pas la première fois, assure-t-elle aujourd’hui. Mia Farrow, qui filme la vie quotidienne de ses enfants avec son camescope, a enregistré les déclarations de la petite fille. En les diffusant pour la première fois et en racontant toute l’histoire dans les détails les plus intimes, photos et films de famille à l’appui, la mini série place le spectateur dans une position de voyeur, parfois malaisante. D’autant que, le clan Allen ayant refusé de participer au documentaire, sa défense n’est audible que par le biais d’extraits audio de la biographie du réalisateur sortie l’an dernier. Mais le respect dû à la parole des victimes est sans doute à ce prix, alors qu’elle a été mise en doute pendant des années et que Woody Allen a bénéficié durant tout ce temps de la sollicitude des médias et de la justice. On comprend mieux après avoir vu Allen V. Farrow l’ostracisme dont il fait aujourd’hui l’objet, malgré son immense talent et sa géniale filmographie.
Mon Amie Adèle
Par Phil Inout
Le pitch
Ce qu’on en pense
Surfant sur la vague Little Big Lies/Little Fires Everywhere, voici la nouvelle série à suspense girlie de Netflix. Un scénario d’adultère classique qui flirte avec le fantastique avec une des deux héroïnes sortant d’un asile, une autre victime de crises de terreur nocturne, un mari/patron/amant psychiatre qui ne lésine pas sur la prescription de pilules, un petit ami disparu, possiblement psychopathe et de drôles de hasards. Entamée comme une banale comédie romantique, dans le Londres ensoleillé des beaux quartiers, la série vire au thriller psychologique au fil des épisodes , pour finir dans le grand n’importe quoi. Si on ne regrette pas (trop) le temps passé à la regarder, c’est surtout grâce aux deux jeunes actrices: la délicieuse Simona Brown (une découverte) et Eve Hawson, que l’on avait découverte au cinéma dans This Must Be The Place de Paolo Sorrentino et qui n’est autre que la fille de Bono, le chanteur de U2. Elle donne à son personnage le mystère et l’ épaisseur qui manquent singulièrement au scénario.
Enlightened
Par Phil Inout
Le pitch
Auto-destructrice et colérique de nature, Amy (Laura Dern) fait un burn out au bureau et part à Hawaii suivre une thérapie de groupe. Elle en revient totalement illuminée (« enlighted »), décidée à faire le bien autour d’elle et à trouver la paix dans une vie meilleure. Hélas, ses belles résolutions vont se heurter aux ambitions contraires de ses collègues de travail, à la défiance de sa mère (Diane Ladd) et à la force d’inertie débonnaire de son ex mari toxico (Luke Wilson)…
Ce qu’on en pense
Annulée au bout de deux saisons, cette série HBO datée de 2011 trouve une seconde chance sur OCS grâce à la pandémie de Covid qui booste la demande de fictions sur les plateformes de streaming. Une aubaine pour les fans de Laura Dern (Big Little Lies, Jurassic Park...) puisque l’actrice a coécrit et produit la série et la porte totalement sur ses osseuses épaules. Elle y joue une grande bringue un peu fofolle, employée dans un grand groupe industriel, qui part en quenouille sous la pression après son divorce, suit une thérapie de groupe qui la rend encore plus dingo aux yeux de ses collègues, dégringole de plusieurs échelons dans sa boite et finit par partir en guerre contre la société capitaliste, à la manière d’une moderne Don Quichotte en jupons. Portrait tragicomique d’une serial loseuse, Enlighted est souvent plus dérangeant que drôle. Mais la série mérite d’être vue en entier, pas seulement pour la performance de Laura Dern, qui est de tous les plans, mais pour ce qu’elle dit du monde du travail et de la société d’aujourd’hui. Elle n’a pas pris une ride depuis 2011.
Rectify
Par Philippe DUPUY
Le pitch
Après 19 années passées en prison pour viol et meurtre, Daniel Holden (Aden Young) est finalement disculpé grâce à des analyses ADN. De retour dans sa ville natale, cet homme, qui n’avait que 18 ans lorsqu’il avait été emprisonné et condamné à mort, tente de se reconstruire…
Ce qu’on en pense
La fermeture des cinémas et le couvre feu à 18h00 (mini confinement qui ne dit pas son nom) laissent du temps pour découvrir des séries qui étaient passées sous notre radar en première diffusion. C’est le cas de Rectify, qui date de 2013 et dont MyCanal a la bonne idée de rediffuser actuellement les 4 saisons. Une aubaine car, non seulement la série n’a pas du tout vieilli, mais elle est on ne peut plus d’actualité. Un personnage qui a passé 19 années dans une cellule de 6 M2 sans fenêtre, dans le couloir de la mort, a forcément des choses à nous apprendre sur la notion de confinement !La série explore en profondeur les traumas liés à l’enfermement, à la honte et à la culpabilité. Jugé coupable du viol et du meurtre de sa petite amie alors qu’il avait 18 ans, Daniel Holden (Aden Young, idéalement lunaire) est libéré au bout de 19 ans ( et 5 sursis d’exécution ! ) grâce à de nouvelles expertises ADN. Il retrouve sa famille dans la petite ville de Georgie d’où il est originaire, mais doit tout réapprendre de la vie en société et de la vie tout court. Il erre comme un fantôme dans un monde qu’il ne reconnaît pas. Celui d’une adolescence brisée net. En attente d’un nouveau procès, échappera-t-il à une nouvelle condamnation alors que la police et la justice refusent d’envisager l’idée d’une erreur judiciaire ? Réussira-t-il à se réintégrer dans une société qui le considère encore comme un violeur meurtrier potentiel ? D’ailleurs, est-il réellement innocent et que s’est-il passé exactement il y a 19 ans ? La série prend tout son temps pour répondre à ces questions existentielles, en s’intéressant plus aux traumas de Daniel et à ses rapports avec sa famille et avec le reste du monde, qu’à l’intrigue judiciaire. Et c’est passionnant ! Grande série, au propre comme au figuré (30 épisodes de 40 minutes) , Rectify méritait bien, comme son héros, une nouvelle chance.
Paris Police 1900
Par Phil Inout
Le pitch
Paris 1899, la République est au bord de l’explosion, prise en étau entre les ligues nationalistes et antisémites et la menace anarchiste. Le cadavre d’une inconnue retrouvé dans la Seine va propulser un jeune inspecteur ambitieux (Jérémie Laheurte) au cœur d’une enquête criminelle qui révélera un lourd secret d’État. Il va croiser la route de Lépine (Marc Barbé), de retour à la tête d’une Préfecture vérolée par les luttes de pouvoir, de la première femme avocate et d’une courtisane reconvertie en espionne… Ces personnages que tout oppose vont s’unir pour affronter un coup d’état. La Belle Époque n’a de belle que le nom…
Ce qu’on en pense
Nouvelle fiction de prestige de Canal +, Paris Police 1900 marche sur les traces du Bazar de la charité et de Peaky Blinders , même si, côté réalisation et reconstitution d’époque, on est plus près des Brigades du Tigre. La série de Fabien Nury, auquel on doit déjà l’oubliable Guyane, ambitionne d’explorer de manière assez crue les méandres d’une époque violente et profondément antisémite, par le biais d’un thriller mêlant crime et politique. Côté sexe et hémoglobine, on est gâté ! L’intrigue et les personnages, par contre, laissent à désirer. Et le portrait que dresse la série de la France de la « Belle époque » est si peu ragoûtant qu’on n’a pas forcément très envie d’y revenir. Ce qui peut s’avérer gênant pour une fiction en 8 épisodes…
Losing Alice
Par Phil Inout
Le pitch
Réalisatrice à succès, mariée à David (Gal Toren) un acteur célèbre et mère de 3 jeunes enfants, Alice (Ayelet Zurer), 47 ans,est en panne d’inspiration lorsqu’elle rencontre Sophie (Lihi Kornowski), une jeune et séduisante scénariste qui vient d’écrire le scénario d’un thriller érotique que tout le monde s’arrache, à commencer par David qui y voit le rôle de sa vie. Un autre réalisateur a déjà été choisi pour le mettre en scène, mais il a disparu. Alice se positionne et devient littéralement obsédée par l’idée de réaliser le film…
Ce qu’on en pense
Sexe, rivalités féminines, affres de la création… Tels sont les ingrédients émoustillants de cette série israélienne, découverte à CanneSéries et diffusée par Apple TV+. Une nouvelle réussite de la production israélienne: après Our Boys, Fauda, Nehama, When Heroes Fly, Teheran, Hatufim, False Flag et Hostages (pour ne citer qu’elles), on n’en finit plus de louer le talent des réalisateurs et scénaristes de l’Etat hébreux. Sans parler des interprêtes ! La merveilleuse Ayelet Zurer (vue dans Hostages, Munich et Man of Steel) et la débutante Lili Kornowski (False Flag) forment le duo de charme de ce thriller erotico psychologique largement féminin, dont Apple TV+ distille, hélas, les épisodes au compte-gouttes. Une forme de torture mentale encore plus cruelle en temps de confinement.
3615 Monique
Par Phil Inout
Le pitch
Dans la France du début des années 80, Simon (Arthur Mazet), Toni (Paul Scarfoglio) et Stéphanie (Noémie Schmidt) incarnent une nouvelle génération prête à tout pour s’approprier cette nouvelle décennie sans pour autant savoir concrètement ce qu’ils vont bien pouvoir faire de leur vie. Jusqu’à ce qu’ils découvrent les possibilités insoupçonnées du Minitel Rose…
Ce qu’on en pense
Ancêtre d’internet et des réseaux sociaux, le minitel a permis à une génération d’entrepreneurs de s’enrichir grâce aux messageries érotiques, accessibles par les fameux 3615. L’histoire de cette bascule vers les autoroutes de l’information et la start up nation méritait d’être racontée. Les concepteurs de 3615 Monique ont choisi de le faire sur le ton de la comédie. C’est réussi et les dix épisodes de 25 minutes se regardent avec plaisir, grâce notamment à un excellent casting et à une reconstitution d’époque soignée et drôle. La critique des années fric aurait pu être plus féroce, mais il n’est pas exclu que la saison 2 soit plus acerbe.
The Good Lord Bird
Par Phil Inout
Le pitch
Henry, dit « Onion » (Joshua Johnson Lionel), un adolescent esclave, est enrôlé malgré lui dans l’armée de militants abolitionnistes menée par John Brown (Ethan Hawke) durant le « Bleeding Kansas« , une bataille sanglante qui a transformé cet Etat du Midwest en champ de bataille entre les défenseurs et les opposants à l’esclavage…
Ce qu’on en pense
Une géniale adaptation du roman de James McBride, L’oiseau du bon Dieu (The Good Lord Bird en VO) produite par Ethan Hawke qui s’est donné le bon rôle : celui de John Brown abolitionniste halluciné qui a conduit la bataille du Kansas en tranchant des têtes à coups de sabre pour faire entendre à leur propriétaire la bonne parole. Son épopée tragi comique est racontée par un adolescent noir enrôlé de force dans son « armée » de réprouvés après que son père ait été tué par la faute de Brown. Pris pour une fille et surnommé Onion, le gamin assiste effaré aux massacres perpétrés par les deux camps, au nom de l’idée qu’ils se faisaient de leur pays. C’est à la fois horrible et hilarant. Toute ressemblance avec l’Amérique d’aujourd’hui, divisée entre Trumpistes et anti Trumpistes, n’est sans doute pas tout à fait fortuite…
Alice in Borderland
Par Phil Inout
Le pitch
A Tokyo, trois copains fans de jeux vidéo se retrouvent propulsés dans une réalité alternative, où ils doivent participer à des jeux meurtriers pour tenter de rester en vie alors qu’à l’exception des autres joueurs, le reste de la population de la ville a mystérieusement disparu…
Ce qu’on en pense
Adaptée d’un manga à succès cette série japonaise de science fiction entraîne le spectateur dans un Tokyo vidé de ses habitants, où seuls quelques individus, apparemment choisis au hasard, doivent franchir une série d’épreuves pour survivre. A la manière d’un jeu vidéo, ils doivent franchir des plateaux de plus en plus difficiles, en ne pouvant compter que sur eux-mêmes et en se défiant des autres joueurs. Léchée mais ultra violente, la série vaut surtout pour les images de Tokyo déserte, qui renvoient évidemment à celles du confinement. De l’addiction aux jeux vidéo considérée comme un virus mortel…
Industry
Par Phil Inout
Le pitch
A Londres, un groupe de jeunes loups de la finance fraîchement diplômés intègrent la salle des marchés d’un grand opérateur en bourse. La moitié seulement décrochera un job à l’issue de la période d’essai. Dans une culture d’entreprise qui encourage l’individualisme, la compétition, le sexe, la drogue et la performance à tout prix, que sont-ils prêts à faire pour réussir ?
Ce qu’on en pense
Bienvenue chez Les loups de la City ! Empruntant au film de Martin Scorcese (Le Loup de Wall Street) son penchant pour les excès en tout genre, cette série anglo américaine écrite par deux anciens traders nous invite dans la salle des marchés d’un opérateur boursier et dans l’intimité de ses traders. Au programme : ambition, fric, sexe et cocaïne. Pas très engageant à priori, mais difficile de lâcher le programme sans savoir qui entrera dans le moule, qui en sortira et qui décrochera la timbale. Le choix de privilégier le parcours des deux filles de la promo (une bourge des grandes écoles et une black arrivée là au culot) est payant, car il permet d’introduire les problèmes d’égalité hommes/femmes et de harcèlement au travail. Sans compter que les deux interprètes (Marisa Abela et Myha’la Herrold) sont excellentes.