Séries

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Foundation

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Quand l’éminent professeur Hari Seldon (Jared Harris) prédit la chute imminente de l’Empire galactiqueles Cleons – une longue lignée de clones d’empereur au pouvoir – craignent que leur règne jusqu’ici inégalé soit compromis. Ils sont forcés dès lors de prendre en compte la potentielle réalité de la perte de leur puissant héritage pour toujours et prennent leurs dispositions pour limiter les dégâts. Le Dr. Seldon et quelques-uns de ses fidèles sont envoyés aux confins de la galaxie pour bâtir la Fondation, un lieu spécial destiné à préserver le savoir de la civilisation, dans l’espoir de sa reconstruction.

Ce qu’on en pense

La plateforme de streaming d’Apple a désormais sa série blockbuster : Foundation, adaptée de la saga futuriste d’Isaac Asimov. De (très) gros moyens ont été déployés pour que la série soit à la hauteur des attentes des fans de science fiction. Foundation est, avec Dune,  l’une des pierres angulaires du genre littéraire. Elle conte les efforts d’un empire futuriste pour résister à la décomposition après des siècles de règne. Réputé inadaptable, le roman d’Asimov est un chef d’oeuvre. Qu’en est-il de la série? Premier constat : l’argent dépensé se voit à l’écran. Visuellement et esthétiquement, Foundation soutient la comparaison avec Star Wars, Star Trek ou Dune. L’histoire est prévue pour se déployer sur 80 épisodes mais les dix premiers font plus que planter le décor. On saute de siecle en siecle et de planète en planète sans souci de cohérence chronologique, ni de perdre des personnages en route . Il faut s’accrocher, mais ça vaut la peine  Le public des plateformes de streaming est-il prêt pour un projet aussi ambitieux ? Les résultats d’audience le diront. En tout cas, avec Foundation, il n’est pas volé.

Germinal

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Par Phil Inout

Le Pitch

Après avoir dû fuir Lille, Etienne Lantier (Louis Peres) se réfugie à Montsou où il est engagé comme mineur. Il rencontre les Maheu et tombe amoureux de leur fille Catherine (Rose Marie Perreault) mais celle-ci est courtisée par Chaval (Jonas Bloquet) et semble lui donner sa préférence. Au contact des mineurs, Etienne se révolte contre la misère dans laquelle ils sont tenus par la Compagnie des Mines. Quand cette dernière décide de baisser les salaires, Etienne pousse à la grève et prend la tête de la contestation. Les semaines s’écoulent, les grévistes affamés luttent, mais sont victimes d’une répression violente. Etienne ne peut cependant renoncer à son idéal ; il sait qu’un jour la force ouvrière, encore en germination, viendra à bout des injustices

Ce qu’on en pense

Cette nouvelle adaptation de l’oeuvre de Zola séduit par sa réalisation moderne (David Hourrègue), son casting qui mélange têtes connues (Guillaume de Tonquedec, Thierry Godard Alix Poisson, Sami Boouajila…) et moins connues (Louis Peres en Lantier, une découverte) et son approche « féministe » du roman et de l’histoire. La reconstitution et la photo sont splendides et les scènes de mines et de révoltes sont trés réussies. La série prend le temps d’installer les differents personnages. L’histoire et le contexte sont bien posés. Les personnages féminins sont mis en avant et la tension monte au fil des épisodes. A part quelques effets de langage anachroniques, cette superproduction franco-belge est une réussite à la hauteur des plus grandes séries historiques internationales.

Octobre

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Par Phil Inout

Le Pitch

Le cadavre d’une jeune femme à la main coupée est trouvé sur une aire de jeux de Copenhague avec, prés du corps, un curieux indice : un bonhomme fait avec des châtaignes et des bâtonnets. L’affaire est confiée à une détective, Naia Thulin (Danica Curcic), en duo avec un inspecteur parachuté d’Europol, Mark Hess (Mikkel Boe Folsgaard). L’enquête prend un tour inattendu  lorsque le médecin légiste (David Dencik) relève sur les chataignes des empreintes appartenant à la fille d’une ministre (Iben Dorner) disparue deux ans plus tôt et donnée pour morte… 

Ce qu’on en pense

Bientôt l’hiver : la saison des polars nordiques est ouverte ! Avec Octobre (The Chestnut Man in english),  les amateurs ne seront pas dépaysés ni déçus. La série Danoise est signée Soren Sveistrup, à l’origine de la série fondatrice du genre, The Killing. Naia Thulin, l’héroine d’Octobre pourrait être la cousine de Sarah Lund, en moins autiste mais aussi paumée. Et elles s’habillent chez le même fripier ! Son adjoint, Mark Hess, n’est pas mal non plus dans le genre autiste. L’enquête avance à mesure que diminue l’animosité entre les deux : l’une est une bosseuse acharnée qui néglige l’éducation de sa fille, l’autre a été mis sur la touche et traine des pieds. Forcément, ça grince.  Les meurtres rituels se succèdent dans une ambiance bien glauque, comme on les aime. Le final est un peu raté,  mais ce n’est pas grave, on a eu notre dose de temps pourri, de pulls moches et de personnages dérangés pour l’hiver.

Validé : Saison 2

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Par Phil Inout

Le pitch
Un an après la mort tragique de Clément, alias Apash (Hatik), William (Saïdou Camara )  et Brahim (Brahim Bouhlel) lancent le label Apash Music pour honorer la mémoire de leur ami. Ils misent tout sur Sara (Laetitia Kerfa), une jeune rappeuse qui, en plus de son combat pour exister en tant que femme dans le rap game, voit son passé trouble ressurgir

Ce qu’on en pense 
Après une saison 1 trés réussie et au final époustouflant, Validé revient en saison 2 avec une nouvelle héroïne Sara (Laetitia Kerfa, convaincante) pour remplacer Apash (Hatik),  dont la mort tragique est actée, contre toute attente.  Toujours  à l’écriture et à la réalisation Franck Gastambide, fait ainsi taire les critiques sur l’image des femmes dans la série. Lunivers du rap français et ses coulisses sont toujours au centre de l’intrigue, qui se délocalise en partie à Marseille. Validé 2 confirme les qualités de la saison 1 :   réalisation punchyBO rap solide, immersion réaliste dans l’univers rap, des cités et de la nuit,  dialogues bien écritscasting réussi et guests bienvenus (Rohff , Amel Bent…)Comme dans la première saison, on a le sentiment que les scénaristes grillent un peu vite leurs cartouches, ce qui fait paraître l’intrigue un peu shématique.  Sans doute l’effet du format 30 minutes. Sinon, on continue à valider. Notamment pour les personnages qui prennent plus d’épaisseur.

Mytho

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Par Phil Inout

Le pitch

Mère et épouse dévouée, Elvira (Marina Hands) se sent devenir de plus en plus transparente aux yeux des siens. Un jour, elle cède à la tentation d’un mensonge énorme et tabou pour retrouver amour et attention. Sa vie en est transformée… En psychodrame !

Ce qu’on en pense

On n’a pas souvenir qu’une série française se soit vraiment frotté à la dramédie loufoque et surréaliste avant Mytho. Prix du public à Serie Mania, la série de Fabrice Gobert et Anne Berest fut la bonne surprise de l’année 2019 lors de sa première diffusion sur Arte. On y découvrait Marina Hands en Desperate Housewife de banlieue pavillonnaire,  si désespérée d’être devenue aux yeux de sa famille une simple machine à faire la bouffe, le ménage et la vaisselle,  qu’elle s’inventait un cancer pour retrouver un peu d’attention et, pourquoi pas,  d’amour. Mal lui en prit ! A la fin de la première saison, la malheureuse devait avouer son mensonge et se retrouvait à la rue. On la retrouve en saison 2  planquée chez les voisins,  d’où elle observe à la jumelle les allées et venues de son mari et de ses trois enfants (dont un transgenre). Mais voilà qu’un (bel et jeune) inconnu débarque à sa recherche se présentant comme un lointain cousin… Ce pourrait être pour Elvira l’occasion de revenir à la maison et de retrouver sa petite famille…  L’ambiance est toujours aussi loufoque et bizarre dans la saison 2,  qui tient toute ses promesses. Marina Hands est toujours aussi lunaire et désarmante, Mathieu Demy, décidément abonné aux rôles de mari largué (voir l’excellente série de Julie Delpy  On the Verge ) s’est fait un look dépressif  à la Big Lebowsky et les trois enfants continuent de jeter allègrement de  l’huile sur le feu. Si vous avez manqué le début, l’intégrale des deux saisons est disponible sur Arte+ Allez-y, c’est de la bonne !

The White Lotus

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Par Phil Inout

Le Pitch

A Hawaï, les clients du palace White Lotus profitent de leurs vacances dans un cadre idyllique, pris en charge par un personnel des plus agréables et serviables. Mais très vite, il devient clair que le bonheur apparent et les sourires de façade sont trompeurs…

Ce qu’on en pense

Si, contrairement à vos amis Instagrameurs, vous n’avez pas passé vos vacances d’été dans un « resort » luxueux et exotique, consolez-vous : la nouvelle série de Mike White (auquel on doit la mémorable Enlightened avec Laura Dern), vous emmène dans un palace Hawaïen et on vous jure que vous ne regretterez pas de ne pas y être allé en vrai. Le personnel a pourtant l’air charmant,  mais le directeur est un inverti ex-cocainomane,  la réceptionniste du spa  joue les psys new-age et le beau serveur hawaïen a une dent contre les touristes-colons. Mais le pire ce sont les clients : un jeune marié en voyage de noces payé par maman qui ne songe qu’à se faire surclasser,  sa belle épouse qui refuse son rôle de trophée et se morfond, une riche mémère alcool- dépressive qui trimbale partout les cendres de sa mère, une famille apparemment parfaite mais le père est persuadé d’avoir un cancer des testicules, le fils accro à son portable refuse de mettre le nez dehors , la fille a invité une copine camée aux médicaments et passe son temps à dénigrer tout le monde et la mère est incapable de déconnecter de son boulot à l’international…  Ecrite avec une plume trempée dans l’acide,  la série s’apparente plutôt à un « film long » et tient sur les dialogues et le jeu des acteurs (tous excellents)  plus que sur l’action, quasi inexistante. C’est cruel et vachard,  mais qu’est-ce que c’est bon !  Vivement la saison 2 .

J’ai menti

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Par Phil Inout

Le Pitch

Audrey (Camille Lou), 35 ans, unique rescapée d’un mystérieux tueur en série qui a sévi dans la région de Biarritz 16 ans plus tôt, est brutalement ramenée à son passé par un nouveau crime : une jeune fille de 17 ans est retrouvée assassinée sur la côte basque. Rien ne relie ce meurtre à la série de crimes commise au début des années 2000 par celui qu’on surnommait alors le tueur d’Itsas. Pourtant, Audrey en est certaine : Itsas est de retour. Pour le prouver, Audrey va devoir affronter son passé, ses mensonges. Car cette nuit-là, lorsqu’elle a croisé la route du tueur, elle a menti. Sur tout. A tout le monde.

Ce qu’on en pense

La nouvelle série policière de France 2 met en scène Camille Lou (Les Bracelets rouges , Le Bazar de la charité, Epouse moi mon pote) en avocate parisienne rattrapée par son passé dans le cadre de l’enquête sur un serial killer auquel elle avait réussi à échapper miraculeusement des années plus tôt, alors qu’elle habitait à Biarritz. Le problème,  c’est que le soir de son agression,  elle s’était introduit avec son copain dans une luxueuse villa et y avait mis le feu par mégarde avant de s’enfuir en emportant un collier de grande valeur. D’où ses nombreux mensonges aux enquêteurs de l’époque. D’où  aussi l’échec de l’enquête et quelques drames annexes… Seize ans plus tard, convaincue que son agresseur vient de sévir à nouveau, la voilà repartie sur la Côte basque où, sous pretexte de défendre la famille de la jeune fille assassinée, elle va mener en secret sa propre enquête et tenter de réparer ses erreurs passées. L’histoire est racontée sur deux temporalités avec pour décor Biarritz et la Côte basque. Le casting mélange acteurs connus (Camille Lou, Thierry Neuvic en flic pas insensible aux charmes de la jeune victime… ) et nouvelles têtes (Marilyn Lima, Roxane Bret…) . La réalisation, signée Frédéric Berthe est plutôt élégante, ne forçant ni sur le sexe, ni sur le glauque. La thématique du mensonge et de la culpabilité est bien exploitée, de même que les allers retours passé-présent. Cela  donne une série honnête et maitrisée, mais hélas ni originale, ni vraiment passionnante. Ssans parler de la BO de musique synthétique, atrocement omniprésente.

Une Affaire française

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Par Ph.D

Le Pitch

Retour sur l’Affaire du petit Grégory, qui a défrayé la chronique pendant trois décennies…

Ce qu’on en pense

Une nouvelle fiction sur l’affaire Gregory était-elle nécessaire ? Pas sûr. Surtout si c’était pour se contenter de reconstituer les faits sans apporter le moindre point de vue. Le titre, « Une Affaire française » laissait pourtant augurer du contraire : en quoi l’assassinat de cet enfant,  sur fond de jalousies familiales, de lettres de menaces, d’enquête baclée, d’hystérie médiatique  et d’instruction désastreuse,  constituait-il une affaire spécifiquement française ? Bonne question,  à laquelle cet interminable téléfilm à la réalisation vintage se garde bien de répondre.  Ceux que l’affaire policière et ses suites  judiciaires  intéresse vraiment ont plutôt intérêt à se tourner vers l’excellente série documentaire de Netflix. Placés dans une position purement voyeuriste, les autres n’auront d’autre ressource que de constater la ressemblance physique des acteurs avec les protagonistes de l’affaire et la bonne qualité de l’interprétation. Mention spéciale à Guillaume Gouix et Blandine Bellavoir qui incarnent les époux Villemin avec beaucoup d’empathie. Michael Youn et Michel Vuillermoz campent de leur côté des reporters aux pratiques peu ragoutantes mais, hélas,  fidèles celles de leurs modèles. La presse s’est tellement mal comportée dans le traitement de ce fait divers qu’on peut se demander si ce n’est pas de là qu’est partie la défiance des Français envers les journalistes.

L’homme de la chambre 301

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Par Phil Inout

Le pitch

Finlande, été 2007. Alors que les Kurtti père mère, enfants et petits enfants, passent leurs vacances annuelles en famille à la campagne, le dernier né Tommi, 2 ans, disparaît dans la forêt et est tué d’un coup de feu. Elias, le fils des voisins âgé de 12 ans et au comportement inquiétant, est tenu pour responsable de sa mort.  Douze  ans plus tard, la famille reçoit une lettre anonyme menaçante émanant probablement d’Elias. Dans l’hôtel où ils séjournent en Grèce, les Kurtti tombent sur un homme qui lui ressemble et qui occupe  la chambre 301 avec sa copine. Est-ce vraiment Elias ? Que fait-il là ? Cherche-t-il à se venger ? 

Ce qu’on en pense

Un thriller finlandais d’excellente facture,  dont l’histoire est racontée sur trois temporalités et trois espaces géographiques différents: que s’est il passé en 2007 dans la campagne Finlandaise ? Que va-t-il se passer douze ans plus tard en Grèce? Et à Helsinki où sont restées deux des filles de la famille Kurtti ? Le spectateur découvre tout cela en même temps,  au fil des six épisodes. Au suspens psychologique (paranoïa  ou réalité ?) s’ajoutent les secrets de famille, les problèmes de couple, la jalousie dans la fratrie, le rapport au père, l’incommunicabilité… Une ambiance à couper au couteau et une interprétation béton. Encore une belle découverte d’Arte ! 

Anna

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Par Phil Inout

Le pitch

Alors qu’un virus a tué toute la population adulte de la planète, les enfants survivent comme ils peuvent dans des villes désertes et des campagnes où la nature a déjà repris ses droits.  Anna (Giulia Dragotto) , une jeune fille particulièrement déterminée,  se lance à la recherche de son petit frère. Il a été enlevé par une tribu formée autour d’une jeune « reine » aussi charismatique que versatile (Clara Tramontano) .  Elle est guidée dans sa quête par le livre d’instructions que sa mère lui a légué avant de mourir. Mais au fil des jours,Anna comprend qu’il est désormais impossible de vivre selon les règles d’autrefois…

Ce qu’on en pense

Vous avez aimé le Covid ? Vous allez adorer Anna. Ecrite et mise en chantier avant l’épidémie, la nouvelle série de l’auteur d’Il Miracolo (l’histoire d’un mafieux et d’un flic obsédés par une statue de la vierge qui pleure du sang) , Nicolo  Ammaniti, impressionne d’abord par son pitch prophétique: l’histoire d’un virus mortel qui ne s’attaque qu’aux adultes. Ca vous rappelle quelque chose ? En six épisodes, Anna décrit un monde post apocalyptique livré aux enfants, façon Sa Majesté des mouches. Leur cruauté et leur avidité n’ont rien à envier au monde d’avant. Au contraire :  assurés de n’avoir aucun  futur (la maladie les foudroie à partir de 14 ans), les jeunes survivants vivent au jour le jour sans se préoccuper de rien d’autre que satisfaire leurs besoins et d’assouvir leurs désirs. Ils vivent au milieu des immondices, ne se lavent jamais et réduisent les plus jeunes et les plus fragiles en esclavage. Heureusement, il y a Anna  (Giulia Dagotto, une sacrée découverte) qui a hérité de sa mère un cahier d’instructions pour le monde d’après et qui se souvient encore assez de celui d’avant pour se comporter plus dignement que ses congénères. Elle va traverser l’enfer pour aller vers la lumière.  Heureusement pour les angoissés du variant mortel que nous sommes, la réalisation, baroque (« à la Matteo Garrone »),  oriente  la série vers la fable plus que vers un réalisme trop anxiogène. Les six épisodes s’avalent d’une traite. 

 

Fugueuse

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Par Phil Inout

Le Pitch

Léa (Romane Jolly), une ado sans histoire entourée d’une famille aimante, tombe sous l’emprise d’un homme plus âgé. Follement amoureuse, elle ne réalise pas la manipulation dont elle est victime et s’enfonce dans la prostitution et la violence sans que ses parents (Sylvie Testud, Michael Youn) puissent rien faire…

Ce qu’on en pense

La descente aux enfers d’une ado des beaux quartiers, tombée entre les mains de méchants rappeurs… Fugueuse, c’est MoiChristiane F dans le 16e. Sauf qu’il faut trois épisodes d’une heure,  là où la série allemande vous embarque en 20 minutes. Et bien sûr, tout reste trés édulcoré : du roman photo pour la veillée des chaumières. Comédie familiale, série ado,  thriller, drame, dossier sur la prostitution des mineurs…  La série de Manon Dyllis et Jerôme Cornuau joue sur tous les tableaux. Annoncé en début d’épisode, le drame met des heures à se nouer. Pour savoir ce qu’il adviendra de Lea (on vous fiche un billet qu’elle s’en sortira grâce à l’amour de ses proches),  il faut être prêt à ingurgiter six épisodes d’une heure. Romane Jolly est bien mignonne,  Sylvie Testud et Michaël Youn sont plutôt bien dans le rôle des parents dépassés par les évènements, les dialogues ne sont pas trop mauvais pour une fois,  mais on a quand même trés envie de faire ce que suggère le titre : fuguer ! 

L’Absente

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Par Phil Inout

Le pitch

Neuf ans après la disparition de la petite Marina dans les environs de Dunkerque, une jeune femme amnésique, lui ressemblant trait pour trait, réapparaît presque au même endroit. Une réapparition qui va bouleverser la famille de la disparue… Mais qui est réellement cette inconnue ?

Ce qu’on en pense

A part le soin particulier apporté à l’image (photo, éclairages, cadrages, choix des décors…Tout nickel-chrome), rien de neuf dans cette histoire de disparition/réapparition  à la Harlan Coben,  dans laquelle Thibault de Montalambert (barbu) et Clotilde Coureau (défaite)  jouent les parents éplorés d’une gamine mystérieusement disparue à l’âge de 11 ans,  qui réapparait tout aussi mystérieusement 9 ans plus tard. On a déjà vu ça mille fois. Dialogues sententieux, musique dramatique, personnages stéréotypés, acteurs en surjeu, apparitions fantomatiques,  secrets éventés, rebondissements téléphonés… Il faut vraiment être curieux du dénouement (ou aimer particulièrement la côte d’Opale,  où se situe l’action) pour aller au bout des 8 épisodes.

On The Verge

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Dans un Los Angeles pré-Covid, quatre amies en pleine midlife crisis tentent de jongler entre leur vie familiale et leur vie professionnelle. Pour Justine (Julie Delpy), cheffe française dans un restaurant à la mode, Anne (Elisabeth Shue), styliste débordée, Ella (Alexia Landeau), avec ses trois enfants de trois pères différents, et Yasmin (Sarah Jones III) , qui tente de sortir d’un congé maternité de 12 ans, le quotidien est un numéro d’équilibriste le plus souvent rock’n’roll !

Ce qu’on en pense

July Delpy, la plus américaine des actrices-réalisatrices françaises (elle vit et travaille en Californies depuis des années), s’attaque à sa première série avec On The Verge, qui suit les tribulations tragicomiques quotidiennes de quatre femmes de 50 ans à Los Angeles. Elle y incarne une expatriée, Justine, qui dirige son propre restaurant et est mariée à Martin ( Mathieu Demy à contre emploi dans le rôle d’un affreux macho franchouillard, avec lunettes moustache et marcel). Ses amies américaines sont aussi « on the verge » (sur la brèche/au bord de la crise de nerfs) qu’elle,  ce qui donne lieu à des situations et conversations à l’humour WoodyAllenien, qui exploitent à fond les différences entre les cultures (française et américaine). C’est drôle, enlevé, bien écrit, bien réalisé (dans un style qui mélange soap et cinéma indé US) et remarquablement interprêté. On s’attache immédiatement aux quatre amies, qu’on a plaisir à voir évoluer dans leur relation d’épisode en épisode. Une nouvelle réussite Canal + 

Brand New Cherry Flavor

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Los Angeles, années 1990. S’estimant flouée par un producteur, Lou Burke (Eric Lange),  une jeune réalisatrice débutante, Lisa Nova (Rosa Salazar ) , se lance dans un voyage vengeur et surnaturel, des rues de Beverly Hills aux forêts du Brésil,  avec la complicité de Boro (Catherine Keener),  une mystérieuse femme rencontrée dans une soirée et qui pourrait bien être une sorcière… 

Ce qu’on en pense

Attention les yeux ! Ceci n’est pas une série Netflix ordinaire. C’est bien simple,  si David Cronenberg, David Lynch, Nicolas Winding Refn  et Dario Argento s’étaient réunis pour écrire et réaliser Brand New Cherry Flavor (Nouveau goût cerise), la série n’aurait pas été plus démente et tordue et esthétisante. On y suit les pas de Lisa (Rosa Salazar), une aspirante cinéaste qui vend le scénario de son premier court métrage fantastique à un producteur véreux (Eric Lange). Aux abois, le bonhomme n’a évidemment rien de plus pressé que de se l’accaparer et de dégager l’impétrante. Au lieu de négocier, Lisa (qui a le sang chaud et des origines brésiliennes),  décide direct de se venger en lui jetant un sort. Ca tombe bien, elle vient de rencontrer Boro (Catherine Keener), une mondaine semi clochardisée qui squatte un palais en ruines  de Beverly Hills entourée de serviteurs zombies. Boro s’empresse de répondre à la demande de l’imprudente, ce qui ne va pas sans contreparties. Pour payer ses services, Lisa en est réduite à vomir des chatons qui servent aux potions de la sorcière. Liés par un sort maléfique, Lou et Lisa vont connaître une descente aux enfers gratinée. Entre deux haut le coeur et trois éclats de rires nerveux, le spectateur se demande où il est tombé. La réponse est simple : entre les mains de Nick Antosca et Lenore Zion, créateurs de la  déjà bien flippante série  Channel Zero, qui ont passé ici la surmultipliée. Mélange de Twin Peaks et de Lost Highway sur fond de vaudou brésilien, BNCF risque de perturber gravement les abonnés Netflix non avertis. Les autres vont se régaler.

Cruel Summer

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Dans les années 90, Kate Wallis (Olivia Holt) une adolescente belle et populaire disparaît mystérieusement. Jeanette (Chiara Aurelia),  une autre adolescente, timide et maladroite, qui l’idolatrait, en profite pour prendre sa place auprès de ses amies et de son fiancé. Un plus tard, Kate réapparait : elle avait été enlevée et  accuse Jeannette d’avoir su qui était son kidnappeur et de n’avoir rien dit…

Ce qu’on en pense

Sous ses apparences de série teenage, Cruel Summer cache, comme son nom l’indique, une certaine noirceur et une profondeur psychologique étonnante.  L’intrigue qui se déroule sur 3 années (avant, pendant et après le kidnapping) avec de constants et imprévisibles allers retours entre les trois époques, tient en haleine jusqu’au bout : qui des deux principales protagonistes ment? Qui dans leur entourage va les soutenir ou les lâcher ? Jusqu’où ira l’affaire qui déchire toute une communauté et dévoile ses plus noirs secrets? La réalisation vire parfois au soap teenage (notamment dans la première période), mais les épisodes défilent sans qu’on songe à appuyer sur la touche stop.