Séries

/Séries

Nehama

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Guy Nehama (Reshef Levi) a une épouse parfaite (Liron Weismann), cinq beaux enfants, une grande maison et un boulot rémunérateur d’associé dans un cabinet de développement de logiciels informatiques à Tel Aviv. Mais Guy regrette en secret d’avoir sacrifié pour obtenir tout cela sa vocation d’humoriste. Il décide de plaquer son job pour faire du stand up

Ce qu’on en pense

Repérée à Cannes Séries l’année dernière, cette nouvelle série israélienne succède à Our Boys sur Canal + et confirme que c’est du côté de Jérusalem ou Tel Aviv qu’on trouve en ce moment les fictions les plus originales et les plus intéressantes. A lire le pitch de Nehama , on pourrait s’attendre à un énième soap familial avec un héros humoriste (Reshef Levi, acteur producteur, scénariste et réalisateur),  sorte de Stephane Guillon qui aurait prospéré dans l’informatique mais dont la vraie vocation était de faire de la scène. Lorsque la série débute, on le trouve en pleine crise de la quarantaine prêt à abandonner son job rémunérateur pour reprendre sa carrière avortée de stand-upper dans un cabaret de seconde zone. Mais le destin va lui jouer un tour à sa manière et prouver qu’il a un sens de l’humour encore plus noir que le sien. A partir de là,  Nehama oscille sans cesse entre comédie et drame, d’une manière assez inédite et avec un humour corrosif. A travers le quotidien agité de cette famille nombreuse et envahissante, la série offre une peinture décapante de la société israélienne, de ses névroses et de sa capacité de résilience. Le tout servi par un casting impeccable (mention spéciale à Liron Weismann qui joue la mère de famille : une révélation).

 

Perry Mason

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

1932, Los Angeles. Alors que le reste du pays se remet de la Grande Dépression, la ville est en plein boom. Pétrole, Jeux Olympiques, ferveur évangélique…  Mais quand l’affaire criminelle de la décennie arrive entre les mains de Perry Mason (Matthew Rhys) , le jeune détective privé, traumatisé par la grande guerre, se lance dans une quête de la vérité qui va révéler les fractures de la Cité des Anges. Et par la même occasion ouvrir la voie à la propre rédemption de Mason…

Ce qu’on en pense

Il fallait oser ! Incarné pendant près de 30 ans par l’inoxydable Raymond Burr, l’avocat  Perry Mason était devenu une icone de la télé américaine,  après avoir été pendant 40 ans le héros des romans de Earle Stanley Gardner . Les créateurs de Westworld et Friday Night Lights, Rolin Jones et Ron Fitzgerald, ont pourtant imaginé un reboot dans lequel on découvre la jeunesse du héros, alors qu’il était encore détective privé dans le Los Angeles de la Grande Dépression. Traumatisé par son engagement dans les tranchées de 14-18, alcoolique et fauché, Mason va se retrouver mêlé à la plus grande affaire criminelle de l’époque : l’enlèvement et le meurtre d’un bébé. Une enquête digne de Philip Marlow ou de Jake Gittes (Chinatown), mise en scène comme un remake du Dahlia Noir. Rien ne manque à la reconstitution du Los Angeles des années trente et Matthew Rhys (The Americans) incarne impeccablement ce Privé mal rasé et au bout du rouleau.  Logiquement, on est repartis pour 30 ans.

I Know This Much Is True

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Dominick Birdsey (Mark Ruffallo), peintre en batiment dans le Massachusetts, doit gérer en même temps le cancer en phase terminale de sa mère et la maladie mentale de son frère jumeau  Thomas. Pour égayer les derniers moments de sa mère,  il entreprend de faire traduire un manuscrit en italien laissé par son grand père. Une fausse bonne idée… 

Ce qu’on en pense

Noir c’est noir. Dans l’univers des séries US  I Know This Much Is True tranche par son atmosphère déprimante. On dirait plus un film d’auteur pour la section Un Certain Regard du Festival de Cannes qu’une mini série HBO. Derek Cianfrance, qui a réalisé les six épisodes, est d’ailleurs un habitué de Cannes où il a présenté deux de ses films :  Blue Valentine et The Place Beyond the Pine avec Ryan Gosling. L’atmosphère plombée de I Know This Much Is True rappelle d’ailleurs celle de The Place Beyond et aussi celle d’un autre mélo bien noir qui avait pour cadre le Massachusetts : Manchester By The Sea. Coté noirceur, I Know… pourrait aussi s’apparenter à Biutiful, l’un des films les plus tristes du monde (signé Alejandro Inarritu). Pourquoi s’infliger un drame de six heures aussi poisseux, direz-vous ? Pour Mark Ruffalo d’abord, qui joue les jumeaux Birdsey avec toute l’empathie accablée dont il est capable (voir aussi Dark Waters dans ce registre), pour la mise en scène de Derek Cianfrance, qui a tourné en 35 mm comme pour le cinéma  et pour l’intrigue, enfin, qui tient en haleine jusqu’au bout, grace à de constants va et vient entre l’enfance des jumeaux et leur présent. Vous ne regretterez pas de les avoir accompagnés sur leur chemin de croix.  

I Am Not Okay With This

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch 

Sidney (Sophia Lillis) a du mal à s’intégrer au  lycée de Brownsville (Pennsylvanie). En dehors de son amie Dina  (Sophia Bryant),  les autres élèves la trouvent bizarre et renfrognée. Elle a des raisons de l’être :  son père s’est suicidé sans laisser d’explication, elle se sent mal dans son corps et a des doutes sur son orientation sexuelle. Le seul garçon qui voudrait d’elle est son voisin Stan (Wyatt Oleff), un fumeur de pétards invétéré qu’elle aime bien mais pour lequel elle ne ressent aucune attirance physique. Doit-elle, malgré tout, accepter son invitation au bal de fin d’année ?

Ce qu’on en pense

A la lecture du pitch, on pourrait croire à une énième série adolescente à la guimauve. Sauf qu’on trouve aux manettes Jonathan Entwistle,  le réalisateur de The End of the Fu**ing World (sorte de Sailor et Lula adolescent) et que c’est aussi l’adaptation d’une BD de Charles Forsman. De fait, I Am Not Okay With This reprend les ingrédients qui ont fait le succès de The End of… , en y ajoutant un peu de Sex Education et de Carrie au Bal du Diable. Le premier épisode s’ouvre d’ailleurs sur une scène qu’on croirait sortie du film de Brian de Palma : on y voit la jeune Sidney courir dans la rue en robe de soirée, couverte de sang des pieds à la tête, pendant qu’on l’entend penser à voix haute  « Cher journal, va te faire foutre ! ».  Le journal en question est celui qu’elle tient sur les conseils de la psy qui la suit depuis le suicide de son père. Elle y raconte ses journées et chaque épisode s’ouvre sur la même phrase :  « Cher journal… » On y apprend notamment que lorsque Sidney subit un stress trop violent, il se passe des choses extraordinaires autour d’elle. Mais peut-être est-ce un hasard si le nouveau copain de son amie Dina se met à saigner du nez lorsqu’elle le lui présente ?  Et si les murs de sa chambre se fissurent quand elle se met en colère après sa mère, c’est sans doute que la maison a été construite à l’économie, avec de mauvais matériaux. Mais pourquoi alors a-t-elle souvent l’impression qu’une ombre la suit et qu’elle possède des pouvoirs paranormaux qui lui échappent ?  Outre cette note fantastique bienvenue,  la série séduit par son couple de héros original (Sophia Lillis et Wyatt Olef,  déjà vus dans l’adaptation du roman de Stephen King, Ca ), son décor de petite bourgade désolée de Pennsylvanie et sa BO pop rock. Le final, à la fois attendu et surprenant, laisse espérer une deuxième saison.

 

Our Boys

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Été 2014, trois adolescents juifs sont kidnappés et tués par des militants du Hamas. Deux jours plus tard, le corps brulé d’un adolescent palestinien de Jérusalem Est est retrouvé. Simon (Schlomi Elkabetz), un agent de la Division Terroriste Interne du Shin Bet, enquête sur le meurtre

Ce qu’on en pense

Inspirée de faits réels et inscrite dans une actualité toujours brûlante, cette excellente série israélienne raconte l’enchaînement de violences et de vengeances qui a embrasé Israël en 2014,  après l’enlèvement d’adolescents juifs par le Hamas et le massacre d’un gamin palestinien par trois jeunes extrémistes israéliens. L’histoire est racontée du point de vue de l’inspecteur de Shabak, la division anti terroriste du Shin Bet, qui a confondu les meurtriers (Schlomi Elkabetz, excellent). Mais la réalisation, très réaliste, immerge le spectateur dans toutes les couches de la population de Jérusalem et des quartiers palestiniens,  à la manière d’un docu- fiction avec beaucoup d’images d’actualités. Entre thriller policier, film de procès et drame politique,   Our Boys est passionnant de bout en bout (10 épisodes).

White Lines

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Suite à la découverte du corps d’Axel Collins (Tom Rhys Harris), un jeune DJ anglais disparu 20 ans plus tôt, dans le désert espagnol, sa soeur, Zoe (Laura Haddock) , se rend  à Ibiza,  où Alex a été vu pour la dernière fois, afin de découvrir ce qui s’est réellement passé. Son enquête au sein de ce haut lieu de la fête la forcera à affronter les côtés les plus dangereux et les plus déréglés de l’île, ainsi que ses propres démons.

Ce qu’on en pense

Signée du créateur de Casa de Papel, Alex Pina et située sur l’île d’Ibiza,  avec comme héros des DJs anglais et des trafiquants de drogue roumains, White Lines s’annonçait comme un nouveau blockbuster Netflix,  à l’approche de l’été. Déception : le scénario manque d’originalité et tombe dans tous les clichés, les épisodes trainent en longueur, les personnages sont caricaturaux, les dialogues frisent le ridicule et les acteurs ont l’air sortis d’un porno soft de M6. Pas grand-chose à sauver donc , à part la musique (mélange de britt pop et de techno ) et les images ensoleillées d’Ibiza. Il y a trop de bnnes séries à voir sur les plateformes pour perdre dix heures à suivre la ligne blanche.

Valeria

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Valeria (Diana Gomez), une écrivaine en crise artistique et conjugale, peut compter sur le soutien de ses trois meilleures amies, Carmen, Lola et Nerea, qui elles aussi se découvrent intérieurement et tentent de trouver l’amour à l’ère des rencontres 2.0. Ensemble, ces quatre célibataires qui ne manquent pas de piquant vont se retrouver prises dans un tourbillon d’amour, d’amitié, de jalousie, de chagrin, d’infidélité, de secrets, d’inquiétudes, de joie et de rêves.

Ce qu’on en pense

Une Bridget Jones espagnole et ses copines font les 400 coups et jouent au jeux de l’amour et du hasard : c’est Friends à Madrid.  Pas trés original,  mais cette nouvelle série Netflix séduit par son rythme soutenu, son humour sexy et le pep’s des 4 actrices principales qui se répartissent les rôles clichés : la Bridget Jones (Diana Gomez découverte  dans Casa de Papel), la mangeuse d’hommes décomplexée (Silma Lopez) , la working girl lesbienne (Teresa Riott) ,  la fleur bleue complexée (Paula Malia). C’est girlie , léger et acidulé. Une friandise à consommer sans modération, en VOST de préférence pour apprendre plein de nouveaux gros mots en espagnol.  

Snowpiercer

Séries|

 Par Phil Inout

Le pitch

Sept ans après que le monde soit devenu une vaste étendue glacée, les survivants ont trouvé refuge dans un train en perpétuel mouvement. Composé de 1001 wagons, l’engin fait le tour du globe à toute vitesse. A bord, la guerre des classes, l’injustice sociale et la politique interne sèment le trouble.

Ce qu’on en pense 

Après une gestation chaotique (changement de show runner et de réalisateur…), la série adaptée du  Transperceneige, la désormais célèbre BD de Jacques Lob et Jean-Marc Rochette, débarque sur Netflix. L’histoire reprend celle de la BD et du film éponyme de Bong Joon-ho,  en y ajoutant une composante policière : un crime a été commis en première classe et un « sans classe » (David Diggs), qui était policier avant l’apocalypse, est chargé de l’enquête par la direction du train. Une bonne idée,  qui permet à la fois d’entretenir le suspense et de faire se mélanger les passagers du train. Le thème de la lutte des classes est ainsi toujours bien présent, mais il ne se réduit plus, comme dans le film de Bong Joon-ho  à une progression des parias de l’arrière vers l’avant,  à la manière d’un jeu vidéo. Visuellement, la série est évidemment un peu moins riche que le film,  mais  les responsables des effets spéciaux et des décors n’ont pas à rougir de la comparaison. La découverte des 1001 wagons, aux univers toujours différents,  est un réèl plaisir et incite à avaler les épisodes pour en découvrir toujours plus.  On s’attache aussi davantage aux personnages, dont les personnalités ont le temps de se densifier au fil des épisodes et qui bénéficient d’un très bon casting. Mentions spéciales  à l’agent Layton incarné par David Diggs et à la toujours parfaite Jennifer Connely (Alita, Blood Diamond, American Pastoral), dont on comprend assez vite que le rôle dans le train va bien au delà de celui de simple employée. Si Bong Joon-ho  n’avait pas un peu tué le game en dévoilant l’univers du Transperceneige, la série serait un vrai choc. On envie presque ceux qui n’ont pas vu le film à sa sortie, en 2013. 

 

 

Hollywood

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch   

Hollywood après la Deuxième Guerre mondiale, un groupe de jeunes acteurs et cinéastes pleins d’ambition ne recule devant rien pour percer dans la mecque du cinéma

Ce qu’on en pense

A la manière de La la Land, mais sans la musique, ni la guimauve, la nouvelle série de Ryan Murphy (Glee, American Horreur Story) revisite l’âge d’or d’Hollywood par les coulisses. Rien ne manque à la reconstitution du Los Angeles de la fin des années 40:   les studios, les dinners, les villas hollywoodiennes, les costumes…. Le rendu est à la hauteur du budget pharaonique de la série (on parle de 300 millions de dollars). Côté scénario, on reste un peu sur sa faim :  Hollywood insiste beaucoup sur les zones d’ombre de l’usine à rêve (l’homosexualité taboue, la prostitution, l’alcool, la drogue, les orgies…), sans proposer grand chose d’autre. Heureusement, la mise en scène est enlevée, le casting est super (mention spéciale à Holland Taylor dans le rôle de la chasseuse de têtes Ellen Kincaid et Jim Parsons dans celui de l’agent Henry Wilson) et on s’amuse à croiser les stars de l’époque (George Cukor, Vivien Leigh, Rock Hudson…) dans des situations inspirées de la réalité. Pas génialissime,  mais suffisant pour occuper agréablement les derniers jours de confinement.  

Stateless

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Par un concours de circonstances, une jeune australienne atteinte de schizophrénie (Yvonne Strahovski) échoue dans un centre de rétention de réfugiés,  où elle se fait passer pour une touriste allemande afin d’échapper à sa famille qui veut la faire interner. Elle découvre la difficile condition des migrants dans son propre pays…  

Ce qu’on en pense

Dans la veine prolifique d’Unorthodox et de Dans leur regard,  Stateless,  nouvelle mini série Netflix, est basée sur une histoire vraie : celle d’une jeune australienne atteinte de maladie mentale, internée par erreur dans un camp de réfugiés. Le scandale qui  suivit la révélation des faits dans la presse, mit en lumière les conditions de rétention inhumaines des migrants en Australie. Cate Blanchett, dont on connait l’engagement, a coproduit la série et joue dedans le rôle de la dirigeante d’un centre de développement personnel par lequel  passe l’héroïne avant de sombrer dans la schizophrénie, peut-être suite à un viol. Incarnée par Yvonne Strahovski (La Servante Écarlate), la malheureuse Sofie échoue dans un centre de rétention du bush,  qui ressemble plus à une prison de haute sécurité qu’à un centre d’accueil de migrants. On y découvre le quotidien misérable des réfugiés, mais aussi des gardiens et des membres de l’administration, soumis aux diktats d’une politique anti-immigrationniste digne des pires dictatures. Une série coup de poing, superbement réalisée et interprétée. 

Little Fires Everywhere

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Durant l’été 1997Mia Warren (Kerry Washington) une mère célibataire et bohème, s’installe avec sa fille Pearl ( Lexi Underwood) à Shaker Heights, dans la banlieue riche de Cleveland, dans l’Ohio. Leur chemin croise très vite celui de Elena Richardson (Reese Witherspoon),  une mère de famille bourgeoise du coin. Deux mères de famille et deux visions de la vie s’opposent et s’entrelacent. Leurs relations vont peu à peu se tendre, jusqu’à mettre en péril leurs vies…

Ce qu’on en pense 

Entre Desperate Housewives et Big Little Lies, la nouvelle série produite par Reese Witherspoon pour Amazon Prime a pour cadre une banlieue chic de Cleveland (Ohio) et pour héroïnes deux mères de famille que tout oppose. Sur fond de racisme larvé et d’opposition des classes sociales,  Little Fires Everywhere dresse le portrait de l’Amérique de la fin des années 90, mais parle aussi très bien de la famille et des relations féminines.  Kerry Washington et Reese Witherspoon s’y donnent la réplique avec brio, bien secondées par un excellent casting d’enfants et d’ados. Si vous avez aimé Big Little Lies, vous vous enflammerez certainement pour  Little Fires Everywhere.

Breeders

Séries|

Par Phil Inout

Le pitch

Paul ( Martin Freeman) et sa femme Ally (Daisy Haggard) ont tout pour être heureux : un bon boulot, un chouette appart dans les beaux quartiers de Londres et trois adorables bambins. Enfin adorables, c’est vite dit…

Ce qu’on en pense

Amis confinés avec enfants : voici la série qu’il vous faut. Elle vous évitera peut-être de culpabiliser outre mesure si, parfois, il vous vient des pulsions criminelles. Breeders (que l’on pourrait traduire par « éleveurs« , comme pour le bétail) met en scène un couple de quadras de la classe moyenne britannique qui pensaient naïvement qu’avoir des enfants parachèverait le tableau idéal de leur mariage. Grave erreur ! L’arrivée de la marmaille va les confronter à leurs névroses et remettre sérieusement en cause leurs convictions les mieux établies sur les enfants, la paternité, la maternité, l’éducation et la vie en général. Cruel et irrésistiblement drôle, Breeders devrait être sponsorisé par le planning familial. 

 

The Mandalorian

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

The Mandalorian (Pedro Pascal), un chasseur de primes réputé,  est chargé de retrouver un enfant, enlevé par des mercenaires. Après l’avoir délivré, ne pouvant se résoudre à le laisser à ses commanditaires, il l’enlève à son tour et cherche à le confier à une tribu pacifique. Mais toute la galaxie semble être à ses trousses…    

Ce qu’on en pense

Quoi de mieux pour lancer le service de streaming Disney + qu’un spin off de Star Wars ? Voici donc les aventures du Mandalorian, le chasseur de prime intergalactique,  dont l’armure semble avoir été dessinée par Tony Stark (le réalisateur d’ Iron Man, Jon Favreau, est aux manettes) . Dans l’univers Star Wars, l’intrigue, est située entre la chute de l’Empire et l’émergence du Premier Ordre, pendant la Nouvelle République. Visuellement, la série est à la hauteur des derniers films de la saga et on y retrouve tout l’univers familier de Star Wars.  Celui de la première trilogie en particulier,  avec un côté western encore plus assumé. Le Mandalorian (que ses amis appellent familièrement Mando) est une sorte de Josh Randall de l’espace. D’abord mutique et caché derrière son casque et son armure,  on apprend à le connaitre mieux  au fil des épisodes. Mais l’attraction de cette première saison est évidemment le bébé Yoda, que Mando prend sous son aile et dont on découvre aussi, peu à peu, les pouvoirs de futur maître  Jedi. Les quatre premiers épisodes, que nous avons pu voir en avant première se regardent avec gourmandise et donnent envie de connaitre la suite. Les fans de Star Wars devraient adorer.

The Get Down

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

A la fin des années 70 dans le South Bronx,  des adolescents qui ne peuvent compter que sur eux-mêmes et n’ont pour seules armes face à la vie que leur tchatche, leur don pour la danse, le chant ou le dessin  et quelques bombes de peinture,  rêvent de célébrité. Du ghetto aux galeries d’art de SoHo, du CBGBs au Studio 54 en passant par les tours de verre d’un World Trade Center à peine achevé, ils vont réussir (ou pas) à se frayer un chemin dans ce New York au bord de la faillite, donnant naissance au mouvement hip-hop

Ce qu’on en pense

Vous avez kiffé Validé et Vinyl ? Vous allez adorer The Get Down. Autre série musicale,  diffusée depuis 2016 sur Netflix,  elle se situe entre les deux du point de vue temporel. Après le rock et le punk (Vinyl) et avant le rap (Validé), il y  a eu le disco et le hip hop. The Get Down reconstitue cette époque,  qui correspond à la toute fin des années 70 et au début des années 80. C’est Baz Luhrmann (Moulin Rouge, The Great Gatsby) qui signe le pilote et on peut dire qu’il s’est fait plaisir sur la reconstitution du New York disco:  fringues flashy, BO soul funk, bagnoles, clubs…  Rien ne manque ! Pendant qu’une des jeunes héroïnes, Mylene (Herizen F. Guardiola) cherche à échapper au joug  familial pour devenir la nouvelle Donna Summer, son copain Ezekiel (Justice Smith) fait ses premières armes dans les battles où mixe GrandMaster Flash. On assiste à la fin du disco et aux débuts du hip hop dans le New York vibrant et dangereux des premiers films de Martin Scorsese. C’est top !  Le succès de Validé et le temps libre laissé par le confinement devraient permettre de redécouvrir cette excellente série musicale, passée un peu inaperçue à sa sortie. Comme Vinyl, elle n’a tenu qu’une saison malgré ses énormes qualités.

Run

Séries|

Par Phil Inout

Le Pitch

Ruby (Merritt Wever) s’apprête à aller à son cours de yoga à Los Angeles,  lorsqu’elle reçoit dans sa voiture un sms avec la simple mention « Run » (cours). Elle y répond avec le même mot, préviens son mari qu’elle ne rentrera pas à la maison et prend le premier vol pour New York…

Ce qu’on en pense

Si vous n’avez pas encore mémorisé le nom de Phoebe Waller-Bridge, c’est le moment où jamais. Actrice et scénariste anglaise,  c’est la coqueluche du moment. Sa première série, Fleabag, adaptée de son one woman show éponyme et visible sur Amazon Prime, qui la mettait en scène dans le rôle d’une jeune célibataire anglaise fofolle à l’humour sexy et trash,  l’a directement faite entrer au panthéon des humoristes anglo saxons. Elle a ensuite confirmé son talent d’écriture avec Killing Eve, histoire d’une serial killeuse qui tombe amoureuse de la détective lancée à ses trousses (3e saison en cours sur Canal +). Son influence est telle qu’on lui a même demandé de réécrire le scénario du dernier James Bond, Mourir peut attendre. C’est dire l’intérêt que suscite sa nouvelle série Run, dont la diffusion a débuté le 13 avril sur OCS. On y retrouve l’excellente Meritt Wever (mémorable policière d’Unbelievable) dans le rôle d’une jeune mère de famille de la Côte Ouest des Etats Unis qui plaque tout le jour où elle reçoit un SMS  avec la simple mention « Cours« . Entre comédie romantique et  thriller, Run entraîne le spectateur dans une folle cavale à travers les USA et ne cesse de surprendre au fil de sept épisodes menés tambours battants, avec l’humour décapant qui fait la  « PWB  touch« . Idéal pour se changer les idées en ces temps de confinement. Dommage qu’OCS ne distille les épisodes qu’au compte goutte !